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instants philosophie

Universel et révolution

28 Novembre 2014, 14:40pm

Publié par pascal doyelle

Si c’est notre être qui est mis à jour par les grecs, c’est cette structure qui est devenue et qui s’est modifiée ; notre être s’est modifié et ce ontologiquement.

Ce qui se modifie n’est pas repérable dans le monde mais dans la structure qui aborde le monde, le donné, le corps, la perception, etc. notre être, la conscience-de, se situe sur le bord du donné ; elle ne se constate que de ses effets. Nous sommes « habitués » à ces effets ; nous considérons l’universel, le sujet, ou le moi comme existant de fait. Mais l’universel, le sujet et le moi n’existent que dans l’effort, la tension, l’intention, l’intentionnalité de structure, l’intentionnalisation déployée (en universalisations (éthiques, esthétiques, etc) et universalités (le vrai, le bien, le beau, la liberté), œuvres, travail, engendrement des grands sujets et incorporations des mois, toute personnalisation est une tentative de résolution des quadratures, de même que les grands sujets s’épuisent et mortifient leur moi, leur humanité ou leur corps afin de remonter dans la structure de conscience, impossible).

Le premier devenir réussi est donc la révolution unique (qui installe l’Etat, qu’il soit libéral, ou momentanément communiste, qui ne se fonde que sur l’universel), mais ce qui devient en interne de la révolution unique est le monde du libre (ce qui ne se restreint pas au libre des individus, mais s’institue de l’utilisation de l’universel, l’utilisation de la raison, des sciences, de la nature humaine, etc, cette utilisation s’effectue par les sujets, soit ceux qui s’absentent dans l’objectivisme soit ceux qui s’ignorent dans les mois).

Le libre est ce qui utilise l’universel (au lieu que l’universel se croyait la finalité même), mais le libre ne s’interroge pas du tout sur lui-même ; il se prend pour la réflexion, purement fonctionnelle, de la réalité humaine sur elle-même ; la nature humaine est ce qui se réfléchit et que cela se réfléchisse n’est pas du tout une question. Au lieu que l’on avance ici que c’est le réflexif qui produit l’universel, ou l’humanisation ou le moi. La finalité n’est pas l’humain (qui est seulement effet) ; la finalité est la structure de réflexion elle-même.

L’être réflexif n’est pas la réflexivité humaine (qui est un effet)

La complexité engendrée par la révolution unique croit trouver sa stabilisation dans l’universel seul, comme cadre général qui renvoie chacun à lui-même, et l’homme à la « nature humaine ». Cette inertie permet de développer tout ce qui s’engage du donné « là » (la société civile, le libéralisme, l’humanisation humaniste, les mois, tout ce qui n’avait pas droit d’exister auparavant) ; mais en même temps elle constitue un piège ; le donné là inerte de la « nature humaine » piège le réflexif (sous la formulation de la « raison », de l’objectivisme et de l’objectalité, qui sont très exacts mais non pas le bout du chemin), et recourbe les intentionnalités vers une finalité «donnée là ».

Autrement dit c’est l’interprétation de la pensée comme raison ; la raison est l’interprétation qui traduit la pensée (beaucoup plus ample et ambitieuse) mais à l’usage des mois et de l’universalisation. Or l’universel n’est pas le tout du problème ; s’y ajoute le sujet qui outrepasse la raison (mais n’en est pas pour cela in-cohérent) et le moi et l’incorporation (soit donc le réflexif dans et par un corps).

Ne sont tenu pour rationnels que la raison (interprétation minimale de la pensée, cad de la réflexivité) et l’universel de ce fait tellement réduit (dont pourtant Descartes institue qu’il s’origine dans un sujet). Cela livre l’universel aux finalités supposées «naturelles » (la nature humaine, le moi comme spontanément « lui-même », le libéralisme sans autre fondement que pseudo naturel, la science comme constatation unilatérale d’un simple donné inerte) et ne permet pas de comprendre que notre être n’est pas naturel du tout, et qu’il doit se déployer structurellement (et non comme déterminations saisies par des objectivismes, scientistes ou étatiques, ou des objectalités de l’idéologie pseudo libérale et du monde des mois ou des utilisations délirantes de la liberté comme fantasme irréel).

Ainsi donc l’universel ne doit valoir que par les libertés, les êtres libres en tant que libres, en tant que mois et incorporés mais de mois atteignant le sujet en eux ; nous en sommes loin. Les mois sont en difficulté de comprendre qu’ils contiennent un sujet ; la structuration même des mois est tellement problématique qu’ils deviennent fous, se dégradent, se divergent ; l’atteinte du corps par la structure est extrêmement douloureuse, insupportable. Et toute la capacité de compréhension du problème se limite (si l’on peut dire) à l’universel, l’universalisation, ou l’objectivisme ou l’objectalité ; or si il est un sujet en chaque moi, il ne peut se résoudre que structurellement.

Ceci implique que soit compris à nouveau comme s’origine notre historicité et « cela » qui est devenu. Soit donc notre-être. L’archi, grec, et l’hyper, chrétien et affiliés, se sont confondus dans l’articulation nouvelle réflexive (que décrit, et invente en partie, Descartes et suivant). Mais depuis longtemps nous avons dépassé le seul universel et depuis Descartes au moins nous recherchons au-delà de la raison, de l’universel, de la pensée et nous sommes avancés dans la structure même ; par les grands sujets et par les mois, de même que parallèlement la régulation universaliste de l’humanisation, se cherche (et ne se trouve pas ou simplement ne se découvre que petit à petit).

De même ce qui résulte de l’installation de l’universel par la révolution unique, et qui garde en soi l’universel mais comme cadre, engendre un monde humanisé restreint dans la mesure où les seules finalités intérieures à ce monde là, celui-ci, retombent dans le moi, les regroupements, les immédiatetés objectivistes ou objectales, les représentations en images puisque c’est l’image du corps qui identifie ce que l’on est…

Or du point de vue structurel, celui de la pensée, grecque, et chrétienne, et celui du sujet (qui sont une seule et même trame, un seul tissage réflexif), le un n’est pas le corps mais n’est pas non plus le non corps (dans el christianisme le corps est totu à fait autre chose que la caricature dont on a bien voulu l’affubler, dont les instances objectivistes et objectaux lui surimposèrent l’image, image produite à leur mesure, à leur norme de raison et de moi psychologique). Il faut comprendre que certes l’objectivisme et l’objectalité, les sciences et l’étatisme (dérive de l’Etat dont l’essence réelle serait la démocratie non encore advenue), la société civile grotesquement ultra libérale et les synthèses hâtives des mois (qui sont des bricolages qui y croient), tout cela est réel et réalise une réalisation humaine concrète, mais forment tout autant le piège dans lequel le structurel qui s’élançait par la pensée grecque, la réflexivité chrétienne, le réflexif cartésien, le structurel qui a soulevé le monde, l’humanisation, l’historicité, s’est enfermé. Tout le structurel est piégé dans les synthèses apocryphes de l’objectivisme et de l’objectalité.

La vérité et la réalité est qu’il faudrait comprendre en-deçà de l’universel, qu’il existe un structurel, valant en et par lui-même, de même que Descartes origine la pensée (qu’il définit comme entendement, sous-entendant que sa philosophie n’est déjà plus la pensée seule), dans l’être de l’homme dont le doute et la suspension d’être, le cogito et le réflexif qui se-sait, l’infini et l’indéfini qui a lieu manifeste, montre, expose l’activisme.

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Notre-être dans le Réel

26 Novembre 2014, 10:27am

Publié par pascal doyelle

La finalité est ainsi de réinvestir ce qui est, là, tel que cela est, et que cette instance n’est accessible à peu près, que si l’on parvient à y réinterroger l’ensemble des niveaux, des degrés d’être qui s’y creusent et nous font exister.

