Pourquoi serions-nous égarés dans un monde étranger ? (2)
Évidemment si l'on veut « la vraie vie », la vie vraiment vivante, cela paraît indiquer quelque variation dans le monde ou selon le corps qui comblerait de 'satisfaction'. Mais on le sait bien « la vraie vie est absente ». La constatation de Rimbaud fait écho à l'interrogation de Nietzsche, qui, lui, continue d'imaginer une véritablement vie, une grande vie dotée de la grande psychologie adéquate et supportant la réalité comme elle est, la vie comme elle va et décuplant tout selon des maximums.
Mais apparemment nous ne sommes pas faits pour le bonheur et la pleine réalisation.
Mais est-ce bien certain ?
Parce que somme toute ce qui gêne constamment c'est que l'on prend la partie pour le tout. On voudrait qu'en telle partie de la réalité (et la réalité n'est constituée que de parties), entre le tout,comme si par ailleurs c'était « le tout » qui était désirable ; mais que ferions-nous de quantité de parties du monde ? Rien.
Et puisque, évidemment, « le tout » ne sera pas en lui-même saisissable... et on dira bien plutôt que « le tout » n'est pas, nulle part ; comment se représenter que toutes les réalités, dans leur infinie oui indéfinie diversité, puissent s'agréger en un seul bloc qui existerait on ne sait où, ou alors qu'existerait un « résumé » de toutes les réalités. Il n'est que des réalités, et le tout est totalement absent, et aucune réalité, toujours partielle, ne supportera l’implication, l'investissement formel que l'on y attend, que l'on y ajoute.
Et donc notre être s'adresse à ce qui ne ressemble à aucune partie du monde, mais à la mise en forme du monde, et aussi du vécu et du corps.
Si nous nous adressons, si nous adressons notre attente, notre demande non pas à telle ou telle partie du monde, du vécu ou du corps, qui de toute manière ne supporteraient pas notre exigence, alors sommes-nous à ce point mal engagés pour la vraie et réelle satisfaction ?
Et on a nommé présent cette forme en laquelle apparaissent les réalités ; si on redésignait, encore, l'être comme un tel contenant (de toutes les réalités) on se retrouverait à nouveau avec un monde dans le monde, un résumé du donné, insituable ; mais la forme des réalités n'est pas elle-même un e réalité ; pareillement on ne peut pas désigner un double monde, que ferions-nous d'une « deuxième réalité » ? La forme est ainsi autre que ce dont elle est la forme ; mais cette altérité du réel par rapport aux réalités ne peut pas être ailleurs que dans le monde, sauf le Bord.
Le bord du monde est la forme des réalités ; à savoir non pas un bord éloigné et distant, mais ici même, en tant qu'il est le présent.
C'est à la forme des réalités, soit donc au réel, au Bord, que nous nous adressons, que nous signifions ; qui soit donc la forme plus grande que n'importe quel être, et qui ne peut pas consister de la même manière que le monde, les réalités ou les choses ; qui soit, finalement, de même nature ; tout comme le présent est un mouvement, de même une conscience, une attention, une intentionnalité est un mouvement et on ne peut jamais rien saisir, sinon, à condition de s'y conformer, de saisir le mouvement même.
C'est donc, mine de rien, dans la constitution (au sens constitutionnel aussi bien) du mouvement lui-même que l'on pénètre via dieu, l'être et l’universel, le christique et le sujet, la révolution et le réel. Ni plus ni moins, saisir le mouvement dans son caractère mouvementé lui-même.
Ce qui peut paraître idiot compte tenu que l'on croit habituellement que l'être, dieu, le sujet, etc, manifestent seulement notre « fixité » notre réconciliation, une unité idéale, idéelle. Mais qui ne voit pas que dieu pousse au mouvement et que l'être ouvre la totalité des divers système de pensée, et que l christique initie le sujet individuel ? Et que la révolution engage une nouvelle historicité.
