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instants philosophie

Structure de l’Insensé

28 Décembre 2017, 12:37pm

Publié par pascal doyelle

La réalité est une dilapidation insensée, et un gouffre de meurtrissures diverses et variées : une masse absurde, ventripotente, et qui semble promettre pour mieux nous précipiter dans le dégout, la dépression, le ressentiment, la pourriture.

Ça ne ressemble pas au monde imaginé, à la vie rêvée ; c’est juste un énorme gaspillage d’énergie dans toutes sortes de directions et probablement dans toutes les directions effectives, dont on ne voit pas qu’elle naisse d’un sens quelconque, et visiblement aucun ordre ne préside sinon une dispersion statistique (ce qui veut dire que, oui, ici et là des mondes organisés, des vivants ou équivalents, mais que la chute d’un météore pourrait, éventuellement, annihiler sans raison ; c’est cela l’absence d’ordre sensé ; ça avance, mais statistiquement).

Or  donc la réalité ne nait pas d’un sens préalable mais elle avance vers. Elle avance en avant. Et cet en-avant est le présent, la structure en forme de présent. Elle avance vers on ne sait quoi ; ce qui veut dire que ce vers quoi cela avance n’est pas mais  que « cela » se décide au fur et à mesure, pas à pas, là au-devant ; la réalité est, le réel existe ; l'exister est la forme de ces effets d'être divers et variés. Et on peut donc en conclure ceci ; ce qui sera se décidera au fur et à mesure et se modifie au fur et à mesure des décisions (et dans le monde donné au fur et à mesure des événements).

Si la totalité (de toutes les réalités dispersées, dés-ordonnée, jetées là comme une série indéfinie de dès) est première, le Un final sera dernier, au Bout du monde, et il faut ajouter sera lui-même pluriel ; puisque ça n’est pas l’ordre ou le sens qui préside au réel mais la Possibilité. Et que donc si le possible est la règle, il y aura instanciellement diverses versions du Un. Et puis peut-être au bout du Bout un seul Un finalisé. Mais alors là il faut s’entendre. SI l’altérité est la loi des réalités, et si le présent est la structure, alors le Un final n’est pas figé mais est lui-même l’Acte pur et subtil ; ce qui veut dire qu’il se modifie incessamment. Sans cesse aucune. Continuellement. Si dieu existe, ou équivalent (on voit par là que notre notion de « dieu » est en-deçà du sur-divin) son visage, sa figuration, son être au sens de structure activiste se modifie de toutes les décisions antérieures. Quant à savoir si le « qui sera » revient constamment sur le déroulement … c’est autre chose (c’est ce à quoi le prophète, très étrange, mais les prophètes sont toujours très étranges, le prophète Ph K Dick est confronté ; ça vient de devant, ça vient vers lui à partir de l’en-avant. Pareillement lorsque Saint Paul énonce « ni homme, ni femme, ni riche, ni pauvre, ni homme libre, ni esclave mais tous un en christ », il fonde les 20 siècles qui suivront).

Revenons. Pour qu’il y ait « réalité » il faut qu’il y ait dés-ordre, sauvagerie, ou brutalité ou à tout le moins indifférence de la possibilité lancée dans le néant (qui n’étant rien du tout n’oppose aucune résistance, de fait, et étant infini, le néant, on peut supposer que le lancement de tous les dés de toutes les réalités est lui-même in-fini). Mais le point de vue potentiel ne se limite pas à cette non-humanité, au non-sens, au dés-ordre de la réalité ; il se trouve que la machine organisationnelle de ce dés-ordre (qui n’est pas un désordre, puisque dans la détermination il existe toujours un minimum d’ordre, serait-il « chaotique », puisque ce qui est ce sont des choses déterminées, distinctes), la machine organisationnelle se désigne visiblement comme Présent ; le présent est la structure du réel. L'organisationnel de ce présent n'est pas l'ordre ou le sens mais le possible (le néant existe, l'être existe, dans l'être il est une forme, l'exister, qui engendre des effets d'être). Le présent est l’acte d’exister pur et brut, qui se transportera comme acte d'exister pur et subtil, au bout du Bout via le Bord de tous les mondes. Si le présent est si visible, c’est qu’il est la visibilité même, ce par quoi ça apparait (et hors de cette apparition il n’est rien, mais ajoutons tout de suite que l’on ignore « où » va le présent…)

Si il est un présent c’est que dans la réalité se réalisera un quelque chose inconnu ; on n’ignore pas que le propre de la réalité est de produire de l’inattendu ; il faut une quantité astronomique d’énergie puis de matière puis de mondes pour que ici et là naissent des vivants (ou ce qui en tient lieu dans d’autres mondes que le nôtre) ; ça se rend réel statistiquement (soumis au dés-ordre, mais le dés-ordre est la possibilité même qu’une réalité il y ait).

Rappelons que la détermination est la distinctivité ; des choses sont déterminées parce que distinctes les unes des autres, ne se confondent pas, n’occupent pas le même temps ou espace, etc ; et que la loi interne de tout ce donné externe (tout est externe et jeté là, une réalité qui ne s’exposerait pas n’a pas de sens du tout), la loi est l’altérité ; non que tout soit n’importe quoi, mais que tout soit distinct, et que les multitudes de uns, de « choses », et que par le Un lui-même tout soit selon la distinctivité d’altérité du Un. Le Un est ce qui crée l’altérité qui crée la détermination. Et dans cette détermination un re-tour, un nouveau tour, se cherche et c’est cela le présent.

Autrement dit ici même, ici et maintenant le Un herche à réaliser, rendre réel ce qui n’est pas encore ; et donc il est une distinction absolue, cad formelle, entre l’être, le donné, le passé, les mémorisations que sont les choses et les êtres, et d’autre part l’exister, le présent, l’acte pur et brut du présent ; et ce qui existe c’est l’exister, l’être est seulement l’ensemble des effets, des réalités de la vague, de la lame du présent.

Mais ce présent est alors dimension qui vaut en et par elle-même ; elle est une structure descriptible et c’est cette description qui a lieu depuis la méditerranée (dieu, la pensée grecque, le christique, le sujet cartésien et suivants, l’altérité de Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan).

C’est bien pour cela que d’une part la réalité n’est pas ce qu’on a pu en supposer (l’être, dieu, le un qui serait tout, etc) mais bien autrement sauvage, brutale, mais également d’autre part que le Un tout au bout, celui qui sera, ça n’est pas du tout ce que par l’absolu, le sens ou l’ordre en soi on imaginait. C’est tout autre chose et tout autrement que cela navigue au travers des temps, puisque le temps est relatif à l’exister ; le présent dont on parle n’est pas le « présent » mais l’acte d’exister qui avance. Par conséquent nous sommes toujours déjà instanciés sur le Bord de tout ce qui est selon l’être et prêts de basculer selon l’exister, en stase d'existence. C’est ce basculement qui constitue ce que l’on a nommé l’occidentalisation, la structuralité, soit donc le processus qui consiste à extraire puis élaborer puis architecturer le mouvement même du présent, de l’actualisation (de tout le possible, de la possibilité même ; dieu, la pensée, le sujetl'altérité sont des actes de bout en bout), de l’acte pur et brut du réel en dessous de la réalité et agissant comme réalités, vécus et corps.

Et c’est pour cela que c’est un devenir ; une historicité et une profusion de révolutions. Mais alors au sens propre et définitif ; il de-vient. Même à supposer le Un tout au bout (de toutes les réalités, de tous les uns) il ne faut l’admettre qu’en mouvement ; il change de forme au fur et à mesure des décisions. Le présent est l’infinité de miroirs qui renvoient, activement, au Miroir formel de pur et subtil mouvement, en acte au sens propre.  

Reprenons ; la réalité est « les réalités », de sorte que l’on ne peut en formuler le un (il n’y a aucune idée universelle qui parle le Un de cette totalité de réalités qui n’est donc pas une totalité mais l’ensemble de toutes les réalités jetées là ; il n’est pas de Un qui serait Tout).

Mais la forme de toutes les réalités est le présent, non pas le temps « présent » mais l’acte qu’est le présent (celui-là même en lequel on existe, et le présent est cela seul qui existe, et concurremment est cela qui ex-siste, et ex-siste tout le reste). Et si le réel est le présent et que le présent est un acte (et donc le seul Acte qui soit, puisqu’il est formel il ne peut pas se composer avec quoi que ce soit, il est le Bord de toutes les compositions), alors le présent est la machine (absolue, cad formelle, non déterminée) qui se meut, constamment, continuellement, qui sans cesse re-vient.

A la fois la machine revient et vient-à-nouveau. Elle ne s’arrête pas. Il existe des mondes (des univers, des réalités, ou quoi que ce soit) afin que le Un de tout, au Bout du monde, appuyé sur ce Bord de tous les mondes qu’est le présent, afin que le Un re-vienne incessamment sur lui-même.

