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instants philosophie

Le sur-divin, la catégorie

27 Janvier 2018, 09:06am

Publié par pascal doyelle

Le sur-divin consiste à cesser de croire en la réalité, comme borne fondamentale du réel, et donc de se surélever vers ce que l’on ne perçoit pas : le réel même. La réalité s’obtient d’un Bord, ce Bord est ce qui existe et ce Bord est le présent. L’être est effets (innombrables) de ce Bord. L’arc structurel de conscience, tension qui sort de la cervelle vers le donné là, et revient sur la surface du corps chargée de signes, réactive la tension que visiblement le présent impose à tout. Le surdivin est la manière de suractiver cette tension interne à tout l’externe du monde et du corps.

 

Ce que l’on ne perçoit pas c’est ce par quoi l’on perçoit ; on ne le voit pas mais on perçoit via l’intentionnalité et plus fondamental on perçoit dans et par un présent. L’hypothèse générale est que contrairement à ce qui peut sembler, la forme de la perception, la forme structurelle est précisément ce qui influe fondamentalement crée et soulève les réalités.

On ne perçoit pas l'être dans la pensée grecque, on perçoit le monde, le donné via l'idée-principe de l'être. On ne croit pas en Dieu ou en jésus mais on perçoit sa propre vie via le corps christique qui en nous regardant, ici même dans le monde, nous transmet le regard lui-même et crée que chacun (et chacune) ait une âme révélée (ou l'intention divine qui ne cesse d'intervenir dans le monde humain pour le monothéisme). On ne lit pas Descartes, on restructure instantanément en le lisant l'attention à tout ceci et cela, étalés dans l'étendue du monde, et on observe son être sur la surface du monde, boucle non finie articulée par l'infini de la volonté de l'Autre. On ne  reste pas le même moi en intensifiant notre présence mais restructurée techniquement, via Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan qui analyse l'étrangeté du réel de ce monde et de ce vécu tout-autre. 

Cela veut dire que l’on ne cesse de se tromper et que l’on prend pour cause ce qui est effets et que remontant jusqu'à la cause formelle (cad absolue) on en désespère de la point saisir, alors qu'elle est ce par quoi on saisit, et négateur on croit ne rien percevoir du tout ; ou que s'imaginant penser le monde on admet telle partie du monde comme explicative du monde ; et si le "monde" n'est pas un concept , une totalité (kant), c'est que  l'on perçoit et pense à partir du Bord, qui n'est pas lui-même du monde. Et l’on se détourne de la forme du monde et on en revient au monde, au vécu, au corps en éprouvant leurs densité et donc croyant tenir le concret de ce qui est. Mais c’est faux. On en reviendra à nouveau, franchement désespéré ou comme on l’énonce actuellement déprimé. La dépression est très littéralement cela même qui atteint tout le monde puisque décrochant l'intentionnel de tout accès et d'abord de l'accès à lui-même ; il n’est plus rien qui soit désirable, décidable, imaginable, puisque l’arc de conscience intentionnel s’effondre.

Vouloir saisir la réalité comme étant « l’être » est une absurdité ; l’être n’existe nulle part, ça n’est pas l’être qui existe ; de même qu'aucune science ne peut instituer totale telle explication, vraie, de tel et tel objet et en répercuter les résultats à tous les objets non totalisables du monde ; le faisceau "science" est pris lui-même dans un autre faisceau, intentionnel, et c'est ce faisceau qui est réel ; personne ne niera que Rimbaud tient le point d'observation du monde le plus consistant qui soit ; c'est juste qu'il faut exister ce Point et que c'est cela l'hyper-objectivité (remplacez Rimbaud par qui vous sied). Et lorsque l’on tient la tension au maximum il s’avère que l’être est un acte ou que le Un est hors de la réalité ou que dieu est absolument Autre, et que le sujet est transcendantal (en différents sens, y compris sartrien). Bref que l’être est un mouvement pur et qu'alors il se nomme ex-sister. Et donc tout le contraire de l’être comme « chose ». Parce que s’il est un mouvement, il demande que nous soyons nous-mêmes activistes.

Si le réel est en cours, alors le réel, l’essence même de ce qui est, n’est pas décidé du tout. Il est en cours de décision ; et cela correspond absolument (formellement) à ce qui est perçu, partout, toujours, constamment.  A ce qui est perçu non comme datas, comme qualités perceptives, mais comme constatation de fait ; il existe un présent et n’existe que ce présent ce qui n’est constatable qu’en réflexion ; il faut activer la conscience que l’on en prend pour éprouver l’exister (et c’est bien ce qui fut manifesté au début du 20éme ; que le réel existe), pour le percevoir et donc pour le signifier ; on montre « voila c’est ceci ». Descartes ne fait rien d’autre ; il expose son mouvement et nous déplace en le signifiant.

C’est physiquement que le regard se déplace ; puisqu’il « perçoit » le présent, de même qu’il perçoit le un de son propre être formel (je suis « moi », même si il ne connait pas le dixième de ce moi la forme se-sait ; le se-savoir n'est pas la connaissance comme l'arc de conscience n'est pas le conscient, du tout) ou est saisi du un intentionnel de dieu ou du regard qu’est le christique qui instruit le regard du converti (et le crée comme sujet, relatif au christ mais un néanmoins; que chacun, chaque'un soit in-fini, aussi méprisé soit-il, ça n'est pas le héros grec ou l'intellect agent qui mérite la pensée ou la gloire ; l'in-fini de chaque'un christique est sans condition, c'est un fait de structure de chacun). Lire Descartes c’est instantanément modifier notre propre regard ; ça ne passera peut-être pas par Descartes, sans doute par la révolution, ou par telle poétique ou telle image ou tel héros, allez savoir, mais dans l’image existe déjà le regard, pareillement dans le déplacement du corps et de l’image du rock et de la pop, du cinéma et dans le récit ou la forme du regard qu’intègre le récit (de cela même qu’il y ait un tel « récit » dont la forme est étrange, individualisée). Autrement dit il est une aperception (transcendantale si l’on veut) du réel et perception qui ne se voit pas mais que l’on suppose structurellement. Et que par lubie ou faiblesse on abandonne au profit d'une satiété imaginée dans le monde. 

En somme le regard, l’intentionnalité se déplace au-dedans de la dimension que l’arc de conscience a ouverte ; de ce fait on aspire à s’extraire de ce faisceau qui nous emporte, absorbe, nous épuise, tire notre énergie et l’on tente de le recouvrir, l’alourdir par des masses et des choses du monde ; or il n’est pas d’autre sortie que d’assumer le gouffre, le gouffre formel qui n’étant pas déterminé n’appartient à rien, ni à personne et qui pour chacun d’une part s’impose comme unité impossible et pourtant exigeante, et d’autre part en tant qu’altérité de tout, absolument tout ce qui est ; c'est l'altérité du un qui distingue tout ce qui est via la forme de l'exister. Ce qui forme un Un (invisible) avec soi est autre que tout. Et il n’est pas même Un substantiellement avec lui-même ; on mesure par là l’effroyable distance qui nous paralyse, nous fige, nous terrifie. Que l’on soit face à « soi » et que ce soi n’ait aucun visage.

Remarquons ceci que l’arc n’en cesse pas moins de s’animer exclusivement individuellement ; il est un être individué ; l’universel dont on pourrait et croire qu’il s’oppose à l’individué, doit être lu inversement ; c’est ce par quoi l’individué se révèle comme capable de porter non seulement mais de vouloir, de créer l’universel ; ce à quoi s‘oppose l’universel c’est au moi en tant que le moi laisse résider son être dans le monde, mais non pas au sujet en tant que son être est structurel (cad n’est pas un être) et qu’alors le sujet est une structure sur-objective ; ce pour quoi et par quoi il est une universalisation et un moi et que ce corps ne coïncide pas avec lui-même mais se double d'une surface-autre ; lorsque l'on entre dans une esthétique, y compris les Rolling Stones,  on soulève la surface-autre.  

L’individué se constitue en plus du groupe en ceci que la pensée grecque pense en plus et hors du groupe et plie le langage (pour faire court) vers une expérimentation à laquelle seuls les individués ont accès ; et fait appelle non aux connaissances de la communauté mais à l’expérience de perception de chacun dans le monde donné là, et selon l’être qui signe l’altérité du monde donné. Il manquait que cet en-plus, cette astuce puisse se découvrir et s’appliquer également à l’individualité elle-même ; on gagne son individué, grec, par la pensée, mais sous condition de pensée ; tandis que l’on existe de fait cet individué par le christique sans condition aucune (le plus honni et délaissé c’est celui-là qui est crucifié, or ce corps-là supporte qu’il soit divin ; il est divin en plus, inattendu, impensable et fou, puisqu’il instancie une expérience qui n’est pas du monde ni du corps donné).