C'est au contraire au nom de prétendument nouvelles idées fixes que l'on a renié dieu, l'être, le suejt et le réel ; autant ces quatre là sont des investissements, des configurations (des stratégies), autant les maîtres du doute (Nietzsche, Marx, Freud), les diverses théories, les matérialismes, et les réalismes, les naturalismes tendent à nous enfermer dans des tactiques, des objectivités, des figurations, toutes réalisations très bonnes mais limitées et qui surtout affirment clore l'horizon, l'encadrer et le plus souvent penser à votre place ; la tactique est le plus souvent celle d'une extériorité, d'une objectivité, d'une autre conscience qui ne vous reconduit pas à vous-même mais vous enregistre dans son cercle, clos. N'est-il pas évident que l'on n'accède à la pensée (grecque) que si l'on pense, soi-même ? Ou que l'on n'advient individuellement, citoyen par exemple, que si on le décide ? Ou que l'on instancie sa propre existence que si on y insiste ? Qu'une œuvre, quelle qu'elle soit, serait-elle éthique ou politique, esthétique ou poétique, ne vient pas «toute seule » mais selon l'effort auquel on s'y emploie ?
Que notre être, qui n'est pas un être ni ne concerne aucune partie du monde (qui n'est constitué que de parties) soit un effort, une potentialité, un mouvement et que ce mouvement soit précisément ce qui est exploré comme tel, mouvement, et ce depuis, au moins, le dieu unique (mais on pourrait remonter bien antérieurement).
C'est qui a commencé de se déplier, à savoir la structure même du mouvement, et qui contenait l’ensemble de toutes les réalités et de toutes les réalisations humaines qui sont actualisées toujours dans le champ immédiat de la perception et réclame notre réel investissement,
soit comme jadis en tant que communauté,
soit ensuite comme individu sujet, ce que commence d'élaborer le christique, individu qui doit porter l'ensemble de l'intentionnalité de telle sorte qu'à la complexité d'une société humaine dite communautaire, mais dès lors ajournée,
s'ajoute celle de l'individualisation mais aussi du monde que cette individualité ouvre, à savoir le monde, par ex, de la raison grecque qui désigne le donné tel que là et non plus un ordre, monde donné là qui requiert toutes les perceptions et non plus seulement le champ perçu collectivement et organisé selon le groupe.
Et individualisation que lance évidemment le christique (sur le mode ; le un-tout-seul cloué sur la croix en tant qu'il est « ce-corps », et donc le mien de corps, le corps de chaque un) et qui re-lance par le Saint-Esprit dont on sait bien qu'il veut créer la communauté des croyants, mais en esprit... et jamais sans la médiation du un-tout-seul, sans la médiation du corps du un-tout-seul, et de chaque corps, un par un. On ne cesse pas d'être tout-seul, le désespoir, le mépris, la souffrance et la mort ne cessent pas, c'est dit en toute lettre. Mais ça n'est pas ça.
Ça ne sera jamais ça. Le désespoir, le mépris, la souffrance et la mort ça n'est pas ce qui vient, ni l'interruption qui soudainement a écarté toute logique du monde par la logique instantanée de l'intention, du sujet et ce non plus au-delà ou avant le monde, mais au cœur du monde, dans un corps, en tout corps et peut-être tout corps vivant et même renouvelant la création, au cœur de toute réalité (puisque le christ est le verbe, l’intention en tant que manifestée par laquelle tout fut créé, distingué).
