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instants philosophie

Libération du corps

29 Mars 2015, 13:45pm

Publié par pascal doyelle

La conscience intentionnalise tel objet, un signe, une intention, une identité, sitôt elle disparait. La conscience n’apparait pas dans ce qu’elle intentionnalise.

Ce recul est constant, l’activité de conscience est toujours activité de conscience-de, mais sans jamais se clore sur le contenu (sinon elle ne serait plus capable de reprendre d’autres intentionnalisations). Une conscience ne se définit jamais par son contenu, et on sait que le moi lui-même est un contenu parmi tous les autres et que l’ensemble de toute l’intentionnalité est extérieure à la structure.

Il n’empêche que la conscience est un point, ce qui signifie qu’elle est posée à même la surface de ce qui est, à la surface de l’étendue-monde.

La fausse bonne idée est de considérer cette « conscience » comme un tout ; elle n’existe pas, on l’a suffisamment répété, elle surgit. Et elle ne fait que cela. Sauf que le dit surgissement est un être, une structure, une forme. Ce qui dessine l’arc boutant vers le réel.

La structure de conscience, la conscience-de, puisqu’elle nait constamment de son objet ; il n’est aucune conscience « vide », elle est toujours conscience de quelque chose, mais ce rapport déterminé est « supervisé » par le rapport même, que la conscience est pour elle-même, et si on a cru que ce « pour elle-même » signifié une réalité, ça en sera toujours une fausse et bifurquée, empruntée, et donc ce qui est ça n’est jamais un contenu mais le rapport et rien que le rapport, le « qui-se-sait ».

Le « qui se sait » ne peut pas se nommer mais il se désigne ; Descartes nous dit ; « voila je suis là ». Par cela il montre que ce qui est (cad la vérité) est « là », n’est pas ailleurs ; la finalité, ontologique, de la pensée n’est pas une connaissance mais un être. C’est en et par un être que cela se réalise (le réel) et non pas qu’il y aurait un discours, une connaissance qui se serait plus réel que cet être lui-même.

Pour cela la raison, l’objectivisme et l’objectalité, détournent le regard ; ce qui doit être structuré est notre-être et non pas seulement produire des discours clos (pensés par une autre conscience, scientiste, psychologiste, étatiste, ultra libéraliste, qui enferme dans la nature des objets produits, etc). Et si notre-être doit être structuré, étant lui-même la structure, la forme, ça ne peut être que par lui seul ; ce qui ne condamne pas la raison, l’objet, etc, puisque si la structure témoigne du réel, elle emporte avec elle la réalité. C'est l'arc entier qui est en branle.

Engageant le réel, la pensée grecque approuve la réalité, son cosmos (évidemment puisqu’elle invente et découvre la raison en plus de la pensée), et ce non par des notions ésotériques, mais par l’analytique intentionnalisatrice (laquelle consiste à couper les cheveux en quatre, à engendrer l‘intentionnalisation par elle-même, hors du langage du groupe et ce en faisant appel à l’expérimentation actuelle de la réflexivité qui court-circuite la pensée du groupe et celle de la perception dans le donné là, et qui, passant outre le groupe, doit créer son vocable adéquat à son expérimentation d’une part du monde unique universel et d’autre part expérimentation de notre être né, émancipé de tout monde particulier), puisque activer notre-être est égal à exiger ici et maintenant la Cohérence ; la conscience-de est ce qui découpe, ce qui distingue, et produit des idées, cad des intentionnalisations, des différences en plus, en plus du groupe-langage-monde local immédiat, et ces distinctions, ces divisions ne s’emploient nulle part ailleurs que d’être supporter réellement, n’existent que de creuser le même réel (sinon elle s’évanouissent puisque le réel ne les retient pas).

Autrement dit, si chaque monde particulier formait une pyramide, de la base, assise en tel monde localisé, jusqu’à la pointe synthétique, les grecs procèdent inversement ; la pyramide repose sur la pointe. La pointe écrit ou réécrit la réalité, et la pointe est le réel, cad l’être tel que « là » (les grecs n’inscrivent pas la réalité dans l’idéalité des idées, les idées montrent la réalité, sont la parole du monde, tel que seule la pensée nous le donne en nous dévoilant ce qui autrement ne peut pas se percevoir ; la pensée est ce qui perçoit (le monde tel qu’il est dévoilé).

Lorsque Descartes développe que l’être est l’étendue, le donné là, il ne le découvre que de poser son être à lui au bord du dit monde-étendue ; le sujet-doute-cogito-infini-corps est au bord du monde, précisant la pointe, et relève, ce bord, non plus de la réflexion à propos du monde (le monde étant réfléchi par la raison), mais de la réflexivité (celle qui en plus de penser le monde, l’étendue, situe notre-être/dans l’être, en l’occurrence pour Descartes c’est dieu mais en vérité c’est la construction-découverte que délimite le doute-cogito-infini-étendue-corps, cad c’est le dispositif même dont il situe comme Bord, et c’est sur ce bord que Kant ou Hegel ou l’idéalisme allemand ou les grands sujets ou l’existentiel ou la psychanalyse, pour le moi, s’attachent).

La raison, l’objectivisme, le naturalisme, l’universalisme (qui croit qu’il est le bout de la réalité, que la vérité est en soi, alors que le bout de la réalité est le réel, seulement accédé par la conscience-de, en état de saisissement et non pas comme pouvoir, en tant que puissance donc au sens de potentialité, puisque seul le réel offre la potentialité suffisante, et ce qui n’est pas réel s’effondre dans le temps, passe et disparait, et non pas puissance au sens de main mise sur le monde, les autre, le corps ; en ceci la volonté nietzschéenne a sa vérité dans l’intentionnalisme husserlien qui laisse-être l’être), le naturalisme des définitions de l’humain comme corps-langage, anthropométrie, anatomie, physiologies, la raison qui se définit comme réflexion de notre nature humaine sur elle-même, au lieu qu’en réalité c’est la réflexivité, cette structure qui s’est emparée de l’humain, qui est « ce qui est arrivé » à l’humain, et que la réflexivité divise constamment ou, autrement dit, distingue.

Elle distingue en produisant ou auto produisant l’intentionnalisation effrénée. Non seulement sur le monde, mais en auto entreprenant son être propre ; elle démultiplie l’articulation au réel, entrainant conséquemment la multiplication de la réalité.

C’est en rendant excessif notre être que tout cela intervient… ça ne vient pas du monde, puisque même dans la supposition que l’affluence autour de la méditerranée engendre quantité de langages et de peuples, ça n’est pas en compilant cette affluence que soudainement s’ordonne structurellement une intentionnalisation ; l’intentionnalisation grecque découvre la structure jusqu’alors engagée dans un langage-groupe, crée la vision (littérale) d’un monde cosmos révélé par la pensée (puisque seule la pensée énonce mot à mot, un par un, élément par élément, que ce soit l’idée ou les atomes), de même que le christianisme (on voit par là que la réflexivité existe en elle-même, agissante, et non pas relative à la philosophie qui pense l’apparition de la réflexivité, même si au fondement elle l’accélère) l’architecture existentielle de la réflexivité ; c’est donc, de la perception le corps entier qui est soudainement pris, par le christ et par les grecs. Le corps ici maintenant perçoit (le monde) et se perçoit, en ceci que l’on bascule dans l’être le là du corps lui-même déplacé dans le là du donné et conséquemment le donné là, le monde ; aperception du monde, aperception de l’être, aperception du corps, forment le Un.

Le Un en tant qu’il est actuellement là. Ou donc l’être est ce qui est là présent, en tant que présent ; recherchant la cohérence comme libération intégrale. La libération qui n’est pas, jamais extérieure, mais sourd du dedans, non d’une « intériorité » mais justement de l’extériorité, là, explosée, du monde, de l’être et du corps. Peu importe qu’elle soit explosée, puisque c’est le Un qui explose, expose, manifeste, rompt, divise, ce qui veut dire distingue ; il apporte la distinction. Ce qui ne sourd pas du dedans (de la structure et non d’une intériorité, qui ne serait qu’une détermination parmi d’autres, et c’est pour cela que Socrate ou Jésus excède toute la détermination, ou Descartes, etc) tombe dans le monde puisque c’est là qu’est née la détermination ; le Un ne retombe jamais dans le monde, il n’y a jamais existé, il est antérieur.

Éthique, politique, idéel (objectivisme et objectalité dans l’hypothèse naturaliste), et bien sur esthétique, tout cela concerne le corps. Le nouveau corps, qui se forme, qui est investi par la structure.

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Le point de conscience dans le corps

25 Mars 2015, 12:09pm

Publié par pascal doyelle

Comme la conscience n’est pas le conscient, il faut voir cela comme suit.

« Conscience » n’est pas un contenu, ne désigne pas du tout le « moi-même », la subjectivité ou des variations objectives, ne signifie pas une « âme » ou un conscient ou la raison ou « conscience morale » ou ne porte pas un sens ou un ordre, ni ne désire ou ne visualise un projet, etc. C’est un mécanisme, une articulation hors de la cervelle (produit par celle-ci) vers le réel, rapportée au réel, et mécanisme qui s’émancipe par et dans la nouvelle anthropologie en s’extirpant des groupes-langages-mondes immédiats et localisés, et commence dès lors son propre jeu.

La conscience prend le départ, elle surgit à propos de ou en tel objet ; visé. Ce qu’elle connait à ce moment là, c’est cet objet et non pas elle-même. Vient l’évidence qu’elle se sait elle-même mais comme un objet et donc ce faisant elle se retire ; en se désignant ou en se nommant, elle se retire dans/de la nomination même ; si je dis « je suis un-tel », je deviens Pierre ou Paul, mais le je de « je suis un-tel » est déjà retiré, reculé.

Si je dis « je suis un homme », je distingue par là que je suis un être humain, mais je peux dire aussi « je suis un homme » au sens de « je ne suis pas une femme ». Or vous n’êtes ni un homme ni une femme ; dans les deux cas vous êtes une conscience, un mécanisme. Rien d’autre. De même vous n’êtes pas un « être humain », mais cette structure qui, pour nous (depuis l’humanisme), se dit « être humain ». Or votre être n’a rien à voir avec « être humain ». Vous êtes une structure qui « se nomme ». Rien de plus.

Etre humain ou être homme ou femme, définissent, délimitent une zone de déterminations ; que l’on prend pour une substance, une essence, pour une réalité constituée, alors qu’elle est une construction. Ce qui ne signifie pas qu’elle soit fausse, cette zone découpée ou inventée, mais ça n’est juste pas « cela que vous êtes ».

Lorsque l’on dit « conscience » on sous-entend soit le conscient (qui sait ce qu’il dit), soit « ma conscience », cad « moi-même ». Mais « conscience » n’est ni l’un ni l’autre. De même elle n’est ni subjective, ni objective (mais elle est à chaque fois un point, individué de cela même) ; qui sont des découpages intérieurs au donné et à l’intentionnalité que l’on y porte. Encore une fois toutes les distinctions et découpages sont valides, mais il ne faut pas y croire ; on peut y croire comme découpages, comme utilités, utilisations, et c’est ce que l’on fait habituellement, mais en plus de les utiliser on croit qu’ils sont vrais et réels.

Or ils sont vrais et réels mais relativement. Relativement se dit à partir d’un absolu, d’un absolument là, radicalement réel ; mais qui n’apparait jamais dans les découpages, jamais dans le conscient ou dans le moi-même. Ce sont des supports de « ce qui ne se montre jamais » mais qui est ce à partir de quoi on découpe. Et si « conscience » n’est pas subjectivité ou conscient ou moi-même, chaque conscience est cependant un point existentiel absolument existant. Ex-sistant, ce qui veut dire « sortant de ».