Le Un Final, celui qui sera (et qui sera continuellement un Acte, un Acte continué) présuppose antérieurement à sa formulation incoercible, invincible, que se produisent des uns, donnés ici même, ici et maintenant, dans tous les ici et maintenant, le Un qui s’interface via des uns spécifiques ; entre le divin totalement en sa forme en acte en devenir structurel et le donné là des réalités, de la totalité non close de toutes les réalités, de tous les univers (ou qui en tient lieu), existe le sur-divin. C’est pour cela qu’il existe Rimbaud.

Ou quiconque, pour vous, qui puisse servir d’anges ou de démons ; les anges et les démons ce sont ces êtres là ; bien réels, bien vivants, bien existants. Il est peut-être des anges traditionnels ou des intermédiaires dans le ciel, mais de tout cela, personnellement, on n’en sait rien du tout ; on se contente de ce que l’on constate, et Rimbaud et tout comme diverses inversions ont existé de fait.

On part donc de cette constatation fondamentale ; ce qui est c’est le présent, on ne voit rien d’autre qui puisse exister, et il se trouve qu’alors on ne peut plus dire qu’il « est » mais bien, si le présent est le réel, il faut dire qu’il existe et si il existe alors il ex-siste. Il sort de. Il sort de quoi ? De lui-même, de lui-même à partir du donné gigantesque des réalités non totalisables mais poursuivant qu’un Réel paraisse au Bout de tous les temps et via le Bord de tous les mondes, les donnés, les vécus, les corps. Ce qui vaut c’est ce qui n’est pas mais vient au-devant par le biais, le moyen, la structure du présent ; le présent est le moyeu.

Si le présent est si visible, c’est qu’il est la visibilité même, ce par quoi ça apparait. Et hors de cette apparition il n’est rien, mais ajoutons tout de suite que l’on ignore « où » va le présent… la structuralité dont on use depuis la méditerranée depuis dieu, la pensée grecque, le christique, le suejt cartésien et suivants, l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc) veut précisément analyser le mouvement ; dieu, pensée, sujet, altérité sont des Exigences : de fait (et d’une belle constance ; l’altérité ne le cède en rien à dieu, le sujet au christique, la révolution à la communauté des croyants).

Occidentalisation ou structuralité de l’histoire

(Inutile de s’effaroucher à propos de « l’occident » : il s’agit du passage de mondes culturels, ayant créé et porté la mise en forme culturelle, passage vers le monde Acculturé, qui n’est pas dépendant d’un peuple, d’une représentation, d’un langage, d’un monde localisé ou territoire et qui repose sur deux principes ; le monde donné là, commun à tous, et le corps, relatif à chaque’un)

Et analyser c’est le mouvement du présent ; c’est ce qui eut lieu effectivement, rigoureusement, comme étant l’intention de dieu (le Un tout Autre, hors du monde, de tout donné), la réflection de la pensée grecque (qui re-vient sur tout le donné du monde, via l’universalisation, la mise en jeu de l’intentionnalité précise), le re-tour du sujet (le nouveau tour qu’est le sujet) et comme étant l’altérité, l’étrangeté, l’inhumanité, la sur-humanité potentielle (qui doit se transfigurer en sur-divin, Nietzsche, Heidegger ou Rimbaud), et enfin l’analytique au sens propre de la structure qu’est notre être (ce qui veut que cet « être » ex-siste), avec Sartre et Lacan ; c’est analyser le mouvement de basculement de tout vers et par le présent, comme machine structurelle, qui est le centre formel, de toute l’historicité.

Structure du présent dont la délégation, la répercussion, la diffraction est la structure de conscience, miroir du présent en nous ; comme forme vide mais formelle. Analysable et analysée. Pour illustrer ; si le présent est cela même qui existe, ça n’est pas réduire ou ramener dieu, la pensée, le suejt ou l’autre à une immédiateté, parce qu’il n’y a pas d’immédiateté …

Ce qui est c’est ce qui ex-siste ; ce qui existe c’est une structure ; la détermination, les choses sont dans la structure, et donc « subit » la structure, laquelle, elle-même, n’est pas mais Ex-siste, et cet existe est l’enveloppe qu’est le présent. Dire que dieu, la pensée ou le sujet ou l’Autre sont « là ici même », c’est en tant que structure réelle ; celle de la structure de surmontement qu’est l’arc de conscience ; tout cela n’est en rien immédiat, mais déjà engagé par et dans l’altérité. Le réel est intégralement un Arc d’acte pur d’abord brut et d’une brutalité sans égale, puis Arc du Un qui se crée.

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L'Acte de présent brut

24 Décembre 2017, 14:41pm

Publié par pascal doyelle

Lorsque l’on voit, perçoit, ressent les couches d’aveuglement accumulées par ceux qui renient leur propre historicité, qui s’empressent de caricaturer la pensée, ou dieu ou le christique ou le sujet, on éprouve bien la barrière invisible qui fut dressée à partir du 18éme, 19éme ; ignorant les fondations de leur être spécifique, les dénégateurs croient réinventer le monde, le vécu et le corps ou plus exactement usent de leur liberté nouvellement acquise pour croire en ce monde, là, tel quel, donné, comme çi les yeux s’ouvraient pour la première fois et qu’il était possible de se réaliser dans le monde et qu’à partir de cette liberté il était possible de renier la totalité de toute la précédence.

Ce qui n’est pas faux, mais c’est parce qu’ils, les contempteurs, perçoivent, littéralement y compris, à partir du point acquis du sujet ; le sujet que Descartes représente, manifeste (il ne l’invente pas, il le décrit, il décrit une position qui est vécue, éprouvée, intentionnalisée partout et par tous ceux qui tentent de se tenir au plus près du Bord de la réalité). C’est parce qu’il y eut la précédence (dieu, la pensée, le sujet) qu’il y eut cet aboutissement : perchés sur le Bord du monde (qu’instancient dieu, la pensée, le sujet) on peut atterrir sur le sol du monde, la surface du corps, la densité de la réalité.

Parce qu’effectivement en un sens (vers l’en-avant) dieu, la pensée et le sujet freinent et cristallisent l’aboutissement au monde, sur le sol réel, mais ne un autre sens (rétroactif) l’aboutissement au monde resterait absolument impossible. Il faut comprendre :   dieu, la pensée, le sujet ne  nous tiennent pas à l’écart mais introduisent absolument (cad formellement) au monde et à la réalité parce que ces configurations saisissent la structure du réel de cette réalité ; c’est parce que le réel s’introduit dans l’humain via ces configurations que, ensuite, on peut se tenir du sujet libre et ouvrir sur le monde donné là. Et le sujet est libre parce qu’il est perçu à partir de dieu (ou de l’hypothèse de dieu), de la pensée et du sujet. Il est perçu et se perçoit lui-même via une telle médiation absolue, formelle ; lorsque l’on remplace cette forme par un contenu ou une partie du monde (qui ne nous est connue que via un contenu de conscience) on retombe dans le monde ; on coïncide (faussement) avec telle partie du monde ou telle représentation (humaine) qui se donne pour réelle, alors qu’elle est construite comme tout le reste, comme toute culture ou acculturation humaine.

Evidemment dieu, la pensée et le sujet sont également construits mais contiennent en leur formalisme la capacité d’accéder à l’intentionnalité ; dieu, l’être ou le sujet sont vides, ce qui veut dire formels, et ainsi permettent à chacun de faire retour sur sa propre activité sans a priori. Mais si vous vous définissez comme un corps, un vécu ou une identité, votre intentionnalité est liée. C’est ce qui s’est passé en substituant la nature à dieu, la raison à la pensée et le moi (l’humain) au sujet. La synthèse attendue, espérée, exigée, déceptive toujours est celle du bonheur ; tout ce qui est réalisable se réalisera ; votre désir (qui nait de et par le monde) est par hypothèse satisfaisable dans le monde le vécu, le corps ; si on n’y parvient pas, on ne comprend plus. Et on n’y parvient jamais.  

Donc on n’y comprend rien. On désire des choses, qui se réalisent ou non, mais on reste sur sa faim, parce que la structure utilise les désirs et les choses, mais ne peut se reconnaitre ni dans les choses ni dans les désirs ; et ce que l’on ne saisit plus c’est que le « désir » pour la pensée ou dieu ou le sujet ne ciblait pas la « satisfaction » et d’était pas un désir, du tout, mais les contempteurs qui tiennent mordicus à se réaliser ici dans ce monde, quand bien même tout leur identique qu’ils seront malheureux comme des pierres, soutiennent leurs désirs ; et ne veulent en vérité que se servir des prétextes afin de suivre leurs satisfactions et valider leur attachement et leur croyance qu’ici même l’idéal, ourdi par le 18éme et le bonheur, se rendra réel. 

Au contraire ces configurations permettaient de faire-avec-le-manque, le vide (que nous pouvons maintenant définir non plus comme manque ou vide mais comme forme et ce à la suite de Sartre et Lacan mais aussi de toutes les expérimentations et explorations élaborées depuis Descartes qui plante la forme de notre structure dans le sol du réel, du monde, du donné et permet de passer du métaphysique qui projetait dans l’être ou le un la réflexivité qui est à l’œuvre ici même et ici et maintenant ; c’est l’arc réflexe même du cartésien, poursuivit par Kant, Hegel, Husserl) ; et ce gigantesque mouvement en forme de boucle ouverte.

