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instants philosophie

Déplacement du centre du monde

25 Novembre 2017, 11:03am

Publié par pascal doyelle

 

Passage du contenu total à la forme unique de tous les contenus

Ce que l’on nomme occidentalisation n’est pas « l’occident » mais le processus, procédé, découverte et invention (à la fois) de la structure antérieure à tout monde humain, toute représentation, toute image ou signe, toute pensée et antérieure à l’universel lui-même (sous-entendu : la structure antérieure n’est pas moindre mais plus cohérente que l’universel qui aboutit à un discours cohérent, mais tout à fait extérieur, aussi indispensable soit-il (il est hors de question de l’abandonner en quelque sens que ce soit) ce discours universel ne parvient pas à atteindre la dite structure ; cad l’arc de conscience de chacun ; l’arc ne conscience n’est pas le conscient, il est plus que cela. L’arc de conscience est antérieur et réclame un autre système que celui de l’universel (de la métaphysique), il demande un système ontologique et c’est bien à cette exigence qu’est parvenu la réflexion, la réflection (qui ne se satisfait plus des images ou idées dans le miroir, mais veut le miroir lui-même). Et l’engagement par le biais du miroir est acté depuis Descartes.

Descartes ne pose pas le sujet pour introduire au discours métaphysique (dont il n’a rien à faire), mais use de tous les repérages à sa disposition (y compris les anciennes propositions métaphysiques, mais explore également tous les domaines et les expériences afin d’élaborer la pensée, réfléchie, de ce qui n’a jamais été supposé ni du monde, ni du sujet humain) pour sup-poser le sujet seul réel antérieur à tout.

L’occidentalisation ne consiste pas à découvrir un super-contenu qui remplacerait tous les autres, mais à mettre au jour, porter au devant la structure, le mécanisme, la tension qui préexiste à tous les contenus, mondes humains, langages, images ; autrement dit on pense, imagine, désire, et finalement perçoit à partir et par ce micro système extrêmement simple et immédiat (et même instantané comme on verra), et il est simple et immédiat parce que cette tension s’utilise afin de court-circuiter la cervelle et toutes les données déjà inscrites ; la tension, l’attention-à permet de répondre immédiatement à telle ou telle situation, de danger évidemment mais toutes situations qui réclame ici et maintenant une gestion, une réorganisation manifeste, une prévision inattendue et qui ne peut pas en passer par la génétique ou les mémorisations de toute sorte (qui sont disponibles mais déjà déterminée).

La tension qui sort de la cervelle vers le réel s’utilise afin d’augmenter considérablement et très précisément l’acuité du réel lui-même ; et si les animaux portent une attention soutenue au donné tel que là, au milieu, il revient aux êtres humains de produire une représentation de ce monde dans un monde second ou secondaire et d’en former une mise en forme culturelle et partagée, mais qui plus est l’occidentalisation est non plus une mise en forme culturelle mais une acculturation généralisée ; autrement dit l’occidentalisation est la mise en avant de la structure seule, telle quelle, débarrassée de la mise en forme culturelle (du langage et du groupe et donc de tout monde humain déterminé) ; au lieu de compter sur le groupe comme mémoration de toutes les possibilités d’un monde, l’acculturation réalise ce fait monumentale et hyper léger : chacun est à soi-même un mini monde perçu et chacun est doté d’une auto mémorisation (qui se sépare du groupe) lui permettant de s’y retrouver.

La tension de l’attention est ajoutée ; elle vient en plus de tous les systèmes que l’on voudra découvrir (génétique, neuronal, langagier, socio-éco, psy, etc). On conserve toutes les mémorisations mais s’y ajoute une dimension ; celle qui n’appartient à aucun passé (aucune mémorisation acquise) et qui se crée dans l’actualité, et qui réclame de chacun que chaque’un puisse s’y accéder (se convertir soit à la pensée et l’universel, soit au christique et ensuite au sujet-citoyen-moi personnalisé ; s’y convertir de son vivant, actuellement, en connaissance de cause) ; ce qui existe est ici-même et ici-et-maintenant ; l’être est ici-même totalement actualisé (il n’y a rien en dehors et on peut en saisir tout l’ensemble en une fois ; selon la logique des grecs « on en se laissera pas faire par quoi que ce soit d’extérieur »), le christ est ici et maintenant le regard qui vous tire de votre vie, le sujet est le réflexe interne qui vous expose sur le monde (l’étendue) tel un point de renouvellement formel absolu, l’altérité vous immerge, immerge ce point dans le réel comme Autre (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan). Soit donc l’extensivité grecque, l’intensité christique et cartésienne, la densité de l’altérité.

C’est très simple : très simple. Chacun est sur la surface du réel une boucle qui n’est pas un bouclage. La boucle ne se referme pas, jamais, elle est ouverte à jamais puisqu’elle est attentive, à ce qui se passe, à ce qui arrive et sa finalité de structure consiste à répondre le plus précisément possible à tel événement, à ces événements qui de toute manière n’étaient pas prévus ni prévisibles dans tel monde humain ordonné, lequel suivait ses rituels, ses mises en formes culturelles, etc ; et donc la boucle nue et sans rien est structurellement insatisfaite ; rien ne peut la combler, sinon elle disparait ou plus exactement si elle n’était pas indéterminée elle ne serait pas en mesure de coller à et décoller de quelque détermination que ce soit, déterminations qu’elle se permet de faire défiler indéfiniment, et étant capable de toutes les déterminations, même non mémorisées, elle est aussi capable de les inventer ;  d’inventer de nouvelles formulations de déterminations ; par l’imagination individualisée, qui a cessé d’imager selon le groupe en des formes rituelles, et par la raison, la pensée, qui requiert l’expérience et y compris l’expérience d’un discours cohérent, qui s’éprouve ici même et ne s’imagine pas en un au-delà ; la pensée est la restructuration du langage par et pour l‘expérience individuée ; on pense ce que l’on perçoit et on perçoit ce que l’on pense ; le système de penser devient actif individuellement.

L’individuation du processus ne s’est pas arrêtée à la raison, à la pensée ; il est devenu, s’est incrusté jusque dans le corps même de chacun ; c’est son but, sa finalité, son effectivité, sa logique même ; et donc du discours métaphysique (qui était ainsi la restructuration du langage commun dans et par l’expérimenté individué, la perception de chacun, la nouvelle mémorisation accélérée que fut la pensée grecque, par ex et exemplairement, mais toutes les Pensées furent une telle accélération, la grecque se distingue de ceci qu’elle prononce l’être ; autrement dit tout ce qui est, est « là » ; pas ailleurs ni au-delà, et ce qui est « là » existe formellement intégralement, il n’y a pas d’au-delà qui rendrait impossible la cohérence, il faut donc chercher, exiger la cohérence totale de tout, c’est le principe grec découvert et affirmé). Du discours métaphysique on est passé au discours ontologique ; d’abord le christique et ensuite Descartes (qui à la fois découvre et invente la formulation, qui ne crée pas la structure, qui était instanciée, mise en œuvre par quantité de héros et de créateurs du temps, mais Descartes qui manifeste et montre cet-être là ; il n’impose une « idée » ou un système mais présente et représente cet-être, cette structure réelle, dont chaque’un peut faire l’expérience ; c’est bien pour cela que ça se présente comme Méthode et récit existentiel).

A savoir que Descartes montre que la pensée elle-même que l’on tenait pour l’horizon en soi, est originée dans un système antérieur ; et c’est ce système antérieur qui déroute tout le monde, et ce par quoi on peut dès lors commencer de décrire le réel tel quel ; et c’est cette description qui est en jeu lors de toutes les philosophies et pensées postérieures ; Kant continue Descartes et Hegel rassemble toutes les phénoménologies (de l’historicité d’une part et du savoir d’autre part) à partir du point aveugle du micro système antérieur ; Husserl, Sartre et Lacan entreront bien plus loin dans ce micro système et qui commencera donc d’être décrit en lui-même ; on lit tout ceci comme si on devait y retrouver une description de l’être, ou de prolégomènes qui conduiraient « éventuellement » à l’être (de type kantien qui place l’être dans l’en soi dont on n’a aucune idée), alors que ces descriptions aboutissent à cerner la structure même telle qu’elle a lieu effectivement ; on est au-delà ou en-deçà des idées ou des systèmes et on est entré dans la structure même de l’attention à exister.

La structure manifestée par Descartes est celle-là qui va s’imposer comme réel dans l’historicité ; via la révolution ; la révolution est l’inscription dans le monde humain de la structure qui s’organise selon les deux principes liberté et égalité ; jamais l’un sans l’autre, sinon la densité formelle commence de tomber dans l’égalitarisme ou dans le libertarisme (des cités européennes grecques on aboutit à l’empire romain des USA ou l’empire ex-Urss).

