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instants philosophie

Le divin réel

31 Août 2019, 13:00pm

Publié par pascal doyelle

On disait donc.

Foi et croyance 
Ceux qui croient que « dieu » est une station de repos, que l’on sera si bien entre soi et qu’il n’en ressortira rien d‘autre que la plénitude, se trompent. « Dieu » est activité et ce qui semble les extrémités de tout ce qui est, les plus distinctes possibilités et les efforts les plus impossibles, en ce monde, en cette vie, en ce corps, littéralement selon ces nerfs et ces muscles et ces os, ces extrémités-là constituent précisément les débuts, les prémisses, les commencements de l’autre royaume, et des autres possibilités ; les possibilités élevées ici bas, dressées, sont les dessins et les capacités, littéralement, qui viendront ; si le réel, qui est le présent, est cela qui existe alors accélérez les mouvements de votre conscience ici même et maintenant ; les plus amples ou les plus précises activités en ce vécu seront les acquis et les bases de ce qui se tramera, se dessinera plus tard. Les matériaux des élaborations qui viendront. Rassemblez ici même selon les possibilités qui viendront. Tout a déjà commencé, effectivement. N'a jamais cessé de commencer. Et donc il s’agit, pour chacun, de rendre le plus exactement et le plus intensément et le plus distinct possible les capacités qui ailleurs et au-delà permettront de vigoureuses possibilités, fructifiant des décisions et des intentions de l’ici et maintenant.

Reprenons.

Il faut considérer que ce qui se réalise, se rend réel ici même, ici bas si l’on veut, constitue à ses extrémités, sur les bords extrêmes du possible, l’ouverture du possible même.

Ceci est supposé (c’est pure supposition) relativement à la nature étrange de ce qui est ; pourquoi existe-t-il un présent ? On peut évidemment considérer que le présent (le laps de temps) est juste un résultat, il y a énergie, matières, espace-temps, voila tout. Il est admis ici que le présent, le laps, n’est pas du tout un résultat, mais l’acteur, l’acte lui-même. Il y a un univers afin qu’il y ait un présent et qu’en ce présent se produise quelque chose.

Mais bien sur ça ne sera pas une « chose ».

Or si le présent est dimensionnel (ce à quoi revient ce qui précède) alors il n’est pas « dans le temps » mais insiste comme exister. Pas comme existence, cad comme réalités particulières et indéfiniment nombreuses et variées et chacune tout à fait distinctes les unes des autres (ce qui est quand extrêmement perturbant, parce qu’extrême en et par soi-même ; pourquoi toute réalité est-elle absolument distincte de toute autre ?) Non comme existence donc mais comme exister. Ce qui se focalise sur le Fait même. Et qui considère, par quelques méandres, que ce fait n’est pas d’une seule pièce mais est un mouvement et que donc le mouvement est cela même qui existe.  

Est-on ou non en mouvement ? En ce cas, comment ?

Exemple. Si dieu n'est pas mort, quelques uns sont mal partis. Non seulement de ce qui les attendra (soit donc la dispersion indéfinie et jusqu'à l'inertie désespérée, et qui reste supposition) mais de ce que ici même, ici bas, ils n'auront tout simplement pas exploré leur propre vie mais ce seront contentés de l'écume de leur existence (ce qui les regarde, on est d’accord) De l’écume parce qu'il se peut (indépendamment de l'existence réelle de dieu ou non) que cette hypothèse rassemblait réellement l'ensemble de tout le possible admissible, aimable, adorable peut-être mais en tout cas tout le possible structuré… et que le reste n'en est que la dégradation. La question est, littéralement, quelle hypothèse nous assure du plus grand mouvement ?

C’est en ce sens qu’il faut pointer les positions les plus élevées, les extrémités du réel, tel qu’éprouvé et sous entendant que poussé à ses limites l’on perçoit de et selon la structure même (et qu’il est impossible qu’il en soit autrement). Et cela signifie les situer comme marques sur la carte du réel hors desquelles situations le réel n’apparait pas comme il se doit. Il est clair que l’on n’en voit pas le bout, du réel, mais les marquages, les repérages s’utilisent comme échelles et supprimez l’échelle et voyez ce qui arrive. Supprimez dieu, Platon ou Kant ou la révolution, et que reste-t-il ?

On comprendra donc qu’il ne s’agit pas de juger de l’élévation pour l’élévation, sorte d’adoration en somme, mais de technologie mentale, ou spirituelle si l’on veut, ou plus surement de technologie intentionnalisatrice qui entend repérer sur la carte du réel, ce qui tire son efficacité, son effectivité, sa performance, sa capacité et sa potentialité, cad sa puissance, suffisamment loin, de telle sorte, éloignée mais liée, qu’elle permette d’architecturer des stratégies.

Ce qui veut dire que la réelle stratégie est celle de la vérité, étant entendu que la vérité est l’expression diffractée de la dimension ; celle qui n’apparait qu’au Bord ou au bout du réel (et au bout du corps, comme le montrent les esthétiques et poétiques) ; diffractée parce que l’on ne peut pas importer la dimension dans le monde, le réel dans la réalité, mais percevoir la réalité à partir du réel et donc se confier à la conversion (vers l’universel grec), à la foi (christique), à la suspension de notre être (en faveur de la structure du sujet, cartésien, kantien, etc, jusque Lacan), en la perception qui attire le corps et dont les esthétiques et poétiques avance le point jusqu’à ce qu’en nous « il perçoit » ; toute esthétique ou poétique se tire d’une position de structure, hyper objective.

Si on ne suppose pas cette dimension, on tombe dans le donné, la dispersion, l’absence de stratégie et la mise en place de tactiques faibles et désorganisées, non pas désorganisées immédiatement mais à terme ; elles ne supporteront pas, ces tactiques, ni le réel ni en définitive la réalité, puisque toute tactique qui prend essor d’une partie du monde, et non de la forme du monde, s’épuisera de cette partie prétendument privilégiée.

Pour toute humanisation le problème de l’orchestration de l’architecture (il faut toujours choisir des parties de monde, de vécu ou du corps) est fondamental ; aussi abandonne-t-on l’architecture pour une orchestration immédiate ; l’architecture présuppose que chaque individu soit un sujet, et qu’il est impératif d’élever ces individus vers le sujet ;  un par un. Ce qui est évidemment beaucoup plus difficile que de décréter de la vérité abstraite ou d’une idéologie, plus ou moins hallucinée ou plus ou moins structurée. Il faut saisir qu’œuvrer afin que des sujets soient, est beaucoup plus concret et plus réel que propager une pseudo résolution copiée collée.

Pour que se constituent des sujets il faut qu’ils soient saisis de leur corps et non pas qu’ils arrêtent celui-ci selon le regard des autres, et l’ensemble des images, qui paraissent perçues individuellement, expriment et manifestent le regard des autres, et ce d’autant plus que celui-ci est présupposé et non explicite, qu’il est caché, ce regard des autres, dans les images elles-mêmes, aussi l’empire mass médiatique extraie tout arc intentionnel hors de lui-même ; il est employé à cette fin, même si pour quelques-uns il les repoussera et les lancera bien au-delà de la demi vérité, vers l’instantanée conscience de soi comme rapport et non pas comme contenu ou image ou affect ou inconscient ou dépendance.

Et être saisi de son corps, c’est non pas le percevoir dans une image, mais se percevoir du dehors, par quoi il est requis que s’impose un horizon Autre. Que l’on signifie l’universel, dieu, le christ, le sujet ou le réel, comme l’on veut. Se percevoir du dehors, c’est s’insatisfaire de l’image et rechercher le miroir lui-même, que ne peut traduire aucune image, aucun son, aucun mot, aucun vécu ou corps, et qui par conséquent doit s’élaborer comme architecture et non plus comme fixité, comme stratégie et non comme tactique appauvrie. C’est ce qu’habituellement on a tendance à dénommer « abandon de soi », mais ça n’est pas du tout ce qui est en cause. Cela c’est encore une interprétation très extérieure ; on ne s’abandonne pas « soi », on expose littéralement le sujet et ceci n’est pas désignable mais signifiable.

Rappelons que le sujet est une structure qui contient (puisque les ayant produits, créés, instanciés) dieu, l’universel, le sujet et le réel. Ou ce qui revient au même, exactement au même les ayant reçus. On valide ici absolument, cad formellement, dieu, l’universel, le sujet et le réel et on en admet non seulement l’effectivité que l’on pu déployer à leurs endroits, mais bel et bien que ces possibles de la Possibilité sont, au moins pour l’être humain, de fondamentales ouvertures.

La question n’est pas du tout ; ces possibles existent-ils réellement ou non ; mais ces possibles furent-ils, a minima, créés et effectivement utilisables ? Et la réponse est oui. Donc ils existent. Qu’ils ne soient que des approximations de ce qui nait dans le Présent absolu, formel, n’est pas un problème ; du présent formel absolu il n’est que des approximations… c’est exclusivement de son point de vue en interne qu’il est, peut-être, une non approximation. Et ce point de vue en interne est l’ensemble de tout notre externe, de toute l’externalité, autrement dit de toutes les réalités. Il y a réalités, rappelons, par l’interne surface et celle-ci ne se compose que de ce qui peut être atteint sur l’externalité de la réalité. Soit donc les extrêmes, les extrémités possibles, lesquelles se restructurent constamment.

Aussi est-on appelé à cette restructuration constante de la Possibilité. Tout ne signifie rien que cela. Dieu, l’universel grec, le christique et le sujet et la révolution, le réel et le corps effectif. Et vous créerez nécessairement, de la nécessité du libre absolument pur et brut, le réel. C’est pour cela que tout a déjà commencé.

Tomber vers le bas, la dispersion des déterminations, les découpages divers du monde, la faiblesse des satisfactions selon le corps.

Ou s’élever vers le haut, la distinction qui ne succombe pas, la forme et le Bord du monde, la pensée de l’insatisfaction absolue, formelle, comme loi.

Ce qui fut perdu c’est la capacité de stratégie ; et ceci jusqu’à diviser la capacité intentionnelle, ce qui implique la capacité attentionnelle ; or ceci, cette dernière atteinte, s’aperçoit à peine, puisque finalement il nous est encore et toujours donné de nous saisir attentionnellement de ceci et cela ; l’attention est même sursollicitée, invasion par tous les orifices, littéralement. Sauf que par là-haut les attentionnalités ne se relient plus et s’organisent de moins en moins ; il existe fondamentalement un décrochage de l’intentionnalité, en perdition, et lors même que chaque objet continue de se manifester, l’architecture, l’organisation, elle, ne se nomme plus. L’humanisme n’est plus qu’humanitaire, et l’humanisation relative aux droits de l’homme, de chacun en tant qu’individualité et non pas de chacun en tant qu’universel. Si l’humanisation est individuelle et non plus universelle, cela veut dire que la finalité (dès lors ontologique) ne se visualisera pas comme sujet au-delà de l’universel, mais comme corps, en tant que substrat de toutes perfections du moi.

On comprend bien pourquoi nous sommes passés de l’humanisation à l’individualisation, pour gagner en efficacité et libérer (réellement) les personnes ; mais contrairement à l’hypothèse générale de l’humanisme rationaliste réaliste (à l’humanisation molle) si le moi et l’être humain sont divisibles en parties (de réalités), le sujet, lui, ne l’est pas. Si on pose l’horizon on pose l’horizon (dieu, l’être et l »’universel, le sujet, le réel). Mais si on définit l’humain selon des parties, quand bien même serait-ce pour leur émancipation, l’horizon cesse, de fait.  Et doublement de la sanction, si on libère telle ou telle partie du monde, du vécu ou du corps, ça n’est pas forcément du point de vue du monde, du vécu et du corps, parce que rien de tout cela ne parle, ne signifie de par soi ; on les fait parler. On les fait parler et on les organise à partir d’un discours, cad d’autres consciences qui viennent se refermer sur chacune.

