Les Faits Majeurs monumentaux
Il est fâcheux de constater que l'on continue de penser la nature de l’homme, du réel, de la réalité sous les idées fétiches de tel ou tel « quelque chose » ; on en viendra, sous quelque formulation que ce soit, à opposer la substance-pensée à la substance-matière (ou l’esprit et l’existence, Hegel-Kierkegaard par ex) et l'une ne rentrera pas dans l'autre, forcément.
Et ce jusqu'au plus précis des analystes du réel brut, Sartre, qui ne conçoit la conscience que comme néantisation de l'en soi, de la masse donné là. Et concevant seulement la structure (créditée universelle) de la conscience (en général) ne s'avance jusqu'à prendre en considération que chaque conscience est singulière ; la structure est individuée (et permet d'analyser Flaubert ou Mallarmé ou telle personnalité dans ses choix) mais elle reste une capacité universelle ; « on est ce que l'on fait de ce que les autres ont fait de nous ».
C'est sans doute ce qui nous oppose le plus à Sartre ; on ne peut pas basculer dans une conception générique de « la conscience » ; de ce que l'on ne conçoit pas alors, dans le générique, que le vrai comme le bien ou le beau soient inventés, parce qu'ils tiennent leur être de l'exister ; du principe que l'exister est une cohérence plus puissante que la cohérence de l'être.
Le vrai, le bien, le beau, l’universalisation ou l’humanisation ou la personnalisation, éthiques ou esthétiques, politiques ou idéels (connaissances), intentions ou perceptions (le champs intentionnel
qui ouvre le champ de perception qui nous est propre, celui qui intègre le champ du vivant, du corps vivant, qui donc s’ajoute au vivant et non pas s'oppose de façon schématique ou systématique, qui est aussi l'opposition entre la matière et l'esprit, le donné et l'universel, oppositions qui ne permettent pas de les penser ensemble, qui nient de cette manière le christique qui n'est ni de la pensée ou de la gnose, ni de la loi et opposé au monde et au corps).
En bref voici la troisième voie. Celle qui fut empruntée depuis le début ; qu'il n'y a pas opposition, dualisme parce qu'il n'est pas d'unités séparées sinon secondairement. Il y a de l'être, mais dans le mouvement de l'exister. Il y a des possibles, qui sont réalisés, mais dans la suspension absolue, cad formelle, de La Possibilité.
C'est qu'il faut décider. Si on suit que le réel n'est pas du tout localiser selon l'être ou le néant, mais que seul existe le possible (l'être, titre générique, et le néant existent également, le néant n'opposant rien du tout), alors le possible est la structure même et ce en quoi, en qui existent les possibles, les réalités. Il faut alors tenir que la Possibilité est cela même et cela seul qui existe (si jamais on supposait qu'une réalité existait substantiellement, il cesserait immédiatement que quelque réel puisse exister).
La pensée, dotée de ses concepts, ou ses idées, est encore beaucoup trop substantielle pour exister ; l'exister est purement (et brutalement) formel. Ou plus exactement et pour être complet, on admet ici que le réel débute de par sa brutalité radicale vers la subtilité, la finesse ou le raffinement de plus en plus élevés. Le début et la fin sont d'un seul tenant.
C'est bien pour cela que l'on est passé de la pensée de dieu (théologique) à la structure du sujet (Descartes jusque Lacan). Le développement du sujet n'est pas un pis-aller (Kant ne l’entendait nullement ainsi) ni un prolégomènes (Hegel ne pense pas la pensée, il rassemble les deux phénoménologies, celle du devenir et celle de la connaissance ; de là que le savoir absolu soit la reprise de tous les savoirs précédents).
Il est ainsi impossible de se figurer le réel en tant que « subtilement éthérée ». C'est tout l'inverse. Le présent est la structure même, l'exister est la dimension. Cet instant est une règle d'airain.
Va-t-on briser le présent, cet instant-ci, celui de cette écriture ou celui de votre lecture, en micro mesures insituables et dont nous ne possédons aucune des distances ? Le présent est structurellement inaccessible (de ce côté-ci à supposer qu'il existe un autre côté, comme les deux faces d'une pièce). Comme étant ce à partir de quoi tout le reste se déplie ; le présent, l'exister ne se représentent pas, mais ce à partir de quoi les réalités se déplient. Il s'agit rigoureusement parlant du plus infime et insituable réel qui se puisse, autant que nous en sachions (on ignore presque totalement de quelle dimension le présent est issu, si tant est qu'il s'agisse d'une dimension et non pas exclusivement du seul Pli de tous les déplis, que l'on nomme, ces déplis, pour le moment, « univers »).
