Le point extrême
Se tenir au plus haut, et ainsi nous continuons.
À tout le moins il s’agit d’explorer les limites telles qu’elles se sont imposées dans cette civilisation, indépendamment de la vérité ou réalité de ces limites, que l’on considère pourtant, personnellement, comme illimitées, ce qui veut dire réelles ; étant entendu qu’au final chacun est seul, absolument seul, à juger du réel ou de l’irréel ; ce qui consiste à s’avancer, s’amener, se mener au plus prés du Bord, au plus près des Bords qui furent approchés, et donc suivre les quelques-uns ; cette proximité du Bord des réalités, Bord qui constitue la seule unité d’un devenir formel brut, n’est pas donnée -
On considère et on admet que l’état de faiblesse tout à fait stupéfiant de conscience structurelle nous empêche de comprendre ce qui eut lieu historiquement
et que cette faiblesse méprisable nous rend incapables de quelque illumination que ce soit.
De même que Rimbaud devenait « Rimbaud », celui ou ce sujet qui est connu sous le nom de - Rimbaud - en haussant son attention jusqu’au devenir, à l’historicité de ce qu’il désigne effectivement lui-même comme « la poésie », qu’il connaît et reconnaît comme telle, et se reconnaît en s’affirmant comme étant le devenir poétique-même, et donc assume et, surprise, assure, la possibilité de cette réalisation sur-objective ou méta-réelle qu’est la Poésie (et cette méta en une évidence explicite effective et réaffirmée cent fois) et que au final tout cela veut dire qu’elle est ce champ spécifique qui parle et part du signe-même, celui du raisonné dérèglement de tous les sens, ou si l’on préfère de toutes les significations en une fois, et aboutit, impose le signifiant tel quel, le verbe, l’intention plus qu’excellente, parfaitement exécutée et qui se sait en tant que telle ; il ne cesse l’auto-affirmation de ce qu’il dit, de ce qu’il est, de qui il est, et l’affirmation du signifiant brut, seule mesure de toute chose, tout être et toute conscience.
De même les révolutionnaires, ne sachant pas vraiment ce qu’ils font, mais bel et bien décidés à l’accomplir, et partant dans tous les sens, chacun, s’en prenant les uns les autres, écumant tout le moment d’historicité brute, très brute, rendent réelle une élévation sans commune mesure et étrangement le sachant très bien ; « déclaration des droits de l’homme et du citoyen », ce qui veut dire de tout le monde, de chacun et statuant du monde humain lui-même,
Et encore Descartes tourne tout uniment sa face sans côté pile d’aucune sorte, uniquement côté face, vers le réel, prononce que lui, le je, existe, parce qu’il pense qu’il existe et donc ne pense pas mais se-voit, et qu’alors l’acte de conscience-signe est plus grand que l’activité de contenus intentionnels, le pli plus grand que les effets pliés.
Et donc, initialement, ce qui veut dire à l’origine même de cette civilisation (qui est devenue mondiale, par le libéralisme et le marxisme, puis le libéralisme seul) initialement donc le christique donne tout et signifie strictement que dieu abandonne son être divin et s’incarne, se délaisse dans et par la finitude d’un être (et non plus selon la position de son ex-sistence comme dimension). Rimbaud nu et sans rien, adolescent sans contenu est tout entièrement basculé du côté face, et le christique est absolument, le seul totalement et en toute intention, abandon à la volonté du Père. Qu’un être fini intègre le divin, l’infini, veut dire que le fini n’est pas la seule borne de ce qui est, et que donc le fini est acté par l’infini.
Et chacun en notre vie, qui par là, par quelques bouts bizarres, énigmatiques, étranges, mystérieux, mystiques ou logiques (logiques puisque c’est d’un rapport, d’un mouvement, du devenir pur et brut du pur possible dont il s’agit), nous sommes donc rendus aux extrémités de la réalité,
ou plus exactement du réel tel qu’effectivement il s’est imposé à l’être de l’homme, et ce au travers de ce que l’on nomme parfois des « événements », entendant par là qu’ils échappent à la raison déterminée et surprennent tout le monde, y compris les acteurs (dieu, le christique, la pensée et l’universel, le sujet et la révolution, les œuvres, les décisions, et champs de percpetions).
Saint Paul (Philippiens 2, 6-11)
Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus,
ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.