Rappelons : le réel est une surface (autant que l’on en juge de notre situation et il faut préciser que cette surface tient sur un seul point le présent pur et brut, l’Exister comme arc incandescent absolu, cad formel)
et sur cette surface se forment des boucles, les arcs structurels de conscience (formes en interne à cette forme-surface toute externe, de totale exposition de tout, ce qui se nomme « une réalité »),
et dans le présent de cette surface doit se créer un réel inattendu, un réel Autre (puisque tout réel est assujetti à l’altérité pure et brute), et qu’il y ait une telle attente dans la réalité même c’est la fonction même qu’il y ait un présent.  

Dans la forme indéterminée (du présent) il existe le commencement d’une forme dont la seule expérimentation que nous possédons est cet arc structurel de conscience (et dont on ne peut en aucune manière préjuger de son advenir, de son possible, de son réel futur ou a-temporel ; puisque le présent est « ce en quoi il se passe quelque chose » et qui tracte ou attire en avant ; tout ce qui est ou tout ce qui fut (en l’état de mémorisations que sont les choses ou de traces existentielles que sont les Signatures, les Œuvres, à tous les sens du mot)  est là tel que donné, mais ce qui Existe est en-avant, n’est pas encore, sera, sera au sens qu’il sera-déjà-encore-à nouveau dans la stase non-temporelle qu’est le présent, qui enveloppe de partout toutes les réalités. Ce qui est l’acte même du réel est infiniment proche de tout ce qui est ; qu’il y ait un présent qui est un Acte pur et brut devrait étonner tout le monde. Si le présent est un Acte, alors il est l’Acte unique. Pourquoi croyez-vous qu'il existe un Présent ? 

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Du culturel au structurel

16 Décembre 2017, 10:37am

Publié par pascal doyelle

Le moi dans son embarras horrible

On délimitera donc les cercles de pensée, de réflexivité, de réalisation, comme on voudra.

D’une part les mondes particuliers, cycliques, communautaires, ritualisés, immédiats qui parlent ce qu’ils perçoivent ce qu’ils parlent et se fonde sur leur propre groupe humain, dans telle ou telle mise en forme culturelle (ces mondes humains inventant, chacun, séparément, ce que l’on nomme la « culture », comme structure précise).

Et d’autre part le mouvement qui prend naissance autour de la méditerranée (sur laquelle confluent quantité de peuples, langages, mondes et cultures diverses, d’Afrique ou celte ou romain ou grec ou juif, etc), le mouvement qui n’est plus de produire une mise en forme culturelle mais de forger une acculturation ; une acculturation fondée sur le monde tel que donné là et sur et en ce corps ici et maintenant (grec et christique) ; et il ne peut y avoir qu’une seule acculturation puisque l’on définit celle-ci comme fondée sur le monde d’une part et sur le corps d’autre part ; soit donc les grecs et le christique.  

Si l’on se demande ce qui s’est passé comme immense mouvement historique qui a pu modifier intégralement toute l’humanité, soit donc la planétarisation et donc l’application partout de « l’occident », c’est qu’il faut comprendre l’occident comme un des effets du réel mouvement générateur qu’est l’occidentalisation, ou si l’on veut l’historicité de structure et non plus de contenus, de la forme intentionnelle et non pas des mises en forme culturelles séparées.

Ce qui revient à ceci ; l’occidentalisation ou la structuralité ne consiste pas en un contenu électif (qui aurait pour essence dieu et la pensée, le judaïsme et les grecs, que ce soit comme judéo-christianisme ou comme gréco-romain), mais parce que dieu et la pensée sont eux-mêmes non des essences qui s’imposent mais des effets d’une cause de structure ; et c’est cette structure qui est évidemment plus grande que le judaïsme, le christianisme, les grecs ou les romains, l'Europe et la renaissance, etc ; c’est bien pour cela que l’historicité s’est continuée ensuite, et largement en plus des grecs et du christique ; les 20 siècles qui suivirent développent tout à fait différemment la Même Structure, parce que c’est celle-ci qui est prioritaire et cause de ces effets et c’est en tenant la vue de cette cause que l’on comprend, prend-avec, les effets (dieu, la pensée, le christique, le sujet, l’historicité, la révolution, l’altérité) effets parvenant jusqu'à l’os, la racine, la source de structure même ; et parce que ce ne furent pas des contenus (dieu, la pensée, le sujet, etc ne sont pas des contenus ou des essences ou des substances mais des mouvements, formels) mais une structure qui a été mise au jour et développée (en ces effets-là, dont les croyants peuvent tout à fait considérer qu'il s'agit de révélations plutôt que de réalisations), c’est la structure qui a pu devenir planétaire …

Si s’est imposée la structuralité sur la surface de la réalité c’est parce qu’elle agit à partir de la structure sur et par ce que chacun possède et a accès : un corps et le monde. Chacun a un corps et le monde est le même pour tous.  La structure n’est pas christique, c’est le christique qui fait parti du structurel, lequel se déploiera bien au-delà du christique. Il s’agit donc au plus simple d’un corps vivant relancé sur le donné là via cet arc qui sort de la cervelle ; en plus de la cervelle et du corps et qui tire, étire et l’un et l’autre vers l’en-avant. Arcbouté au présent en lequel il, cet arc, veut réaliser intégralement tout ce qui est, fut ou sera ; le présent, actualisation veut présentifier ici même tout ce qui est et le tenir là-devant ; puisque, et c'est fondamental, de par son inscription sur le réel, cet arc est dans l’antériorité de tout ; le présent est antérieur à tout et se re-veut comme origine de l’ensemble de tous ces effets du monde donné cherche à creuser son architecture et à se redéployer, ce qu’il fît en recréant une anthropologisation nouvelle (juive, grecque, christique, romaine, puis européenne et révolutionnaire et enfin mondiale) en remplaçant la mise en forme culturelle par l’acculturation, la structuralité affirmée ; depuis ce ne sont plus les groupes qui ont accès à la réalité (dans telle ou telle représentation séparée) mais l’actualisation du corps de chacun et du monde commun.  

Non seulement la pensée puis la raison, le christique puis le sujet, dieu puis la naturalité et enfin le réel (l’existence puis l’exister) mais aussi les esthétiques, les éthiques, les politiques, les historicités, les idéels et toutes les connaissances objectives, sont ces effets.

Par ailleurs « sujet » signifie individué, mais individué ne signifie pas subjectif ; le subjectif est un des effets de l’individuée structure et celle-ci est individuée parce qu’il n’est d’arc de conscience qu’une par une (ou corps par corps, un à chaque fois) ; c’est comme si l’on disait que Jean-Pierre est sa propre conscience et que cela signe son identité ; ce serait « sa » conscience ; c’est absurde. Jean-Pierre est la sorte de synthèse déterminée, plus ou moins, qu’utilise cet arc de conscience qui se signifie, se signe comme « Jean-Pierre » (qui n’est qu’un signe, par lequel ce « Jean-Pierre » se montre du doigt, se signe ) ; et ça n’est absolument pas supprimer Jean-Pierre ; c’est dire bien plutôt que le vrai Jean-Pierre ça n’est pas la synthèse de moi qui a plus ou moins bien organisé son vécu (son héritage, son corps, ses qualités, ses aventures, le langage qui l’accompagne, etc), mais que Jean-Pierre c’est le je qui va décider et orienter cette synthèse ; c’est ce que le je fera de « Jean-Pierre synthèse » qui est le vrai et réel Jean-Pierre, mais celui-là, ce je, n’a pas de nom. C'est pour cela que le je n'est pas le Jean-Pierre conscient qui est impose sa volonté à son donné.

Or il faut bien penser à cela ; ce que l’on nomme le moi est effectivement déjà cette synthèse multidéterminée mais aussi pluriellement choisie et inventée ; il n’est aucun « moi » qui ne soit pas (en partie) une invention. Et c‘est cette partie qui compte parce que c’est elle qui ajoute et s’ajoute au déjà déterminé ; c’est ce que l’on a déjà fait de soi qui est le soi le plus étrange et fondamental ; en réalité l’ajout est justement ce à partir de quoi on est en plus, on est un moi. Et cet ajout n’est pas seulement du déterminé, mais le point de vue par lequel on s’échappe, se hait ou se relance, et ce par quoi on bouge le corps… puisque c’est dans l‘actualité que l’on a créé ce point de fuite et d’altérité ; ce point de fuite est en acte, pur et brut, voire brutal, et créé donc ce point d’altérité dans le monde donné-là par ce corps vivant perçu d’un certain angle. Cette invention fait-office de vérité en un sens spécifique (la vérité jusqu’alors appartenait et naissait de et par le groupe ou d’un Regard extérieur ; dieu, typiquement) ; fait-office de vérité en tant que … réalité … ce qui est impossible, impensable, irreprésentable et nulle part représenté ; et pour cause c’est votre corps. Les mois, depuis le 20éme, n’ont plus aucune possibilité (tout est dénué de fondement, n’offre plus aucun recours collectif) ; reste le corps, cad la dépression, la folie, les égarements, les addictions, les théories hallucinées du désir, de la multiplicité, etc, et l'altérité existentielle d'être "soi" sans être en mesure d'être de quelque manière que ce soit. 