De sorte que du moi il faut sauter dans le sujet, à pieds joints, et du sujet remonter à la pensée, grecque, et ceci en séparant bien les degrés (sinon ça se mélange et on n’y comprend plus rien et surtout on risque fort de tomber ou retomber dans la pensée du doute, la pensée critique, la pensée contemporaine, celle qui croit si immanquablement en sa « lucidité »).

Si l’on remonte du moi au sujet puis à la pensée, on reprend la densité que l’on est comme incorporation (le moi), en l’intensité radicale du sujet (et des grands sujets fous et incompréhensibles), et par l’extensivité (de la vérité, parfaite, de son gout de la perfection ; l’être est intégralement réalisé comme Un, comme Un sans totalité, puisque le un étant parfaitement se passe de toute totalité et provoque quantité de totalisations, les vérités).

Alors tout est nettement séparé, mais unis en une fois par le seul Un ; la structure réflexive qui s’est débarrassée des mondes particuliers, des langages, des groupes, des déterminations, ayant créé ces élaborations intentionnalisatrices ; son archi-tecture.

Ceci considérant l’apport structurel qui a modifié anthropologiquement la « nature » humaine, en lui imposant une structure externe, dite conscience-de (soi). Conscience-de signifie qu’il n’est de conscience que de quelque « chose » (détermination) du monde donné là ; que la conscience est sur le bord du monde (il n’est qu’une immanence totale sauf qu’il existe un bord qui se rabat vers). Mais de plus il s’agit de conscience-de (soi) ; les parenthèses signifiant que le soi en question est d’abord et essentiellement un rapport. Un rapport à (soi) qui crée justement le soi dont il est le rapport ; c’est un rapport rétroactif ; de sorte qu’il peut prendre une représentation, une détermination (Pierre Dupond ou la France ou tel groupe humain, les aborigènes, ou bouddha, etc) et que prenant telle représentation, il crée un rapport qui est plus grand que cette représentation, qui l’outrepasse (puisqu’il faut encore être en capacité de relier cette détermination à toutes les autres, donc le rapport est toujours plus grand que les liens entre eux) ; le moi qui se dégage de Pierre Dupond est plus grand que Pierre Dupond, cette dénomination ; la conscience de pierre du pond peut s’utiliser en quantité de rapports différents ou divergents ; la possibilité du (soi) est plus étendue que tel ou tel soi.

Qu’il y ait un tel être ayant un tel rapport à (soi) veut dire qu’une puissance aberrante investit notre réalité ; ce corps, cette cervelle, cette humanisation. Il n’est pas dit que nous possédions le corps, la cervelle, l’humanisation adéquate qui puisse supporter la puissance du rapport à (soi). Ce rapport n’est que cela ; un rapport. Il est en lui-même on peut le supposer identique même pour un extraterrestre ou un dieu ; il n’existe pas deux manière d’être rapport à (soi), a priori. Par contre rien ne prédit que ce corps en soit capable ou que l’on ait élaboré une humanisation, en l’occurrence qui puisse supporter la puissance du rapport à soi ; de même que tel moi puisse supporter l’horreur et la bizarrerie d’exister pour « soi-même » ; c’est une aberration, un illogisme, une incompréhensibilité absolue.

Qu’il existe une telle puissance (au sens de potentialité évidemment) et qu’elle tombe dans les corps humain, signifie aussi qu’il est quantité de conditions physiologiques, etc, de cet être ; autrement dit il n’est aucune différence entre telle conscience de (soi) et telle autre ; aucune, elles sont parfaitement identiques (étant formelles). Mais en même temps il est des tas de conditions qui prédisposent telle ou telle conscience ; on sait bien que l’on peut parfaitement être à la fois tout à fait intelligent et tout à fait stupide. Ou donc une cervelle va toujours lancer un rapport absolu au donné là, au réel, et c’est cela la conscience-de ; qui (se) positionne dans le Réel (pour qui il existe un réel, parce qu’il existe aussi un Irréel, une re-présentation dans la cervelle, perdue dans son rêve éternel non réel).

De même donc la conscience-de vient en dernier ; elle requiert les conditions que l’on découvre peu à peu ; un corps, une cervelle, un langage, un groupe humain, uen culture, etc ; elle ne remplace rien de tout cela et ses rapports dépendent de ces conditions, mais son être de conscience est et n’est que le pivot en plus qui va commencer, plus ou moins, et petitement et au fur et à mesure, de redistribuer toutes ces conditions (qu’il ne s’agit en aucun cas de nier), dans et par ce rapport étrange et insupportable que la structure lancée de la cervelle positionne vers le Réel.

Autrement dit c’est un ensemble coordonné architectonique (du corps au groupe humain en passant par cervelle et langage etc) qui produit un être neutre et vide et formel (la conscience-de) qui (se) réorganise incessamment et petit à petit. Quant au langage, il est clair qu’il prédétermine la conscience, mais que le langage est signes et que la conscience-de traverse ceux-ci ; c’est toute la difficulté ; la conscience-de est formelle et lance des rapports vers le donné là, et le là du donné, cad le réel (comme position vide dont on prend conscience-de), et le langage suit cet outrepassement ; le langage est ce dont on se sert et non ce qui seulement et uniquement se sert de nous (il serait absurde d’admettre l’un sans l’autre, mais de ce fait si la régularité est dans le conditionnement qu’impose le langage, l’irrégularité qu’introduit l’activité de conscience-de est ce qui bifurque et intercale de l’imprévisibilité, ce qui au final importe).

L’activisme de conscience-de a donc pris son essor par les grecs, les chrétiens et affiliés, Descartes, les grands sujets, se déployant comme objectivismes et objectalités (étatismes et humanisations jusqu’à la personnalisation et l’incorporation des mois), en ceci que l’acte de réel est devenu le pivot seul effectif (le reste étant déjà mémorisé, pour ainsi dire) ; l’intentionnalisation a élaboré sur sa forme vide, sur le structurel de conscience (qui se dénomme lui-même comme étant le Réel, cad l’être, ou comme sujet, cad cartésien, étant entendu que la philosophie ne crée pas l’activisme de conscience-de mais qu’elle est la discipline qui en rend compte, quitte à l’accélérer ou même créer un en-plus d’activisme de ce fait), le structurel de conscience a élaboré un rapport au Réel qui outrepasse la synthèse immédiate, et outrepassement qui se signifie de ceci ; le réel est parfaitement ce qu’il est, reste à comprendre comment et pour « quoi ».

On comprend que la conscience-de est un mécanisme qui n’est assigné à aucune finalité (puisque ce mécanisme est vide et formel) mais qu’il travaille (étant formel il ne fait que cela ; il œuvre, il s’active) le donné là ; l’humain ou le moi, le langage ou les universalisations, etc. ce mécanisme est une technologie (surgi de la cervelle, nu et sans contenu, ou plus exactement par delà n’importe quel contenu, sinon on ne voit pas bien quelle serait son utilité, coincé qu’il serait en tel ou tel contenu).

L’hypothèse générale est la suivante ; ce mécanisme est articulé au donné là et au « là » du donné, soit donc au réel, et ce réel (soit donc l’être) n’est rien d’autre que le présent pur effectivement toujours exact et impératif.

Remarquons donc que la désignation « notre-être » est en partie ironique … on n’aimerait rien tant que de se calfeutrer dans telle ou telle identité (d’humanisation, de moi, d’irréalité, de rêve de la cervelle éternelle, etc), mais le mécanisme de conscience-de (soi) est de ce point de vue une aberration incompréhensible, insupportable, incohérente et peut-être n’en sommes-nous pas capables ou telle ou telle configuration de telle ou telle humanisation n’est pas en mesure de supporter cette puissance, cette potentialité, et s’affaisse, s’effondre, s’écroule. Le dit rapport-de n’est pas « écrit », il peut tout à fait s’égarer et ne pas s’en relever (si il était écrit, il n’obtiendrait pas les contenus, mais se figerait en quelques uns ; la condition même qu’il parvienne à « des » contenus suppose qu’il soit lui-même indéterminé, cad formel).