Ce qui ne manque pas de poser question ; qu’il ne puisse y avoir de conscience qu’individuelle c’est évident ; aucune connaissance, pensée ou « information » ne possède à elle-même d’être conscience de soi ; ce serait absurde (c’est ce qui se prétend pourtant régulièrement). Il y a conscience parce qu’il y a corps et donc corps vivant ; le vivant est déjà ce qui possède une indépendance par rapport au donné (par lequel corps il existe un milieu).  Et sur ce corps, indépendant, vient se tisser une image, une image de ce même corps ; une image composée de signes (puisque c’est l’arc de conscience qui surgit de la cervelle et revient chargé des signes perçus du monde, du donné, du vécu, du corps lui-même), qui donc se tient excessivement proche du miroir lui-même, qui est quasiment mais pas tout à fait le miroir même.

Remarquons que si l’arc qui revient chargé de signes parait n’utiliser que le langage pour signifier, en réalité, certes le langage (étant purs rapports) est fondamental, mais le cercle de signification est beaucoup plus étendu, son rayon use du langage et récupère ici et là tous les signes, perceptions, objets, images possibles ; cela forme une nasse, un filet qui « recouvre » le corps, ou si l’on veut qui récupère les possibilités du corps, et du corps tel qu’il « est perçu ». Et tel qu’il est perçu … du dehors ; on se voit voir. La raison en est que lorsque l’on énonce une signification, on ne sait absolument pas « où » est le faisceau intentionnel ; est-il dans l’énonciation, dans l’énoncé, dans l’audition de l’énoncé, dans la phrase même, dans ce qu’elle porte, comme symboles par ex, dans les images qu’elle provoque, en ce qu’elle retentit pour un autre, pour autrui, culturellement, pour notre propre vécu, notre corps ? On n’en sait rien : tout à la fois et vice versa. Le sujet (aussi bien le sujet de l’énoncé) on ignore « où » il est, puisqu’il est ce en quoi, par quoi « ça s’énonce », se signifie. Et c’est en en cela que le conscient est toujours-pris dans le faisceau que l'on ignore. On ne se connait pas puisque l’on s’ex-siste et que donc le connu, le conscient est toujours externe par rapport à cette structure interne (qui n’est en rien une intériorité ; l'interne du regard est un redoublement de l'externe, une boucle non fermée sur la surface).

Il est impossible que le miroir paraisse, dans le monde donné, or pourtant on ne voit que lui ; et reconnaitre ce fait exclusif, exclusif de tout, c’est – presque – sombrer dans la surface même (on ne peut pas coïncider avec ce mouvement que l’on existe, de même que l’on ne coïncide avec l’être ou sa propre identité que sur le mode de l’imaginé, en conférant à un signe, un mot une densité qui n’y existe pas du tout).

C’est bien en ceci que l’on ne sait pas si dieu, le divin existe ; mais on sait que le sur-divin est activement investi  et investigué dans ce monde et ce vécu. L’occidentalisation, la structuralité extrême ne se fonde que sur le constatable et il faut être absurde pour ne pas observer que nous sommes en décalage par rapport à quoi que ce soit du monde et de nous-même. Et que c’est ce décalage qui compte, qui engendre, autorise, ouvre (qu’il y ait un « monde », un « corps », une « vie »). On ne pourra pas coïncider avec ceci ou cela que l’on est ; il faut donc penser cette distance même comme super fondamentale et qui évidemment cause des effets (l’humain, le moi, le bonheur, ce que l’on voudra), en prenant garde de ne pas confondre les effets et la structure de ces effets. Personne n’a dit que ce serait facile.  

Or donc l’atteinte selon la surface du miroir, qui est inaccessible, est la ligne de fracture elle-même ; ce qui veut dire que le présent est déjà lui-même une (infinie) distance et que l’arc de conscience redouble cette distance ; ça n’est pas que l’être se briserait par le présent c’est que le présent est l’origine de tout ce qui est et qu’il garde sa prééminence ; que le sujet de la réalité est le présent, que donc la réalité est dans l’enveloppe qu’est le présent et qu’ainsi toutes les réalités manifestent cette distance même (c’est ce par quoi il est une réalité, qui autrement ne serait pas) ; et qui plus, et c’est le sens du sur-divin, ce qui viendra, dans le réel, dans la réalité, se crée de cette distance même et s’existera en plus ; ce qui viendra n’est pas encore là ; et en ce surplus le sur-divin sera lui-même pluriel et non pas unificateur. Le sens de ce qui est n’est pas de se réconcilier ou de s’unifier mais de produire en plus et plus grand que soi ; sa loi n’est pas l’unification mais la possibilité, le créé ; et il n’y aura pas qu’un seul créé. C’est bien par là que le Un prolifère. La destination du réel est de s’ajouter à lui-même et donc il ne sait pas « où » il va.

Et de même qu’il est une réalité intégralement créée d’altérité, de même le possible, la possibilité est une pluralité de réels ; une catégorie en elle-même, le sur-divin (et ce sans se poser la question d’un éventuel dieu unique créateur de tout et finalité potentielle des sur-divins (le sur-divin est opératoire ici même, ici bas) mais on ne désespère pas de jeter un coup d’œil dans cette direction, quitte à remodeler ce que par « dieu » on pourrait entendre).

Si cela vient en plus, c’est que le réel est plus grand que lui-même et que son processus est de s’ajouter ; il redouble en interne (et l’externe, la réalité est elle-même l’interne de l’exister ; en bref il n’y a pas d’intériorité, mais dans l’externe structurel des boucles d’externalisations ; externes dans l’externe de la réalité ; un surnuméraire, des possibilités dans la possibilité).

Il y en aura plusieurs, plusieurs absolus étant entendu que l’absolument est formel et se permet ainsi des possibilités en interne. C’est bien en ceci que le sur-divin est opératoire ; non seulement on peut alors penser qu’il y eut Rimbaud ou Artaud, Joyce ou Céline, mais surtout il permet, ce concept, de visualiser qu’il y aura plusieurs sortes de sur-divin. Que la nature même du sur-divin implique et ouvre sa propre profusion. Rappelons que l’on ignore totalement où cela mène ; il ne s’agit pas de parier sur ceci ou cela (par ex on ne sait pas si il est un dieu créateur de tout et vers qui tout retournera ou vers lequel tout est attiré, ni si dans l’hypothèse du surdivin il est un potentiel divin unique et qui « centraliserait » les surdivinités) ; il est seulement question d’analyser strictement le donné tel que là ; la pensée n’est pas de cibler l’être, mais de se servir de l’être pour explorer le bord du monde, admis en ce cas comme intentionnalisations (idées et systèmes), tandis que par Descartes le même Bord sera saisi comme réflexion sur cet-être-ci qui n’est pas un être mais une activité (le sujet) et que plus tard ce sera le réel comme Altérité (de Nietzsche à Lacan).      

Rappelons derechef que le surdivin est le dieu en plus, le dieu qui n’est pas, ou donc celui qui se crée à partir de sa propre volonté ou plus profondément de son intentionnalisation. Si dieu existe il est dans sa nature d’être ce qu’il est, tandis que le surdivin s’exécute de sa propre générosité, comme disait Descartes, de la volonté de volonté comme disait Nietzsche ; de se produire en plus de la réalité, du monde, du corps ; se-produire au sens de fabriquer et de se-produire au sens de survenir ; il dépend d’eux-mêmes, de leur volonté, de leur intention d’exister ou non que ceci paraisse. De tirer du présent le Possibilité de structure. C’est bien en cela que Rimbaud dépend intégralement de sa préséance, de sa suréminence et irremplaçable, unique, fondamentalement singulière en tant que dans cette singularité Rimbaud totalise l’ensemble du passé et du futur aussi loin que son effort puisse porter, et ce faisant il le crée. Il crée cet avenir et ce passé : sans ce point de singularité un pan du possible et de la mémorisation s’efface, n’existe pas, et on peut dire que la Possibilité, sur cette version acquise, serait annulée ; la réalité dépend du réel, de la structure ; sans la structure toute réalité s’effondre et se désagrège. De même d’un seul vécu, d’une seule vie, qui sans son intentionnalisation, qui se désagrègerait de continuer d’espérer réaliser l’être imaginé, alors qu’il s’agit d’articuler le sujet qui Ex-siste.