Chacun hérite donc de la forme même de l’arc de conscience, tel quel sans groupe humain ; évidemment le groupe humain est seulement repoussé, il reviendra sans cesse sous différentes formes, et le plus souvent contraignantes voire totalitaires.  

Cet héritage de structure doit, littéralement, se transformer tel le Saint-Esprit du christique ; le christ sépare chacun de tous les autres (puisqu’il est, lui, celui-là seul et unique auquel on a affaire) mais ré-unit tous ces chacuns, un par un, en esprit, en seconde main, par et dans une seconde articulation, un contrat en quelque sorte ; parce qu’une réunion qui serait une union, une fusion, est absurde ; elle annulerait qu’il y ait séparation de chacun un par un, et que toute la richesse est précisément que chacun soit « à lui-même » (via le christ, ou Descartes ou le sujet ou le citoyen, ou le moi) et que ce un-par-un s’ajoute, en plus, à la réalité de sorte que celle-ci s’augmente du réel : le schéma : réel/réalités, forme/contenus, structure/données et donné.

Il faut donc penser une communauté qui soit médié et non immédiate ; ça n’existe pas, il n’y a pas, n’y a jamais eu de communauté immédiate ; les mondes immédiats mayas ou égyptiens etc, étaient construits mais collaient tellement à eux-mêmes sans médiation que l’on croyait à ce monde ; nous ne croyons qu’à une seule dimension, la séparation, et donc à la ré-union qui n’effacera pas la séparation ; qui acceptera et énormisera le structurel : que chacun soit un centre actif indépendant enrichit le possible même et la révolution est, en dehors de tout a priori, la décentralisation du possible (qui n’est plus relatif à un roi ou à quelques uns ; nos rois du reste cherchaient, dans le meilleur des cas, à établir un contrat « mental » entre tous) ; décentralisation qui s’est réalisée par le libéralisme et que le communisme voulut étendre, mais on n’a toujours pas compris comment … apparemment en supposant une « nature humaine parfaite » et essayant de plier la réalité à cette universalisation idéaliste (le comble pour un matérialisme, qui donc laissait impensée la liberté et n’installait qu’une égalité abstraite noyée d’universel) ;

or on a vu que le réel système de l‘occidentalisation n’est pas l’universel ou la pensée seuls mais est la structure antérieure à l’universel ; l’occidentalisation vise plus loin, non parce qu’il y a finalité prescrite mais par et dans le jeu du mécanisme lui-même qui n’a nullement besoin d’une finalité autre que son mécanisme même ; la révolution n’impose pas la « raison » à chacun (laquelle ? on serait bien en peine de définir un quelconque corpus), donc c’est le procédé « cohérence » qui est en jeu et non quelque contenu relatif ; la forme « arc de conscience » n’est pas relative ; la cohérence st remise à chacun (de même que le christique par-donnait) mais à condition que chaque’un soit sa raison, ce qui signifie que chacun détienne ce procédé de cohérence et agisse en cohérence sans que cette dernière soit prescrite, abstraite et décidée on ne sait où par on ne sait qui ; le lieu de cohérence interne au sujet est réservée au sujet, mais à condition qu’il se considère lui-même comme sujet, séparé et autre, et assume finalement cette étrangeté : isolé, seul, sans rien mais unique intervention du réel pur et brut dans la réalité. A condition donc que chaque’un exerce sa cohérence laissée sa capacité ou à sa possibilité. Toutes les éthiques, esthétiques, poétiques, idéels ou philosophies nous exercent à cette cohérence qui existant en-avant de tout, antérieurement, couvre la totalité du champ du possible. Y compris ce corps et ce vécu et ce moi-même.

Rien ne contient un arc de conscience ; aucune représentation, aucun système de pensée ne s’y substitue, aucune identité ; ça ne signifie pas qu’il contienne tout, mais que tout le reste ne prend effet que de son ajout. De l’ajout de cet arc non pas de l’arc en général (ce qui n’a aucune signification, puisque arc désigne chaque’un) mais un par un ; pour une raison très précise que cela seul qui peut relancer quoi que ce soit ce sont les arcs individués, un par un. Tout autre désignation reviendrait à substituer à la forme un de ses contenus, au miroir /ses images, à l’intention /une de ses intentionnalités et donc à se couper déraisonnablement la source même. Après quoi plus rien ne serait possible ou après laquelle annulation tout irait en s’amoindrissant. Y compris dans la vie, le vécu le plus intime de chaque’un. On ne peut pas remplacer les sujets par quoi que ce soit. Les remplacer c’est annuler la source même ; ce qui veut dire annuler qu’il y ait quelque renouvellement du monde humain que ce soit ; se condamner, donc, à la répétition du même monde aux mêmes règles acquises, qui invinciblement finissent par tomber dans la dés-articulation, dans le gouffre de « cela qui ne s’articule plus » et qui ne peut plus que répéter le même monde ou s’enfoncer dans des motifs de plus en plus pauvres, ou avachis, ou immédiats, déterminés ; on croit progresser dans la détermination mais ça n’est pas la détermination qui vaut. Puisque l’arc de conscience antérieur à tout est l’articulation au réel même ; non à un contenu qui serait ‘le réel-même’ (dont on n’a aucune idée) mais à la position qu’un réel (autre) il y a.

Par exemple ; on va commencer à croire que le désir manifeste notre être, mais cela va nous condamner à une détermination absolument déformante de la structure et cependant les descriptions qui en seront données, du désir, en pensant exposer la crudité de cet être-de-désir manifesteront en vérité « comment l’intentionnalité se simule comme et en un corps » et ses objets. Ce sera la structure même qui observera, analysera, rassemblera toutes les possibilités de l’intentionnalité en un corps ; de même si prévaut la Volonté, comme force ; ça n’indiquera pas « la force » dont on ne sait pas du tout ce qu’elle pourrait signifier (sinon une figuration justement), mais toute la description commencera de décrire les volitions, les multiples cheminements de l’intentionnalité dans le monde, dans le monde de l’étrangeté, dans le monde rendu autre et selon les spirales de l’intentionnalité divergente ; par quoi elle conçoit, cette intentionnalité, qu’elle n’est pas assignée au conscient mais à l’arc de conscience ; bien plus étendue en son rayon d’activité et son rayonnement que ne l’est le conscient ; le conscient est la traduction 18émiste de la pensée en « raison raisonnable », de notre réalité en humanisation ; manière de transformer en personnalité (comme état) ce qui est un processus : la personnalisation en mouvement. Les objectivismes et les discours ou para-discours ne cessent de réifier les sujets.

Il est clair que l’on ne pouvait en rester à la saisie kantienne de la volonté et de l’intention ; tout ceci devait exploser et donc être renié. Mais cependant si on peut se défaire du conscient ou de l’universel, on ne peut pas abandonner l’arc structurel de conscience … puisqu’il est constitutif antérieurement à n’importe quelle pensée et image et perception et sensation ; et c’est lui qui se figurera et se recherchera via la Volonté ou le désir ou le langage, ou l’économisme et historicisme matérialiste, etc. Et ce mouvement d’une part afin d’examiner et de laisser remonter à la conscience que l’on a, les réalisations et les volitions qui sont déjà, mais aussi en cela que nouvellement acquise est la possibilité de créer, d’introduire dans le monde et dans l’humanisation de nouvelles possibilités et intentionnalisations, en remuant toutes les réalités, tous les corps, tous les vécus  et cette étendue du mouvement, se montre partout et de toutes les manières accessibles.

C’est bien en cette logique que l’augmentation du monde humain qui convainquît tous et chacun, ne relevait pas unilatéralement d’une extension de l’universel (communiste exemplairement ou objectiviste ou étatiste) mais bien plus d’un déploiement individué, et donc non d’une extension mais d’une intensification, par lequel chacun décuplait son rayon d’action et d’activité ; cad  décuplait l’intentionnalité du monde, du vécu, du donné et du corps. Et cette intensification ne prit pas ou ne reprit pas le chemin du christique mais tendu vers le donné là du monde, s’est inscrit renouvellement spectaculaire, en tant que densité ; puisqu’il ne s’agissait plus de se convertir par un-seul-corps-autre (le christ) mais d’investir ce corps-çi, de chacun, cette vie et de la désirer satisfaite, heureuse (ce qui ne vint jamais, sans renier en aucune manière les bienfaits obtenus) ; ce qui revient à dire de trafiquer ce corps, de le parcourir et de tisser en tous sens « des » possibilités telles qu’inaperçues jusqu’alors en quelque monde humain ou quelque pensée que ce soit  et telles qu’inattendues par ce corps lui-même, intégralement bouleversé et outrepassé par la puissance de structure, jusqu’à possiblement l’éclatement de la coquille.