Le point formel

Si « ce qui ne se montre jamais » était lui-même un mot, une idée, une réalité, une essence, une substance, on pourrait critiquer tous les découpages que l’on utilise en fonction d’une « authenticité », une âme, une idéalité, une vérité, etc ; mais le caché ne se montre ni ne peut se montrer, s’exprimer, aussi on ne peut pas fonder à partir de la conscience-même, vide, formelle, cachée, retirée, autre chose que de remodeler sans cesse les découpages, et c’est ce qui depuis 2500 ans ne cesse de produire ; des découpages, de plus en plus précis ou distincts ou de plus en plus de différences et donc en somme de possibilités. C’est pour cela que depuis que notre être vide et formel se veut (impossiblement), il crée, il crée continuellement, renouvelle et transporte des couleurs et des signes, des modes politiques, et des éthiques, des sciences et des personnalisations si diverses, qui creuse et engendre, des corps nouveaux (depuis le christ on invente non plus seulement des pensées et des systèmes, comme les grecs, mais des corps nouveaux, comme il le montre lui-même, et lorsque Descartes affirme que c’est ici que ça se passe, des corps il en existe de plus en plus, des distinctions indéfiniment nombreuses, des romantiques aux mois, aux personnalisations, y compris dans la dévoration consumériste).

Il ne cesse de créer et de se produire comme détermination.

On ne juge donc pas des découpages, des mondes humains, des vécus, des idées et systèmes en fonction d’une « conscience » ésotérique, vague, nirvana, universelle, insituable, etc. Mais en fonction de chaque point-conscience, nu, vide, formel, sans rien, ne correspondant à aucune réalité, isolé radicalement, une et étrange (Husserl, Heidegger en première partie, Sartre et sa clarté cartésienne explorent cela, mais Nietzsche ou Stirner ou Rimbaud ou Artaud le vivent et pensent ce point étranger, de même que suite à sa découverte/expression/invention Descartes est repris par Kant et l’idéalisme allemand).

Or la philosophie est précisément de s’amener dans cet être retiré et de montrer où il est. Contrairement à ce que l’on croit, elle ne le définit pas ; ou plutôt toutes ses définitions sont coupées, tranchées, repliées, tissées et retissées, au point qu’en fait si l’on philosophe, si l’on pense, comme les grecs, si l’on est, comme les chrétiens, ou pour nous, au 21éme ou depuis au moins le 19éme ou depuis Descartes, si l’on veut se saisir de notre être, on ne peut le saisir sans l’être … sans le déplier en chaque conscience propre, sinon ça demeure incompréhensible (la philosophie, le foi du christ, le cogito ou les grands sujets, les créateurs Rimbaud ou Mallarmé, etc, sont incompréhensibles si on ne les prend pas sur soi). Autrement dit la philosophie (et les remontées dans la structure, seule, formelle, les mystiques par exemple qui ne lâchent pas le morceau, qui veulent éprouver leur être) montre à quel point c’est insaisissable, mais montre aussi comment on en est saisi ; comment il faut s’y introduire.

Et ceci est essentiel.

La psychanalyse

Si l’on ne veut pas s’orienter vers le saisissement de notre être (par quoi il est soudainement absorbé par son être seul, sans rien, vide, formel, structurel), alors le corps vient prendre la place. et tout le naturalisme proposé depuis l'humanisme, la raison, la nature humaine, l'objectivité et l'objectalité (qui cerne le moi).

Le corps est, devient la référence fondamentale de notre réalité, de notre vécu, de notre identité, de notre moi, de notre idée-image de nous-mêmes, qui occupe entièrement le terrain ; c’est pour cela que la psychanalyse découvre que c’est la jouissance qui commande. La jouissance est la position constante du corps qui ramène notre être (qui pourtant n’a rien à voir, notre être structurel, qui n’est pas notre réalité, qui est impossible et autre que tout), notre être au corps ; parce que la conscience est volatile, pour ainsi dire, et le corps est « là », massivement influençant, les finalités du corps sont inscrites d’elles-mêmes dans le monde, il désire de et dans le monde et finit par, lui, coaguler notre être structurel.

Et c’est fort compréhensible puisque notre être est vide et purement structure ; elle n’a aucun contenu et bien aise de se soumette à « cela » qui sait tout de suite qu’il est, le corps. Elle n’a pas de guide, de main courante, d’orientation en propre (elle doit créer ses orientations et qui sont fondamentalement fragiles et difficiles et pleines d’efforts constitués, continuées plus ou moins, on ne peut pas vouloir longtemps et durablement, c’est entrecoupé, une conscience, c’est éphémère et velléitaire en somme, il faut s’y motiver pour durer en conscience de structure). Aussi se coule-t-elle bien aise dans le corps.

Et si le corps et la jouissance, si le corps est la jouissance, et que l’acte de conscience n’ayant pas de repère en lui-même, s’y confond, alors le moi, le conscient, les sciences, les représentations, les identités, sont elles-mêmes seulement et rien que des détours plus ou moins réussis (ou ratés comme dit l’autre), de la jouissance. Et lorsque le moi ne va pas bien, et qu’il tente de se résoudre en mots ou idée ou image de soi, ça n’atteint pas, ça reste dans les effets et effets dont la cause est sur ou dans le corps ; une jouissance marquée sur le corps.

Notre être est cinglé

Or pourtant notre être n’y a rien à voir. Du tout et en aucune manière. Notre être lorsque donc on restreint notre être à la fine, très fine pointe de conscience purement structurelle, vide et formelle ; on ajoute « formelle » à « vide », pour bien montrer que ce vide est un être et que cet être est une forme entièrement positive ; entièrement et seule qui soit « entièrement » puisqu‘elle n’est pas composée, elle est rapport, reliaison, et ne contient donc aucune fracture. Elle est déjà toutes les fractures qui seront ou ont été ou s’existent), elle est source unilatérale parce qu’elle n’appartient pas, à rien, ni à quiconque, elle est autre que tout et sa forme n’étant pas composée est non négociable ; elle veut ici et maintenant, exigence à la racine, que « ça soit réel » et réellement « là », en quoi elle est le présent radical.

Qui pourrait bien sacrifier tout le reste… cad le monde, la vie, l’humain, le moi, et dont on doit se méfier absolument, qui est infiniment dangereuse et plus que sauvage ; mais en même temps elle ne se réalise que dans la distinction et donc recherche la non violence (qui ramènerait son être au corps… au pire du corps, cad au massacre des autres ou au suicide ou à la dégradation).

De la faiblesse

C’est donc avec précaution qu’il faut « se manier ». Manier notre être. Le cogito de Descartes n’est pas autre chose. Il suspend notre être et il le dit, très exactement. Il suspend et essaie de s’introduire « entre notre être et lui-même». Entre le vide et le vide, ou si l’on veut entre le vide et la forme (pour cette raison on prend notre être comme un « néant », négativité, manque à être, etc, parce que notre être qui est radicalement positif, ne rentre pas dans le monde, dans le corps, dans le moi, le conscient ou dans quoi que ce soit ; il ne rentre dans aucune case, et c’est pour cela qu’il ne peut que se saisir lui-même et ce sous la formule du « en être saisi ».

C’est la même faiblesse que celle du christ ou celle de Nietzsche ; il faut être faible et passivement recevoir « ce qui est », parce que c’est là qu’est le réel. Cela seul montre, la fragilité, la petitesse, le minuscule, qui peut seul s’introduire et non pas imposer au réel (ce qui est une aberration… qui ou quoi peut s’imposer au Réel ???), parce que « imposer » est non du réel mais de la réalité, de ces réalités-là, toutes sortes, raisonnables ou aberrantes, qui retournent toutes au corps ou à la jouissance du corps. C’est pour cela que le christ ou Nietzsche pensent.

La pensée est le détour qui ramène notre être vers son être réel impossible (cad faible et velléitaire et pauvre et infime ou infirme, la conscience est infime et c’est cela même qui lui permet de s’introduire, de s’intercaler, de jouer du décalage infime) ; la pensée est pour cette raison ce qui influe sur les siècles, elle n’utilise pas les corps ni ne s’adresse au corps, en quoi elle n’est pas cette forme faible de la pensée qu’est l’idéologie outre qu’elle annule le pouvoir de la violence qui en fonde jamais rien, sinon la reproduction, du monde déterminé ; elle a remis les compteurs à zéro qui sont vaincus par la précédence, précédence antérieure à toutes les réalités, qui en imposent inutilement.

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Des grecs à Heidegger

22 Mars 2015, 11:03am

Publié par pascal doyelle

Lorsque se sont repliés les mondes particuliers, chacun dans leur synthèse, leur parole, séparée, au milieu de la méditerranée, univers de mondes mouvant, c’est l’articulation de chaque conscience au réel qui commence de s’élaborer ; mais ça ne prend pas exclusivement le nom de raison, ça s’élance comme pensée ou réflexivité.

Ça n’est pas la raison qui s’impose (comme retour sur elle-même de notre nature humaine), c’est la réflexivité qui devient cause d’elle-même ; raison ne se dit que de saisir en objets la réalité, mais réflexivité lorsque l’on est saisi par notre-être/dans l’être ; et notre-être/dans l’être est une formule, vide, formelle, mais active, voir hyper active ou activiste.

Si l’on admet la raison selon ses objets (l’objet est désigné comme un, et tout extérieur), la raison s’en prend à la réalité, mais la réflexivité aborde un plus grand cercle ; non pas l’objet mais notre-être/dans l’être, et doit installer un circuit externe qui ramène, relativise toute donnée dans la considération du rapport. Évidemment le grand circuit inclut et pousse le petit ; le réel entoure la réalité (et si les grecs veulent saisir la réalité, ils n’en obtiennent que des réalités, totalisations par totalisations sans parvenir au Tout lui-même, sinon crevé par le Un ou le Bien ou la Pensée de la pensée ou la matière sous diverses formules).

En concevant d’abord notre-être/dans l’être, cela engage la raison, mais ne s’y limite pas ; la pensée, les grecs, sont parvenus à subsumer toute la réalité dans un Effet Réel. Même si ensuite cet effet sera découplé ; d’une part selon dieu et le christ et d’autre part selon le sujet-même cartésien (qui supportera tout l’influx du Réel dans l’affluence de la réalité, posée là comme étendue du monde, de l’étrangeté du monde pour un sujet outrepassant, autre ; ce que l’on définit comme posé sur le bord du monde, comme la transcendance dans et par l’immanence, en une fois).

Il apparait donc que si la pensée n’est pas la raison, il est absurde de lui appliquer les règles de la raison, et ce qui semble inutile, pour la raison, relève donc non d’un système de raison, mais d’un système réflexif, et système qui permet seul de situer la position de notre être dans l’être. De là que les systèmes philosophiques incluent à la fois un système raisonné (du donné là) et un système formel (du là du donné, de l’être des réalités).

La réflexivité philosophique, la pensée, brise donc la réalité et se plante ici même ; dans l’ici même il est exigé de rassembler tout en cohérence ; c’est en somme l’ici même qui se-sait (de sa certitude formelle) et qui tente de se connaitre (en pensée réflexive et en raison, à la fois et distinctement).

Distinctement parce que bien sur au début le couple est lié ; pensée et raison, sauf qu’en la pointe de la pensée ça se retourne par l’idée des idées, le moteur énergia, le un de Plotin ou la matière sous quelque forme que ce soit. Mais qu’ensuite ça se distingue plus encore dans la mesure où l’on propose dieu comme intentionnalité ayant créé le monde, le donné, la matière, actualisant le concept, la notion, l’idée comme logique (d’un esprit).

La difficulté de conception revient à ceci ; qu’il n’existe alors qu’une seule intentionnalité (dieu) qui pense, qui crée, qui fait exister. Il reviendra donc de perfectionner la pensée en ceci que chacun crée et pense et invente et désire et fait-être.