De même qu'auparavant il n'existait que des groupes humains, un par un, Il n’est que des mois et rien d’autre, sauf la structure, le sujet. Lorsque le moi prend sur lui-même d’être un sujet, il crée ce qui n’est pas mais existe ; il admet hyper-objectivement la situation réelle de sujet à tel ou tel point du réel ; impossible de remplacer Rimbaud ou Baudelaire. Aucune infra-explication ne peut rendre compte de cet ancrage dans le réel pur et brut et les existentialistes analyseront les affects de la structure de conscience à vif. Rimbaud ou Nietzsche ou Descartes sont imprenables ; il n’y a pas plus d’universel en pensée qui chapeauterait la position des sujets (dont on a vu qu’ils relèvent de la catégorie du surdivin qui autorise une pluralité de singuliers) que d’universel en raison (qui ramènerait les positions à des compostions de déterminations psychologiques ou sociologiques), sinon de réduire et d’écraser le point acquis, et donc de se réduire soi-même ; on peut seulement tenter d’acquérir les points précédents, puis dédoubler, déplier, replier, ajouter un nouveau point, plus ou moins égal dans le degré de structure.

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Le rehaussement

20 Janvier 2018, 08:53am

Publié par pascal doyelle

Le sur-divin ici-même

On a donc dit que Descartes réserve la jouissance à dieu et que pour nous c’est une toute autre affaire ; ça consiste en la générosité ou la volonté disruptive (rompue et découpant la réalité et le corps, bien que Descartes suppose quand même, de par sa lucidité si exacte, qu’il existe une « troisième substance » : stupéfaction et incompréhension de tous, et de lui-même).

Que l’on ait abandonné la structure (en déniant dieu, la pensée, le christique, le sujet), ce qui était raisonnable (puisque la structure devait s’incarner et s’incorporer au monde, au vécu, au corps, fabriquer un humanisme et une personnalisation généralisée  – dieu, la pensée et le sujet devaient d’abord et avant tout organiser l’acte de conscience, lancer et élaborer l’intentionnalité et ensuite ainsi lâcher cette intentionnalité dans le monde, le donné, le vécu et le corps ; ce que la naturalité (qui remplace dieu), la raison (remplaçant la pensée), l’humanisation et la personnalisation (le moi remplaçant le sujet) poursuivirent effectivement) ;  abandonner donc tout cela permit à la jouissance (invraisemblable) de se désirer ici et dans le monde et les corps ; ce qui est absurde et qui provoquât une douleur inimaginable (cad que l’on ne peut mesurer, cadrer, organiser, qui ne peut tenir dans une intentionnalité et abîme considérablement toute la réalité autant que le réel, le nôtre et le monde).

Non seulement de ce que l’on a désiré des images mais de ce qu’en toute image on imagine la plénitude qui n’y existe pas. On s’identifie à cette plénitude rêvée, projetée. Il suffit de nous montrer une image et on invente le poids ontologique, cad illusionné réel, de ce qui est montré ; on y croit, non de ce qui existe effectivement mais de la densité que l’intentionnalité apporte en plus au perçu. On y investit toute la densité du corps (et on se décharge de son propre poids en le rêvant, le projetant ; là-au-devant il se résume en signes, éthérés, tandis qu’ici dedans, dans ce corps il demeure lourd et obscur et non signifiable). L’image est en elle-même le corps parfait, le vécu parfait, le monde parfait : évidemment ça n’est qu’imaginaire.

Parce que pour passer outre la barrière du bonheur, du rêve, de l’imaginé, auquel on confère l’ontologique, l’ontos, il n’y a pas d’autre possibilité que de transformer le moi en sujet.

Aucun autre devenir. Que celui-là. Mais l’occidentalisation performe précisément à créer la possibilité d’un tel outre-sujet, et d’un sujet qui n’est pas « universel » (puisque l'universel revient à une image... impossible de "convertir quiconque à la raison puisque chacun se tient antérieurement à la raison, mais non pas antérieurement à dieu, à la pensée ou au sujet) ; le sujet excède la première version de sujet grec et universel, et excède celui qui se convertit au christique ou à dieu ; l’occidentalisation a continué de créer sa possibilité, ce pour quoi il est fait ; ouvrir la voie. L’universel grec est la mise en jeu de l’universalisation, ce qui veut dire des intentionnalisations organisées vers l’augmentation du monde ; le christique est à l’exemplarité du christ, qui est le Corps libéré et qui effectivement libère l’intentionnalité des intérêts du vécu et du corps immédiat, qui par son regard crée votre regard comme un, découplant votre être et votre exister ; les deux permettent une distinction intentionnelle surpuissante, l’élaboration de stratégies.  

Comprenons bien. Si on suivait seulement la voie du sujet universel on ne s’administrerait que selon l’orientation vers le bien ; mais le sujet de la structuralité, de l’occidentalisation est bien plus complexe puisqu’il travaille antérieurement à l’universel même ; c’est bien pour cela qu’il a pu proposer, pro-poser la pensée ; il a proposé les vérités et la vérité comme principe, et non comme contenu électif, parce qu’il se situait déjà avant-la pensée ; dans le pli qui expose que pensées il y a, de même que le christique est-avant les mois et donc a dopé absolument tous les mois, tous les vécus, toute l‘intentionnalisation en chacun, au-devant par là même de chaque’un ; c’est bien parce qu’il se situe avant l’universel qu’il a produit l’universel, là au-devant.

Plus complexe le sujet, l’outre-sujet, est celui à la fois de l’orientation et de la désorientation ; parce que l’on ne sait, jamais, par quel bout ça lui prendra. Rimbaud est un outre-sujet, il le sait, il le dit, il le respire par tous les pores de la peau ; et il est désorienté et il désoriente, absolument radicalement, réclamant que chaque’un s’inscrive comme le même point externe à tout par lequel il y a saison en enfer et illuminations. Sinon on n’y accède pas (et on y accède en l'existant, non en le pensant en raison et ce point acquis est un, et réel). Le sujet, l’outre-sujet (ou on dira donc le sujet tout court, pour faire simple puisque le sujet est de fait en lui-même déjà toujours outré) n’y existe pas sans vous : c’est impossible. C’est bien en cela que l’on se signale comme déploiement continuel de révolutions, esthétiques, éthiques, politiques, psychiques, c’est tout d’un seul mouvement ; ça n’arrête pas de se mouvoir puisqu’il s’agit là du mouvement même ; soit du présent.

Et c’est bien pour cela que la révolution, celle historique, vous a placé comme sujet, citoyen, cloué à même le réel, ou héros de récits et de radicalité poétique, estéhtique. Pour que vous vous en sortiez seuls, un par un : ça ne peut venir que de vous. 

On a dit que l’amour, le tomber-amoureux plus précisément, est l‘expérience ultime pour un moi, mais que pour le sujet c’est tout différent ; le sujet est infiniment développé, il a développé, se servant évidemment entre autres du tomber-amoureux (de là l’utilisation très étrange dans la littérature et la philosophie et la théologie et la mystique ; ça n’a pas, plus le même sens que celui du moi, du reste le moi sait-il vraiment ce qu’il dit de tomber-amoureux? Ce qu’il veut ? Ce qu’il désire ?) Il a développé donc les plis et replis de la structure qui est elle-même un pli, un tel pli dans le Pli qu’est le présent. En vérité il acquiert et peut récupérer quand il veut toutes les expérimentations qui furent, et toutes celles qui seront, il les créera.

 

Il apparait que le pli dans le pli du présent est l'originel, la source, la structure, ce par quoi le reste surgit ; le présent (ou si l'on préfère l'exister) crée tout ce qui est (et l'être ce sont les effets de ce pli, enveloppés ou à tout le moins tenus par le présent).

 

La dimension du sujet n’est nullement simplifiée et unifiée ; il est, lui, l’unité formelle, mais puisque sans contenu il n’est pas fixé, ni figé et s’est déployé dans tous les sens, les significations possibles, dans cette dimension, les directions dans le réel même et ce physiquement, en son corps-même. Littéralement il épuise toutes les possibilités puisqu’il se situe antérieurement aux réalités, en l’occurrence aux réalisations. Il faut donc lire les lignes déployées comme non pas s’unifiant en on ne sait quoi (il n’y a pas d’identité) mais explorant et expérimentant la dimension, la dimension du réel. Et dont la saisie ne s’effectue que un par un, par chaque’un ; aucun autre moyen que de prendre sur soi le devenir subtil acquis par tous les autres.