Et donc on a élaboré des discours, tout à fait admissibles, féminisme, libération sexuelle, minorités, etc, mais on a aussi abandonné voire détruits les discours universels (prolétariat, révolution, capitalisme réécrit selon d’autres penchants, mondialisation, politique, remplacée par globalisation, du profit, comme auparavant par la colonisation, etc). Il devenait rapidement ridicule, nommément, de prétendre au-delà d’une certaine limite, supposée naturelle, donnée, constatable, augurée par la mentalité commune, connue par les objectivités diverses ; il devenait ridicule de penser selon la vérité ou de croire selon le christique ou dieu ou d’imaginer une révolution. Qui ne soit pas un ratissage, lui-même très vite rabougri, de petites révoltes individualistes, de celles qui s’autorisent tout et n’importe quoi, de l’orgie aux sectes débiles et autres scarface écœurants ou mafioso presque émouvant ou sérial killer adorablement abominable. Le résultat, les zombis, comme mécaniques vidées, épuisées, dont le centre d’inertie est quand même bien proche de la tombe, de l’enterrement pouilleux et du mutisme radical.   Ils sont très réalistement réduits à leur plus simple individualité et à ce qu’il faut entendre par là ; les zombis n’ont aucun avenir. L’individu meurt, le sujet non.   

Pourquoi ?

Parce que le sujet ne s’entend que tout en haut. Le sujet est cela même qui subsume dieu et l’intentionnel pur, l’universel et l’être et la pensée, le christique et le sujet et la révolution, le réle et le corps rendu à son assomptionnelle autre-surface étrange. Le sujet est la structure par au-dessus, parce que c’est par au-dessus que l’on existe. Par en-dessous on se contente, se satisfait (imaginairement, fantasmatiquement) de vivre selon un corps.

Le moi est structurellement l’objet de l’analyse de Lacan ; le moi est complètement décroché et il ne sait pas du tout quoi faire de son corps, dont on lui a dit pourtant qu’il était « qui il est ». Il ne parvient pas à situer cet être, qui se ballade, pris dans le faisceau d’une conscience qu’il ne positionne pas, parce que pour un moi l’identité est un contenu, il la pressent comme telle, faussement, imaginairement, il croit chercher l’objet ou l’identité réelle, ontologique, mais l’ontologie n’est pas dans l’être, mais dans l’exister et la structure ; la conscience n’est pas, elle existe et chaque fois l’être échappe et cela rend le moi fou. Il voudrait que le faisceau lui montre, lui donne l’être, mais si il y a un faisceau c’est parce que c’est ce faisceau qui existe et que l’être lui est relatif. Et comme la compréhension du moi se fonde sur une logique du contenu (du conscient, du corps) il cherche avec ses gros doigts la subtilité de l’invisibilité de l’arc de conscience.

Comprenons que tout se situe, se place et se déplace dans et par le faisceau, aussi tout contenu est à la fois l’effet de cette conscience-çi, de celle-là, d’autrui, de l’Autre, du regard, de l’objet regardé, etc. On ne peut pas localiser le regard parce qu’il regarde partout (à comprendre comme ; qu’il regarde partout où il regarde et non pas qu’il serait omniscient, quoique dans les faits c’est comme si il l’était).  C’est pour cela, n’ayant pas isolé la structure de conscience, que le moi, dans le tomber-amoureux, se perçoit du point de l’autre (qu’évidemment il ne connait pas, qu’il suppose et qu’il imagine, laissant entrer alors tout son propre faisceau dans le faisceau supposé de l’autre, ses attentes, mais décuplées ou transformées ou vraiment ignorées). Ce point-autre est pour lui indénichable ; toujours il croit aux contenus et ne comprend pas qu’il s’agit de la forme des contenus.

C’est pour cela, à tort ou à raison, qu’il n’existe christiquement qu’un seul point-autre par lequel tous les autres passent ; c’est parce qu’il n’existe réellement qu’un seul point-autre. Dans le fait même.  

Le christique est par ailleurs historiquement (sinon absolument pour les croyants) le point-autre fondamental et fondateur. Sans lui rien n’est, et par lui, qui s’absente et parce qu’il s’absente, vous existez. Il incarne l’ensemble du vécu d’un moi, de la naissance à la mort, dans l’injustice et selon le plus petit d’entre nous, etc, et sa transformation de moi en sujet. Non seulement on ne devient pas un sujet sans l’universalité mais de plus c’est encore plus impossible sans le point radical et autre qui « perçoit ». Tient dans le faisceau tout le vécu et tout le corps. Ce que l’on nommera ensuite le moi et la vie individuelle n’est pas « ce qui est désigné » (en quoi l’on croit imaginairement) mais « selon le point par lequel » c’est désigné (point qui lui est réel, cad sur le Bord, de l’Autre côté). C’est le point de perception qui est signifié (même si c’est le moi et le vécu et les sentiments, etc, qui sont nommés) ; c’est le lecteur qui compte, non le roman qui est lu. On prend la forme de la perception mais bien sur c’est aussi ce qui est perçu ; le déballage du vécu et des désirs et des angoisses, des images et des trajets d’existence et la proximité de plus en plus réelle (par le cinéma par ex) mais aussi de plus en plus éloignée et rendant fou, parce que ça n’est jamais « ça » qui appartient à l’autre surface ; et le christique tout cela n’aurait pas lieu, pas de lieu, de point par lequel se percevoir soi-même.

Rappelons que le christique n’est pas d’abord un débat moral ou moralisateur, mais une enquête sur « ma véritable intention ». Et qui met en jeu ma crucifixion et ma salvation, en quelque sens que l’on donne. Et comment orienter ou réorienter cette intention. Et l’interrogation désormais ouverte par l’analyse de mon intention ne peut pas se conclure sur quelque formulation qui sera toujours relative à l’être (au mieux, mais qui peut aussi s’enfermer dans l’immédiat et la facilité, de seulement être-là pire qu’un animal, parce que l’animal est son unité, tandis que nous, nous imaginons être notre jouissance) toujours relative à l’être tandis que l’intention relève de la structure.

Les haines qui convergent vers le christique entendent toujours remplacer cette inquiétude et cette analyse par une identité (angélique ou diabolique ou réaliste ou naturaliste, etc). Et qu’il soit, le christ, le rappel constant de la Possibilité, le par-don, le renouvellement continuel, signifie qu’il juge en et par l’intention, par l’intentionnalité, qui n’est pas le représenté ni le conscient. De même Descartes n’instaure pas le conscient et la « volonté » roide, mais leur suspension, leur distance, leur position sur l’étendue, pareillement Kant et encore plus Hegel (par lesquels la distance prend une ampleur considérable, la répercussion infinie de la distance soudaine. Suivra Husserl qui commence de démonter le faisceau lui-même de la structure suspendue. Et évidemment Sartre qui réinstancie le faisceau dans et par un point, un corps, le regard, et celui des autres, et le monde et l’existence, et l’historicité et le groupe, etc. tout ceci fonctionne dans un espace très restreint parce que l’on suit parfaitement, ou aussi parfaitement que possible, la structure réelle, active et décisionnelle.

La structure décisionnelle n’est pas du tout évidente ; elle ne consiste nullement à se tourner consciemment de gauche ou de droite ; de même que la liberté n’est pas de choisir entre ceci ou cela, mais d’inventer (ce que l’on réalise constamment, tout moi est sa propre invention, résolutions ou irrésolutions et ce via tous les détails que l’on puisse toucher, étreindre, investir, signifier). Le décisionnel est intentionnel et non pas « intention déclarative » ; qui veut faire l’ange fait la bête, pas le bien que je veux mais le mal que je ne veux pas (St Paul reprenant une formule connue par ailleurs), etc. Et si le christique est toujours-autre c’est afin que le décisionnel s’instancie à distance et selon l’autre-point ; cette altérité c’est ce qui garanti, porte, suppose la vérité (et non pas la facilité ou la subjectivité) et rend possible que l’intention soit une intentionnalité (non finie) et ouverte toujours à son propre remplacement : ce qui est ce par quoi on peut se supposer au-delà de toutes les formulations et engendre l’analyse de structure qui-ne-se-saisit-pas, ce qui est constitutif de ce que l’on entend vraiment par « vérité ».

La vérité n’est pas un contenu électif mais la forme même de sujet tel qu’il se suppose sans s’atteindre et ne se saisit que du dehors, ou donc qui-en-est-saisi. Le reste ce sont des formulations d’orgueil, soit donc qui prétend instancier la vérité (ou le réel) de par soi seul. Le réel est alors la vérité parce que le réel est l’articulation en acte, et la complexité, le rendu complexe du réel comme étant acte.  Ce qui revient à produire le réel comme retour sur lui-même, à entendre comme re-tour, nouveau tour. La capacité de remodeler le réel à partir du réel est la définition même et le sens absolu, formel, du réel ; le réel est fait ainsi et est fait pour cela.

C’est ainsi qu’il n’est pas acquis mais en acquisition. Et c’est alors entrer dans l’acquisition. La récupération valide, légitime de toutes les positions qui eurent effectivement lieu et dont on ne comprend pas la réalisation comme mondaine ou selon l’être mais comme impossible, structurelle et sur le Bord et au bout du corps, sur l’autre-surface du corps, dans le champ étrange de perception. Le moi déprime de ne pas saisir la réalité (ni son bonheur et à peine ses satisfactions), mais c’est qu’il n’est pas rétrograde, le moi, contrairement à tout ce qu’on lui raconte et tout ce qui le définit et l’image selon les médiatisations et les objets, tous réalisés, est mais prospectif, en tant que sujet et le sujet n’est pas, il ex-siste et son registre, absolu, cad formel, est l’insatisfaction et l’analyse, la cartographie de la surface du réel.

Et que toute position re-commencera, commencera à nouveau la Possibilité ; le réel ne peut pas exister autrement que comme Possibilité. Or si tel est le cas, ce dont on garde mémoire, réelle, se dessine comme la forme du réel ou, pour nous, de l’arc de conscience dans l’arc du présent ; le trajet, que l’on effectue, est le tracé à la surface réelle externe et c’est ce trajet qui constitue la face, cachée, interne du réel ; celle que l’on ne perçoit absolument jamais nulle part, mais qui reçoit l’ensemble de tous les tracés.

Pour dire le vrai, on est absolument certain, ici, des extrémités atteintes de la surface externe qu’est la réel, mais la face interne de cette surface est seule objet de foi.  Dieu (comme principe pour nous, êtres humains), Platon et Plotin, le christ, Descartes, Lacan ont effectivement eut lieu (de même que la révolution) et s’imposent comme parcours tels quels absolument, formellement épousant le réel externe, mais que cette dimensionnalité de la réalité et du réel se tiennent d’un point interne (à toute cette externalité) est seul objet de foi. Outre les grandes expériences, réussies, toutes, les esthétiques et les éthiques, les politiques et les idéels (connaissances et objectivités), les humanisations et les personnalisations, le tout est de disposer d‘une vraisemblable carte du réel.

Du réel en tant qu’il est fait pour tenir les trajectoires de chaque rapport-à-soi (que l’on nomme « conscience ») et qu’un tel rapport-à-soi, de par son exceptionnalité, rassemble tout ce en quoi pour le moment on peut saisir du possible, de la Possibilité (qu’est une réalité) ; son exceptionnalité consiste en ceci qu’il lui est possible de relancer sa réalité, il lui est possible de remodeler le possible. Or cette absolue faculté de remodeler la réalité à partir du réel, rien n’aurait de sens, de direction, de capacité effectivement réelle.

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24 Août 2019, 09:04am

Publié par pascal doyelle

La philosophie, et ce contrairement à tout ce qui se croit et se prétend, n’est nullement attachée à un contenu exclusif, qui serait « le savoir » ni donc à un anti-savoir ; en somme on ne peut pas dire que la réalité est l’idée gigantesque de l’être (qu’il soit l’être grec ou dieu scolastique) et on ne peut pas dire qu’elle soit la Volonté nietzschéenne ou l’Etre de H, ou quelque figuration que ce soit. On ne peut pas qualifier le réel ; on désigne sa position.

Dépassement donc de la philosophie par elle-même ; elle n’a fait que cela, depuis le début. Elle est la discipline qui surgit afin de comprendre la restructuration de l’humain autour de la méditerranée, lequel bouleversement est l’émergence dans le champ de perception de la structure de conscience (l’intention-dieu, la cohérence des intentionnalités-idées/systèmes). Ce par quoi on ne se confie plus au contenu de conscience mais tel que l’on se saisit comme producteur de contenus (production qu’il faut comprendre comme liberté/dieu/christique/sujet et comme universel/pensée/être).