Ou dit autrement ; le présent est-il situable ? Rappelons que le dit présent n'est pas celui coincé entre le passé et l'avenir mais est l'exister, le «là », le là et maintenant. Non seulement le présent, l'exister n'est pas « éthéré » mais est la structure même la plus réelle, la plus insécable, et la substance même du réel est insaisissable, et elle est pur et brut mouvement.
Et c'est en tant que mouvement qu'il était situé comme dieu, l'insituable, le non visualisable, l'être ou le un, le sujet et ses variantes, le réel comme gigantesque altérité qui devient.
Ajoutons ceci ; il n'est pas exclu qu'à défaut de décrire réellement le réel (dont après tout nous n'avons aucune intuition immédiate, comme on le sait et comme on a pris conscience avec Kant) cette analyse puisse porter à son maximum du maximum notre capacité ; ce qui veut dire la possibilité la plus grande de l'étendue de notre structure de conscience (qui en ce cas et quand bien même ne correspondrait-elle peut-être à rien du tout, qu'elle soit juste accolée à un être vivant, un surcroît de la cervelle, et rien de plus, mais entièrement certain en tant qu'en plus et capable de tout ; ce que l'on démontre tous les jours). La finalité en ce cas serait simplement, si l'on peut dire, de manifester et de poser toutes les pièces, tout le mécanisme, là au-devant et de par exemple ne plus se contenter d'une position abstraite : esprit/matière ou énergie, universel/donné, sujet/objet, etc, qui s’effondre sur elle-même, puisque de cette guerre de position si l'on veut étant parti d'une séparation on ne parvient plus à la réunir. C'est bien, cette redéfinition afin d'échapper à la séparation, qu'entendait Kant.
Et c'est ce qui se cherche depuis ; Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan veulent découvrir l'articulation antérieure qui rend invraisemblable la séparation esprit/donné, pensée/matérialité, sujet/objet. Si il n'y a pas de dualité alors il est une unité, mais étant donnée la difficulté où nous sommes, la dureté de l’existence, l'altérité de l'exister, alors cette unité n'est nullement « plate » mais oblique, est à elle-même son référencement. Est un décalage interne. Et ce décalage c'est ce que l'on nomme présent. Ou pour nous cet arc de conscience dans l'arc du présent. L'arc de conscience tel un tangente sur le cercle qui lui-même grandit.
On va repérer ce qui dans l’historicité instancie absolument, formellement, la tangente qui devient le cercle lui-même (dont elle est, pourtant, la tangente).
Ce qui distingue la compréhension de la mécompréhension (qui par a priori aurait déjà séparé l'esprit et la matière, l'âme et le corps) c'est évidemment le christique ; qui contrairement à ce qui s'imagine habituellement, ne nie pas du tout le corps ou le monde ; mais qui suppose un autre-corps en plus de celui-ci et en plus dans le prolongement de celui-ci et qui plus est un corps qui étire celui-ci en sa vraie destination (par quoi la création est continuée et continuée au sens de relevée selon sa vraie destination qu'antérieurement au christique elle était non percevable). Autre corps en plus, ce qui est vrai, de toute manière, pour nous, puisque l’intentionnalité crée des séries de signes sur le corps et dans sa structure perçoit le corps au sens de le re-percevoir.
On n'y comprendrait rien (qu'il y ait un monde créé) si la malédiction était jeté sur cette création ; et on en saisit pas si l'on n'admet pas que le christique consiste précisément à élever, élever en pointant et repérant le même monde, le même corps au plus haut et au plus lointain, aussi difficile ce possible se présente-t-il. Même si l'on ne croit pas, il s'agit d'intégrer la structure réelle qui eut lieu sans quoi on ne connaît pas telle ou telle position au cœur de l'historicité ; on glose seulement sur un fantasme, une caricature qui arrange et permet de présenter une séparation, une opposition (qui contient d'elle-même son propre jeu qui l'écarte de ces faits majeurs monumentaux qui eurent lieu ; on y reviendra dieu, la pensée, le christique ou le sujet, la révolution sont des Faits Majeurs monumentaux hors de proportion, inaccessibles, qui sont devenus cela même à partir de quoi on perçoit, puis décide, veut, projette, intentionnalise de manière générale ; cette incommensurabilité est en elle-même décisive, ayant décidé pour nous si l'on veut).
