L'architecture du sujet et de l'universel
L’être du sujet, lequel est inexistant, et ne peut exister en un monde, quel qu’il soit, dessine un autre plan lequel nous est si structurel que c’est par ce plan autre que tout, ce que nous vivons, jugeons, percevons, imaginons, sauf que n’étant pas du monde, et ne possédant rien, notre être use de tout ce qu’il rencontre pour manifester son existence.
Notre être est sans visage, et ne désire que de se figurer. Il y parvient. Aussi tout est-il accompli, constamment. De ce point de vue là. Qui ne réclame pas une « perfection » selon l’imagination du moi, une perfection « parfaite ». Mais est la réelle perfection en tant que structurelle, une perfection ample et incertaine (ce qui est requis pour survivre).
Sans visage, il produit instantanément une dimension ; il réalise des structures. Des structures dans le monde. L’universel, l’esthétique, la science, l’ordonnance politique, la personnalisation (dont le désir amoureux). Existent à peine. Ils survivent peu.
Hors ces émergences, non pas tout retombe dans le monde, mais s‘appesantissent dans le monde, s’y installent en telle ou telle inertie, se soutiennent de tel aspect, tel énoncé, telle nécessité ou s’imaginent de telle contingence. Mais ça ne signifie plus ou ça signifie moins ou de loin en loin.
La dimension de notre être n’existe donc qu’à peine et elle se signale ici et là, seulement, d’un bâti de structure(s) ou d’une structure. On peut n’en être pas ému. Et prendre l’ombre pour l’être. L’idée était elle-même ce qui dimensionnait les choses (qui sans quoi glissent si évidemment dans l’inconsistance).
Alors même que l’idée est absente. Toujours, c’est son être d’être lien entre les choses, mais lien qui conquît son unité, sa part d’être spécifique. L’idée, l’universel, la structure sont tout ce qui nous pousse à être, et ce comme nous le vivons ; c’est-à-dire « évidemment ». Dans l’évidence. Mais cependant prenant les effets pour des causes, les choses pour les idées, et ce genre de manière ; puisque pour nous n’existent que les objets de désir, les imaginations emplies, les solidités et concrétions diverses, et non pas l’architecture, le structurel (dont on n’a pas de traces sinon dans les choses mêmes).
Si le structurel s’évoque lui-même tel quel, il est vide. Il n’est rien. C’est si l’on veut la pure et simple destruction de toutes choses. En ceci il tient uniquement d’un monde (sauf que peu importe lequel). Qu’il élèvera dans la structure ; et pour nous la structure (qui reçut quantité d’élaborations, puisque de toute manière en elle-même, elle n’Est pas) est implantée comme étant l’universel, lequel s’est doublé d’un sujet.
Qu’il se soit doublé d’un sujet revient à dire que le sujet est le seul universel qui soit ; c’est en tant qu’il met en rapport les choses entre elles ou les choses dans des signes ou les signes entre eux ou ses intentions entre elles, que dans l’horizon (d’un sujet) que l’on se dégage du donné immédiat et qu’il existe un résultat de cette opération, solide, ayant en soi une unité, et qui se nomme telle Idée (l’idée de Chien inventorie de fait tous les chiens, le Chien n’existe pas, mais l’idée de chien subsume tous les chiens).
Il n’est donc pas de résolution de l’universel comme résultat (il n’existe aucune idée des idées, même si il existe une hiérarchisation des idées presque exhaustive à quoi l’on s’est consacré en tenant l’idée comme seule réelle ; jusqu’à Descartes qui bascule tout dans l’horizon du « qui pense »).
Mais au lieu de déprendre l’universel de son absolutisation, c’est l’inverse ; le sujet s’élève à bien plus et tout autre chose que l’individuel (ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas de lien interne et absolument précis avec l’individué). Autrement dit le sujet est l’universel effectivement réel. Tout résultat universel (idées, règles, mathématiques, droit, concept, œuvre esthétique, intention politique définie, etc) ne tient que d’un sujet ; alors même que de toute apparence le sujet disparait dans ces/ses résultats…
De sorte que comme l’on sait, je ne peux pas contre que deux et deux fassent quatre ; il semblerait que cela s’oppose absolument à ce que « je » sois l’auteur de cette vérité ; alors qu’en fait il faut prendre le résultat ou l’opération comme située sur le même plan que celui du sujet ; c’est que l’être du sujet est égal à l’être tout court.
Que par conséquent il n’est pas d’autre plan que le sujet et deux et deux font quatre. Le sujet ne s’astreint pas (bien qu’il puisse décider de le refuser ou de n’en pas tenir compte), mais est de plain pied comme résultat universel.