Que l'intention vienne à s'incarner est absolument fondamental ; que cela puisse se transmettre par et en un corps, vivant, est absolument ce qui « sauve », cad ouvre la réalité comme telle et intention christique qui vient seconder et même bien plutôt originer la pensée, grecque, universelle du monde unique ; un corps unique pour un monde unique. Que l'on puisse interpréter ceci comme une « subjectivisation » est tout à fait absurde ; il s'agit de la structure, en dur, de ce qui est réel (que l'on y croit ou non, historiquement cela s'est imposé). En cela la logique du réel initiée par le christique est bien plus étendue que l'universel, puisque pour entrer dans l’universel il faut se décentrer soi pour passer dans la généralité ; le christique impose un approfondissement bien autrement intransigeant et qui sera en mesure de soulever quantité de sujets. L'incarnation (indépendamment de toute croyance et admis comme Fait Historique fondamental, originel, qui se crée dans le champ et revient vers chaque conscience sous condition que chacune s'y investit, s'y instancie) signifie qu'il est un réel encore plus « pensable » sous condition que l'on augmente, intensifie, accélère et au final et en vérité d'abord on admette que le réel est un Pli et que ce Pli qui prend en l’occurrence le signe du « christ » et qui deviendra la question de chacun ; qu'est-ce que je veux vraiment ? Ce qui lance dans l’historicité l’ensemble de toutes les existences ; comme dit selon le christique ; ce qui signifie que le sens du message christique est effectivement cela même qui s'est réalisé (ou a commencé de se réaliser ; la structure, d'entrer dans le champ de perception donné, a été réalisée ; c'est bien pour cette raison que le fait christique est absolument hors norme ; le rapport qu'expose le christique est ré-enroulé par chacun et la structure elle-même fait appel à l'unité, formelle, de chaque individu.
Et elle est formelle on l'a dit parce qu'elle manifeste le réel comme intention et l'intention d'un corps et l'intention en tant que l'on ne peut pas la juger, qu'elle n'est pas assignable à la Loi (juive ou communautaire, de quelque groupe que ce soit) et qu'on ne peut l'épingler selon le monde ; et vous ne serez pas jugés mais pardonnés, et si jugés vous l'êtes, c'est par vous même, un par un, puisque chacun est-à-soi-même son intention, et singulièrement le rapport à son intention, l'intention de l'intention, l'intention (que l'on a) envers l'intention que l'on est ; et si on l'a, c'est qu'on ne l'est pas, c'est donc qu'elle ex-siste. Il est évident que ça ne pourra en aucune manière être un « amour de soi », parce qu’alors le soi serait définissable. Or ça n'est pas « ça », ça n'est jamais « ça ». Donc nous voici renvoyé à la perfection même ; à savoir ça n'est ni ceci ni cela parce que c'est en cours.
« Je suis cela qui sera », « je suis celui en cours d'exister ». Lorsque vous entrez en une poétique ça n'est pas votre moi qui change, c'est le champ de votre perception ; dans la mesure où vous avez commencé de percevoir à partir du point caché, en retrait, autre, hors, sur le Bord du monde, du vécu, du corps, de tout champ de signes. Que ce soit Hugo ou Rimbaud. Si votre moi vient interférer vous manquez la porte, non par rejet du moi mais parce que le moi doit se situer dans le champ lui-même... c'est avec le moi, votre personnalisation que vous accédez (à quoi que ce soit de quelque champ que ce soit), mais le poème vous déporte hors de la restriction et vous bascule sur le Bord.
Qu'il faut pratiquer. Le bord est un réel qui doit être expérimenté, et de plus en plus précisément et de telle manière qu'il se crée des extensions et des réseaux (soit donc le sujet et le saint esprit, cad le relationnel valant en et par lui-même et non seulement parce qu'il place votre moi, votre ego). Dans le fond le saint esprit dit seulement manifestement ce qui existe absolument, cad formellement ; que vous n'existez pas en tant que moi sans l'humanisation ; que si la révolution a effectué son opération en et par l'universalité de ses principes, c'est pour cette raison qu'il y a des personnalisations ; la personnalisation a suivi l’humanisation mais la personnalisation ne tient évidemment pas sans l’humanisation (et la personnalisation est le contenu réel de l'universalisme de humanisation, sinon on n'obtient qu'un universel abstrait, le communisme, ou à l'inverse une sauvagerie, la liberté égocentrique, les fausses finalités, qui se présentent sous le miroitement du monde, du vécu et du corps mais ne signifient rien). Or donc ni l’humanisation ni la personnalisation en valent encore en eux-mêmes si le sujet n’apparaît pas comme étant la véritable finalité de structure ; cad selon le rien, l’absence, le vide : le possible pur et brut : l'antériorité qui n'a encore rien décidé, rien désiré, rien atteint, ne possède rien, aucune qualification ni qualité. Uniquement le tressaillement structurelle du champ initial. Selon le champ du Bord infiniment retiré hors de tout champ.