Ce qui est entré dans le champ du champ lui-même, à savoir de s'être nommé comme tel,
en tant que dieu (ou l'Intention et le un tout-autre, autre que n’importe quelle détermination),
en tant que pensée (ou régulation et d'abord production des intentionnalités en plus, en plus de tout groupe social, et ciblant le monde donné là, et le « là » du monde, soit l'être)
en tant que sujet qui détient la capacité de la suspension de son flux et des « idées », de la pensée, et de la croyance, mais un-avec-lui-même de manière indescriptible, attirant l'attention que précisément c'est ce sujet là qu'il faut décrire ; Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan
ce qui donc est entré dans son propre champ intentionnel de conscience,
décuple ses possibilités ; ce qui eut lieu de fait et effectivement, créant une historicité.
Puisqu’elle est Autre l'intentionnalité crée l’historicité ; elle ne sera jamais la-même.
Et continuellement se restructurant constamment dieu, la pensée, le sujet et le réel réinstallent des réalités, puisque se situant antérieurement à toute réalité.
Philosophiquement il y aura ensuite toujours « des systèmes » et non pas un seul. Et pire que tout, l'idée même de système se retournera, à partir de Descartes ; au sens où la pensée s’origine dans un sujet et le sujet n'est pas « de la pensée » ; on a déjà vu que la pensée pour Descartes est un « dispositif » très compliqué et dans lequel il n'est pas entré, laissant cela donc aux suivants, Kant, Hegel, Husserl, Sartre, côté analyse, ou Kierkegaard, Nietzsche, Heidegger, Lacan. Et ce sujet requiert donc une métaphilosophie. Depuis 400 ans nous sommes dans et par la métaphilosophie.
Ça ne veut pas dire qu'il s’agisse d'une laisser faire dépourvu de cohérence mais du rendu à soi-même de chaque sujet en sa structure ; tous parleront de la-même structure, qui existe là, réellement, et n'est pas du tout de la pensée et donc qui n'est pas sujette à variation dans sa forme mais étant autre-que-tout, elle est susceptible de quantité d'approches ; non pas de points de vue simplement mais d'approches d'une structure effectivement réelle qui est en elle-même un réel que la pensée, cad la représentation, ne peut pas atteindre ; sauf en ceci qu'elle est accessible à et par elle-même, en tant que chaque structure ; seule la même conscience a accès à elle-même et encore est-ce sous le schème qu'elle ne se saisit pas, mais qu'elle est saisie.
Si elle se saisissait sa liberté serait relative à une représentation, une détermination, celle sous laquelle elle se nomme, se signifie, et donc ne serait pas libre. Ce qui veut dire que la sur-objectivité est instanciée dans l'arc de conscience lui-même ; sa forme même qui lui confère son réel l'attire constitutionnellement hors de soi ; parce qu'il n'y a pas de « soi » ; le « soi » de « conscience de soi » est conscience du rapport comme rapport (et non pas une identité qui superfétatoirement aurait conscience d'elle-même). Mais aussi que vous seul avez accès à cet arc ; rien ni personne d'autre. Excepté dieu le système des libertés. De là que votre réel dépend de vous-même.
Dieu est, théoriquement ou selon la structure ou selon votre foi, le système lui-même qui pré-voit les libertés, leurs actes, ou si l'on veut l'acte, l’intention que vous avez décidé ; cette intention que lui seul vous révélera. Que voulez-vous vraiment ? demande le christique, lançant dans la réalité, le monde, le vécu, le relationnel et le corps l'interrogation sur, par et pour votre « intention ».
Soit donc que vous-même vous vous adressiez à vous-même, assumant la forme plus qu'objective qu'est l'arc de conscience. Il est clair que la forme interrogative de votre intention est infinie et ne peut pas se satisfaire, excepté du système des libertés.
Sous condition donc qu'existe un tel système.
De là que Kant entendait résoudre le problème en montrant que la structure du sujet, dit transcendantal, en l’occurrence, échappait et relevait d'un autre registre ; on ne pouvait tout simplement pas la définir selon le monde ou selon ce monde composé qu'est « la pense », mais qu'il était évidemment accessible par son intuition de lui-même comme condition de possibilité ; il n'y a une perception, et une réalité, pour nous que via sa construction qui ne se dit pas « intentionnelle » mais c'est tout comme.
Mais Kant désignait encore la « réalité » comme d'une substance, une nouménalité irreprésentable, supposée seulement sous la contrainte de la cohérence, alors que pour nous, déjà, la « matière » s'est dissoute dans une soupe énergie-particules, distincte-indistincte (sans jamais parvenir à l'indistinction première qui sans doute n'existe pas).
