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instants philosophie

Les Faits Majeurs monumentaux

27 Juin 2020, 08:16am

Publié par pascal doyelle

Il est fâcheux de constater que l'on continue de penser la nature de l’homme, du réel, de la réalité sous les idées fétiches de tel ou tel « quelque chose » ; on en viendra, sous quelque formulation que ce soit, à opposer la substance-pensée à la substance-matière (ou l’esprit et l’existence, Hegel-Kierkegaard par ex) et l'une ne rentrera pas dans l'autre, forcément.

Et ce jusqu'au plus précis des analystes du réel brut, Sartre, qui ne conçoit la conscience que comme néantisation de l'en soi, de la masse donné là. Et concevant seulement la structure (créditée universelle) de la conscience (en général) ne s'avance jusqu'à prendre en considération que chaque conscience est singulière ; la structure est individuée (et permet d'analyser Flaubert ou Mallarmé ou telle personnalité dans ses choix) mais elle reste une capacité universelle ; « on est ce que l'on fait de ce que les autres ont fait de nous ».

C'est sans doute ce qui nous oppose le plus à Sartre ; on ne peut pas basculer dans une conception générique de « la conscience » ; de ce que l'on ne conçoit pas alors, dans le générique, que le vrai comme le bien ou le beau soient inventés, parce qu'ils tiennent leur être de l'exister ; du principe que l'exister est une cohérence plus puissante que la cohérence de l'être.

Le vrai, le bien, le beau, l’universalisation ou l’humanisation ou la personnalisation, éthiques ou esthétiques, politiques ou idéels (connaissances), intentions ou perceptions (le champs intentionnel

qui ouvre le champ de perception qui nous est propre, celui qui intègre le champ du vivant, du corps vivant, qui donc s’ajoute au vivant et non pas s'oppose de façon schématique ou systématique, qui est aussi l'opposition entre la matière et l'esprit, le donné et l'universel, oppositions qui ne permettent pas de les penser ensemble, qui nient de cette manière le christique qui n'est ni de la pensée ou de la gnose, ni de la loi et opposé au monde et au corps).

En bref voici la troisième voie. Celle qui fut empruntée depuis le début ; qu'il n'y a pas opposition, dualisme parce qu'il n'est pas d'unités séparées sinon secondairement. Il y a de l'être, mais dans le mouvement de l'exister. Il y a des possibles, qui sont réalisés, mais dans la suspension absolue, cad formelle, de La Possibilité.

C'est qu'il faut décider. Si on suit que le réel n'est pas du tout localiser selon l'être ou le néant, mais que seul existe le possible (l'être, titre générique, et le néant existent également, le néant n'opposant rien du tout), alors le possible est la structure même et ce en quoi, en qui existent les possibles, les réalités. Il faut alors tenir que la Possibilité est cela même et cela seul qui existe (si jamais on supposait qu'une réalité existait substantiellement, il cesserait immédiatement que quelque réel puisse exister).

La pensée, dotée de ses concepts, ou ses idées, est encore beaucoup trop substantielle pour exister ; l'exister est purement (et brutalement) formel. Ou plus exactement et pour être complet, on admet ici que le réel débute de par sa brutalité radicale vers la subtilité, la finesse ou le raffinement de plus en plus élevés. Le début et la fin sont d'un seul tenant.

C'est bien pour cela que l'on est passé de la pensée de dieu (théologique) à la structure du sujet (Descartes jusque Lacan). Le développement du sujet n'est pas un pis-aller (Kant ne l’entendait nullement ainsi) ni un prolégomènes (Hegel ne pense pas la pensée, il rassemble les deux phénoménologies, celle du devenir et celle de la connaissance ; de là que le savoir absolu soit la reprise de tous les savoirs précédents).

Il est ainsi impossible de se figurer le réel en tant que « subtilement éthérée ». C'est tout l'inverse. Le présent est la structure même, l'exister est la dimension. Cet instant est une règle d'airain.

Va-t-on briser le présent, cet instant-ci, celui de cette écriture ou celui de votre lecture, en micro mesures insituables et dont nous ne possédons aucune des distances ? Le présent est structurellement inaccessible (de ce côté-ci à supposer qu'il existe un autre côté, comme les deux faces d'une pièce). Comme étant ce à partir de quoi tout le reste se déplie ; le présent, l'exister ne se représentent pas, mais ce à partir de quoi les réalités se déplient. Il s'agit rigoureusement parlant du plus infime et insituable réel qui se puisse, autant que nous en sachions (on ignore presque totalement de quelle dimension le présent est issu, si tant est qu'il s'agisse d'une dimension et non pas exclusivement du seul Pli de tous les déplis, que l'on nomme, ces déplis, pour le moment, « univers »).

Ou dit autrement ; le présent est-il situable ? Rappelons que le dit présent n'est pas celui coincé entre le passé et l'avenir mais est l'exister, le «là », le là et maintenant. Non seulement le présent, l'exister n'est pas « éthéré » mais est la structure même la plus réelle, la plus insécable, et la substance même du réel est insaisissable, et elle est pur et brut mouvement.

Et c'est en tant que mouvement qu'il était situé comme dieu, l'insituable, le non visualisable, l'être ou le un, le sujet et ses variantes, le réel comme gigantesque altérité qui devient.

Ajoutons ceci ; il n'est pas exclu qu'à défaut de décrire réellement le réel (dont après tout nous n'avons aucune intuition immédiate, comme on le sait et comme on a pris conscience avec Kant) cette analyse puisse porter à son maximum du maximum notre capacité ; ce qui veut dire la possibilité la plus grande de l'étendue de notre structure de conscience (qui en ce cas et quand bien même ne correspondrait-elle peut-être à rien du tout, qu'elle soit juste accolée à un être vivant, un surcroît de la cervelle, et rien de plus, mais entièrement certain en tant qu'en plus et capable de tout ; ce que l'on démontre tous les jours). La finalité en ce cas serait simplement, si l'on peut dire, de manifester et de poser toutes les pièces, tout le mécanisme, là au-devant et de par exemple ne plus se contenter d'une position abstraite : esprit/matière ou énergie, universel/donné, sujet/objet, etc, qui s’effondre sur elle-même, puisque de cette guerre de position si l'on veut étant parti d'une séparation on ne parvient plus à la réunir. C'est bien, cette redéfinition afin d'échapper à la séparation, qu'entendait Kant.

Et c'est ce qui se cherche depuis ; Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan veulent découvrir l'articulation antérieure qui rend invraisemblable la séparation esprit/donné, pensée/matérialité, sujet/objet. Si il n'y a pas de dualité alors il est une unité, mais étant donnée la difficulté où nous sommes, la dureté de l’existence, l'altérité de l'exister, alors cette unité n'est nullement « plate » mais oblique, est à elle-même son référencement. Est un décalage interne. Et ce décalage c'est ce que l'on nomme présent. Ou pour nous cet arc de conscience dans l'arc du présent. L'arc de conscience tel un tangente sur le cercle qui lui-même grandit.

On va repérer ce qui dans l’historicité instancie absolument, formellement, la tangente qui devient le cercle lui-même (dont elle est, pourtant, la tangente).

Ce qui distingue la compréhension de la mécompréhension (qui par a priori aurait déjà séparé l'esprit et la matière, l'âme et le corps) c'est évidemment le christique ; qui contrairement à ce qui s'imagine habituellement, ne nie pas du tout le corps ou le monde ; mais qui suppose un autre-corps en plus de celui-ci et en plus dans le prolongement de celui-ci et qui plus est un corps qui étire celui-ci en sa vraie destination (par quoi la création est continuée et continuée au sens de relevée selon sa vraie destination qu'antérieurement au christique elle était non percevable). Autre corps en plus, ce qui est vrai, de toute manière, pour nous, puisque l’intentionnalité crée des séries de signes sur le corps et dans sa structure perçoit le corps au sens de le re-percevoir.

On n'y comprendrait rien (qu'il y ait un monde créé) si la malédiction était jeté sur cette création ; et on en saisit pas si l'on n'admet pas que le christique consiste précisément à élever, élever en pointant et repérant le même monde, le même corps au plus haut et au plus lointain, aussi difficile ce possible se présente-t-il. Même si l'on ne croit pas, il s'agit d'intégrer la structure réelle qui eut lieu sans quoi on ne connaît pas telle ou telle position au cœur de l'historicité ; on glose seulement sur un fantasme, une caricature qui arrange et permet de présenter une séparation, une opposition (qui contient d'elle-même son propre jeu qui l'écarte de ces faits majeurs monumentaux qui eurent lieu ; on y reviendra dieu, la pensée, le christique ou le sujet, la révolution sont des Faits Majeurs monumentaux hors de proportion, inaccessibles, qui sont devenus cela même à partir de quoi on perçoit, puis décide, veut, projette, intentionnalise de manière générale ; cette incommensurabilité est en elle-même décisive, ayant décidé pour nous si l'on veut).

Ce qui est entré dans le champ du champ lui-même, à savoir de s'être nommé comme tel,

en tant que dieu (ou l'Intention et le un tout-autre, autre que n’importe quelle détermination),

en tant que pensée (ou régulation et d'abord production des intentionnalités en plus, en plus de tout groupe social, et ciblant le monde donné là, et le « là » du monde, soit l'être)

en tant que sujet qui détient la capacité de la suspension de son flux et des « idées », de la pensée, et de la croyance, mais un-avec-lui-même de manière indescriptible, attirant l'attention que précisément c'est ce sujet là qu'il faut décrire ; Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan

ce qui donc est entré dans son propre champ intentionnel de conscience,

décuple ses possibilités ; ce qui eut lieu de fait et effectivement, créant une historicité.

Puisqu’elle est Autre l'intentionnalité crée l’historicité ; elle ne sera jamais la-même.

Et continuellement se restructurant constamment dieu, la pensée, le sujet et le réel réinstallent des réalités, puisque se situant antérieurement à toute réalité.

Philosophiquement il y aura ensuite toujours « des systèmes » et non pas un seul. Et pire que tout, l'idée même de système se retournera, à partir de Descartes ; au sens où la pensée s’origine dans un sujet et le sujet n'est pas « de la pensée » ; on a déjà vu que la pensée pour Descartes est un « dispositif » très compliqué et dans lequel il n'est pas entré, laissant cela donc aux suivants, Kant, Hegel, Husserl, Sartre, côté analyse, ou Kierkegaard, Nietzsche, Heidegger, Lacan. Et ce sujet requiert donc une métaphilosophie. Depuis 400 ans nous sommes dans et par la métaphilosophie.

Ça ne veut pas dire qu'il s’agisse d'une laisser faire dépourvu de cohérence mais du rendu à soi-même de chaque sujet en sa structure ; tous parleront de la-même structure, qui existe là, réellement, et n'est pas du tout de la pensée et donc qui n'est pas sujette à variation dans sa forme mais étant autre-que-tout, elle est susceptible de quantité d'approches ; non pas de points de vue simplement mais d'approches d'une structure effectivement réelle qui est en elle-même un réel que la pensée, cad la représentation, ne peut pas atteindre ; sauf en ceci qu'elle est accessible à et par elle-même, en tant que chaque structure ; seule la même conscience a accès à elle-même et encore est-ce sous le schème qu'elle ne se saisit pas, mais qu'elle est saisie.

Si elle se saisissait sa liberté serait relative à une représentation, une détermination, celle sous laquelle elle se nomme, se signifie, et donc ne serait pas libre. Ce qui veut dire que la sur-objectivité est instanciée dans l'arc de conscience lui-même ; sa forme même qui lui confère son réel l'attire constitutionnellement hors de soi ; parce qu'il n'y a pas de « soi » ; le « soi » de « conscience de soi » est conscience du rapport comme rapport (et non pas une identité qui superfétatoirement aurait conscience d'elle-même). Mais aussi que vous seul avez accès à cet arc ; rien ni personne d'autre. Excepté dieu le système des libertés. De là que votre réel dépend de vous-même.