C'est ce que signifie, historiquement, le christique ; qui est « celui qui n'est pas là ». Qui est parti. Qui regarde non tant par lui-même que par votre regard lui-même. C'est ce que Paul avance ; qu'il devient en et par le christique ; ce qui, encore une fois, est stupéfiant, parce que littéralement ça n'a aucun sens, sauf que c'est le réel. On perçoit à partir du Bord infiniment retiré.
C'est comme cela, il faut accepter les faits indiscutables de l’énonciation qui a eu lieu il y a 2000 ans.de sorte que l'on peut, ici, tenter une explication, mais parce que les faits eurent effectivement lieu et que sans eux on n'en obtiendrez pas même l'idée. Le champ ouvert il y a 2000 ans (bien plus puissamment que les grecs, bien qu'énoncé en langue grecque, les évangiles sont écrits en grec) est le champ premier de tous les champs de perceptions qui suivront. Le champ originel.
On ne peut pas avancer dans le retrait formel et y atteindre quoi que ce soit ; il faut s'y incorporer, ce qui veut dire substituer à ce corps donné, un autre corps ; celui-là même que l'on accepte lorsque l'on aborde un champ de perception dimensionnel, ce pour quoi sont faites les œuvres (éthiques, esthétiques, poétiques, politiques, idéelles, etc). Un autre corps veut dire « cela même qui vous arrive déjà » ; contrairement à ce que l'on propage habituellement, le christique n’impose nullement une norme supplémentaire, critiquée comme idéaliste par ex, mais révèle et manifeste la structure active et fonctionnelle, la mise en forme réelle qui a lieu ; aussi l'autre-corps est l'autre-surface du corps, telle que la mise en forme culturelle qui suivra durant 20 siècles nous en offrira les multiples concrétisations, le nombre indéfini de personnalisations, le déploiement de tous les signes, ceux qui s'inscrivent sur l'autre-surface du corps ; de là notre soif de littératures, de couleurs et de musiques, d'éthiques et de politiques, cette expansion que réclame la structure ouverte et qu'elle génère de partout ; elle épuisera les possibles parce qu'elle existe antérieurement à tous.
Et ceci parce que capable de se tenir elle-même, de ne pas requérir à une norme extérieure - tout est en dehors et exposé, manifesté, et elle est antérieure à la manifestation - et d'être à elle-même la règle de cette forme de structure qui étant un rapport existe indépendamment de tout.
Raison pour laquelle vous ne serez pas jugez, sauf par vous-même.
La machine absolue est intacte et ne peut pas être atteinte par la vie ou le monde ; c'est votre intention qui compte. C'est cette intention qu’elle enregistre, elle est, la machine, toute entière fourmillante d'intentionnalisations, de rapports recherchant et créant la perfection, la perfection multi-active. En elle-même, comme on y reviendra, mais aussi parce qu'il ne s'agit pas de vouloir, de décider de but en blanc d'une conviction tellement assurée (puisque rien dans le vécu ni le monde ne s'assurent par eux-mêmes de quoi que ce soit ; seul le mouvement est le réel) mais de propager dans, au sein de l'intentionnalisation, éprouver l'intention et sa révélation d'horizon et en un corps.