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La lame aiguisée du Présent

24 Novembre 2014, 20:04pm

Publié par pascal doyelle

Le sens du présent est donc de re-trouver ce que l’on sait sans le connaitre.

Il n'y a pas d’incommensurabilité, d’éternité, d’absolu, de tout qui serait le un, parce que tout ce qui est, est divisé intensément par le Présent (cad le point actuel ou le ici-même, le ici et maintenant) ; si on se demande où est la porte, il n'en est qu'une ; et à disposition absolue de chacun ; le présent où, en lequel on est déjà. Creuser le "présentement" est l'ambition de toute la philosophie ... agripper et ne jamais lâcher le maintenant, l'épuiser, l'absorber, le dévorer ; ça n'est pas une facilité, mais ça se travaille, depuis 25 siècles. Autrement dit ce que l'on nomme l’Être ou l'éternité ou la volonté de la volonté, etc, est l'actualisation ici et maintenant par "ce qui refuse de se soumettre», à quoi que ce soit. Il n’ya pas d’infini, mais seulement le ici et maintenant accessible, dont on est déjà saisi…

Nous ne sommes donc pas séparé de « ce qui est » puisque ce qui est, c’est le présent et qul’on ne le quitte jamais. On n’existe pas « en-dehors », l’idée même en est absurde.

Le présent non comme si on pouvait s'en saisir, mais en ceci que l'on "est" le présent lui-même (philosophiquement donc). Pour une illustration (qui est en réalité un effet instantané du temps, puisque prendre conscience est un jeu Dans le temps lui-même), lorsque vous prenez conscience de vous-même, ça n'est jamais sans un décalage, (sinon nous serions une pierre ou une table), on pourrait dire : mais alors nous ne sommes jamais "nous-même" ... sauf que c'est ce décalage même qui nous produit ... Pareillement, on n' « est » pas le présent, mais on l’existe instantanément. Non au sens de tomber dans l'illusion qui nous ferait croire "être" ceci (ou cela) parce qu'on le nomme ... mais justement dans le fait que le nommant, c'est pour cela qu'on y est Réellement.

Prendre conscience de ceci ou cela, c'est en être séparé, mais en être séparé c'est précisément en être la conscience. Il faut abandonner le principe fantasmé que d'être conscience de ceci ou cela, ça nous en sépare... d'en être la conscience ça nous le fait être (cette séparation est elle-même la vérité ou le réel). Abandonner donc le désir d'Etre "massivement", substantiellement, compactement ce que l'on nomme ; on n'existe pas massivement le présent ou la conscience que l'on est, mais légèrement, si légèrement que par là seulement ça existe. L'exister, le mouvement même, l'acte, est tout autre chose que l'Etre massif fantasmé (et qui est fantasmé par ceux-là qui critiquent et caricaturent la philosophie, la pensée, le christianisme, Descartes, etc). C'est le présent comme mouvement radical mais infiniment souple et non comme "être massif" (qui effectivement est non seulement insaisissable mais fantasme "objectivé", réification).

C’est donc le pur mouvement, l’acte même qui est. De même c’est le présent qui est l’être. Ce qui ne signifie pas qu’il n’est que le mouvement et le devenir et rien d’autre et que l’être n’est pas ; ça signifie que le mouvement est, que le mouvement Est l’être lui-même. Ça n’est pas se livrer au devenir, mais dire que le devenir, cad le présent, est effectivement l’invariance même.

On peut comprendre le désir de l'Etre, de l'éternité, du tout dans le tout, etc, mais ma perspective est rigoureusement inverse. Le présent que je désigne est celui qui disperse, sépare, divise, creuse, découpe absolument tout : absolument tout, à la racine, à la racine antérieure à tout. Autrement dit pour moi il n'est pas d'éternité, de tout ni de totalisation (ni en notre esprit ni dans la réalité, qui est entièrement splittée), et l'être est pour moi littéralement et n'est que le présent qui dévore ou déroule (comme on veut, ou à la fois) toute la, les réalités. Je veux dire c'est une vision sans réconciliation ni "bonheur" ni unité ; sinon celle-ci que "ce qui est" est le présent qui provoque toutes les choses en les splittant. Ou donc ; lorsque je dis "conscience" ou "présent", ce ne sont pas des essentialités, mais des opérations, des opérativités, des mécanismes, qui hachent menu la réalité ; le présent est si l'on veut une lame de fond, la lame de fond qui travaille absolument, cad radicalement, ce qui est, les réalités, univers, mondes humains divers, personnalisations, etc. Rien ne résiste à cette lame de fond, dont il faut garder l'aspect terrifiant, a-humain, indifférent, et "opérativités" parce que "conscience" et "présent" sont comme des technologies, des mécanismes, inventées par le « donné là », la réalité, pour se suppléer, à moins que ce ne soit le présent qui ait splitté, découpé afin qu’il existât des réalités.

Ce par quoi l’on se recueille et ce par quoi on est en capacité de.

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Le sens, l’orientation, la direction du Présent

22 Novembre 2014, 09:46am

Publié par pascal doyelle

Ce qui existe n’a pas de sens, parce que c’est le sens. Ça n’a pas de sens en ceci que ça ne va nulle part, c’est « là ».

Sauf que le là en question n’est pas du tout un simple donné, une composition, de la détermination, et que ça creuse en dedans, ça outrepasse et c’est la fonction même du présent. Le présent est là afin d’échapper par-dessus la détermination et le donné là. De même « conscience » ne se présente pas comme déterminée mais par-dessus les déterminations. Ou plus exactement par en-dessous.

C’est la possibilité qui prédominait auparavant, de situer au-delà de la détermination une archi détermination qui regrouperait les sens, les différentes significations de l’être, de ce que l’on nommait l’être, avant que celui-ci soit splitté, dispersé selon l’existence. Mais la réunion des significations de ce qui est, vers l’idée idéelle ou idéale de l’Etre (la réalité comme idées ou la réalité comme moteur énergique, Platon ou Aristote, sans compter que l’on a pu totu autant évaporer l’exister dans les atomes, qui abandonnent le champ à la matérialité, à la composition mais cette fois composition de l’élément physique).

L’archi détermination des grecs entre évidemment en congruence avec l’hyper détermination du christianisme ; non que cela tienne en une religion, mais de ceci que le christianisme est réflexivement sur l’assise du monothéisme dont on sait bine qu’il le subvertit intégralement ; réflexivité dans le réflexif du Un (le dieu juif n’a pas réintégré un corps, de même l’islam réintègre lui la communauté, en esprit). L’archi et l’hyper, l’extensivité de l’universel et l’intensité du sujet (dieu révèle notre être en sa dernière conscience indéfiniment possible, qui nous libère du monde et du corps donné là, délivre des intérêts du monde qui sépare les consciences, et réunit les consciences-sans-rien, crucifiées, en son uni-conscience).

Si l’exister est le « sens » lui-même, (c'est-à-dire si il est l’in-sensé) et qu’il n’y a pas à se demander pourquoi, la question serait alors : mais qu’est-ce que c’est qui est (entièrement là) ? Ou donc comment déplier « cela » qui est « là » et dont on voit qu’il est « ce qui est » mais dont on ne sait que peu.

On a vu que l’on est passé de l’être comme pensée, à l’originel de la pensée, la pensée est pensée par un sujet, puis au démontage de ce sujet par la structure ; la substructure proliférante (dénommée « conscience » comme forme vide sans rien, mais absolument positive et radicalement à la racine, pour ainsi dire ; à la racine non pas qu’elle existerait avant tout le reste, parce qu’au contraire elle existe après tout le reste et surgit de la cervelle vers le réel, et que donc « à la racine » signifie qu’ontologiquement c’est en ce point là que ça se passe).

Ce qui est, et qui donc est de fait le « sens » (insensé puisqu’il ne conduit que ici même, sauf que l’on ne sait pas « où » l’on est), ce qui est se tient dans et par ce résultat auquel la réflexivité philosophique aboutit ; la structure de conscience.