Dieu est, théoriquement ou selon la structure ou selon votre foi, le système lui-même qui pré-voit les libertés, leurs actes, ou si l'on veut l'acte, l’intention que vous avez décidé ; cette intention que lui seul vous révélera. Que voulez-vous vraiment ? demande le christique, lançant dans la réalité, le monde, le vécu, le relationnel et le corps l'interrogation sur, par et pour votre « intention ».

Soit donc que vous-même vous vous adressiez à vous-même, assumant la forme plus qu'objective qu'est l'arc de conscience. Il est clair que la forme interrogative de votre intention est infinie et ne peut pas se satisfaire, excepté du système des libertés.

Sous condition donc qu'existe un tel système.

De là que Kant entendait résoudre le problème en montrant que la structure du sujet, dit transcendantal, en l’occurrence, échappait et relevait d'un autre registre ; on ne pouvait tout simplement pas la définir selon le monde ou selon ce monde composé qu'est « la pense », mais qu'il était évidemment accessible par son intuition de lui-même comme condition de possibilité ; il n'y a une perception, et une réalité, pour nous que via sa construction qui ne se dit pas « intentionnelle » mais c'est tout comme.

Mais Kant désignait encore la « réalité » comme d'une substance, une nouménalité irreprésentable, supposée seulement sous la contrainte de la cohérence, alors que pour nous, déjà, la « matière » s'est dissoute dans une soupe énergie-particules, distincte-indistincte (sans jamais parvenir à l'indistinction première qui sans doute n'existe pas).

Rester coincé dans l'idée de « substance » ou d'une unité, qui serait la-pensée, ou la chose, matérielle ou non, conduit à des circonvolutions incompréhensibles, d'oppositions et d’impossibilités. Et surtout cela revient à chosifier, massifier, compacté ou si l'on préfère imaginer l'être ou le non-être comme des sortes de masses.

Ça n'est pas seulement que cela reprend les principes grecs (qui culminaient par ailleurs en des retournements absolument spectaculaires, dans l'être, le bien, la pensée de la pensée ou le Un), mais plutôt que l'idéal de l'objet naît du sujet ; c'est dans la version abstraite du sujet que celui-ci tombe dans l'objet. Comme une bouée de secours sur laquelle il se jette, tant est difficile la capacité de reprendre son sujet et de l'analyser, lui, le sujet, qui n'est pas du monde et dans l'analyse duquel il faut créer des descriptions et des élaborations jamais-vues ; de Descartes à Lacan en passant par Husserl ou Nietzsche

(Nietzsche invente l'auto-affirmation, qui étant « auto » doit établir sa propre évaluation, comme il dit ; l'auto est simplement le rapport à soi, présenté comme intégralement relatif à sa propre possibilité ; évidemment le sujet en est la base mais le sujet est formel, cad un rapport, et comme tel ne tient pas tout seul ; le sujet effectif est lié au réel ; c'est un arc qui va(vers le réel et qui doit penser ou intentionnaliser ou percevoir ou supposer ou créer le réel ; sinon l'auto du sujet simplement s'imagine être cette auto-affirmation mais ne l'est pas).

On a donc vu que découvrant la structure et la nommant dieu, la pensée et l'universel, le christique et le sujet (dans le regard du un tout-seul), le sujet cartésien et la révolution (soit la mise à jour de historicité), la structure donc se manifeste (sur la scène en remplacement des mondes et des groupes humains particuliers, qui inventent quand même la mise en forme culturelle, langage, échanges, rituels, religions, familles, etc, ce qui est évidemment fondamental) et qu'elle devient l’articulation elle-même et que cela ne tient précisément parce que la structure n'est nullement un contenu, mais une élaboration de forme ; cad l'intentionnalité en tant qu'elle passe devant ce qui est intentionnalisé.

Au lieu de croire au divin sous telle ou telle apparence (serait-elle humaine pour les grecs) on s'aperçoit, depuis le judaïsme, que dieu est pure intention, et rien d'autre. Et donc on devient selon et par cette Intention. Et de ce fait cela s’annonce comme valide pour les juifs mais aussi pour « toutes les nations ». Et c'est un dieu jaloux parce qu'aucun autre divin ne peut entrer en concurrence avec le dieu qui est le un tout-autre. On ne peut pas le copier ; l'intention est égale à l'intention. Point.

De même on ne peut pas remplacer le christique, qui est l'intention telle que se présentant en chaque sujet selon son corps individuel, par une autre sorte de religion qui lui ressemblerait ; et de fait dieu ne s'incarne qu'une seule fois.

Et donc l'ensemble (même la pensée) est saisissable par la notion d’intentionnalité ; à savoir que notre propriété absolue, cad formelle, consiste en l'intentionnalisation ; associer des signes et des perceptions ; ce qui est effectivement et fonctionnellement extrêmement performant ; on parvient à ramener la réalité, les réalités dans l'activité, la pratique, la technique, la science ou le droit dans et par la structure. L'arc de structure est bel et bien réel et se laisse remarquer de ce que justement il est le plus réel ; dans l'effort de structure il cesse de tomber dans l'immédiat et compose des tactiques, innombrable et efficaces. Ce pour quoi il est fait.

Et cette association de signes et de perceptions joue toujours de signes et de perceptions ; la structure de sujet est intuitionnée par le sujet, par le rapport qu'il est.

La pensée fut toujours certes raisonnable et autorisant une mise en œuvre, un contrôle, un partage et une cohérence dite objective, mais il s'agit, depuis Descartes, d'étendre ce contrôle, ce partage et cette cohérence ; soit donc le sujet, l'humanisation et le réel du champ lui-même. La pensée, la raison, formulent un cercle, et depuis Descartes ce cercle s'étend. Le rayon de l'attention passe de plus en plus d'étapes ; ce dont témoigne par ex Hegel qui rassemble les stations du devenir de la conscience ; laquelle n'est plus « la pensée », au sens de telle ou telle pensée, tel ou tel système, mais en tant que structure vide, formelle qui de son point de vue dialectise les possibilités ; pareillement le sujet cartésien qui passe outre la pensée, instancie le dit sujet, lequel rend possible d'acter dans la réalité (mathématisée par ex), dans le réel et dans le sujet, la vie de chacun le jugement, la capacité d'évaluer, de mettre en place une, des stratégies (au lieu que celle-ci était, en son ordre, « confisquée » par les systèmes ou la scolastique ou la théologie, etc, et par laquelle liberté, capacité de juger, l'ordre sociétal sera renversé).

Et ce renouveau de ce qui était déjà une ré-anthropologisation (née autour de la méditerranée durant 2500 ans, judaïsme compris) suppose ceci ; que le réel est à lui-même sa propre référence. Ce qui serait absurde, sauf en cela que le réel est non pas la perfection d'un ordre éternel (naturel ou divin ou philosophique ou sociétal ou ce que l'on voudra) mais est la perfection d'une Possibilité ; c'est parce que le réel est une perfection possible que l'on rend compte, que l'on manifeste une plus grande cohérence toujours repoussée au delà de sa propre capacité. Le réel est plus grand que lui-même.

On pensait que la réflexion, l'intelligence devait se limiter à un Ordre, et on s'aperçoit que c'est le réel lui-même qui se réfléchit et qu'il est précisément cette réflexion, cette manifestation qui, étant manifeste, peut se modifier ; il n'y a pas une réserve dans la réalité qui contiendrait la réalité (un ordre préalable qui objectiverait ce qui est) ; c'est l’ensemble la réalisation qui manifeste, et qui manifeste tout.

Ce pour quoi existe la liberté. Que non pas la conscience se réfère à un ordre, mais qu'elle puise en elle-même la capacité de créer des systèmes, des mises en ordre, des Faits Majeurs monumentaux ou donc les recevant on ne sait de où, ni comment « ça lui vient » ; les français ne savaient pas du tout quoi faire de la Révolution.

Ce qui nous amène à cette idée stratégique tout à fait aberrante que le réel est à lui-même sa propre règle (et une règle absolument, cad formellement cohérente et pour tant la règle s'invente elle-même comme règle) et qu'il doit embrayer sur sa propre rigueur ; il se communique à lui-même n'étant aucun « lui-même » ; il vient du devant de lui-même. Et c'est bien pour cela que dieu, l'être (le bien, la pensée, le un), le sujet ou le réel ne sont pas définissables d’une part et requiert une ascèse ; on nommera ascèse, de même que l'on nommait foi la croyance en dieu, la conversion (décentrée) vers la pensée (universelle), la suspension du sujet qui échappe à sa propre vue (mais en ex-siste du coup encore plus). Ce passage à vide impose la foi et l'ascèse. On ne prouvera jamais dieu, la pensée universelle, le sujet ou le réel ; ils doivent puiser en eux-mêmes leur capacité.

Et si l'on veut, pour se mobiliser, on peut figurer le dit mouvement, cette figuration est justement cela qui permettra de modifier ; de modifier la réalité et de modifier l'abord du réel (comment on saisit, est saisi du réel ; par dieu, la pensée, le sujet ou le réel.

Rappelons que la saisie par le réel est tout aussi bien la révolution (par quoi l'ordre se pose face à lui-même, cad la capacité de juger de chaque sujet, et ce face aux autres, à tous les autres, liberté et égalité et non pas seulement liberté) ou que cette saisie du et par le réel est encore la technique ou les sciences (qui se décuplent considérablement) ou encore les mass-médias qui ouvrent l’humanisation sur elle-même et qu'elle se Voit, et permettent ensuite que cette humanisation se personnalise suractivement.

Le tout produisant un épuisement du monde.

Puisque la réalité ne peut pas contenir la structure de la réalité, et que cette structure doit, devrait, aurait du se maîtriser elle-même, en puisant précisément dans sa foi, sa conversion et son ascèse. Hors ceci elle se livre au monde. Elle décroît dans sa capacité. Elle prend ses contenus pour elle-même, elle figure ce qui ne peut pas l'être, et donc elle se trompe, se ment, s'illusionne, se fourvoie, s'égare, et faute, pèche envers la grande architecture du réel possible. Tout cela ne fut pas révéler ou découvert sans raison.

La question est ; veut-on vraiment étendre la plus grande stratégie possible ?

Ou selon le christique ; que voulez-vous vraiment ?

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La mise-à-jour du réel

20 Juin 2020, 08:13am

Publié par pascal doyelle

On tente donc d'identifier la porte ouverte, telle que disposée dans la réalité et dans l'ignorance de laquelle nous vivons, mais par laquelle seule nous existons. Autrement dit par laquelle il nous est possible de transformer cette vie en existence, ou si l'on préfère en Ex-sistence.

On a vu grosso modo et qualifié le présent de porte du réel même.

Soit donc le plus petit, le plus ridiculement immédiat, le présent, est antérieur aux parcelles, aux particules, aux parties de monde, quelles qu'elles soient, et antérieur au temps ou l'espace et de toute manière non mesurable, non représentable, impossible de le tenir à distance ; c'est ce à partir de quoi nous percevons (tout) et à partir de quoi il y a des réalités.

Et ce présent est tenu comme une espèce extrêmement étrange de suspension, et de notre fondamentale angoisse et bizarrerie, de lévitation du réel en somme pour ainsi dire, qui soulève continuement la réalité, et que l'on a signifié en tant que Possibilité ; le réel est la possibilité du possible ;étant entendu que la question n'est ni l'être ou le néant, mais la Possibilité comme telle et en tant que telle ; ou si l'on préfère il faut toujours faire en sorte que l'on rende possible le possible ; et ne riez pas parce que l'on n'y parvient jamais … On se remplit toujours d'un n'importe quoi quelconque, et c'est cela même (la détermination) qui nous empêche et nous éloigne de la porte du réel. Et le possible du possible qui est originel, antérieur à tout le réel, c'est cela même qui se retrouve tout au long du déroulement, des déplis divers et variés du Pli initial ; il n'existe à proprement parler que le Pli.

Et tout le reste est dedans.

Y compris ces êtres qui ne sont pas des êtres mais des rapports. Ce qui a rapport à soi est dit « conscience ».