Le christianisme

Le christianisme enjoint un arc en ciel absolu qui traverse toute la réalité, toute la réalité humaine et toute la conscience ; il prend de bien plus haut la description de notre être en état d’existence. Mais n’est pas encore affirmé la prévalence du sujet, et cela tombe sous le sens, parce qu'affirmer la prévalence du sujet est une opération d’une extrême complexité, retorse, effroyable, exploratrice, devenante ; tout ce qui se produira à partir de Descartes, et ce y compris par la pensée rationaliste mais « métaphysique » de Leibniz et Spinoza (qui ne se fient plus à la pensée comme les penseurs du moyen-âge, les théologiens ou les scolastiques qui tentaient de poursuivre la pensabilité divine), et qui, Leibniz et Spinoza, doivent tenir compte de ce qu’ils redoutent ; l’étendue cartésienne et le sujet structurel.

Une fois cette nouvelle pensée assumée, viendra l’éprouvante conscience de soi de l’esprit ; par quoi, ayant acquis que la pensée s’origine en un être (le sujet décrit cartésiennement), c’est de ce point de vue que l’on va réfléchir notre être même en embarquant toute la pensabilité ; la pensabilité devient une extension du sujet et non pas cette conscience soumise à la pensabilité comme auparavant (soumise au penser grec ou soumise à la pensée de dieu, soit comme pensée du monde créé soit comme dieu étant pensé lui-même, comme ontologie du Un conscient de lui-même et de nous et de tout).

Criticisme de Kant ou dialectique historique de Hegel, idéalisme allemand qui essaie de se saisir du Un, du sujet, qu’ils nomment « esprit », pensée consciente d’elle-même ; où situer, positionner, déplacer la conscience de cette pensée ??

Et lorsque suite à Hegel qui expose totalement l'esprit, (il croit que la pensée se sait et se connait, à la fois, et non que la pensée dépend d'un être-étrange), naissent les Grands Sujets, ils usent de cet activisme et si ils prennent l'apparence d'irrationalismes, ce n'en sont pas ; ils pensent, tout simplement, et mènent plus loin, jusque dans leurs mois, leurs corps, leurs perceptions, la réflexivité qui travaille, œuvre et creuse.

L’être-le-là heideggerien

La vérité est que c’est toujours le même problème qui reviendra ; Descartes nous a installé sur l’étendue et de l’étendue on ne sait pas quoi faire, ni comment définir notre être sur la surface, puisque désormais la surface, l’étendue est l’être… Ce qui abat toute la notionalité antérieure à Descartes (grecs, scolastiques) toute la pensabilité au sens propre (la pensée est ce qui augmente notre être, et nous sommes dans la dépendance de la pensée). Problème qui poursuivra jusqu’à Heidegger ; l’être-le-là est le « lieu » métaphysico-ontologique qui nous crée sur la surface et l’étendue, mais qu’Heidegger tente de subvertir … de replacer dans une (méta) ontologie.

L’être-le-là est fondamental, mais dérive vers une tentative vouée, dit-elle, à une méta-réflexivité (ce faisant il la réalise plus encore, on ne peut pas dépasser les grecs, les chrétiens, Descartes, Hegel, etc, puisqu’ils disent et montrent "cet être qui est") ; il veut métaboliser un autre sens puisque le là, le là du donné excède considérablement la raison (que dépouille Heidegger, sorte de para délire criticiste), excède le sujet (il veut contourner Descartes), et désigne le « là », celui des grecs qui relativisaient le donné (le monde, cosmos) par le « là » (l’être, le réel), le constituant en retour comme cosmos (pensable et la pensée seule nous ouvrant qu’il y ait un monde, un Tout, intotalisable en vérité mais au moins posé tel).

L’être-le-là, le lieu en lequel nous sommes ouverts à « l’être » heideggérien, voudrait réunir en sa conception, son élaboration, en son engendrement, réunir toute la précipitation, la catalyse ontologique ; celle qui excède la raison, le sujet, la pensée (post socratique), la technique, toute la philosophie. Et c’est vrai.

Il est absolument vrai que notre-être/dans l’être excède toute rationalisation, universelle et grecque, notionnelle et théologique, du sujet et de l’idéalisme allemand, au point qu’il faut à la limite remonter à maitre Eckhart pour parvenir à instituer une lecture de notre-être/dans l’être. maitre Eckhart qui est le clou du christianisme, il le rive "là où il Est, Existe", en plein dedans.

Mais ce en quoi Heidegger s’égare est de considérer que cette folie outrepassant toute définissabilité, se situait hors de la philosophie ; parce que depuis le début la pensée veut accrocher l’excès, l’impossibilité, et elle le sait, elle sait l‘impossibilité comme telle ; c’est dans cet effort même qu’elle entend rétablir ici même et rigoureusement l’articulation au « là ». Il ne voit pas que l’articulation réflexive est outre-pensable et que c’est cela même qui fonde le philosophique (soit donc la saisie de « ce qui arrive » à l’humain dans la nouvelle anthropologie au sortir de tous les mondes particuliers, qui amène d’une part le monde unique universel et d’autre part notre-être comme structure valide intégralement).

La philosophie décrit objectivement « ce qui se passe » ; elle en « fait état ». Elle le décrit objectivement mais comme ça ne rentre pas dans une définissabilité « objective » cad ne peut pas se relativiser comme « objet », ce qu’elle montre (et parfois démontre et à tout le moins démontre comme « ça est », cad le démonte, pièce à pièce et qu’elle ne cède rien, pas un iota), ses textes sont explosés de l’intérieur ; ils contiennent la réflexivité, la non immédiateté, l’articulation au réel, autrement dit contiennent notre-être/dans l’être.

Et il est impossible de connaitre ce rapport, or pourtant ça avance

Le projet (interne à la structure de réflexivité elle-même, elle n’a pas un « programme », son être, sa forme est son programme, son agissement, son activisme, son acte est une forme agissante et qui veut ici et maintenant, irréductiblement et ne cédant en rien quoi que ce soit ; puisque sa structure est cette intentionnalisation, cette intensité du réel articulé), le projet creuse à même notre réel, et avance en ceci qu’il parvient à isoler l’articulation même et ce sur quoi elle joue.

L’erreur consiste à admettre, puisque la conscience est réflexivité, que la conscience connait par son contenu (le conscient ou le concept ou l’idée), alors que c’est l’expérimentation même du réflexif par lui-même qui « se-sait », hors contenus et cela se nomme la forme. L’auto consomption, l’auto effacement de la conscience, de la structure par elle-même qui se-sait ; étant sans contenu cette instanciation de la forme « conscience-de » est inattaquable … il n’y a rien à attaquer, c'est de là que ça part, comme source.

Pareillement, il est absurde d’opposer pensée, dieu et sujet d’une part et raison, naturalisme, mois, d’autre part, puisque c’est seulement une querelle à l’intérieur de la même chapelle, dans la même logique ; sauf que pensée, dieu-christ (que l’on y croit ou non, cela n’a pas d’importance) et sujet tentaient le grand arc de cercle qui pose l’horizon intentionnalisateur intense le plus lointain, le présente ou le représente objectivement, et la preuve est que ça a marché… Intentionnalisateur signifie ; je veux ici et maintenant amener le « ce qui est » tel qu'appréhendable.

Je dis « que l’on y croit ou pas », à propos du dieu-christ, parce que de même que l’on est de toute manière aristotélicien, ou cartésien, on est chrétien structurellement ; quiconque sur terre, mais cela nous conduirait très longuement et pour résumer on précisera ; de ce que l’on est un Corps, chacun est ou est devenu ou est en cours de devenir son corps. Et rien d’autre. Et cela n’est absolument pas du tout évident… On voudrait bien, mais non. Tellement que l’on voudrait on s’est réfugié dans le naturalisme, la raison et la science (le donné), le moi (corps-langage ou image-corps), on a oublié, si l’on a retenu seulement le donné là, on a oublié le là du donné. C'est en ce sens que le christianisme est l'apport, l'afflux du mécanisme radical, qui place ici et maintenant que "cela a déjà commencé", est déjà actif radicalement, à la racine.

Du même ordre on a cru que le présent était fonction ou effet, alors que l’hypothèse ici est que le présent est justement l’être, l’être même (et l’être n’est rien d’autre). Rappelons que le là du donné, est le là qui contient tous les donnés, et comme tel le là est la fondation, le sol, la base de tous les donnés (les mondes naturels, les mondes humains, les langages, les mois, tout ce que l’on voudra, puisque l’on va nommer ou percevoir dans et à partir du « là », et le « là » lui-même ne sera pas nommé).

Pour résumer dans l’autre sens ; le message livré par le christ est « ce corps-là ». Ou donc ; de la naissance à la mort et au-delà. Et enfin ; nous sommes ainsi déjà en plus de la naissance-mort en ce que chacun assume son vécu, cad tout et qu’il est en-plus, en-plus du tout. Le mécanisme est de fait installé et fonctionne.

Ce qui revient à annuler ou reporter le Tout mais à saisir le Un ; ça se saisit par le Un, le Un est spécifiquement ce qui est actif, est l’Agissant. La philosophie cherche le Un et s’en est emparé, sous une forme incompréhensible ; d’en être saisie, et non pas de le saisir.

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Pensée-raison, sujet-moi, Un-naturalisme

18 Mars 2015, 10:01am

Publié par pascal doyelle

La récupération de l’être.

Le sujet, soit donc la volonté d’une conscience qui entend remonter dans l’impossible structure qu’est une conscience articulée au réel même, cette remontée qui s’en prend à elle-même et veut exposer, exhiber, se saisir de son être, de la fine pointe qui s’existe hors de la cervelle, rendue vers le donné là (et dont la philosophie a créé le « là » du donné, l'être, ou le réel),

le sujet est un fauve redoutable, impitoyable, qui se dévie de toute détermination et par conséquent détruirait bien le moi qui le supporte, rien que pour voir. Pour en observer les effets.

Les grecs pensaient canaliser cet être-de-puissance (cad de potentialité) et les chrétiens de même ; de le convertir en sa face blanche et lumineuse. Mais la conscience est l’être même dans la pointe et dans l’attention qu’il instigue dans la réalité, le vécu, l’identité du moi, la relation aux autres, la perception, ça n’a rien de simple ; ce qui veut dire qu’il va vouloir épuiser, atteindre, absorber, ressaisir en détournant comme conscience encore et à nouveau. Que ça n’a pas de fin, y compris au sens littéral, ça n’a pas de finalité parce que c'est l’activisme même ; cette pointe qui creuse est ce qui calcule.

Autrement dit la soif de notre être est un travail, une torture, une exploitation ; et peu importe de quoi. Inutile de lui chercher un sens, ou un ordre, ou une attente ; ça travaille parce que. C’est son être, et ce au sens littéral ; en deçà il n’y a rien (quant à au-delà, c’est affaire de croyance). Depuis les grecs, les chrétiens et Descartes nous sommes à la racine, nous existons de et par la racine (et les criticismes divers et variés qui nous condamnent à l’insatisfaction, à la néantisation que serait notre être, au manque à être, etc, ne comprennent pas que « ça surgit », c’est entièrement positif quoi que bizarrement positif et ça surgit parce que c’est la source même, la structure est la source radicale qui emplit l’atmosphère).

Et ceci est essentiel parce que le moi ne peut comprendre cet être de conscience comme source puisqu’il en attend que ça soit sous la forme du désir, du manque et de son objet et que la source évidemment n’est pas du tout un objet ; le moi veut saisir son être, or on en est saisi et que pour en être saisi il faut cesser d’être volonté, cette caricature, pour devenir intentionnalisation ; l’intentionnalisation est le rendu complexe de ce qui croyait se fixer solidement au-devant de soi.

C’est pour cela que ceux qui critiquent la pensée et la philosophie (en pensant la révolutionner) sont obligés de caricaturer la pensée et la philosophie et de laisser accroire qu’elle désirait l’objet et qu’elle maniait la volonté ; or l’objet de la philosophie et la volonté, cartésienne par ex, est bien plus biscornue que selon son traitement caricatural. C’est parce que le moi, qui est la dernière acquisition suivant l’humanisation préalable de la révolution unique, interprète la source, la structure de conscience, en désir et son objet, ou pour la philosophie du « sujet » (figé et caricaturé) et de la raison (pensée fixée squelettique), ou quant au vécu du moi et du bonheur, de la satisfaction, dont de toute manière on n’obtient que le monde, les finalités pauvres et amenuisées du monde (non que le moi soit méprisable ; il faut qu’il soit exigé, mais il est impératif qu’il ne soit pas tout et que pour tout moi il y ait un avenir, qu’il y ait son sujet dans son moi, et de toute manière, quoi qu’on veuille ou fasse ou désire, il y a, de fait un sujet dans chaque moi… et qui travaille ce moi).