Et c’est cet angle qui se véhicule par les récits, les images, les esthétiques, les éthiques, etc (ou le statut de citoyen par ex, tout comme de « héros de récit ») ; quantité de représentations nous éjectent et nous isolent de cesser de coïncider avec « ce que l’on est » pour devenir ce que l’on n’est pas ; c’est bien pour cela que dans la salle obscure on n’a plus même de communauté avec qui que ce soit et plus encore avec la télévision et la prolifération des images et des récits. Mais ces récits ne fonctionnent que de nous expulser ; du monde réel pour le monde d’images ;  la caméra est le point aveugle (celui qui n’apparait jamais dans le champ) et c’est ce point qui structure tout, absolument tout. Ensuite on peut obtenir des dénivelés, mais ils sont seconds : replis dans le Pli qu’est l’œil de la caméra. Le regard qui était détenu par dieu (et auparavant par le groupe, détenteur de la Parole et puis dieu du Texte sacré, plus la Parole mais le Texte et ensuite un par un le Texte est remplacé par l'œuvre, singulière)  le regard est passé « dessous » ; invisible. Le regard est caché et il est caché dans le monde, dans le corps, dans le langage, dans tout ce que l’on voudra.

Autrement dit un « moi » ça se voit, mais ça se voit (soi-même) du dehors ; on se précède toujours, mais on ne le sait pas, ne se connait pas comme tel (la conscience n'est pas le conscient) et c’est logique puisque l’on ne dispose pas des objets dans horizon calme et apaisé, mais on (se) dispose à partir de cet horizon ; que l’on ne contrôle évidemment pas, puisque l’on est « soi-même » un des objets ou l’ensemble ou une partie des objets sous l’horizon … c’est la structure même de l’intentionnalité qui précède ; c’est sa fonction. Le moi est ou une partie du moi se tient comme retour-sur et croit, parfois, que ce retour est sa décision (au sens de décision volontaire t consciente et assumée)  et évidemment c’est faux.

Mais ça ne signifie pas que l’on ne décide pas. Pour faire image on dira ; on ne décide pas selon le conscient, énoncé, qui se validerait lui-même, en toute connaissance (ça c’est le vieil idéal abstrait, d’origine métaphysique, mais depuis Descartes nous ne sommes plus dans le métaphysique mais dans l’ontologique, du sujet réel, pas abstrait et tant que l’on ne comprendra pas que la « conscience » n’est pas, en rien, le conscient, on ramènera toujours l’ancienne pseudo compréhension abstraite sur l’arc activiste de la structure), on ne décide pas selon le conscient mais on se perçoit, on s'existe déjà dans et par la perception, dans et par le corps ;(de là que acculturation fonctionne prioritairement selon la représentation, les esthétiqueséthiques, etc)  le retour, qui est réel et tout à fait actif (et même hyper actif en son mode propre) est extrêmement complexe et externe et autre ; c’est bien pour cela que l’on est libre ; rien, aucune détermination ni aucun conscient ne peut atteindre l’horizon ; l’horizon il est « là », tel quel ; il (se) crée.

Ce qui trompe, essentiellement, c’est que l’horion apparait dès que l’on pose un objet, et on croit spontanément que l’on domine l’horizon ou que l‘horizon est attaché, lié, par cet objet ; mais si il était lié et condamné par cet objet, il n’existerait pas comme horizon … et donc il n’y aurait pas d’objet non plus. Les objets se remplacent et l’horizon se modifie en fonction de ceux-ci, mais il s’en moque ; parce que l’horizon n’est pas de même nature que les objets ; il fonctionne évidement autrement, selon sa propre logique (sinon, si il était relatif aux objets il collerait à ceux-ci).

Donc on ne se voit pas. On se regarde. De l’extérieur toujours et parfois de l’externe. Ceux qui tiennent encore à dieu ou la pensée ou le sujet ou l’universel ou même la révolution se regardent de l’externe (et ça leur est très difficile en fait) ; la plupart se regardent de l‘extérieur, du monde, du corps des autres, des images (et ils réclament quantité d’images à profusion et de plus en plus splittées et différentielles, selon l’indéfinité du monde, des couleurs, des sons, des gouts, des corps, etc).  Et ils pensent échapper aux grands écarts qui obligent à réfléchir (cad en fait à se réfléchir dans le vrai miroir et non plus les images), mais ils s’enfoncent dans une tragédie totale ; c’et bien pire de se regarder de l’extérieur du monde, des autres, des corps, etc ; c’est une pression constante et épuisante.

Ou donc : le regard que supporte le moi dans son milieu immédiat, auquel il se donne, s’offre, est, en un sens précis, plus dur et plus insupportable que le regard issu de dieu, de la pensée, du sujet, de la révolution, etc. Le regard immédiat est horrible, le regard structurel est difficile mais oriente et désoriente selon l’arc le plus grand (ou élevé si l’on veut), selon l’horizon et non plus coincé dans des objets (y compris le moi lui-même, comme objet sous cet horizon).

Ceci revient à cela ; il est strictement inutile de chercher un sens quelconque à toute la profusion d’images, de récits, de représentations, d’objets, etc, qui emplissent l’horizon. On peut entasser tout ce que l’on trouvera, ça n’aura jamais aucun sens définitif parce que le "définitif" est le mouvement, la structure ; le « sens » n’est pas de cet ordre là. S’il l’était il tomberait dans le monde et donc cesserait aussitôt. Et c’est bien cela que l’on doit nommer le structurel par opposition au culturel ; on voudrait encore du culturel mais nous sommes passés dans le structurel, au minimum depuis Descartes et au maximum depuis dieu, cet Un tout-autre (qui n’est pas le « tout » mais qui est Autre, le tout il l’a créé…)

 Le sens, qui a toutes les apparences de l’in-sensé, est structurel ; sans doute le remplacement de dieu par la naturalité, de la pensée par la raison, du sujet par le moi a voulu non pas tomber dans le monde et l’immédiat mais a voulu relever ce donné, ce vécu, ce relationnel, ce corps, etc, notamment via l’universalisation (mais pas seulement parce que l’universel n’existe que pour des sujets, abstraits, citoyens par ex, héros de roman, ou selon le créateur, l‘artiste le poète et toutes ces effigies universalisantes et sur-universalisantes, cad en fait singulier, comme on a vu).

Mais en supprimant la tension structurelle, tout s’est affaissé vers le bas ; non pas les réalisations qui ont été décuplées (puisque l’on a structuré le monde humain via le cadre universel et structurel de la révolution, de l’Etat, du droit, en démultipliant les lieux de décisions, de pouvoir, d’entreprise, etc, raison pour laquelle la centralisation communiste n’a pas fonctionné vraiment ; c’est le cadre qui rend possible les réalisations, objectives, productives, relationnelles, mais le cadre lui-même n’a plus évolué, s’est figé, tout net, historiquement gelé). On a tablé sur l’universel, ramenant diue à la nature et le sujet au moi, et l'humain aux besoins communistes et aux désirs libéralistes,  et figés sur place, on n’a plus rien compris ; on a cru que les choses, les objets, les déterminations, les objectivités étaient l’être même (nature, raison, moi ou humanité) ; alors que non. L’être n’est pas : il est d’une part l’exister et d’autre part la détermination, qui passe comme étant l'être lui-même ; et ce qui vaut c’est l’exister, la forme, le présent et non ce qui est donné là. Dieu, la pensée ou le sujet perçoivent de bien plus loin, et se tiennent comme horizons. Les images, les représentations, les idéaux spécifiques et les idéologies issues de la figuration raison-humanisme/moi/naturalité de par leur détermination ne parviennent pas à relancer la structure et retombent dans le donné. Même si à partir du point historique acquis, le cadre universalisant, la figuration a décuplé le monde et le vécu.

Si le structurel aboutit au sujet comme individué (qui n’est pas le subjectif) c’est justement afin d’élever dans la représentation cette structure d’individué et c’est précisément ce qui eut lieu ; la re-présentation du corps et du monde a relancé et explosé les possibilités de la réalisation.

Mais aussi Nietzsche et Heidegger, et surtout Sartre et Lacan ;   par Nietzsche et Heidegger le sujet en prend pour son grade et s’explose sur l’altérité, de sa propre « volonté » (qui est Autre) et de l’altérité de ce qu’il pensait être la plénitude de la pensée, de la réalisation : l’être. L’être est Autre. Autre que ce que l’on croyait. Pareillement Sartre et Lacan atteignent la structure interne, au-dedans du moi (et donc de l’humain, de l’humanisation) ; on aboutit ainsi, au terme (momentané) du creusement du hiatus ontologique, de l’exploration du décalage structurel que recherche l’occidentalisation, le dépassement du culturel par le structurel, on aboutit au bout et sur le Bord ; celui qui est inscrit dans l’articulation, telle qu’il nous est donné de l’expérimenter, en ce rapport gigantesque (et in-fini par nature, par structure) qu’est le présent ré-articulé lui-même par cet être étrange qui n’est pas, mais qui ex-siste ; ré-articulé par l’arc structurel de conscience dans l’arc structurel du présent. Mouvement dans le mouvement.