On peut bien désigner l’être (toujours sous un certain angle ou telle ou telle détermination) mais en fait, dans le fait pur et dru, le réel est cette forme de la Possibilité même, parce que c'est la Possibilité, cad la perfection en mouvement qui est en jeu, qui se joue, qui se décide et se cherche et se veut.

Considérant ainsi que la réalité, le réel n'est nullement donné là, inerte, amorphe, plat, mais est une articulation et que nous existons de et par cette articulation. On adopte un pas de plus, le pas gagné, en ceci qu'il est admis que le présent est cette articulation (à rebours de n'être qu'un vague effet ou être-là, il est, le présent, le réel même, et cela seul qui existe, et comme tel il est pur et brut mouvement).

On part du présupposé général que les autres, très connus ou inconnus, n'étaient pas stupides et qu'il faut prendre au sérieux tout ce qui fut dit au travers de l'histoire, reflets d'explorations d'autant plus réelles qu'elles furent rigoureuses, chacune à leur manière ; les attitudes qui relèvent d'immédiatetés plus ou moins maîtrisées retournent d'elles-mêmes dans le monde du donné, mais les positions cohérentes et adéquates (à la situation de toute conscience, tout arc de conscience, toute intentionnalité) sont conservées et remises en circulation, dans l’historicité, créant cette historicité elle-même, puisque s'appuyant sur un réel, sur une structure effectivement et activement réelle ; celle qui nourrit chaque arc de conscience lorsqu'il entend transformer sa vie en Existence.

On compte ici sur la structure elle-même qui ne consiste absolument pas en une « idée » ou une représentation mais existe en et par elle-même, quels que soient les contenus, les mondes humains, les civilisations, les systèmes ou les esthétiques ou tout ce que l'on voudra purique la structure (active de conscience, d'intentionnalité) est cela même qui rend possibles toutes les activités ; sans intentionnalité rien de ce que nous sommes n’apparaîtrait.

Et donc c'est sur la forme de notre être (qui du coup n'est pas un « être », déterminé, mais la possibilité de toute détermination, effectives ou à inventer) qu'il faut s'interroger.

Il n'existe pas des hindous ou des mayas, des juifs ou des français, ni Pierre ni Paul ou Pauline n'existent, mais rien qu'un seul champ intentionnalisateur, dans lequel se différencie que l'on soit Pierre ou maya ou européen ou poète ou De Gaulle.

Sauf que ce champ intentionnalisateur est à chaque fois un et unique, singulier, et tellement singulier que Pierre est lui-même autre que Pierre … Autre manière de dire que ce champ préserve sa singularité absolument, exclusivement ; il n'existe aucune « conscience » mais à chaque fois des consciences-sujets.

Ce qui pose évidemment la question ; pourquoi le réel admet-il, et visiblement encourage, et même crée de tels êtres qui se supportent d'eux-mêmes, un par un, d'un dispositif-sujet ?

On a répondu ; il s'agit de la perfection en tant que seule accessible par le dit dispositif.

Dont on se doute, quand même, qu'elle ne consiste pas en une perfection selon le monde, le vécu ou le corps. Destinés à se dissoudre ; ce qui se décompose ne possède aucun avenir. Ce qui ne veut aps dire qu'il faille les négliger, mais alors on ajoute aussitôt que l'on a pu transformer la vie nécessiteuse et difficile en facilité et liberté parce que l'on a pu augmenter (grec) intensifier (monothéisme et christique) accélérer (cartésien et révolution) et augmenter donc l'intentionnalité, les capacités d'attention, de précision, de stratégie des intentions et des perceptions. Les sciences ou les esthétiques (qui se détachent des rituels par ex) ou la pensée (qui outrepasse le groupe et le langage commun, etc) sont les effets, décuplés, de l'acquis de structure ; et de fait ils s'annoncent comme tels (dieu, la pensée, le sujet disent « voilà j'arrive et je vais changer votre regard »). Et c'est cette nouvelle scène, cette mise en scène de ce qui n'apparaissait pas et n’apparaît pas (à moins de le vouloir) qui rend possible le droit, les sciences, techniques, les poètes et le lyrisme, les mass-médias et la personnalisation applicable pour chacun.

C'est l'acquis structurel qui ouvre le possible, et vient, armé de sa dimension, briser puis reconstruire la communauté mais sur un autre plan, plus complexe puisqu'intégrant la structure (dieu, la pensée et l’universel (l’État par ex), le christique et le sujet (centre de sa propre perception, requérant esthétiques et récits et systèmes, tout ce qui suivra, invention de champs de perceptions différenciés). Hors cette brisure le groupe penserait, encore, à votre place ; il n'y aurait pas un espace-temps, si l'on veut, dégagé par l'intervention structurelle et revenant à/vers/par/pour chaque conscience, et se dénivellerait la complexité.

Ce ne sont pas les immédiatetés du monde donné qui doivent être pensées, mais la structure de conscience elle-même, le cadre général, cad universelle, de l'acte de conscience ; tous ceux qui avancent vers la forme même de tous les contenus, tendent à élaborer un cadre général de l’attention portée à l’existence, au réel, au monde (autrefois le cosmos, ordonné supposément).

Il faut par ailleurs ne plus interroger comme si il s'agissait de l'être ou du néant ; il est tenu comme Fait absolu que le réel existe et que donc ce qui compte c'est le Possible. Nous sommes dans la possibilité et la possibilité est tout, et donc tout est mouvement. Le problème si l'on s'engage sur le possible, alors il ne cesse pas. L'être peut stagner ou se fixer, ou se figer, mais si le réel est mouvement alors il est en tant que mouvement ; il n'y a rien en dehors. Raison pour laquelle il nous est impossible se saisir quoi que ce soit entre nos mains ; de même que si l'on pose d'abord l'être (ou le néant) il faut ensuite prévoir ce par quoi on le contraint, ce qui est absurde. Si le réel est le possible même, alors ce à quoi il faut s'engager c'est de saisir le possible et comme c'est impossible il s'agit d'en être saisi. C'est bien là le dilemme réel auquel nous sommes soumis, mais cette soumission, littéralement, est précisément celle la possibilité, soit donc pas une soumission, mais de nous rendre égal à la possibilité ; à tout le moins de le tenter, et il est logique que ce soit une tentative, autrement dit une intention.

Parce que c'est intention qui vous juge, ou vous jugera, et non les actes réussis, parce que l'on ne réussit jamais rien véritablement ; le réel est un commencement continuel. Il est tout entier localisé comme Commencement.

Il s'agira donc de poursuivre la Même Intention cherchant à perfectionner sa qualité, sa précision, son ampleur.

Sa qualité, en tant qu’intentionnelle (dieu) sa précision (grecque et universalisable) son ampleur, (christique et individuelle, puisque tout ce qui arrive se situe lors d'une vie individuelle, y compris la raison, les esthétiques, etc).

Il fallait d'abord que nous vienne l'intention sans autre détermination que sa propre volonté ; ensuite que l'on puisse sérier les intentionnalités, ce à quoi servent les idées ; enfin que « cela » qui opère en tant qu'intentionnalité soit saisi dans son origine, sa source, laquelle consiste en ce corps, vivant et individué, qui par l'arc de conscience fait retour sur lui-même ; dieu déploie ou nous révèle (comme on veut) l'intention, les grecs développent l'intentionnalisation comme idées et systèmes, le christique incorpore l'intention, divine, structurelle, dans le corps et par le corps (le sien propre et celui de chacun, par laquelle opération nous sommes fils de l'intention et frères en intention).

Vint ensuite de non seulement élaborer la structure, mais de la créer ; rien n'était écrit ; il dépend de la forme structurelle de se rendre le plus effectivement réelle ; son indétermination, le moment de son surgissement, divin et messianique ou universel ou christique laisse en creux cette indétermination, de sorte que face au monde, aux intérêts du monde, aux groupes et aux castes ou aux classes ou aux catégories, l'intention semble vide ou un pur vœux pieux.

Or rien n'est hypothétiquement possible si le sujet dans son unité formelle n'est pas engagé. Sans le sujet aucune structure ne peut se déployer, puisque le possible n’apparaît qu'à celui-ci, dans l'intentionnalité. Cela veut dire que c'est en lui-même, en son sujet (ce qui n'est pas tout à fait « lui-même ») qu'il doit puiser les ressources ; le messianique (juif), l'idéal de raison, le christique formulent le cadre général, dont tout le reste tentera de rendre concrètement et dès l'abord incorporé l’indétermination ; et ce faisant le sujet possède au moins une emprise ; le corps.

La capacité de produire une autre-surface du corps ; dont on comprend qu'il requiert la plus entière mais difficile et en fait impossible motivation. C'est en puisant dans l’énergie du corps, du vivant, que l'arc de conscience, la structure de sujet, la possibilité peut s'arc-bouter, or cette énergie du corps trouve spontanément, pour ainsi dire, ses objets dans le donné, tandis qu'il doit se soumettre à l'effort pour élever son intérêt.

Ce qui ne fonctionne pas.

Pour que le sujet s’élève du moi, du corps, qu'il produise une autre potentielle surface, il lui faut en être inspiré, convaincu, passionné ; la conversion, l’inspiration, la passion ; la passion en ce sens très précis qu'il est une destination réelle du corps qui n’apparaît pas du tout dans le monde, le vivant ou la perception immédiate, mais qui se crée, cette destination, dans l’actualisation ; l'actualisation est une mise à jour … puisque cet être qui n'est pas un être, se produit, se fabrique, se construit dans le champ de sa propre visibilité ; il ajoute au monde donné une dimension en plus, et bien évidemment on peut considérer que cet ajout est absolument la finalité même.

La finalité même consiste en ceci que le réel doit décider de ce dont il est le réel ; le possible. Et le possible ne peut pas ne pas exister ; il en passe formellement nécessairement par le présent, par l'actualité et l’actualisation (on ne connaît pas le christique de toute éternité, on doit se convertir ; on ne pense pas spontanément il faut activement penser soi-même et comprendre ce que l'on énonce ; on ne se satisfait de tel état donné on veut le modifier, le révolutionner ; on ne se sait pas immédiatement on prend, cartésiennement, conscience de soi comme activité attenante, etc).

C'est donc le présent, l'actualité parce que l’actualisation (cette activité, puisque tout est mouvement) et l’actualisation parce que c'est un sujet (qui se veut, se décide, se voit, se projette, se-sait, et intentionnalise), et c'est un sujet parce que la vraie perfection est celle qui se-veut-encore-plus.

Il y a un présent parce que l'exister est la forme réelle de tout ce qui est, et que dans le présent le réel, le un, la possibilité du possible se crée.

Ce que par exemple le christique nomme l'amour, ce qui veut dire, à tout le moins le lien, le rapport. On ne prétend pas dépouiller tout le sens de la qualification. Si on entre dans le rapport, il faut subsumer tous les contenus, et se savoir, soi, comme n'étant pas du tout un « soi », une identité, mais un mouvement, et qui plus est un mouvement capable de réaliser encore plus de possibles. Qui dit rapport ne désigne pas du tout cela qui est en rapport, et tout ceci ou cela qui entrent en rapport ; le rapport suppose d'abord le rapport comme tel, et ensuite qu'il y ait des réalités ou des êtres en rapport.

Cela conditionne absolument la forme de notre être ; à savoir qu'il s'agit d'une conscience, d'une attention, qui signifie, et colle des signes à des perception (ou à d'autres signes ou à d'autre intuitions qui correspondent à de la structure, « je » par ex).

Le langage est un système (organisé sinon il ne se souviendrait pas de lui-même et ne se transmettrait pas, entre autres) mais un système utilisé par un arc de conscience qui signifie, de la situation et de qualités en cette situation, jusqu’à l'horizon de toutes les situations, dont on voit bien que l'on n'a pas besoin de les connaître toutes, les situations, pour signifier l'horizon ; ce en quoi on place et déplace les signes. En vérité on ne sait que l'horizon ; c'est pour cela que toutes les choses placées en-dessous de l'horizon nous échappent ; elles ne sont que des signes, assignées.