De là cet énorme engouement de toutes parts et cette diversité indéfinie des intentions, des projets, des entreprises, des organisations ; tout cela qui fut apparu depuis que, par la révolution, le Cadre général du réel fut inscrit dans l’historicité ; toutes ces réalisations qui ne s’étaient jamais manifestées nulle part en aucune manière ; toutes les possibilités qui se préparaient depuis des siècles et dont la forme, la formule se cristallisât par cet événement révolutionnaire. C’est le cadre Général institué par le système formel liberté-égalité qui autorise, permet tous les autres développements ; annuler le système formel liberté-égalité par une simplification libertariste ou communiste c’est réduire la possibilité et la tension et donc le possible ; le possible est dans les deux cas réduit, amoindri, voire écrasé et tombe alors l’historicité dans les immédiatetés du monde et pour les mois dans l’immédiateté de leurs vécus délaissés, absorbés par le détail du monde et du vécu, les intérêts de petites mains, les pauvres images faciles.

Il est clair que le Cadre Général, la révolution, celle de la liberté-égalité, considérée comme matrice du réel pur et brut, ne doit pas, ne peut être considérée comme acquise et figée ; elle est formelle (cela signifie que l’essence comme structure de l’historicité est révolutionnaire, de là que l’occidentalisation fut depuis le début des renouvellements incessants, à tout point de vue, politique, éthique, esthétique ou poétique, et selon l’humanisation et la personnalisation ; le champ absolu de l’expérimentation de la structure, du mécanisme de conscience se déployant et expérimentant).  

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Le corps vivant

18 Novembre 2017, 09:38am

Publié par pascal doyelle

Affect et Réel

C’est uniquement par faiblesse de la tension que la structure dite d’occidentalisation essaiera constamment de renouer avec l’ancienne logique-de-monde, qu’elle s’évertuera à faire-monde, à reconnaitre son groupe et sa parole partagée, cyclique, ritualisée, et  elle cherchera à renouer les fils déchirés lors même qu’elle sera tirée, tractée par la pensée, ou par dieu ou selon un sujet.

L'interruption du monde que provoque la structure de l'attention accélérée. La pensée, grecque, vient interrompre instantanément la vie comme elle va et abolit le groupe humain. Comme dieu qui ne cesse de venir briser l’unité juive et tel le christique qui attire de son cœur interne bien au-delà des églises et institutions humaines (qui comme telles reçoivent de toute manière constamment les mêmes contraintes et pressions que n’importe quelle institut humain). Mais de même le sujet bien au-delà de la révolution réalisée cherchera lui-même encore bien plus que son statut de citoyen ou de salarié ; convaincu par ex qu’il existe des droits individués bien plus fondamentaux que les droits dit « de l’homme » (passant du générique « humanisation » au réel qui se nomme individuelle structure ; les droits individués contre les « droits de l’homme »). Mais aussi interruption du monde et du groupe humain (qui se resserre constamment sur lui-même) au nom et par chaque moi, tout purement, nettement ; c’est bien en ceci que Céline et autres martèlent une si puissante inhumanité ; ils n’obéissent plus à l’humain universellement présenté mais explorent toutes les concrétisations, les densités, les plus obscures et pleines du vécu et du corps. C’est toute la masse de densités qui remonte en nous, quitte à nous forcer à oublier l’universel et l’idéalité (de l’amour universel ou personnel, vers on ne sait plus quelle sorte de sentiment éprouvé, d’épreuve affective).

Dieu, pensée et sujet  tirent de fait en l’autre sens, assignés à leur exister structurel ; vers le splittage et l’exigence de la forme sans contenu, et n’admettent pas l’union naturelle ou spontanée mais supposent la ré-union différenciée – la distinctivité, et non la fusion ; la vérité est que l’on existe exclusivement sous le rythme de la séparation, de la division et qu’il ne peut plus être question de réconciliation mais uniquement de co-ordination, dûment articulée, spécifiée, analysée, décortiquée, et donc annuler qu’il y ait quelque bonheur rêvé et que l’on soit sous l’empire du désir ou des déjà mortes satisfactions et du bonheur périmé. Que l’on n’ait plus pour seul Bien que l’intentionnalité pure et brute qu’il faut rendre subtile et encore plus distinctive ; impossible de faire-monde et immédiateté et du reste et ni l’historicité, ni les mois n’y parviennent parcourus des soubresauts violents ou de douloureuse angoisse.

Puisque désir, bonheur ou satisfaction figent, tandis que l’intentionnalité permet de relancer la totalité de tout, de tout ce qui fut intentionnalisé, l’intention est le renouvellement, le re-devenir ré-instancié (c’est en ceci que Nietzsche veut se substituer au christique, et prendre sur lui le renouvellement déjà instancié par le christ, et croit en sa puissance de renouveler le renouvellement).  

C’est la division qui est venue au monde par dieu, la pensé et le sujet (d’abord christique puis cartésien) et ce afin d'augmenter le degré d’intentionnalité et le coefficient d'interruption du monde, du donné, du vécu et du corps  ; que l’unité de l’ensemble des arcs soit non plus naturelle et immédiate dans une unification donnée d’un monde déjà là et cyclique, ni naturaliste (de type communiste ou libéral, dans lesquels le substrat insistait comme besoin ou comme désirs) mais de coordination ; obligeant à réfléchir, à dérouter la satisfaction (le bonheur auquel nous condamnent libéralisme et communisme, au sens où « ça n’est pas de ce bonheur là dont on attend ») et signifier l’insatisfaction.

Arcboutée sur le Bord du monde, ayant quitté tous les mondes, l’occidentalisation est l’élaboration du Bord, élaboration qui dresse l’architecture de l’intentionnalisation, du présent, du réel. Laquelle élaboration est vide, ce qui, veut dire non pas le « néant » comme cela fut avancé ici et là (on ne sait pas ce que veut dire « néant » pour la raison que le néant n’est rien), mais signifie la forme vide ; et on connait deux formes vides l’arc de conscience et l’exister ; l’intentionnalité et le présent.

L’occidentalisation en forme l’ontologie et l’éthique fondamentale et est littéralement la manière d’utiliser l’attention, l’attention tout bête, toute simple à ceci ou cela, bien que, évidemment cette attentionnalisme sut prendre une extensivité, avec les grecs, une intensité avec le christique et le sujet, une densité avec l’humanisation et le moi, la personnalisation, qui s'attache exclusivement à l'immédiatement vécu et coordonné, par la révolution, et que cette élaboration se nomme métaphysique en premier temps et ontologique en second, à partir de Descartes.  

Et comme c’est bien du Bord de toute la réalité dont il est question, toutes les explorations sont requises,  qui ne parviennent pas encore, toutes rassemblées, à un début de commencement de l’analyse du réel très exact, ne parviennent pas encore à l’analyse et à la compréhension du Bord de la réalité ; étant entendu que l’on se situe alors, tous, antérieurement à tout monde ou donné, vécu ou corps et qu’interroger le bord c’est plonger dans l’ontos pur et dur du réel (et que cela ne se résoudra pas si aisément) ; et on a vu que si l’extensivité de la pensée est grecque (elle pense le monde selon sa résolution de l’universel, du procédé de l’universalisation, qui tire des données immédiates des règles universelles, des idées qui sont des relations, des systèmes qui rapports), l’intensité est christique et celle du sujet qui concentre dans sa décision, sa volonté, son intentionnalité tout le poids et la perspective du réel, pour nous extensivité et intensité (qui sont conservés) se développent en densité ; en ceci qu’il s’agit d’incarner, d’incorporer l’universel et le sujet dans le donné tel que là ; soit comme humanisation soit comme personnalisation.