L’occidentalisation ça n’est plus la patience du contenu cyclique du culturel, des mondes séparés, mais c’est le structurel en plus du culturel qui localise le mouvement pur et brut du présent en nous, à savoir dans l’attention, l’intentionnalité comme formule vide et comme forme, et qui dresse l’architecture de cette attention à exister ; qui dresse l'architecture et dessine donc le mouvement lui-même et non plus "cela" qui est mu.

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L'occidentalisation comme ontologie

9 Décembre 2017, 07:43am

Publié par pascal doyelle

On prend donc la perspective de l’occidentalisation intégrale de tout et on en cherche les raisons. Ce disant cela fait évidemment référence quelque peu à Guénon .... sauf que l’occidentalisation est ici admise inversement ; comme élaboration et création. L'équilibriste du bord du gouffre mais infini.

En résumé : Guénon, qui est fabuleux dans son interprétation, part du principe d'unité, cela même qui Est (on n’entrera pas dans le non-être, la possibilité et la manifestation). L’occidentalisation, envers et contre elle-même souvent et parfois avec enthousiasme mais subissant de toute façon la logique de son instanciation, part de l'inverse ; ce qui est c'est ce qui existe. C’est-à-dire la dispersion. 

Il faut imager cette hypothèse de structure comme suit ; il y a du divers, de la matérialité, des énergies, des tas de déterminations, et ce qui se poursuit, se cherche dans ces multiplicités et par ces multiplicités, c’est la forme selon le Un : il y a au début toute la multiplicité et à la fin il y aura le Un. Notons bien, c’est fondamental : la multiplicité ne se résout pas, comme les fleuves,  dans la forme du Un final ; le Un final se crée au fur et à mesure et en plus de toute la dispersion. C’est pour cela qu’existe le présent. Il existe un présent parce que le Un doit s’y produire. OU donc de l'infini ou des infinis réels se crée un ou, plus réellement, plusieurs rebondissements, plusieurs sortes d'infinis ou de sur-divins. Tout cela est une fabrique à générer des infinis ; le réel est producteur d'infinis.  

S’il existait le Un antérieurement à tout, à toute cette réalité, ces choses, ces êtres, on ne voit pas pourquoi cette unité se serait divisée ou déchirée. Donc le Un n’est pas ce qui est antérieurement mais ce qui sera au Bout de la réalité, et ce via le Bord du monde, via sa structure de base : l’exister (le présent, qui existe à cette fin ; il n’y a aucune autre compréhension possible du présent).

Le Un doit s’y produire veut dire : il doit se vouloir lui-même ; il se tirera de son chapeau ; il le voudra parce qu’il le voudra bien et le voudra Bien. Ce qui vaut, ce n’est pas ce qui est, c’est ce qui n’est pas (tout l’être est le passé) c’est ce qui existera (l’exister est plus grand que l’être), c’est ce qui ex-sistera  qui ne pourra exister que si l’on accepte et assume la dispersion, l’altérité, et si on maintient la certitude, la foi, la volonté que ce qui n’est pas, c’est cela ! C'est cela qui vaut et qui existera. Et donc que l’on refuse de n’accepter que la dispersion ou les variations mondaines et les versions dégradées de l’être.

Par exemple égalité et liberté n’existent pas, mais si on les abandonne l’exister n’est plus possible ; on tombe dans le monde de l’égalitarisme ou du libertarisme, ou pire on retourne en deçà (de la révolution) dans le traditionalisme, la hiérarchisation et l’autoritarisme, voire dans les versions horribles dictatoriales et totalitaires du monde moderne (ou dans le monde enténébré de Lynch, ou dans les dépressions du moi ou dans le néant vaseux du rêve infantile du consumérisme). 

Reprenons.

Toutes les pensées, partout, sentent bien qu’il se passe quelque chose. Il y a un présent parce que quelque chose viendra, ou plus simplement il existe un présent et donc quelque réel se réalisera, et qui vient déjà infiniment dans et par le présent ; sinon à quoi servirait-il ?

Et infiniment parce que la seule dimension de l’infini est pour nous dans le présent exclusivement (rien d’autre ne demeure).  

La différence tenue par l’occidentalisation (pris dans le sens de Guénon, c’est clair, mais inversement quant à la valeur et au sens) tient en ceci que l’occidentalisation veut ici et maintenant le réel, pas ailleurs et au-delà ou éternellement, mais ici même pour les grecs et ici et maintenant pour le christique.

Et de la sorte on a commencé de déconstruire, d’analyser le réel tel que donné « là ». Les grecs disent ; l’être est le « là » de tous les donnés, de toutes les données et de tous les mondes (de toutes les représentations de monde et de tous les langages). Si l’être est ici même, alors on peut avancer au-dedans du réel même. Ce qui n’est pas stupide du tout ; parce que si ceci ou cela existe, alors ce ceci et ce cela sont intégralement positivement existants, intégralement, sans reste ; l'être est indissolublement lié à le levée du multiple, se dit en de multiples sens. L’être est, le non être n’est pas ; veut dire que tout est ici même activement réel, et accessible. Et dont on peut formuler une intentionnalisation cohérente (puisque tout est « là »). Tout est ici et donc tout se réfléchit (l’hétérogène est inclus dans le réel même et le réel est cette machine qui se re-tourne elle-même) et si ça n’est pas la pensée ou le christique ou l’esprit qui réfléchissent, alors le présent est la dite réflexion et réflection, est le retour lui-même.

Il peut paraitre absurde de prétendre que le christique veuille ici et maintenant, mais c’est bien l’erreur du rationalisme naturaliste « réaliste » du 18éme (19éme, etc) que de réduire l’attention et se rendre incapable de percevoir l’altérité ; c’est depuis le dieu judaïque que l’on a interrompu le monde et le roulement habituel des intérêts et des immédiatetés  et que s’est imposée l’interruption appuyée de ce monde en vue d’une réorganisation plus grande que celle acquise ; de même le christique crée ici et maintenant que chacun, chaque’un, ait une âme (indépendamment de son statut, de son sexe, et de quelque détermination que ce soit ; ce qui ne s’était jamais vu nulle part et en aucun monde humain). Ne pas l'apercevoir c’est s’aveugler. C’est ne pas étendre et architecturer la structure dans toute son ampleur et ne se tenir que de quelques effets de la Cause formelle réelle.   

Le christique (le royaume commence ici) suractive, tout autant voire plus que les grecs, l’intentionnalité. Ce qui explique que le christianisme reprendra intégralement toute la pensée. Grecs et christique sont les profondes machines intentionnalisatrices qui lancent l’humanisation sur une autre piste que celle des mises en forme culturelles ; ouvrant qu’il y ait acculturation (fondée sur le monde, grec, et le corps, christique) et non plus seulement telle ou telle culture. ce qui veut dire que l'occidentalisation est plus grande que l'occident, évidemment.

Ce faisant on a donc commencé de creuser l’évidence de l’acte même qu’est le réel ; son activité ; et comme il est « le réel » on dira son Activisme. Le réel est intégralement là et pas ailleurs, au-delà ou sur un autre plan. Aussi l’occidentalisation en vient à l’individué … et c’est bien en ceci que l’occidentalisation doit se distinguer de la compréhension de Guénon : la vérité est que l’on ne voit absolument pas l’intérêt de se fondre dans l’universel, l’absolu, le Soi, ou quelque signe dont on l’affecte … si individuellement on n’y existe pas. Ce qui existe le plus réellement pour l’occidentalisation est l’individué. L’occidentalisation veut considérer que ici même, ici et maintenant le réel est en jeu tel qu’il se donne ; sans au-delà, sans absolu hétérogène suspendu. Ce qui revient à dire que l’absolu est le mouvement, que l’hétérogène inclus est ici même et que nous sommes jetés dans l’altérité, et que l’altérité est la loi (et non l’unité comme fusion) et que l’occidentalisation est la pensée du réel comme mouvement d’engendrement. Comme étant la structure elle-même d’engendrement du réel et de la réalité.  

Non pas d’imposer l’homogène de la rationalisation naturaliste et réaliste, mais d’instancier dans la réalité le réel comme hétérogène à lui-même ; de là qu’il y eut tant de singularités au long d’une historicité explorant le réel même (de l’intentionnalisation comme machine vivante).

La nature, l'essence, la structure de cet individué est la question. Si l’occidentalisation entre dans la grande dispersion (version négative) ou dans la grande élaboration (version positive), c’est afin de modifier le corps.

Reprenons : l’occidentalisation contrairement à ce que l’on juge habituellement, ne part pas de l’universel pour y retourner, mais de l’universel afin de montrer tout le particulier (grecs) et tout le singulier (christique et cartésien). Guénon se tient d’une conception universelle ; mais définissant l’absolu comme antérieur à l’universel, il perçoit nettement le retour de structure que l’universel ne comble pas, mais « vers le haut ». L’occidentalisation définit l’absolu comme antérieur à l’universel, mais vers le bas. Ce faisant ce sont tous les aspects du monde, de la vie et du corps qui seront, sont exposés, élevés ou montrés et démontés. Et c’est bien le pari ; que d’instancier la structure dans le réel immédiat et le corps, le monde et l’être grec, le corps et le sujet christique, cartésien puis d’altérité (Nietzsche Heidegger Sartre Lacan) et puisse pénétrer dans la masse même de la réalité et ce via le Bord de cette réalité (à savoir le présent ou l’exister ; soit la signature la plus proche et infinie).