Si notre être est un rapport (qui tisse des signes) alors on ne peut en aucune manière le penser comme une chose ou une détermination, mais il faut entrer dans la forme comme telle et l'admettre comme telle ; c'est donc dans la définition (de ce qui n'est pas définissable selon le monde, le donné, le vécu, le corps) que l'on avance.

Et ce depuis le début (dieu, l’universel grec, le christique, le sujet, la révolution et le réel, etc).

Comme il s'agit de la structure antérieure, tout en découle ; ré-articuler l'articulation (par dieu, l'universel, le sujet) implique tout l’ensemble qui suivra, tout l'ensemble précisément des possibles. Point de réel qui deviendra ce par quoi on percevra, et qui visiblement a conquis, rapidement ou longuement, les esprits ; le temps d'entrer dans la focale de la conscience ; et le temps également de saisir que l'on ne tient pas dans ce que l'on possède mais dans la vision de l'intention.

De sorte qu'il ne fallut pas seulement modifier les contenus mais transformer la forme même de l'attention ; de prendre l’habitude ou le pli de se convaincre ou d'intuitionner ce « soi-même » de structure (qui n'est pas un soi-même).

Évidemment tout ce mystère s'est immédiatement ou plutôt instantanément donné pour divin. Ce qu'il est peut-être. Puisque si le réel n'est pas assignable à la question de l'être et du néant, mais au possible, alors la nature même de la réalité n'est pas une « nature ». Elle n'obéit pas, de toute manière, à la façon de l'être mais à celle de l'exister ; soit donc la forme de la possibilité, la forme de la perfectibilité, la forme du rapport en tant que seul le rapport est réel.

Dès lors on peut examiner, à tout le moins, la nature du réel en suivant cette forme du dit mouvement.

Répétons, le réel est constitué d'un pur et brut mouvement.

Ça n'est pas qu'il est un quelque chose qui s'animerait ou subirait un mouvement. C'est le mouvement qui crée, engendre, produit, génère tous les quelques choses (et en particulier des sortes d'êtres qui ne sont pas des êtres, mais eux-mêmes des mouvements, dénommés «rapports » ou « consciences ». La conscience est un rapport, un être qui cesse d'être un être et qui consiste pas en un autre quelque chose, ce serait incompréhensible et inimaginable, mais reste et demeure un rapport, parce que « rapport » est la forme même du réel).

Le mouvement est cela même qui est le plus réel (puisqu’il est le réel même). Ce qui revient à dire que si l'on considère le mouvement comme seul réel c'est que l'on n'assigne plus « ce qui est » à l'être ou au néant, mais strictement et littéralement au Possible. Le possible seul est en question. Quel est le plus grand possible possible ? Et ne doit-il pas en ce cas se rendre possible ? Sa tâche n'est-elle pas d'atteindre à la plus grande possibilité ? Ce que l'on nomme la perfectibilité.

Ou donc qu'il soit le Commencement et que tout soit assigné au Commencement.

Imaginez qu'il existe X versions de vous-même, et qu'au fur et à mesure il vous revient de choisir la plus grande : de parfaire, de creuser, de travailler, de démêler, de créer la plus grande version possible ; ce qui veut dire celle qui rendra possible un encore-plus-grand possible.

Il n'est pas possible d'imaginer un autre-monde ; ça ne peut pas exister deux fois, le monde. Par contre si l'on suppose que la forme du monde est autre et tout à fait distincte du monde, alors « le monde, le vécu et le corps » prennent place dans la forme, dans le mouvement lui-même. Ainsi on n'interroge jamais que le mouvement, et rien d'autre, de là que toute raison et son objectivité, aussi vraies soient-elles, nous laissent étrangers ; tout le reste prend place dans la structure et non dans ce qui est structuré, cad dans ce qui seulement « est ». l'être est le dépôt de l'exister.

Répétons ; si il n'en est pas ainsi alors de tout ce qui est du monde il ne restera absolument rien. Tout ce qui est du monde disparaît, par nature. Chacun peut choisir. Le tout est de se rendre capable de mesurer exactement ce que le choix implique ; on peut tout à fait n'admettre que la réalité et ce pli gigantesque du présent, point, c'est tout, le devenir est celui de la détermination, des réalités, qui apparemment se distinguent de plus en plus ou cherchent à obtenir d'elles-mêmes la conscience ; de se-savoir (dans l'acte d'une reconnaissance) et peut-être ou autrement de se connaître (dans le détail d'une connaissance). Mais n’apparaît-il pas que même alors (ce qui n'est pas assuré, parce que se pose la question ; quelle connaissance, est-elle certaine ou exacte réellement, quand parviendrions-nous à une « connaissance suffisante » et pour quoi faire ? Puisque même alors le même monde est doublement triplement destiné à disparaître, au sens que plus rien ni personne n'en conserverait le moindre souvenir ; tout aboutissant à de grandes civilisations disparues, extrêmement limitées en durée, 3000 ans de civilisation ça n'est rien du tout en comparaison des 170 millions d'années de dinosaures, raccourcies à si peu de temps d'existence aucune ne rencontrera jamais aucune autre au travers de la galaxie, toutes étant bien vite effacées lors que l'autre n'est pas même apparue, et de toute manière le temps et l'espace soit distendus soit déchirés, sombreront d’ici quelques milliards d'années dans le quasi néant ou la glaciation de la mort des soleils.

Il n'y a pas, alors, de mémoire. Ce que l'on peut choisir, voire apprécier. On ne voit pas bien comment, mais pourquoi pas. On ne cache pas, ici, que le plus cohérent c'est ce qui est poursuivi ; les réalités nous apparaissent en-avant, dans le mouvement qu'est l'intentionnalisation, qui crée des champs de perceptions, hyper actualisés ; les signes s'utilisent afin de marquer la perception, de même que l'adn pour les vivants ou l'échange chimique, etc. sauf que les signes sont des signes, des rapports parce qu'ils sont produits par un être qui n'est pas un être mais un rapport. C'est en ceci qu'il est certes intéressant de produire une pensée la plus adéquate possible, mais qui manquera toujours sa cible ; les pensées comme les choses se défont, s’écoulent, se dissolvent. Ne reste que la structure de conscience, ou le présent comme structure de la réalité ; le présent (l'exister) ne se tient pas en tant que « présent » entre la passé et le futur, mais est admis ici comme dimension (à voir ensuite si il s'agit d'une dimension ou de la Dimension).

 

Mais en même temps, considérant que l'on ne peut pas admettre une destruction totale de toute mémoire, on avoue ne pas comprendre du tout ce que le présent comme dimension peut signifier ; cela veut dire que l'on essaie, tente, voudrait, parvient peut-être à se situer au plus loin, au plus extrême, au plus pointu du réel ; et ce lointain absolu est le présent. Ou donc, le présent est désigné comme Bord du monde, du vécu ou du corps. C'est à partir du Bord que nous percevons (que nous créons des champs de perceptions) mais c'est ce Bord que nous ne percevons pas...

De là qu'il faille se propulser on ne sait comment et tourner le Bord en lui-même afin qu'il saisisse quelque part de lui-même aussi infime soit-elle. Reste donc qu'il est impératif de s'appuyer sur ceux qui, justement, se sont avancés de, par et peut-être pour ce Bord lui-même ; d'établir finalement la description poussée à l'extrémité de la réalité et définissant ou approchant la paroi de la réalité, approchant le réel même.

C'est ce tourbillon interne qui doit être ramené sur le devant, exprimé.

Notre être, qui n'est pas un être, est un re-tour, ce qui doit être compris comme « un nouveau tour » ; il ne peut pas ne pas Créer ; dès que l'on intentionnalise on tisse des signes et des perceptions, et ce lorsque la structure (sous le nom de dieu, de la pensée et l'universel, du christique et du sujet, de la révolution, soit donc la mise à jour de l'historicité) lorsque la structure donc passe sur le devant et renvoie les contenus considérés non plus comme vérité (d'un monde, d'un groupe) mais possibilités (d'une pensée, d'un sujet, d'un regard, lesquels avancent plus loin et plus profondément dans la perception même) ; on crée la perception, ce qui n'empêche nullement que les perceptions soient souvent justes, puisque la structure n'est pas « subjective » mais hyper objective ; l'attention, la conscience est de toute manière fonctionnellement de réagir ou d'agir très précisément dans le donné qui nous surprend, nous actualise, dans le groupe humain ou dans la survie, ou les deux et l'arc de conscience est objectivement ce qui met en jeu intentionnellement qu'il y ait sciences ou esthétiques, groupes sociaux et connaissances aussi bien que vies subjectives. Aussi dès que les portes de la structures furent ouvertes on invente les esthétiques, les échanges, les récits, non ritualisés (le capitalisme est par ex le champ libre des échanges qui autrefois étaient régulés), les vécus (individuels) et donc les relations entre les sujets ou potentiels sujets (puisqu'il faut que chacun soit touché par une mise en avant, un déploiement culturel de récits, de poésies, de représentations qui individualisent).

Aussi toute humanisation (selon les groupes et les mondes humains ayant inventé la mise en forme culturelle ou selon la ré-anthropologisation autour de la méditerranée et l'acculturation généralise selon le monde, grec, et le corps, christique) est création, est de l'ordre du Créer comme structure réelle et hyper active.

Cela nous éloigne-t-il de la vérité ?

Évidemment que non, sinon nous n'obtiendrions jamais aucune vérité, aucune réalité, aucune pratique ou technique ou parole ou échange ou représentation ; la vérité est que la majeure partie de ce que nous créons fonctionne ; le droit fonctionne mieux que les sciences, ou aussi bien. Et lorsqu'il nous vint que non pas on recevait ou participait d'un monde particulier (dans un groupe qui faisait fonction de véridicité), mais que l'on produisait les contenus (selon la pensée, originellement grecque) et que l'on choisissait sa vie, la transformant en existence, alors la structure doit elle-même s'annoncer, comme dieu, la pensée, le christique ou le sujet ou la révolution s'annoncent ; je suis la révolution, le re-tour, le nouveau tour, à nouveau, se programme, se perçoit, cherche ses champs de perceptions.

La structure est interne ; elle n'est pas « intérieure », elle n'est pas un monde, subjectif, dans le monde objectif, mais la structure est cela qui examine, agrippe, extrait, isole la paroi interne de l'externe ; il n'est pas dans l'in-manifesté mais en tant que point à partir duquel tout l'externe de la réalité se manifeste, s’expose. Et ce point est évidemment le-plus-manifeste, cela même qui exprime, pousse à l'expression, de même que le présent déroule les réalités, le présent en tant qu'exister qui déplie les déterminations, l'être. Mais la forme, pour parvenir à utiliser les contenus et en créer d'autres, doit elle-même se présenter, se rendre actuelle, se nommer, se signifier et instancier un et de nouveaux champs et expliquer sa propre possibilité.

Ce qui évidemment va augmenter, intensifier, accélérer et concrétiser (dans le monde des personnalisations et des objectivisations et des subjectivisations) et instancier (selon le réel) la dite structure. Depuis que la structure est sortie des mondes humains particuliers, elle doit élaborer son architecture en propre, et l'actualiser au fur et à mesure et Créer des champs. Qu'il se situe dans son propre champ décuple ses possibilités.

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La porte interne de la réalité

13 Juin 2020, 08:07am

Publié par pascal doyelle

On ne prend pas position sur la question du divin, on essaie de mener jusqu'au plus loin, au plus extrême possible, jusqu'à l'extrémité du monde, du vécu et du corps, l'interrogation portant sur notre être et sur la nature de la réalité.

On a reconnu que notre être est un rapport, le dit rapport n'est pas celui d'un vivant avec son milieu ; un animal, un vivant est en rapport avec ce et ceux qui l'entourent ; mais il n'a pas de rapport à lui-même ; il est ce rapport mais alors n'est pas un rapport.