L’abandon de soi n’est nullement la cessation du je. Mais on ignore ce que c’est que le je. On l’existe, par instants, par instantanéité brute. L’abandon est la discontinuité du moi oui, qui de toute manière n’est que se déléguant en des choses ou des signalisations. Mais la cessation du je, non. Puisque par cet abandon c’est le je, ce qui veut dire la grande capacité (comme celle de Rimbaud d’adhérer absolument au devenir poétique, ou ce que Badiou accroche à l’universel, supprimant le sujet de ce fait, ce qui est absurde). Littéralement c’est ce par quoi, cet abandon, on obtient un « nom ». Ce qui veut dire singulièrement. Ce par quoi, ce mouvement, l’arc de consciences acquiert sa possibilité, ce qui veut dire les rapports les plus grands, les plus précis, les plus intentionnels, mais qu’évidemment il ne contrôle pas, qu’il ne domine pas, qu’il reçoit on ne sait de où ou de qui.
Le problème est qu’une fois le moi lancé au-delà de lui-même, vers le je singulier (capable de l’élévation, quelle qu’elle soit), on ne sait pas ce que c’est que ce « je ». Il prit nom de dieu, de la pensée, du christique, du sujet, de la révolution, de l’historicité, et d’autres domaines (esthétique, éthique, etc).
Soit donc ; il est question d’assister à la naissance même. La naissance d’en haut. Puisque si notre être, qui n’est pas un être, est un rapport, il naît de son vivant, au sens littéral. Il naît dans une actualité qui se décide, s’intentionnalise, se projette et donc rend possible ce qui auparavant ne l’était pas (ce qui contredit le principe habituel de la « science », à savoir que le donné, le passé, explique le présent, le possible) ; on a vu en quoi puisque le champ de perception appelle une réponse qui n’est pas déjà mémorisée mais doit s’inventer, se créer.
Le christique constituant le re/nouvellement, le « cela qui re-nouvelle tout ce qui est » ; on ne peut pas mieux, on ne peut pas plus, que l’intention unique et formelle, unique parce que formelle, rien ne pouvant la distinguer de quelque autre que ce soit, qui vient renouveler toute, forcément, la réalité et les corps. Ou si l’on préfère qui sublime absolument l’Intention (qui jamais ne s’épuise elle-même et jamais ne déchoie dans ce qu’elle réalise, alors même que tout n’appartient qu’aux ténèbres et au mauvais, à la détermination quelconque voire néfaste, sinistre, la mort). Qui sublime l’intention parce que l’intention est sublime et absolue et formelle ; la forme du Rapport
La naissance est ce à quoi l’on assiste par Descartes ; il écrit, décrit l’instant de sa naissance de sujet et ce faisant chacun naît au je que chacun, chaque un, est. Il l’est ainsi sous la forme non de l’être objet, objectif, donné-là, mais il l’ex-siste.
La naissance par l’esprit est ce qui est décrit christiquement. Le Saint Esprit est cela même, le divin, qui préside à la naissance de l’esprit en chacun, puisqu’aucun moi livré à lui même ne peut engendrer l’intention absolue, qui ne peut se créer que dans l’actualité de la capacité pure et lrute (non déterminée et instanciée uniquement par le rapport qu’elle rend possible).
La naissance (de la société humaine, ce qui veut dire humanisée) est manifestée, exprimée, avec toute la complexité d’acteurs « qui ne savent pas ce qu’ils font » bien que le sachant quand même, manifesté par et dans la révolution et l’ensemble de toutes ses variations (ou dérives) en France et en chaque nation, peuple, territoire. Et ce concrètement et effectivement.
La naissance par l’esprit a pour but, pour finalité de créer en chacun la possibilité de la capacité ; en somme l’esprit motive. Ce sans quoi nous n’en aurions qu’une pauvre idée, et surtout une vanité. Et donc tout l’inverse de ce qu’il faut. La vanité, l’amour-propre préjuge et croit détenir ce qu’il va découvrir. L’abandon de soi, l’abandon du moi, est le dépouillement et la capacité d’un autre contenu. Et donc que le signifiant est indépendant du signifié.