Les objets ou les volontés de la philosophie sont fouillés, complexifiés, insaisissables … sinon il serait facile de philosopher et si l’on traite la pensée comme la raison, alors évidemment ça simplifie … sauf que de fait la pensée n’est pas cette traduction mollasse qui en fut donné, de raison. La raison est hors du moi et se déploie sans le modifier lui ; ça n’en va pas de même pour la pensée, on y est, dedans, ou pas.

C’est pour cela que l’on a imaginé la raison, la science et le moi et la société humaine naturaliste (qui tient notre réalité pour un corps langage, ou pour un moi psy et notre désir pour un objet, objectalité et objectivité sont la même logique, y compris technique ou libérale); pour ne plus remonter vers la pensée, le sujet et la division non naturelle de l’être.

Or pourtant tout dans la pensée antérieure nous indique absolument autre chose ; sauf qu’on ne le voit plus et que l’on s’offre la surenchère de croire reprendre en objets et déconstructions, doute et remplissage naturaliste à nouveau, d’interpréter selon cette position du donné là, ce qui autrefois fut installé non comme donné là mais selon le là du donné …

Pour remonter dans la pensée, le sujet et le là du donné, il faut affronter l’être et le un, dieu et le christ, Descartes et le sujet hyper tendu invraisemblable ; mais aussi commencer de comprendre la soif destructrice des grands sujets, des fous structurels, des grands dégradés du monde qui abiment, au deux sens de ramener à rien et de tomber vers l’abime, que furent précisément les créateurs, et dont la culture mass médiatisée nous offre soit l’étouffement (en nous proposant une vie entièrement naturaliste) soit l’explosion énergétique et prophétique (comme furent le pop rock et la science fiction et le fantastique).

Joyce, Artaud ou Rimbaud relèvent d’un autre monde en comparaison ; ils sont eux non des mass médiatisations mais des grands sujets, qui s’attaquent avec l’infinie complexité au sujet, à la pointe de conscience et remontent, ou le tentent, dans la structure, plus que complexes ils sont retors.

Si l’on se déchausse de la pensée et du Un, de dieu et du christ (qui est naissance et mort et au-delà et l’étrange inquiétude), du sujet et de l’étendue là du monde, on perd tout ; ou plus exactement on perd qu’il n’est pas, nulle part, d’objet, et on perd que « ça n’a pas de sens » parce que c’est le sens. Le réel est le sens. et il n'y a pas d'objet, parce qu'il n'existe que la source-surface unilatérale qui avance vers le devant ; soit donc le Un, la source mais on verra cela.

Mais si le réel n’est pas la volonté, le désir ou le langage, il se révèle tout autrement complexe et fondamentalement autre que l’on ne croit du point de vue la raison, du moi ou du naturalisme. Le réel n’est pas le « là » bêtement posé comme objet, il est le « là » du donné ; le là en quoi existent le, les donnés ; le là qui existe antérieurement aux mondes humains, aux mois dans leur corps inerte, aux langages qui parlent (cad qui échangent toujours le même sens).

Ce que disent les grecs, les chrétiens et Descartes, c’est cela qui s’est réalisé.

Il est clair que le « là » de tout donné, on n’en connait rien, mais alors sont recevables les illuminations. Nommons illuminations toutes les approches desquelles naitront les prophéties. Illuminations qui se tiennent ou se tirent des plus hautes tours, en quelque civilisation que ce soit, mais pour nous essentiellement grecque et chrétienne et affiliés (puisque c’est là que c’est ici et maintenant, là dans le monde, immédiatement, instantanément et sans remords que l’on a voulu décidé que ça serait existant, et pas ailleurs sou autrement qu’instantanément) et prophéties qui prenant d’être saisies du là du donné et du sujet, de la pensée cohérente (la pensée pas la raison cohérente, la raison rationnelle qui est une version seconde de la pensée), sont effectivement la puissance. Et de fait la puissance, la potentialité même, réalise. Elle réalise un monde humain fondé d’une part sur le monde unique universel et d’autre part sur notre-être même, celui qui est en deçà de tous les mondes et de touts les mois.

De ce que l’articulation majeure fut tendue comme pensée, dieu et christ ou sujet cartésien, il fallait bien s’attendre à ce que l’ampleur décroche et tombe dans le monde.

Mais il est tout à fait désaliénant de vouloir réduire les anciennes ambitions à des éléments du monde ; le désir, le langage, la physiologie, et leurs prises en main technologique ou étatique ou scientiste ou psy, soit donc dans la désappropriation de soi et l’appropriation par une autre conscience ; parce que ce qui n’est pas admis au Un (accessible au seul je) sera absorbé par un autre ; et donc la désaliénation est aussi l’aliénation rendue autrement, selon une autre formule.

Il apparait alors que la récupération de ce qui mésinterprète l’ancienne ambition, est la reprise de celle-ci ; que le sujet soit, que la pensée advienne, que le Un s’impose à nouveau, et ce non pas sous la forme des objets (ou de ce que l’on a prétendu qu’ils furent des Objets) mais en tant que ce qu’ils étaient ; des Articulations. Des instanciations du réel. Soit donc les plus grandes, amples, profondes tensions. Tensions que le moi ne peut que mésinterpréter ; selon sa propre vision de la tension, des tensions immédiates, mais qui jouent cependant à plein ; parce que le moi en se cantonnant à l’immédiat et aux petites finalités, se les rend adaptables et saisissables ; on ne lui fera plus le coup de la grandeur non accessible.

Il faut malgré tout qu’il se méfie, et ne pas prendre les objets ridicules, les données du monde ou du moi, pour des réalités pleines et entières ; ce sont des fétiches agités sous son nez, et ça n’indique pas du tout la récupération de son être.

Pareillement le moi doit cesser de croire qu’il pourra se saisir de son être ; il n’y a aucun autre moyen que d’en être saisi, de le recevoir.

Que l’on ait oublié qu’il nous vient d’ailleurs et autrement, notre être, cela reviendra de toute manière à continuer de s’enfermer dans le monde, dans et selon telle ou telle partie du monde et repoussant, reniant ce qui autrefois s’est imposé comme articulation structurelle, sous prétexte que l’on continue de comprendre la pensée, le dieu et le christ, le sujet comme choses réelles mondaines illusoires… C’est que c’était autre chose qui au travers de ces figures, de ces positions se formulait ; la question n’est pas de croire ou pas en la pensée, dieu ou le sujet ; la question est que c’est cette ambition qui était efficace, qui a poussé à être.

Et que hors de ces articulations, les reniant, on aboutit à ce monde-çi, celui qui tourne en rond. Parce qu’il ne trouve plus dans sa définition de lui-même comme monde, comme donné (et non pas comme du donné), comme humanité naturaliste, comme corps langage ou comme raison ou sciences, il n’y trouve pas le moyen de subvertir cette définition ; elle repasse constamment le même sillon.

En réalité elle épuise la possibilité ouverte. L’arraisonnement du monde, le consumérisme ou le désir à tout va, la sexuation ou l’objectalité recherchée partout, l’exploitation des ressources ou l’égocentrisme psychique, la mass médiatisation ou l’obsession des images, tout cela est l’utilisation, l’abus de la possibilité ouverte. Son épuisement. L’impossibilité tout autant de maitriser la possibilité tant que l’on se tient en elle, tant que l’on ne dispose pas de la lecture qui relativiserait ce que l’on prend pour la réalité même.

Ou dans une autre perspective ; expliquer la pensée ou dieu ou le sujet par l’économie, le langage ou l’inconscient est totalement passionnant, mais ça ne marche pas ; ça n’est pas suffisant, et c’est en réalité la pensée, dieu ou le sujet qui se donnent la dite interprétation au-devant d’eux-mêmes, qui rendent possible qu’il y ait de telles compréhensions (dont il n’y a pas à dénier la valeur mais seulement à les relativiser, exigeant par ailleurs qu’il y ait une réelle et suffisante compréhension de la pensée, du dieu et du sujet).

Or la réalité même et sa définition sont fondées sur l’universel, l’humanisation ou la raison, mais aussi et surtout pour nous-mêmes dans et par cette formulation distincte qu’est le moi. Relativiser ce serait donc relativiser ce moi, sa formule, sa concrétion, son corps même, ce serait reprendre le registre du naturalisme (du libéralisme ou du communisme, de la science ou de l’objectalité du moi psychologique, du désir et des objets), de l’esprit même, de la logique qui guide le monde, en se ramenant à la définissabilité (ce qui signifie la raison), tandis que la pensée, le dieu et le sujet tiraient vers une cohérence ;(laquelle est autrement supérieure à la raison, au monde, au naturalisme et au moi, en ceci qu’elle entame une tension bien plus ancrée au plus loin sans quitter ce que par l’être, le là du donné on peut comprendre).

C’est cette tension qui s’est affaissée, en gagnant par ailleurs en concrétisation et réalisation, mais cohérence structurelle qui ne peut en aucun cas être séparée de ces concrétisations et réalisations, et que donc la pensée, le dieu et le sujet n’appartiennent plus eux-mêmes aux mondes particuliers, mais sont déjà la montée de la structure dans le donné là ; raison, naturalisme et moi sont des effets, pensée, dieu et sujet sont les causes structurelles. Si l’on ne remonte pas jusqu’aux causes on se perdra dans les effets.

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L'ampleur structurelle anthropologique

15 Mars 2015, 16:50pm

Publié par pascal doyelle

C’est donc dans la plus grande sauvagerie que nous jette ce qui est arrivé à l’humain et que les grecs tentent de mettre en forme.

L’activisme de conscience est la puissance même ; en ceci qu’il n’en existe aucune autre ; et par puissance il faut comprendre la potentialité. Ce qui veut dire que l’activisme développe une redétermination du donné, à commencer bine sur par notre réalité. La détermination humaine est issue de cette puissance, en ceci que l’acte de conscience précède même le langage ; c’est parce que les cervelles produisent « de la conscience » que celle-ci articule, rapporte les signes aux choses et les signes aux signes, et sa propre structure en et via les signes. Le langage s’utilise. Il s’utilise dans le monde et l’horizon du monde est ce à quoi a affaire l’activisme de conscience.

Autrement dit ça intentionnalise n’importe quoi et n’importe comment. Ça crée des mondes. Et chacun de ces mondes s’habitue à lui-même et outre de résoudre le donné, son donné particulier, se met en scène évidement lui-même et se représente sa propre historie ou mythologisation, ou cosmogonie. Ça produit donc à chaque fois un monde à la fois.

Sauf lorsque l’on découvre que ça n’est pas la confiance dans le langage, ou le groupe ou l’histoire représentée de telle localisation mondaine qui vaut, mais d’une part qu’il existe un monde donné là général et unique et donc universel et que d’autre part notre réalité est un-être et non pas une idée.

Les grecs inventent tout autre chose qu’un contenu, mais permettent de passer outre les contenus, en commençant d’élaborer le système humain second qui sur existe par rapport à tous les mondes (y compris le monde grec lui-même, de même que la réflexivité cause le christianisme comme effet et n’appartient pas en propre aux chrétiens et affiliés, c’est un mouvement anthropologique nouveau et autre, autre que tous les autres qui s’impose) et qui donc substitue à l’idée que l’on se fait de soi (comme groupe ou réalité humaine ou langage, etc), la structure généralisée, vide, formelle, qui n’obéit à rien ni à personne, qui joue son propre jeu, qui calcule sa prévisualisation constamment ; une fois lancée la nouvelle anthropologie, anthropogenèse se tient et ne se lâche plus.