Or il est trompeur de dire que l'humain se sait, se connaît, comme si ce rapport à soi lui appartenait ; en vérité on ne se sait pas, on se perçoit.

Si le vivant est en son milieu, l'humain quant à lui perçoit l’horizon ; il ne connaît pas l’horizon, il se situe par l'horizon, il se perçoit à partir de l'horizon ; son « savoir  de soi » tient en cette perception distanciée par laquelle et en laquelle il se perçoit à partir du plus loin. Et donc il ne se connaît pas, on ne peut pas dire qu'il se « connaît » ; auquel cas il obtiendrait une connaissance de son être dans ses réalités, ce qui n'est absolument pas le cas ; il sait seulement sa position, parce qu'il se positionne de se percevoir d'un autre-point.

Il est clair que « horizon » est purement formel ; parce que l’horizon, quel qu'il soit, peut lui-même être relativisé par et dans un autre horizon ; je me perçois dans tel état psychologique en sachant que tel événement vient de l'arriver, mais lequel événement est encore susceptible d'être rattaché à d'autres causes qui produisent à nouveau un horizon d'apparition, etc.

Cette distance en laquelle nous existons peut se révéler fascinante ; lors du tomber-amoureux autrui est soudainement l'horizon à partir duquel je me perçois (et lorsqu'il disparaît mon horizon, qui me situait, je suis annulé brutalement et je m'efface tout aussi violemment).

Donc nous existons selon un rapport. Conscience de soi, cela signifie rapport à (soi) ; dans lequel rapport il n'est pas vraiment question de connaissance de soi (sinon ça se saurait) ; le conscient est tout à fait limité dans la conscience-de-soi. Ce qui compte c'est que l'on a rapport, et que ce rapport est de l'ordre de l'avoir et non pas de l'être ; on « a » un corps. Une pierre est cela qu'elle est, un animal sait son milieu et vous reconnaît mais il ne se sait pas (selon un horizon, ce qui veut dire qu'il ne se perçoit pas du dehors).

Aussi pour un corps vivant, tel le nôtre, qu'il y ait rapport, cad conscience, est un traumatisme absolu et incompréhensible ; un corps vivant (qui est à soi-même son propre repère) ne comprend pas qu'il soit, qu'il puisse se percevoir du dehors (le dehors est ce que normalement il perçoit mais non pas lui-même « dans » ce dehors) et qu'il soit supposé dans un autre repérage.

Nous ne nous connaissons pas, nous avons seulement conscience de « nous » vu du dehors. Et nous ne comportons à vrai dire que d'un simple signe « je » ou « Paul », ou tel ou tel trait à l'occasion.

Et donc la question se pose de la nature de hiatus et de son étrangeté. De où nous percevons-nous ? Hiatus qu'aucune essence ne vient combler ; Paul ne pourra pas se définir, visualiser, saisir ; il sera toujours saisi, du dehors, de l'horizon.

(On écarte totalement « la conscience-de-Pierre » ; « conscience » n'appartient pas à Pierre, Pierre est bien plutôt fonction de l'arc de conscience, soit : ce que ce Je fera de Pierre, ou comme dit Sartre ce que je fais de ce que les autres et la vie et le monde ont fait de moi. Et on écarte encore plus que « la pensée » soit à elle-même « sa » conscience ; que la « conscience » surgisse d'une « chose » telle que la-pensée ; ça n'a aucun sens).

Or on amène ici que l'horizon en question n'est évidemment pas le bord horizontal du monde, la ligne d'horizon (qui ne cesse de reculer comme chacun sait), mais que l'horizon est un point qui permet de prendre d'autres points, et que ce point-autre est lui-même susceptible d'être re-pris par un point encore plus autre, etc.

C'est cet horizon des horizons ou ce rapport des rapports qui furent signifiés par dieu, l’universel grec, le christique, le sujet, la révolution, le réel.

Et leurs variantes évidemment. La révolution, l'humanisme. Le réel, les sciences ou l’expérience existentialiste, ou le corps lacanien ou les libérations de chacun (des syndicats et des « fronts populaires » aux revendications depuis les années soixante) qui toutes tentent de manœuvrer les réalités, le concret, le donné là, y compris les mois qui essaient d'obtenir « une vie vécue ».

Retenons que notre être est un rapport, et donc n'est pas un être, et que le dit rapport n'est pas rapport à « soi » mais ce soi est pris-dans et né-de ce rapport ; lequel renvoie constamment en-dehors. On est perçu. Le but est de récupérer autant que possible une partie (rien qu'une partie) de ce rapport (au lieu de le laisser à telle idéologie ou telle science ou telle obsession, etc, parce que ce rapport c'est cela qui est convoité par le monde, les autres, les dominations, ou ce que l'on voudra ; le christique par exemple essaie de vous rendre votre existence, la philosophie voudrait que vous pensiez, la conscience cartésienne s'adresse à vous tel que ici même, la révolution que vous vous libériez en libérant les autres, etc).

La philosophie est la discipline (au sens également propre et non figuré) qui examine ce rapport ; qui porte attention à l'attention, à « ce dont il faut suivre le fil d'intention » ; et en quoi il est une articulation, qui se meut, dont le mouvement, de conscience-s, doit être examiné. Et que cette articulation qui n'est donc pas massive, figée, compacte, mais ouverte et apparaissant à elle-même et laissant les choses et les êtres surgir dans le champ, ensuite et seulement ensuite les percepts sont organisés et au fur et à mesure modifiés, étouffés, reliés ; le but fonctionnel étant la capacité de traiter de « ce qui arrive » et de constituer une mémorisation, classée et transmissible, extrêmement légère et souple. C'est cette mise en forme que l'on nomme généralement culture (langage, représentations, rites, échanges, techniques, etc).

Et par discipline philosophique, il s'agit de maîtriser autant que possible la focale de la conscience ; où et comment l'attention est portée, la faculté d'attention (à ceci ou cela), et de fil en aiguille il est clair que nous sommes parvenus à une maîtrise, humaine, extrêmement développée de l'activité de conscience (dont les étapes sont, pour nous, à voir dans d'autres civilisations, dieu, l’universel grec, le christique, le sujet, la révolution, le réel).

La révolution est par illustration, la manière qu'il y eut, que l'on a inventé on ne sait comment, de déployer « chacun » comme centre potentiel d'une attention soutenu que ne conduisait plus un système de castes, une royauté, une religiosité sociétale, etc. Et non pas de chacun « en raison » mais en tant que capacité de juger, de porter une appréciation, une décision, une intention, un projet en relevant de soi seul (et bien sur ceci bien au-delà des objets propres à la « raison », mais concernant tous les aspects de tout ; du monde, du donné, du vécu et du relationnel, du corps). Cet hyper déploiement est, comme on a dit ailleurs, inépuisable ; c'est une structure qui s’impose historiquement on ignore comment, « ça vient comme ça » et en particulier c'est venu comme lien, rapport absolu entre liberté Et égalité (en France en 1789). Lorsque sont liées la liberté et l'égalité la porte du réel en est d'autant plus tenue dans le visible.

Mais alors nous ne reposons pas sur nous-même mais sur plus-grand que quelque « soi » qui se puisse. Ou donc, version positive, le je est immédiatement, instantanément capable de la plus grande extériorité, objectivité, activité, effective, réelle, et immédiatement agissant dans les champs de perceptions, d'intentions, de décisions. Puisque ces champs (même produit selon le corps et le monde) sont pris, repris dans et par l’intentionnalité qui s'utilise comme repérage actif du monde donné (on en reviendra à Kant pour comprendre que l'on ne reçoit pas le donné tel quel mais qu'il est produit par la perception).

On peut tout à fait admettre que la fonction « conscience » aussi surprenante et inattendue et hors tout soit-elle, est juste et rien qu'une fonction ; elle indique certes que pour un être humain « il est saisi » du dehors, sans plus.
Resterait alors de vraiment comprendre qu'il puisse exister un être qui n'est pas un être mais un rapport, une forme, une structure ; saisissons bien que celui qui existe comme rapport, existe selon une unité qui n'appartient à rien, puisque tous les contenus défileront, que l'on voudra, mais que lui en tant que rapport n'est pas touché ; il se meut au travers des contenus. Si le rapport se finalisait dans tel contenu, il cesserait ; donc c'est un rapport continuellement ouvert. Ouverture que rien ne peut remplir. Qui existe donc de sa propre structure, celle-là même qui voulut se saisir comme Dieu ou l'Intention, l'universel ou les rapports définis strictement, le christique et ce-corps perçu d'un point-autre, le sujet ou le citoyen relativement à son rapport à soi (hors de tout groupe sociétal). Etc.

On suivra une autre possibilité, que celle de simple fonction (qui réclame pourtant déjà une élaboration tout à fait organisée et même architecturée).

À savoir que l'arc de conscience (qui crée donc des champs intentionnels à foison et permet à la base de gérer les inattendus et la transmission entre nous des informations, dans une mémorisation et une organisation souple et ouverte) positionne, « là » au-devant, « le réel ».

Et que à tout le moins ce réel est bien ce qui fait retour, s’utilise comme horizon ; il y a au-devant le fait énorme et, du point de notre centralité, absurde, que le réel est Autre et que pour fonctionner, au minimum, une conscience doit clairement admettre cette non-représentation, non-prévisibilité du monde, cette altérité fondamentale. L'arc de conscience en tant que rapport voudrait maintenir son simple rapport ; que un soit égal à un. Sauf que si il y a un réel, alors le un n'est et ne peut être fixé ; il est mouvement.

Si le rapport, l'arc de conscience est mouvement, pareillement on ne trouve dans la réalité, le monde, aucune fixité, compacité, solidité, mais de manière évidente ce qui se donne comme un mouvement pur et brut ; le présent. La dimension du temps se constitue exclusivement d'un présent qui passe, ce qui revient à dire d'un présent qui présente. Le présent est comme un pli dont les choses et les êtres constituent les dépliements.

Et on a reconnu ainsi que le plus grand mouvement possible dans la réalité consiste en ce Présent qui acte l’ensemble de la totalité de ce qui paraît ; rien n'arrive sans en passer par le présent. Le présent plutôt que de cet immédiat vague et effet indistinct (le présent coincé entre le passé et le futur) est admis ici comme la forge même de toute réalité. Étant entendu donc que le présent est la verticalité absolument inimaginable, et ce à partir de quoi tout le reste se présente.

Ou donc l'être ou le néant ne sont pas un problème, le seul problème réel est le possible ; l'être existe comme le néant, qui n'oppose évidemment rien, et la règle des deux est le possible ; tout ce qui est possible existe ; l'être et le néant sont également possibles.

Dans le présent il existe au moins un être qui n'est pas un être mais un rapport et cet arc de conscience dans l'arc du présent court-circuite le temps ; de par les signes il se retient et se téléporte, pour ainsi dire, dans l'instant suivant, qui est le Même (il n'existe en fait qu'un seul Instant). Le signe, l'intention signifiante et signifiée, paraît supplanter le temps et effectivement il est en cela un mystère.

Il ne faut pas oublier et il faut garder à l'esprit que ni l'être ni le néant ne constituent le problème, mais uniquement, exclusivement le Possible. Tout tient et ne se maintient que dans la possibilité du possible.

C'est cela qui est en cause, qui est la finalité elle-même ; on ne peut pas, donc, opposer au possible, ce qui revient à dire à la forme, au caractère purement formel du réel, lui opposer l'être ou la massivité, la compacité de la matière par exemple, ou la certitude de la pensée (qui n'est pas en elle-même mais existe seulement par le mouvement imprimé par l'arc de conscience et intentionnalité qui produit des « idées »). Certitude de la pensée qui suivrait des « vérités » par exemple ; les vérités n'existent pas, et dire que les sujets, eux, existent, réellement, et que donc on peut affirmer que le réel pour un être humain se crée et se structure par les sujets est une vérité universelle dont on voit bien qu'elle ne définit rien mais désignent des sujets en renvoyant chacun à son jugement ; qui eux sont effectifs et effectivement réels. Une fois que l'on s'est assuré que les sujets existent, et que c'est une vérité universelle purement formelle (renvoyant chacun à soi, dans ce rapport que chacun existe), alors on peut avancer des idées, sous condition qu’aucune idée ne vienne remplir et étouffer les sujets.

