Mécanisme, méta machinerie, le corps réel
Lorsque l’on est sorti des mondes particuliers, nous nous sommes retrouvés séparés délaissés, abandonnés, mais notre être réel est cette séparation ; aucun monde humain ne peut plus réparer cet état, qui en vérité n’est pas un état, de choses ou autre, mais est une dynamique ; la question fut donc, immédiatement ou instantanément comme c’est dit, de non pas combler le gouffre ouvert (puisque ce gouffre est le réel même), de non pas combler le manque (parce que ce n’est pas un manque), mais de goupiller des machines qui prennent en charge le mécanisme (qui est intégralement, de fait, une division, il n’est pas quelque chose d’une part, de divisé d’autre part ; son être est la division elle-même, cad une structure, une forme, et donc parfaite, puisque non composée ; avoir-conscience-de est une forme, un rapport-à, un rapport-à en plus de tous les mondes, tous les corps).
Et qui prennent en charge le mécanisme sans le pervertir, l’annuler, le confondre avec tel ou tel contenu du mécanisme ; ce sont les méta-machines ; qui se chargent, portent et augmentent, le mécanisme en lui laissant son plus total jeu possible. Si je dis que dieu est Zeus ou si je dis que dieu est le dieu mono ça n’est absolument pas la même charge, intentionnelle ; Zeus engage déjà en quantité de distinctions, de déterminations ; tandis que dieu est si difficilement discernable qu’il ouvre la forme même. Si je dis que la pensée n’est pas la raison, c’est que la pensée bute instamment sur la limite et qu’elle est ou devient par et dans cette limite reculée indéfiniment ; elle se situe déjà à l’extrémité, qui posera plus tard, par devers, la raison (la raison est seconde, installée dans la pensée, chronologiquement, il faut tout l’orchestration de la pensée depuis 20 siècles pour que soit sup-poser la « raison » ; la pensée est hyper objectivité (notre-être/dans l’être, conçu comme une articulation, ontologique), la raison est objectivité (qui suppose le sujet, à tout le moins, cad le sujet cartésien mais évidé, et évité, le sujet absenté sans que soient posées les questions ontologiques).
La méta machinerie est « cela qui tient compte de la division », même si la plupart du temps on tente de recoudre la séparation, et alors si la pensée est suffisante cette suture est elle-même hyper active et crée d’encore plus énormes séparations ; une fois engagé dans le mécanisme réel, de l’arc de conscience vide et sans rien, pure forme hyper active qui sur-intentionnalise par delà groupe, langage, mondes, contenus, corps, au point que le mouvement s’éprend absolument cad formellement de lui-même.
Et ce sans admettre du tout les raccourcis ; on ne peut pas élaborer la déchirure en imaginant une union au divin, à la nation ou au peuple, à un idéal de soi, etc ; il faut élaborer la déchirure même, son archi-tecture. Parce que le mécanisme, absolument séparé, est formel ; ce qui veut dire est une technologie, inventé par la « nature », le donné, et en vérité créée par le présent (le présent étant, de fait et physiquement, le Bord du monde, et autant du corps, du vécu, du moi), et que donc seules les technologies adéquates, extrêmement pointues au fond, permettent d’accéder d’abord et ensuite d’élaborer le tissage structurel (en jouant de toutes les occurrences dites ontologiques ou anciennement métaphysiques, lorsque la pensée, et non le sujet, constituait l’amplification de la séparation, créatrice de ses rapports élaborés que sont les Idées, les systèmes, l’être, le Un faisant fonction d’accélérateurs absolus, formels de la réalité, puisqu’effectivement on perçoit plus et autrement via la pensée que via le langage et le commun et l’immédiat, et que l'on percevra de manière encore plus incarnée et corporelle après l'advenue du sujet, du dispositif antérieur à la pensée, de l'ontos).
Les élaborations de ce mécanisme, de cette technologie réelle (puisqu’affectée par cette structure absolument hyper active, qui n’existe que dans le mouvement, dans le rapport au donné-là, le monde, et au « là » du donné, l’acte d’être, ce qui se nomme acte d’exister ; de la réalité et du réel en somme), créent des méta machines qui tentent au maximum de retenir l'acte, l'arc, la séparation, de s'en charger au sens plein, comme d'un possible électrique, dans les systèmes extensifs (grecs) et le système intensif (le christique), systèmes intentionnalisateurs, de retenir, d’accéder à toute la potentialité de cet être spécifique qui ne passe pas dans le monde, le donné, le vécu, le corps ; puisque depuis la séparation nous existons sur le Bord (du monde). D'explorer le Bord dé-couvert par la séparation.
