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instants philosophie

Husserl, Heidegger, Sartre

25 Mai 2010, 21:28pm

Publié par zwardoz

La réalité vécue consiste à se fonder dans des contenus ; mais ces contenus ne se donnent pas comme « contenus », ils sont « là » ; ils sont si évidement désirables qu’ils forment le monde lui-même et ce monde si apparent n’est pas dut tout remis en question, mais uniquement immédiat.

La faculté intentionnelle procède inversement ; elle met en suspension le monde et considère que tout le perçu, vécu, connu, désiré, imaginé, etc, sont des contenus dont l’intentionnalité est la forme.

De deux choses l’une ; soit on considère que ces contenus sont reliés selon un sens, soit ils sont empruntés ; empruntés du monde lui-même, de nos activités et de nos perceptions.

Ensuite soit cet emprunt est relatif à un être si spécifique (l’intentionnel pur) qui contient lui-même son propre programme ; soit cet intentionnel est seulement fonctionnel et ne porte rien.

Enfin soit cet intentionnel est son propre programme, soit il se définit comme structure immergé dans un monde ; mais qu’il soit son propre programme risquerait de le réduire à une « essence » serait-elle de structure. Or il est strictement sans bagage ; c’est ce qu’il produit à partir d’un monde donné qui le pousse à élaborer ; non seulement alors il débroussaille le monde, mais fondamentalement il le produit ; sous une autre forme. Essentiellement en tant qu’universalité ; il n’est pas de vérité antérieurement à l’intention et celle-ci ne contient rien en elle-même. Le principe phénoménologique d’une série de vérités incluses dans l’intentionnalité-même explore sans doute les contenus, mais ces contenus ne renverront jamais qu’au monde lui-même.

Pour cette raison la position heideggérienne puis sartrienne se confrontent à cet idéalisme ; Heidegger en supposant un sens plus profond de la présence spécifique de l’intentionnel dans un monde ; et comme on est depuis Husserl hors des contenus, le sol sur lequel se déploie cet intentionnel porterait en lui-même une vérité dont tous les contenus mais aussi toutes les intentionnalités seraient issus.

Sartre vide intégralement l’intentionnel ; il n’est rien dans l’intentionnel ; et celui-ci se précise du jeu qu’il matérialise dans le monde ; jeu peut-être général, mais surtout constamment situé (puisqu’il n’est rien que dans l’intentionnel on puisse présupposer du sens global de son activisme).

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La parole, l'universel, l'intentionnel et la démocratie

18 Mai 2010, 21:28pm

Publié par zwardoz

D’une part la parole qui n’est que transmission ; indépendamment de toute vérité ; et qui ne tient sa réalité que du partage et de la communauté. Ce qui se dit est «ce qui est », et cela doit être connu de quiconque puisque le système-langage ne fonctionne que s'il se situe lui-même (et donc est situé par chacun).

D’autre part l’universel qui sépare et forme des systèmes cohérents ; du droit aux sciences. En passant par les esthétiques qui formulent, parmi les signes, des cohérences intentionnelles idéalement complètes mais qui dans le fait continuent la séparation de tout et de tous.

S’y ajoute la parole dite individuelle ; même dans les sociétés humaines séparées (depuis l’écriture spécifiquement), chacun utilise la parole. De cela chacun forme un cercle, par lequel la parole, les mots, les phrases se coordonnent et reviennent en elles-mêmes (on n’utilise pas un mot sans connaitre sa signification, en quoi on a besoin des autres mots en cette fin). D’autre part dans le relationnel, même séparé, il est un équilibre constant ; on parle dans l’oreille des autres et les autres, par ma bouche ; de sorte qu’il puisse se former un milieu harmonisé en lui-même qui assure la communication même ; selon laquelle on pose les questions auxquelles on sait répondre.

De plus chacun se finalise ; en produisant une intentionnalité ; chacun est à lui-même le code et le décodage des informations ; on est plus ou moins capable de décoder les informations en tels ou tels domaines. La problématique essentielle est de savoir en quoi se finalise l’intentionnalité ; par exemple, il est clair que le statut principiel de citoyen instruit notre être comme universel ; chacun est identiquement reconnu par chacun ; chacun est donc idéalement apte à comprendre quiconque ; y compris en ce que l’on dénomme de Culture, l’ensemble des perceptions complexes qui retentissent sur notre être-même ; puisque l’intentionnalité est en sa finalisation « ce qui concerne la nature, l’essence de notre être ». Là où l’on place son intention, là est le fondement de ce que l’on peut être. Qu’il dépende de nous d’être, de décider qui nous devons être ; et cela ne signifie pas « être seulement qui nous sommes », une sorte d’être-là, qui serait simplement soiet qui est de l'ordre de l'imaginaire, voir de l'image simpliste. 