Parce que de notre être ça n’est pas qu’on le veuille, c’est qu’on en est saisi. Ça devait arriver, ça tombe chez les grecs, ça s’est agité un peu partout ici et là, les grandes mystiques ou les grands systèmes humains le devinèrent plus ou moins en ceci ou cela (politique ou esthétique ou idéel, etc), mais ça se cristallise en une fois, pour toutes, autour de la méditerranée et tout comme ça crèvera le monothéisme juif en le redupliquant, réinventant par le christ et suivant (puisque le christianisme se réfléchit dans le réflexif monothéiste juif, c’est un doublet qui redécouvre tout autre chose tout autrement, mais une altérité qui redéploie l’articulation antérieure jusqu’alors réduit, de même que postérieurement c’est selon l’esthétique, l’éthique ou la politique que l’on retrouvera en tous les mondes et que l’on ira chercher, réaccumuler, la réflexivité attirant et préservant la réflexivité).

S’installe donc une unification de tous les mondes, nous privant certes de ces richesses et diversités, mais rendant possible en sa structure nouvelle d’autres possibilités (le monde universel unique provoque qu’il y ait de nouvelles possibilités qui n’appartiennent plus comme groupes localisés).

Comme déjà énoncé, il ne s’agit plus de réflexion de notre réalité sur elle-même (la raison de l’humanisme qui en est seulement une version, un effet), mais bien plus l’advenue, le surgissement d’un structurel (la conscience-de valant en et par elle-même hors de tout langage, hors sol, hors communauté, ayant à s’inventer entièrement ou réorganisant les éléments réflexifs déjà présents dans les mondes). Et c’est cette structure qui commence par se représenter en des systèmes, dont la concrétisation et l’amplification, la réduction et la facilité, se dénommera « raison » et « humanisme », mais qui, en sa réelle structure, est surhumaine ou a-humaine et sur-raison, cad pensée et conscience formelle. Mais chaque système est si intensément complexe et retournée sur et par lui-même qu’ne chaque sommet c’est l’articulation au réel qui se montre à défaut de se démontrer forcément.

Par exemple penser déconstruire la pensée, c’este encore rechercher du sens ; c’st considérer que ce qui avait lieu dans la pensée, l’universel, la raison, ou toutes ces figures, était essentiellement constitué d’un contenu, présenté comme super essentiel, et vouloir ramener ce contenu à des éléments (du monde, du langage d’un poétique, d’une mathématisation, etc ). Alors que pensée et réflexivité étaient tout autrement ordonnés et exhibaient –dans la monstration de son activisme et possiblement dans la démonstration tentée de celle-ci) l’archi-tecture, la structure active d’un mécanisme de conscience-de.

Il est tout à fait passionnant de déconstruire, mais cela ne dit rien de l’enjeu para-essentiel ; que c’est d’une architecture qu’il s’agit et non d’un contenu (qui serait le Sens, l’ordre ou la raison ou l’humain en soi, ou pour le moi sa « personne-même » destinale). Tout est vrai et valide des déconstructions mais est insuffisant ; ça n’est pas ce qui se joue et de plus de croire que l’on trouvera des éléments antérieurs aux constructions, c’est d’une part encore chercher le sens et d’autre part réduire l’architecture à des infra-morcellements ; perdant du même coup l’ampleur incontestable des figurations qui eurent lieu.

Ce qui remplace la pensée, dieu-christ ou le sujet cartésien est toujours rapetassé et réducteur et tombe dans le travers de n’être plus capable d’assumer et d’assurer l’ambition de conscience articulée au réel absolu et radical. C’est en demeurant au même, niveau surabondant et formel que l’on peut comprendre cela qui eut lieu et ce qui est possible à partir de cette ampleur.

Par exemple Heidegger intuitionne bien que la pensée n’est pas la raison, mais il a tort de croire que Platon ou Descartes ne relèvent pas de la Pensée précisément (il croit que la « pensée » est un contenu, une onto théologie de l’étant suprême, etc), et tend à réduire leur pensée à des mouvements faibles et appauvris, ce qui est en soi ridicule et auxquels il n’opposera que des retours aberrants ou délirants. De même Nietzsche mais Nietzsche possède suffisamment d’ironie supérieure et de distance.

Identiquement la croyance de résoudre la pensée à des éléments scientistes ou pseudo, même une anthropologie, n’oppose que des diversités tout à fait valides, mais non suffisantes et qui ne permettent pas de s’aligner sur la grandeur et la profondeur d’articulation que la pensée, dieu le christ ou le sujet étendent intrinsèquement ; intrinsèquement puisque par la pensée, le dieu christ ou le sujet on existe à la racine, déjà ; on a atteint le degré natif, en deçà duquel il n’est rien d’autre. On y existe sur le bord du monde, de tous les mondes, à la racine, radicale, et on ne peut pas relativiser ce à partir de quoi tout le reste advient.

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Le spermatozoïde un-tel

15 Mars 2015, 10:54am

Publié par pascal doyelle

Tout ce qui creuse le sujet, par le néant, le manque à être, le désir, l’être pour la mort, l’indétermination passive et molle, l’infini qui n’aurait pas d’aboutissement dans le fini, enfin tout ce genre de travers négatifs (par lesquels la pensée morne se permet de catégoriser l’être réel que nous sommes et de l’entrer dans des cases, dialectiques ou autres), s’oppose instantanément d’une part à l’ampleur des grecs (qui adorent la pensée pleine et entière), et d’autre part au chrétiens (si ils suivent ce que le christ déplace soudainement ; que tout a déjà commencé), et enfin (ce qui fait 3) à Nietzsche qui est le seul et unique à affirmer instantanément que « ça est ». Genre « ça y est, ça c’est fait, passons à autre chose, à un autre univers ».

Il n'y a pas de manque. Signifie aussi que le réel est parfait. Si l’on en n’est pas convaincu, pensons que par effet de spermatozoïdes et d’ovule, si ça se trouve nous serions un autre, un autre que « moi ». Ça s’est joué d’un cheveu (à moins de supposer que le spermatozoïde n° 1253 était prédestiné à la rencontre … ce qui est plutôt compliqué, ou que l’on est l’enfant sans corps de parents ou de causes psycho sociales diverses et que l’on aurait la même conscience en étant un autre corps … ce qui est délirant).

Le réel est parfait puisqu’au moins, au minimum, on y est, on y existe. Ou alors c’est que l’on n’est vraiment pas content d’exister ou que l’on aurait préféré être un autre ou pas du tout. Pourquoi pas … mais alors n’existant pas rien du tout n’aurait été en remplacement ; l’aurait été autrement n’a rigoureusement aucun sens, réel. La non existence supprime d’un coup toute variation (histoire de bien comprendre que l’on y existe pour de vrai, que ça n’est qu’une seule fois, qu’il n’est pas de double et que ce qui est ici et maintenant est définitivement tout ce qui est, qu’il n’y a rien d’autre a priori, que ça a déjà commencé et c’est ici que ça a déjà commencé).

Il est clair que si l’on possède une quelconque influence, de par ce que l’on pense, sur ce que l’on est, ça urge. Si ça ne se passe pas maintenant, ça n’arrivera nulle part ailleurs ni jamais.

Que le réel soit parfait ne signifie pas que l’on s’en contente ; de fait le réel est en mouvement, donc il ne se contente pas d’être juste et simplement « là », bêtement. Qu’il y ait temps et pluralités (on ignore quelle quantité de pluralités, peut-être des tas d’univers ou des tas de planètes ensemencées et des tas de races diverses, on ne sait pas) et ce dans quand même un sacré désordre ou si l’on veut un gaspillage éhonté d’énergie, veut dire que tout est mouvement et cherche quelque chose. Quoi ? On ne sait pas, pas encore, enfin vu d’ici.

Puisque le réel se cherche, nous aussi. En cela c’est parfait. Que l’on trouve ou non est une question absurde ; parce que si l’on est en recherche et que par ailleurs tout ce qui est cherche aussi, on s’existe communément dans la même perfection ; ça explore. Ça explore ce qui est. Et personne ne sait, a priori (après on peut croire ce que l’on veut), ce qu’il en est, ce que cela donne.

Revenons sur le spermatozoïde et l’aléatoire de la naissance. Si c’est juste la rencontre délirante d’avec l’ovule qui nous fait-être, en un mot, cela signifie que l’exister est le (fait). Ce qui est extravagant, naturellement, pour notre esprit (et comme quoi ça n’est pas un esprit que l’on a, que l’on est). C’est la juxtaposition d’une seule fois qui crée qu’il y ait ce « moi-même ». Mais en même temps sitôt cela acquis, c’est absolument et pour la totalité du temps (ou quoi que ce soit qui en tienne lieu, si il est plusieurs sortes de temps dans différents univers) ; bref pour de vrai et de réel, ça n’arrive que par là, par le fait d’exister.

Autant dire que l’on n’admet pas du tout que de la réalité il n’est que de l’essence, de la détermination ; il y a de l’exister. Ça ne signifie pas que ce soit forcément un hasard, ça peut être tout à fait déterminé compte tenu de la force expulsant le spermatozoïde et du degré d’inclinaison ou du coefficient de pénétration, allez savoir, c’est le n° 1253 qui l’emporte. Cela se peut fort, mais de toute manière ça n’a rigoureusement aucun sens ; on n’en peut rien conclure du tout, sauf de superposer une sorte de destination finalisée à tout, à la moindre molécule. Déterminé ou pas, hasardeux ou non, c’est juste un désordre sans nom.

Mais le fait, d’exister, est la preuve. Invariablement et totalement. Ça ne peut plus ne pas être tel, pourvu que cela ait eu lieu.

Quoi que. Parce que si tout est en mouvement peut-être est-ce en mouvement continuel. A savoir que l’exister varie tout le temps, constamment. Il y aurait une quantité de possibilités qui ne se concluent jamais, ou plutôt se concluent continuellement ; et justement continuellement. A chaque micro seconde ça se joue et vous décidez constamment en diffraction continuée. Mais ce serait là une position extrême, que « tout » se joue continuellement, bien qu’il vaille que dans chaque présent quelque chose se joue néanmoins, outre donc toutes les données déjà réalisées, et que vraisemblablement on ne peut pas reprendre et rejouer.

On lance les dés seconde après seconde et quelque chose à la fois est toujours acté et pas acté ; peut-être pas « tout » donc mais quelque chose, un petit quelque chose qui se remet en jeu à chaque fois. Bref on existerait sur le bord du monde, ça on le sait, mais réellement sur le bord : risquant de se relever et de retomber à nouveau, sur la corde, comme dit l’autre, le danseur. Ça se décide ici même, ici et maintenant.

Si c’était comme notre « âme » qui était en jeu, au fond ça ne jouerait pas vraiment (elle serait acquise éternellement ou quelque variation dans le genre), mais si l’exister apporte quelque réalisation de par lui-même (ce qui est l’hypothèse), ce qui est lancé se réalise ou non selon son expérience ou exploration ou aventure ou décision ou soudaine imagination ou selon les prédispositions, les considérations préalables, les rassemblements, les rives et dérives potentielles que l’on étend.

Pour cela, nul n’étant censé ignorer la loi, il faut le savoir, sinon ça ne serait pas loyal (ou pas logique, si l’on préfère). Mais est-ce que nous l’ignorons ?

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Le corps différé des mois

14 Mars 2015, 09:37am

Publié par pascal doyelle

On ne peut pas imposer l’universel aux mois, aux corps (du reste c’est la faiblesse de l’universel d’être dans l‘impossibilité d’amener à l’individué), aussi les corps, les mois, les consciences-en-un-corps, essaient-elles de passer non pas outre mais au-delà de leur corps, du corps de leur moi (en lequel corps donné là inerte d’un point de vue ontologique, en ce sens que les finalités de conscience sont absorbées par et dans les fian lités exclusives du corps, ça n’est pas tant qu’il y ait des finalités du corps mais que cette finalisation soit exclusive et éjecte les autres finalités). Et ce en inventant de soi une image de corps.