L’historicité est l’élaboration de cette structure de sujet (en tant que le sujet est ce qui intentionnalise, signifie, et c’est lui qui Signe les intentionnalités ; aussi il n’est aucun autre moyen de signifier ce que l’on veut dire que de dire Descartes ou Rimbaud ; c’est en ces textes là que se signifient les intentionnalités ; et on ne peut pas couvrir Descartes et Rimbaud d’un sur-texte, objectif par ex, sauf à créer un Autre texte placé ontologiquement, cad au niveau même auquel se situent Descartes ou Rimbaud, ce qui est doubler l’ontos de Descartes par un autre ontos, tout aussi énigmatique, si l’on veut, mais qui seul permet de le re-prendre). Et ce de l’éclatement philosophique des idées-systèmes grecs jusqu’à Sartre et Lacan ; l’inscription ici et maintenant et le déplacement singulier du christique est opéré par Descartes (et suivants).  

Et c’est cela qui nous donne, ici et maintenant, la classe, la dimension du sur-divin. Si on a mis entre parenthèse le divin, dieu, ou l’absolu, c’est afin de trouver ici même le sur-divin. On ne sait pas si il existe des anges ou ces sortes de réels, mais on sait qu’il existe Descartes ou Plotin (ou qui vous voulez qui vous ait influencé, porté, illuminé) et que donc Plotin ou Kant ou Rimbaud atteignent au sur-divin. Rappelons que le sur-divin est littéralement le dieu-en-plus, dont la voie la plus clairement et premièrement instanciée est le christique. Le christ est le dieu qui vient en plus et qui montre par où cela s’existe. Qu’on le veuille ou non. Parce que de toute manière sans le christique votre personne, sur laquelle vous fondez tous vos espoirs, n’existerait pas ; c’est par le christique que chacun est devenu chaque’un. Au point que la révolution (la seule et unique en ses différentes variantes, mais au plus proche d’elle-même en tant que liberté/égalité) est la réalisation du christique (auxquels s’ajoutent évidemment la fraternité).  

Dieu on ne sait pas trop où le situer mais les sur-divins il en existe quantité. Puisque le sujet est la forme de tous les sujets et que chaque sujet vaut un par un, par lui-même et formellement absolu. Non pas identitairement absolu (cela n’a aucun sens ; aucun contenu de conscience n’affecte cette conscience qui a créé tous les contenus) mais formellement ; au sens où on ne manque pas de preuves de la densité du Réel au cœur de toutes les réalités ; Rimbaud exhausse le pauvre moi en sujet déchiré et si totalement Autre  ; si le Réel n’existait pas, Rimbaud, ou quiconque selon vos souhaits, n’aurait pas eu lieu, ne nous serait pas venu. Penser le contraire, penser que ce qui est est exclusivement composé de réalités, est de fait absurde ; toutes les preuves sont effectives. Si on argue du désespoir ou de la dépression (quant au moi), c’est bien que par rapport à la réalité nous sommes en décalage ; nous sommes autres. Cette altérité est structurelle (ce qui veut dire qu’elle n’est pas ce qui arrive ou s’ajoute à, mais qu’elle fait exister tout le reste ; nous sommes autres originellement et re-connaitre cette altérité est tout l’enjeu, la signifier, la désigner, l’exposer, la montrer voire la démontrer, ce à quoi s’emploie la philosophie, depuis le début, l’être, le un, dieu, le sujet, etc ; la philosophie est la réflexion technique, technologique qui veut désigner la structure en son agissement).

Il est ainsi une série de points qui se dessinent au fur et à mesure des efforts des quelques-uns suffisamment avancés dans la structure qui explorent la dimension. C’est seulement si l’on pense en termes de structures et non de contenus que cela parait. On peut opposer constamment des contenus entre eux ; de toute manière dans le monde, sitôt que l’on détermine, on ne cesse de déterminer, indéfiniment, de distinctions en distinctions, d’oppositions en oppositions. Ce ne sont pas, en clair, les systèmes mais ce que les systèmes montrent, qui compte. Et il faut donc penser par grandes lignes.    

Si le monde se poursuit en déterminations indéfiniment, c’est que le lieu de distinction réelle est la décision ; ou ce que l’on a nommé la stratégie, la stratégie intentionnalisatrice ; ce qui sera dépend de nous, et de la compréhension que l’on aura de ce décisionnel. Sans doute aucun il faut impérativement connaitre tous les systèmes de causalités qui conditionnent nos décisions, ces systèmes qui sont intégrés déjà dans le processus décisionnel ou intentionnalisateur ; parce qu’après tout on a eu l’idée de voler bien que dépourvus d’ailes, bien avant de comprendre les déterminants physiques et les réalisations technologiques ; on est déjà toujours en dehors des systèmes. Puisque l’on perçoit et que la perception est l’arc qui intervient ; la conscience étant le court-circuit de la cervelle qui permet d’intégrer instamment les événements. On ne perçoit pas dans l’encadrement de conditionnements, mais en plus de tous les conditionnements ; le « en-plus » ne contredit pas que l’on soit causé la plupart du temps, mais que ici et là on outrepasse ces conditions. Et une fois que l’on a compris qu’il était possible d’y échapper le mouvement pur est lancé ; il suffit alors de construire des systèmes qui par leur cohérence, leur tenue, s’utilisent comme systèmes de repérages ; dieu ou la pensée ou le sujet sont de telles cohérences, de telles stratégies. Et évidemment comme le procédé systématique (qui permet de remplacer par une cohérence le poids naturel ou donné des systèmes conditionnants)  se déplace aisément (ce sont des systèmes de signes et inventés donc reproductibles par tous) il s’est imposé une profusion de systèmes suffisamment cohérents et libérateurs, puisque la source est structurelle est indéfiniment libératrice. La cohérence, l’organisation des intentionnalités est facteur inestimable de liberté ; d’abord pour soi-même, en ceci qu’il est impossible de s’y retrouver dans un monceau hagard d’intentionnalités en fouillis et ensuite pour tout autre, puisqu’à une mise en organisation on peut répondre (par une autre mise en forme de l’intentionnalité : au n’importe quoi on ne peut rien opposer).

Comme progression de la stratégie de structure dans le monde humanisé, la personnalisation est une réflexivité de structure dans la réflexivité de structure qu’est l‘humanisme révolutionnaire, une complexité dans la complexité si l'on veut, de même que le christique est une réflexivité dans la réflexivité judaïque, et la pensée grecque une réflexivité dans le christique ; le propre de la réflexivité qui est une anthropologisation conséquente à partir de la découverte que l’on ne dépend pas des contenus mais que l’on produit ces contenus ; le propre est donc de s’accumuler ; ce qui est réflexivement acquis peut reprendre trait pour trait ce qui fut réflexivement créé ; on réinstalle chacun la même structure à partir de quelques signes qui suffisent. Toute la pensée grecque bascule dans le christique puisque c’est la même structure formelle qui est extraite du monde et posée pour elle-même ; l'externalité du monde grec devient l'externalité du regard sur ce vécu par ce Corps ; de même que la révolution re-prend le christique et que cette structure n’est pas une « idée » mais une structure réelle, aussi réelle que le corps ou les choses, solidement surgissante de la cervelle. Pareillement l’humanisation comme humanisme révolutionnaire puis la personnalisation qui privilégie la mise en forme de notre intentionnalité de telle sorte que cela aboutisse à une auto-organisation intentionnelle de chacun ; mais cela ne s’accomplit pas d’une simple ordonnance des choses toutes extérieures ; il faut s’y impliquer, et être impliqué par le monde et par son propre vécu. Ce que chaque moi, qui souffre, sait parfaitement.

Ce qu’il faut remodeler ce ne sont pas seulement les objets du désir, volonté, organisationnels et relationnels dans tel monde humain, ce qu’il faut transformer c’est l’intentionnalité même antérieure à tous les objets (et organisationnels, etc). C’est bien pour cela que l’on a élaboré les éthiques et les esthétiques et poétiques et politiques ; il faut s’y convertir et convertir au sens d’abandonner les contenus pour acquérir la forme même ; c’est ce que signifie que révolutionnairement chacun est non pas pure raison et corpus dictatorial ou autoritaire ou « d’autorité » mais liberté, une et indivisible ; et en cette liberté chacun ferait bien d’utiliser sa raison, mais ça n’est pas impératif puisque la structure est celle du réel du libre de chacun et que c’est cela la pérennité même du comportement nouveau. La raison ou le corpus dictatorial ou l’idéologie ne couvrent aucunement la réalité, le vécu, le corps, mais la liberté si. La confiance qui délègue à chacun sa liberté est quand même confondante et enthousiaste… à condition qu’ils se tiennent comme êtres libres. Et toute la question, la question des questions est : en quoi consiste ma réalisation ? En quoi suis-je plus ou moins réel ?