Depuis le début c’est une seule trame qui courre ; depuis le début on cherche et expérimente les affects adéquats ; ceux universels des grecs, ceux d’intensité et de conversion qui traverse tout ce corps-çi en fonction de l’Autre-corps, pour et par le christique (mais aussi l’étrangeté cartésienne qui découvre le monde, la réalité folle et autre intégralement, absolument existentielle de la Méthode du doute, qui bouleverse toute l’intentionnalité du sujet, et le crée comme sujet), et l’affect devient crucial lorsque précisément la structure qui se déploie de plus en plus atteint l’individualité, le moi ; lequel est non seulement bouleversé mais décuple la possibilité affective elle-même ; il ressent des tas de trucs qui ne possèdent pas de « nom », qu’il invente et découvre à la fois ; on est loin des sentiments idéalisés, non seulement grecs mais aussi ceux qui précédèrent la réalisation universelle (corps qui avaient en vue l’horizon universel assuré ensuite par la révolution, offrant à chacun de posséder son propre corps ; ce qui n’avait pas lieu auparavant, sinon structurellement dans le christique) ; la chute de ces sentiments idéels, grecs, ou idéaux, christique ou courtois, idéalisant l’amour, antérieurs à la révolution, se produit comme romantisme et dépressions et délires et morcellement ou mégalomanie du moi mais aussi démonte littéralement que « amour » ou « désir » soient si simples … (bref non seulement le désir qui tournent en sado ou maso ou toute autre variante peu claire, mais aussi toutes les prolixes inventions mentales de la personnalisation, qui essaie tant qu’elle peut de s’échapper, de se contourner, de s’expatrier, de se détruire ou annuler son identité ; parce que la structure en un moi n’a pas d’identité, elle est une singularité, une structure pure et brute, très brute, une lame aiguisée qui veut s’affuter plus encore et expérimente à tour de bras ses possibilités, non humaines ou non psychologiques).

On reconnaitra aussi que l’universel ne suffit pas pour réformer l’humain, même sous le coup de l’humanisation de raison, du « liberté-égalité-fraternité » et qu’autre chose, une autre sorte de dimension est en jeu ; et c’est cette autre dimension qui est explorée et explorée à partir du point qui seul peut la manifester, l’individuer, et imaginer, poétiser au sens fort et impénétrable ; analysée, et analysée en tant que vécue et non pas théoriquement, vécue, l’humanisation expérimente et chacun y invente de sa relation dite humaine et personnalisée, qui entre quasi immédiatement dans la dispersion et la dissolution psychique et tout autant affective (la structure est une terrifiante présence formelle) , et éprouvée, éprouvée dans le fait : dans le fait d’un Corps, de son individualité vivante.

Mais on ne peut pas échapper au Bord puisque c’est à partir de lui nous nous penchons sur l’ontologique et à partir de l’ontologique instancié ici même (depuis Descartes ou dont Descartes manifeste la position si l’on préfère) que nous percevons le donné, le monde, le vécu et le corps. C’est toute l’apparescence de la réalité et du corps et du vécu qui se retrouve lentement cul par-dessus tête. Si ce devenir ne tenait qu’au contenu intentionnel, tout l’ensemble serait balayé depuis belle lurette de ses propres contradictions (l’universel et la connaissance ne tiennent qu’une partie de la réalité) ; mais la progression, au travers de dieu, de la pensée et de l’être, du sujet et de l’étendue, de l’altérité, de l’existence (Sartre et Lacan) et de l’exister décrit scrupuleusement l’architecture susdite du réel même ;  scrupuleusement parce qu’il n’est aucun autre réel sur lequel s’arcbouter, il n’y a nulle part d’autre où aller, où s’avancer ; la pente est très exactement suivie, d’élévation ou de dégagement ou d’abaissement ou de bassesse ;  on ne peut pas ne pas être la tangente du Bord du monde, du cercle du réel qui entoure les réalités, puisque l’on n’existe que de, par et pour cette division.

Cela signifie, donc, que l’on ne se fie pas du tout à la rationalité des contenus, mais à la puissance de l’architecture ; étant entendu qu’elle est instanciée, pour chacun, immédiatement dans le monde et instantanément dans la structure de chaque arc, acte de conscience, que l’architecture est plus cohérente que les cohérences secondes de la détermination du monde ; que l’architecture est installée, instanciée dans le faisceau de conscience, d’attention, de décision, d’imagination, d’intentionnalisation telle quelle. Que cette architecture c’est cela même qui est appelé par toute Œuvre ; œuvre esthétique, poétique, philosophique, mais aussi idéel (de connaissance) ou éthique ou politique (la révolution fut un idéal en soi et valant pour soi ; à raison puisque la révolution est l’historicité même, pareillement les années soixante qui révélèrent le devenir interne du moi comme prototype de sujet concret). Toute œuvre étire l’arc structurel et attire l’acte de conscience à l’extrémité du bout de la réalité, sur et par le Bord qu’est le réel. Tout cela exige l’architecture, dont on a dit déjà qu’elle était archi-texture, celle du corps.

Qui dit texture veut dire par là qu’il soit tissé de signes. Autrement dit de rapports. Puisque cet arc de conscience est lui-même un rapport et qui plus est le rapport unique, la racine articulée conscience-dans-le-présent ; le rapport de cet être qui n’est pas un être mais est le rapport dont la nature est de se rapporter à soi comme rapport. On ne voit pas à vrai dire de quoi ce rapport pourrait être le rapport sinon de lui-même comme rapport ; tout autre destination le pousserait et l’enfermerait dans telle ou telle détermination et donc ne serait plus du tout qu’il soit un rapport. Et comme son identité est non ceci ou cela mais est ce rapport lui-même, et donc qu’il est vide, cela lui évite de se confondre avec quelque contenu que ce soit ; il reste donc et restera le rapport du rapport parfaitement vide, ce qui signifie formel ; il ne peut pas être, il ne peut qu’exister mais exister est antérieur et plus grand que être. De sorte que jamais aucun contenu ne remplira la forme ; et que donc elle n’a pas de correspondance avec quoi que ce soit du monde ; or il n’est à proprement parler que de la détermination, il n’est que le monde ; donc ce qui sort, s’extrait, s’ajoute en plus du monde est une forme.

C’est bien de ce que rien n’est en nous naturel, que l’affect est le centre vital de l’arc de conscience ; on ne peut délimiter aucune réalité en nous qui ne soit travaillée par l’intentionnalisation ; non pas que tout soit situé, physiquement, dans l’intentionnalité, mais bien que l’apparaitre des choses, et donc de notre « être », est effectivement, dans l’effectivité cela même qui existe ; ou donc l’être n’est pas, ou plus exactement il est secondement, pris dans le mouvement (le mouvement qu’est le présent, en tant qu’exister) ; et ainsi ce qui apparait est parcouru de profondeur, puisqu’il n’existe que cela, de l’apparescence. Lorsque Platon nous entretient des idées, ça n’est pas une fixité puisque les idées c’est cela même qui accélère considérablement notre perception, notre attention, notre concentration… Cela signifie que ce que vous pensez, ce que vous vous représentez non seulement influe sur ce que vous percevez mais aussi sur ce que vous ressentez. Et qu'il s'agit d'élaborer la stratégie de cette intentionnalisation.

Le corps vivant

Les étatistes et les objectivistes (les psy ou les socio) adorent que vous soyez effet de causes extérieures ; parce que selon cette extériorité ils parviennent à se placer, à placer leurs discours, qu’ils prennent pour la réalité (ils confondent ce que l’on connait de la réalité et la réalité elle-même et effectivement on ne connait la réalité que dans des discours et des systèmes, mais le seul et réel accès au réel est votre arc de conscience ; aucun discours n’a accès au monde tel que donné là).

Ce qui a accès au donné là, à l’horizon du monde, au monde comme horizon, et ce sur la surface du corps (où donc ailleurs que là ?) se révèle comme perception et donc comme affect ; de même que l’arc de conscience précède tout ce qui vient (représentation, langage, image, neurones, etc) pareillement le corps est toujours déjà vivant et perçoit ; c’est son taf, son boulot, ce pour quoi il est fait ; autrement dit le corps, tout corps, est déjà lui-même un retour… Un animal est un retour ; s’il ne l’était pas il n’y aurait aucune séparation d’avec le milieu et donc ne serait pas un corps. L’arc de conscience qui crée une autre-surface du corps, est alors lui-même déjà embouteillé, emmanché, engrené dans le retour que son corps est-déjà.

Encore une fois, mise au point ; que l’arc de conscience vienne avant n’importe quel système (du langage par ex) et que le corps vienne avant toute disposition de la cervelle, ça n’est pas étonnant ; c’est fait pour cela ; l’arc de conscience et la perception consistent à passer outre le « milieu intérieur » afin d’accéder au milieu extérieur ; si un corps perçoit c’est afin d’oublier son unité et si l’arc de conscience regarde, pour ainsi dire, à l’extérieur c’est afin de court-circuiter la cervelle (et tous ses contenus, et conséquemment de répondre au donné là immédiat et non plus de reposer sur son acquis). Cet arc ou ce corps exposé ne peuvent pas « tout » ; dans la mesure où une telle remarque ait quelque sens, mais c’est ce que l’on entend constamment « on n’est pas libre » ; évidemment que l’on ne peut pas tout, on peut petit à petit et surtout on peut ici et là ; c’est, littéralement, cet ici et là, cet ici et maintenant qui tient l’arc de conscience et il est constitué à cette fin ; sauf que bien sur il s’agissait pour les grecs et pour le christique de déployer l’ensemble du possible, l’ensemble de cet ici et là tel qu'actualisé dans le présent brut et de livrer, délivrer toute sa puissance ; à savoir que tout nait et re-vient au présent.