Contrairement à ce que l’on caricature il ne faut pas comprendre « conscience » comme un contenu, mais comme un mécanisme ; ce que l’on perçoit fortement par Sartre, et c’est également ainsi qu’il faut lire Husserl ; la description qu’il en opère s’institue encore comme « ayant un sens » ; les intentionnalités formeraient une signification ontologique, un aboutissement supposé. Par là Husserl entend reconduire le travail qui jusqu’alors cherchait dans le contenu, l’archi contenu. Il était alors possible d’empiler, de concaténer, de réunir, de synthétiser l’ensemble de toutes les significations de ce que l’on prononce, ou en l’occurrence intentionnalise, et cela indiquerait un sens.

Or bien que mécanisme c’est à chaque fois un point, ce qui signifie un individu. Si l’on s’en tient au contenu, on ne retiendra que l’universel, mais si l’on admet l’individu (cad l’indivis, l’indivisiblement un, indivisiblement tout à fait spécifique puisque ce Un est un rapport ; le rapport à (soi)), cet universel, maintenu, est incrusté dans le réel comme un, ce qui veut dire comme effectivement existant, effectivement présent, effectivement réel.

Ce qui a commencé de se creuser par les grecs, repris par les chrétiens, Descartes et grands sujets, c’est la compréhension du lieu de notre situation ; là, le lieu en lequel chacun est, est absolument ce par quoi il est dans l’être même une dimension en plus. Et il s’avère que ça n’est pas uniquement une dimension « humaine » mais structurée par le présent, soit donc cela qui anime tout ce qui est.

Si l’on passe outre l’illusion que provoque la dernière acquisition par le réflexif ; le moi et l’objectivisme (de science ou d’Etat) ; il est donné à chacun de réimporter en son moi, et par son moi (puisque le moi bien que bouchant la vue, est une avancée considérable et provoque une hyper-archi acculturation qui seule rend vrais, cad réels, l’universel et l’Etat, l’historicité et le réflexif, qui par cela s’incorpore), de réimporter à la fois l’extensivité, l’intensité et la densité (la pensée, le sujet, le moi).

Ce qui continue dans le registre de l’insatisfaction indécrottable (…) est alimenté par le moi lui-même ; il croit qu’il peut être, être plus, être autre, être ailleurs ou autrement, bref on ne sait pas, et le moi n’en sait pas plus … Il est ou serait taraudé par une insatisfaction fondamentale qui serait telle une malédiction … Puisqu’il est articulé par la synthèse et la conscience versée, déversée dans ses contenus, il continue de croire en on ne sait quelle attente. Alors que tout est là.

Il apparait clairement et Nietzsche est le seul, le seul, que l’on doit être ce que l’on est. Que l’on doit être « cela » que l’on est, rien de plus, pas d’arrière monde, ce qui veut dire pas d’illusion d’être ailleurs autrement encore plus, etc. cette station, cette suspension absolue que crée, invente, découvre Nietzsche est ce que l’on retient ; ce qu’il en retire, les argumentations qui tendent à expliciter la description de son état ontologique, de son être ontologique, sont à distinguer de cette dite description de position ; par Nietzsche (de même que par Descartes et le roc radical du sujet fondamental, repris par les grands sujets, Kant et Hegel compris, qui regardent, perçoivent la réalité ou le devenir des yeux du dit sujet, tout à fait extérieur à ce qu’il dit (le transcendantalisme par quoi il se détoure et l’historicité par quoi il se voit agir et penser), par Nietzsche le « qui-est » remplace le « ce qui est ».

Et par le « qui-est » il faut comprendre qu’il existe en tant que mouvement ; en tant qu’il se rapporte à son être ; le « qui-est » n’est pas une simplicité ni seulement une complexité (il serait complexité de déterminations), mais une distorsion (une difficulté de structure et non de déterminations). Par distorsion il faut entendre que l’on n’y aborde pas sans y être … ce qui tombe bien puisque l’on y est.

Que l’on n’ait pas le choix, puisque « ceci » est cela seul qui est, et que donc on se situe déjà-toujours à la racine de « ce qui est », ce qui se voit tout à fait nettement de ce que seul le présent est, est le fait même (il n’en est aucun autre et tout ce que par ailleurs on peut découvrir doit y prendre place). Ou donc ; l’exister ne s’instaure pas d’ailleurs (de où s’installerait-il ?) l’exister est ce qui installe tout ce qui est, et ce qui existe est ce seul présentement.

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Le catalogue élaboré du réel

18 Novembre 2014, 11:22am

Publié par pascal doyelle

Notre histoire comme exploration de notre être point à point.

Si c’est notre être qui est dé-couvert par les grecs, repris par les chrétiens, Descartes, etc, alors nous sommes au bord du monde, cad de nous-mêmes, depuis ce début. De même tout moi, qui est la dernière acquisition (dans le renouvellement de la déjà acquise universalisation et humanisation) est au bout de lui-même ; au bout du rouleau.

Un moi parcourt ses limites, constamment ; sa synthèse, qui est sa logique, qui est son bricolage, se heurte aux murs. Sa synthèse est elle-même le pivot articulatoire qui le délimite et l’enserre autant qu’il rend possible qu’une conscience soit à ce point, à ce degré de précision.

De précision parce qu’à partir de la pensée grecque qui ciblait naturellement le plus haut et la plus élevée analyse (du Un engendrant les séparations intentionnalisatrices), le réflexif veut atteindre l’épaisseur même du donné là, soit par les précisions de la détermination du connaitre (qui n’est pas le savoir, le se-savoir de la structure), soit par l’incorporation, par le moi.

Le bord du monde tend ainsi à se replier sur la matérialité ; au sens de matérialisation. Non pas matérialisation d’un contenu éthéré qui s’incarnerait dans la « matière », mais au sens d’une forme (bord du monde) qui s’invente comme matérialisation et ce en empruntant tous les chemins de la matérialité donnée là ; autrement dit cela aboutit à poursuivre, à ajouter à la matérialité.

La séparation qui voulut que la pensée soit autre que la réalité (et qui ne fut jamais tout à fait cette caricature figée, le monde participe des idées qui animent qui sont le vivant, le vif, le dynamisme ordonné du monde donné là pour Platon, et dieu n’est pas pour le christianisme une désincarnation du monde mais au contraire de porter à son comble que ce soit un monde peuplé, etc) était un détour qui offrit que la démultiplication des signes qui marquèrent les intentionnalisations, en cette trame les données du monde pouvaient se saisir ou tout autant ces données apparaitre à notre regard par la pensée, mais aussi par la conscience de soi du vécu chrétien, par cette architectonique qui souleva le monde et le vécu, l’objectivité ensuite et les subjectivités ; ça n’est pas seulement la raison ou le christ ou Descartes ou Nietzsche ; c’est une dimensioN, perspective ouverte qui se révèle l’unique et la seule perspective, bien que de perspective ça en soit une…

Ça n’existe pas autrement que dans une perspective, sauf qu’elle est unique. Enfin unique, ici, en son point de vue.

Or cela ne signifie pas que la perspective générale soit un subjectivisme, mais que cette perspective est elle-même l’objectivité ou l’hyper-archi objectivité. Et que précisément c’est cela qui est en jeu ; que nous puissions nous saisir de cette archi perspective de manière objectivée.

Or cela en se peut évidemment selon le même mode de l’objet de « science » ; non pas quant à l’épistémologie même (puisqu’il s’agit de connaitre, il faut connaitre), mais selon l’objet réel lui-même ; les sciences s’ajustent à un objet extérieur. La technologie qui permet d’approcher cet objet réel qu’est notre être, ne peut pas se contenter de le transformer en objet extérieur mais doit tenir compte de sa nature même ; ce à quoi prédispose …la philosophie même et depuis le début. Depuis le début ça n’est pas que ça mêle allégrement objectivité et subjectivité (qui n’apparaissent au fond que bien tardivement, les grecs ignorent cette séparation mais traitent de la pensée en une fois, en la considérant telle qu’elle s’apparait et de déploie), depuis le début ça s’engendre comme devenir ultra réel et provocateur ; ce qui signifie « ayant des effets », des tas d’effets.