Cet être-là, simplement soi, est également une construction, bien qu'il l'ignore ; il n’est pas une immédiateté naturelle ; autrement dit son statut démocratique ne le dispense pas de devenir. C’est de l’effet généralisé d’une démocratie arrêtée, stoppée nette et figée, que d’aboutir à une individualité qui s’absorbe en un « soi-même » imbécile.

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Le sens de la psychanalyse

11 Mai 2010, 21:06pm

Publié par zwardoz

L’intentionnalité est ce qui se précise dans l’activité de communiquer ; mais en elle-même elle entoure la totalité de ce qui est manifesté ; elle se pluralise constamment en toutes les facultés et toutes les réalités. Elle est malléable et corvéable. C’est donc seulement ici et là, dans telle connexion précise que l’intentionnel se précise tandis qu’il courre un peu partout et emmagasine et travaille par en-dessous, mais aussi au-delà de ce qui est strictement énoncé.

Que l’intentionnel finit par exister de par la communication, la parole, les mots, le marque définitivement et en cette cristallisation (que seuls lui accordent les mots) il risque d’y figer tout son potentiel ; ainsi sera-t-on toujours marqué de ce que, face aux autres, ou un autre, on a pu parler, ou fût autorisé à énoncer. Notre parole dépend alors de notre classe sociale ou de tel relationnel ou de telle expérience ; et notre intentionnel suit cette soumission non seulement à l’autorité mais au fait lui-même. En des contenus certes, mais également en la manière d’aborder l’expression-même ; dans le rapport de l’intentionnel non à tel ou tel contenu qui identifierait ou figerait, mais dans la capacité à manœuvrer l’expression pour elle-même.

On ne sait pas nécessairement qu’il est possible de détourner l’expression ; on considère que l’expression a à charge de dire le vrai, la réalité ; que le contenu préexiste à son expression (en ne voyant pas qu’en fait, la plupart du temps, c’est l’expression permise, autorisée ou, plus positivement, valorisée, ou qui sera significative pour l’autre, qui commande le contenu).

Mais la compréhension intentionnelle est inscrite comme identité ; c’est l’identité de soi qui s’offre comme canevas de la lecture des réalités et des autres ; un canevas particulier, le droit par exemple, ou tel rôle psychosocial, ou l’art, s’inscrivent en dernière instance dans l’identité d’une personnalisation intentionnelle. Là en quoi l’intention se scotche dans et par une identité ; une personnalisation particulière est donc plus ou moins apte à saisir l’intentionnalité même.

Qui porte vers quoi ?

Vers l’universel. L’universel de l’art, des mathématiques, du droit, de tout système de signes sont des intentionnalisations élaborées ; elles requièrent l’activité actuelle de l’intentionnalité. Si l’on voulait saisir l’identité de soi à soi dans un universel cela ne passerait pas ; si la psychologie est un système actuel, elle ne peut pas remonter jusque dans l’intentionnalité de l’identité d’un sujet ; elle ne le saisit que via des contenus, mais ces contenus eux-mêmes pourtant sont tout autant contenus déterminés que contenus intentionnalisés.

Par contre psychanalytiquement « ce qui parle », c’est, après maints efforts, l’intentionnalisation-même de la personne ; où l’on voit que cette identité «la personne » se déroule bien autrement et en quoi se révèle que l’intentionnalisation que l’on est, est absolument plurielle et multiforme ; elle ne se convoque qu’en une actualisation gigantesque qui n’en finit pas.

Quelle est la véritable universalité ?

Celle qui prolonge l’intentionnel dans des systèmes élevés ? Ou celle qui plonge dans la masse intentionnelle jusqu’à la perdre dans ses méandres ?

Le problème est que si l’universel déploie l’intentionnel dans sa pointure, son ampleur et son étendue, la masse intentionnelle creuse à même là où « cela surgit ».

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La jouissance intentionnelle

9 Mai 2010, 16:00pm

Publié par zwardoz

L’intentionnel est vide et sans contenu. Quand bien même toutes sortes de contenus viendraient lui disputer, il est un écart réel qui disperse et libère l’intentionnalité. Celle-ci ne tient que de tenir à ce que l’on doit nommer le réel. La position « le réel » est ce qui ouvre instamment et constamment l’intention ; en ceci toute intention est atteinte par la vérité ; le débat se situe entre la réalité d’une part et la vérité d’autre part ; que l’une coïncide avec l’autre.

Si l’on obtient la position pure et simple de l’intentionnel en lui-même, le réel commandera toute la vérité ; mais l’intentionnel, ce processus, cette fonction réside aussi en une identité lourde ; cad une personnalité. Que l’on puisse garder l’intentionnel purement formel est une impossibilité ; sauf  en ceci seulement ; qu’il lui faut trouver des contenus qui ne contrarie pas son être (de pure intentionnalité) et ces contenus ce sont les systèmes de signes ; de l’esthétique au concept en passant par le littéraire et l’abstraction, mathématique par exemple.