Et si elle est à elle-même sa propre règle ça n'est pas au sens de connaître cette règle ; c'est précisément la règle qu'elle doit inventer, créer ; il faut et ça ne peut venir que de sa structure, du dépliement de celle-ci ; elle doit se rendre adéquate à la structure qu'elle est, étant entendu qu'elle est antérieure à tout et que se prenant en compte non seulement il faut préserver cette possibilité (ontologique) mais tout autant et c'est la même chose la perfection. Et ce qui est en jeu c'est la nature de la dite perfection. Et l'enjeu, puisque la perfection existe déjà, est d'avancer de plus en plus loin en cette perfection, dont on ignore jusqu'où elle est possible ; le possible est l'enjeu du possible. Il faut étendre la base de l'exister afin qu'encore plus d'exister soit possible.
Il est clair qu'il ne s'agit en aucune manière d'un possible du monde, du vécu ou du corps (ce sont seulement des effets, voire des effets très secondaires), mais de l'effarante Possibilité de structure. Ce dont on ne remerciera jamais suffisamment le christique de nous en imposer l'intransigeance, absolue, de ce qui sera, intervenant dans tout ce qui est.
Il est clair que l'on veut, ici, explorer l'intensité fondamentale du mouvement, de même que l'on déploie philosophiquement l’augmentation de l’intentionnalité grecque universelle, et ce via l'accélération cartésienne par laquelle nous sommes tenus, quoi que l'on fasse. C'est en et par l'intensité christique, l’augmentation grecque et l'accélération cartésienne que nous existons. Autrement dit la révolution (comme fait de structure qui gouverne toute l'historicité depuis que l'on a quitté les mondes particuliers formatés ; si on ne vit plus dans un monde qui veut se clore, cad s'organiser par son contenu, alors on existe dans un univers qui se meut, et le principe de ce mouvement est justement cela même qui est analysé, depuis le début).
Tous ceux-là eurent pour effets de transformer, à la racine, le réel même.
De où est-ce rendu possible que l'on puisse prendre ce qui est à la racine ?
N'est-ce pas le signe que la dimension prédomine (en laquelle secondement l'être, les réalités sont ; l'être est second par rapport à l'exister) ?
On a donc réellement et effectivement instancié ; les effets de cette structure déborde de partout, la structure non pas indifférente mais celle du Bord, réel, du monde, mais aussi du vécu (et relationnel), et du corps et des champs de perceptions possibles dans le donné et potentiels, qui ne sont pas mais que l'on crée, et donc qui sont réellement réels de par ce Créer lui-même.
Puisque rappelons que la structure de conscience n'est pas en elle-même, mais se crée dans le rapport (elle vient à exister dans son propre champ en se rendant réelle par la pensée grecque, le christique, le sujet, la révolution ; c'est ce positionnement dans le propre champ qui fait naître, selon ce paradoxe absolu, dans l'exister même, dans et par l'ontologie de l'exister, lequel est inaccessible à la pensée seule, à la pensée comprise comme universelle, cad comme universalisation ; l’universalisation est prise-dans plus grand qu'elle, à savoir le sujet ; la finalité n'est pas de concevoir un corpus déterminé, une connaissance, la finalité est de rendre à lui-même l’articulation la plus réelle possible d'un sujet ; parce que seul un sujet peut signifier, et que la signification seule peut manifester la finalité du réel ; à savoir la perfection agissante.