Autrement dit ; on regarde de haut et on condamne la pensée ou la philosophie ou les grands sujets en reléguant tout cela par une sorte de mélange mal assorti d’un peu de tout, un réductionnisme généralisé, alors qu’en réalité ce qui est arrivé, l’ensemble de toute la structure et de toutes les substructures qui se sont exposées, montrées et parfois démontrées, sont celles effectivement réelles et actives ; c’est seulement qu’au terme (ou un des terme) de ce devenir structurel, prenant assise sur ce seul sol du moi ou de la science ou de la raison limitée ou de l’objectivisme, nous ne parvenons plus à remonter dans cela même qui nous architecture.

Le moi et la scientificité (qui fonctionnent en leur périmètre) n’atteignent pas ce qui pourtant a pu les causer, les développer ; ni le moi ni les sciences ne tiennent, ne s’installent et ne s’organisent hors des cadres très certains (d’une part l’universel et d’autre part le statut de sujet).

Ce dénigrement (qui fut bien utile s’agissant de récupérer, de réaliser les formulations de science et de personnalisation) est d’autant plus absurde que nous disposons du catalogue raisonné (pour ainsi dire) le plus complet quant aux devenirs et aux potentialités de l’universel d’une part et du devenir sujet d’autre part … nous avons passé 25 siècles à en élaborer toutes les coutures.

Notre pensée, le réflexif, l’archi réflexivité par quoi elle s’est produite, s’utilise précisément de cet exister qui a radicalement mis au jour notre être tel quel, ayant exploré et navigué en toutes ses possibilités. Toute cette acculturation qui est nôtre (et qui peut tout à fait s’adjoindre aux réflexivités de tous les autres mondes humanisés, s’adjoindre à ce qui de réflexif on y découvre) est donc le connaitre effectivement réalisé qui s’est déployé à partir du savoir, du se-savoir de la structure (on a vu la différence entre le savoir et la connaissance).

Puisqu’elle est le réflexif (sur son mode déployé, exprimé par les grecs uniquement mais qui « attendait » la révélation que le réflexif soit aussi la re-prise de notre existence, par le christianisme, qui est l’autre structure majeure de ce réflexif, qui expose notre existence en une fois mise sous le nez de la conscience, de la vie à la mort par cette re-énonciation selon l’esprit, cad selon l’hyper intense intentionnalisation, qui s’avance vers les Sujets comme nouvelle réflexivité, cartésienne d’abord), ce sera donc selon ces deux modes ; l’archi réflexif grec et l’hyper réflexif chrétien.

Le moi n’envisage les deux modes que sous sa propre incapacité ; l’Etre serait un gros objet amorphe du désir ou le sujet serait une chosification (du vivant, du corps, de la cervelle, de l’ordre sociétal, de l’inconscient, de la volonté fantasmée, etc). Alors qu’en fait l’être était la formule structurelle complexe et tordue dans l’archi réflexif grec (qui restructure incessamment selon les systèmes l’intentionnalisation extensive de la pensée au sens propre, tendu vers l’être, cad vers le Réel) et le sujet est l’approfondissement, l’intensité radicale, l’activisme de toute conscience effectivement réelle (sujet fondamental descriptif de Descartes, sujets et grands sujets qui suivront, fous, démontés, explosés, cruels ou d’une difficulté effroyable à concevoir et à vivre, qui s’insupportent du monde, du corps, du moi, de l’humain).

L’incapacité du moi et de l’objectivisme (soit donc de ce clivage qui détruit la pensée et l’être, le sujet et la structure, entre subjectivisme et objectivisme) a re-entrer à nouveau dans la structure (et d’abandonner son ambition éclatante, ébouriffée, d’abandonner l’universel et le sujet structurel) est à la fois un bien (le moi et l’objectivisme, des sciences ou de l’Etat, par ex, se déploient) et un terrible mal ; le moi et l’objectivisme se retrouvent dans l’incapacité de succéder à l’ambition, l’ampleur, et tournent en rond dans leurs limitation, celle là même qui les organisent …

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Les deux logiques agissantes

17 Novembre 2014, 09:56am

Publié par pascal doyelle

Tandis que les mondes particuliers antérieurs se fondaient sur tel ou tel contenu, il est enfin arrivé que le mécanisme de conscience, purement formel et sans rien, mécanisme vide mais formellement existant positivement (ce que l’on prend habituellement pour du néant, et qui constitue le bord du monde, autrement dit à l’inverse du néant, qui constitue le redoublement du monde sur son bord, la transcendance de cette immanence), que ce mécanisme donc prend de lui-même conscience.

La conscience –de, cette structure, vide, était jusqu’alors emplie de tel ou tel contenu, s’offrant comme mondes particuliers à chaque fois, séparés, chaque fois un, mais c’est ce mécanisme qui s’utilisait dans les langages, et les mondes, qui vient à s’énoncer lui-même et qui devient ce qui agit dans le monde (qui n’est plus particulier, qui est devenu le donné là gigantesque, le monde universel non séparé par et dans des synthèses, mais monde universel tenu (et non réuni) par le un de la structure de conscience active).

Le mécanisme qui a pris son indépendance, outrepasse les groupes, langages, et donc qu’il y ait une vérité ; au sens où il n’est pas de contenu qui serait supérieur et intégrerait tous les autres contenus. Par contre ce qui existe c’est la structure ; la structure est la vérité au sens où elle est le réel. Notre être réel. Ce qui se découvre c’est notre être structurel comme bord du monde unique, et qui se tient comme Une et sans rien ; rendant possible quantité de vérités puisque l’on a dépassé le stade d’une vérité (qui couvrirait toutes les autres).

C’est cette structure qui commence alors de se déployer ; d’élaborer son architecture ; toute entière réflexive, ce qui veut dire ne tenant pas aux contenus, elle suspend tous ses propres contenus dans le tissage de ses intentionnalisations (qui outrepassent langages, groupes, mondes, personnalisations, etc).

La structure dit d’elle-même ce qu’elle est ; puisqu’elle se réfléchit, se-sait, et est la conscience de soi comme conscience (cad comme mécanisme de conscience-de, élaborant des machineries intentionnalisatrices, formulations, etc, soit donc sujet, systèmes, ouvertures de la dimensioN structurelle par les formules, la dimension du bord du monde).

La structure qui est conscience-de ne peut pas ne pas savoir « qui elle est », puisqu’elle est réflexivité ; elle sait parfaitement, par les grecs, qu’il se passe quelque chose qui n’obéit plus à la logique de synthèse qui présidait à chaque monde particulier (qui enfermait chacun dans son monde propre), et que cet être qui désormais se-sait débouche sur le monde là, le Même monde, puisqu’il s’agit du Nôtre-être même, antérieur à toute humanisation particulière (mais aussi à toute personnalisation bricolée, comme synthèse de soi-même).

De sorte que l’on passe des mondes synthétiques, au monde unique analytique ; le un commence de démonter toutes les totalisations qui eurent lieu et qui se reforment incessamment (puisque l’on ne cesse pas de « se » produire comme totalisations, le moi est une totalisation qui se croit). L’analytique se constitue à partir du se-savoir qu’est de fait notre être ; il se nomme tel ; en nommant le réel, ce qui signifie l’être. L’être n’est pas cette sorte de grosse boule désirable que les critiques absurdes de la pensée ont fantasmée, mais est la machine opératoire qui annule toute détermination qui enfermerait la vérité structurelle dans une vérité composée.

La structure a donc lancé l’humanisation sur une autre voie ; elle s’est rendue indépendante et outrepassant langage, contenus et synthèses, a imposé son élaboration réflexive (qui suspend toutes les énonciations dans le tissage de son architecture intentionnelle, celle qu’il faut vouloir pour qu’elle soit, sinon tout retombe au niveau du « là » stupide, de l’immédiateté, des finalités pauvre ou basses, ou dans la restriction des compositions de déterminations sans prééminence, dans la dispersion scientiste qui ne parvient plus à remonter jusqu’à la structure ; le moi ignore le sujet, la science l’absente, l’antiphilosophie le nie).