Cela veut dire que ça ne passe pas autrement que par les nerfs. Ça s’incruste probablement bien plus essentiellement qu’on le croit ; puisque les idées sont des intentionnalisations et que donc les intentionnalisations sont des fibrillations du corps.

Or le corps est engagé parmi les autres, et c’est un cercle que l’on ne peut pas rompre, et qui se joue bien au-delà du conscient, de ce sur quoi, pourtant, on avait fondé les nouvelles sociétés ; sur l’appréhension consciente. Mais comme le conscient est seulement périphérique, le cercle intérieur (des échanges) qui prend appui non du conscient mais d’un plus grand calcul, trouvera continuellement les tours et détours pour cerner le conscient et l’universel.

Notre être de conscience est articulé au réel, et c’est tout. Et toutes les autres articulations sont internes à cette articulation instantanée ; tant que l’on ne parviendra pas à atteindre l’articulation au réel, les articulations internes seront des symptômes ou le deviendront ; on pourra jurer sang et os de l’universel, de la vérité, de dieu ou de l’humanisation, ça n’atteindra pas structurellement le nœud interne.

(Rappelons que le nœud interne, l’articulation est dite interne et non intérieure, parce qu’évidemment le rapport au réel est purement vide et hors contenus, et que cet « interne » est en réalité un externe absolu, radical, on ne sait pas ce qu’est le réel, il est seulement le positionnement « là » ; « là » il y a le réel, et les autres rapports se supportent, comme dit l’autre, de cette articulation imprenable (sinon elle ne serait pas rapport au réel mais rapport à telle ou telle réalité, déterminée.)

Mais dans le même temps, l’universel ou dieu ou l’humanisation s’interposent. De toute manière ils sont impératifs ; il faut articuler au plus loin à chaque fois. Toute articulation basse entraine ou est tout simplement une minoration de notre être ; une dégradation. Parce que la tension entretenue par l’universel, dieu ou l’humanisation si elle cesse ou ne se maintient pas, se rabat sur les pauvres finalités ; les finalités à la portée. Ce qui veut dire « là » dans le donné immédiat ; le corps physiologique reconnait si spontanément ces finalités données là, qu’il finit, ce corps inerte (inerte ontologiquement alors même que le corps de notre espèce est hyper actif), par récupérer toute la finalisation intentionnelle. Et il n’est pas assuré du tout que d’agiter dieu ou l’universel ou l’humanisation soit la garantie de bien être saisi de l’articulation majeure, unique, essentielle, archi des grecs ou hyper des chrétiens ou méta de Descartes (et suite) ; ils peuvent n’être que des symptômes.

L’articulation majeure est installée dans le corps. (Rappelons que l’arc de conscience se produit dans les cervelles, mais on peut tout aussi bien dire par tout le corps … sauf que c’est différé sur le corps et instantané dans la cervelle). Aussi tout moi est infiniment à proximité de sa « conscience » ; mais tout moi ignore qu’il est « conscience » puisqu’il croit qu’il est ce moi, personnel et essence destinale (il aurait un « sens » et ce malgré que tout lui démontrerait qu’il n’est pas de ce Sens présupposé ; le sens présupposé est en fait un bricolage, et de plus ce sens se visualise en fonction des autres ; ce qui fait-sens c’est ce qui parle de, aux, par, vers les autres, qui détiennent le monde, les objets, les relations même ; les autres échangent le monde, si on n’entre pas dans les échanges, on perd tout, il faut donc conformer sa signification à « ce qui se dit », cad ce qui s’échange).

Or l’articulation majeure est la pointe extrême de conscience (qui ne tient que de cela et dont tout le reste est fonctions dans le grand calcul qui échappe, qui se-sait mais dont on n’est pas le conscient), et le jeu, le grand jeu est ainsi de pré-voir l’articulation majeure ; ce qui s’intuitionne en quelques figures ; de la pensée et de l’universel (la révolution par ex, pour nous, ou la vérité pour les grecs), de dieu et de la foi (comme conversion de « naissance-mort » à «au-delà du seul vécu »), du sujet et de la méta-conscience qui se diffère et cherche bizarrement son être dans l’étrangeté et le corps.

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L'ontos qui crée le réel

12 Mars 2015, 09:54am

Publié par pascal doyelle

Que l’on s’est imaginé durant quantité de mondes humains, une synthèse selon les données accueillies, là, tel quel, formant à chaque fois un monde spécifique. Mais il se trouve que l’on a extrait de cette production qui synthétise, le mécanisme minimum sur lequel sans le savoir les synthèses, cad les mondes humains tous divers, étaient fondés ; l’activisme de conscience.

La conscience est un mécanisme utilisé habituellement et dans son usage normal à l’intérieur des mots, des significations, des relations et sert donc à véhiculer des contenus ; mais il est advenu, survenu, que l’on a compris qu’il fallait user de ce mécanisme en lui-même, indépendamment des contenus.

Cela donne une hyper intentionnalisation, qui cesse de se contenter des mots et des contenus d’une communauté, d’un groupe, et cessant d’agir spontanément doit réfléchir à l’organisation de son intentionnalisation (qui autrement coule de source, se fond dans et par les échanges du groupe et le groupe fait office de vérité ; est vrai ce qui est parlé et compris par le groupe qui le retrouve naturellement dans le monde là, donné, habituel).

L’hyper intentionnalisation se nomme autrement « idées ». Les idées sont les intentionnalisations nouvelles qui relèvent d’une expérience existant séparément du groupe et qui font appel à l’expérience de chacun séparément qui un par un se retrouvent sur une nomination éprouvée telle, comme effectivement présente dans le monde, le corps, la perception, que cette expression appartienne ou non à un groupe et donc inaugurant une expérience nouvelle et renouvelée à chaque conscience du donné là.

Le donné là n’est plus nommé ou échangé ou partagé a priori par un groupe quelconque, et chaque conscience aboutit forcément toujours dans le même monde donné là unique et universel ; à concurrence que chaque conscience puisse avancée et ré exprimer face et pour les autres consciences qui auront alors chacune à affirmer ou infirmer.

Or il se trouve que créant une approche en-plus (de tout groupe et langage donné particulier), non seulement il faut que les contenus se plient à cette cohérence (qui permet qu’ils soient transportables et donc puissent être retrouvés par chacun, élément par élément qui soit identifiés et reconductibles) mais aussi cette reconstruction continuelle et continuée doit être ou chercher l’adéquation au travers du filtre que chacun devient vis-à-vis de ce donné là.

Ce faisant cette sur-élaboration, qui vient en plus des groupes, des communautés, des paroles, des langages, des corps habituels, des perceptions rituelles (créant une perception esthétique au sens propre autant que figurée), découvre ou invente une série d’idées qui tombent parfois sous le sens, qui existaient peut-être déjà dans le groupe, mais auxquelles de toute manière il faudra assigner un surcroit de sens ou les modifier plus ou moins profondément ou carrément les inventer, les créer, rechercher les correspondances entre l’expérience nouvellement libre et ouverte du même monde unique universel et la pensée, ce qui se dénomme dès lors « la pensée » ; elle le dit tel quel, comme si auparavant on n’avait jamais pensé (ce qui est faux) mais en tout cas jamais pensé de cette manière là (ce qui est vrai), et qui veut dire ; tout élément énoncé est constatable ici même.

Par ailleurs ou supposément ou subissant des contenus habituels ou partagés par un groupe, mais existant ici même et contre la validité desquelles idées on ne pourra rien, puisqu’elles diront le monde même tel qu’il est et qu’elles exprimeront l’acquisition par toute pensée par elle-même et contre cela non plus, cette liberté astreinte à la réalité incontournable, on ne pourra rien. La réalité est l'effective réalisation de l'être libre ; c'est là que c'est libre, puisque c'est là que le libre se renouvelle ; la réalité est "ce qui n'est pas prévu" par quelque groupe que ce soit, et seules les consciences y ont accès (les mondes humains tournent en rond). et par réalité on entend aussi bien le monde donné là, que la structure elle-même de notre être, qui n'entre jamais, jamais dans les échanges et les paroles, qui est toujours externe à tout. Outre donc que l’on remplace la véridicité du groupe (garant jusqu’alors de la vérité), par la vérité tout court et que l’on ait à élaborer les règles de la vérité (relativisant toute vérité définie si elle ne passe pas la cohérence de la pensée),

Ce qui se passe dans l'outrepassement est la construction invraisemblable d’une structure générale qui rend possible qu’il y ait pensée (quelles conditions de logique ou d’argumentation ou de clarté ou d’explicitation lui accorder), qu’il y ait des consciences individuées qui pensent (à quelle condition, à quelle conversion, à quel investissement individué doivent-elles se soumettre ?), qu’il y ait une dimension en propre qui réclame et nécessite qu’elle soit pensée volontairement puisque de fait l’on est passée de l’acquisition spontanée de la vérité partagée de fait dans un échange de groupe à une reconstruction toujours neuve des vérités dans le système formel libre et adéquat à chacun de la vérité purement et toujours radicalement autre.

Grecs et chrétiens

Or la positon de ces séries d’exigences se nomme soit métaphysique lorsqu’elle a pour finalité l’établissement de systèmes et de discours (et tient la pensée pour le contenu des contenus, le méta contenu, ce que l’on nomme ici l’archi-tecture des grecs), soit ontologique, l'hyper, lorsqu’elle va tenter d’originer la pensée à plus grand qu’elle-même, sans pour cela sombrer dans l’illusion ou les sortes de subjectivismes ou de synthèses de groupe.

Ontologique en ceci que si la pensée, qui est absolument conservée et garantie, est originée, ce en quoi elle s’origine est « encore plus cohérent » que la pensée seule ; on nommera cela le sujet.

Soit donc la pensée hyper active des chrétiens (et affiliés), qui permet de reprendre la totalité de la pensée grecque, dans un schématisme plus expansif, tellement expansif que pour le définir il faut passer de l’archi-tecture à l’hyper-tecture ; soit donc pour faire court ; de prendre le devenir individué de la naissance à la mort et forcément au-delà de la mort (puisque la conscience qui réunifie la naissance de chacun à la mort du même chacun, est plus grande et requiert une pensée autre et étrangère ; la sur-naissance, ce qui est absolument ce que « foi » signifie).

Pour penser adéquatement à la fois la véridicité nouvelle, métaphysique, l’archi, et le renouvellement intégral, ontologique, l’hyper, il fut renouvelé ou créé un vocabulaire qui se réfère à l’expérience éprouvée (non seulement perçue, imaginée, vécue, échangée, parlée, argumentée, élaborée, mais éprouvée en et par la nouvelle structure méta-ontologique, cette épreuve est requise si l’on veut comprendre l’horizontalité grecque absolue et la verticalité chrétienne absolue dans toute son émergence), d’une part du monde, de la pensée en un monde unique universel, mais d’autre part de la flèche intense lancée par le christianisme.

Et cela se marque de ceci ; non seulement on crée des idées mais aussi, ayant à penser la méta organisation du système formel (des conditions de penser et donc en plus d'existence, de la naissance à la mort et au-delà, que l'on y croit ou non on "est au-delà"), se marque d'hyper liens, dont la réalisation formidable est la pensée hégélienne de re-liaison de tous les devenirs. Le méta est tout aussi bien le sur-déploiement kantien du sujet. On manifeste alors absolument le méta-organisationnel.

L’extensivité grecque recouvre le monde, l’intensité réflexive chrétienne (et affiliée) brise le vivant (c’est pour cela qu’il montre le Sur-Vivant). Or qui brise le vivant ouvre l’esprit. L’esprit contrairement à la pensée, se-sait ; l’esprit est ce qui est en plus de la pensée (intégrant évidemment toute la pensée, tous les systèmes, toutes les idées, et ne cédant en rien à la rigueur, qu’il continue et poursuit dans l’exigence de cohérence ; pour faire bref, cohérence engendre rigueur, grecque, et exigence, chrétienne et originante, originant la pensée à un être).

si il y a esprit, où s'enracine-t-il ? De l'individu stirnérien à la variation intentionnelle husserlienne, de la volonté Schopenhauerienne ou nietzschéenne à tout simplement s'enracine en lui-même, l'esprit" de Hegel.