L’ensemble de toutes les possibilités de cet acte, actuel pour le dire, c’est très exactement le processus de l’occidentalisation (dont on a dit déjà qu’il n’était pas « l’occident » mais bien plus vaste et de toute manière en ce moment même est devenu, ce processus, la planète même). L’occidentalisation est la mise en œuvre de l’acte d’attention en tant qu’il dispose effectivement (cad dans la réalité du monde ou dans le réel de la structure) ; la pensée métaphysique (jusqu’à Descartes) ou la réflexivité ontologique (depuis Descartes) s’utilisent à cette fin ; préciser l’acte, l’action, l’activité, l’activisme qui consiste à tout vouloir ici même et intégralement. Intégralement non dans l’ordre de la réalisation (on ne peut pas conclure sur la détermination du monde, du donné, du vécu ou du corps), mais intégralement dans la dimension de la Possibilité ; tout ce dont il est possible de prendre conscience ici et maintenant et ce sans supposer qu’il « manque » une part « au-delà » ou « ailleurs » ; tout est là, l’être est donné totalement, ou depuis l’ontologie et Descartes c'est le réel qui est ici même, l'exister qui est appelé et amené de son déroulement intégral (qui ne passe plus même par le seul universel, ni la métaphysique de discours, mais par l'arcboutant sur le "là" du monde et du corps, nommé pour cela non plus métaphysique mais ontologique, l'accès même au réel).

Le grand système ontologique

La différence entre la métaphysique (qui est annulée par Descartes et dont l’annulation est actée par Kant) et l’ontologique (qui débute par Descartes) tient en ceci que le système de base est restreint à la pensée (grecque) tandis que le système de réflexivité est hyper étendu (et se continuera par Kant, Hegel, Husserl, H et N, Sartre et Lacan). L’ontologique est dit réflexif en un autre sens que celui grec ; il ne s’agit plus de trouver ou retrouver l’unité de l’être, cad de l’idée de l’être (et qu’il soit ainsi marqué dans sa cohérence ; cohérence qui implique que tout énoncé soit compréhensif et compréhensible dans l’ensemble, réflexivement établi, et dont cette première réflexivité tire son utilité et son efficience) mais de faire-retour sur cet être-çi, sur ce sujet et sur son installation, incrustation dans, sur, par le réel (figuré par Descartes de deux manières ; dieu et l’infini / le monde et son étendue) ; réflexivité de retour donc sur une structure réellement là.

Et évidemment que soit conservée l’exigence grecque ; que ce retour sur cet-être décrive cet être-çi, cette structure mais … en cohérence ; même Nietzsche est tenu, réellement, par une cohérence, sinon ça n’aurait aucun sens et serait illisible et surtout ne pourrait pas être écrit … Il faut bien prendre en compte que même dans les tempêtes de "l’irrationalisme" c’est la forme rationnelle qui est retrouvée, jamais perdue ; on abomine les fondements de la pensée ou de la raison, mais au nom d’une vérité et d’une vérité nouvelle et tout autant organisée ; ce qui signifie ceci que les tempêteurs use de la cohérence afin de trouver les distinctions au-dedans et alentour de cette structure qui est littéralement posée là sur le sol ; sur le Sol.

Appliquer l’exigence de cohérence, et ainsi l’exigence tout court, à quelque intention que ce soit, est la suprématie de la mise en forme sur les contenus ; non pour les plier, mais parce que c’est via l’exigence que les contenus apparaissent ; on ne tombe jamais sur une consistance paisible ; c’est parce que Platon veut les Idées que le monde apparait, sinon ne nous resterait que le monde donné là immédiat ou le monde commun de tel ou tel groupe pris dans son langage ; le sgrecs ont inventé du langage, cad des rapports nouveaux. C’est ainsi par sa révolte interne que l'on a outrepassé l’universel et déployé le corps, le corps rimbaldien ou nietzschéen (etc), explosé la clôture de la réalité raisonnable ou humaniste, comme si il n’était que l’être, dénudé les fils de la raison ou de l’humanisme, de même que furent dépassés les groupes humains et leurs mondes isolés, immédiats et de synthèse unifiée, par la révolte interne qui explose cartésiennement ou nietzschéennement ou céliniennement (etc) dépassée la réalité aplanie de la raison, humanisme et naturalité. Et que la structure continue dans le brouhaha sa restructuration de la réalité et de sa propre capacité formelle ; il n’y a pas seulement des réalisations en plus mais aussi des corps tout à fait autres en plus ; opérant de nouvelles distinctions mentales qui sont des différenciations, physiologiques, des perceptions et des affects (démultipliant les Œuvres, éthiques ou esthétiques, révolutionnaires ou psychiques dans les mois eux-mêmes durement éprouvés.

La division instanciée de tout est ainsi l’effet universel et ontologique de la structure avançant au travers de toute l’historicité. Soit elle tombe dans les immédiatetés et la dispersion indéfinie des intérêts et des images que suscite cet arc en chacun, de sorte que l’on se retrouve piégé dans son propre fantasme et même dans le signe de son corps littéralement, soit elle parvient à se restructurer sur son insatisfaction native et fondamentale.

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Le désir, le Réel - 2

11 Novembre 2017, 09:02am

Publié par pascal doyelle

 

Outre l’image de l’horizon, on suppose cela ; que l’occidentalisation (ce qui a pris ce nom là, cela aurait pu être un autre, peu importe) est précisément l’advenue sur le devant de toute la verticalité de cet horizon. Autrement dit ; perché sur le Bord de la réalité on a dressé la verticalité ou en tous les cas, tous les cas (de Platon à Montaigne ou de Pythagore à Einstein, de Michel-Ange à Rimbaud, etc, et dans la myriade de mois et d’individuations ou de révolutions qui eurent lieu) on a dressé l’expérience accessible à partir du Bord lui-même ; l’ensemble de la tradition d’occidentalisation est justement et de plus en plus précisément l’exploration du Bord du monde, du donné, du vécu et du corps et c’est le même Bord : il n’y en a qu’un. On se penche par-dessus et on voit ce que cela donne.

Toute négation de cette tradition (de pures et complètes révolutions incendiaires continuelles) est et doit être prise comme interne à celle-ci ; pour la raison que l’on n’a pas découvert des « idées » mais une structure qui traverse et utilise toutes les idées que l’on voudra ; aucune idée ne peut abattre la structure (dont toutes sont issues) et cette structure est elle-même universelle, non en ceci qu’elle serait constituée par l’universel (ce qui n’aurait aucun sens ontologiquement ; puisque l’universel est un moyen pour la structure, des systèmes de rapports pour le Rapport ; ça a par contre évidement un sens dans la détermination, la détermination peut être pensée selon l’universalisation), mais en cela que partout, tout être humain est une telle structure ; un arc de conscience purement formel et brut. Universelle structure au sens où chaque structure de conscience est parfaitement égale et identique à toute autre. C’est à chaque fois la Même Structure en arc de conscience qui agit. Et qui agit sur et par le Même Réel. Et étant antérieure chaque structure produit, invente, crée quantité d’individuations, en tous sens. Chaque boucle à la surface u réel comme bouclage indéfini et un, en tant que mouvement du présent, est une.

Le réel est le présent, la ligne qui déroule toutes les réalités ; la ligne, perçue du dedans, est une surface et sur celle-ci se créent des boucles non-finies qui constamment reviennent vers et par  la surface du réel ( se constituant de cette rupture interne à l’attention à quelque ceci ou cela et il n’y a nulle part d’autre où aller ; soit vers les choses qui existent sur la surface, soit vers la surface elle-même ; dieu, la pensée et l’être, le sujet et l’étendue, la structure et l’altérité sont les formulations de cette boucle ; le moi peut imaginer ce qu’il veut, il est sur la surface de son propre corps, son corps psychanalytique si l’on veut ; où voulez-vous qu’il aille ?) ; les boucles font effets vers elles-mêmes ; mais demeurent en tant que telles rompues, en tant que boucles non-finies, et imaginent seulement quelque état définitif et comblé ; qui n’existe pas, qui n’existera jamais ; il est de la nature de la structure en  boucle, en arc de conscience, d’être non finie et donc non satisfaite.