C’est pour cela qu’il n’existe que quatre auto-positions du réel comme tel (si nous survivons il y en aura d’autres, la Possibilité de la forme, qu’est le réel, est non finie) ; dieu (l’intention), l’être (la mise en forme des intentionnalisations sous la formulation de l’universalisation des intentionnalités), le sujet (le retour sur lui-même de cet être qui n’est pas un être déterminé), et le réel (soit donc l’altérité qui emplit notre horizon depuis deux siècles).

Depuis des lustres encore beaucoup s’attachent à tel contenu exclusif ; qu’il se présente comme savoir ou anti-savoir revient au même, parce que par anti on prétextera tel ou tel donné, supposément anti chrétien, anti idéaliste, anti humaniste, anti ceci ou cela. Or si les savoirs en question, auxquels on s’opposent vigoureusement, étaient vraiment leurs caricatures (un humanisme figé, une rationalisme froid, un monde donné étal et un vécu plat, si plat) on pourrait peut-être éventuellement les retourner en anti-savoirs plus vivants et plus démonstratifs ; mais d’une part les savoirs en question sont des se-savoir (cad des mouvements) et d’autre part cette idée du plus-vivant-que-vivant est doublement absurde ; il n’y a pas d’état idéal du donné, du vécu ou du corps, et fondamentalement le vivant et le donné sont des rapports eux-mêmes et non des consistances ; on ne peut rien fondé de global, d’universel, de Un, sur les réalités, qui se dispersent comme le sable dans la vague du temps, cad du présent.

On ne peut fonder que sur le mouvement pur, et dieu, l’être, le sujet et le réel sont ces descriptions du mouvement.

Le se-savoir, qui n’est pas un savoir, est la connaissance du mouvement comme mouvement. C’est en cela que la scission, la distinction, la rupture est fondamentalement ce qui existe. La rupture n’est pas ce qui arrive « à » quelque chose, c’est la rupture, le décalage, l’articulation qui seule existe et devient, au travers des déterminations et des distinctions.  Seul ce qui est formel peut devenir sans périr, la forme du présent est non temporelle ; le temps, qui est, réellement et effectivement (selon l’être qui est relatif à l’exister) est dans l’instant présent unique (dont on ignore les possibilités internes). Si le donné n’était qu’un là inerte, si il n’était qu’une détermination toujours de fait limitée, ce que l’on nommait le fini autrefois, d’une part évidemment cela nous déprimerait structurellement, mais de plus comment le réel pourrait-il n’être que fini ? Ce qui est fini, et n’est que tel, s’effondre. Continuellement. Est destiné à disparaitre.

On a vu que si la réalité est le prochain néant sans aucun souvenir et ayant tout absorbé dans la vacuité froide de la dispersion des galaxies et des soleils éteints, à quoi toute cette dépense d’énergie servirait-elle ? Plus personne ne se souviendra non seulement de vous, mais de Rimbaud ou d’Einstein ou des grecs. Néant total. On pose la question, chacun y répondra.

C’est ce qui arrivera si effectivement le néant et l’étirement de l’espace dispersait définitivement les galaxies ; cette logique s’inscrit fondamentalement dans la réalité en tant que décrite autrefois comme finie.

Mais la loi du réel est la Possibilité, de même que le néant est tout aussi réel que l’être, et que l’être est distribué comme être-spécifique (déterminations) et exister doté de poches de réalités, d’êtres déterminés, pareillement le structurel, la dimension qu’est cet exister est donné telle quelle dès le début et tout autant que tout le reste. Dit autrement : il n’est pas pensable de concevoir le devenir infini des réalités (qui aboutissent toujours, et de structure, dans le néant) et si la réalité ne peut pas se supporter elle-même, c’est que ce qui se porte soi-même se tient et ne peut se tenir que de soi. C’est ce que l’on nommait autrefois infini. 

Ça ne veut pas dire a priori (ni a postériori du reste) que « ce qui se veut » a créé le donné, la réalité, mais que l’on tient les deux bouts de la ficelle ; d’un côté la réalité de déterminations et de l’autre l’instant unique de structure qui, comme son nom l’indique, structure la détermination. Et on précise, ajoute ici que la forme structure continuellement toute la détermination et que constamment l’exister, le structurel s’informe et non seulement décide mais se re-décide et se modifie afin de toujours s’élever encore plus haut.

Et on désigne sa position parce que, aux dernières nouvelles (Husserl et Sartre), notre être n’est pas une détermination mais une structure et la dite structure intentionnelle ; par structure il ne faut pas entendre un bloc ni une mécanique mais un rapport ; c’est le rapport qui est structurel. Il s’agit on l’a dit, que l’arc de conscience est une tension qui sort de chaque cervelle dans un Corps, vers le donné là du monde et crée de la sorte d’une part un horizon (et non plus vit dans son milieu de vivant) et d’autre part crée une autre-surface du corps (sur laquelle cela s’écrit par des signes, qui sont des rapports, des langages par ex).

De sorte qu’en tous les cas, tous, il est des contenus mais pris-dans et pris-par une forme, qui n’est pas mais ex-siste et s’impose comme tendues (selon les quatre formes, tels des ponts ou des possibilités) vers le donné tel que « là ».  

La finalité des quatre formes est de produire en chaque arc de conscience l’articulation fondamentale. Chaqu’un. Que chacun parvienne à concevoir, admettre, percevoir, éprouver les quatre formes du réel, l’une ou l’autre ou les quatre. Que cette formulation devienne son corps et que peu à peu ce corps agisse de la surface externe vers la surface interne (ce sont deux surfaces, raison pour laquelle ça n’est pas une « intériorité » mais une « interne »). Que cela se retourne. Mais les deux surfaces se retournent toujours, l’une vers/par l’autre. Que l’une surface s’entame comme l’autre surface. Et que l’on comprenne alors, puisque ce mouvement de glissement est porté à nos yeux depuis les grecs et depuis dieu/le christique.

Qu’il ne soit plus un vivant (dont l’ancrage ou la densité ou le centre de gravité des intentionnalités resteraient seulement axé selon la vie en lui) mais qu’il devienne un existant, soit donc le pur et brut mouvement.

On ne parviendra nullement à stabiliser la forme, le rapport cad le mouvement ; cessant d’être mouvement il cesserait tout court… De là que l’on prétende que l’absolu est un mouvement indéfiniment réel (indéfini au sens où l’on ignore « où » il va et lui-même ne sait jusqu’à quel degré il peut s’élever ; il est digne de dieu, du divin de n’exister qu’en tant que mouvement, formel, indéfiniment progressif ; un être fixé et figé, objet d’adoration, est absurde, et de fait le christique et le dieu monothéiste ne disent pas qu’il Est mais il dit « je suis » ou « celui qui sera » ou « celui qui est en cours d’être », autrement dit qui Ex-siste).

A propos du christique que ce mouvement ait pu être dit et annoncé, reste stupéfiant et on ne saurait en aucun cas l’expliquer. Rien de ce qui était alors n’y prédisposait de même que rien ne prédisait le christique (sinon dans l’AT évidemment) : le christique est intégralement à rebours de quasiment toutes les sociétés et les institutions humaines, et outrepasse même la pensée grecque (qui sera repris intégralement dans la Nouvelle Structure anthropologique).

Comprenons bien qu’il existe, de toute apparence, des avancées de structure qui dépassent et anticipent, par on ne sait quelle mesure selon le réel, et tout ce que l’on dit ne peut être compris qu’au-dedans du Mouvement. De ce, de ces mouvements, hyper réels.  De même qu’en son ordre on ne peut pas aller au-delà de Descartes ; en somme on précise ceci ou cela à propos de Descartes, on commente, et c’est tout. Il existe des points de rupture qui s’appartiennent. Mais non en cela que Descartes était génial à un tel degré mais simplement qu’il a montré, là au-devant, le sujet dans son réel, cette structure affleurant ; ne parvenant évidemment pas lui seul d’en faire le tour. Beaucoup seront requis afin d’avancer alentour du réel brut découvert, comme le rocher profond.

Et ce qui apparait, ce qui a causé autrefois le dépassement des mondes particuliers (par l’intention nue et claire de dieu et l’universel de l’être, soit donc la mise en cohérence des intentionnalités possibles à propos de la réalité), cette structure en plus de tous les contenus c’est réellement ce qui a déroulé l’historicité depuis 30 siècles ; ayant pris appui sur son émergence au-dessus de tous les mondes, toutes les représentations, tous les discours, c’est l’ensemble de l’anthropologisation qui fut démontée et remontée. Pièce à pièce (puisque la forme, structure de conscience intentionnelle est vide).

C’est donc le réel brut qui surgit et s’impose. Rappelons que le réel est toujours d’une brutalité extrême. Ce qui ne signifie pas d’une violence qui se répercuterait mais d’une rupture ; le réel nait de ce qu’il se suppose. S’il ne supposait pas il ne naitrait pas. Et il y a un présent que le réel se tire de sa propre mécanique d’exister, « volonté » qui alors n’est plus structurellement assujettie au passé mais à « ce qu’elle veut », par définition... Mais  brutalité, ontologique, qui explique ou manifeste la non humanité (qui n’est ni l’inhumanité ni la surhumanité bien connues), la non humanité de ce qui est « Le Réel » et par quoi l’exister, cad le présent doivent être nommés comme Dimension. Et on peut dire qu’il y ait un présent signifie qu’il y a Exigence.

Et donc tout dépendra, pour nous, pour chacun, de notre exigence. Et que si il conçoit celle-ci comme une facilité, une spontanéité, ça n’étirera pas notre être aussi loin que son existence le souhaitait, le supposait, le supposait et le supposera toujours (ce qui est la formulation christique probablement fondamentale). Puisque nous sommes articulation, il faut s’articuler de par soi, sinon ça n’est pas de jeu, ça réduit la possibilité ; la possibilité dépend réellement de non pas ce que l’on veut (immédiatement ceci ou cela) mais de la stratégie (qui est toute différente que le conscient, l’intentionnalité n’est pas la « pensée », on pourrait même dire qu’elle est le Corps).

Cette histoire de structure

Ce que Descartes expose c’est une structure, réelle, et effectivement « là ». Et en aucune manière une « idée ». Même l’infini dès lors n’est plus une « idée », raison pour laquelle il semble, semble, faire appel à la démonstration de dieu, mais qu’en réalité il n’en est rien. L’infini est la structure du sujet et non pas « une idée qu’il a » (la volonté est le sceau, infini, de dieu en nous et non pas « la-pensée »).

Comme il montre là au-devant le monde comme étendue (rendant impossible qu’il soit pensé avec des discours), de même il montre le sujet, comme source formelle, antérieure à la pensée ; on a quitté de fait la transformation du donné en idées ; mais non pas refus des idées, bien plutôt pli des idées dans le champ du sujet. Des moyens en somme. Qu’il faut utiliser comme tel et non pas s’y réfugier comme substitution au réel, aux réalités. Croire que Descartes est « métaphysique » est une aberration ; il est ontologique et expose la structure du réel ici même tel que là. Et telle qu’éprouvé par chacun.

Le discours métaphysique (depuis les grecs et jusqu’aux scolastiques, ou les chrétiens théologiques) est dépassé par Descartes et se déploiera (à part les redites de Leibniz et Spinoza) comme réflexivité de la structure sur elle-même ; y compris Hegel qui expose les phénoménologies d’une structure et la laisse nue et sans plus rien, sauf sa forme : Husserl et plus loin encore Sartre.

On s’accrochera encore ici et là à la définition d’un contenu (la volonté de Schopenhauer ou de Nietzsche, l’Etre de H, le vitalisme, l’économie, l’inconscient, le désir, etc), mais peu importe parce que c’est la forme de structure qui est apparue là sous nos yeux et que l’on ne peut pas penser adéquatement la forme vide du réel (et de notre « être ») sans élaborer l’outil requis  (la volonté par ex est un signe ou un symptôme du « sujet Nietzsche »). La forme dont Kant, entre autres, cherche la spécification. Mais étant une structure, réelle, on ne peut que « tourner autour », comme de n’importe quelle chose existante.