Demeurer dans le caractère purement formel du réel est le plus difficile (et en cela c'est une discipline) ; aussi peut-on reprocher à Kant l'aspect tout à fait abstrait et non concret du sujet transcendantal, mais c'est pourtant cette abstraction qui fonde et surtout creuse la nature, cad la structure même de « sujet ». En attendant Hegel, Husserl, Sartre et Lacan.

Et ainsi nous voici téléportés dans le présent ; dont on peut dire, en s’égarant encore plus, qu'il est telle la prote interne de tout cet externe qu'est la réalité (en effet la réalité est et n'est que dans et par le visible, la visibilité ; un atome non identifié par ses compères comme atome d’hydrogène ou d'oxygène n'existe pas, c'est sa visibilité, et donc sa détermination, qui le constitue de part en part ; détermination égale visibilité et réciproquement). La réalité est toute externe, mais il n'est apparemment aucun horizon, sauf celui que chaque arc de conscience produit (en tant qu'un réel autre il y a), or portant on affirme ici qu'un tel horizon, un tel Bord du monde, du donné, de l’univers il y a et que ce Bord est interne et que ce Bord est le présent ; le présent est le Bord et la porte interne de tout l'externe.

Et ceci revient à cela ; puisque ne considérant pas la question de l’être ou du néant comme valide (elle est réglée), mais exclusivement le Possible, alors il n'y a pas de réalité stable ou compacte ; et donc tout ce qui est, est pris dans le mouvement qu'est le présent, lequel doit être désigné comme Articulation ; tout ce qui est, est Articulé et celle-ci est transcendance par rapport à toute immanence, qui est effectivement immanente mais dans le transcendant. Ce dont il faut alors se départir c'est l'idée ou le principe ou l'habitude que le réel est en lui-même « solide et massif », alors que tout indique, de l'arc de conscience à l'arc du présent, en passant par la non question de l’être ou du néant, que tout est formel, en forme de structure.

Ce que l'on nommait jadis dieu, âme, esprit, ou même vérité et universel, être et un, ou liberté et sujet, etc.

Si l'on imagine, cela peut s’illustrer par ceci ; toute chose là au-devant est comme le sable qui s'émiette sous les doigts, ne demeure de réel que le moment. Le moment est la forme qui seule continue. C'est elle qui mesure toutes les réalités. Et on a souligné la ressemblance, la semblance entre l'arc du présent et l'arc de conscience ; à quoi se référent-ils ? Quelle forme structurelle installent-ils ? Qu'est-ce que le présent qui encadre toute réalité, et échappe donc aux choses et à la disparition ?

De toute la réalité qui est toute externe (ce qui veut dire déterminée et en tant que champs de perceptions en nombre indéfini, peut-être infini), de la réalité qui est donc toute livrée au Possible pur et brut, il n'émerge que le présent et son actualité étrange ; et dans ce présent un arc qui passe outre la division des choses (qui sont nécessairement distinctes, si elles ne l'étaient pas elles ne seraient pas, il n'y a rien qui soit indistinct) et manifeste l'extraordinaire formalité du réel pur ; que cet arc de conscience est un rapport dans une réalité qui est entièrement instanciée par un arc de pur et brut présent. Ce par quoi on finit par percevoir que le « réel » est une formule absolument formelle, puisque même ,sa racine, le possible, la Possibilité, n'est de fait pas du tout une réalité solide ou fixe mais un possible, un devenir, et tant qu'à faire une possibilité toujours plus réelle, ce qui veut dire un possible encore plus possible ; soit donc dieu, le divin, ou la structure ou l'on nommera cela comme on veut, mais augmenter (grec), intensifier (dieu et le christique), accélérer (cartésien et suivants), concrétiser le réel (révolution). Et ce n'est pas du tout une sorte d'évidence massive, monolithique, mais une articulation qui doit s'organiser, s'ordonner elle-même, se produire, le dépliement de la porte, et finalement créer le réel ; il n'y a en vérité rien qui soit immédiat et donné ; l’ensemble est suspendu à la Possibilité.

Et la suspension est réelle, elle est même cela qui est le plus réel. De là que l'apparaître de toute cette réalité soit si étrange.

On considérera donc que le présent est la porte interne de tout cet externe désigné comme réalité. Ainsi cette angoisse qui nous saisit à la source même de l'exister, formel, et de l'existence, concrète, corporelle, incorporée. De cet aperçu qui transforme notre vie (de vivant) en cette Ex-sistence suspendue au réel, au possible ou à la possibilité même. En bref nous saisissons bien que l'on se doit à quelque réel, mais que la voie, la possibilité n'est pas écrite en elle-même ; elle sera de ce que l'on décidera, intentionnalisera.

Éprouve-t-on toute la capacité de l'existence ? Et selon quelles voies peut-on emprunter le chemin ?
Ou, encore, participe-t-on à toute la Possibilité qui Ex-siste ?
Comment agir, décider, prévoir afin d'agrandir le cercle de la/ma possibilité ?
Qu'est-ce que cette immense historicité (de 3000 ans) sinon la propédeutique tenant ouverte la porte de la Possibilité ?

Et si il est quantité d'aperçus conduisant au travers de la porte du réel (des religions, des systèmes, des idéologies au sens noble, des sujets et des esthétiques, des éthiques et des politiques, etc), c'est justement qu'elle ne tient pas dans une ou plusieurs de nos intentions ou internationalisations, mais existe telle quelle en elle-même et, porte verticale, purement dimensionnelle ou formelle et susceptible de recevoir quantité d'avenues.

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Interprétation (possible) de dieu

6 Juin 2020, 08:49am

Publié par pascal doyelle

Le possible plus grand que le monde, le sujet plus étendu que le moi.

Nous sommes donc partis de l'universalité, réelle, des sujets. Hors cette position il n'est rien ; ce qui assure la solidité de la philosophie, ce ne sont pas les contenus, les systèmes, mais de l'effet qu'ils produisent ; à savoir qu'ils rendent, éventuellement, chacun capable de non seulement juger ou penser, mais de percevoir ; de même qu'une œuvre, esthétique par ex, ou la révolution ou le christique ou dieu, ouvrent les champs de perception possibles ; et capable d'élaborer une stratégie, et une stratégie suffisamment ample qu'elle puisse recevoir la possibilité du possible.

À titre d'illustration, fondamentale, on a évoqué la révolution, française (celle qui a affolé tous les régimes en 1789, puisque proposant non seulement la liberté, mais la liberté-égalité, ce qui est tout à fait un autre degré ; par quoi on rend complexe la liberté et l'égalité, l'un par l'autre) ; il y eut bien plus de possibilités possibles après la révolution qu'avant ; somme toute passant de « est interdit tout ce qui n'est pas autorisé » à « est autorisé tout ce qui n'est pas interdit », sous-entendu que ce qui est interdit c'est ce qui nuit à autrui (nous en sommes encore loin... la révolution, non pas celle communiste ou ni même anarchiste, bien que s'en approchant, mais celle constitutionnelle qui se respecte elle-même et respect chacun au sens le plus puissant qui soit ; bien au-delà du simple libéralisme économique).

Grosso modo, parce que l'on ne sait pas ce que cette révolution signifie ; de même le christique ou l'universel ; c'est trop grand pour nous. Jusqu'où tout cela s'avance-t-il ? C'est insondable.

Ce sont des structures et donc elles ne sont pas du-monde. Mais il arrive parfois ici et là, tout au long de l’histoire, qu'elles nous visitent ou que nous en portions rapidement le surgissement. Pour le lâcher aussitôt, puisque la structure en tant que Réel ne peut pas se matérialiser en tant que monde ; la structure du réel doit se signifier elle-même et broder sur cette signification, élaborer une architecture formelle. Universelle par exemple, comme la pensée grecque, ou singulière se tenant du sujet, comme le christique ; une élaboration qui ne se tient que de sa propre force, puissance ; qui déploie son potentiel, qui ne se tire que de soi. Passage donc selon la foi, l'engouement, l'illumination, par ce que l'on voudra bien nommer.

Le possible produit par la structure est bien plus grand, en tous les sens, que n’importe quelle partie du monde. Et donc le sujet est, dans le moi, plus grand que le moi. Le sujet, l'arc de conscience (qui est donc une tension, un rapport, ouvert sinon il cesserait d'être rapport pour se confondre avec tel ou tel contenu) assure et assume le subjectif, l'objectif, l’humanisation, la personnalisation, la perception ou les abstractions ; il y a « idée » parce qu'il y a conscience, l'inverse est dépourvu de sens. Est irréel.

Que la possibilité soit agrandie par le possible est structurellement fondamental. Et concerne absolument chacun.

Descartes donc, et les suivants, découvrent cet être qui n'est pas un être (sinon il se confondrait avec ses pensées, ses représentions, ses contenus, ses images) mais est un rapport, soit donc un sujet. Et si les pensées varient (en tous sens), la qualité de 'sujet ' ne se modifie jamais ; toute conscience est absolument, cad parfaitement, égale à toute autre (quels que soient ses contenus ; ce qui ne reconnaît pas ce Fait formel, se trompe ou vous trompe, cad veut faire passer un discours pour la réalité ; qu'ils y aient quantité de discours qui décrivent quantité de réalités, oui, mais aucun n'est la réalité elle-même ; à vrai dire seuls chacun des sujets a accès à l’horizon réel du monde réel, si l'on vous annonce l'inverse, c’est que l'on veut vous manipule, sous les augures de tel ou tel « discours », plus ou moins bizarre ou raisonnable).

Descartes, Kant, les allemands (qui tentent d'interpréter le sujet selon différentes catégories « d’absolu », Fichte, Schelling, peine perdue, en un sens évidemment, puisque le sujet ne peut pas être relativisé par quelque « absolu » que ce soit), puis vint Hegel (qui lui comprend que le sujet est vis-à-vis des contenus, une négativité dialectique, et donc se permet d'aligner les deux phénoménologies ; celle du devenir de la conscience, puis la phénoménologie du savoir absolu, qui est une phénoménologie et non pas la « pensée  réelle » du réel), de là on s'échappe soudainement par Husserl, et à terme par Sartre (qui extrait la phénoménologie d'elle-même et l'inscrit sur et par le corps), et Lacan qui analyse absolument l'arc de conscience, et le tort, la douleur qu'il provoque dans un corps-vivant (en le perturbant considérablement).

Tableau général donc.

Le dit sujet est juste ceci qu'il est un rapport qui a rapport avec soi comme rapport. Et qui délivre ainsi la clef même du réel, qui tient en la perfection potentielle. Si l'on oublie cela on tombe. Dans le monde, le vécu ou le corps.

Ce qui ne veut pas dire que si on ne l'oublie pas, et qu'il soit tenu fermement, on puisse négliger le monde, le vécu et le corps ; le rapport, la structure sont bien plus grands que le monde, le vécu et le corps, pourquoi serait-ils inquiétés par le monde, le vécu, le destin, la mort, les difficultés de la réalité ?

Ça n'est pas un retranchement, un refus, mais l'extension bien-plus-grande. Soit donc la perfection comme mouvement. C'est le mouvement englobant qui redessine soudainement l’ensemble de la perception (cad de tout). Si l'on crée la-pensée on change tout. Si on crée l'âme de chacun par le regard, christique, on change tout (chaque individu se transforme hors de toute main mise, excepté celle du christ qui vous libère, de tout le reste). Si l'on entend les voix de la révolution on veut renouveler le pacte, l'alliance, le contrat.