On dira que le signifiant semble arbitraire et le signifié tout à fait organisé (le comble du signifié étant la notion vérifiée ou calculée, idéal de la science, de la connaissance, de la raison, de l’objectivité). Mais en vérité le signifiant n’est jamais placé ni déplacé au hasard. La pensée du signifiant qui glisse est celle non seulement dans la psychanalyse (de Freud et suivants, applicable aux mois) mais fondamentalement celle de Lacan ; l’arc de conscience qui ne sait pas de où il vient ni où il va, se visualise comme une forme enroulée, un anneau de Moebius, le dessus dessous et le dessous dessus, puisque qu’il n’est qu’un seul faisceau mais comme il est un faisceau il est et n’est pas le contenu de conscience. Le moi peut bien chercher son origine, sa cause, elle est, fut et sera toujours en avant (cad dans le futur sans doute, mais plus exactement dans le possible, le futur ayant été pour une philosophie existentialiste le réceptacle encore réaliste du possible brut ; on reviendra évidemment sur ce possible a-temporel de la structure de conscience et peut-être du présent, sur l’a-temporalité absolue, ou à tout le moins formelle, donc dimensionnelle ou fonctionnelle du réel).
C’est lui qui est libre ; et la liberté est, ici, la plus grande capacité possible (elle n’est pas la subjectivité désordonnée d’un moi ou d’une immédiate identité bricolée). Elle articule. La liberté articule, ordonne, organise et organise spécifiquement les sujets. Donc cela même qui peut créer quantité de champs (dont ceux de l’objectivité, mais l’arc de consciences génère tous les champs possibles d’intentionnalité).
Rimbaud ne connaît pas ce que c’est que le rapport, mais il sait sa Vue. Il assume le fait externe du réel et donc veut non seulement créer un monde, mais il veut re-Créer le monde ; il sent bien qu’il se tient du rapport qui engendre, génère, crée nativement ; il est le voyant et dans sa Vue il signifie, comme tout champ de perception, et conçoit ceci comme étant la Poésie même, ce qui veut dire le signe, ce par quoi le monde est, le verbe brut, la brutalité du verbe. Aussi saisit-il que seul il ex-siste, que les autres sont si malmenés, mais que lui il s’aime. Ou il le voudrait.
C’est qu’il ne comprend pas qu’il ne saisit pas le rapport, mais qu’il en est saisi. Il aura beau se débattre contre la religion, le christ, dieu, la raison, la vérité, l’humanité, la vie et la réalité, il a pris la forme du rapport pour une subjectivité créatrice, prométhéenne, de divinisation de sa volonté ou de son grand désir (comme Nietzsche), mais il est trop lucide et s’aperçoit rapidement qu’il ne peut rien seul ; il abandonne tout. Mais il fallait bien que l’un d’entre nous se tienne à l’extrême limite de la possibilité du je.
C’est bien parce que le christique fonde une religion et tournée vers autrui que le grand mouvement de conscience fonctionne (et traverse les hiérarchies et les églises et les doctrines et jusqu’à la formulation effective, cad efficace, de liberté-égalité-fraternité) ; s’égarer dans la liberté du je ou se perdre dans l’égalitarisme envers autrui, c’est ne pas voir que leur rature même, leur structure est celle du rapport, lequel doit dès lors s’instituer comme seule logique, seul logos, relevant de l’unique catégorie réelle ; celle du possible brut. Je ou autre n’ont de réalité(s) (d’effets), n’obtiennent de possibilités (dans un monde humanisé et personnalisé) que des rapports susceptibles d’être activés par les je eux-mêmes (et donc de créer des relations de leur fait).
Or cependant l’initiative, l’initiale historicité du christique ne fait pas sa propre volonté mais la volonté du père ; seul le père peut, puisque le père est l’Intention-même, le rapport initial. De ceci la nature même du rapport est envoyé au plus loin, au plus haut, ce qui veut dire dans la forme même du « père », de l’intention pure ; puisque hors de tout et formelle, et donc toujours absolue et « en elle-même », mais cet en soi étant par nature « rapport » c’est une structure entièrement externe, le véritable interne du réel est cet externe, ce qui conduit instantanément à ce « qu’il y ait un réel et une réalité », un manifesté, une manifestation ; qu’il y ait une réalité est redevable exclusivement au possible brut, cad à sa formulation comme rapport/s, pli qui s’envahit de plis, aussi est-ce dieu ou l’universel (cad un rapport lui-même en quoi consiste l’universel), le singulier dont la définition devient extrêmement difficile mais que justement on approche ici ; à savoir que l’on est un je qu’en abandonnant tout contenu, toute identité, toute détermination.
