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instants philosophie

DEBORD Guy Ernest

25 Mars 2009, 22:23pm

Publié par zward

Il n'est pas possible de comprendre Debord si l'on ne saisit pas ce qui est en jeu ; à savoir, l'expression.

L'esprit en l'homme est ce qu'il le pousse à définir, en général, et traduit la réalité en systèmes de signes ; de sorte que ces signes puissent être retravaillés, transmis, et portent ainsi à l'organisation de l'action et du vécu.

 L'esprit c'est ce qui se dit, globalement, entre les êtres humains ; il est plus ou moins assujetti, parce qu'il lui faut se centraliser ici et là, de sorte qu'il sache en conscience « ce qu'il dit » ; quelques-uns ou beaucoup sont affectés à cette auto surveillance, qui est telle ; régulatrice, mais aussi répressive. Qui est donc aussi explicitation de soi comme esprit ; il entend "ce qu'il dit" de lui-même, du monde, des hommes, des réalités, du temps, etc. Il faut bien que quelques-uns en fassent leur travail. Y appliquent leur attention. Et cela doit suivre des règles précises.

Mais de simple transmission entre les hommes (à des fins organisationnelles souvent utiles mais limitées, parfois délirantes), il devient tout à coup pour lui-même et en soi ; il se pense comme ayant à se développer ; de fait selon sa propre fin. Le vrai pour le vrai. Et c'est cette notion-là que nous retenons ; nous en définissons l'humanisme qui fonde droit, culture, statuts, personnalité psychologique.  Ceci, cet engouement pour l'esprit vrai, en soi et indépendant, Debord nous dit que l'on nous en prive.

Selon l'humanisme l'esprit devait se partager entre tous, en égalité ; et chacun en jouir, ou le faire fructifier (ce qui revient au même, et cette double idée nous ne la comprenons même plus, mais elle hante nos consciences à leur racine même; nous n'en désirons plus que la jouissance laquelle décline en pseudo-jouissances).
L'esprit devrait constituer l'essence même du démocratisme. Rappelons que l'Etat est à cette fin ; que l'esprit soit. Entre tous. Mais bien que hégélien, cet esprit se réfugie par là dans son abstraction ; ou plus exactement ; Hegel ne pouvait pas imaginer une suite à la réalisation abstraite de l'Esprit dans l'histoire ; réalisation telle qu'elle fût poursuivie si précisément depuis 2 siècles. Hegel pense la prédominance absolue du savoir ; ce qui s'est effectivement réalisé. Le savoir étant le discours en tant qu'il développe tout son potentiel ; mais ne prévoit pas que, hors du discours, il existe un sujet, qui pense et active ce discours ; lequel sujet dispose d'une survie bien plus imposante que le discours lui-même (limité à son moment historique); et que essentiellement et de plus, le sujet est dans-le-monde.

De même que Hegel n'imagine pas les sciences et les technologies dans leur déploiement, il n'imagine pas cette concentration psychologique et sociologique du moi comme régulation du monde humain ; bien qu'il ait, Hegel, exposé entièrement l'idée d'un monde dit humain, enfin humain (après toutes les vicissitudes de l'histoire).
Or Debord non plus ; il ne comprend pas que l'hyper développement du monde humain, manifeste, expose, déploie, exprime toute la densité comme la quantité du monde humain en tant qu'il est devenu un monde de mois psychologiques, de personnalités (qui se doivent d'être assurés de leur droit intrinsèque et inaliénable ; ce dont nous sommes encore loin du compte).

Par contre Debord est absolument dans le vrai quant à l'ordonnancement des flux. Des productions industrielles ont capté les densités et les quantités dans la représentation humaine de l'humain ; ont détourné l'énergie et l'effort humain en pures pertes diverses et fantaisistes.

En cela la société du spectacle n'est pas le conglomérat mass médiatique, mais l'ensemble de la production en tant qu'elle disperse l'énergie humaine et dilapide l'esprit ; ensemble qui ne fonde rien selon le savoir, le partage ou le discours, rien dans la transmission elle-même mais est utilisée dans une représentation irréelle de tout ce qui est, cad de tout ce qui importe, et que cette production égare, est déjà perdue ; ayant quitté le sol réel.
Qui n'est donc plus ni historique (puisqu'elle fait croire ou croit être ce qui seulement "est", là, inerte, sans autre justification, incapable de se justifier), qui a donc également perdu non seulement ses finalités (temporelles et historiques), mais ne sait plus même les exprimer ; et ce faisant, tous ont perdu la faculté en soi d'expression. L'esprit n'existe plus ; il est devenu un monde littéralement, d'objets-là, et un monde produit, mais produit sans réflexion aucune, bien qu'il repose en sa base sur ce même esprit, oublié.
Ce qui est l'analyse la plus claire, impérieuse et définitive qui puisse s'exprimer à tel moment de l'histoire. Et qui donc, réintroduit l'historicité en réinterprétant Marx dans et selon le logos hégélien (lequel est la vérité absolue de son moment et donc du nôtre, encore).