Sauf  que nous ne sommes pas des choses (et donc pas des corps-langage, cervelle-cognitions, moi-désirs, etc)  nous ex-sistons ce rapport existant, et que son « contenu réel » est notre décision, ce qui veut dire l’orientation intentionnelle du flux et notamment sa mise en réseau, ce que le christique nomme le Saint-Esprit (depuis le début le souffle de dieu produit les réalités, les choses et les êtres). Ou la Révolution.   

La présence en nous de ce rapport est tel que rien de ce que nous sommes, en termes de réalisations effectives, n’apparait sans le champ purement intentionnel et posé là au-devant, dans le monde, le donné ; c’est de la surface que nous naissons, du dehors, de l’externe champ étrange. De même que le christique crée les âmes par l’externe regard non fini du sujet. Ce qui se nomme autrement l’actualité, l’actualisation du possible qui vient au-devant, en avant, dans le présent qui avance vers nous. Ceci est la possibilité absolue, formelle, de structure qui affecte invinciblement le corps (puisque l’on a un corps uniquement par l’intentionnalité qui nous arrive expressément d’en avant ; là où nous sommes nés, c’est au-devant et peut-être est-ce cela même qui nous revient exceptionnellement de et dans la Dimension, à voir).

Il ne sera pas, jamais question de posséder cette structure, ni même d’en concevoir la transformation en objet mental ou idéel ou imaginaire ; puisque c’est la structure qui rend possible la représentation, l’idée ou l’imagination et comme de juste la perception même, toute perception (c’est parce que pris dans et par une intentionnalité qu’il existe, pour nous, une perception). Or la structure est saisie du réel et non l’inverse. Il est dans la structure même de l’arc de conscience intentionnel de dépendre de plus grand que lui-même. Que serait une affirmation de « soi » là où il est un sujet et non un « soi » ? On admet donc que le sujet, en chaque moi, est plus grand que n’importe laquelle des déterminations du moi. Le moi est une partie seulement du possible de chaque arc ; moi absolument nécessaire et il vaut mieux qu’il soit heureux, ce qui veut dire entouré des conditions (sociétales et générales) adaptées, mais aucun moi n’est son sujet.

C’est pour cette raison (révision des évidences) que le christ vient en personne ; afin de créer des personnalisations qui soient des sujets pris dans et par son regard, son intentionnalité, de telle manière que le regard soit non terrestre et puisse se déployer comme hors monde, et donc en plus du monde ; il y a un intérêt plus grand que tous les intérêts du monde, du vécu et du corps, qui dispersent le sujet et provoque l’affrontement et la haine. Un intérêt et donc une stratégie plus fondamentale. Et que toute révolte face à cette éducation, élévation est déjà une hérésie, cad une perte dans un « soi » bizarre et effondré. Remplacer l’autre regard par ceci ou cela du monde, telle imagination ou telle image, c’est en quoi consiste l’effondrement.

Ce qui revient à dire que l’on est toujours dans le marécage de la détermination, sauf à saisir le secours d’un point-autre qui n’y appartient pas. Mais en même temps tout enfoncement dans le marécage se tient toujours de ce point-autre qui est inaccessible, et inaccédé (sauf à croire qu’il est déjà perdu). Et pour cela le christique ne condamne jamais ; il remet les péchés, les erreurs, les égarements, sous condition d’être saisi du secours (à quoi il faut un minimum se prédisposer, sinon on ne l’aperçoit même plus). Le christique a permis de relancer constamment le sujet et ce renouvellement est déjà en lui-même le sujet ; cad l’intentionnalisation, peu importe les intentionnalités.

Croire que l’on sera libre parce que l’on est « soi-même » est un égarement ; il n’y a pas de soi-même, ou plus exactement il y a un soi-même et l’on est ce soi-même, mais précisément nous ne sommes pas de l’ordre de l’être. Lorsque Nietzsche présuppose la Volonté, il s’illusionne mais il ne peut pas seulement se vouloir lui-même, il lui faut être voulu (cad ne pas « être »). Sauf que ce contenu « volonté nietzschéenne » est une sorte de mélange de détermination et d’indétermination qui a pour but explicite de nier la structure vide et formelle ; qui veut croire en son être déterminé à partir d’une détermination qu’il oppose à l’autre (quel que soit cet autre). Mais c’est former un petit cercle dans le grand cercle imprescriptible.  

Aussi la liberté s’entend-elle toujours comme décalage et comme c’est si difficilement tenable, on finit par figurer cette liberté, vite éliminée comme telle, puisque s’y tenir c’est comme de saisir l’eau liquide. Et elle doit donc se configurer selon un plus grand projet… Qu’il s’agisse de l’universel (philosophique ou idéel), de l’esthétique et de l’œuvre, de l’éthique ou de la politique (et de la révolution) ; de l’épreuve ontologique concernant notre ex-sister ; la liberté étant structurelle et forte, très forte, et puissance pure, son investissement, contrairement à toute l’enluminure que l’on nous promet de nous écraser sur une seule vie, un seul vécu, cette liberté donc s’instancie comme créatrice de formes et d’hyper contenus ; cad de contenus qui contiennent la forme de sujet. Qui n’existent que pour et par des sujets et dont le but, la finalité est d’éduquer, d’instruire, d’informer tout arc de conscience. Une œuvre ou une révolution n’existent que par et pour des sujets.

On aboutit alors au champ de perception pyramidal… il faut admettre que les découvertes, au fil des 2500 ou 3000 ans (et au-delà, mais manque de temps pour rassembler) sont toutes vraies ; peut-être ne sont-elles que les champs d’expérimentation de cet arc de conscience (mais même alors Platon ou Rimbaud nous montrent effectivement ce qu’il y a à tenir de la réalité et du réel) mais peut-être sont-elles, ces découvertes, réellement les possibilités du champ dimensionnel ; celui qui se tire du présent hyper actif qui perçoit l’universalisation, le champ de perception esthétique, celui qui se projette universellement comme révolution, celui qui s’initie à l’ontologie réelle selon telle ou telle verticalité … Et le champ personnalisé ; ce que voient les mois selon leur invention, l’invention en quoi consiste un « moi » ; n’êtes-vous que votre héritage, d’adn ou social ou culturel, n’avez-vous pas inventez votre « moi » ? Comment avez-vous outrepassé votre être par votre existence, question sartrienne par excellence ?

Et donc on ne comprend pas encore suffisamment qu’il y ait, au-devant, un champ de perception embrayé. Pyramide d’axe horizontale qui vient-vers-nous. Par le présent.

Par ailleurs on voudrait juger de la réalité du vécu et de l’éprouvé selon la densité du monde, sa détermination si prégnante, si immédiate, mais la formule structurelle de la réalité, en tant que Réel, ne se retrouve pas du tout en ces concrétisations ; c’est au contraire parce que structurelle et définitivement autre que l’on perçoit et que l’on a Créé, ces déterminations et ces pis et replis et ces re-tours, ces nouveaux tours.  

Pour basculer dans la structure il faut y croire, et surtout élaborer une stratégie. Hors celle-ci rien n’apparait et on continue, bon an, mal an, de croire en la satisfaction selon une densité du monde, du vécu ou du corps. Mais elle revient, la stratégie, même contre nous, si la structure est la dimension en laquelle tout existe, la performance, la possibilité de structure qui fut réellement ce qui a pu remodeler la réalisation humaine, au minimum, et dont on peut tenir et réunir les fils (et les fils du père) les plus éloignés et les plus puissants, de percevoir la pyramide de perceptions, des champs de perception, lorsque dieu ou Platon ou Kant ou Fellini ou les Beatles tissent cette cartographie exogène ; il y eut des quantité de sujets …

Il est quand même bien évident que tous ces efforts, implantés par tous ceux-là, dans la texture du monde, du vécu et du corps, appellent une initiation, une initialisation, ouvrent la perspective de toutes les perspectives et que tout est perçu du même plan qui n’est pas dans le monde mais qui, issu du présent, attire tout ce qui est. Pourquoi avancer de si loin sinon ?

Et si le point qui soutient en avant de tout, l’ensemble non exhaustif des fils tissés, cela forme des trajets, qui sont des trajectoires, à la surface du réel comme surface réelle, non illusoire, puisque rien sans elle ne serait effectué.

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La plus grande Possibilité

17 Août 2019, 08:43am

Publié par pascal doyelle

Rappelons que l’autre interrogation majeure, d’un autre ordre, est ; comment expliquer que le réel s’impose par ce caractère de violence, de brutalité, d’horreur, de dégoûtation profonde, d’altérité ? Pourquoi faut-il en passer par cette monstruosité et que signifie-t-elle ? Ou donc constitue-telle, cette horreur, le seul horizon ? Mais c’est une autre perspective.

Ce que nous nommons le présent est le fait d’exister, et ce Fait est effectivement et infiniment acté par l’actualité même qu’est le réel. Parce que le présent n’est pas fixé, figé et donc consiste en une articulation. Religions et mystiques, philosophies et systèmes, structures du sujet et du corps sont enchâssés dans l’articulation et de là nous ex-sistons.

La structure de l’ex-sister c’est ce qui est analysé.

On résume donc.

Il existe un réel vertical qui coupe intégralement tout ce qui est, fut, sera, et inutile de chercher ailleurs : il s’agit du pur et brut présent. Le présent est la structure antérieure à toutes les réalités. Celle qui déroule tout le reste, toutes les réalités, les choses, les êtres et qui crée au moins un être spécifique (que l’on sache) nommé arc de conscience et qui consiste au contraire de tout le reste en un rapport (les réalités sont, l’arc de conscience ex-siste, il se tire de lui-même en tant que rapport).

Cela revient à dire que nous existons d’une part et que d’autre part tout existe dans et par la transcendance. Dans la transcendance qui, pour nous en tous cas, dans ce monde, cet univers, se propose comme présent. Le présent n’étant pas un « être », est plus grand que tout l’être qui se réalise diversement dans ce qu’a priori nous nommons l’univers. Rappelons que le « présent » n’est pas ce vague résultat d’espace temps, mais l’exister. C’est bien pour cela, parce que le présent est la source même, le point originel qu’il est formel, hors étendue et durée, non au sens de les exclure mais de les inclure. Et par source et cause de tout ce qui est, il faut comprendre cause formelle, puisque de fait le présent est toujours … présent, actuel ; il ne cesse pas ayant effectué sa causalité (au seul début du monde par ex). On y reviendra.

Beaucoup croient encore qu’il suffit de tresser un beau système bien cohérent dont l’ordre se prouve de lui-même ; oubliant que l’on peut broder une cohérence quelles que soient les prémisses ; et qu’en vérité l’idée maitresse que l’on entendra prouver (par la systématique, faisant abusivement office de preuve) vient du dehors, du dehors de la pensée ; l’être par ex est une imagination, on imagine l’être comme une grosse boule ronde, massive, solide, consistante mais surtout on a préalablement constaté qu’un être il y a, et il s’agit alors d’une intention structurelle, qui pose « là » qu’un réel il y a, et les grecs pour expliquer cet être créent et usent de l’universalisation, sur les causes effectives et formelles de cet être.

On dira alors que si les éléments de base viennent du dehors, de l’expérience, ça n’est pas pourtant de l’émotion ou du subjectif et autres caricatures, parce que ces éléments de base, ontologiques, ne sortent pas du subjectif … mais de l’expérience interne de la structure qui se-sait, un minimum, étant un rapport ; les éléments de base donc ne sont jamais aléatoires ou délirants ou irréels.

Il est des éléments qui apparaissent subjectivement à partir d’une expérience réelle neuve et inattendue ; que l’univers soit issu d’un big bang par ex ou lorsque Descartes annonce qu’il y aura un sujet qui éprouvera dorénavant au-delà de l’universel scolastique ou même en plus du sujet regardé christique ; le je pense ouvre à une quantité considérable d’aperçus, rappelons que Descartes est très vague concernant la « pensée » ; le champ intérieur est de toute manière rendu accessible par le statut de citoyen libre, chacun ressentant durement, déprimé ou romantiquement, sa destinée individuelle.