On y reviendra, forcément, puisque c’est tout l’enjeu ; pourquoi la révolution rend possible des je reliés en égalité et qui sont ces je ? Pourquoi le moi n’est pas un je, bien qu’il le croit ? Pourquoi le christique est-il un véritable je, ayant tout abandonné de lui-même ?
Or c’est justement en et par ce je que chacun existe. Nulle part ailleurs. C’est le cœur du centre du début du bord du réel de l’arc de conscience, arc-bouté sur/vers/par le réel, la position du réel tel que « là ». Et la seule position logique qui assure qu’il y ait un « réel » se définit comme Possible brut. Y compris doué de cette brutalité, mais qui relève ladite brutalité en élévation.
Et par la grâce seule nous sommes sauvés, ou si l’on préfère en et par l’Esprit-Saint qui seul nous donne la capacité de comprendre ce que dans l’événement christique on a à peine « Vu ». Que cet événement, comme les autres, Descartes qui montre le je, Socrate qui nous apprend à Penser (personne ne peut penser à notre place), la révolution que l’on ne comprend pas encore, que tout ceci soit Vu mais incompréhensible, cela signifie qu’il s’agit du rapport (qui existe donc en et par lui-même et qui se déplie pluriellement)
et que l’on ne peut saisir que d’en être saisi ; de l’installer en nous, dans le rapport que l’on ex-siste et rapport qui seul peut en ressaisir la Vie : au sens où dans le monde de ténèbres et de mort seul le christique est Vivant, que nous traduisons ici par Existant. L’existant signifie « en rapport », pur mouvement, ou esprit ou intention. Les ténèbres sont le piège de la détermination, celle-ci serait-elle idéalisée ou magnifiée ; ce qui est idéel ou illuminé relève non du monde mais du faisceau qui élève le déterminé dans sa Vue.
On a seulement entrevu le sujet cartésien, que lui-même ne nomme pas comme tel « sujet » et sur lequel on développe encore jusque Lacan. On saisit à peine une œuvre et on ne vient jamais à bout d’une morale et encore moins d’une éthique ; celles de Sartre ou de Nietzsche sont inflexibles et renvoyés à une rigueur inhumaine (qui ne préserve certes pas l’intelligence et l’attention christique qui introduit chacun dans le rapport lui-même), de même que l’injonction de dieu, qui va remplacer la Loi (inapplicable) par l’Intention (apportée à chacun par le christique, pour et selon le pardon, puisque cette intention se jugera elle-même, le christ offrant ‘seulement’ la foi, la possibilité de la conviction du plus grand rapport non fini, infini, qui pardonne sous condition de votre repentir, ce qui signifie de la conscience de votre finitude qui ne peut pas se sauver elle-même et requiert le plus grand rapport possible, et son intention qui, elle, est passé dans la réalité, qui est destinée en elle-même à la dispersion indéfinie, aux ténèbres désunifiés,
puisque ce qui unifie la réalité, les réalités c’est l’actualité de l’intention, ou du présent (étant entendu que l’on ignore la nature, l’essence, la consistance, la dimension du dit présent)
l’actualité du rapport tel qu’il est à lui-même la tension, le plus pur, abstrait, formel mouvement, cela seul qui « devient » au sens spécifique (tout le reste est, ce que cela est et tombe aussitôt dans la détérioration)
le rapport le plus formel puisqu’il n’est pas mais ex-siste (ce qui se nomme donc « conscience », rapport à soi dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même et non quelque identité, essence, détermination, pensée, contenu, etc).
Le rapport est la structure (du réel) et n’existe que l’actualité (continuelle) du possible (qui réalise tout) et tout signe vers, par, selon le rapport réel en acte ne se fait pas sans vous. Ce qui a pu se désigner comme « événement ». au sens de trans-historique, et qui comme tel décide de l’histoire ; en fait il n’existe une historicité (qui sort de tout monde cyclique) que par et dans ces « événements ». dont on dit ici qu’ils sont formulés comme structure, rapport, rapport qui rend possible quantité de rapports à chaque fois.