Et c'est bien le déploiement de la structure sur le monde qui permit d'installer un monde humain plus ou moins sécurisé, nous évitant les dures nécessités et les pénuries. Parce qu'ayant saisi que nous étions non pas assujettis à un contenu (à un monde humain particulier) mais producteurs de contenus (et donc atteignant la rationalisation des intentionnalités et la rationalisation de l'intentionnalité, que l'on nomme pensée grecque, christique, églises, révolutions, États, constitutions, sciences, technologies, etc), alors il nous a été possible de remonter dans les conditions ; de parer aux conditions météos ou aux distances ou aux maladies, en retravaillant les causes elles-mêmes de toutes ces nécessités, ces contraintes ; parce que nous partons d’antérieurement à tout monde donné, à toute perception, que nous en furent de moins en moins les jouets.

À partir du vide antérieur à tout (tout contenu que nous produisons ou tout donné là qui s'impose à nous dans le monde) il nous est possible de reconditionner la réalité.

Or il se trouve que nous n'avons pas trop enquêter sur la nature même de ce pouvoir d'antériorité, de puissance, de potentialité. Fascinés par la prébende, les facilités, louables en elles-mêmes, qu’occasionnaient la raison ou les sciences ou le droit de chacun ; le droit, soit dit en passant, qui est, quoi que l'on en dise, parfaitement opérationnel pour toute société humaine, qui fonctionne mieux et plus précisément que les sciences elles-mêmes, le droit est une rationalité, des intentionnalités, active. Rationalité non pas en-elle-même (comme si la raison existait comme corpus désigné et fixe) mais rationalité relative aux intentionnalités, aux perceptions mais aussi aux intentions (le droit constitutionnel, ou la morale publique ou privée ou le moi-même, tout autant).

L'arc de conscience est réellement et effectivement arcbouté dans les données du monde ; l'arc n'est pas du tout « subjectif », c'est une structure en dur et notamment de ceci qu'il n'existe qu'une seule forme d'arc (la « conscience ») situé sur un seul et même monde, en un seul et unique horizon (les mondes humains, les langages étant des excroissances sur le même horizon) ; et le subjectif est juste une partie, une des possibilités de la structure. Qui assume aussi bien les abstractions que les perceptions (qui sont prises-dans et n'apparaissent, à nos yeux, que dans le champ intentionnel).

Raison, droit, constitutionnalité des sociétés, récits, esthétiques, sciences tout cela ce sont les effets, élevés, de la cause, structurelle qui parce qu'elle est « venue » dans le monde, a rendu possible ces possibilités.

On croit que la raison repose sur la raison, le beau sur la beauté, le bien valant en lui-même, tout cela est vrai, partiellement. Ce sont surtout des mises en œuvres ; ce par quoi on augmente, intensifie, accélère, concrétise des stratégies (respectivement grecque, monothéiste et christique, cartésienne et révolutionnaire), et cette remarque ne relativise pas leur effectivité ; cela permet au contraire (ayant été validés comme effectives stratégies qui fonctionnement, qui opèrent, qui structurent touts les champs intentionnels et de perceptions) de situer une architecture antérieure que ne décrivent ni ne manifestent toutes ces possibilités mais qui se tient en retrait et permet l'apparescence des possibilités.

Et cette antériorité existe et supporte ces extensions, elle se doit d'être encore-plus rationnelle, si l'on veut, puisqu’elle rend accessibles, possibles ces stratégies. Lorsque l'on a placé au-devant de la scène que nous n'étions pas emplis d'un contenu (tel monde humain) mais produisant « des contenus » ou lorsque nous nous sommes rendus compte que nous n'étions pas notre-vie mais dans la capacité de nous percevoir comme une-vie (à partir d'un point-autre, christique qui échappait de cela à tout ordre donné, toute catégorisation, ni homme ni femme, ni esclave ni libre, mais un en christ, Saint Paul signe pour tous les siècles qui suivront), alors nous nous sommes glissés dans l'antériorité ; c'est, historiquement, à partir de « là », de ce Bord, cette paroi antérieure qu'il nous a fallu percevoir, imaginer, décider, penser.

Autrement dit dieu, l’universel, le christique, le sujet nous ont forcés à avancer ; l'arc de liberté est plus grand que les mondes humains particuliers qui eurent lieu avant, et les mondes (qui sont alors des périodes, des stades, des dénivellations) de l’acculturation généralisée depuis la méditerranée (dont la philosophie qui se charge de penser, littéralement, de repérer, cartographier et créer en partie également, « ce qui est arrivé à l'humain » au sortir des mondes particuliers).

Cette antériorité (à toutes les stratégies et toutes les tactiques qui découlent des premières ou qui se fourvoient de ne réguler, soumettre qu'au monde, des intérêts et des immédiatetés) c'est celle qui commence d'être apprivoisée par ces réflexivités ardues que sont dieu le un tout-autre (tout autre que tout), l’universel (l'être, le bien, le moteur, la pensée de la pensée, le un), le regard intentionnel (christique, celui qui crée l’individualité, une par une), le sujet (Descartes et suivants, la révolution de liberté-égalité), etc.

Ardues parce qu'il faut se précipiter en avant du monde, des intérêts, des immédiatetés, relativiser tout cette massivité (de là que dieu, l’universel, le sujet doivent s'imposer antérieurement et autres) et parvenir ainsi à lancer dans le monde, mais aussi le vécu (et le relationnel humain) et le corps (la vie individuelle) et la relativiser vers, par et pour une grande stratégie. Qui nous commande par exemple de ne pas succomber aux moindres frémissements de la réalité, qu'il vaut mieux (même si on n'en retire pas un bien ressenti immédiat) parier sur le possible, le futur (la nation juive, la pensée, la révolution, le bien, la morale, le savoir, etc).

Cette grande stratégie c'est celle qui crée l’histoire, l’historicité ; parce que l’historicité s’effectue en fonction de ce qui n'est pas, nulle part. Mais de ce qui vient. Pourquoi le temps se mettrait-il en marche, sinon pour réaliser, rendre réel ce qui n'est nulle part dans le monde, le donné, le vécu, le relationnel, le corps, la vie individuelle ?

Et n'est-ce pas tout cela qu'il a effectivement rendu vraiment réel ?

Ainsi donc il suffit que le structurel se décide (qu'il nous soit révélé ou qu'il nous vienne de l'antériorité) pour qu'il porte sa multitude d'effets et crée les mondes (d'abord, particuliers), puis sous le registre de l’acculturation généralisée (au dessus de tous les mondes) qu'il crée les sociétés (qui sont donc toutes assignées par l'acculturation, la ré-anthropologisation qui eut lieu autour de la méditerranée).

Et ceci dans le registre et le régime de la séparation ; le monde donné « là » séparé de la représentation (qui n'est plus celle d'un groupe), les individus séparés de leur humanité, chacun séparé de soi (selon la division de la pensée, et son décentrement dû à l'universel ou selon le regard christique qui isole-crée chacun individuellement). Mais on voit bien alors qu'il fallait ré-unifier ces séparations non plus sur le mode d'une « plénitude » mais d'une organisation et d’une complexité de la séparation elle-même ; que chacun soit un dans l'unité d'une « nation » (depuis les juifs cela prit cette désignation là, la ré-union d'individus sous l’Intention du Un tout-autre, qui ciblait ainsi chacun en sa propre existence ; chacun devenant une intention à l'image de l'Intention, ce qui signifie vide, ou donc formel, et libre, et égaux, parmi les nations et à la tête des nations qui viendront).

Ce qui fut. Il fut que les groupes humains se sont ordonnés selon la même-forme d’État. Il n'y en a qu’une (ce qui ne veut pas dire que la révolution ne doit pas se continuer, mais sans annuler l'acquis).

Remettant à plus grand l'action humaine, qui pourtant ne désire rien tant qu'en revenir à une immédiateté … Aussi malgré la suréminence du cadre généralisé (de la structure comme énorme architecture historiquement créée et ordonnée) on va commencer de le remplir avec le donné, et avec les intérêts du monde, ceux qui divisent et maltraitent l’humanisation, ceux qui s'imposent pesamment et envahissent constamment la loi, la vérité, la liberté, l'égalité ; il est plus simple de suivre la pente du monde, du vécu et du corps, qui travestissent et grignotent, qui infiltrent leurs finalités toutes données dans la réalité, plutôt que de s'efforcer à une réflexivité qui relativiserait et nous séparerait encore plus de nous, de notre perception,  de nos affects, ou désirs faciles.

On comprend par là que la stratégie est réellement une plus grande possibilité qui Doit échapper au donné, de même que dieu est le un tout-autre, que le christique nous laisse afin que nous nous trouvions et que la révolution nous garantit la liberté et l'égalité à condition de continuer de les vouloir, décider, de mener plus avant l'intentionnalité.

Et dans le même temps que l'on acquiert la possibilité du sujet, on se fourvoie dans l'exclusivité du moi ; lequel est requis et impératif (on n'imagine pas une vie, humanisée, sans que notre vie soit nôtre, plutôt que recouverte par l'homme générique communiste ou tout espèce de communautarisme ou quelque idéomanie ou sectarisme) mais qui aurait dû se prendre en main et ajouter à son moi son sujet. Organiser son intentionnalité, générale, globale, stratégique, et non pas succomber, s'enfoncer, s'enfermer, se coaguler ne ces quelques contenus.

C'est ce que signifie le principe du monde de la matérialisation (soit non pas de la matière, mais de la matérialisation de nos intentions, laquelle matérialisation est furieusement idéaliste, elle croit que sa vie, son monde va se concrétiser, ce qui est vrai, mais que ce monde fabriqué, porudit lui suffira, suffira à la structure antérieure, à tout monde, tout vécu, tout corps) ; lequel pricnipe est que le donné explique le donné (qu'il y a tout lieu dès lors de croire que nos désirs seront satisfaits, puisqu'aucun n'excède le monde, la vie et la satisfaction).

Or il est une évidence ; si l'arc de conscience n'est pas une « subjectivité » mais la structure antérieure à tout et qui supporte toutes les intentionnalisations, tous les champs, alors effectivement on ne peut pas se « sauver » sans élever tous les autres. Dit autrement ; on ne peut pas s 'élever soi si l'on ne cherche pas le moyen d'élever tous les autres. Et si on ne s'élève pas, on tombe. Parce que le réel est mouvement.

Dit autrement encore ; ça n'est pas une question « individuelle » au sens subjectif. C'est une question comme on a dit hyper-objective. De celle qui fonde l’historicité. Sans dieu, l'universel, le christique, le sujet, la révolution, l'histoire serait tribus, royaumes, empires, dans une succession invraisemblable, quasi inutile. Dieu n'est plus du tout une-seule-nation, mais toutes. Parce qu'il manifeste que le-réel est une Intention (et rien d'autre, pas de manifestation naturalistes, mondaines, ni même humanisées, anthropomorphiques, etc). Si il est une intention rien ne le distingue, sinon qu'il est la distinction même. Et si il est une intention que rien ne distingue (de l'extérieur) alors il est l'unique intention (il ne peut pas en exister deux). Et si il est l'intention, indistinguable (selon le monde et nos critères habituels) alors il est originellement antérieur ou autre que le monde, ou si l'on veut créateur.

Ceci nourrit un aperçu plutôt complet.

À savoir que l'on ne comprendrait pas réellement si le monde ou la réalité sortaient soudainement du néant à l'être. Mais on a vu que l'être ou le néant, la question ne se pose pas ; il y a néant et il y a être (au sens générique) puisque le néant n'oppose évidemment rien à l'être ; les deux existent et ainsi le principe qui les guide sera le Possible (ce qui est possible, est). Dès lors on ne va pas définir dieu ou l'Intention comme créant l'être hors du néant, mais selon la Possibilité. Or cette caractérisation coïncide parfaitement avec la leçon présentée par la révélation ; que ce qui compte n'est pas ce qui est (rien n'est sinon passagèrement) mais ce qui devient. Dieu ne crée pas l'être (qui n'est pas), mais crée intégralement le Possible.

Et on a vu pour « quoi », afin que la perfection soit encore plus parfaite.

Dit clairement ; il s'agit de vouloir le plus grand bien possible et, selon, cette volonté abaissera ou élèvera la Possibilité elle-même.