Et il y a des éléments qui sont seulement des reprises, des vieilleries (comme des pseudo communautés qui n’augurent plus de la noblesse qui fut bien réelle, mais cèdent à l’ignominie de sectes abominables ou ridicules) ou des délires psycho-individuels, ou des horreurs sociologiques comme le nazisme qui ne prend pas cette forme là sans causes et raisons négatives mais actuelles, et même alors les éléments passéistes ou réactionnaires ou subjectifs et délirants et psychiques et inhumains ne surgissent évidemment pas au hasard et s’utilisent dans telle ou telle configuration neuve qui les suscite. Il n’est donc jamais d’élucubrations mais toujours des logiques et des situations enchâssées rigoureusement qui se déploient comme liberté.

On dira alors, second temps, que si liberté il y a, elle fait ce qu’elle veut comme elle l’entend. Mais qui peut penser ainsi sinon une compréhension abstraite et toute extérieure ? Une liberté placée en telle situation tiendra précisément son indépendance et sa capacité de dominer ladite situation et non de « faire n’importe quoi ». Liberté veut dire non seulement réponse rationnelle mais surtout et fondamentalement réponse adéquate (serait-elle non-rationnelle ou plus vraisemblablement hors champ de la raison, qui est toujours quelque réalité connue, or nous voici confrontés à l’inattendu, autre manière dd dire que la dite liberté invente et qu’elle n’invente donc absolument pas n’importe quoi ; la liberté est le support, la source, la structure même antérieure à la « raison » ou aux sociétés humaines).

Commence-t-on de comprendre qu’il s’agit d’extirper sujet de subjectivité et liberté d’irraison ? Le processus qui conduit de Descartes à Lacan n’a aucun autre but ; exposer sur-objectivement (philosophiquement) le dispositif de « sujet » comme cohérence de structure plus étendue et plus précise que toute représentation toujours partielle, que cette représentation soit rationnel ou irrationnelle, délirante ou psychique (ce à quoi nous pousse la psychanalyse au fond), esthétique ou philosophique (les esthétiques nous in-forme selon des champs de perception, nos récits sont des romans, et non des élaborations mythologiques, etc). Et comme nous avons affaire à une structure réelle et « solide », résistante, effective, agissante, aucune des systématiques qui décrivent cette structure ne suffit à épuiser l’être-de-l’homme (qui n’est pas un être et qui n’est l’homme lui-même… de fait).

Le sujet et la liberté sont précisément les causes, agissantes, antérieures à cela même que l’on cru ou dû nommer le logos, la raison, la rationalité, la science, etc (de même que les sciences sont assurées dans un Etat et parmi des citoyens ; le droit prime tout et est plus exact que les sciences et porteur d’une infinité d’effets). Et donc manifestent, sujet et liberté, une bien plus grande cohérence que n’importe laquelle des cohérences des « systèmes ». Et la vérité, réelle, du sujet et de la liberté ne consiste pas à répondre rationnellement mais à inventer et à inventer, entre autres, divers systèmes rationnels ou non ; ce qui est beaucoup, beaucoup plus étendu. Plutôt que de raison (comme horizon idéal dernier supposé) on parlera donc de cohérence, cohérence d’abord via et sur cette structure réelle active et créatrice, cohérence donc sur et par le réel de toute situation, de tout moment, de toute historicité et de toute humanité ou humanisation ou personnalisation. 

Sujet et liberté, autrement dit intentionnalité qui se crée en-avant ; c’est littéralement de la surface pro-posée au-devant, dans l’actualité, que l’arc de conscience impose sa propre architecture ; une architecture qui dépend de ce que l’on va introduire dans la vision (plus ou moins systématique mais jamais « n’importe comment », puisque la liberté est cohérence étendue, augmentée, intensifiée, accélérée, concrétisée, soit donc grecque, christique, cartésienne et suivants, de matérialisation et d’incorporation de l’intentionnalisation au 20éme). Ce champ produit est réel et actif ; c’est à partir de ses surgissements que nous passons du milieu, relatif à un vivant, au monde, comme horizon non défini. De même que le christique impose que chacun (même l’esclave crucifié) est un tel champ non fini. Qu’ajoute l’expression de cette « âme » ? Se perfectionne-t-elle par cette manifestation, apparaissant dans le champ du réel de se signifier.

C’est bien par cela que sujet et liberté et esthétique et éthique et politique manifestent une cohérence que ne parvient jamais à limiter ou imiter la « raison ». La raison est un domaine relatif même si au début elle était pour les grecs la plus formidable façon d’organiser des systèmes d’intentionnalisations (et donc de créer ces systèmes, et cette intentionnalisation, puisque surintentionnelle par rapport au langage commun) et même si en aucun cas il ne s’agit d’abandonner l’universalisation ; c’est juste que l’universel n’est pas ou plus l’horizon réel. Notant par là que depuis la mise en avant du structurel (de l’intentionnel, par la surintentionnalité des grecs par-dessus le langage commun et le groupe et l’intensification du christique du sujet même par l’incorporation) c’est non pas la « pensée » ou l’être », qui sont comme des finalités inertes ou contemplatives, mais l’articulation du réel tel qui est l’enjeu, et que le réel n’est justement pas un « donné » mais une activité … un mouvement qui doit se saisir lui-même comme mouvement, cad comme non pas le « même » mais comme Autre. Le mouvement d’altérité est la structure.

Il n’y a pas, jamais et n’existera jamais un « système » cohérent suffisant ; si le sujet et la liberté existent, ils sont le système lui-même, cad l’acte. Que le système, réel, soit le sujet et la liberté (tel que ce système réel nous est en tous cas ici et maintenant donné, ce qui veut dire qu’il peut potentiellement se présenter ailleurs autrement) nous entraine vers une infinité d’innombrables possibilités dont il nous revient de déchiffrer ici et maintenant dans cette réalité les structures ; c’est ce que fait la philosophie et ce que prévisualisaient les religions, ou les champs de perception esthétiques, etc ; rien de cette pluralité d’expériences n’est illusoire ; nous sommes passés par-dessus le jugement, si limité, de l’expérience ontologique comme aberrante (jugée telle par la « raison ») et au sens où la nature énigmatique du réel est admis comme le Fait absolu et formel.

Liberté et conscience c’est ce que met en place Sartre, grâce lui soit rendue, de n’avoir jamais plié le genou, et bien qu’il pèche précisément de ne pas concevoir l’individualité de l’arc de conscience… pour lui c’est un champ, uniforme, alors qu’en réalité il ne peut pas exister un tel champ sans qu’il soit à, pour, par, et selon quelque « un ». C’est ce que signifie qu’il soit créé, ce champ, dans l’actualité de son activité, de son Exigence (que toute détermination soit un « péché » si l’on veut, une dégradation, au sens où malgré toutes ces bassesses l’intention majeure doit se renouveler, le christ est venu pour cela ; tout est pardonné à condition que l’on relance sans cesse).

C’est de cette manière que Sartre est fondamentalement critiquable ; il ne voyait pas que le sujet ne tenait pas à une conscience de base uniforme et pour ainsi dire générique et ne s’individualisant que dans le laps d’une existence mondaine ; parce qu’une telle conscience de base n’existe pas et n’est pas un donné du monde, de l’existence et ce pour la raison qu’elle n’est pas un « néant »… On touche donc au fondement même de la théorie sartrienne. Il n’y a pas, n’y aura jamais de conscience générique mais toujours et rien que des consciences en acte qui se créent de ce qu’elles (se) projettent en tant que champ. Il n’y a rien d’autre que le champ tel qu’il se produit en se tirant en-avant. Donc aucune générique.

On projette seulement la conscience que l’on existe, en faisant comme si elle était partagée, mais c’est juste la conscience que l’on est ; il faut insister ; il n’existe que des consciences une par une. C’est la forme même du réel. Le réel s’avance jusque là (au minimum… jusqu’où s’avance-t-il réellement si ce qui est est l’exister ?)

Commençons de comprendre.

Dans l’incommensurable unicité. Ce qui est une autre manière de dire dans l’altérité, la distinctivité.

Dieu est l’unicité rassemblant toutes les unicités. En tant que telles. Etant entendu que l’unicité comprend entre autres l’universel, au sens notamment « d’en être capable », d’en quérir la potentialité, la puissance. L’unicité sera donc la structure qui intégrera toutes les possibilités, y compris l’universel. On répète donc : l’unicité, le sujet formel est la structure antérieure qui décide et contient la possibilité de tout le reste. Elle est donc notamment sur/objective-subjective. La liberté ayant en charge d’intégrer la plus grande possibilité est celle qui crée le réel en le poussant sans cesse plus loin, plus grand que lui-même.

Seul ce qui se désigne par « liberté » est capable de porter la plus grande Possibilité. Seul ce qui n’est pas causé extérieurement et ne tient pas à sa détermination est susceptible de modifier sa propre structure.  

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Si la liberté ne désigne plus une sorte d’arbitraire mais l’adéquation même non rationnelle, cad créatrice, alors le système réel de la structure a pour finalité de créer, et de créer non selon une fantaisie ou une jubilation (bien que rendant tout cela possible), mais de créer la structure du réel ; comme si le réel déléguait la Possibilité qu’il existe (puisqu’il est le Possible, néant et être sont à égalité, et également réalisés, le néant n’ayant rien à opposer à l’être, et l’être étant en mesure de se scinder en être proprement dit, cad déterminations, et forme absolue (forcément) de l’exister) à un être spécifique qui n’est évidemment pas déterminé mais existe comme rapport ; le rapport est la conscience de (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même et non une identité. Passant outre l’impossibilité de définir par la raison, la raison ; ici le rapport peut effectivement être à lui-même son intuitionnel agissement (il est fait pour cela, il existe en tant qu’articulation et non comme réalité).

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L’exercice décisif du réel

10 Août 2019, 08:41am

Publié par pascal doyelle

Principe général : il faut réintroduire dans le monde, habituel, dans le vécu, le corps ou la perception le sens de l’étrange et de l’énigme, celui du mystère insondable. Et ce à partir de ces structures mêmes telles qu’elles existent. Le réel est en mouvement, et c’est ce mouvement qui Existe.

C’est donc la forme du mouvement qui est analysé.

Les religions n’ont jamais flatté notre « ego » mais l’ont régulé. Il fallut le 18éme et puis la débauche d’énergie disponible et gratuite pour que l’on se prenne pour plus grands que nous ne sommes et que l’on cesse de saisir la nécessité de la régulation ; la philosophie a toujours (toujours) validé la règle (excepté quelques effets secondaires ici et là, et les quelques fulgurants un peu égarés), la règle et non pas le dérèglement. Etant entendu que la philosophie a pour finalité, technique, technologique, de produire les conditions d’exercices de l’intentionnalité en tant que celle-ci doit mesurer, étendre, inventer, créer des intentionnalisations. Elle n’est plus fixée par le groupe ou pas exclusivement, et doit donc être à elle-même sa propre organisation, faisant appel à la création de contenus adéquats (grecs) et à la volonté singulière du sujet (christique) ; former un réseau interne capable de se communiquer à lui-même (de ne pas se perdre de vue, et donc visant la complétude d’un système) et de se transmettre aux autres. Le christique installe donc un « sujet » qui est à lui-même sa volonté propre (on lui reproche cela sous la critique caricaturale de « morale », ce qui est absurde, supposant par ailleurs que chacun ne ressort d’aucune morale ou d’une morale arbitraire ou subjective ; ce qui peut formuler une éthique surindividuelle mais aucune éthique ne tient en ignorant la base de la morale, l’universel).

Or ce qui se transmet ce ne sont pas seulement les contenus mais la position même du sujet, de l’arc de conscience ; c’est à cette fin que l’on précise l’être ou dieu ou le sujet ou le réel, afin que se copie le schéma de présence de l’arc de conscience dans l’arc du présent. Et qu’il en découle telle ou telle architecture intentionnelle. Dieu (l’intention) et l’être (l’universel) sont les deux formulations fondamentales, le sujet est le rassemblement des deux dans l’actualisation (ici et maintenant), le réel définit le cercle dans lequel le cercle de l’arc de conscience est instancié (l’ici et maintenant comme présent, comme Exister).