Ne cherchez pas : cette structure ne sera jamais satisfaite. Aussi doit-on penser cette insatisfaction même. Et si elle n’est jamais terminée : voila dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité en tant qu’exigences. Si on ne prend pas l’exigence, elle nous ignorera et nous détruira ; elle peut vouloir indéfiniment, ce qui veut dire intentionnaliser tout et n’importe quoi et passer via mille et une ruses dans le réel ; elle est le réel, puisque l’arc, la structure est le rapport qui revient du réel (coupure, morsure, tension de la cervelle vers le réel qui revient en retour, mais comme on est dedans on croit spontanément qu’elle re-vient, qu’elle vient du réel lui-même). L’occidentalisation, ayant découvert et extrait et donc élaboré et architecturé cette découverte qu’est la structure, est ainsi l’ontologique éthique et la mise en forme et le mode de fonctionnement de cette structure ; comment entrer dans le rapport que l’on est et le modifier, l’orienter, le désorienter, le traficoter en un mot et essayer de tenir que cela soit une Règle.

Dieu, pensée et être, sujet et enfin altérité sont les mises en forme de la forme même ; de là que cette acculturation s‘étende à toute la planète puisque c’est l’unique structure antérieure à tout monde humain et tout moi, et puisque chacun a un corps (comme prototypiquement dans le christique, qui engendra quantité de sortes de sujets, dont le sujet exclusif cartésien qui dit que « c’est ici que « ça » se passe ») et chacun a un corps dans le même unique monde (tendu, comme une toile, par l’unique et strict réel, le même présent et son acte, qui revient sans cesse parfaitement identique à sa forme).

Nous-mêmes sommes pris dans une forme ontologique spéciale qui ne parvient pas à rendre compte de la forme ontologique spécifique ; celle du sujet cartésien mais biffé, annulé, ignoré, absenté ; il est absenté dans le moi, ignoré par la science, annulé par l’image, oublié par la pensée, la théorie, la « philosophie » (le point de rejet étant Sartre et ce via Lacan ; mais Lacan et Sartre sont l’externe et l’interne de la même structure ; l’antiphilosophie lacanienne cible la version abstraite, celle qui a transformé la pensée en raison, dieu en la naturalité et le sujet en moi, qui éprouve de ce fait de considérables difficultés, et ne comprend plus quoi que ce soit ; son « bonheur » tarde à venir, tandis que le sujet opérait une tout autre élaboration).

À vrai dire tous les désirs sont quelconques par rapport à la structure, et ce parce que tout est quelconque pour l’arc structurel de conscience ; il n’a aucune correspondance avec rien qui soit. Il est à lui-même la dimension, puisqu’il est un rapport ; dont l’être n’est pas un être, puisque c’est un rapport, par quoi on en déduit que ce rapport est constitutif, ontologiquement, et non seulement en lui-même mais parce qu’un présent il y a ; l’articulation dans l’articulé fondamental.

Dimension qui de cette manière intègre l’interruption ; interruption du monde par dieu, du donné par la pensée du donné, du vivant par l’autre-corps ; elle est constitutivement de, par et pour l’interruption (il n’y a pas de reste, sinon tel le corps). Comme nous nous vivons sous le régime du moi, de la personnalisation, du repli sur le concret, on ne perçoit absolument aucune vision d’ensemble ; évidemment se « replier sur le concret » est en partie paradoxal ; parce que ce faisant on élabore, invente, décuple le concret et que ça n’est plus un repli, mais une invention, comme dit ; ce qui donne ce monde hyper construit en tous sens (la révolution c’est la possibilité historique qu’il y eut de conférer à chacun la capacité d’organiser et d’inventer son monde ; de tout ce qui n’est pas autorisé est interdit à tout ce qui n’est pas interdit est autorisé).

L’autre jeu, le grand jeu, celui dont la petite tactique du moi, de la raison raisonnable et du concret vécu, est issue, le grand jeu c’est donc celui initié comme dimension ; dieu, la pensée, le sujet. Et comme le moi est très mal à l’aise dans son vécu, les trois se continuent comme altérité ; destruction non pas de la pensée, de dieu et du sujet mais du moi, de la raison, de l’humanisme et de la naturalité. La naturalité est rendue à non plus cette nature calme et sereine, accueillant l’humanité, mais telle quelle : brutale, autre, inerte, morbide, déconstruite, en désintégration, et surtout inhumaine, réclamant éventuellement que nous soyons surhumains

(surhumanité dont la racine est le christique comme sur-divin, le dieu en plus, en plus de tout dieu, mais on voit bien alors que le christique peut faire communauté, communauté non pas immédiate dans un monde cyclique, mais intégrant ce monde cyclique introduisant l’historicité ; communauté mais « en esprit », communauté coordonnée et non pas ordonnée ; la source de l’ordre n’est pas le monde immédiat perçu par le groupe, mais l’accord de chacun par conversion ; si on n’intègre pas ses repères faciles mais décisifs on n’y comprend rien ; on croit que le christique est une sorte d’illusion ; pas du tout, c’est d’une difficulté et articulation formidables ; pas du tout spontanés et immédiats mais seconds, au sens de réfléchis, et relevant de la re-anthropologisation méditerranéenne).

L’occidentalisation a élaboré le non-désir, si l’on veut ; ce qu’il faut remplacer par sa formule exacte ; que ça n’est pas le désir mais la volonté, aussi bien cartésienne que nietzschéenne, c’est la Même (puisqu’ils observent là sous leurs yeux la Même Structure) et donc c’est l’intentionnalité ; que chaque arc ne tient (son monde, son moi, ses images, les autres, la perception, etc) que dans le mouvement ; c’est le mouvement, pur et surtout brut (parce qu’il sort tout nu et très cru de la cervelle et pour la première fois voit le jour même, la mer allée avec le soleil, et il voit toujours le jour même avec le même étonnement, éberlué d’exister) ; mouvement de l’arc dans le mouvement du présent, ce qui ne manque pas de nous jeter dans l’extase ou l’expectative ; c’est le mouvement qui caractérise l’acte d’occidentalisation qui consiste à extraire puis élaborer et architecturer la structure de conscience, la structure de prendre conscience et qui ne laisse jamais en paix quelque système ou idée ou esthétique ou politique que ce soit.

Que ce soit le mouvement qui soit pensé, se voit de ce que la pensée, dieu, le sujet, l’altérité (de la volonté de N, de l’Etre de H, et des analytiques sartriennes et lacaniennes) sont des mouvements ; s’introduisant en ces retours d’expérience on s’introduit dans la dimension ; et donc l’expérience en question est cela même qui n’apparait pas dans le monde, l’expérience de la structure comme telle. L’occidentalisation est à cette fin ; pour prendre au sérieux que décalage il y a et que cette distance est ontologique (concernant le réel tel quel) ; de même que toutes les civilisations, mais l’occidentalisation se définit de pénétrer l’articulation, la distance même (raison pour laquelle l’occidentalisation est infiniment plus grande que « l’occident ») ; ce qui donc ne consiste nullement en une idée ou un contenu qui entrerait en concurrence avec les autres ; mais dans la forme dégagée et stricte de l’arc réel d’une structure-conscience indépendante de tout contenu ; raison pour laquelle on a dû inventer, découvrir cette structure comme intentionnalité et il suffît alors de Sartre pour purger l’intentionnalité de tout « quelque chose » et du même coup de tout l’universel ; non au sens où ce serait, cette structure, moindre que l’universel mais au contraire, inversement, plus que l’universel ; soit donc la cohérence antérieure à cette cohérence maniée par l’universel ; l’universel sort de quelque part (il n’existe pas dans le ciel éternel des lois ou des maths ou de la raison), et ce lieu capable d’inventer, découvrir l’universel se nomme structure formelle de conscience.

C’est bien pour cela que la dite structure n’appartenant à aucun contenu, mais les produisant tous (y compris les esthétiques, éthiques, politiques, idéels, cultures humaines et acculturation restreinte ou généralisée, par la révolution par ex, par le récit et la poétique, etc, mais aussi en et par la personnalisation, qui atteint tout moi, tout être humain en forme de moi, cad tout le monde…), cette structure telle quelle est née de et dans l’occidentalisation, comme processus et procédé, et use de dieu, de la pensée, du sujet (des esthétiques, éthiques, etc) afin de s’imposer comme forme de structure dans le réel et en tant que forme révolutionnaire de l’historicité.