Expérience généralisée dont la plus manifeste expression est celle christique, c’est évident, mais dont en vérité toutes les expérimentations dans tous les domaines (esthétique, éthique, politique, idéel etc) créent les possibilités. Que le « sujet » ne soit en aucun cas le « subjectif » veut dire que la science ou la loi ou l’universel ou poésie n’ont de signification, de direction, de possibilités que par et dans le sujet ; que le sujet est donc l’arc hyper-objectif par lequel tout le reste a un sens, une orientation vers le monde donné là et vers et par le « là » du donné (c’est seulement l’interprétation bassement objectiviste qui localise le sujet comme « moi » ; le sujet dans le moi, chaque moi, est beaucoup plus structuré et architecturé parce qu’il est beaucoup plus architexturé, comme corps).

La nature de cet individué est l’œuvre même de l’occidentalisation ; son ontologie pure et brute ; montrer la structure ontologique en tant que décalage (qui permet que pour-nous existe un monde, un corps, et donc plus loin un absolu ou un au-delà, si l’on veut, si l’on y croit, ou une Possibilité interne au monde, Possibilité en tant que cela advienne dans le Présent comme structure du réel même). Et donc s’y aventurer corps et âme ; puisque l’on y ex-siste antérieurement au corps et à l’âme, il n’y a aucun autre moyen que d'obtenir le point de bascule interne à l'externe effroyable du réel. On ne peut pas ouvrir le réel sans splitter son être même. On n’est pas un « être » mais un ex-sister, un mouvement radical.

Si le réel revient à cet-être (qui est une structure et non un être) alors il ne sera ni magique, ni mystique, ni philosophique, ni ceci ou cela : ça n’a pas de nom, puisque c’est la structure qui prononce les noms. Et donc en occidentalisation c’est partout que se manifeste la structure et non dans un domaine particulier ou partiel ou spécial ; esthétique ou éthique ou mystique ou science, c’est le mouvement qui s’aventure, partout et dans tous les sens. Et donc tout autant, sinon plus, le mouvement de structure est infiniment celui de « chaque’un » et dans le moi, la personnalisation et spécifiquement le corps lui-même. Ça apparait n’importe comment et n’importe où ; puisque c’est la forme qui est impliquée et non un « contenu électif ». Et cette forme, en forme d’arc de conscience, se tient du corps même ; il n’y a pas de conscience sans un Corps, un corps, et donc un Vivant.

Et c’est bien pour cela que l’occidentalisation conduit une logique forcenée et difficile mais au sein même de cela qui est, dans l’épaisseur de la réalité la plus immédiate et multiple ; d’y situer la possibilité du Un dans l’épaisseur même ; le Un, donc, c’est ce qui travaillera la réalité et le corps, jusqu'aux mois qui débarquent sur le sol d'Altérité brute.

Et ce mouvement annule ce qu’habituellement on sous-entend ou postule : si l’universel absolu, le Soi,  est la finalité de l’acte de conscience, l’acte de conscience disparait. Or on existe, et on existe un par un, individuellement ; ce mouvement est une distinctivité, cad un plus, un ajout ou si l’on préfère une complexité encore plus complexe (ce que l’on nomme dis-torsion, un état, un possible en plus de tous les autres ; le réel est déjà torsion, et notre expérimentation il se présente une torsion en plus de la torsion). Que l’occidentalisation promeuve l’individué veut dire que l’on veut trouver la résolution non en une unité ancienne mais en une distorsion nouvelle. C’est bien en poursuivant la distinction de l’activité pure et brute (brute, très brutale, puisque le réel est de brutalité avérée), que l’occidentalisation parvient à des distinctions, des différenciations qui atteignent tout le monde antérieurement au monde, au vécu et au corps donné, chacun, un par un, nommé, signifié tel quel en son être même, en son corps, en sa perception, le vivant du corps qui se doit alors de supporter le réel comme structure en plus de porter la réalité  (ce pour quoi un corps n’est pas fait du tout ; c’est une souffrance fondamentale et irrécupérable). Ce que Guénon comprend comme dispersion, et effondrements divers, est en vérité et réalité distinctions assumées et poussées bien au-delà du possible (du monde et du corps donné), possible étant inventé et créé en plus mais au travers du monde et du corps.

Les esthétiques, éthiques, politiques, idéels et systèmes philosophiques et idéologies à profusion se destinent à produire leur Effet ; en chaque’un, par l’esthétique, les poétiques, les objectivités, que se produise la structure. Il est visible que seules les structures en forme de un sont capables de porter par exemple l’universalisation ; sans des sujets, pas d’universel.

Et on s’en fout si individuellement on n’y existe pas, non seulement parce que l’on tient à son ego (on n’a rien d’autre … répétons : on n’a rien d’autre) mais parce que l’individué est un Plus, ex-siste en-plus de tout le reste et la parcelle la plus précieuse et la plus réelle de tout ce qui est.

Il est clair que c’est infiniment douloureux ; totalement. Ça ravage tout. Déclencher la puissance pure (et brute) est infiniment dangereux. La puissance signifie non la force mais la potentialité, le possible, ce dont toutes les sociétés cycliques se préservaient, se protégeaient.

Parce que le présent existe et que seul existe le présent, et ce qui se produit dans le présent c’est ce qui n’existe pas encore, pas déjà ; ce qui existe dans le présent est en plus. De fait on peut annuler tout ce qui est en vertu de ce qui sera. C’est « ce qui sera » qui compte et comme de juste tout ce qui est, tombera dans le néant, dans le passé.

Déconstruisant l’acte-même, ici et maintenant, l’occidentalisation évidemment nous jette dans ce gouffre ; le réel est abyssal, d’une dureté et d’une altérité intégrale et inimaginable et non encore pensable, bien que la pensée qui tente d’introduire l’analyse dans la structure soit la plus capable d’y approcher (la pensée est la structure se servant d’elle-même comme structure pour avancer et n’utilisant aucune détermination ou le moins de détermination possible ; elle signifie), mais c’est le sujet qui seul peut s’y accrocher, s’accrocher au mouvement même en quoi consiste le réel, comme acte de temps brut ; comme présent qui étant antérieur amène à lui tout l’engendrement ; et par quoi de la sorte le sujet crée. Le sujet crée, c’est sa destination formelle et effectivement depuis que la structure est appelée au devant, se sont succédés quantité de créations, d’inventions, de nouveautés, de renouvellements ; l’occidentalisation est cette profusion et étendue sur toute la planète.   

Et si nous ne parvenons plus à croire en des images, idées, principes, absolus ou au-delà, c’est précisément parce que nous sommes la structure, telle qu’individuée et inscrite sur le réel même. Aucun contenu ne peut plus absorber la structure dénudée,  un fil électrique d'énergie.

Pareillement ; lorsque l’on suppose l’être, c’est une première étape ; puisque l’on voit bien que toutes les pensées de l’être (de l’être comme universel) en viennent à découvrir au bout du bout un retour, une sur-unité, un principe en plus. Et la seconde étape ce fut d’admettre l’existence ; et en cette existence un sujet (cartésien d’abord). Et la troisième d’être foudroyé par l’exister ; Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan sont foudroyés par l’exister, cad le réel pur et brut (ce qui se signe comme altérité en laquelle nous sommes immergés).  De sorte que l’on peut dire que l’occidentalisation est le démontage de la structure originelle du donné, de la réalité ; peut-être pas de la finalité dernière, peut-être Guénon suppose-t-il juste, mais l’occidentalisation élabore l’instanciation ici même, et déconstruit le constatable (dont le finalisable est pré-vu par les révélations en toutes les pensées, mais que l'on ne peut constater de visu ici même) ; la structure antérieure au monde (et non celle qui éventuellement peut être soit imaginée, soit supposée en-dehors du monde). C’est ce par quoi la réalité, à laquelle on ne parvenait que d’en produire une représentation (d’abord communautaire, langagière, culturelle), est interrompue par le réel et l’acte même, la structure en acte qu’est le réel (l’acculturation que sont dieu, la pensée, le sujet, l’altérité).