L’esprit, ce qui se nomme dès l’abord tel, et qui sera en son intégrité pensé par Hegel, puisque précisément par la force structurelle qu’impose qu’il y ait à penser de la naissance à la mort et au-delà, cela requiert une théorie qui n’est pas encore construite. Les grecs pensent à partir de la cohérence, tout comme Descartes cherche la cohérence du sujet, en qui s’origine la pensée, mais la cohérence soit comme rigueur soit comme exigence, ramène tout le donné à la présence, à « ce qui se donne ou se construit » en étant présent ; or la réflexivité chrétienne outrepasse en augmentant la puissance de la présence (ce que Descartes fonde philosophiquement en installant la volonté comme antérieure ontologiquement à la pensée, mais la volonté n'est pas encore l'intentionnalité, qui s'enracine plus loin dans la structure et qui pousse plus loin à être, et n'est pas encore elle-même l'intentionnalisation, comme procédé, comme machineries créées sur le mécanisme de conscience-de, ce qui commence avec Sartre et sa conscience-vide mécanique) ; ce qui se donne comme théologie, comme mystique, comme exigence du sujet passant au-delà de sa seule actualité, est aussi ce qui plus tard déchirera les grands sujets, ou ce qui existentiellement et ontologiquement abrutira par sa puissance la conscience que l’on en a. Rimbaud déchirant toutes les pages de pensée et renouvelant tous les signes.

La pensée à partir de la réflexivité chrétienne est indescriptible et use de tous les moyens afin de vaincre l’impensabilité ; autrement dit il est une constante tentative de totalisation (suivant en cela les grecs) mais aussi de verticalité (qui passe outre le vivant, et se pose un temps comme esprit, qui est une précision accrue de la pensée) ; le passage du tout au Un qui admet en son sein la totalité (fut-elle alors multiple, peu importe puisque même alors le Un assurera la pensabilité, le Un non pas dieu comme au début, mais l’étrangeté de notre être comme étant Un), est ce qui décrit la réalité au plus haut, au plus loin, au plus réel, et puisque cet être est réel (et n’est pas une idée), il s’en prend au corps, à la perception, engendrant toutes les esthétiques, ou éthiques ou politiques, ou idéels (y compris les instances objectivistes ou objectales).

Le lieu de cohérence est donc à la fois ce qui se pense grec, et ce qui se « veut », s’intentionnalise à partir du christianisme.

Or évidemment grecs et chrétiens sont les effets d’un mécanisme qui n’est ni grec ni chrétien ; qui appartient à tout le monde, (cad à personne en réalité, qui s’appartient à lui-même, à lui seul, en ceci que l’humain ou la personne sont des effets de ce mécanisme, il est seul cause absolue et radicale de tout le reste).

Ce qui en retour ne signifie pas que la cause ne parle pas effectivement et très précisément au travers de ces deux grands, immenses retour vers (soi). La cause se retourne vers elle-même par les grecs et les chrétiens et se cherche. Elle cherche à exposer l’intégralité de sa puissance, ce qu’il faut traduire par ; sa potentialité.

Comme elle a abandonné tous les mondes, particuliers et assignés à une synthèse parmi tant d’autres à chaque fois, elle a ouvert le monde unique universel et tout autant notre-être tout nu et sans rien d’autre que sa forme, la forme de son être (qui ne tient à aucun contenu ni aucune synthèse, ni aucune vérité en particulier, mais qui maintient la vérité comme principe et la liberté comme logique).

Vérité principe et liberté principe signifient référence à l’unique monde universel et à l’unique être individué (qui seul accède sans barrière au monde donné là et tout autant au là du donné, de tout donné, métaphysique et ontologique à la fois). Ni la vérité n’est sans la liberté, ni la liberté sans la vérité en son principe ; qui annule qu’il y ait UNE vérité mais qui maintient, parce qu’elle va découvrir, qu’il existe un système formel du vrai et du libre et qu’il s’agit là du Même système agissant et réflexif.

Dont la théorie, la vision, la pensée, l’orchestration est depuis le début l’objet même de la philosophie ; élaborer la compréhension du système agissant réflexif. Remonter dans les conditions de vérité, de liberté et finalement les conditions d’incorporation (de la structure dans et par un corps, ou donc de matérialisation), mais évidemment dans le même mouvement de mettre au jour les articulations métaphysiques puis ontologiques, puis structurelles.

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Histoire de la pensée : le réel

9 Mars 2015, 16:39pm

Publié par pascal doyelle

Lorsque dans le même temps Descartes définit le monde par l’étendue et qu’il place avant la pensée la conscience de la pensée, tout est joué, tout est joué autrement.

Le monde a un bord et l’on existe sur le bord du monde. Qu’ensuite cela se réfère à dieu est question personnelle, mais de toute manière le bord a un rapport avec l’infini.

Comme on ne sait pas du tout ce que « infini » signifie, comporte, on dira que notre être a un rapport indéfini à ce qui est, cad à l’étendue.

Si l’étendue est tout l’être (nonobstant qu’il a un bord et que l’on est assis sur ce bord), alors toute l’étendue est dans l’instant, est un présent absolument là et il n’est que le présent (et à cette simultanéité, rien dans le monde n’a accès, puisque chaque point présent est absolument celui qu’il est ; on ne sort jamais de son point-présent et tout exister « là » est radical, absolument radical).

Que par ailleurs il est ou non un point au-dessus de tous les points, un externe à l’étendue, nous n’en savons rien. Puisque pour l’instant nous existons sur ce point-ci. Ce qui sous-entend ou ouvre la dimension que le présent est peut-être la dimension qui traverse d’éventuelles autres réalités. Étant donné de fait l’on a avancé que le présent est l’être lui-même.

Si l’on se demande « qu’est-ce qui (est) vraiment ? », il faut bien admettre que seul le présent est réellement et absolument. Il n’est aucune autre visibilité, pour ainsi dire, de l’être, que le présent.

Or c’est au présent que Descartes nous montre ; voila, regardez, c’est ici que ça existe (en tant que je).

De là qu’il faut envisager la cohérence qu’entend découvrir ou orchestrer la philosophie, comme étant la perfection ontologique de « ce qui est réel » ; le réel est tout ce qui a lieu, effectivement, et cela ne peut pas se déduire ; puisqu’il faut expérimenter les éléments qui entreront éventuellement en déduction et que le repérage de ces éléments est l’œuvre de la philosophie ; qui consiste donc à remonter en conscience ce que l’expérience de l’être de conscience rend possible.

Or pour cela, pour valider cette expérience, il faut donc supposer que l’être de conscience découvert, (par les grecs, les chrétiens et affiliés et Descartes et suite), est effectivement un être et se confier à cet être, lui accorder confiance et prétendre que toutes les démarches entreprises élaguent puis marquent et cartographient la possibilité de cet être bien réel (et non que c es expériences soient subjectives ou à rebours qu’elles soient des idées ou des systèmes « entre autres » et tombant dans le relativisme, et pas plus la réflexion d’une nature humaine sur elle-même, laquelle n’aurait d’expérience que morcelée et composée, de langages et de perceptions par ex, de physiologies et de cultures diverses, de subjectivités et d’objectivités régionales), et que cet-être est en lui-même la saisie en propre de sa position.

Ce que cet être nomme « l’être », là au-devant, que Descartes nomme comme ici et maintenant (origine de toute pensée, cad pour Descartes de tout ce qui nous vient) et que les grecs désignent comme monde, cosmos, et dont la pensée est l’expression ; la pensée est la vie du cosmos en ceci que par la pensée (et sa cohérence) la perception du monde est augmentée, mais puisque c’est l’arbre vivant qui orchestre le monde apparent, la précision et la cohérence étendent leurs racines partout au travers et dans le monde, élevant la perception mais aussi puisque c’est notre-être qui est en son entièreté (et non pas en sa composition comme la pensée, interprétée comme raison seule, nous y limiterait), c’est l’entièreté qui en agit et en existe.

D’où la dispendieuse division en éthique, politique, esthétique, idéel, qui ne sont pas en mesure de se réunir (mais division qui était requise alors, afin de faire apparaitre l’universel traversant les domaines intentionnels et ouvrant ces régions intentionnelles afférentes aux dits domaines, qui, notons- le, ensuite existeront de fait ; éthiques, esthétiques, politiques, idéels, acculturation, humanisation et personnalisation). Mais qui ne se réunissent pas en acte.

C’est l’acte même pourtant que vise la philosophie. Celui qui réunit les domaines intentionnels. Et cela ne peut se réaliser sans que cet acte soit pour lui-même existant et dit. Ce qui commence avec et par Descartes qui pousse plus loin notre-être dans sa structure même et énonce enfin que notre être non pas forcément est le bord du monde (Descartes réserve encore cette positon à dieu), mais se tient sur le bord du monde. Dont on voit bien que par la suite il sera question du temps.

Et lorsque Descartes pousse notre être, c’est réellement ; il avance physiquement, physiquement sur le réel. Il y est engagé corps et âme, il instruit le cheminement en cartographiant sous ses pas ; ses déplacements sont les placements, les positionnements, les « là » où se situe le réel. Et donc il restructure à la racine ; ce qui signifie que la pensée grecque n’était pas une abstraction, ni de se confier aveuglément à l’idée, mais s’imposait d’orienter et réorienter et désorienter ; que l’être soit ensuite par Descartes dénommé « étendue » est un heurt, un choc, un renouvellement dont on n’a pas encore absorbé le coup, et qui superpose à neuf une autre imposition quant à l’être, originant ce que les grecs percevaient.

Il est clair que les grecs recherchaient l’être dans la pensabilité, ce qui ne signifie pas le « sens » ; puisque pour eux la pensée est un fait et qu’elle pense effectivement le monde, cosmos ; mais comme ensuite il y eut le christ qui nous promît la survie éternelle, c’est cela qui prit la qualification de Sens (la réussite de la réalisation de « soi » par la pensée, ou par une vie achevée, ou une vie héroïque ou éthique, etc, étant théoriquement pour les grecs amenée de la conduite conforme à la pensée, comme effet de sa cause intellective, et comme ils se tenaient à la pensée et non au sujet, et ensuite à l’intentionnalité qui s’évase et se poursuit en toutes les fonctionnalités de conscience, il suffisait, intellectivement de penser pour que la cause produise ses effets).

Le changement introduit par le christianisme (ou ce qui prit ce nom là, la technologie structurelle « mentale » qu’invente le christ ou qu’il découvre, dont il poursuit effectivement la conséquence t la logique en se fondant sur la structuration même qu’implique l’acte de conscience, qui effectivement est en plus et par dessus la naissance et la mort, de fait ) est autrement intense et si difficilement pensable qu’il fallut évidemment un autre régime de compréhension ; le christianisme n’est pas une religion a-structurelle (parce qu’aucune n’est a-structurelle, mais en ce cas la structuration est hyper essentielle), en ceci que pour se concevoir de la naissance à la mort et au-delà, il faut bâtir une intense intentionnalisation ; ce qui aboutit à la refondation d’acculturation généralisée qui requiert tous les domaines, et crée ou découvre toutes les régions qui se subsument sous l’hyper intensification que l’effet de Sens exige à partir de cette cause structurelle, celle qui articule au plus haut, au plus loin l’arc de conscience (de ma conscience engoncée dans le monde-corps-intérêts particuliers à la dernière conscience indéfiniment possible de dieu via l’incarnation de l’acte-même de (soi) ).

Mais la difficulté du christ, bien qu’il provoque qu’il y ait Sens et exigence individuelle absolue, est de rapporter toute conscience comme ne s’acquérant que par et pour dieu ; on est sauvé par la foi, la conversion, la renaissance en et dans la conscience de l’un-seul ; le christ.