C’est en ce sens que la caractéristique absolument formelle (pléonasme, ce qui est formel est l’absolu ; conscience formelle/présent formel) expose son caractère indéterminé ; dieu, l’être, le sujet et le réel sont non déterminés (ils visent à manifester dans le monde, déterminé, le Bord du monde, le point à partir duquel on perçoit, et sans lequel rien n’est perçu, accessible, pas de monde, pas de vécu, pas de corps) et le caractère indéterminé est cela qui se dit, se signifie. Et ce qui se signifie ne tient pas dans un contenu mais signifie-pour-un-arc (de conscience), obligeant à se positionner en positionnant le réel, le un, le sujet, l’être ; qui sont des plus-qu’idées, des signes, qui impliquent que l’on s’y localise, et donc des dispositifs ou des structures ; on ne peut pas philosopher sans philosopher, cad se décentrer, par l’universel au minimum ; on ne pense pas en tant que moi subjectif. Et par Descartes se décentrer n’est déjà plus suffisant, il faut commencer de se situer dans le dispositif « suejt », et par les existentiels il est requis de se supposer dans le « réel », l’existence en l’occurrence.

Reprenons sur l’accentuation impliquant pour chacun une acceptation ; que l’Etat (cad le droit) impose à chacun d’être sujet (sujets libres anglo-saxon, et sujets libres-égaux, français). Mais alors il faut bien veiller au contenu que l’on injecte ou que l’on retient dans « sujet » ; ça peut n’aboutir qu’à un moi… Le libéralisme a transformé le sujet en un tel moi, corps-langage, vécu-relationnel ou échanges, ou le communisme a imposé ce sujet comme générique (transcrivant les désirs en besoins universels, indistinctement).

Techniquement la raison en est que le « sujet » ne peut pas être écrit de l’extérieur ; il ne peut que se signifier, lui-même et lui seul, comme sujet. De même qu’il n’était accédé que par le christique, qui évidemment n’est pas ou plus de ce monde … ouvrant donc la possibilité que chacun soit sujet, parce qu’il n’y est plus, il est en-plus et indéterminé, ce qui veut dire rendant possible quantité de déterminations, désormais toutes relatives, à votre décision, votre foi, disposant d’un point-autre inidentifiable, vous renvoyant à votre décision, votre longue décision, non celle de la volonté mais de l’intention, et qui plus de l’intentionnalité (qui s’organise jusqu’à la perception) ; point-autre par lequel on n’est plus homme ou femme, libre ou esclave, riche ou pauvre, etc et on n’appartient plus à un monde humain, antique, mais jeté dans le monde donné là.

On a donc coupé court et défini « ce qui ne pouvait pas l’être », afin que de ces synthèses (qui croient en elles-mêmes au lieu de se distancier selon le sujet, mais de laquelle suspension il ne résulte structurellement que l’insatisfaction, qui est tout l’enjeu) afin que de ces synthèses on puisse, néanmoins, vivre.

Or ce faisant la quatrième phase est celle de la concrétisation, en définissant à toute force l’indéterminé. Rappelons que les grecs créent l’augmentation (de l’intentionnalisation, universelle), que le christique impose l’intensification (de l’intentionnel singulier), que Descartes et suivants propagent l’accélération (vers le monde-étendue-mathématiques et vers les autres, par la révolution, en investissant l’actualité et l’actualisation du sujet, qui tient de par lui-même, indépendamment du christique, mais non pas contradictoirement), et que donc ensuite il s’agit de concrétisation ; non seulement au sens où du sujet (cartésien, rendu abstrait, pure abstraction qui perçoit à partir de la position de sujet) se perçoit le monde, ou le donné (et donc sciences et techniques), mais aussi au sens où le dit sujet abstrait intentionnalise le monde, le vécu, le relationnel, le corps ; il matérialise ; non pas qu’il tombe dans la matérialité mais qu’il rend possible la matérialisation de ses intentions, en tant que monde qui va se déployer jusqu’au 21éme (avec le rebond de l’humanisation qui se démocratise en personnalisation, des années soixante ; le moi, cad nous-mêmes, tel que nous l’éprouvons est la matérialisation fondamentale de l’intentionnalisation individuelle et collective).

On concrétise selon les altérités diverses (sciences, technologies, économie, etc) et selon le possible réalisable, pour chacun et pour tous, dans le monde, l’histoire (révolution unique et révolutions variées) ; l’ensemble est la matérialisation de toutes les intentions et intentionnalités. En bref on a épuisé toute la réalité possible, il ne reste rien (mais l’immédiateté du donné vécu se recycle constamment ; le recyclage se conduit selon le vivant et le corps, et tente bon an mal an d’adopter un devenir structurel, un accès à la conscience, mais si pénible et hasardeux que tout le monde retombe sans cesse dans le marécage de l’immédiateté ; expérience d’un monde sans cesse recommencé, statique, ne se renouvelant que selon les modes et donc la dégradation de ces modes, à force l’image jolie se transforme en cauchemar et en profonde noirceur ou ridicule avéré).

Ceci, ce déploiement de la structure comme humanisation et personnalisation, crée un monde complet ; dans le monde complet (ou complété comme on veut), il existe forcément des automobiles, des lave-linges, etc. c’est aussi et même essentiellement pour cette raison qu’il est difficile, impossible de s’en dépêtrer.  

Remarquons aussi ceci ; ce que l’on nomme démocratie n’est pas tant la capacité, suspensive, de choisir son organisation, que la possibilité générale et très précise et particulière, de rendre réels l’ensemble de toutes les intentions ; une décentralisation en somme, qui permet à chacun d’actualiser sa réalité. Démocratie n’est pas un choix externe mais une possibilité déroulée historiquement ; autrement dit on ne peut pas changer de société comme de vêtement. Et cela ne veut pas dire (que la démocratie est la démocratie d’un monde humain spécial) qu’elle n’est pas effective ; elle l’est. Et doit se comprendre elle-même comme telle.  

Par ailleurs il faudra bien suivre des finalités qui nous permettent de légitimer les privations futures (pour ceux qui survivront) ; non pas se trouver des atermoiements ou des illusions de seconde main (se substituant ou justifiant a posteriori nos contraintes prochaines), mais des finalités qui permettent d’élaborer des stratégies organisant ces nécessités, qui permettent de créer positivement des systèmes d’intentions et des réseaux intentionnels (collectivement et individuellement) ; on appelait cela « religions », qui étaient des élaborations complexes et sophistiquées rendant accessible les intentions. Alors que depuis la révolution industrielle, etc, on se lâche un peu n’importe comment et dans tous les sens, puisque la disponibilité de l’énergie (qui a permis de tout transformer) rend possible l’isolement et la prise en charge des nécessités par l’ensemble ; ce que la détérioration des conditions impliquent c’est que cette substitution (objective, étatique, organisationnelle, libérale ou communiste, technique ou entrepreneuriale) reviendra au local d’une part et à chacun au plus près possible d’autre part ; ce sont les superstructures qui seront rendues impossibles (multi-étatisation comme l’Europe, ou multinationales, finance, tout ce qui se greffe sur le dos de la bête et s’étiolera au fur et à mesure du haut vers le bas)

Cela veut dire que l’on a voulu contourné par mille moyens les règles, les règles de régulation. Les règles de régulation du flux tendu intentionnel, qui ne peut pas s’arrêter, se fixer ; les groupes et les communautés s’usaient à contrôler ce flux jusqu’à ce que, l’énergie aidant, le développement acquis on puisse laisser libre court à ce déploiement. Lorsque la reproduction sexuelle est une énergie fondamentale de reconduction des sociétés, on surveille l’énergie sexuelle ; lorsque l’énergie est le pétrole, la sexualité devient une distraction.

Mais par « distraction » il faut comprendre ; ça ne veut pas dire que l’on ne va pas, alors, créer une réelle passion et une prolifique mise en forme culturelle et individualisante ; on peut entendre distraction par libre cours du possible (après des millénaires ou des siècles de contraintes, naturelles et donc humaines) et cela sous condition d’échappée hors des nécessités qui jusqu’alors s’imposaient comme réalité, cad vérité, limitée (par contrainte extérieure) mais vérité de base.

Autrement dit si nous perdons le pétrole nous retournons à la vérité-réalité de base, limitée, non développée au sens où cela nous priverait d’une complexité (la complexité est toujours pratique pour caractériser). Ce qui ne signifie pas qu’il faille se priver de complexité mais que la confondre avec l’arbitraire, la distraction, les facilités diverses est déjà en soi une aberration et surtout dans le monde, limité, le donné fini, est une folie, mortifère. La question est donc ; existe-t-il une complexité non gaspilleuse ? Ou, à tout le moins, de moindre dissipation ? C’est le pari. D’autant que par ailleurs une complexité de gabegie peut tout à fait se retourner contre elle-même ; on finit par désirer n’importe quoi n’importe comment et on perd le fil, on ne réunit plus les intentions qui se dispersent dans l’immédiateté, nourrissant de pseudo-unités d’intentionnalités, fantasmées, dont la substance et le substrat est le corps et non pas l’arc de structure.   

Pour réunir les intentions et intentionnalités ; intentionnalités veut dire que cela s’organise bien plus loin que simplement la volonté de ceci ou cela, et concerne, littéralement, ce qui est perçu ; on perçoit en fonction de finalités ; le groupe, la tribu organisaient la perception, ensuite le moi humain libéré plus ou moins du groupe et acquérant une unité en propre (de base le christique), et enfin le moi-sujet relativement indépendant, organisent leurs perceptions respectives en fonction de, et cela c’est l’intentionnalité, incluant perception, mémoire, mise en forme culturelle et acculturation, du sujet, tactiques spéciales et stratégies globales, etc ; pour réunir donc intentions et intentionnalités, il faut penser ; penser les finalités qui ne sont pas, comme pour les vivants, données là dans le milieu ; nos finalités sont en plus.

Si nous sommes libres cela signifie que l’on peut extrapoler la fine pointe de l’arc de conscience et que l’intentionnalité de cet ancrage peut se tirer elle-même selon cette avancée ; c’est la raison d’être précise de la faculté d’attention qui dès qu’entamée déroule son propre champ ; lequel n’est pas une mémoire, mais une actualité, une actualisation (qui répond donc plus rapidement et plus inventivement aux événements) ; on s’élance toujours du plus loin, du plus haut, du plus abstrait (un seul signe est très simplement une telle abstraction).

On a évidemment une perception (selon le vivant) qui est intégrée, mais l’actualité de l’intentionnalité crée son propre champ de vision et la « clôture » de la perception s’effectue pour nous non par l’adn (pour faire court) mais par l’intentionnalité ; vous désirez mais aucun de vos désirs ne correspond à une naturalité, tout désir est construit, imaginé, élaboré et par fois dans l’actualité même (un réel inattendu qui nous séduit ou nous effraie) ; cet en-plus né dans et par le champ intentionnel de perception non naturelle créée par les signes, les mots, qui fait sens dans telle situation, etc. Cet effet de clôture (qui n’est pas une fermeture mais est une clôture de l’ouvert qu’est ce champ de perception intentionnel) est une invention (ou une création lorsqu’il s’agit de produire une cause telle qu’elle engendre quantité d’effets possibles, pour quantité de sujets humains) ; cette invention est toujours conclusive en ce qu’elle se prend pour vraie et réelle et sa conclusivité est aussi une ouverture de l’intentionnel ; on sait bien que le tomber-amoureux est une Possibilité, mais conclusif au sens où d’une décision insondable.

Décision insondable puisque prenant naissance dans le futur, le possible ; même le moi nait du futur, il se sépare de ou rassemble son héritage (quel qu’il soit) dans sa projection de son idée de lui-même.

C’est ainsi la complexité engendrée par le champ intentionnel ; on ne peut pas obtenir une complexité sans gaspillage (puisque par structure ça cherche des tas de significations librement), mais quand même… entre une complexité laxiste et une complexité maitrisée, les conséquences sont probablement très importantes en variation (même 30% d’économie de moyens et de finalités idiotes est considérable).

Si nous n’avons pas su maitriser la complexité c’est, invite-t-on à penser ici, parce qu’au lieu de situer la dite complexité dans le champ intentionnel, elle fut localisée dans le corps. On a dit ; nous sommes un corps-langage (des mois psychologiques) et non pas un sujet-intentionnel (des structures-autres, en plus du monde, du donné mais aussi du vécu et du corps).

