Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
instants philosophie

La Parole contre le Un

27 Mars 2010, 21:46pm

Publié par zwardoz

L’humain se tient du langage ; mais le langage, à sa source, est transmission, en vue de l’action coordonnée ; il est donc identification ; ce que je dis retentit dans l’oreille de l’autre ; je m’entends parler dans l’oreille de l’autre ; je me substitue à l’autre pour comprendre ce que je dis , au sens où il faut impérativement que l’énoncé soit transmis ; les règles de compréhension sont donc immédiatement partagées ; ce qui veut dire qu’elles sont « entre les deux » ; cet entre deux est à soi-même explicite, mais il n’apparait pas tel à chacun séparément ; dans l’acte de parler on saisit ce que l’on dit, mais non pas nécessairement et même rarement comme on le dit ; le code n’est pas explicite, les liens sous entendus ne sont pas présentés, le global est estimé à vue, la situation même est déjà-là et la parole vient s’y inclure, de même le corps, la manifestation complète des signes, nous y sommes en présence(s) et ces présences, diverses, n’entrent pas non plus dans le contenu transmis.

A l’inverse, l’hypothèse de rationalité tient en ceci ; ce qui est, tient dans ce qui est dit. Il n’y a pas, (il n’y aurait pas, nulle part et en aucune manière), de débordements, d’excès ou d’en-plus.

La rationalité est donc la rupture absolue dans la parole ; en tant que la rationalité définit un code explicite, qu’il doit être rigoureusement activé et entrer dans la composition même du message ; qu’il se transmet non en tant que la situation s’en offre le donné, mais en tant qu’il recompose la situation selon son code ; et non pas en ayant comme substrat l’identité naturelle de ce qui est dit en tant que cela est perçu, mais ayant en conscience la séparation radicale de tout.

La Parole est la formation de la totalité comme une, sa formalisation (le langage est un ensemble différentiel complet ou qui tend à la complétude ; tout énoncé est proposé en tant qu’il s’explicite dans et par l’ensemble de ce qui est énonçable) ; totalité une, mais une en tant que flux ; le flux est « ce qui s’échange » ; chacun alimente la totalisation toujours en cours.

La raison est l’imposition dans le flux de la parole, de quelques « Uns » ; toute prononciation y brise le flux et devient en soi une unité ; laquelle unité séparée dés lors réclame une définition ; cad la mise en transparence du code qui permet d’énoncer cette proposition.

Ce qui se nomme la raison ; la procédure de tout énoncé.

Mais si chacun est appelé à manœuvrer les unités séparées, chacun dans le même temps porte encore son être dans la Parole unificatrice immédiate ; la raison, la rationalité, la séparation de tout, est pour chacun extérieure ; la parole reléguée en chacun se nomme Inconscient. C’est le glissement perpétuel de toute intentionnalité explicite dans les replis de toute intention implicite. Compte tenu que l’implicite est continuellement en repli hors-de.

Voir les commentaires

Le nez dans le guidon

14 Mars 2010, 01:16am

Publié par zwardoz

A quoi sert le vécu ?

À éprouver, au sens de mettre à l’épreuve. Il nous est donné un certain laps de temps pour découvrir ce qu’il en est. Jusqu’à quel degré de fusion est-il possible de coïncider avec ce qui est ?

On reconnaitra peut-être le challenge nietzschéen ; l’approbation qu’il ya d’être seulement ce que l’on est. Laquelle acceptation est la porte grande ouverte à la réalisation intégrale du possible que l’on est soi-même ; en effet comment pousser l’être que l’on est, si l’on continue de désirer ce qui est irréel ?

Nous voici donc en présence de l’irréel ; mais sous deux formes ; d’abord en ce que l’on peut s’illusionner de soi ; peu importe, le vécu aspirera notre psychologie. Ensuite en ceci ;  que l’on cessera d’être la personne que l’on est ; et c’est déjà beaucoup plus intéressant.

On traitera la personne que l’on est comme un processus ; non pas une identité personnelle, mais une personnalisation. Une synthèse, parfois hâtive, des nécessités, des arbitraires, des finalement contingences ; on nait selon ces événements, mais ils auraient pu être autres…

Rien de ce que l’on est de synthèse bricolée, n’est planté dans le réel. Ça « est-là » ; comme n’importe quelle chose ou objet ; on en emboutit simplement un Sens ; dans lequel on essaie de pousser un rendement fécond ; comme si cela était une destinée, une attente, une vérité en un mot qui soit réalité.