Rester coincé dans l'idée de « substance » ou d'une unité, qui serait la-pensée, ou la chose, matérielle ou non, conduit à des circonvolutions incompréhensibles, d'oppositions et d’impossibilités. Et surtout cela revient à chosifier, massifier, compacté ou si l'on préfère imaginer l'être ou le non-être comme des sortes de masses.
Ça n'est pas seulement que cela reprend les principes grecs (qui culminaient par ailleurs en des retournements absolument spectaculaires, dans l'être, le bien, la pensée de la pensée ou le Un), mais plutôt que l'idéal de l'objet naît du sujet ; c'est dans la version abstraite du sujet que celui-ci tombe dans l'objet. Comme une bouée de secours sur laquelle il se jette, tant est difficile la capacité de reprendre son sujet et de l'analyser, lui, le sujet, qui n'est pas du monde et dans l'analyse duquel il faut créer des descriptions et des élaborations jamais-vues ; de Descartes à Lacan en passant par Husserl ou Nietzsche
(Nietzsche invente l'auto-affirmation, qui étant « auto » doit établir sa propre évaluation, comme il dit ; l'auto est simplement le rapport à soi, présenté comme intégralement relatif à sa propre possibilité ; évidemment le sujet en est la base mais le sujet est formel, cad un rapport, et comme tel ne tient pas tout seul ; le sujet effectif est lié au réel ; c'est un arc qui va(vers le réel et qui doit penser ou intentionnaliser ou percevoir ou supposer ou créer le réel ; sinon l'auto du sujet simplement s'imagine être cette auto-affirmation mais ne l'est pas).
On a donc vu que découvrant la structure et la nommant dieu, la pensée et l'universel, le christique et le sujet (dans le regard du un tout-seul), le sujet cartésien et la révolution (soit la mise à jour de historicité), la structure donc se manifeste (sur la scène en remplacement des mondes et des groupes humains particuliers, qui inventent quand même la mise en forme culturelle, langage, échanges, rituels, religions, familles, etc, ce qui est évidemment fondamental) et qu'elle devient l’articulation elle-même et que cela ne tient précisément parce que la structure n'est nullement un contenu, mais une élaboration de forme ; cad l'intentionnalité en tant qu'elle passe devant ce qui est intentionnalisé.
Au lieu de croire au divin sous telle ou telle apparence (serait-elle humaine pour les grecs) on s'aperçoit, depuis le judaïsme, que dieu est pure intention, et rien d'autre. Et donc on devient selon et par cette Intention. Et de ce fait cela s’annonce comme valide pour les juifs mais aussi pour « toutes les nations ». Et c'est un dieu jaloux parce qu'aucun autre divin ne peut entrer en concurrence avec le dieu qui est le un tout-autre. On ne peut pas le copier ; l'intention est égale à l'intention. Point.
De même on ne peut pas remplacer le christique, qui est l'intention telle que se présentant en chaque sujet selon son corps individuel, par une autre sorte de religion qui lui ressemblerait ; et de fait dieu ne s'incarne qu'une seule fois.
Et donc l'ensemble (même la pensée) est saisissable par la notion d’intentionnalité ; à savoir que notre propriété absolue, cad formelle, consiste en l'intentionnalisation ; associer des signes et des perceptions ; ce qui est effectivement et fonctionnellement extrêmement performant ; on parvient à ramener la réalité, les réalités dans l'activité, la pratique, la technique, la science ou le droit dans et par la structure. L'arc de structure est bel et bien réel et se laisse remarquer de ce que justement il est le plus réel ; dans l'effort de structure il cesse de tomber dans l'immédiat et compose des tactiques, innombrable et efficaces. Ce pour quoi il est fait.
Et cette association de signes et de perceptions joue toujours de signes et de perceptions ; la structure de sujet est intuitionnée par le sujet, par le rapport qu'il est.