Or Descartes rétablit un super étrange parallèle. Il est une singulière continuité et une continuité singulière entre dieu et le « sujet » (étant entendu que le sujet n’est pas pour et selon Descartes la caricature qu’on a voulu lui prêter). Un virement ontologique sans précédent et qui divise l’histoire en deux. On a voulu retrouver et comprendre cette division, via les allemands, par l’intellection de notre «être » d’un point de vue idéel ou idéaliste, mais il faut Husserl pour qu’à l’inverse quasiment, ce ne soit plus dans l’idée de soi, mais dans la technique même, dans la technologie étrange qu’est l’activité de conscience que la sauce prenne. On a commencé alors de démonter cet être (et non plus de le penser).

On a voulu démontrer « ce qui est » depuis les grecs et beaucoup ont encore (tout à fait légitimement mais en son ordre propre) prétendu apporter la démonstration de quelque chose depuis, mais en même temps on s’est aperçu ou contraint par l’expérience même, qu’il s’agissait d’abord (sans abandonner la démonstration) le montrer … le montrer là en acte, et puis finalement on a commencé de le démonter, pièce à pièce ou en le prenant par un bout, en dévidant la pelote, et ce selon deux voies ; celle de la technique pure (la réflexivité sur cet être étrange) ou celle de l’expérience in vivo ; de Stirner à Nietzche en passant par Schopenhauer, puis de démonter cet être engoncé dans un moi (le sujet dans le moi) dont Lacan est le dernier philosophie.

Autrement dit passer de la démonstration à la monstration et puis au démontage, de tout cela il ne faut rien abandonner, rien céder ; c’est un seul et unique plan qui explore son advenue, son surgissement ; le surgissement d’un être qui quitte le groupe-parole-monde immédiat et localisé (qui nous a guidé depuis plusieurs centaines de milliers d’années par les tribus et la Parole Vivante partagée dans un monde donné) et qui se retrouve « là » dans le devant, le ci-devant monde-étendue aberrant et autre.

Mais qui aussi découvre et dé-couvre son être propre spécifique qui n’a de commun avec rien qui existe dans ce dit monde ; qui explore son possible. Qui de la démonstration de la pensabilité, passe à la monstration de ce même être en acte et ensuite à la remontée interne de la structure par elle-même (de la voie technologique husserlienne ou existentielle et illustrative, requérant toutes les régions, de l’esthétique à la politique, de l’acculturation, pour nous la mass médiatisation puis l’hyper médiatisation d’internet, à la personnalisation, jusqu’à la concrétion du moi… jusqu’à la densification incorporée qu’est le moi), ceci est à la fois l’exploration de la Possibilité (de notre être tel quel), son invention et sa création par lui-même (œuvrant structurellement et lançant ses rapports nouveaux constamment, rapports ontologiques à l’étendue et à son corps même), et ourdissant le démontage de cela même qui le constitue ; le démontage in vivo de la structure par la structure elle-même, ce qui ne se fait pas sans douleur. Douleur étrange venue d'ailleurs.

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L’ontos, le rien agissant

7 Mars 2015, 08:43am

Publié par pascal doyelle

Toute conscience étant rapport à (soi), elle est absolument séparée de la réalité, de l’immédiat, bien que, étant vide et formelle, elle ne sait pas en quoi et comment ; il n’y a pas de pourquoi et de raison de cette séparation ; sinon une raison structurelle ; étant rapport à (soi), elle exclut tous les autres rapports de fait ; elle n’a donc rien vers quoi se tourner, se référer, et pas même elle-même ; puisqu‘elle n’a pas d’essence et d’ordre et de sens ; elle est, tel quel, sans rien, vide, mais entièrement positivement « là », dans son effort même, dans sa tension.

Rappelons que la conscience est l’arc réflexe créé par une cervelle (quels que soient les contenus de cette cervelle, en toute cervelle il se crée un tel arc, parfaitement identique formellement à tout autre arc de cervelle, pour ainsi dire), et que la conscience, surgie de la cervelle, est arc boutée au réel (la position du réel, peu importe, pour el moment sa détermination).

Surgissant de la cervelle, elle emprunte d’abord des contenus (elle ne nait pas « formellement » mais de tel ou tel contenu pour s’en émanciper instantanément, puisque l’on peut s’attacher à plus d’un contenu à la fois, et que l’on a la possibilité de tous les contenus éventuels, le rapport est plus « grand » que ce qu’il contient, évidemment, et crée la forme qu’il est, et étant réflexif il est lui-même la conscience du rapport ou de la possibilité d’établir des rapports), mais il est arrivé, par les grecs, que le rapport s’est épris de lui-même, se considérant en et par lui-même ; a commencé dès lors l‘élaboration intentionnalisatrice libérée des contenus donnés dans les mondes particuliers pour les contenus créés (les universalisations en tête) n’ayant plus affaire au groupe-langage-monde localisé et immédiat.

L’interruption de conscience antérieure à la raison

Mais ce ne sont pas seulement les universalisations ou les catégories ou les savoirs ou les sciences, qui se jouent ; c’est le positionnement structurel qui surplombe ces réalisations ; dont le rapport « prototypique » de l’être, que plus tard on désignera du renouvellement de conscience (intégralement renouvelée) par le dieu chrétien, et bien plus tard on nommera l’étendue cartésienne ou le réel ontologique ou existentiel ou lacanien. En ceci la pensée, la réflexivité, est plus archi et hyper que la raison ou la nature humaine. C’est dans la racine (le lien notre-être/l’être, la conscience/le réel) que la philosophie s’immisce, la racine qu’elle tente de dénouer, et ce non par la voie de l’objet et de la raison, mais celle de la pensée et du retour-sur/vers (soi).

L’encaissement concret de la structure dans le moi

On voit donc que la structure alors qu’apparemment elle retourne pour nous à une sorte d’immédiateté (le moi, le donné là, les objets, la nature humaine, le moi, l’objectalité et l’objectivisme, puis succombe au groupe à nouveau, au langage et au corps), est ce qui architecture au sens propre ; elle archi-tecture ou archi-structure ; la politique, l’éthique, l’esthétique, l’idéel reviennent mais relus et ce par-dessus les universalisations, et qui cherchent leur concrétisation, soit donc le corps du moi. Mass médiatisation ou internet, prophétie science-fictionnesque ou fantastique, mille esthétiques créées durant le siècle, révolution interne des années 60, renouvèlement de la sexuation, de l’affectivité ou des relations, poursuite des droits personnalisés, perfectionnements dans tous les domaines jusqu’à ce que les réformismes parviennent à rebooter l’ensemble orchestré du monde humanisé.

La conscience interruptionnelle

Elle continue de lancer son arc sur le monde, le donné, le corps, l’humanisation, la personnalisation et veut quelque chose, quelque chose d’autre. Puisque son être n’est assigné à rien ; elle est le rapport pur et simple, la source ininterrompue qui peut tout aussi bien s’interrompre … c’est bien en cela qu’elle est absolue ; si elle était composée, une interruption serait gravissime, mais étant seulement formelle, peu importe les ruptures ; elle revient constamment telle quelle, une et articulée au Même Réel, donné là, ce qui signifie donné « là », le « là » du donné, articulé au réel.

Conscience et réel comme « là » ontologique

La boucle de rétroaction qui crée la conscience est une fausse explication, parce qu’elle n’explique rien du tout ; c’est qu’il y ait « conscience » qui crée la boucle, et non la boucle qui crée la conscience ; la boucle est le moyen ; « conscience » est tout aussi « donné là » d’évidence que « être ». On ne peut pas dériver l’être, il est originellement tout l’être (et rien d’antérieur qui l’explique). De même il est un réel qui est nommé « conscience » que l’on ne peut pas dériver. Lors même que l’on connaitrait les processus physiologiques qui provoquent « conscience » dans la cervelle, on ne connaitrait pas le rapport de conscience, puisque cette conscience est précisément d’être rapport à (soi).

Le rapport est premier (toujours déjà premier, puisqu’il se crée à neuf)

Il faut comprendre ou visualiser que le (soi) est non connu, puisqu’il se crée de se rapporter à lui-même ; la conscience est rapport du rapport. Illustrativement ; c’est parce qu’il y a conscience qu’il y a langage ; le langage est signes, signes qui pointent les choses, et donc liaison entre deux entités ; ou d’un signe à un autre, ou formulant tout sorte et indéfiniment de rapports, pourvu qu’ils soient mémorisés dans un système ; et de même tout langage a pour fin non de former un tel système mais que ce système soit relié à chaque fois à telle ou telle réalité ; le dernier des systèmes est le seul réel, le réel seul, tel qu’il est pris et repris par une conscience qui s’arc boute, celui qui relie les intentionnalités au donné là, mais il n’est aucun système qui parle « ce système », bien que de ce fait tous les systèmes aboutissent tôt ou tard au/vers le dernier système, qui est donc le réel lui-même ou votre conscience.

Le retour du rapport en-deçà de lui-même

La philosophie est la manière de s’interposer afin d’ouvrir le réel, plus grand. De rendre possible l’impossibilité de s’introduire entre la conscience-de et le réel là. De suspendre notre être afin qu’il puisse se saisir ou être saisi du rapport même. Du rapport qui n’a pourtant pas, pas du tout d’interface ou de correspondance ; la philosophie suscite une correspondance qui dévie constamment mais ce faisant donne à voir le rapport. Et donc amène à rédupliquer cette conscience par une autre, vous demande d’être saisi de ce glissement qui saisi et est saisi.

Le renvoi au réel-même (et à l’activisme de toute conscience-de)

Il est ainsi vrai et faux que le réel ne puisse pas se dire … il peut au contraire totalement se dire en ceci ; qu’il se montre, la réflexivité est mise en suspension du réel, la volonté, l’intentionnalisation de s’interfacer dans le réel, d’interposer le réel par lui-même. Mais alors toute la charge est supportée par la conscience prise qui est plantée là même dans l’étendue du réel et si nous sommes en mesure d’y accéder et si ce n’est pas sur le mode du langage, c’est que depuis les grecs, la pensée, la philosophie nous sommes à même le sol, à même le réel, directement, frontalement. C’est ce que l’on a nommé l’être dont on croit à tort qu’il vous envoie par-dessus le donné là, alors que les grecs veulent penser justement l’apparescence, le surgissement des choses, leur raison de venue au monde ; de sorte que la pensée soit la pensée vivante qui anime le monde et nous le donne à percevoir en plus de distinctions et des distinctions qui portent, qui différencient.

Le cheminement est un par un

Autrement dit la pensée renvoie au rapport vers le monde perçu, et l’augmente, puisqu’elle prend le monde perçu dans l’articulation de l’être, du réel qui emporte avec lui les réalités, qu’il y ait un monde et un seul ; en quoi on avance effectivement dans et par et selon le monde mais aussi selon l’être, selon le positionnement que provoque l’articulation au réel, grâce à la pensée, grâce au réflexif. On ne sera pas d’accord avec Platon, Descartes ou Kant ou Heidegger, mais on ne pourra pas s’en passer, d’aucun, puisque c’est là que c’est dit-montré. Est montrée la surface unique et unilatérale (ontologiquement) du réel, le dernier « système » qui les contient tous, et dont la philosophie qui exhibe la partition notre-être/l’être veut exposer l’architecture.

Faire appel à la torsion

Ce qui est unilatéral (notre être sur la surface étendue du réel) et qui croit pouvoir maintenir cette unilatéralité et se connaitre dans une représentation, un objet (d’adoration ou de désir ou objet libéral ou scientiste) est rendu en conscience comme articulé et n’ayant pas d’objet, de représentation et devant faire appel précisément à la torsion que seule la philosophie cessant de la représenter (en des discours d’objets ou en des fictions contemplatives), que seule la philosophie met en œuvre dans sa forme torsadée, que le réel est et n’est accessible que selon le rapport.

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