On ne peut pas que la Possibilité ne soit (sinon rien n'existerait), mais il dépend que la Possibilité soit encore plus grande. Et de manière générale, elle ne peut que s'augmenter, s'intensifier, s’accélérer, se rendre réelle.

On ajoute par ailleurs que la perfection re-vient dans la réalité, par à-coups de révélations, quel que soit le sens qu'on lui prête, afin que le réel s’entende lui-même et avance plus avant ; il se peut que vous ayez reçu une ou des révélations, selon les œuvres de toute sorte, ou selon les effets, et que vous ayez, plus ou moins perçu ces interventions, et que vous les ayez, plus ou moins, relevés.

L'originel sera d'autant plus élevé que l'on aura été en mesure d'agrandir le champ intentionnel et sa coordination. Ou : il est dans le champ intentionnel la capacité de créer selon un moins et un plus de possibilité. Et étant un rapport (une structure) il lui revient, selon le dispositif sujet, d’augmenter ou d’amoindrir ce champ.

Et si il s'agit d'une coordination, c'est tout autant en interne (de ce champ) qu'en externe, relativement aux autres arcs de conscience. On comprend bien, instantanément, que si je me dis libre, c'est en consacrant la liberté de qui que ce soit d'autre. De même que dieu se déclarant comme Intention réunit toute espèce d'intention. Ou que le christique soit unique et exclusif ou que Descartes ou la révolution n'aient eu lieu qu'une fois, pour toutes. On ne peut pas répéter l'accès structurel, et une fois ouvert il se constitue, se continue, s'impose et devient le stade lui-même à partir duquel on perçoit. Invariablement.

Aussi , puisque le moi est placé dans le champ intentionnel, il n'est en vérité aucune racine psychologique, excepté celle qui naît dans le dit champ... nous ne sommes pas, nous ex-sistons ; dans l'acte et l'actualité et l’actualisation de l'acte ; de même que le christ ou l'universel ou le sujet ou le réel ou la révolution créent ipso facto votre âme, c'est là que ça naît, et c'est là que « cela », ce dispositif-sujet, récupère l'instantanéité de toutes les explorations du champ qui eurent lieu, serait-ce mille ans auparavant.

Or le super spécial contenu que créent ces structures réelles ne s'incarnent en rien d'autre que les arc de conscience ; il n'y a pas de vérité tenant en elle-m^me. En fait, dans le fait brut, dans l'histoire ou l'individualité, toute finalité aboutit à inscrire dans les sujets les possibilités. On a vu l'illustration de la révolution mais une œuvre ne vaut pas en elle-même mais de ce qu'elle apporte à chacun ; les champs fabriqués par les esthétiques ou les littératures ou les poétiques ne balisent pas un chemin classique (un ordre qui se révèle par les œuvres) mais créent littéralement et réellement (dans l'épaisseur d'un corps vivant qui perçoit nanti d'un champ intentionnel suffisamment souple pour agripper les signes dont sont élaborées ces œuvres), créent des perceptions structurelles absolument originales et profondes.

Cela veut dire ceci ; la profondeur des œuvres (qui donc ne révèlent pas un Ordre, selon le vrai, le bien, le beau) est celle qui naît de et dans la superficialité, la légèreté, l'immatérialité presque de la perception telle que distendue par les champs de perceptions intentionnelles. Et donc le réel est en plus ; il n'est pas la matérialité, ou il est la matérialité parvenue à sa propre exposition ; le réel est dans la manifestation et ne naît que dans la perception qui se-sait ; de même que votre âme est créée dans le regard et par le regard du christ ou par le regard d'autrui, selon le tomber-amoureux du moi, ou selon autrui par Sartre et par Lacan (qui extrapole l'autre dans le sein du grand Autre , qui n'est nulle part, qui découpe par les signes).

Il existe ainsi des œuvres (esthétiques ou littéraires, politiques ou éthiques, d’humanisation ou de personnalisation, idéelles ou philosophiques) qui s'utilisent afin que le champ intentionnel entre dans ce que l'on nommait jadis l'esprit (au sens hégélien par ex) et que l'on admet ici comme étant l'activisme même, augmenté, intensifié, accéléré, matérialisé de l'arc intentionnel ; c'est seulement par et dans un regard intentionnel que le réel non seulement paraît (dans le cas où il s'agirait classiquement d’un Ordre au-delà de l'immédiateté et de la multiplicité) mais que ce réel se crée, se continue ; sans Rimbaud on percevrait moins. Rimbaud amène à une plus plus réelle perception, à un plus grand réel, à un réel qui a augmenté soudainement ses possibilités ; Rimbaud (ou qui l'on voudra) a agrandi le réel.

En cela par rapport à la conception classique (qui se limitait à l’universalité) Rimbaud rend possible encore plus de multiplicité et encore plus de perceptions, encore plus d’immanences et encore plus de transcendance.

Le champ de l’universalisation est bien plus grand que ce que le classique (et l’universalité et la métaphysique et le conscient et la volonté) entendait ; non pas que cela reviendrait à n'approuver que le singulier, mais bien que le champ du réel intégralement universel relève d'un universel bien plus confondant que l'universalité ; l'universel existe mais l'universalité de la structure de conscience, de sujet est totalement hors de proportion en comparaison de l'universel. C'est bien pour cela que la révolution n'impose pas une raison, un ordre mais la capacité de jugement (de retour sur elle-même de toute intentionnalité).

Il n'est pas un ordre dans la réalité qui serait en résumé ce qu'est toute la multiplicité. La réalité est un réel, qui se réfléchit (cad se manifeste, c'est pour cela qu'il existe un champ de perception qui constitue tout, des particules aux consciences et peut-être au-delà), et la chair qu'est le monde est un dispositif sujet. Lorsque le christ s'incarne c'est littéralement, en et par un Corps. Lorsque chacun est rendu à sa propre vie c'est dans et par la liberté-égalité. Lorsque l'on s’immerge en une œuvre c'est la racine même de toute perception qui nous est transformée (sous condition que le créateur ait précisèemetn porté, supporté toute l'antériorité disponible ; ainsi Rimbaud exposant, manifestant, ré-élaborant toute son existence, et toute l’existence du monde, dans la saison et les illuminations). À chaque fois il s'agit d'un baptême, l'immersion vous transformant de l'externe vers l'interne.

Non pas de l'extériorité qui est toujours violence vers l'intériorité (qui est (toujours close), mais l'externe venant y compris créer qu'il y ait un interne.

Convertissez-vous et vous deviendrez selon l'autre vie, selon l'Existence.

Pensez et vous transformerez la nature même de votre être qui de substance s'étendra en signes innombrables et organisés.

Percevez et de ce tableau surgira non seulement ce que vous pourrez, ensuite, percevoir mais votre regard lui-même, débarrassé de sa substance, sera pures et brutes perceptions : de là qu'une œuvre contienne votre renaissance et la renaissance du monde, du vécu, du corps.

Et une renaissance Continuée, parce que cela qui renaît, soit donc l'arc lui-même de perceptions et d'intentionnalité, et qui tient en quelques signes (qui volatilisent votre substantialité, vers les signes, les rapports eux-mêmes, cad les structures) lorsque « cela », dont on ne connaît pas encore la puissance réelle, est lancé dans le renouvellement, alors l'arc indique un continuel commencement. Le christ, la pensée, le sujet, dieu, la révolution ne cessent de commencer, puisque le réel est absolument commençant.

De là enfin que lorsque le christique (qui initie le début de la réelle universalité, celle de chacun des sujets) s'incarne, il n’emprunte pas un « corps »... il est ce corps. La manifestation (la réalité, l'être) n'est pas un habit emprunté de la structure (du réel, de l'exister) ; elle est intégralement la réalité du réel, de même que le fils, le verbe, la parole par qui fut créée l'univers ou le logos sont la manifestation du père. Le fils est distinct du père, mais non pas séparé.

La réalité est manifestement distincte du réel, mais non pas autre. Sinon il n'existerait pas de manifestation, de réalité. Et ce puisque le un, le réel est lui-même l’opérateur de toute altérité, la transcendance contient toutes les immanences.
Et il est l'opérateur de toute altérité puisqu’il entend vouloir la perfection toujours continuée, avançant toujours bien plus loin, en tant que possibles agrandissant la Possibilité même.
L'intervention divine ou l'opérativité de la structure (au choix) inter-viennent ici même afin que le possible s'agrandit.

Évidemment désigner la structure comme Possibilité (et augmentation des possibles de la Possibilité, les réalités, et de la Possibilité elle-même, le réel) c'est comprendre et ne pas comprendre son Réel ; puisque c'est ce à partir de quoi tout le reste paraît et ce en quoi la Possibilité se crée elle-même, dont on ne peut pas obtenir une compréhension close ; la Possibilité est absolument, cad formellement, inscrite en et par nous-même (on ignore tout des autres possibilités d'êtres non humains, ou même de non-vivants au sens de ce que nous désignons comme « vivant » alors même que celle-ci nous est quasi incompréhensible en soi).

 

Pour éclaircir un peu ; un arc de conscience peut n’apparaître que dans un vivant, qui perçoit, qui existe indépendamment ou extérieurement à son milieu (chaque vivant est son unité et séparément du donné), et dans ce vivant se crée un champ, dit intentionnel, qui absorbe les perceptions, le corps, le biologique et le chimique (etc), et qui ajoute dans l'actualité pure et brute (le « là ») sa propre élaboration (le principe est que ce qui vient en plus, s'ajoute, les atomes aux particules, l'organique à l’inorganique); intégralement actuel et articulé et qui produit une autre-surface du corps pour chacun, sur laquelle s’écrivent les signes (dont le langage) et ce dans et par la tension qu'est cet arc de conscience. On perçoit, (imagine, ressent, pense, décide, projette) à partir du point situé tout là-bas, au loin et selon la forme d'arc de retour (qui re-vient s'inscrire sur nous, sur notre phénoménalité, qui désoccupe et distingue selon des signes et des signes de plus en plus élaborés et architecturés).

Le procès est globalement le même ; selon l’information renvoyée à partir de là-bas, le départ se modifie. La finalité est de remodifier sans cesse le corpus intentionnel de base, qu'il s'agrandisse (ce qui ne se peut que si il s’organise).

Ça n'est pas seulement notre pensée ou notre esprit qui doivent être organisés, mais notre attention, notre conscience, la structure même au commencement de tout, qui est la condition (qu'il y ait une pensée, une imagination, une décision, une perception, perception qui reste un des grands acquis de Kant et ouvre à la phénoménologie). C'est la même difficulté que nous « promet » le christique ; non pas les réalisations (seraient-elles bonnes) mais la foi ; ce qui veut dire l'intention formelle qui vous pousse et de la subtilité de laquelle, si complexe et étrange, on ne voit pas le bout, on en éprouve la complexité et la simplicité à la fois ; l'intention sauve, parce que les effets de cette intention probablement se retourneront contre vous et contre elle-même ; mais elle reviendra et reprendra à nouveau, à neuf ; c'est en cela que le christique, l’universel, le sujet, le réel se relancent constamment (ils sont fait pour et par le re-commencement) ; le réel, la structure, dieu ne peuvent pas passer dans la réalité, le vécu, la perception, le créé mais ils le veulent.

Avez-vous perçu les signes qui vous furent envoyés à partir de l’horizon,
et qu'en avez-vous fait ?

Si dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution (et les esthétiques et les idéels ou simplement votre statut de citoyen) agissent d'une unanimité constamment plus qu'objective ; ils vous ont déjà transportés sur le Bord de la réalité et hors de celle-ci (hors de votre subjectivité et du moi-même, comme autrefois il se manifestait au delà de l'immédiateté ou de la multiplicité, de la perception commune ou spontanée ou de l’intérêt pesant du monde et du corps, du vieil homme ou de l'instinctif) ; nous sommes déjà arcboutés sur la plus grande architecture. Il ne sert à rien de le refuser, mais de s'y ré-inscrire en conscience, intentionnellement et selon l'autre surface du corps.

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