Lorsque les grecs créent la pensée, cad la sur-intentionnalisation qui démultiplie l’attention au monde, ils injectent dans la réalité qu’il est un Réel, possible, qui soit plus étendu (extensivité de l'universelle intentionalité) ou plus intensément christique (chacun est un par le Regard) que communément les réalités et plus exactement les représentations, communes, collectives, des réalités. C’est l’appel à la contemplation ou à l’action du Réel tel que par les intentionnalisations nouvelles (les idées puis les systèmes) on explose la possibilité. Pareillement bien sur le christique, qui décuple l’attention à soi-même et par lequel il y a un vécu et un corps plus grand et autre, que celui admissible par un ordre cyclique, rituel, autoritaire, hiérarchique, de classes d’êtres humains (esclave, femme, pauvre, etc). Et la révolution est tout autant l’intensité portée aux nues. Et la sur-intentionnalisation n’est pas aisément supportée par un corps… un corps vivant ; ça lui vient en plus et il faut s’y assurer en tant que structure et non en tant que corps ; et c’est cette assurance qui se cherche, partout ; esthétiques et poétiques, éthiques, politiques, etc.

On ne trouvera pas dans le corps la fondation de la structure de conscience ; parce que la conscience est un arc, une tension, qui installe un rapport et si rapport il y a celui-ci exclut tous les autres et passe tous les autres à la moulinette. Par ce simple arc structurel on représente ; soit des mondes humains particuliers (ou dit tels) et ce spontanément, dans le travail du groupe dans on langage et ses échanges ritualisés. Soit on construit sur le monde donné là et sur le groupe et en plus du langage, etc ; le monde grec, unique et universel, le dieu qui lâche tout au-devant et inter-vient pour réorienter, le corps christique qui projette tout votre vécu hors de vous ; tout est exporté au dehors et on se tient sur le Bord.

Et c’est le Bord qui est observé, expérimenté, analysé, élaboré et créé (puisqu’il doit se vouloir, se créer pas, pour augmenter la surface du Bord). On a installé dans la réalité ce qui constitue le Bord de cette réalité et on a créé son architecture  par cette élaboration ; nouvel objet dans la réalité, sauf que c’est une dimension et non un objet, et dimension qui interroge cela même qui perçoit, pense, imagine, veut, décide, désire, et qui se révèle comme étant la dimension, l’extrémité de la réalité, qui n’est alors plus seulement « subjective » (ce qu’elle ne fut jamais) mais réelle en tant que présent pur et brut.

Ça n’avait rien de subjectif parce que c’est le sujet qui fonde la justice (ou la sainteté ou l’exemplarité), le droit, la science et la connaissance, le langage et le corps et tous ces effets sont évidemment causés par une structure formelle elle-même sur-objective, et qui les contient tous ; de même qu’elle contient la possibilité de tous les mondes humains ; la structure agissante est commune à tout être humain, où qu’il soit ; c’est une structure solide et un réel (et non une représentation ou une idée mais la source causale de toutes ; l’occidentalisation ou structuralité n’a pas découvert une « vérité » mais activé la structure elle-même).

C’est en tant que l’arc structurel de conscience sort de la cervelle, va vers le monde et en revient les bras chargés de signes, de rapports, qu’il y a humanisation, mondes humains, langages, représentations, échanges, collectif et absolument parlant tout se remodifie lorsqu’il ne reçoit plus les contenus comme « tout-fait » et « naturels » ou « surnaturels », mais qu’il prend conscience de cette activité, en somme qu’il les crée (et qu’il invente les esthétiques non ritualisés ou la pensée comme cohérence systématique qui permet de s’y repérer et universalité et individualités). Tout cela est uniquement bâti sur le retour de cet arc et qui crée des signes et les colle sur le corps, démultipliant perceptions et affects du corps (de là le déploiement mass et micro médiatique que l'on connait bien), d’abord spontanément puis (depuis la méditerranée) en réflexion (puisque par la méditerranée on prend conscience de notre activité intentionnelle et on ne peut plus croire aux contenus mais on doit alors élaborer l’architecture de cette activité et donc son inscription dite alors ontologique, touchant la base de toutes nos activités dans cet activisme de structure ; idées et systèmes, dieu et christique, sujet et intentionnalité, altérité et existence).

Le sur-divin est la prise en compte de cette activité qui n’appartient à rien ni à personne, sinon elle serait composée et non libre, et l’exister n’existerait pas, et il n’y aurait pas de présent ; elle projette tout au-devant et n’est atteinte par rien ; et donc elle se sait. Depuis le début de la pensée celle-ci se sait, intimement, sa certitude est de structure (et non de contenus ou de systèmes, de même que l’on se sait libre, quels que soient les empêchements innombrables ; personne n’a dit que ce serait facile). De même que tous les excès structurels, les accès ontologiques, partout et en tous temps, se savent eux-mêmes et le disent.

Chacun partage la vérité et propage la liberté. C’est le surdivin et la capacité de créer ce qui n’est pas ; puisque tout l’être est en-deçà, déjà réalisé, choses et êtres, mémorisations tandis que ce que l’on "veut", intentionnalise (qui échappe au conscientpuisque la conscience n'est pas le conscient) c’est ce qui n’est pas ; ce qui existe en avant dans le présent et qui se précise en avançant, lorsque l’on est en mesure de tout ramener en avant sans reste, sans passé, mais ayant absorbé le maximum de passé, assemblé suffisamment l’être, par devers soi, peut-être se dessine au-devant ce qui peut exister (et qui tombera dans l’être). Autrement dit le sur-divin, qui existe en plus, se charge de ce qui viendra ; aussi invente-t-il incessamment (y compris les mois, chaque moi est un processus de résolution qui s’invente et cherche sur-objectivement à résoudre l’équation qu’il est ; on est très loin du subjectivisme dans lequel on voudrait nous enclore, et esthétiques et éthiques sont autant d’autres résolutions potentielles, mais la structure est descendu jusqu’en chaque corps, un par un ; si pour Montaigne l’universel était un horizon très éloigné, après la révolution cet horizon s’impose à chacun et durement, il s‘agit de se créer un corps-autre en plus). Les preuves de l’existence de la Possibilité sont infiniment nombreuses, le sur-divin est absolument là ; c’est juste le voile d’ignorance qui nous les retire à notre vue (voile volontaire et subi mais subi « volontairement », par faiblesse).

Or il est donc deux niveaux ; d’une part ce qui est encore à rendre réel, à réaliser, le monde ou chaque vie jusqu’à son terme, mais aussi d’autre part l’atteinte formelle toujours immanquablement actuelle, acte pur et brut, qui s’existe en avant de la réalité ; puisque c’est du présent qui précède toutes choses, tout être, toute décision dont il s’agit. Nous existons à partir du Bord qui avance au-devant. Si le monde doit attendre pour se rendre réel, par contre le réel est toujours-déjà instancié absolument ; toute la structure est probablement toujours-déjà réelle. Nous venons vers nous-mêmes. Cette torsion du temps est la possibilité-telle qu’un présent il y a, tourné d’un seul côté et qui nous regarde.   

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​​​​​​​Bonheur rêvé et satisfactions toutes bues

13 Janvier 2018, 09:36am

Publié par pascal doyelle

On a tout abandonné ; dieu, la pensée, le sujet ; et on a eu raison puisque ces configurations de structure devaient dans la réalité s’incarner, s’incorporer, créer la densité, la détermination suffisante ; on a donc inventé la naturalité pour remplacer dieu, la raison pour la pensée, et l’humanisme et le moi pour le sujet.

Evidemment on n’a pas récupéré les anciennes configurations et leurs ampleurs in-finies, autorisant des stratégies, les arcs de conscience comme outrepassant la réalité. Et on s’est presque enfermé dans cette réalité nouvellement rendue par l’humanisme rationaliste naturaliste, abandonnant le réel comme structure ; n’en demeure plus que le minimum viable à savoir le sujet mais rendu abstrait (débarrassé de l’infini jouissance de Descartes et de sa limite interne ; la jouissance c’est dieu, pas nous, lui seul est suffisamment ardu pour sup-porter le réel, au propre et au figuré, il le supporte et il le porte) et réduisant constamment la possibilité structurelle pour une image, un fantasme dans le monde, le vécu et le corps, cad un fantasme remplaçant tout (abandonnant presque même Kant et le support universel de l’individualité morale, sous entendue intentionnalisatrice, ignorant le cadre universel sans lequel pourtant il n’y aurait pas de moi possible, mais le moi se croit seul et autonome et donc sans réflexion aucune), puisque c’est le regard en son fond qui remplace tout : il ne reste plus que de pauvres mois, une organisation universelle vague et démantelée, une angoisse corporelle et une dépression structurelle (la naturalité n’explique pas l’insatisfaction qui nous prend alors que tous nos désirs aboutissent dans ce monde humain des mois, cette personnalisation qui voudrait se saisir comme identité, mais enveloppée par la structure indifférente de conscience et de présent purs et bruts) et puisque le fantasme a remplacé le réel, et que la réalité, elle, nous conforte dans ce fantasme (on réalise tout ce que l’on veut, désire) les conséquences de cette irréalité ne tarderont pas à s’imposer ; le fantasme épuise les mois (ils veulent être « heureux », ce qui revient, dans le monde, à s’exténuer dans les images du bonheur, puis de la satisfaction, puis d’une sorte de perversion généralisée ou de dépression constante) et le fantasme épuise le monde, le donné, les choses, les êtres.