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La porte de sortie du moi psychologique

21 Mars 2009, 12:27pm

Publié par zward

Que le moi ait à devenir intellectuellement ce qu'il est de fait, (hégéliennement), d'un fait qu'il ignore et qui le travaille ; puisque sa forme légale le tire vers une réalisation concrète telle qu'elle soit maitrisée (par exemple psychanalytiquement et plus largement dite du symbolique mais qui ne peut plus recevoir cette appellation ; qui passé dans l'altérité pure du signe).

Cette maitrise n'a aucun sens coupée de l'institution ; il n'est aucune résonnance nietzschéenne de ce qui serait, de par soi, entièrement achevé dans sa « volonté » ; le fait même que l'on puisse en appeler à une idiosyncrasie de la « volonté », marque l'impossibilité concrète de sa réalisation. (Ce qui ne signifie pas l'échec de sa motivation individuelle ou hyper individuelle, ni l'inefficacité de sa vision du point de vue strictement individué au plus haut.)

Il n'est aucune possibilité de la personnalisation, si ce n'est dans l'humanisation correspondante. Mais il n'existe pas plus d'humanisation qui tiendrait de par soi ; qui serait l'application d'une empreinte sur la mollesse d'une cire vierge : le discours s'imposant comme contenu de toutes les consciences.

La réalité humaine apprend à se fonder, depuis l'inversion démocratique, dans le concret lui-même ; l'émergence du moi n'était pas prévisible comme tel. Et ça n'est pas seulement la personnalisation qui se crée, se produit et se découvre, c'est le monde du moi psychologique et par essence existentiel qui s'impose comme aboutissement historique ; c'est le monde des mois entre eux , et de ses bases, mais aussi bien de la mondanéité , de la phénoménalité, des substances et des essences effectivement réelles, qui remontent jusque dans ce qui, jusqu'alors, était investi soit par l'institutionnalisé (les hiérarchies et les castes, les clans et les cultures communes), soit ensuite par l'universalité humaniste , légitime mais abstraite et, profondément, théorique.

L'émergence de cette catégorie qui emplit toute vie, le moi, c'est le passage du théorique abstrait à la théorétique immergée dans la concrétude des réalités ; dit autrement ; toute individualité reconnue comme telle (dans ses statuts et dans son identité culturelle, voir cultivée) est déjà, est-déjà, réflexion... Le moi de fait, de par sa nature et bien qu'il ne perçoit peut-être pas comme tel, travaille son identité ; non seulement ses contenus, ses vécus, mais sa structure, sa position, son rapport au donné, au monde, aux autres. Le moi est-déjà une unité rationnelle en soi ; suivant parfaitement l'adaptabilité de l'Esprit, universel, devenu contingent, fin de l'histoire, mais réalisant dans cette contingence ses mille vérités et accessibilités. Le moi est déjà une unité pensante ; alors qu'auparavant la réflexion était confisquée par l'institué ; par l'universel non pas même abstrait (qui demande un discours cohérent comme repère et qui viendra ensuite par l'Etat), mais par l'universel imaginaire collectif, ou plus subtilement par l'universel symbolique. Forme ancienne de la prononciation.

Prononciation que l'art et la littérature, qui se sont considérablement développés, ont adapté ; adapté l'ensemble du symbolique, et ceci en et par l'advenue individuelle à la réalité, ont exprimé cette production par soi et ce dans un monde rapidement nu et étal ; ont instrumentalisé la création, et l'invention des signes, comme au-delà du symbolique. Il ne s'agit plus de partager, selon ces Sujets, (en quoi consiste le symbolique) mais d'apprendre de tout Autre Sujet, à condition qu'il soit un Sujet Autre, émergeant d'altérités.

Universel symbolique qui n'est plus, qui était tiré du monde, et dont l'essence était censée être cachée dans le monde ; révélée par une écriture, un texte, un savoir imaginaire de symboles et de correspondances, pensé collectivement par quelques uns mais en vérité on ne sait par qui. C'est cet imaginaire que l'on retrouve lové dans le moi psychique ; celui qui s'imagine être. Parce qu'il ne sait pas préciser la rigueur de ce qu'il y a à être ; l'être n'existe absolument pas comme on l'imagine, mais s'éprouve parfaitement tel qu'on le pense. Et l'art comme la littérature sont en ce sens de la pensée concrète ; de la technologie amplement sophistiquée ; des manipulations créatives de sujet à sujet.