Nue, sans rien, pure tension qui sort de chaque cervelle via et par chaque corps, un par un, absolument séparé de tout et de tous et ayant à se vouloir à neuf non plus dans une organisation « organiciste » mais via une coordination et donc réfléchie dans et par le registre de la séparation, division intégrale de tout ; la division est ainsi depuis la méditerranée le résultat de la sortie des mondes immédiats, cycliques et ritualisés, sortie à partir de laquelle la distance, le décalage sont activés ; ce qui est un challenge, pour ainsi dire, un défi, et le passage (ce en quoi on va échouer, en tant qu’espèce, en tant que race) ; réguler la division de tout et de tous non plus dans une immédiateté mais dans une coordination ; ce que voulut instaurer le christique ; que chacun rendu un et séparé par le christ soit réunit avec tous les autres uns, et ce dans la communauté « en esprit » ; « en esprit » ne signifie pas une sphère éthérée mais la coordination voulue, assumée, assurée d’elle-même, réfléchie en un mot. Ce à quoi voulût amener la révolution des égaux.

Puisque rien n’est comparable à l’intuitionnelle structure qui se Voit instantanément elle-même sans pouvoir, en quelque manière que ce soit, se Dire. Mais elle se voit, et c’est bien en cela que réside la certitude, qui se moque du défilement de systèmes ; elle les épuisera tous. Elle est, comme de juste, hors et en plus et en-dehors du langage (et de la représentation et des mondes humains et des groupes et des systèmes) ; puisqu’il s’agit d’extraire la structure, de l’élaborer, découvrir et créer (à la fois, puisqu’elle est la possibilité même, qui ex-siste antérieurement aux réalités) et d’architecturer cette élaboration. Aussi elle s’en prend immédiatement au Monde mais le suppose et le transforme en monde-créé, par dieu – et s’étend sur le Donné-là lequel n’apparait que pensé et grec –  et envahit le Corps qui recèle le sujet louvoyant au-dedans et au-dehors du corps. Monde donné et corps sont ce sur quoi tombe la structure lorsqu’elle sort, nue et sans rien, arc de pure brutalité ontologique infiniment subtil, et reçu de plein fouet par le moi dépourvu de groupe et de monde, de tout contenu qui l’emmitouflait, et qu’elle jette, cette structure,  un regard au-dehors, par-dessus sa propre épaule ; elle va s’en prendre à toute la détermination et ce instantanément ; instantanément elle Sait sans connaitre quoi que ce soit, elle Sait du savoir interne à la forme structurelle qu’elle ex-siste, et va tenter mille interprétations qui à chaque fois remueront ciel et terre, en tous sens, puisqu’elle est au-delà, en-deçà, antérieurement à tout corps, tout monde, et hors du sens et créeront toutes les révolutions dans tous les ordres possibles.

Les affects vivants

Remarquons ceci que si il y eut bien une élaboration extrêmement concrète, ce fut celle des affects, des affects du corps ; puisque l’arc de structure est installé, historiquement, dans le donné le plus concret, au cœur des mois, au bord des corps, ce qui apparait lentement et définitivement dans l’historicité ce sont toutes ces modulations, tel l’amour inventé par la chevalerie et le roman et la poésie, comme intervention (et interruption) du donné et du corps entre deux individualités autres l’une pour l’autre, ou tel le spleen ou l’étrangeté et le surdivin et l’au-delà du monde ici même dans le monde transfiguré de son propre élan ; jusqu’aux affects d’angoisse, d’existentiels à psychiques et de désirs, de perversions et d’imaginations dans les créations de mondes individualisés ; tous les affects du corps d’un sujet vivant, du corps vivant, non seulement se décuplent mais s’inventent et se créent, et non seulement les affects mais toutes les perceptions, rendues au monde esthétiquement et poétiquement, creusant non plus seulement l’apparence universelle mais creusant à même le perceptif, dans le détail du donné et dans la précision des vies vécues bien plus loin et  ; pareillement l’amour tel qu’éprouvé par les mois de ce temps-çi n’est plus l’amour idéalisé et pour ainsi dire universel d’autrefois ; ce que l’on nomme tel ne se ressemble pas, et on ignore ce que l’on signifie par là (et que toute la représentation culturelle tend à simplifier et à rabattre sur la sorte d’imagerie universelle) tout s’est intensément créé complexe et autre (la psychanalyse même ou histoire de la sexualité mais aussi les mille expérimentations du « désir » poursuivis à vif tout au long depuis le 18éme ; il est évident que les mois vivent un Enfer). De même qu’instancié dans et par chacun des mois cet arc intégralement acharné sur son propre corps ne cesse de s’inventer des détournements psychiques de sa propre vie et du caractère vivant de ce corps, des paravents, des labyrinthes, des cheminements psychiques et psychologiques et relationnels ; amour et détestation paraissent des simplifications, peu à peu des approximations,  d’un ensemble d’affects plus étendu ; déploiement extensif de l’intensité. L’intensité du sujet, de christique, puis cartésien, a explosé depuis l’instanciation de ce sujet dans le réel historique ; ce que commence de signifier le romantisme ; tout cela n’est absolument pas du tout évident ; on avance alors dans les affects incompréhensibles des sujets-corps immergés dans ce monde là.

Ceci serait incompréhensible si l’arc de structure n’était précisément un Corps.  

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le Réel, le désir - 1

4 Novembre 2017, 10:34am

Publié par pascal doyelle

 

Exister s’entend tel un fait ; le présent existe, et l’être est l’ensemble des effets du présent, de l’exister, tel qu’il a déroulé l’ensemble des déterminations. Et ce jusqu’à aboutir à un être-qui-se-sait (que l’on sache et telle que l’expérience nous en est donnée) ; l’être qui-se-sait il ne faut nullement l’entendre comme un « mystérieux contenu » mais comme une forme vide, vide mais forme ; ce qui se sait c’est le rapport avec lui-même. Une chose est cela qu’elle est, mais ce rapport qui est son propre rapport, il est ce rapport sous la forme de l’exister (sinon il ne serait pas un « rapport » précisément) ; et si notre être est rapport il ne revient pas au Même, il est en et par l’Autre, selon et dans, immergé dans l’Altérité, la plus brute de brute, dans et par l’altérité (c’est pour cela qu’il existe vers le réel, lequel se définit comme ; ce qui est Autre, dont on n’a aucun contrôle, ni intentionnalisation, que l’on doit créer sur et par ce réel même).

Et ce mouvement lui permet de faire défiler les déterminations, de signifier autant qu’il le veut ; il est le rapport qui crée dans son mouvement les rapports, du langage par ex (les mots sont des signes, des relations ou l’universalisation, la raison, durcissement du langage, des relations bien plus resserrées ; tout ce sable s’écoule dans la structure d’attention, de conscience). « Conscience » est l’acquisition en cette « chose » qui est devenue le rapport qu’elle ex-siste, constamment, qui n’est donc plus une chose ni un être déterminé, et rapport qui étant le rapport lui-même se situe à la surface, toujours déjà exposé vers l’autre (de même que le splittage totale et radical, à la racine, que signifie le présent qui est ce par quoi est exposée une réalité, sinon de réalité il n’y aurait pas) ; rapport qui se situe dans le mouvement à la surface du réel tel quel, réel qui fut dénommé ; dieu, l’être et la pensée, le sujet (christique puis cartésien) et l’étendue, l’altérité ontologique (la Volonté et l’Etre) et l’exigence (Sartre et Lacan). Toujours cette réflexion, réflexivité, retour sur notre « être » s’introduisant plus avant dans, au-dedans, au cœur même de l‘articulation conscience/exister. Ne définissant pas cet être comme une chose, mais comme un mouvement et élaborant et architecturant non un « être » mais un ex-sister. L’occidentalisation est la description-création du mouvement qui est mouvement vers le réel.

Dieu, la pensée, le sujet, l’altérité constituent le rapport puisque dieu, la pensée, le sujet et l’altérité sont Autres et exigence ; étant mouvement l’acte de conscience est ce qui est autre que soi ; coupé, séparé, divisé, toujours sans cesse porté par l’altérité, cad le présent (c’est dans une poche imaginaire à la surface du réel, ou de son corps, que l’on confère l’être, imaginé, à un mot, une image, un bonheur, autrui, ou dans un monde humain bouclé sur son monde propre ou dans une identité, une coïncidence tels la race, le nationalisme délirant, le moi en soi).