L’intention de dieu (il n’existe à strictement parler que cette intention, le reste sont des signifiés, choses et êtres, et éventuellement des êtres signifiants, qui ne « sont » donc pas, mais existent),
la pensée du monde en réseaux intentionnels (idées et systèmes),
le corps christique et l’individuelle vie transformée en existence,
le sujet qui se voit lui-même réel (je),
la révolution qui formule, littéralement, l’égalité christique et la liberté du sujet,
le monde des mois (qui rendent concrets l’humanisation augmentée de la personnalisation).
La logique du signifiant n’est donc nullement un vide, ou une formalité abstraite, ni ne se traite comme un système structuraliste, mais signifie ; signifie un réel qui agit et dont s’est coupé l’humanisation d’une part et la personnalisation d’autre part, soit donc une objectivisation et une subjectivisation. Privilégiant les contenus, se focalisant sur des objets, d ‘une part produits (en quantité titanesque) et d’autre part désirés (obtenus par et pour les mois sans lesquels ils ne tiennent pas, ils n’existent que dans cette tension de conférer une vérité et une liberté aux désirs d’objets qui synthétisent « la réalité » chaque fois en une fois massive, consistante).
C’est que, ici, le je n’est pas du tout subjectif ni objectif. Puisqu’il est la structure (en forme de rapport et donc un je) et qu’il crée les champs intentionnels qui par re-tour fait-voir, un re-tour qui est toujours un nouveau tour. Et donc prend non seulement la pensée mais toute l’activité de conscience ; de A à Z, de haut en bas, de droite à gauche ; rien n’apparaît sans le re-tour qu’est le champ intentionnel (qui va récupérer toute perception accessible du vivant, du donné, de la réalité, et qui potentiellement peut développer quantité de signes et donc de réalisations nouvelles, indépendamment de tout milieu, puisqu’élaborés à partir de l’horizon et non pas se tenant sous l’horizon dans tel ou tel milieu ; c’est à partir du grand rapport que cela doit se calculer, se percevoir, s’ordonner ou s’organiser, mais existant comme rapport cela ne peut qu’être investi, et selon la mesure de l’investissement.
Rimbaud abandonne, et redevient Arthur, mais c’est le cas de tout le monde, de chacun ; chacun se tient de son je qui perçoit tout au long la vie vécue de son moi, or pourtant chacun aura décidé, d’un moment ou d’un autre, à partir du je.
Du moins est-ce l’impératif absolument catégorique, et ce dont vient nous avertir le christique ; qu’il faudra/fallut et faut encore décider, et non selon la volonté mais selon l’intention, ce qui est beaucoup plus difficile, intention qui ne vient pas du moi ou du conscient (la volonté nous laisserait en paix, cad inerte, une fois prise, figée ; l’intention non). C’est pour cela que l’on Voit, et qu’on ne ‘connaît’ pas. Puisque c’est un arc l’intention est de l’autre côté. Parce que Voir c’est ne pas se soumettre aux intérêts de la vie ou du monde ; mais se tenir du point-extrême, celui tout-au-bout
lorsque Rimbaud dresse tout le spectacle de son devenir subjectif et du devenir objectif civilisationnel en une seule fois, de l’historicité et de l’à-venir futuriste, de la création et de la re-création de tout ce qui est, amour réinventé et haine furieuse de tout, maudit, pire damné, génie sans doute mais jamais béni. Rimbaud veut reprogrammer, réactualiser, relancer d’un grand départ le nouveau rapport d’existence (de même que le chrétien espère redisposer son intention en sa nouvelle naissance, et que le christ récapitulera la création, pour saint Paul). Puisque ce point-extrême c’est par là seulement que l’on (se) voit ; nous ne sommes pas la conscience qui (se) voit, ou encore moins le moi qui se voit lui-même ; on est Vu, par dieu, l’universel, le je ou le réel. L’être-via-la-mort était une variation et un substitut négatif, parce qu’il nous était devenu impossible de passer outre la compréhension déterminée, mondaine de l’indéterminé, de l’illumination.
Et impératif par quoi s’initie cette historicité. Dieu hors-monde, christ hors-temps, je hors-la-vie, réel hors-réalité. Or on tient que tout ceci fut effectivement réalisé. Puisque le possible en est la réalisation.