Le système humain qui ne se comprend pas lui-même (idiot donc)
Il apparait quand même qu’il est une sérieuse inefficacité, profonde et déséquilibrée, d’un tel système économique, dont on peut douter qu’il soit réellement un « système » ; il semble plutôt un bricolage sans queue ni tête. Et quant à ses « réussites » sont-elles dues au système lui-même et non pas plutôt de ce qu’il tire partie d’inventions, de capacités, de possibilités qui ne lui sont absolument inhérentes, mais s’adjoignent d’autres compositions ; sciences, technologies, acculturation massive et acculturation très profonde individuellement (acculturation par laquelle l’ensemble et l’individuel progresse constamment), communications et donc en ce registre démocratisation étendue (une progression généralisée qui démultiplie exponentiellement les possibilités). Etc.
L’absence cruelle de réflexion
Et sur ce déploiement (dont la possibilité interne est historique et concerne de très grandes amplitudes et non pas restreintes à ce quant-à-soi du libéralisme appauvri, qui ne tient pas non plus les promesses des théories libérales idéelles, pensées, et idéales, imaginaires) vient se greffer d’une part l’essentiel diversification de la liberté (chacun fait comme il l’entend et pour le coup entreprend ou alors crée ses possibilités, ce qui est le libéralisme même, entendu en tous sens, politique, économique, éthique, culturel et parfois anarchiste positivement), et d’autre part l’utilisation abusive de cet être-libre ; le sans mesure, cad le sans réflexion du tout.
La déviation inefficace
Celui qui entasse et accumule et déporte l’utilité dans un monopole qui dévie l’efficacité (non seulement en accaparant au sens premier mais au sens où il capte la richesse, cad l’investissement possible, l’avenir possible, et détourne le système au profit de quelques uns qui désinvestissent, annulent le possible par cela même).
La répartition entre les peuples comme justification ultime
On dira et c’est l’opposition majeure ; le dit libéralisme (réel et non idéel ou idéal) permet de répartir à nouveau la richesse à tous les peuples ; ceux dont on a volé l’avenir depuis quelques siècles. Oui, sans aucun doute. Mais encore une fois ce qui aurait pu se mesurer et se répartir autrement, selon une autre logique, non bricolée, ce mouvement est immédiatement sous la coupe de systèmes accumulateurs qui sous couvert de réaliser un mouvement mondial de répartition (entre les peuples), se gorge plus-values et on peut ici comme en tout concernant le dit système, si il ne cause pas plus de détériorations qu’il n’en comble.
L’in-conséquence
Ici comme ailleurs quant à ce système bricolé, il parait se justifier mais d’un mouvement historique (la répartition entre les peuples) mais à son profit ; lequel est singulièrement non mesuré. On se demande quel ensemble humain peut survivre sans obtenir une conscience à peu près claire de son déploiement ; de toute évidence il ne le peut pas ; il se condamne lui-même. Et l’effet majeur, ses conséquences (outre la détérioration humaine) est qu’effectivement il produit n’importe quoi, n’importe comment et sans réflexion aucune ; il n’aménage pas et colmate plus ou moins ‘et de moins en moins au fil de son accumulation) à la va-vite, au jour le jour, et inconséquent jusqu’à la mort.
La coordination démocratique
La difficulté démocratique (il ne s’agit en aucune manière de revenir sur le libéralisme politique ou économique de base) est la coordination. Comme nous nous situons démocratiquement, historiquement, et tous, (quoi qu’on en dise des passéismes nationalistes et des utopies angéliques), il est impossible d’admettre une administration centrale de tous les développements (ce qui aurait tôt fait de tarir n’importe quel devenir), mais donc il faudrait que tous ou une majorité puisse établir leurs calculs (d’intérêt égoïste pour simplifier) en fonction des conséquences réelles de leurs décisions et actions et organisations.
La pensée inexistante
Or pour que la coordination généralisée suive l’historicité démocratique, il faudrait qu’existe une intelligence qui fait défaut ; impossible de coordonner quoi que ce soit d’une part si l’on ne sait pas mesurer les boires comme les déboires des décisions (comptabilité générale absente qui ne calcule que les petits profits sans ajouter les grandes désillusions et les catastrophes probables) et impossible si l’on ne sait pas ce qu’il faut mesurer et en quel sens (par exemple ; que faut-il produire et pourquoi ? pour qui ?).
La pensée encore magique invoquée
Tout l’ensemble parait laissé à la discrétion de quelques uns (non démocratiquement) et d’autre part à une espèce d’être naturellement-soi de chacun et de tous ; d’où l’introduction de pensée magique (les marchés par exemple, dont l’effet réel n’est pas l’efficacité mais est l’art et la manière de soutirer le maximum dans un échange au plus faible sur tel ou tel place, ou de soutirer le maximum du salariat).
Une sorte de spontanéité « naturelle » (les besoins donnés ou inventés, les productions absurdes et délirantes, les mass médiatisations répétitives et les manques de recherches réelles ; on alimente le délire consumériste mais on affaiblit les sciences fondamentales et la pensée des science humaines) remplace la compréhension et l’intellection de nos comportements ; on se croit encore profondément naturellement « nous-mêmes » alors que l’on est construit et reconstruit artificiellement constamment, voir produit industriellement, produit selon des stéréotypes sans intérêt, sinon de collaborer à un système qui tourne en rond et sans espace intérieur qui lui permettrait de se réfléchir, de s’exposer démocratiquement dans ses finalités et non pas de "faire-comme si" les finalités étaient à ce point évidentes et justifiées qu’elles n’ont aucunement besoin d’être pensées.