La structure est ce qui attire hors de la détermination mais comme la structure n’est rien que le bord du monde, du moi, des sociétés, des langages, c’est en soulevant la détermination ; en produisant de la détermination qui est enserrée, prise dans, articulée par les intentionnalisations. Humanisations diverses, puis humanisation réflexive, moi et personnalisations, systèmes et réalisation systématique (par la révolution unique qui eut lieu partout ou tant s’en faut) de la structure même, sont des contenus travaillés, œuvrés, élaborés, qui tiennent par le bout, le bout lancé hors du monde à partir du bord.

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La conscience et le présent de « ce qui est »

15 Novembre 2014, 10:55am

Publié par pascal doyelle

Dans tous les mondes particuliers humains (ceux qui précèdent la pensée grecque et le réflexif chrétien et affiliés), il existe toujours un contenu dénommé qui situe tout le reste. Par les grecs et par l’hypothèse de dieu, ce qui soutient la réalité est une formule vide et sans rien.

De même toute personnalisation, tout moi se con-fond avec un contenu ; le moi est dynamiquement ce qu’il croit qu’il est ; son contenu, son identité est ce qui l’attire hors du donné là de son corps (qu’il n’est jamais, qu’il ne peut pas être ; un moi est toujours dynamiquement ce qu’il intentionnalise).

Le sujet, soit donc la structure antérieure à tout moi, est de même que l’être ou dieu, une impossibilité ; ça ne peut pas exister dans un monde, puisque cela constitue le bord du monde. Par quoi la transcendance est toujours adéquate à l’immanence, qui est cela seul qui existe, qui soit donné « là ». Il n’existe que de l’immanence mais elle possède un bord.

Le bord pour chaque humanisation ou personnalisation est la conscience-de (elle fait retour et se nomme « de »), le bord pour la réalité, le monde, le ou les univers, est le présent. Le présentement est l’accélération univoque, unilatérale qui transcende tout le donné, comme la conscience-de, la structure est ce qui déporte incessamment n’importe quel contenu (de conscience) vers le réel.

La conscience-de, soit le réflexif, est articulé au donné là, ou donc au « là » du donné ; est articulée au réel, au pur présent, sans jamais le quitter, et tandis que celui-ci splitte totalement et irrémédiablement tout ce qui est ; provoquant ou détruisant toutes ces totalisations que sont les choses qui existent ou les êtres donnés déterminés.

Il est clair que puisque nous existons comme conscience-de, nous nous situons sur le bord du monde (et peut-être de tout monde, à voir), propulsant et éjectant tous les contenus, mais comme c’est invivable, on croit à certains contenus qui fixent, figent, autorisent qu’il y ait une réalité stabilisée. Dans la structure, le sujet ou le réel, on ne peut pas exister, vivre, respirer ; la structure à proprement parler, n’existe pas ; n’existe que les mois et les mondes. (mais en aucun monde ou moi n’existe de vérité qui serait comme un super contenu ou le sujet n’est absolument pas du tout un « super moi », ça n’a rien à voir).

Il n’est donc pas d’éternité ou de vérité, mais par contre il est absolument un pur présent et un sujet, une structure. Dont par ailleurs on ne sait pas du tout à quoi ils correspondent ; on ne sait pas « ce que ça donne » que ça puisse exister ainsi. Ça n’a probablement rien à voir avec ce que l’imaginaire ou l’irréalité des contenus ou de la logique des contenus (en synthèses de mondes particuliers humains ou de désir du moi) nous inspire ; apparemment c’est un devenir réel absolument perturbant.

Ce qui se dit vérité se tient et se maintient d’un être qui ex-siste, sort-de, et qui par vérité » entame la réalité par le réel. Ce qui signifie que dans les réalités, diverses, cet être (qui surgit de la cervelle ou qui surgit hors des mondes humains particuliers) crée une dimensioN de cohérence ; c’est ici et maintenant, dans l’ici même (de l’être et du sujet) que « cela » va exister. Nulle part ailleurs.

Ainsi en tel point (du réel et de la conscience-de) se constitue le réflexif ; ici et maintenant, ça existe. Point. Ça ne se soumet à rien d’autre. Ça ne croit plus aux contenus engendrés spontanément (en tel groupe humain ou en tel moi vécu, et bricolés)ça commence donc à élaborer des contenus qui n’en sont plus ; soit des idées et des machines intentionnalisatrices (les systèmes de philo, ou les éthiques, esthétiques, acculturations, personnalisations, les personnalisations sont des machines intentionnalisatrices). Tout cela ne compose plus un monde humain, parmi les autres ou en concurrence avec les autres, mais un seul monde unique universel démultiplié en interne (en élaborations de systèmes) à propos et à partir d’un seul être-nôtre (la conscience-de qui veut réaliser ici et maintenant le réflexif absolument ; le réflexif, cad « ce qui se rapporte à (soi) » ; est déjà absolument toujours exigeant et un par intentionnalisation, extensivité, intensité et densité, de la pensée, du sujet et du moi).

L’articulation conscience-de et présentement dresse immanquablement et radicalement (ça est ou ça n’est pas) la structure de cohérence limite de tous les mondes, tous les mois, tous les systèmes, toutes les potentialités ; au sens que cela crée la possibilité même. Puisque c’et notre-être qui se réalise, se réal-lise , se rend réel, il est à la racine même déjà de tout ce qui est possible et doit être nommé « puissance », cad potentialité (réservant par ailleurs une pensée de la virtualité, de la possibilité et de la réalisation ; soit « ce qui est constamment possible », puis le possible dans tel présent, puis le réel même de « ce qui est déjà »).

Il est ainsi une tension absolue et radicale, (il n’est rien qui soit antérieur puisque c’est l’antériorité même, nous sommes depuis les grecs dans la limite même au-delà de laquelle il n’est rien d’autre), et qui est à elle-même sa possibilité ; tout moi peut s’atteindre comme sujet (sachant bien que ça n’est ni un super moi, ni que ce sujet puisse exister, il se tient sur le bord du monde) et tout monde humain doit requérir la seule et unique possibilité (celle de l’universel et du libre pur et simple, dans le concret de son corps, de son incorporation qui est l’enjeu absolu de ces temps réels).

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Le dressage du pur présent

13 Novembre 2014, 15:50pm

Publié par pascal doyelle

Chaque présent se dresse donc inlassablement (il est la fibre même de « ce qui est ») de haut en bas, et trace la séparation.

Si l’on élève ainsi le présent, ça n’est certes pas pour coller la limite, mais inversement afin de tout faire entrer le reste. Parce qu’en comparaison du présent tout est le reste.

Comme ça n’est pas si aisément vivable, on fait tout pour s’en échapper. La philosophie et depuis le début l’argumentation qui nous rend adaptables au présent et comme il est la clef et la porte, elle nous rend la réalité éventuellement possible. Non pas seulement les accords et désaccords qu’elle rend possible comme éthiques, esthétiques, politiques, connaissances et idéel, mais elle nous rend possible l’accord unique, celui dit ontologique (depuis Descartes, réservant métaphysique pour l’accord théorique ou théorétique recherché auparavant dans le discours et depuis Descartes via notre être, réflexif, dit du sujet).

Si la philosophie est la discipline qui rend compte de ce qui est arrivé à l’humain (à toute sorte d’humanisations qui eurent lieu antérieurement à celle-là ; l’unique, qui révèle non une interprétation de notre réalité, mais qui montre notre être et tente en prime de démontrer notre être au travers des machines intentionnelles, les systèmes, fondés sur les rapports hors-sol, les idées), alors elle introduit à l’éclatant et éclaboussant présent ; celui qui fait se réaliser, se rendre réelles les choses, les êtres, les mondes humains, le monde unique, l’humanisation nouvelle et l’acculturation dans laquelle nous nous débattons (parce qu’elle est plus grande que notre moi et que nous nous croyons limités au moi, à cette formulation, qui n’est pas une essence mais un processus, et donc permet qu’il, le moi, soit ouvert à la processualité).