C'est ainsi dans le surgissement existentiel apparemment le plus singulier et le plus immédiat que se crée l'arc et la structure ; il faut qu'il existe un champ neutre, vide, formel, qui soit le « lieu » (espace et temps) des rencontres les plus adjacentes ou les plus éloignées ; parce que c'est dans le champ neutre (lieu des hasards et des rencontres) que peut s’élaborer, cad se créer, le réel. C'est le fait même du Réel « christique » qui impose le christique ; et de plus il faut que ce soit « dans un corps » ; il n'y a aucune contradiction entre le plus particulier (le plus petit) et le réel (le plus grand) ; le réel ne se voit (lui-même) que dans la détermination, qui est, telle quelle, champs de perceptions. Il faut que la perfection agissante puisse se-vouloir elle-même ; elle seule détient la clef du rapport, ce qui veut dire du rapport le plus grand et le plus potentiel. Mais ce rapport ne peut pas exister autrement que comme exposé. L'exposition est le fait même, massif, gigantesque, d'une « réalité ».
Il n'y a pas de perception « de par soi » par la structure ; elle est instantanément une « réalité », un champ brutal, sinon violent, et dispersé, multiplié, démultipliant, exubérant de toutes les possibilités (dont on ne perçoit qu'une minuscule part), et qui se crée là au-devant de son exposition, depuis la plus petite particule jusqu'au souffle général de tout le réel ; et pour nous-mêmes souffrant, existentiel, vécu, éprouvé : le réel, la structure ne peut pas ne pas s'exprimer, il est la perception de toutes les réalités et ne quitte jamais ces réalisations ; le mécanisme absolu, qui travaille ensemble de toutes les surfaces, trace sa propre tension et va chercher la plus haute, au fur et à mesure. Et sa véritable tension au sens propre ; l'exister est une tension, une accumulation et une récapitulation. Et il est ainsi d'une part dans son Expression, qui est Exposition, et existant sous ses propres yeux il est « celui qui re-vient constamment dans la réalité » et recrée le Créer. Afin qu'il puisse sans discontinuer élever la perfection au-delà de sa capacité.
Tout ce qui est, est une exposition, et une exposition parce qu’une articulation et une articulation afin que soit la toujours-plus-grande perfection (ce qui est la seule définition cohérente de la perfection).
Or il est certain que la dite perfection ne consiste pas en la réalité mais en ce qui apprait via la réalité ; il ne faut pas se remplir du monde, du vécu et du corps, parce que la structure ne cosniste pas en ce qui est du monde, du vécu et du corps. Ce qui veut dire, inversement, que l'on doit tenir la structure dans, par, au travers du monde, du vécu et du corps.
Et on a vu qu'il ne s'agissait pas d'imposer au monde, vécu et corps, une sorte de volonté monstrueuse, caricaturale, figée, mais une Intention. Et par cette idée d'intention cela devient véritablement intéressant.
C'est cette intention que privilégie le christique, que désignent Descartes ou Kant ou Hegel ou Husserl ou Sartre ou Lacan … excessivement souple et difficile à analyser, à peine situable dans la réalité, mais pourtant c'est par elle que l'on perçoit, qu'il existe, pour nous, un champ de perception dans lequel monde, vécu ou corps, choses et êtres apparaissent ; pour nous il y a une apparition en plus de exposition générale.Et ce champ, second si l’on veut, de l’apparition est ce à quoi aboutissent tous les effets de réalités ; que quelque réel, tel un sujet, se-perçoit. Et donc devienne, en plus et toujours plus haut. La difficulté de saisir le christique, Plotin, Descartes ou Sartre (tous ceux qui engagent la structure même) vient de que c'est une articulation qui est flashée, ré-exprimée selon différentes phases, une ré-exposition dans l'exposition ; mais c'est toujours évidemment la même qui re-vient (la structure est toujours absolument formellement Existante). Et que cette ré-expression rejaillit sur, dans, au cœur de la structure elle-même ; elle est vivante, nous disons ici Existante
(Sans doute cela est nommé « je suis le chemin, la vérité et la vie », mais situé au moment christique « la vie » est une manière de désigner l'activité du créer lui-même, soit donc le jaillissement, le souffle de cela qui devient et rappelons que toutes les parties du monde tombent mais que la structure demeure, le présent dont on ne sait dire comment il ex-siste).