Définissant notre être comme un être (déterminé) il s’agissait alors de satisfaire ces déterminations. Mais à l’inverse comment satisfaire une structure intentionnelle ? On ne peut pas, on ne peut ‘que’ penser son statut d’insatisfaction originelle, formel ; les religions permettaient de penser cette source structurelle, autre (autre que le monde, le donné, le vécu et le corps) et de valider une stratégie, d’ensemble, de l’insatisfaction ; penser l’insatisfaction implique que le réel n’est pas de ce monde (de ce vécu ou corps), qu’il relève d’une dimension en plus et autre. C’est cette dimension qui est l’enjeu absolu de toute pensée, quelle qu’elle soit, et quelque visage que telle pensée nous offre de ce surplus, de cet en-plus qui veut sinon expliquer ou analyser du moins permettre de manœuvrer cette dimension (cad l’insatisfaction, cela même qu’un corps vivant en comprend pas du tout), d’en créer une stratégie.

Dieu, l’être et l’universel, le christique et le sujet, l’altérité et le réel sont ces stratégies.

Et c’est bien là le problème ; à savoir que le corps vivant n’a aucune « idée » en lui autorisant une compréhension de ce qui lui arrive (c’est ce que repère, cartographie, Lacan ; sa complexité essaie de suivre les linéaments effarants qu’un champ intentionnel produit dans un corps viavnt, qui n’y comprend rien ; les distorsions imposées au corps, cad au moi, au moi qui « croit » qu’il est « ce moi » alors qu’il est un sujet, insatisfait). N’ayant aucune représentation de « ce qui lui arrive » (qu’il soit donc à distance de toute satisfaction, ce qui lui cause une angoisse, au minimum, insurmontable) le moi croit qu’il est ceci ou cela et demande de s’y reconnaitre ; il va créer toute une représentation pour remplir le vide (qui auparavant était « expliqué », mis en jeu par une structure au-delà du vécu) et cette représentation est également une acquisition de complexité ; le vide (des réels que sont dieu, l’être, le sujet et le réel) brode, tisse, amplifie, intensifie, augmente la complexité (le vide formel est plus grand que toutes les déterminations).

Et il devient clair que perdre le sens, l’orientation de la complexité c’est tisser des morceaux de monde, de vécu et de corps qui s’abiment dans la dispersion ; puisque qu’ils n’existent que dans et par la structure. C’est courir en pure perte, sans aboutissement dans la réalité, quand bien même multiplierions-nous les enluminures, les feux d’artifices du vécu et du corps. Cela équivalent à relancer le bâton toujours plus loin.

La critique menée envers la structure en plus (des religions, des philosophies, du sujet, de la révolution,  etc) avait beau jeu de condamner tout accès à un « autre monde » ou une « autre identité » (le sujet, en somme), opposant ce monde effectivement « là », et l’autre réalité ; pourquoi la réalité donnée, vécue, éprouvée, se doublerait d’une seconde ? Autant profiter de celle-ci. Mais ça n’était pas du tout ce qui était en jeu (bien que dans les conditions de contraintes des siècles précédents l’algorithme de vision, de perception se modifie de cela même, évidemment). Dieu, l’être (les idées, la vérité), le sujet (la liberté, la conscience) ne se comportaient comme des réalités mais comme structurant les réalités ; ce par quoi les réalités obtenaient une plus value, basée non sur la satisfaction réelle, imaginée ou fantasmée, mais sur la compréhension de l’insatisfaction.

Dit autrement c’est à partir de ces structures que l’on percevait (ce qui devait être perçu sans tomber dedans). Sitôt débarrassés de ces structures on semblait apparemment percevoir plus (parce que les structures étaient déjà instanciées en nous ; nous le leur devions, bien que reniées et c’est du haut de ces attributions que nous décidions alors de les répudier … sciant la branche) ? Abandonnant la structure nous tombons dans le monde, cad dans les immédiatetés que nous produisons, effectivement, et d’autant plus attirantes que nous les inventons, mais attirantes et seulement miroitantes, laquelle image s’assombrira jusqu’au cauchemar. Et comme on ne peut pas annuler la structure (sinon on disparait, et donc sauf dans la mort), nous voici hantés par une mésinterprétation de structure (auquel on prête un nom quelconque ; une détermination malsaine de mélange mondain et ontologique, vitaliste ou naturaliste ou réaliste). Un cauchemar ontologique.

C’est bien pour cela que les structures (dieu, l’être et l‘universel, le sujet et la révolution) s’écartent absolument de la magie ou de l’angélisme ou de l’idéalisme au sens commun ; toute magie qui se réintroduit sitôt que l’on prétend arguer d’une « vérité plus proche » du monde ou du vécu ou du corps, dérive en horreur, horreur littérale puisque le monde, le donné et le corps s’imposent comme seul horizon. Et que tout ce qui est du monde disparait. Et le flux intentionnel s’inverse. Il se retourne contre lui-même et les autres, contre toute image adorée et s’enferme dans les labyrinthes du moi, les maladies du moi, les déprimes et obsessions, et l’angoisse du moi ; qui ne sait pas que la porte de sortie est « en haut ». L’enfermement dans le donné (dont les mass médias, les sciences, les technologies, les possibles du monde humain nous imposent l’exclusif récit qui se recycle sans cesse) brise lentement ou violemment l’architecture intentionnelle. Ni plus, ni moins.

Lorsque l’on ne comprend pas que la métaphysique (grecque et universelle) et l’ontologie du sujet (qui commence avec le christique) veulent saisir le hiatus, l’articulation et le décalage entre nous et le donné (quel qu’il soit), c’est que l’on a affaire à une conscience qui se présuppose déterminée ; même Nietzsche et Heidegger essaient de réintroduire une ontologie dans la platitude rationaliste réaliste naturaliste ; les réalistes, naturalistes, rationalistes ne se posent pas même la question du décalage, sans lequel pourtant rien n’apparaitrait pour eux et sans lequel ils ne seraient pas ; ils se contentent de se constater comme d’une chose, il ne leur vient pas à l’idée qu’ils sont un rapport et que ce rapport est « à lui-même » existant, et ils observent le présent comme un résultat et non comme un acte.

Rappelons non pas que la rationalité etc soit d’une platitude sans borne, mais bien l’exponentiel rationalisme qui croit que son observation locale est applicable à « tout ce qui est », réaménageant les vieilles lunes.

Que leur être ne soit pas un être mais un exister, un mouvement, une articulation veut dire que c’est un rapport, lequel n’ignore pas qu’il est tel. L’évidence du rapport à lui-même c’est ce qui est indivisible, puisque non composé, et irrésistible, il se présuppose toujours dans le rapport factuel ; chassé par la porte il reviendra par la fenêtre et cette fois dissimulé (par la science ou l’idéologie on sera pensé par un autre rapport, dans un autre rapport et qui effacera le rapport que l’on existe exclusivement de par soi ; dieu, l’universel, le christique, le sujet et le réel vous renvoie à votre seul vous-même). On ne peut pas ne pas l’exprimer (il est ce par quoi il est une expression, de quoi que ce soit).

Il ne faut pas abandonner le rapport que l’on existe. Considérez-le comme le Rapport lui-même, et qu’il n’en existe qu’un seul qui les suscite tous. Le rapport vous distingue, vous, personnellement, puisqu’il est votre nature même, votre agissement, en l’occurrence intentionnel, et tout agissement, à commencer en tant que tout présent, quel qu’il soit. D’un rapport on ne peut fixer ni le tenant ni l’aboutissant, Il s’assume. D’un rapport on ne peut le dire individuel ou universel, mais les deux, et évidemment tout le reste également ; la structure (du réel) est active antérieurement à tout ce qui est. La structure « sujet » est en acte et est le mystère qui entame toute la réalité au sens où le rapport commence toujours ici. Il n’est en somme aucun autre ici que le rapport, et donc aucun ici qui ne soit le rapport lui-même. Unique, mais ce qui existe comme rapport n’est jamais seul, par définition, par nature.

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Extension du cercle du savoir

3 Août 2019, 08:39am

Publié par pascal doyelle

Il s‘agissait d’étendre le cercle ; depuis Descartes la réflexion s’étend au-delà de la seule pensée et tend à inclure cet-être spécifique, qu’est le nôtre, et les philosophes s’emploient à décrire le réel-là alentour du sujet ainsi que ce sujet lui-même ; en tant que structure hors de la pensée. Et donc, depuis, la vérité ne réside pas dans la pensée, mais dans la structure çi-devant active, du sujet, et cette vérité est le réel même.

Le ton dégagé de la philosophie (qui considère le regard comme abstrait, s’effaçant devant le discours de raison) cède face au sujet qui est, quoi qu’il fasse, embarqué dans le réel et le réel devient. Et ainsi le christique est quoi que l’on fasse ou pense, plus grand que la pensée et on peine d’en tirer les effets et encore plus les conclusions ; mais lorsque Descartes initie le sujet ici même (impliquant qu’il existe ici et maintenant une logique valant en et par elle-même et non plus réservée à dieu, au-delà) voici le sujet se réengageant, réarmant toute son existence et appelée par son propre nom, sans se dissimuler sous l’abstrait discours (ce qui se confirmera par Kant, et suivants).

Par exemple croire que Kant condamne la métaphysique c’est ne pas voir que suite à Descartes il explore l’ontologie ici même ; l’ici même c’est ce qui reste lorsque l’on a remis à sa place la pensée, et que l’on a commencé d’élaborer la structure de présence telle qu’elle s’active constamment en tant que faisceau d’attention, focale intentionnelle ; si l’on ne comprend pas que Kant a voulu et réussi de décrire la structure active sur le monde, de même que Hegel expose les deux phénoménologies (tout ce que la conscience peut intentionnaliser en restant dans l’horizon du contenu, ce qui eut pour effet magistral de rejeter l’arc de conscience  du côté du donné « là », vers la structure), si on ne comprend pas ce passage de limite, alors on ne saisit pas que la forme est apparu dans la réalité et que le réel de la réalité est cette forme.

Ce que Kant nomme le nouménal ou Descartes l’infini dans notre volonté (les idées selon Descartes sont des étrangetés ; ce ne sont pas des idées notionnelles mais existentielles, expérimentales) ou Hegel la négativité non-finie qui agite les finitudes déterminées du déroulement (historique ou logique) c’est la forme, qui entoure, si l’on veut, les réalités qui n’ont aucun fondement métaphysique mais qui ex-sistent d’une forme ontologique ; et évidemment, cela n’est pas dit, mais cette forme ontologique est ici même et maintenant absolument précise ; à savoir le présent et l’activité de conscience dans l’activité qu’est le présent.

Et ce passage de limite c’est celui par lequel dorénavant il sera possible de se pencher sur le « là » du donné, le « là » tel quel (qui est déjà évoqué par Kant dans la CRP, en tant qu’existence). Hegel ayant désempli la conscience, on peut dès lors s’intéresser au processus lui-même (que Hegel nommait négativité ou liberté) ; Husserl peut se pencher sur la processualité même. Mais c’est du sujet lui-même, de la structure-sujet (qui n’a rien de subjectif, qui est une structure hyper objective, capable tout autant des objectivités que du subjectivisme) dont il s’agit et aucune manifestation n’épuise la structure ; elle seule a accès en son rapport mais elle n’est jamais le terme de ce rapport ; le rapport possède une forme absolument spécifique ; ce qui entre en rapport est le signe du rapport lui-même ; si il était déterminé il ne serait pas, la forme de cet exister de conscience est toujours en son être même absolument Autre. En somme le rapport (de conscience, l’intentionnalité) met en contact deux contenus mais se signifie toujours lui-même (ou l’horizon spécial ou général dans lequel il place et déplace les « choses »). C’est ceci qui exprime au plus près pour nous le rapport dans son infinité active et déjà toujours là ; il se précède toujours… il vient du présent en le réinstanciant.