Le présent, c’est visible, coupe d’une seule traite toute la réalité, en une fois, et il n’y en aura pas d’autres. Autrement dit ; il n’en est qu’un. Et l’on voit bien la puissance indéfinie (qui est au-delà de tous les infinis, littéralement), du Un comme présent, en ceci qu’il se permet (conformément à sa destination ontologique) qu’il se permet d’en créer des tas. Des tas de présents. Qui évidemment ne se culbutent pas eux-mêmes, puisque c’est le Un qui les provoque (et qu’il n’existe rien au-delà qui supervise ou agglomère ou récupère ou totalise les présents, c’est un par un).

Présenter qu’il y ait autre chose que le présent pur, ce serait encore et encore médier et repousser l’inexorabilité de l’être, de l’être non comme gros objet ou Sens éthéré ou on ne sait quoi du même genre, l’inexorabilité de l’être comme « ce qui est réellement » (ça n’existe nulle par ailleurs qu’ici même). Mais présenter qu’il n’existe pas de présent, à quoi se condamne les nihilismes, les incrédulités diverses, les scepticismes, les relativismes, et tutti quanti, nous absoudrait d’exister.

Parce que si le présent est ce qui est, l’être lui-même, le « qui est » (et non le « ce qui est »), alors il dépend des choses et des êtres qu’elles se réalisent ou non. Ça ne se réalise pas tout seul. Si ça n’est pas voulu, à supposer que nous soyons libres, ça n’existera pas et donc ça ne sera pas, pas du tout, en rien, en aucune manière.

L’être, le « qui est », n’est pas là pour rien, il ne rigole pas.

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Comme l'histoire défile

10 Novembre 2014, 08:36am

Publié par pascal doyelle

Pour percevoir bien comme ça file.

Les grecs

Notre être surgit nu et sans rien par les grecs ; il est une émergence soudaine qui ne tient plus aux contenus et ne peut plus former de mondes particuliers synthétiques (à chaque fois uns et séparés) et comme c’est notre être qui apparait soudainement (et qu’il est commun à tous les mondes humains ou plutôt existait en tous les mondes humains, plié, notre être, dans le langage, le groupe, le localisé de chaque monde), comme c’est notre-être unique et partout identique, cet être en sa découverte découvre en même temps qu’il n’existe qu’un seul monde, le donné-là-gigantesque.

Les chrétiens (et affiliés)

S’ensuit la seconde réflexivité (comme quoi cet être n’appartient pas aux grecs, mais à l’espèce humaine) sous la férule des chrétiens (qui sont eux-mêmes réflexifs par rapport au réflexif juif, ils se pensent à partir de l’intériorité judaïque), qui déploie soudainement (aussi) une réflexivité qui outrepasse n’importe quel monde donné humain particulier et surtout n’importe quel corps, vécu, psychologie, morale de groupe, politique, organisation humaine donnée déterminée.

Les chrétiens créent le Un ; « ce qui rassemble » toutes les consciences, prises une par une, et séparée chacune par dieu, séparée du monde et des intérêts du monde (qui divisent les hommes vers les finalités de la bassesse) et séparée les une des autres absolument ; seul dieu, cad la dernière conscience indéfiniment réelle, réunit chaque conscience aux autres, et ceci forme l’esprit. Le christianisme annule les groupes humains et les remplace par l’unique communauté en esprit (cad dans la foi envers un corps unique, le christ, ce qui implique une seconde naissance et un renouvellement, anthropologique, tout aussi anthropologique que le furent les grecs et la pensée).

L’acculturation généralisée

S’ensuit une acculturation généralisée qui coïncide absolument la pensée grecs et la réflexivité chrétienne (et affiliés, on n’y revient pas). De cette acculturation, quelques uns ne retiennent que la « raison », sans voir que les racines de l’anthropologisation sont bien plus profondes et plus réelles que cette abstraction morte que serait la « raison » (la pensée grecque n’est pas la « raison », qui est une interprétation, 18éme, 19éme, toute extérieure et froide).

Il ne faut pas dans les effets (la raison, l’humanisme, le moi, etc) oublier les causes et les racines même de ces effets. C’est une immense architecture, mais structurelle et non pas de contenus, une acculturation formidable qui aboutit au « petit monde des mois », lesquels tombent dans le travers de l’objectivisme (la raison seule) ou de l’objectalité (un moi ça n’aurait que des objets de désir… ou des images de soi, etc).

L'architecture formelle

L’architecture complète n’est pas du tout bâtie sur des « idées » ; mais sur l’émergence d’une part de structures (qui n’existaient auparavant dans les mondes particuliers que sous le boisseau des contenus localisés) et d’autre part sur la conscience que ces structures prennent d’elles-mêmes ; forcément puisque ces structures qui apparaissent sont précisément que l’activisme de conscience s’aperçoit qu’en se passant de la croyance à ces/ses contenus (localisés dans un monde particulier, un groupe, un langage), il devient nécessaire d’inventer une architecture en plus ; d’inventer et découvrir (à la fois, puisque cette structure s’invente et se crée en même temps comme « être réel ») un système formel. Ce qui fut fait.

Le se-savoir et le connaitre

De cela il faut retenir ceci ; tout est vrai. Chaque moment est effectivement ce qui est arrivé, à point nommé pour ainsi dire, non en vertu d’on ne sait quel plan établi d’avance, (c’est absurde), mais parce que c’est un être-réel (notre être, la structure conscience-de) qui s’est dé-couverte, qui a émergé (de la gangue groupe-langage-monde local), et qui au fur et à mesure explore, découvre, s’aventure, devient, se déploie, etc. Cette exactitude n’est nullement « parfaite » (rien n’est parfait en ce sens là du reste, l’ordre préalable n’existe pas, même pour la matérialité), puisqu’il s’agit d’une exploration d’un monde donné là à partir d’un être-réel (qui lui-même ne se connait pas, puisqu’il ne peut pas s’objectiver…

mais il se-sait, puisqu’il est réflexif, il ne faut pas être hyper génial pour comprendre et admettre qu’il est lui-même existant … ce serait le comble que non … ; ceux qui en comprennent pas la différence entre le se-savoir et le connaitre, ne comprennent rien quant à la structure de conscience, ils croient que la conscience est le « conscient »…ou la pensée est la « raison »… ou le sujet une « substance », enfin ces sortes de fantasmes interprétatifs erronés.

Si l’on continue de ne pas opérer la distinction entre les contenus et ce qui formule les contenus, on en revient constamment à cette espèce de vision fantasmatique qui voudrait nous livrer (au deux sens, nous délivrer et nous livrer pieds et poings liés) à un contenu quelconque, à un bricolage, une sorte de machouillis de sens ou de non sens, de mots et de vérité super élaborée ou délirante ou basse. On n’est plus du tout dans la Vérité ou « pas la vérité ». Ce qui c’est réalisé, le système formel, est beaucoup plus grand et généralisable que n’importe quelle « vérité ». Il contient, il contient les vérités ; la preuve est qu’il en produit, comme système formel, des tas, astronomiques.