Ce que Guénon saisit parfaitement et expose si fabuleusement, la dispersion interne de l’ontos, son effondrement dans la dégradation et les fausses interprétations suscitées et son éloignement du centre si ancien (ou imaginé), conduit à une interprétation qu’il  comprend comme dépression (et succession de chaos, de fragmentations), ce mouvement de perte est en vérité la progression au sein même de la structure mais sur le Bord, au bord du danger fondamental. Si Guénon présuppose une unité et qu’il juge de la réalité en fonction de cette unité supposée au-delà ou éternelle, l’occidentalisation a, à l’inverse et dès le début, c’est son inauguration même, supposer une diversité, une dispersion, certes mais qui est aussi une expansion, une extension (grecque), une intensification (du sujet) et une densité (de l'altérité) ; que le donné tel que « là » est la réalité et donc la vérité …

La réalité n’est pas une unité, n’est pas le Un qui est Tout, ou le Un unifié, mais par laquelle exploration l’occidentalisation montre la structure en dispersion de la réalité, qu’est effectivement la réalité et parce qu’il ne saurait exister de réalité sans dispersion ; et ça n’est plus, n’est pas l’absolu qui doit être recherché, mais l’être, cad la dispersion ; la volonté grecque sur la multiplicité se tient de son insistance sur l’unité étrange de l’être, du principe de l’être comme expliquant la multiplicité ; en ceci que par le principe de l’être on augmente la perception du multiple monde en l’ordonnant et le désordonnant à mesure  et que l’être s’énonce en de multiples sens. La réalité est dans et par la dispersion ; un Ordre total est en soi une contradiction, une impossibilité, un non sens, de même si le Un existait totalement réel et réalisé, il n’existerait que ce Un ou ce Tout ; pourquoi le Un sortirait-il pour quelque raison que ce soit de lui-même ? S’il est un présent c’est que le Un doit se créer dans la réalité et suit la logique du Un-en-plus qui n’est nulle part mais sera, au Bout de toutes les réalités.

L’occidentalisation impose que chaque’un soit « le réel » et que donc outre mille et uns bénéfices, impose que le réel commence d’être plus grand ; qu’il s’accélère et s’augmente sur le Bord. Si l’on reprend hétérogène et homogène ; l’ancienne pensée ou intentionnalité  (qui ciblait un objet, fut-il un Gros Objet) attendait l’homogénéité, mais devant la résistance des éléments, convenait, vaguement, que l’hétérogène devait conduire, bon an, mal an, à l’homogène ; la pensée réelle, depuis au moins Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, commence de se douter que l’hétérogène règne, absolument. Et qu’il n’en sortira pas un homogène quelconque, mais un autre et plus grand Hétérogène. Autant dire qu’il n’y aura pas d’accalmie à la surface des flots.  

Il faut donc creuser le présent et non pas interpréter le présent comme oubli d’une unité qui n’a jamais existé : et considérer le présent comme creusement de et vers ce qui existera, au-devant, le présent en-avant, ce pour quoi il est destiné : la machine plus grande qu’elle-même.

C’est bien en ceci que l’occidentalisation est une précision de la distinction, de la distinctivité, de l’altérité comme logique du réel.   Et c’est bien pour cela que l’occidentalisation vient ensuite et en plus du reste ; sinon pourquoi s’ajouterait dans l’historicité cette architecture ? À moins de supposer on ne sait quelle dégradation dont aucune hypothèse ne peut rendre raison, ni permettre la compréhension (pourquoi sortir du Un si l’on y est si bien ?) Sinon donc ceci qu’il y a un présent afin que quelque réel arrive, donc le un est en-avant. Rien ne s’est réalisé sans raison, et le sens de cette réalisation tient en ceci ; puisque le Un est l’altérité et que l’altérité sépare et porte aux plus fortes distinctions possibles, il apparait que l’on se doit de tenir ces distinctions, et de les assumer, et assurer en surplus. Et dans la plus grande des divisions tenir le plus précis et le plus grand rapport ; ce qui veut dire le créer.

Tout autre positionnement en vérité rend incompréhensible qu’il y ait un présent, ou cette dispersion, ou cette matérialité, cette multiplicité, ces choses et ces êtres existant. Mais s’il est un présent alors toute la détermination est dans la possibilité d’élaborer ce qui n’est inscrit nulle part, et le réel est plus grand que lui-même et de fait on en ignore tout le possible. Le possible non pas qui est réalisé ou dont le ou les mondes sont la ou les réalisations, mais du possible en tant que nulle part il n’est réalisé : parce que si le présent est l’exister (et l’exister plus grand que l’être) alors le Un en tant que possible est indéfiniment divers lui-même mais en son degré inimaginable dont il faut être saisi par la pensée, le signe précis ; il n’y a pas qu’une seule version du Un (et même le véritable Un est constitué de multiples ou plus exactement plurielles versions constamment en mouvement ; théorie du Kaléidoscope indéfiniment réel, celui qui recueille toutes les différenciations des âmes ou des sur-divinités ; le kaléidoscope est ce qui meut et qui est mu des mouvements, celui dont la nature, la structure est formelle et donc le miroir des miroirs, or rien dans un tel miroir rien n'est fixé ; on attirera l’attention sur ceci que le sur-divin n’est pas astreint comme le divin à une uni-totalité figée ou un non-être absolu ; le sur-divin est la distinctivité, il rend possible, dans sa structure même, plusieurs versions de lui-même, parce que lui-même est formel et non pas consistant).

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Le présent comme machine

2 Décembre 2017, 16:24pm

Publié par pascal doyelle

Déplacement de ce qui est, vers l’Ex-sister. Le réel est d’une brutalité et d’une dureté absolue, absolue. Puisque le réel est une hyper méga machinerie, elle devrait fonctionner de cette brutalité vers une plus grande subtilité ; la subtilisation du réel est le moyen, pour le réel, d’être plus grand que lui-même. Si la finalité n’était pas de grandir, on ne voit pas du tout à quoi pourrait servir qu’il y a un « réel ». LA subtilisation que nous connaissons (il en est peut-être d’autres), est l’arc structurel de conscience ; comme méta machine, forme indépendante de ses contenus (sinon elle n’en contiendrait pas, de contenus). Ce mini mécanisme, absolument vide et formel, d’une légèreté et d’une souplesse absolue (l’attention, la faculté d’attention, de court-circuiter les mémoires lourdes enregistrées dans la cervelle).

Il n’y a ainsi qu’une seule surface, celle du réel et du présent, sur laquelle se forment des boucles qui ne se ferment jamais, puisque de toute manière le présent en tant que tel est de fait l’ouverture formelle absolue ; aucune conscience ne se ferme sur elle-même (et si tel est le cas elle s’inverse et croit se fermer dans ces folies diverses et variées, et en même temps on ne peut pas ne pas rechercher le bouclage, de sorte que tout arc est fou, en ceci que l’arc de conscience est la tension produite dans la cervelle mais sur le corps et par le corps vivant, qui lui-même est déjà une boucle transformant le donné là en milieu disposé de son corps, lequel est individuellement séparé de tout). Et on ignore jusqu’à quel degré de possibilité il peut exister des « consciences » ; on nomme conscience cet être qui a un rapport à lui-même (en tant que rapport et non en tant que chose déterminée, sinon il ne serait pas un rapport mais une identité).

On a dit « déplacement du centre du monde » ; entendons par là que la forme des réalités est passée au devant.

Dieu, la pensée grecque, le christique, le sujet cartésien et suivants, l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan) exposent, décrivent, démontent ou démontrent ce passage du Bord du monde et des êtres : description du Bord antérieurement à tous les contenus.

Pour cette raison on n’a plus affaire à un Contenu – le divin en général situé au-delà, la représentation, le langage, le groupe, et de manière large mais fondamentale on n’a plus affaire à la mise en forme culturelle, mais à une nouvelle anthropologisation ; dite acculturation ; dieu est non pas le recyclage du même monde mais est l’intervention dans le monde afin de le modifier et porter plus loin – la pensée est en plus du groupe à qui elle dérobe la vérité commune pour la vérité cohérente – le sujet interrompt toute régulation qui ne l’inclurait pas – l’altérité impose que le réel n’est pas la réalité.

(soit donc l’extensivité des grecs et de l’universel selon l’être ; l’exigence formelle de dieu ; l’incorporation intense christique de l’arc structurel de conscience en un Corps ; le méta cartésien qui localise l’arc sur l’étendue du monde ; l’altérité non seulement de Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan mais aussi toutes les descriptions objectivistes du monde et du corps, des sciences aux démocraties considérées comme expérimentations in vivo de l’avancée du structurel, en chacun, en chaque’un par exemple ou extension partout de l’universalisation, puisque le structurel en lâche pas ses acquis précédents mais les accélère, ou propagation du Désir comme simulacre de notre structure, etc ; provoquant outre l’extensivité et l’intensité, une densité)