Mais sorti de là, il est clair qu’il n’existe à proprement parler dans ce monde qu’une identité ; une personnalité ; et même l’advenue, la volonté de l’intentionnalité pure est soutenue dans et par une personnalité ; tout ce qui constitue l’intentionnalité pure est « en-plus » d’une personnalité.

Or l’intentionnalité pure est souvent présente ; il est non pas réflexivement distinguée (je suis une intention en moi-même, ça ne se dit pas), mais activement « contemplative » ; tout système de signes monopolise l’intentionnel pur ; d’un récit à une historiette, d’un calcul mathématique à un dialogue avec d’autres, d’une émotion à un sentiment. En réalité si l’essentiel d’un vécu se passe sous « silence intentionnel » cad dans l’habituel, le connu, qui roule sans effort particulier, ni  surabondant, il s’avère que le réel intérêt du vécu consiste à perfectionner l’activité intentionnelle valant pour et par elle-même ; on aime les histoires, parce qu’en chaque récit on est amené à préciser notre attention, à l’exercer, à la calculer.

Le malheur ou le bonheur, le plaisir ou la souffrance, la passion ou la dépression, les autre ou soi-même, ce sont des occasions, immanquables, de qualifier de plus en plus précisément ce dont l’intentionnalité, l’attention à, est le processus fondamental. Finaliser tel possible, tel événement, tel substance pesante, telle curiosité, c’est progresser dans la question ; jusqu’où l’intention, l’attention est-elle capable d’avancer dans l’épaisseur ? Ceci est la jouissance.

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L'autre trame ; la non psychologie

2 Mai 2010, 13:15pm

Publié par zwardoz

Qu’il puisse exister une dimension spécifiquement intentionnelle, parait supposer qu’il existerait une identité de soi, intentionnelle, comme un double Moi-même, dont on ne voit pas bien ce qu’il ajouterait au premier, habituel. Mais en réalité si il existe une telle dimension, elle ne joue pas d’une identité ; elle jouit au contraire d’une liberté constante, précise selon son activité propre, et qui se lance sur un tout autre territoire que celui de la personnalité comme archipel identitaire, solidité de contenus, finalités en des objets corrélatifs à l’intention que l’on en a (cad désirés ou désireux), etc.

L’intentionnel est donc les points de vue qui entourent les contenus ; l’intentionnel est mouvant et reporte sans cesse tel contenu que l’on croit clairement vouloir ou désirer, le reporte dans la série de points de vue, dans les flux élaborés qui constituent cet objet et finalité de l’action, du désir, de la décision. Tout objet est constitué de flux, et tout objet est en vue et pris dans des flux conséquents ; malgré que tout objet se donne comme stable et comme étant effectivement « ce qui est désiré ».

Ce qui trouble la réalisation d’identité dont nous sommes fondés pour nous-mêmes, consiste en ce que ces identités soudainement ou patiemment, se révèlent à elles-mêmes comme toutes relatives et comme de simples prétextes à être. Que, en somme, notre être n’est pas cet objet, n’est pas ce désir, n’est pas cette personnalité qui désire ou décide selon son identité, mais que tout cela qui constitue nos vies, est effets seconds de causes ou d’une cause sans commune mesure.

L’angoisse, l’ennui, la dépression, la passion, le flottement généralisé des choses et des êtres, l’indifférence, l’obsession, les désordres caractériels manifestent un surplus d’intentionnalité que les objets habituels ne canalisent pas ou plus. Mais aussi les conversions, les aspirations à la révélation, les soifs absolues, les rages ou les ampleurs esthétiques indiquent que l’intentionnel prend le pas sur les régulations habituelles ; sur ce qui est stabilisé dans les contenus ; cet objet comme finalité de mon intention est excédé dans un flux bien plus exigeant. Ceci ou cela ne satisfait plus.

Or toute notre « psychologie vécue» est fondée, elle, sur la satisfaction programmée dans des objets solides. Elle ne supporte pas le flux de l’intentionnalité en tant que celle-ci dessine un autre être que celui bien installé dans le monde (et reconnu et supporté par les valeurs communes).

De même, si l’intentionnalité se stabilise dans tel objet, elle passe dans l’ignorance de son élaboration propre ; elle se fixe en l’objet, mais cesse du même coup d’interroger ses cristallisations innombrables. L’intention est non-fixée, mais cependant toujours très précise ; ce qu’elle détient, telle finalité, contrairement à la psychologie vécue, elle le reporte en d’autres intentions et selon d’autres lectures et d’autres intentionnalités désirantes ou volontaires ; elle aime la trame dessinée et non pas seulement les objets pris dans la trame, toile qu’elle tisse ; c’est le tissage qui l’anime, et non les choses ou les objets ou les contenus du monde et du vécu.

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