Là où nous existons

C’est donc dans l’architecture formelle elle-même que nous existons ; par ex, nous sommes libres (aucun choix ne vaut si il n’est pas pris librement, c’est le libre qui est vécu, et non tel ou tel choix, du reste libre s’entend comme « invention de » et non pas comme « choix entre blanc et noir », cette compréhension là étant confondante d’ignorance). De même ne pas relativiser la vérité par le libre, la pensée par le sujet qui pense, n’a aucun sens ; il faut vraiment être empoisonné par la logique du moi (qui ignore le sujet qu’il est) et le scientisme (qui absente le sujet) pour croire que l’on va s’en tirer par l’objet … comme si il n’existait pas déjà toute cette architecture absolument formelle qui s’est élaborée depuis 25 siècles, croire que la réalité puisse être réductible aux dispositions du moi ou de la scientificité, cad réellement à sa disposition, c’est croire que le sujet (qui est une entité radicale et formelle) serait le moi ou à sa ressemblance (une sorte de super moi), ou que la pensée du système formel serait ou se donnerait comme Vérité (alors que le système formel est antérieur à toutes les vérités, qu’il rend de fait possible), ou croire donc que l’on est « ce que l’on est » alors que l’on n’est rien du tout de ce que l’on est ; notre être, le réel, est structurel et ne peut pas se représenter et ne peut pas s’énoncer en un système de contenus, d’idées mortes, comme il ne peut pas exister comme monde humain, ni se vivre comme vécu et comme moi ; tout cela ce sont des effets, et la philosophie est précisément la pensée de « ce qui n’existe pas, de ce qui ne vit pas, de ce qui ne se représente pas » et c’est pour cela que ça pense.

Il est quand même clair que ce qui se dit, philosophiquement, existe ailleurs et en plus et au travers du nommément dit. Ne pas percevoir cela, il en résultera qu’encore et toujours on va parler d’une connaissance censée recouvrir le se-savoir ; mais remarquons ceci, que l’on ne peut pas remplacer le connaitre par le se-savoir ; le se-savoir ne remplace jamais les connaissances, et donc (et c’est un fait, il a provoqué les connaissances à être) remonte sans cesse les connaissances vers leur cause. Il n’est jamais une vérité qui contredit une vérité, mais l’aventureux qui s’ajoute et avance, à partir de tout ce qui lui tombe sous la main. Et cette remontée est le retour-sur, incessant ; l'engeance formelle est "ce qui ne se laisse jamais faire" puisque structurellement elle est activisme pur. Introduisant au Un, qui est activité absolue, radicale, formelle, qui n'existe que de s'agir, qui est présent pur.

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Notre-être nu exposé

8 Novembre 2014, 09:48am

Publié par pascal doyelle

La philosophie est donc la technologie qui porte au jour la structure de notre être ; ce qui se lit tout à fait si l’on abandonne la caricature qui laisse entendre que la philosophie désirerait l’être ou autre monolithe du même genre. L’idée de l’être même chez les grecs, n’a pas grand-chose à voir avec ce fantasme de traduction qui disposerait « ce qui est » comme étant « l’Etre », une sorte de gros objet qui nous satisferait. Et encore moins de caricaturer le dieu chrétien (et / ou affiliés), la trinité est l’investissement architectural le plus achevé du réflexif qui s’émancipe, se libère, du monde donné là. Et encore, encore moins, René agitant son effigie de Sujet, ce dont on ne trouve nulle trace dans le texte, et qui plante et décrit notre être tel que là, sur l’étendue du donné.

Hormis donc ces caricatures (qui permettent à ceux qui les supportent de remonter à nouveau toutes sortes de vérités du mondes, données là, étales, mondaines, vitalistes, systématiques, d’ontologies directes diverses et variées), la philosophie est la compréhension de la structure de notre être ; suite à sa dé-couverte par les grecs, son non-recouvrement par quelque monde particulier ou quelque contenu que ce soit, puisque ayant pour objet la structure (qui n’est pas un objet), il fallut élaborer une pensée, cad un système formel (et non un système clôt sur ses contenus).

Un système formel et non un système de contenus (on fait passer les systèmes d’idées pour des systèmes de contenus). Un système formel qui ne se réalise pas seulement en s’exprimant, qui se réalise en marquant effectivement le réel… lorsque Platon impose qu’il y ait des idées (cad des rapports), c’est un fait qui s’impose pour les siècles. Lorsque Descartes marque le sujet, du sceau de la volonté formelle, c’est un fait, unique et qui ne sera pas, jamais répété (à quoi bon, puisque désormais il est). De ce que les mots deviennent des faits, incontournables (à moins de nier les faits eux-mêmes), cela revient à dire que ce qui se dé-couvre est notre-être ; comme les vagues se retirant des mondes particuliers, des groupes et des langages, découvrent l’os de notre être ; le roc.

Evidemment si l’on continue encore de comprendre que Platon ou Descartes ou Hegel manifestent seulement une essence d’un type particulier, une interprétation de l’humain parmi les autres, on place encore en concurrence cette essence interprétée et toute autre (de quelque monde ou civilisation que ce soit), et effectivement en ce cas il n’est pas plus de raison de favoriser Platon plutôt que qui que ce soit (sinon de se référer à une « rationalité étroite » qui serait telle le reste squelettique de la pensée grecque). Le problème est donc que ça n’est pas cette essence là qui est manifestée mais ce qui affleure sur le sol c’est notre-être, qui appartient, par en-dessous (pour ainsi dire), à toute et n’importe quel monde, humanité, peuple. Et pour rendre compte de cet-être (qui n’est pas une essence, mais antérieur à n’importe quelle essence), il est nécessité un système formel (d’abord métaphysique puis ontologique, lorsque cet être apparait cartésiennement en plein, sans rien, et cet être qui sera donc exploré durant 25 siècles). La philosophie déploie ou participe ou engendre parfois le déploiement du réflexif formel.

Par ailleurs il est limité et absurde de comprendre cette pensée grecque comme « réflexivité » au sens de « raison » ; il ne s’agit pas de « raison » (qui en est seulement un des effets), mais de la pensée (soit donc l’élaboration sur la conscience-de qui engendre des machineries intentionnalisatrices, des systèmes, fondés sur des rapports de conscience, cad des idées, lesquelles sont en plus et par-dessus tout langage, groupe, etc).

La réflexivité comme "raison" serait seulement la réflexion de notre réalité humaine sur elle-même ; la réalité humaine serait l’héroïne, et la réflexivité le moyen (qui du reste dans ce cas demeure inexplicable et renvoyée dans les limbes d’une « essence » éthérée). C’est l’inverse qui est vrai et réel ; c’est la réflexivité même qui est l’héroïne et qui se prend elle-même comme pivot articulatoire et c’est la réalité humaine qui en est un des effets ou des moyens. Dire la réflexivité ou le réflexif sont ce qui devient, ça ne veut pas prétendre que la réalité humaine se réfléchit, ça veut dire que le réflexif ( la structure de notre être en deçà de toute réalité humaine), est Ce-qui-devient…

Il faut prendre au pied de la lettre ; que l’existence précède l’essence (et d’une manière générale prendre au pied de la lettre cela même qui se Dit). Sartre est essentiel en ce qu’il marque définitivement ce qui se cherchait par Husserl (que la conscience est active, et que Husserl renvoyait à un « contenu », incapable de montrer de où viendrait un tel contenu).

De même ce que veut la « conscience », ça n’a rigoureusement aucun « sens », parce que c’est structurellement le sens… Le sens (de notre être) est de dévorer ce qui est, cad de le relancer. La « conscience » (et sa prise de saisie d’elle-même qui se nomme réflexivité, par quoi « cela », cette abomination devient l’héroïne de ce qui arrive et va arriver depuis les grecs) est un mécanisme pur et simple (sinon il s’empêtrerait de ses contenus à n’en plus finir), qui travaille ce qui est. C’est juste et très simplement que ce mécanisme prit, par les grecs, conscience de son être comme conscience ; comme mécanisme, machinerie, actualisation, cohérence formelle.

Il ne faut pas se laisser avoir ; lorsque les grecs se nomment comme pensée, les contenus dont ils s’agitent sont formellement des intentionnalisations élaborées par-dessus le langage, la perception, le corps, le monde donné là, le groupe humain particulier, etc. Et ces idées n’existent que si on les intentionnalisent, sinon elles disparaissent. Les développements qui viendront ensuite continuent d’élaborer l’architecture formelle de notre position au sein du donné ou à sa surface, étendue. De Platon à Sartre (ou son inverse Lacan) c’est la cartographie descriptive de l’articulation de cet être en plus (qui n’appartient à aucun monde, aucun langage, qui est sans essence, par qui l’exister s’ajoute à l’essence).

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