La pensée fut toujours certes raisonnable et autorisant une mise en œuvre, un contrôle, un partage et une cohérence dite objective, mais il s'agit, depuis Descartes, d'étendre ce contrôle, ce partage et cette cohérence ; soit donc le sujet, l'humanisation et le réel du champ lui-même. La pensée, la raison, formulent un cercle, et depuis Descartes ce cercle s'étend. Le rayon de l'attention passe de plus en plus d'étapes ; ce dont témoigne par ex Hegel qui rassemble les stations du devenir de la conscience ; laquelle n'est plus « la pensée », au sens de telle ou telle pensée, tel ou tel système, mais en tant que structure vide, formelle qui de son point de vue dialectise les possibilités ; pareillement le sujet cartésien qui passe outre la pensée, instancie le dit sujet, lequel rend possible d'acter dans la réalité (mathématisée par ex), dans le réel et dans le sujet, la vie de chacun le jugement, la capacité d'évaluer, de mettre en place une, des stratégies (au lieu que celle-ci était, en son ordre, « confisquée » par les systèmes ou la scolastique ou la théologie, etc, et par laquelle liberté, capacité de juger, l'ordre sociétal sera renversé).
Et ce renouveau de ce qui était déjà une ré-anthropologisation (née autour de la méditerranée durant 2500 ans, judaïsme compris) suppose ceci ; que le réel est à lui-même sa propre référence. Ce qui serait absurde, sauf en cela que le réel est non pas la perfection d'un ordre éternel (naturel ou divin ou philosophique ou sociétal ou ce que l'on voudra) mais est la perfection d'une Possibilité ; c'est parce que le réel est une perfection possible que l'on rend compte, que l'on manifeste une plus grande cohérence toujours repoussée au delà de sa propre capacité. Le réel est plus grand que lui-même.
On pensait que la réflexion, l'intelligence devait se limiter à un Ordre, et on s'aperçoit que c'est le réel lui-même qui se réfléchit et qu'il est précisément cette réflexion, cette manifestation qui, étant manifeste, peut se modifier ; il n'y a pas une réserve dans la réalité qui contiendrait la réalité (un ordre préalable qui objectiverait ce qui est) ; c'est l’ensemble la réalisation qui manifeste, et qui manifeste tout.
Ce pour quoi existe la liberté. Que non pas la conscience se réfère à un ordre, mais qu'elle puise en elle-même la capacité de créer des systèmes, des mises en ordre, des Faits Majeurs monumentaux ou donc les recevant on ne sait de où, ni comment « ça lui vient » ; les français ne savaient pas du tout quoi faire de la Révolution.
Ce qui nous amène à cette idée stratégique tout à fait aberrante que le réel est à lui-même sa propre règle (et une règle absolument, cad formellement cohérente et pour tant la règle s'invente elle-même comme règle) et qu'il doit embrayer sur sa propre rigueur ; il se communique à lui-même n'étant aucun « lui-même » ; il vient du devant de lui-même. Et c'est bien pour cela que dieu, l'être (le bien, la pensée, le un), le sujet ou le réel ne sont pas définissables d’une part et requiert une ascèse ; on nommera ascèse, de même que l'on nommait foi la croyance en dieu, la conversion (décentrée) vers la pensée (universelle), la suspension du sujet qui échappe à sa propre vue (mais en ex-siste du coup encore plus). Ce passage à vide impose la foi et l'ascèse. On ne prouvera jamais dieu, la pensée universelle, le sujet ou le réel ; ils doivent puiser en eux-mêmes leur capacité.
Et si l'on veut, pour se mobiliser, on peut figurer le dit mouvement, cette figuration est justement cela qui permettra de modifier ; de modifier la réalité et de modifier l'abord du réel (comment on saisit, est saisi du réel ; par dieu, la pensée, le sujet ou le réel.
Rappelons que la saisie par le réel est tout aussi bien la révolution (par quoi l'ordre se pose face à lui-même, cad la capacité de juger de chaque sujet, et ce face aux autres, à tous les autres, liberté et égalité et non pas seulement liberté) ou que cette saisie du et par le réel est encore la technique ou les sciences (qui se décuplent considérablement) ou encore les mass-médias qui ouvrent l’humanisation sur elle-même et qu'elle se Voit, et permettent ensuite que cette humanisation se personnalise suractivement.
Le tout produisant un épuisement du monde.
Puisque la réalité ne peut pas contenir la structure de la réalité, et que cette structure doit, devrait, aurait du se maîtriser elle-même, en puisant précisément dans sa foi, sa conversion et son ascèse. Hors ceci elle se livre au monde. Elle décroît dans sa capacité. Elle prend ses contenus pour elle-même, elle figure ce qui ne peut pas l'être, et donc elle se trompe, se ment, s'illusionne, se fourvoie, s'égare, et faute, pèche envers la grande architecture du réel possible. Tout cela ne fut pas révéler ou découvert sans raison.
La question est ; veut-on vraiment étendre la plus grande stratégie possible ?
Ou selon le christique ; que voulez-vous vraiment ?