Cette gigantesque réorchestration ne part plus du donné tel que là, qui était synthétisé en une culture existant de par elle-même et selon la force de son groupe humain dans un monde cyclique doué d’une parole partagée et trésor de communication qui devait être préservée intacte afin de communication exacte entre tous et avec les perceptions localisées de tel monde situé ; que l’on soit maya ou égyptien, qui découpaient dans la détermination des schémas, des labyrinthes, des logiques, des structurations, et des rituels. Et cette réorchestration qu’est cette fois l’acculturation anthropologique n’est donc plus seulement une « mise en forme culturelle » ; c’est une sur-culture, une acculturation en-plus qui décentre intégralement la formulation ; de là que les deux principes réels de cette acculturation soient d’une part le monde tel que donné là (les grecs) et d’autre part le corps (le christique) ; et tout le monde, chacun est au (même) monde et chacun a un corps, le même pour tous. Et c’est une sur-culture qui prend la forme de l’individué ; on n’accède que un par un à la pensée ; on ne peut pas apprendre un corpus tout fait, mais apprendre à penser ; on ne découvrira pas « la » vérité aisément mais on tiendra bon sur le principe de « la vérité en général » en examinant donc à quelles conditions les idées sont recevables, substituant la conditionnalité du principe aux effets toujours seconds, dérivés, parce que l’essentiel n’est plus d’administrer « la » vérité mais de travailler le système formel antérieur à toutes les vérités ;

de même plus tard on ne tiendra pas à telle ou telle liberté ou manifestation de la liberté mais on sera certain que la liberté est le principe de base, qui rend toutes les décisions possibles, de même que « la vérité » autorise toutes les vérités ; on n’a plus un monde donné et déterminé mais les possibilités d’un monde, étant entendu qu’il faut alors admettre qu’il y a effectivement Un monde ; et on n’accède que un par un à … selon son propre corps ; qui n’appartient à rien ni à personne (ce qui abolit tous les systèmes anciens de dépendance, annule que l’on soit homme ou femme, riche ou pauvre, esclave ou libre) et qui n’appartient pas non plus, ce corps, à ce « moi » ; le moi est une chose déterminée et il ne convient pas, si l’on est libre, que l’on appartienne à ce « moi » ; le moi est un effet du sujet et donc le sujet de chacun plus grand que son moi. On y reviendra, notamment de ce que le Virtuel précède le réel, pour ainsi dire (ou si l’on veut le réel est le Virtuel, mais il faut bien que l’on puisse distinguer dans l’inépaisseur du présent).

De même que pour chacun il ne s’agit pas seulement de pousser son moi au plus loin (serait-ce dans la dépression ou la folie ou l’addiction ou etc, l’indéfini nombre des dérives du moi, qui est toujours démoli par son arc de structure, et qui ne comprend pas, ce moi, qu’il ne soit pas « heureux », satisfait, puisque normalement selon l’idéologie naturaliste « tout est là » pour qu’il le soit ; sauf que tout n’est pas là, puisque le « là » lui-même est le présent, l’inachèvement structurel de tout) pas seulement de pousser son moi au plus loin donc mais d’instancier le sujet, le point qui permet qu’il y ait des mois (de même que dieu ou la pensée ou le corps-autre se situent en plus et en-avant). C’est de ce point là que l’on perçoit, que plongé dans le noir on analyse, éprouve, virtualise les images de toutes les re-présentations ; du cinéma à la pop music, mais aussi les présentations d’expériences du désir, des sentiments, des relations, des échanges, des objets, etc ; tout cela est atteint mais est expérimenté le point, de structure, à partir duquel tout cela est atteignable ; le point même qui épuise, harasse, éreinte le corps vivant via l’autre surface du corps produite dans l’activisme de conscience structure, d’intentionnalisation ; un corps vivant n’est pas nécessairement apte à absorber la puissance de la structure.

Et c’est précisément de vouloir installer l’arc, l’acte, la puissance, l’in-fini ici même dans le monde et ici et maintenant dans et par ce corps que se distingue l’occidentalisation ; ça ne se réalisera pas ailleurs ou au-delà, mais ici même ; l’occidentalisation cherche le point de rupture, par où le réel est autre que la réalité, le hiatus, le décalage (qui permet que nous soyons non pas ce que nous sommes mais le point par lequel nous prenons conscience de tout ceci ou cela, le gouffre entre les deux) et élabore l’architecture de ce gouffre ;  dans l’actualité formelle et donc absolue du présent, qui exige l’actualisation du réel. Il n’y a pas et il n’y aura pas de reste, de surplus ou d’idéel ou d’idéal ; tout ce qui fut, est ou sera réel passera par cela seul qui est réel, le présent. L’acte pur et brut. C’est cette instanciation ici et maintenant que veut l’occidentalisation, son individualité fondamentale, puisque le présent est le sujet … Le sujet est la pensée par délégation, l’universel ou encore tel ou tel sorte d’absolu situé au-delà, l’arc de chacune st lui-même sujet par délégation de la structure même qu’est le-réel  et ne le sont que par duplication à partir de ce qui distribue la réalité ; le réel est autre et c’est cet Autre qui se cherche et se crée, s’expérimente et s’éprouve, et se prouve : le « ce qui n’est pas », le « ce qui sera » (et encore faut-il ajouter qu’il sera non comme « être », ce qui ne veut rien dire, mais comme acte, comme mouvement et potentiellement, en sa puissance, comme mouvements, mouvements « divins », pluralité de divins, ce que l’on a nommé déjà le sur-divin, qui est, existe pluriellement ; la réalité est la machine à créer plus grand que soi ; autant dire comme hyper-machines interne au Bord du monde).

C’est ce système là, ce système formel, qui entoure toutes les manifestations, décisions, pensées, systèmes, esthétiques, éthiques ou vécus, qui entre en jeu depuis la méditerranée et qui se  dresse, qui se dresse littéralement selon son évidence instantanée ; instantanée parce qu’elle doit être constamment accessible ; accessible à chacun et accessible ici même, comme monde ou comme corps qui ne supposent rien d’autre que leur réalité. Et pour situer ce monde et ce corps, c’est à partir d’un point de vue. On perçoit tout cela, monde et corps, à partir d’un point. Et c’est non seulement le monde et le corps (l’universalité et l’individualité fondamentalement) qui sont pensés, décidés, imaginés, esthétisés, poétisés, politisés, etc, mais c’est le point lui-même qui est investigué, dont on se demande ce qu’il signifie, ce qu’il comporte, ce qu’il implique.

A partir de dieu, de la pensée, du christique, du sujet, de l’altérité on a commencé de resituer le monde et le corps, le donné perçu et le vécu éprouvé, l’humanisation et la représentation, etc. admettant dieu ou pensant selon l’être ou prenant conscience de soi selon le christique ou individualisant cette conscience comme cartésienne ou ouvrant effaré les yeux sur le Grand Donné là du réel, on produit à la fois une représentation à chaque fois et on restructure le regard même, le point de vue tout à fait externe qui permet que de tout cela nous prenons conscience et qu’en plus de tout cela nous inventons et créons de la réalité et de la structure de conscience en plus ; nous créons du « n’ayant jamais existé ».

Puisqu’il existe un présent et que donc seul existe le présent puisque c’est en ce présent que quelque réel doit apparaitre (sinon le présent n’aurait aucune utilité). C’est « ce qui n’est pas là » qui doit apparaitre ; si on abandonne la perspective que l’essentiel n’est pas encore, on tombe dans le déjà-là, cad dans la mort et la disparition.

Si l’on résume ; l’être nomme ce qui est là, déjà réalisé, la détermination ; l’être est effet, ontologique, de l’exister ; l’exister est le présent, le présent est la forme de « ce qui est » et tracte tout l’être en avant – l’arc structurel de conscience est arc-ticulation au présent, en tant que le présent veut intégralement, par structure (cad qu’il est entièrement ce mouvement, cette exigence et n’est rien d’autre, étant l’altérité même, l’Autre comme logique, tel qu’on l’a vu déjà),  le présent veut intégralement réaliser tout ce qui est réalisable ; et passant outre toutes les autres finalités secondes, qui sont enroulées dans la boucle(par lesquels mouvements intérieurs les représentations, les Œuvres, les éthiques et politiques, etc tout cela signifie la boucle elle-même qui garde toujours son excès, son en-avant, son présent), l’exister, le présent veut rendre réelle-encore-plus la structure même de l’acte ; autrement dit c’est le réel qui s’épaissit, qui épaissit l’inépaisseur de l’acte ; ou donc ce par quoi l’acte  c’est bien en ceci que l’on ne sera jamais adéquat à l’Exigence (au tractage de la réalité et du réel par le réel lui-même) ; jamais adéquat à dieu, à la pensée, au sujet, à l’altérité et c’est bien pour cela qu’il ne faut pas s’identifier à ceci ou cela que l’on est, mais se tenir en-avant à partir de ce qui n’est pas encore ; de l’exister, du présent qui « contient » la possibilité, et donc, comme on verra, la Possibilité pure ou la Virtualité (inconnue, non encore existante, non encore réalisée, qui n’a pas encore étiré la réalité et le réel en son inépaisseur vers une augmentation ou accélération ou vers son extensivité, grecque, ou intensité, christique, ou réflexivité, du sujet, ou altérité et densité à partir du 19éme révolté).

Le Virtuel est cela qui se tient dans la boucle de cet arc (non fermé, jamais clos, non comblé et qui ne correspond à rien dans le monde, puisqu’il est le Bord de ce monde, ce qui tracte le monde et le corps en-avant).

Il est apparent que l’hyper machine du sur-divin on ne voit pas comment l’interpréter ; soit comme réalisation interne de chaque arc structurel de conscience, soit comme communauté de l’ensemble des arcs, maintenus un par un mais ré-unis « en esprit » comme on disait jadis ; ré-unifiés en seconde extraction et non pas comme fusion ou coagulation qui supprimerait l'individué ; la réalisation d’une communauté est de fait bien plus complexe et plus coordonnée que la « simple » conscience de soi comme structure …

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