On tient ici le présent pour le Bord du monde, du donné et du corps. Le monde est l’ensemble des réalités, le donné est l’horizon de tous les horizons et le corps est la délimitation absolument précise d’un être en rapport. En rapport ce qui signifie distancié. Qu’il y ait distance signifie qu’il n’est de réalité possible que dans et par la distance soutenue (sinon on Est, et ne se pose pas de question) ; autrement dit il n’existe pas d’unité des réalités, mais il est une unité formelle, toute vide et autre antérieure qui produit des réalités, des êtres, des rapports qui sont ces arcs de conscience ; ce serait supposer une méga réalité dont on ne voit pas où la situer, ni dans des lois, ni dans un logos ou une pensée, ni en une « âme », une identité ; votre « moi » ce sont l’ensemble des décisions et orientations que vous avez prises durant le laps de temps nommé existence ;

ce parcours forme un dessin, ce dessin est votre âme ou ce qui y ressemble le plus, pour ainsi dire, mais remarquons ; l’ensemble des décisions, des intentionnalisations, plus ou moins intenses et dans leur intensité et extensivité et distinctivité mêmes,  prises y compris les regards et possibilités internes de toute l’exigence et de toute l’éthique du mouvement et du regard, on y reviendra ; l’ensemble des décisions virtuelles, potentielles et effectives ; cela même que recherchait Sartre… et Lacan, et qu’idéalisait Nietzsche, la décision non temporelle de « soi », et Heidegger dans une moindre mesure. Pensée, raison, tout cela ce sont des moyens ; pour ce qui est du divin c’est une tout autre affaire parce que dieu, si il existe, est une intention … on ne peut pas lui appliquer l’être, il est ou en serait alors le sur-existant, ce dont on ne sait absolument rien puisque nous obtenons le présent comme limite de cette réalité et de ce réel tel que constaté, ce qui est totalement kantien, de même qu’est hégélienne la reconduction de toutes les intentionnalisations dans la méta intentionnalité recouvrante, ce qui veut dire récupérant toutes les phénoménologies, les activismes qui furent.

On l’a dit déjà, on ne peut que constater qu’effectivement il existe un décalage au moins, celui de l’arc de conscience qui est autre que tout, mais que de plus il est un décalage interne à la réalité, et ce décalage est le présent, qui s’impose comme forme de toutes les réalités, antériorité formelle unique de tout.

S’il est une ontologie c’est donc celle de l’acte d’exister, ou plus exactement de l’exister comme acte. Si l’on préfère comme activisme. Tout se meut, en bref. Il n’est aucun point assuré ni stable puisque tout est pris dans le présent et tout est pris dans le présent parce que le présent est originellement cela même et cela seul qui existe.

Il apparait ainsi que l’exister n’est pas l’existence ; on nommait existence le fait d’être là, dans ce qu’il fallait bien se résoudre à désigner comme « particulier », immédiat, etc, a contrario de l’universel ou énonçable ; l’existence n’ »tait atteinte que par dieu seul, nous nous contentions de l’universalisaiton, l’intellect agent, passif, actif parfois, etc. On ne peut énoncer que des rapports (entre les mots, les signes ou entre les mots et les choses), mais jamais aucune chose ne « rentre » dans un mot ; les lois sont elles-mêmes des rapports et les mathématiques pareillement. Remarquons ceci ; que cela suppose, au fond, que les choses elles-mêmes sont des rapports, qui se font et se défont, mais qui cependant tiennent là où elles sont ; à savoir qu’elles occupent une par une un moment espace-temps ; deux feuilles sont distinctes l’une de l’autre non seulement parce que le dessin de leur bord est différent mais parce que leur bord est posé à un autre point du réel ; ou si l’on préfère ; on peut mesurer autant que l’on voudra un espace ou une durée, on n’en finira jamais ; parce que espace et temps sont élaborés sur le réel, cad sur l’exister. L’exister, le présent, la distance étant la forme de toute réalité, aucune réalité ne peut les mesurer tels qu’en eux-mêmes (ce qui ne signifie pas que l’on n’atteindra rien, on atteindra évidemment quantité de rapports, mais que l’on n’atteindra pas le rapport lui-même, non par manque mais parce que l’on est, on ex-siste ce rapport). L’exister est ce qui fuit par-dessous, la durée par ex, et indéfiniment, puisqu’il n’est pas de la détermination. On y reviendra aussi.

Remarquons donc et insistons, que de n’atteindre pas le rapport (d’exister) ne veut pas dire que l’on en soit écarté … parce que ce rapport on l’est. On l’existe. Et c’est poser là de manière invincible l’horizon. Nous sommes dans l’horizon ou il vaut mieux dire ; nous sommes l’horizon lui-même, au sens où l’horizon étant le bouclage général non fermé, puisqu’il existe le présent, nous sommes des boucles individuées sur cette surface en bouclage continuelle.

Non au sens subjectif mais au sens hyper objectif ; au sens où si le réel est la surface, nous sommes des boucles sur cette surfaces, des boucles non fermées ; sinon nous serions des choses, qui sont le rapport qu’elles sont, et non pas qui possèdent le rapport qu’elles existent, ad dont le rapport n’a pour contenu que lui-même et comme ce « lui-même » est un rapport notre être est toujours déjà écartelé dans et par le réel, la castration comme on dit, la privation d’un morceau du réel, cad du réel tout court, puisque le réel ne se compose pas et ne se divise pas ; un arc de conscience se signifie et il se signifie comme étant ce-corps, le produisant comme autre-surface, torturant donc son corps physiologique-donné ; même si nous rêvons un rêve subjectif, on ne rêvera pas n’importe quoi ; il faut considérer ce rêve comme une boucle sur l’horizon antécédent, qui est le conscient par ex, et ce conscient dans son horizon propre, qui est l’inconscient, puisque c’est un système interne, mais aussi  le monde humain à telle ou telle époque, etc. Ce qui identifie ceci ; sitôt que l’on a posé le pied dans le réel on atteint déjà immédiatement tout le réel, exposé au réel, à l’altérité comme constitutive. Ce que l’on conçoit ou ressent découpé (par ex en tant que vivant, simplement, dont la peau l’isole du milieu) c’est un bouclage sur l’horizon existant totalement.

Et cela, pour couper court à toute mégalo-globalité, ne prive absolument que séparation et distanciation il y a ; tout vivant est séparé de son milieu effectivement et d’autant plus tout arc de conscience, qui est son propre rapport sous la forme de l’avoir,  crée son propre horizon interne (sur lequel il découpe son moi, son conscient, son inconscient, son corps etc). Qu’il y ait un horizon ne veut pas dire qu’il se réunisse de quelque manière que ce soit ; c’est parce qu’il y a un horizon (formel et distinctif) qu’il existe des tas d’horizons, des quantités astronomiques de réalités et d’êtres, distincts, tous absolument et profondément, cad effectivement distincts et autres ; l’altérité est ce processus qui rend-autre, parce que c’est à ce prix qu’une réalité il y a (si elle n’était pas nous ne serions pas là ; si on existe, on existe distinctement et séparément, de fait et donc trempé dans la brutalité insensée du réel). L’altérité n’est pas quelque formule qui arrive à la réalité, l’altérité est cela même qui constitue une réalité, sans que jamais celle-ci puisse prendre le pas sur l’altérité ; d’où sa brutalité sans fond.

Le réel disperse et dans cette dispersion il y a des réalités – et dans ces réalités des êtres « vivants » ou qui y ressemble, et quelques-uns de ces vivants opèrent un retour sur eux-mêmes, et ont rapport à « soi », en lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même, comme on ne peut pas « être » un rapport on l’ex-siste (et non telle ou telle identité, l’arc, la structure-conscience est un pur et brut rapport) et ce rapport ne peut se percevoir qu’en tant que corps, animal, selon l’autre-surface du corps ; selon les deux versions ; la version culturelle, établissement d’un monde parlé partagé et perçu et échangé et selon la version d’acculturation généralisée dont on a reconnu qu’elle nait autour de la méditerranée, produisant une ré-anthropologisation supra-culturelle pour ainsi dire, une ac-culturation, basée sur le monde donné (grec) et le corps (christique) ; nous n’existons plus dans une culture humaine depuis bien longtemps ; nous existons dans une autre aperception généralisée, méta culturelle si l’on veut, réflexive et non pas méga-culturelle (qui ferait l’impasse sur la division en une fusion d’on ne sait quoi).   

Remarquons ceci, pour l’exemple ; il est vrai que le conscient « s’oppose » à l’inconscient, mais pas l’arc de conscience ; qui n’est pas du tout le conscient, qui n’est pas affecté à un moi, qui est antérieur, ontologiquement, au sens où il se crée constamment d’une cervelle vers le donné-là du monde et re-tour ; crée en re-tour un moi, qui n’est jamais au-dessus de la structure, et la recouvre ; de ce point de vue l’arc de conscience est la perception accélérée, comme on a vu déjà, qui mène durement la vie à un « corps vivant » qui est fait pour percevoir son milieu mais non pas pour soutenir un tel re-tour, un tel rapport. La surface du corps vivant (séparé de son milieu) est ce qui reçoit très durement la division de l’hyper accélération que le rapport de conscience applique sur ce corps ; créant une autre-surface en retour du monde sur ce corps. Un Corps Imaginaire. Un Corps d’autre perception.

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