C’est ainsi l’architecture de cet arc, architecture qui se dessine au fur et à mesure de l'examen analytique de, sur et par sa propre activité, et qui se dessine au fur et à mesure des élaborations, des avancées formelles, ontologiques, dans la réalité et par le réel et qui se manifeste, s’expose, se montre comme se montre le Un plotinien ou l’arc cartésien ou la structure analytique lacanienne. Selon des mises en forme technologiques, complexes, mises en forme de votre conscience.
C’est par l’accès de votre conscience aux expérimentations rendues par les autres, les explorateurs de l’archi-tecture, et donc par l’élongation de votre corps, de sa perception en son être ici-même situé, dans l’acte, l’activation, l’activisme du présent et de la nouvelle surface du corps, que vous actualisez votre conscience ; de sorte que esthétiques, poétiques, éthiques, politiques, idéels, toute acculturation (fondée sur la séparation) renvoient à l’arc que vous formez quant au réel.
Et cet arc est si instantanément le vôtre, en tant que moi, et ceci puisque le moi est la personnalisation qui suit l'humanisation, qu’il faut requérir à Sartre ou Lacan pour saisir que cet arc est incrusté dans, par, sur votre corps, le corps-spécial.
En sorte que depuis la séparation il se poursuit, très exactement et très hyper-objectivement, l’expérimentation du donné « là » et dans le donné là ; parce que le Bord est celui de ce monde, pas d’un autre, de ce corps, pas d’un corps rêvé, quoi que … puisque les images recherchent le miroir, qui n’apparait pas dans les images et qui en vérité n’apparait ni ne peut apparaitre en quoi que ce soit ; mais il est des images qui remontent vers, par le miroir, d’orientations ou de désorientations y compris (puisque nous ne sommes plus selon le monde, ni sa bonne régulation, qui est pourtant profitable, très nettement, mais parfois le désorienté est l’exister qui creuse l’être, l’arc qui dévore les contenus).
Les devenirs autour de la structure depuis la séparation, depuis la méditerranée, la séparation qui ne cherche plus seulement la réunion mais a décidé absolument de creuser, ce qui veut dire de vouloir ici et maintenant, d’actualiser toute la séparation (le christ qui meurt ici bas est, littéralement, cette séparation absolue), les devenirs activent la structure qui donc éprouve autant qu’il lui est possible, requérant toujours plus de son investissement individué, l’individué est l’ hyper-objectif, à cette fin d’explorer les entrelacs du présent (de ce présent qui origine toutes les réalités, toute la réalité, et qui est l’articulation qu’est le réel même) ; de tout ce qui peut, ici même, être convoqué, invoqué, supposé, accéder.
Ce qu’il faut donc développer c’est la capacité d’actualisation, de rassemblement de tout ce que l’on atteint, sur le Bord du monde via les méta machines et comprendre que la vérité, la réalité, le réel, la conscience ne se situent pas dans un contenu, mais que toutes les méta machines servent à activer cet arc de conscience que l’on est, que l’on existe. Qu’une œuvre par exemple existe en tant qu’architecturant votre conscience, votre perception, votre autre-corps, celui qui se rend apte à percevoir, à accéder à la paroi du présent. Au surgissement des choses et des êtres, puisque le présent n'est pas le résultat pauvre et fade, mais l'origine, la source, le surgissement, la machine originelle.
C’est pour cette raison qu’une œuvre, esthétique, poétique (etc) prend le corps, passe par le mouvement du corps ; et on voit par ceci que l’autre-corps n’est pas une surface plane mais l’ensemble des torsions, des difficultés, des douleurs, des impossibilités de toute réalisation de l’humanisation (sous l’horizon de l’universalisation, et de la révolution) et de la personnalisation (sous la possibilité de l’individuation, dont les diverses occultations, maladies prolixes du moi, qui invente en veux-tu en voila des souffrances), et origine de la pensée, du sujet, du christique, de l'altérité (les ontologies de Nietzsche et Heidegger, les analytiques de Sartre et Lacan) ; en bref de l'Exigence époustouflante qu'impose la séparation.
C’est que la création d’un corps-autre est évidemment excessivement douloureuse et au sens également d’incompréhension éberluée, douloureuse pour un corps naturel.