Or ça ne se convainc pas ; et c’est cette incompréhension qui revient ici et là, hanter quelques uns, et souvent quasiment tous, si cela parvenait à l’expression effective plutôt que de se reclure dans l’impensé, le non explicitement conscient.

C’est que la vérité est autre, quoi qu’on fasse, autre que la réalité ; le plus surprenant étant qu’au fond la vérité n’a pas besoin de la réalité ; en un sens, elle est plus réelle que toute réalité ; qui sera toujours particulière, contingente et partielle, unijambiste. Or notre être ne l’entend pas du tout ainsi ; ce qu’il vise c’est l’universel. Cad ce qui vaut absolument pour tous et partout ; hors cela, ça ne vaut pas ; ou ça vaut relativement, certes, mais de ce point de vue universel, ce relativement est absurde. Que ce point de vue universel soit constant, impératif et imposant, même dans le plus incongru vécu, n’apparait pas nécessairement à tout un chacun.

Il n’est pourtant pas suffisamment de tout un vécu pour expérimenter ce qui, universellement, déjà fût historiquement voulu et déployé ; l’ensemble des faits et gestes, représentations et systèmes de signes ayant valeur universelle.

Le nez dans le guidon, le moi, la personnalisation obtuse (mais nécessaire et légitime d’un autre point de vue et même résultat et fondateur d’une telle historicité) dont nous sommes l’objet, ne voit rien.

Voir les commentaires

L'être de l'homme

7 Mars 2010, 18:45pm

Publié par zwardoz

De ce qu’il en est. L’homme se tient dans la fascination de l’objet de son désir ; il s’aveugle structurellement ; il suit en cela la nécessité naturelle ; elle lui donne les causes largement suffisantes, mais ça n’est pas cela l’effet structurel ; il tient en ce que se mobilise toutes les perspectives en une seule réalisation qui tient de par soi ; cad qui ex-siste. L’ex-sistence, c’est l’unité interne de l’objet ; cette unité dont on ne voit jamais le bout du tunnel ; parce que l’unité d’un objet est sa composition, sa multiplicité (diverse) et sa pluralité (ordonnée), et qu’outre ces schèmes, cette unité n’est pas. Aussi est-on considérablement surpris lorsque cette unité s’avère être une tromperie, un mensonge ou une illusion ; cad en fait une simple partie de ce que l’on supposait être un Tout réel et agissant.

Le mensonge, l’illusion ou la trahison s’affecte de simple partie du tout, en ceci qu’illusion ou mensonge ça se réduit à un simple être composé, qui éloigne définitivement l’objet de son secret, de ce tout agissant et réel qu’il paraissait être, que l’on supposait qu’il soit.

Pourquoi estime-t-on le tout comme Un et réel et agissant ?

Parce qu’on lui suppose une unité réfléchie. Susceptible de compréhension ; d’être comprise ou de nous comprendre. Etant entendu que l’être de l’homme n’est pas le désir, mais le savoir. Que ce savoir est sa plus profonde expression. Il est donc aperçu dans le monde, un objet qui satisfasse ce savoir possible.

La philosophie sait localiser le dit savoir ; elle est la compréhension de cette capacité même ; et ne peut être trompée par un objet quelconque ; elle ne peut que s’illusionner elle-même, mais dans la disposition cependant de ses processus critiques ; et elle fût dès le début ce processus même de doute radical.

Elle localise le savoir dans ses formes possibles, mais l’individuelle conscience de soi peut tout à fait s’enliser dans le désir d’un objet du monde qui agglomérerait le savoir-être ; en ceci ; que l’individualité est un corps, et qu’elle sous-entend toujours que le savoir soit à l’identique ; cad un corps et donc le savoir intégral de ce corps ou à tout le moins son unité ; laquelle pour chacun est cachée. Cachée parce que le corps ne dispose en fait d’aucune unité ; il est un assemblage (qui ayant à répondre à quantité d’informations, est une unité de totalités) ; mais l’esprit ne peut que supposer que cet assemblage ait une unité « en soi ».

Il apparait clairement que l’unité en question, c’est celle de l’esprit même ; il n’y a pas d’unité ailleurs pour l’esprit du savoir que l’esprit lui-même ; et encore, ceci en de certains sens très précis.

Aussi tout désir déporté dans le monde peut certes parvenir à quelques finalités, mais non pas remonter jusqu’à la connaissance de soi en tant qu’il est structurellement le Savoir même. Lequel « soi » n’est nullement évident ; il est en cours de création parce que d’expression.

La primauté de l’expression tient en ceci ; ce qui est dit, fait-être l’être de l’homme.

Voir les commentaires