Les images du bonheur investissent ontologiquement des parties du monde, du vécu ou du corps, mais la réalité ne peut pas admettre le réel, ce qui veut dire que l’ontologique est ontologique et non pas donné dans le monde ; le réel est ce qui Borde les réalités et « la » réalité n’est pas, il n’existe que des réalités, diverses, multiples ; investir le bonheur (en fait non cet équilibre que l’on entend idéalement mais le bonheur qui s’est transformé en satisfaction, hargneuse, dégoutée, hallucinée, et donc en satisfactions, au pluriel, indéfini, girouette, fournisseur d’images) c’est croire que l‘ontos va nous revenir sous la forme du monde, mais l’ontos est la forme du monde et non les parties du monde (le monde en soi n’existe pas, n’existent que des parties, Kant).

La révolution humaine (dite démocratique, soit celle qui installe la liberté de chacun et l’égalité, du moins la révolution française, qui crée cette dynamique au fil de l’historicité) qui veut le bonheur pour l’être humain, surinvestit la réalité en oubliant le réel (puisque dieu, la pensée ou le sujet ne peuvent pas créer ici même un tel monde humanisé, il fallait traduire et donc inventer ce monde et cette humanité et cette personnalisation de chacun) cette révolution (qui est devenue mondiale, de fait), cette révolution humaine a non seulement inventer un monde, physique, mais une idéologie (non péjorativement) et cette idéologie nous bouge la vue ; en abandonnant la limite ontologique (que le réel est plus grand que la réalité et que l’on ne retrouvera pas le réel dans la réalité, la jouissance dans la satisfaction, le sujet dans le moi, l’arc dans ses contenus), on a désiré que la satisfaction soit pleine et entière ;

Lorsque la philosophie nous entretient de métaphysique (comprenant que l’intentionnalisation du monde lorsqu’elle sort des groupes humains, doit penser par elle-même et faire référence non à l’expérience collective enregistrée dans les groupes mais à l’expérience individuée au cœur du monde et que les idées, les intentionnalisations, augmentent, décuplent les perceptions et les possibilités et cela c’est la métaphysique)

puis d’ontologie (lorsque l’on passe des intentionnalisations, idées et systèmes, à « cela qui produit » des idées, et donc au sujet, à la structure intentionnelle, depuis Descartes, Kant, Husserl, Sartre, Lacan, et « cela qui produit » est une structure et cette structure est l’ontos lui-même ; l’articulation arc de conscience/présent ou en interne stratégie/tactiques, ou intentionnalité/intentionnalisations)

la philosophie nous montre le mouvement lui-même ; à savoir qu’il existe un Bord du monde, du corps, de la pensée, du vécu et que c’est le Bord qui intentionnalise ;  qui relève donc de son propre champ qui n’est absolument celui de l’objet ; la philosophie n’a jamais fondé une objectivité, mais l’être ou le un ou dieu ou le sujet ou la volonté ou l’Etre ou la structure (Sartre, et Lacan la jouissance) ; c’est la majorité qui a traduit cette réussite (d’avoir extrait notre structure et imposer qu’il ;y ait intentionnalités démultipliée mais à partir de l’intentionnalité structurelle) en projets naturaliste et mondains ; ce qui est judicieux mais insuffisant ; tomber dans les intentionnalités sans tenir l’intentionnalité, est un enfermement.

Mais peu importe, puisque nous sommes entrés dans l’ontologie même ; non pas l’ontologie comme discours spécial dans la métaphysique, mais dans l’ontologie réelle ; que l’exister commande, tout.

Si nous étions capables de maintenir à la fois le réel et les réalités nous serions bien plus intelligents, intellectifs, réfléchis ou plus précisément réflexifs, arcboutés ; mais nous sommes limités apparemment à n’engager possiblement qu’un seul plan. Et celui qui fut choisit c’est celui du monde, du vécu et du corps, attendant la jouissance, mais n’obtenant que des plaisirs, des satisfactions au fondement du vivant, et non pas des extases architecturées structurellement. Et si jusqu’alors on ne se visualisait que via la religion, ou précédemment encore selon tel ou tel groupe, on a voulu situer et ordonner  l’articulation (le retour par lequel nous nous positionnons nous-mêmes) par l’Etat et la démocratie et l’idéologie naturaliste humaniste et rationaliste concomitante ; chacun est en position réfléchie mais seulement sur son être propre, et l’Etat en coordination mais sans évidemment de programme interne (on a cru un temps d’abord que l’Etat se devait à la nation ou à cet autre programmatique que fut la révolution, sans parler des remplissages délirants de la forme étatique que furent les fascismes et autres retours magiques), mais de réflexivité externe à tout l’ensemble il n’en existe pas. De sorte que l’on se réduit à des tactiques (et même aux pires tactiques qui soient) mais incapables de stratégies.

La régulation kantienne, qui est celle de la révolution, est impuissante puisque ce qui aurait du être réglé, par la loi universelle, est en fait antérieur à cette loi et à son énonciation, inatteignable par la loi ou la raison, de sorte que l’universel semble abstrait et extérieur et le moi concret et dense ; aussi Sartre et Lacan recherchent-t-ils dans cette antériorité, sous la surface vers ce qui crée la surface, le champ lui-même en lequel est inventé l’universel d’une part mais qui crée aussi d’autre part la capacité qu’il y ait une historicité, une humanisation et un moi et un corps :  qui sont les systèmes et descriptions même de Lacan et Sartre.

De là également que le cadre universel et l’humanisme aient été dépassés du  dedans par la société civile, la techno-productivité, le libéralisme en ses versions et l’engouement personnaliste, qui a tout absorbé. Le champ d’une conscience dans un moi est bien plus vaste et concret que le champ ouvert par l’universel, et pourtant le moi est impossible sans la dimension universelle et les libertés ne se maintiennent que si elles se retrouvent par égalité les unes et les autres. Sans doute un tel monde humanisé et ensuite personnalisé n’a été possible que via les énergies fossiles, qui rendaient accessible quantité de réalisations, mais avec les mêmes énergies fossiles un autre monde aurait pu se coordonner bien plus adéquatement et sans perdre le réel des réalités, fourvoyées en fantasmes exubérants et proliférants.

Ce ne sont pas les technologies ou les performances qui sont en cause mais leurs destinations, ce que l’on en fait et à quels désirs elles sont soumises ; à la conformation d’un monde halluciné et hors sol, qui n’ayant aucune mesure et aucune règle quant au réel, qui fantasme les réalités et ce en pure perte, poursuivant des fantômes, puisque l’arc de conscience n’a qu’une seule destination l’arc du présent comme engendrement.  

Et c’est ce qui revient dans le psychisme des mois, à la surface des corps ; comme si les addictions devaient pénétrer le corps lui-même qui cesserait alors d’être une surface (susceptible de signes, à tous les sens du mot) pour s’identifier à un « être ». Les mois rêvent leur identité ; l’être, cette fantasmagorie, n’a aucun autre fond que l’imaginaire concentré ou dilué, la substance rendue imaginairement, qui n’existe qu’imaginairement ; on s’imagine être heureux, mais on ne l’est jamais, puisque la structure n’est pas de l’ordre du monde, et l’affect de cette structure n’est pas le bonheur.