De là qu’étant rapport formel, vide, sans rien  pour accéder à la moindre chose donnée là, il nous faut la reconstruire ; nous sommes condamnés à recomposer les réalités, et par notre activité seule nous sommes informés ; ce « subjectivisme » n’est pas un subjectivisme ; quantité de données du donné-là sont admises et intégrées et au fur et à mesure validées (d’abord par le groupe, puis par les procédures civilisationnelles diverses, dont les sciences, mais aussi l’expérience collective et individuelle). Tout cette construction faisant office de tri mais en et par l’invention, la re-création du donné là ; peut-être le donné ‘en soi’ ne nous vient pas intégralement mais même le donné re-Créé est ou peut être vrai et réel ; qui nous dit que notre version des mathématiques n’est pas une élaboration tout à fait juste de mathématiques primordiales ? Et que cette lecture mathématique des choses est elle-même une création réelle et vraie ? Vraie en ce sens que par celles-ci on réalise, on rend réel.

Autrement dit on ne part pas d’une pensée préalable qui aurait organisé le monde, mais d’un substrat de non distinction ou de distinction moindre (de plus en plus équivoques matériellement ou selon leurs énergies) qui se formule de plus en plus précisément le long du temps et de le long de l’espace (les particules premières sont incertaines en elles-mêmes). On y reviendra une autre fois.

De ce que l’arc de conscience voit l’invisible on en crut qu’il suffisait d’annuler la métaphysique ou dieu ou le sujet pour retomber sur ses pieds, à savoir le monde, le donné suivant le principe que le donné seul explique le donné. Mais on ne peut empêcher que nous percevions de fait tout cela d’un non-lieu. Ce qui se nomme ici le Bord. On ne peut pas évacuer la forme du monde (du vécu, du corps ou du donné et de la perception et on a dit que la forme de la réalité est le réel, cad le présent en l’occurrence, mais que le présent n’est que l’Abord tel qu’il se donné pour nous, sous entendant que le présent n’est qu’aspect de la dimension générale de l’exister, est l’exister tel que localement, pour ainsi dire, il nous est accédé ici même).

Descartes lorsqu’il adresse la pensée à un sujet (il n’y a pas de pensée sans sujet, et on ne peut pas se fier au déroulement, serait-il logique, de la pensée ; de là qu’il fasse appel à quantité d’expériences in vivo) admet ouvertement ou implicitement qu’il faut traiter du sujet, ici et maintenant, et s’enquiert très fort des conditions de notre existence. Ce qu’il avance sur l’infini et dieu et l’étendue et l’expérience « intemporelle » de la conscience de « soi ». Le réel, ici même, obtient une consistance ; et si il faut effectivement réaliser une vue objective, la logique qui procède de l’être, du bien, de l’idée, du un, ne suffit pas. Ce qui est requis c’est l’expérience réelle et l’intégrer dans la description ; l’être lui-même était certes une idée mais aussi une imagination, l’être dont on imaginait la consistance. Par Descartes l’imagination de l’être est supplanté par l’advenue ici même de la structure du rapport ; tel qu’il « apparait » selon son ordre d’intuition propre, son propre registre, qui étant actuel (actuellement constaté) s’offre comme Expérience.

Ici l’expérience du sujet par lui-même et qui se reconnait comme cause de la pensée ; développant par là son regard par-dessus les limitations de l’universel ; non pas que le sujet soit autre que l’universel mais bien qu’il faut que le sujet puisse relever d’un universel plus grand que l’universel. Initiant également, d’un côté comme de l’autre, d’une part l’attention portée à la structure du dit sujet (Kant, Hegel et Husserl) mais aussi d’autre part au fondement d’un sujet à la fois plus grand et différent de l’universel (Nietzsche, Heidegger, Kierkegaard, etc, le sensualisme ou l’empirisme ou le sociologisme ou l’économisme ou la psychanalyse, etc, et toutes les matières objectives et objectivistes).

Il est clair que le « sujet » est plus grand que la « pensée » (qui s’offrait comme finalité mais est d’abord pour nous un contenu, le contenu qui explicite les intentionnalités en idées, et permet, aussi, de créer toutes les intentionnalités qui se tiennent) mais si cela a pu apparaitre comme un apperl à un irrationnel quelconque ou à une détermination du monde (le donné expliquant le donné, l’économie la culture, l’inconscient le moi, etc), il faudrait peut-être raisonner à l’inverse ; le sujet sous la pensée est plus rationnel et plus objectif que l’objectivité ; soit donc un cadre de structure bien plus important et plus imposant que ce qui autrefois se dessinait comme universelle pensée (qui mêlait métaphysique, issue du discours même, et ontologie, existence structurée ici même).

Ce regard jeté par le sujet au-dessus de son épaule, a pu lui sembler inaugurateur d’une nouvelle perspective, et c’est vrai, mais non pas d’un irrationnel ou d’un naturalisme (ou vitalisme ou psychologisme, etc) ; mais d’une nouvelle structure laquelle peut être dit ontologique, qui ouvre à l’acte ici même du réel, lequel doit admettre en son cercle étendu le cercle acquis de l’universel et non pas le répudier ; d’autant que toute élaboration qui prétendrait se passer de l’universel ne peut pas même avancer d’un seul pas (aucune intentionnalité ne parvient à se distinguer, puisque l’universalisation, comme procédé s’utilise afin que une par une les idées, intentionnalités, se caractérisent sans se perdre, par ex en croyant penser ou signifier (pour un sujet) alors qu’elle ne fait que désigner une partie du monde). Il faudra toujours sinon remplacer la raison ancienne par un donné (pêché au hasard, le bios, la cognition, la poésie, l’économie, l’inconscient, etc) ou une intuition ou une vision, alors que Kant, Hegel, Husserl, Sartre et Lacan imposent l’analyse réelle et effective de la structure telle qu’activée dans et par le monde, le donné, le vécu ou le corps.

Il est ainsi une (très) réelle analytique du sujet en acte (en tant que ce sujet étant lui-même une articulation, un rapport peut tout à fait s’introduire dans le schéma, la structure qu’il non pas « est » mais qu’il existe (c’est la distinction opérée depuis Descartes ; il se regarde exister, parce que l’être, comme idéal, ne supporte pas, ne porte pas l’acte lui-même mais est la transformation de l’acte en un contenu compact).

Il s’agissait donc d’étendre le cercle ; si Platon, les grecs surent instaurer l’être, le bien, le un et l’universelle intentionnalité et si le christique a instancié le réel de tout sujet, qui évidemment contient toute disposition de  pensée, et si enfin Descartes a initié le sujet réel ici et maintint, réclamant dès lors sa pensée, son analyse, son développement et son déploiement (Kant, Hegel, la révolution), c’est que l’on ne s’est pas contenté de la résolution métaphysique, qui demeurait de l’ordre du discours, de la cohérence de la connaissance, mais que l’on a voulu examiner et décrire et enfin expliciter cette structure, en acte (étant un rapport, le rapport des rapports, le mouvement des mouvements), ce qui fut fait (par Sartre et Lacan, inscrivant dans le réel, du monde, des autres, de l’histoire ou du corps lacanien).

L’universel (du discours) donnait enfin sa pleine mesure ; qu’il était en jeu par et pour les sujets et devait non pas tenir tout seul, suspendu en l’air, mais s’inscrire dans l’historicité du sujet (Hegel par ex) mais surtout par et pour les sujets ; de même qu’une œuvre, esthétique, a pour finalité d’élever (en haut) et d’instruire, à partir de tout en bas vers la Possibilité de perception rassemblant toute la réalité accessible et rendant même accessible cette dite réalité de par sa construction, son constructivisme (rien n’apparait si l’on ne crée pas, jusqu’à la perception elle-même, donc le Créer est l’acte même) ; sans signes aucune perception éprouvée.

Ce qui est ciblé c’est donc l’extension du cercle de l’attention ; la pensée, métaphysique, s’utilisait afin de rassembler et d’abord de créer les intentionnalisations, toutes les intentionnalisations (idées, systèmes). L’extension de l’intentionnalité prit quand même un certain temps … puisque l’on a tenté de « penser comme dieu » et donc aussi de « penser dieu » ; mais le christique est « en acte » et donc était requis un acte qui réinstancie ici même la désignation du lui-même du sujet ; Descartes. Ça se passe ici et ici ça peut effectivement être pensé (penser dieu, qui est ailleurs, est plutôt difficile…)

Cela revient à dire que le seul réel enjeu ce sont les sujets. On œuvre (en quelque domaine que ce soit, esthétique, éthique, philosophique, religieux, politique et révolutionnaire, etc) afin de rendre possible les sujets ou donc de rendre le possible aux sujets… Il n’y a pas de sujet (qui est le rapport des rapports) sans qu’il se Crée. C’est ainsi que s’instancie, se rend réelle, accessible, ouverte, la Possibilité. Il n’est qu’une seule Possibilité ; elle est vide et formelle, elle est structurelle (donc il n’y en a qu’une). Croire que cette structure est « relative » est une absurdité ; dessous toutes les manifestations humaines il n’existe qu’une seule structure de conscience, comment pourrait-il en être autrement ?

Alors la pensée s’assurait d’elle-même ; elle se validait de sa cohérence (ce qui est incohérent on ne peut pas en saisir l’intentionnalité complète et donc si il manque un morceau on ne comprend plus ; la pensée système doit être complète, mais ce qui n’est pas dit c’est que toute complétude dépend des présuppositions ; Hegel contourne en affirmant que la fin est prouvée par le déroulement, et le déroulement rejaillit de la finalité atteinte ; mais la question qui demeure toujours en suspend c’est plutôt la conformité de la pensée et du système au réel donné là ; on peut clore un cercle lors même qu’il serait irréel ou non réel et la science se prévaudra toujours de cette adéquation plutôt que d’une fermeture du système (les systèmes de la science sont localisés, partiels et ne se prononcent pas sur le Tout).

Mais si l’on prétend que le système réel (qui échappe alors à la clôture de la pensée de système) est le sujet, alors il faut entendre que le sujet est un système plus grand que la pensée ; or ça n’est pas exactement de cette manière que les choses se présentent ; il n’est pas question de retrouver la même systématique selon le sujet que selon la pensée, mais de poursuivre la pensée afin de l’étendre jusqu’à rendre évident ou perceptible le sujet. Et la pensée qui rend compte du sujet est le Possible ; le sujet, qui est un rapport (à soi et même un rapport à (soi) dans lequel rapport le soi est le rapport et non une identité, ce qui trompait tout le monde) existe afin de se rendre adéquat au possible et de fait il existe un présent parce que le possible est la logique. La logique du possible est plus grande que les réalités acquises ou réalisées, sinon il n’y aurait pas de présent ; nous ne sommes pas, plus dans le cosmos autorégulé, mais dans le devenir du possible, dans la Possibilité et possibilité intégrale (du moins peut-on supposé que le présent est une face de l’Exister et qu’il existe une intégrale de l’Exister, dressant sa dimension dont le présent n’est qu’une coupe, pour ainsi dire). On y reviendra ailleurs.

Et le possible relève bien de ce que la réalité, telle que donnée là, est en cours et qu’elle se réalise et qu’il y a une réalité afin que quelque réel surgisse. Autrement dit on suggère par là que le réel n’est pas encore « là ». Qu’il apparait « dedans » et que donc il est plus grand que lui-même. On dira qu’il suffit de se placer en dehors sou tout au bout du réel pour que s’expose sa complétude. Mais personne n’en est capable et pourtant c’était le présupposé général de toute pensée ; qu’elle soit complète reflétant la complétude de ce qui est. Dont on dit ici que d’une part on n’en a aucune idée ni aucune expérience mais que de plus une telle complétude n’existe pas.

De sorte que l’on avance ainsi dans le ressort fondamental de ce qui existe, et un ressort se déplie … en tant qu’exister et qui consiste à admettre que le mouvement est la loi absolue, formelle, et c’est pour cette raison que le présent est lui-même une forme, une structure, non visible ; qu’ainsi il existe une dimension et que cette dimension est l’exister même.

L’exister est et ne peut être qu’externe (entièrement tourné vers la réalisation, la possibilité) mais alors cet externe intégral est une surface interne ; dans le pli gigantesque il se forme des plis, qui ne sont jamais des replis (où se replieraient-ils ?) mais des ajouts du pli originel. Ce qui implique que l’acte même du réel se crée, tel quel, comme acte (et non comme être, substance, détermination ou massivité quelconque, la forme n’a pas de contenu mais les contenus sont utilisés aux fins de la forme).

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