L’affect de l’exister pur et brut

Il n’y a aucun mot pour signifier l’affect de la structure qui ex-siste… Sinon ex-stase, ex-statique ; pur mouvement, brutal déplacement qui contient en deçà de lui-même tout le reste. C’est littéralement ce que porte jusqu’à nous la recension de Rimbaud, l’enfer et les illuminations ; certains chercheront l’enfer, d’autre l’illumination ou un peu des deux ou vaguement quelques échos en telle ou telle œuvre ; Céline est brutalement infernal, c’est un fait. Joyce attend l’extase, explorée en toutes les recensions à sa disposition, mais il n’y a que cela, partout. Mozart pouvait encore attendre la révolution et l’universalité du corps humain heureux gravement en miroir les uns des autres, mais Hendrix ou les Stones ou Led Zep plongent intégralement dans le corps brut, profondément jouissif (image en écho de la jouissance et tout autrement, mais dont on a dit qu’elle était réservée à dieu pour Descartes ; la vérité est qu’ils inventent le jouissif, l’ex-stase et non la jouissance, atteinte de par soi, accès au divin par ce corps, et donc sur-divin, et on le sait puisqu’on les aime. Evidemment ce qui vaut pour les Stones vaut pour quantité d’autres ; puisque le sujet, la structure, une fois exposée prolifère en sujets, tous distincts).  On a atteint la base même de la présence en un corps, de ‘cela’ qui n’est pas un corps. Hors du monde et qui n’est pas un corps. Chacun sait bien qu’il n’est pas ce corps mais le regard qui regarde le corps, le regard inexplicable : on ne sait pas de où sort ce regard et on ne sait pas ce qu’il veut. C’est la plus totale et la plus grande angoisse qui soit. On plonge et on se perd de vue, on est vu-su-perçu on ne sait pour quoi.

C’est ce regard que voudrait attraper le moi dans son tomber-amoureux (rappelons qu’il s’agit pour lui de la plus grande expérience à laquelle il a accès – le sujet est plus étendu que le moi) et donc il s’y soumet. Pareillement attrapé par l’Exister pur et brut, l’arc de conscience en est saisi et ne le saisit nullement ; c’est l’arc du présent qui lui vient au-devant. Le présent subsume intégralement tout l’expérience en une fois ; le présent est ce en quoi résident toutes les réalités du monde, du vécu et du corps, du corps rendu Autre. Si l’on interroge le tomber-amoureux il s’y mêle de tels investissements que ce débordement est précisément et obscurément ce que le regard-dans-le-moi attend, attend de l’Exister.

Il est cependant apparent que les techniques, les technologies mentales (dieu, la pensée et le sujet), les hyper ou méta investissements non du moi (qui en est bien incapable puisqu’il croit être) mais du sujet-dans-le-moi (qui ex-siste, sort-de sans raison procédurale) se sont avancées bien plus loin dans l’articulation-au-réel. Le tomber-amoureux est tout ce qu’il reste d’espérance, d’attente et d’atteinte pour un moi engoncé dans l’idéologie rationaliste-humaniste-naturaliste (que pourrait-il attendre d’autre ? La révolution est loin, très loin, et elle réclamait l’universel ce dont un « moi » n’est plus capable du tout). Ici et là se soulèvent instantanément des sujets.

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Le divin en question

6 Janvier 2018, 09:27am

Publié par pascal doyelle

Continuons donc suivant l’hypothèse : cela seul qui existe est le présent ; le présent est la motion antérieure à tout, qui précède toutes les réalités, qui les laisse devenir telles quelles, et c’est pour cela qu’il y a « réalité » et que cette réalité est multiple, se dit comme « réalités » en tous sens, sans qu’aucune totalisation ne soit possible (il existe « de l’être », cad de la détermination, mais non pas l’être, le Un qui serait Tout est impossible). Ce qui correspond (que le Un ne peut pas être Tout) à cette forme qu’est le réel en tant que présent ; il est « en acte » et ce qui est en acte ne peut pas se fermer ; il est ouvert ; et ce qui est en acte demeure en acte ; il est sans cesse acte ; agissant.

D’un côté l’ensemble indéfini de toutes les réalités (non totalisables qui s’étendent peut-être indéfiniment), et de l’autre l’acte un et formel ; le présent, et le présent « n’est » pas, il existe au sens de « il ex-siste »  et demeure en tant que mouvement ; il se con-forme à lui-même ; il se donne, se prête, s’absout un visage qu’il remodèle continûment ; chaque milliseconde ce visage change et se perfectionne ; chaque seconde le réel se redistribue.

Par ailleurs on a vu que le néant existe ; étant « rien du tout » il n’offre aucune résistance à quoi que ce soit en quelque manière que ce soit ; le néant est, tel quel, infini ; l’être a donc tout l’espace et le temps (ce sont des figurations à notre portée, espace et temps ou ce qui en tient lieu ailleurs et autrement) pour se déployer et est donc lui-même, l’être, infini ; de même il n’est de réalité que déterminée et sitôt que l’on commence de se déterminer il en est une quantité indéfinie ; probablement jamais on ne parvient à la détermination « originelle » ; ce qui est déterminé est toujours a minima « quelque chose », de distinctif ; si le donné là n’était qu’une masse originelle amorphe, on ne comprendrait pas ; mais le donné est déjà en lui-même divisé et cette division s’effectue par la distinction et donc la qualification et la détermination et aussitôt entré dans la détermination on ne cesse de déterminer ; soit donc de promouvoir l’altérité (toutes les choses sont déterminées et sous la loi de l’altérité, qui ne leur est pas extérieure puisque sans se distinguer une chose n’est pas)

– et il n’est rien, à notre connaissance (et selon l’expérience limitative que l’on a de la réalité) rien de plus distinct que tel être qui, étant rapport à (soi), est de fait hyper-ultra distingué ; l’altérité est au principe de la détermination, et ce corps qui est outrepassé par le rapport qu’est une conscience de (soi) est un corps-autre ; un corps qui supporte des signes, une nouvelle surface qui se crée lorsque l’arc surgissant de la cervelle vers le donné, revient de ce donné vers ce corps et qui supporte alors des tas, des quantités de signes ; une surface qui comme telle se projette sur des plans, et clairement crée des stratégies

(que ces stratégies soient contraintes veut dire que ce rapport peut coller à même les déterminations (du monde, des situations, de son propre corps) et qu’il peut produire des cohérences ; ça n’est donc dans les deux cas aucunement des restrictions à la liberté, mais sa souplesse-même et sa capacité externe à lier ; ceci pour ceux qui ne comprennent pas qu’un langage, par ex, qui serait désorganisé et donc « libre » n’a pas grand sens ; un langage est un système parce qu’il se tient et s’organise, sinon il s’effilocherait, et comme il n’est, tout autant système qu’il est, constitué que de rapports, ceux-ci peuvent se monter et se démonter ; et l’ensemble des rapports qui perdurent sont précisément ceux qui sont relatifs au monde, soit au groupe, au collectif trésor partagé des mondes humains cycliques, soit au monde donné là, au vécu, au corps, à la réalité éclatée que rpojette dieu, la pensée et le sujet depuis 4000 ans).  

Rappelons que conscience de (soi) signifie que le dit « soi » est non une identité mais est … le rapport lui-même ; le rapport a rapport au rapport, il se réassigne constamment et ne retient rien, aucun de ses contenus, en sa structure et c’est bien pour cela que toutes les déterminations (de la perception aux idées en passant par les langages ou les comportements) défilent et passent au travers de ce rapport ; parce qu’il n’a de réel rapport qu’avec lui-même comme rapport ; et impossible pour lui de se prendre comme ego-substance, sinon de l’imaginer (il croit être un être, une âme, une substance, une identité quelconque ; par rapport au pur rapport brut qu’il existe tout le reste est quelconque, rien ne le reçoit, ni ne le représente), puisqu’il est le rapport (vide) du rapport (devenu formel de ce fait qui ne peut pas se prendre pour quelque contenu que ce soit ; la structure « conscience » n’a aucune correspondance avec quoi que ce soit, sinon avec le fait invraisemblable qu’un présent il y a).

Le rapport produit donc un champ au-devant du corps et formule une surface-autre (qu’il nomme comme il veut, Jésus-Christ historiquement ou Rimbaud ou Jean-Pierre).

Ce rapport le sait. Il le sait mais continue invariablement de s’imaginer être, selon une image, ou une idée ; mais comme le rapport se crée dans l’actualité, le présent et la situation, il rompt de fait, structurellement, toutes ces identités et ne consiste qu’en un miroir brut (si il n’était pas vide il serait plein… et donc déterminé et ainsi serait dans l’incapacité de promouvoir des quantités de signes en veux-tu en voila ; comprenons bien ; il est soumis à des tas de contraintes mais comme il se crée dans l’actualité et dans l’acte, du réel, il garde de fait une marge qui est une différence qui occasionne le possible même) et il peut difficilement faire autrement … puisque le rapport qui est dans le rapport n’a pas de représentation, ni de présentation du reste sinon ce fait majeur d’un corps qui est-là ; parce que là où il existe c’est en tant que corps et plus précisément en tant que surface du corps qui supporte les signes (cad les rapports issus du rapport et qui ne cessent de broder et de tisser, et tandis qu’il tissait dans le même groupe constant, depuis dieu, la pensée et le sujet il tisse dans le monde donné là universel, qui n’appartient à aucun groupe) ; il est toujours renvoyé à sa position « là » d’un corps ; ce que veut dire la psychanalyse, littéralement, dans l’épaisseur bizarre du corps « en surface ».

La psychanalyse, mais qui demeure à l’usage de ces mois, depuis que des mois sont lancés, par l’historicité et la révolution liberté-égalité, dans le monde donné réel, il s’y est produit un corps-pour-chacun. La psychanalyse mais pas seulement parce que les configurations ancienne ; dieu, la pensée, le sujet ; manifestent ou le tentent toute la Dimension qui s’est ouverte lorsque cessant d’appartenir à un groupe mais au monde, au donné perçu, au vécu éprouvé et à ses affects et au corps dans sa position étrange, alors donc passant de tout monde clos au monde donné là, c’est une intégralité de possibilités qui se propulsent dans le monde, le donné et le vécu. Créant des quantités de stratégies ; et toutes sont issues de la même structure formelle, et donc susceptible d’être réintégrées dans n’importe quel sujet. Aussi doit-on s’utiliser afin de réincorporer la totalité des possibles acquis ; dieu, la pensée, le sujet, l’altérité ; rien de tout cela nous est étranger, malgré la frontière naturaliste-rationaliste-humaniste du 18éme.

Il n’y a rien d’étranger dans tout le devenir énorme qui fut le nôtre, ne serait-ce que de par sa loi qui est l’actualisation du réel comme Altérité pure et brute.

On a dit qu’il s’agissait du rapport dans le rapport ; il existe un rapport absolu, celui du, vers, par le corps donné-là mais en sa « surface » (qui reçoit les signes, sur son corps, dans sa perception, dans les signes et les langages, les idées et les images, les relations et les objets, comme d’avec les choses, en tant que tout cela passe dans le goulet de la surface du corps) et dans ce rapport se tissent mille milliards de rapports, comme dit, mais en même temps ce rapport (se) signifie ; mais il ne le peut pas, mais il le fait quand même ; autrement dit tout le reste sert de moyens à cette signification impossible (qu’il y a donc une structuration de l’inconscient).

Mais aussi ce rapport à (soi) se signifie quand même ; il faut bien qu’il se place dans le monde, dans le discours, dans la phrase, dans le comportement, en l’autre, etc ; et les grandes configurations s’utilisent à cette fin ; dieu, la pensée, le sujet et l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc) maintiennent le réel, cette structure, dans la réalité. Supposer que le réel soit non pas ces formes vides mais ceci ou cela, condamne à ne désirer ou plus largement intentionnaliser que le monde via le monde. User de ces configurations permet par contre en tenant la structure du réel s’imposant dans le monde donné, d’organiser non plus les intentionnalisations telles ou telles (qui tiennent toutes du monde et de contenus et d’identités) mais l’intentionnalité même comme processus, autrement dit de créer des stratégies qui ne sont plus de simples tactiques (qui retournent toutes dans le donné). Pour organiser ces intentionnalisations il faut se situer dans l’intentionnalité et donc la nommer selon des repères ; à quoi s’utilisent dieu, la pensée, le sujet et l’altérité.

Ceux qui ne comprennent plus les configurations se figurent le réel comme si il n’était que réalité et comme il n’est pas de totalisation de la réalité, ils se figurent le réel selon les réalités ou selon telle ou telle réalité ; impossible alors de rejoindre les configurations qui permirent d’assurer la présence dans la réalité de l’articulation suffisante. Et ce reniement s’effectue prétendument pour une libération (ce qui est vrai) mais qui tombe dans le donné (en croyant que les éléments du monde découverts à partir de la positon acquisse suffiront à expliciter le donné tel que là, le monde, le vécu, le corps) ; tout se transforme donc en intentionnalisations mais à partir d’une structure acquise (en gros la structure de sujet qui transforme tout en objets, oubliant que le sujet, le réel, le cartésien, se supposait lui du réel même et non de la réalité) et comme il est impossible d’abandonner la structure, la position acquise, tout est perçu par ce sujet mais rendu abstrait, évidé de toute la formulation structurelle, qui ne pose plus même son arc dans sa puissance mais rétrograde sa possibilité ; elle ne serait que de et pour le monde, le vécu et le corps ; enfermant tous les sujets dans le déni de soi, ne cessant de désirer n’importe comment et en pure perte, et épuisant les réalités au lieu de continuer d’architecturer la dimension, le réel de la structure. Nietzsche et Heidegger ont cherché le moyen de s’en sortir en réinstallant une ontologie(autre) dans la réalité (naturaliste, humaniste, rationaliste, objectiviste, etc). Sartre et Lacan ont creusé la structure même et analyser son potentiel brut.

Les sujets éprouvent ainsi l’effondrement d’une part de leur intentionnalité et le retour de l’intentionnalité vers le corps, nu, sans recours aucun, qui est dépourvu de toutes les possibilités de structure ; et d’autre part sont absorbés par leur immersion dans les intentionnalisations qui les baladent dans le monde donné, dans les déterminations. Ce que signifiait l’idéal de bonheur sur terre promut par la révolution et l’idéal du monde rêvé, de la vie imaginée, de sa propre authenticité ou de sa « naturelle spontanéité » comme si la nature humaine se confondait avec la nature tout court ou comme si notre personnalité recelait une vérité qui soit aussi destinée à une réalisation ; qu’il ne faille pas abandonner l’idéal de bonheur et de réalisation de soi est une chose mais il faut bien saisir que l’on ne réalisera pas ni que l’on ne coïncidera jamais avec quelque identité ou vécu ou corps que ce soit ; nous ne sommes pas de ce registre là.

Qu’il faille conserver cet idéal la raison en est (outre que l’on sera moins méchant, comme disait l’autre) qu’alors seulement il est une chance pour que dans les mois et l’humanisation apparaissent les sujets et la coordination humaine (sans quoi les intérêts du monde dévoreront toute entente et donc toute organisation, toute méta-organisation).

Comme l’idéal de vie rêvée ne parviendra jamais à satisfaire notre structure, qui se tient antérieurement au monde, au vécu, au corps, bref antérieure à tout, chacun l’éprouve absolument dans son vécu, voire lorsque le désordre est si grand, dans son corps (l’atteinte du marasme vécu est alors si grand que la contradiction, la douleur remonte jusqu’au cœur de la position intentionnalisatrice et cette position c’est la surface-autre du corps, le retour même qui coupe alors intégralement toute possibilité intentionnelle). Atteint dans la prise directe que la structure intentionnelle effectue sur la réalité, cette structure intentionnalisatrice se dénoyaute alors de tout réel.

On pleure sans cesse que l‘occidentalisation aurait imposé une altérité irrécupérable et aliénante, mais c’est le réel lui-même qui est Autre, il est constitutivement Autre. Et il n’est pas d’identité ou de bonheur constitutif ; ce qu’il faut penser et élaborer c’est l’insatisfaction native absolue ; et c’est bien cela la volonté stratégique du guerrier. Le monde, le donné ne nous attend absolument pas, et même l’être, la réalité, déterminée, ne sait rien de ce qui peut exister, ex-sister. Le « ce qui vient dans la réalité » sera absolument purement créé. Et c’est bien par ceci que non seulement l’occidentalisation est la seule voie, la structuralité de ce qui est (l’être étant relégué en seconde place), mais que la structuralité est le questionnement même du divin, qui n’est plus dés lors ce que par « divin » on a pu comprendre, et qui doit être nommé le sur-divin.

Il ne sera pas nécessairement une consolation. Mais dieu, la pensée, le sujet, l’altérité (Nietzsche, mais aussi Sartre et Lacan manient l’Exigence) n’étaient pas des consolations, et ce contrairement à l’interprétation, laxiste, depuis le 18éme qui à cru récupérer la potentialité « céleste » et l’installer entièrement dans le monde, le vécu, le corps, l’humanisme, l’identité personnelle, toutes choses justes mais insuffisantes et c’est précisément ce décalage qui ne peut pas s’interpréter selon le monde humain produit ; le moi ne peut pas comprendre sa distanciation, lui qui Croit qu’il Est  – imaginairement, d’où la démultiplication indéfinie des images ; un sujet ça n’est pas un composite d’images tenu en synthèse par, en fait, le sujet interne, c’est le miroir, en instance de variations diverses de sa représentation toujours impuissante, et qui ne peut être elle-même que re/présentation, présentation à nouveau du miroir, et cet acte le modifie.

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