On s'étonnera de la dégringolade des signes en signaux mass médiatiques. Mais le repli incessant du moi dans son imaginaire pseudo symbolique tourne autour du sujet absolu qu'il est au-delà de n'importe quelle incarnation insatisfaisante ; incarnation dont cependant les mass médias nous y font croire ; dont ils nous gavent ; incarnation produite industriellement.

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Le moment historique

14 Mars 2009, 17:15pm

Publié par zward

En résumant, il est donc d'une part un développement unanime de l'universalité ; en tant qu'universel, réalisé et installé comme Etat et culture. Mais sur ces bases s'est élaboré une personnalisation qui a dépassé son rayon d'action prévisible et a instauré le règne des mois. Comme anticipé par le contre hégélianisme de haut vol, tel Stirner ou Nietzsche, et tel qu'exprimé au travers des existentialismes (Heidegger, Camus, Sartre, etc). Mais aussi semblablement investigué par le psychologique ; de Freud à Lacan en passant par les thérapies diverses.

Par ailleurs le moi a pensé (puisqu'il est si l'on suit l'hégélianisme, qui définit l'universel abstrait ; État, Droit, culture, Discours du savoir ; puisqu'il est le moi, l'universel enfin concret), le moi a pensé se libérer ; inventé son propre régime de réalité. Son égocentrisme, il l'a payé d'oublier son être structurel, mais à fin de produire son être concret ; au travers de ses libérations, au cours du 20ème siècle, il fonde ce qu'il en est de l'être humain. (Valant pour tous les siècles précédents et comme de fait pour toute la planète, aménagements inclus.)

Ad ; aucune humanité ne peut se développer si les unités qui la composent, ne sont pas elles-mêmes des personnalisations ; antérieurement au moi du 20 ème, il était insoupçonnable que l'humanisation se produire en et comme ceci ; la personnalisation était le fait de l'élite, ou des sujets culturellement augmentés. Elle se produisait contre toutes les institutions, puisqu'elle visait ce qui arriva ; l'instauration d'un État de droit, garant du statut fondateur de l'humanisation suffisante.

Ceci se manifesta de la coupure radicale entre notre culture du 20 ème, et tout ce qui la précédait ; il semble que les mois éprouvent une difficulté étonnante à absorber la représentation humaine antérieure à l'instauration de leur règne ; se coupant conséquemment de leurs causes, leurs origines, et de tous les Sujets, agents de cette représentation tendue vers la réalisation démocratique individualiste.Et inventant leur monde ; des luttes salariées aux féminismes en passant par les années soixante.)

Tout en cet individualisme est amplement justifié ; il est cependant en lui-même profondément désorganisé ; privé de tout fondement de compréhension interne, il ne tient que par son statut ; sa garantie étatique primitive ; il est, existe, se vit, et se lance dans ses vécus à partir de cette logique là (le droit est une telle logique en soi, qui s'impose parce qu'elle ne peut pas bâtir un système si elle se contredit). Cette division s'en ressent jusque dans son vécu le plus concret, mais cela n'est pas penser imposer on en sait quelle définition humaniste de l'être de l'homme. Ce qui manque à l'humanisation personnalisée (dont la personnalité est le fondement adéquat, mais limité historiquement), ça n'est certes pas de penser vouloir imposer une universalité telle qu'elle fût prévue et pensée ; cette universalité avait pour fonction de s'imposer-réaliser comme Etat. Elle est inapplicable et impensable une fois l'Etat déroulé.

De même, tout ce qui entoure le moi réalisé, de la philosophie aux sciences humaines, exprime ce statut et ses productions dans toutes ces amplitudes ; ainsi des nouveaux droits augmentés, sociaux par ex ; revenir sur cette socialité est une aberration dix neuvièmiste ; elle ne signifie rien qu'une instrumentalisation idéologique et non pas la sainte décision de rétablir une « vérité ».

Quittons donc ce passéisme. Par contre puisque les mois sont en état d'indépendance, au moins théorique, et puisqu'aucune législation ne peut plus s'imposer abstraitement, cad pour nous arbitrairement, il s'en déduit que ce sont les arrangements entre les personnes qui se doivent de résoudre les problématiques complexes ; et comment résoudre la dite complexité que nous sommes devenus sinon d'en passer par une auto régulation ?

Lequel arrangement ne peut exister sans médiation ; les institutions entre-individuelles sont encore peu développées. Les organisations non étatiques en sont un exemple.

Remarquons que les personnalités en question ne sont pas dépourvues ; elles disposent dorénavant d'un siècle, voir deux, d'expériences en tous genres ; elles sont épaisses de leur propre historicité ; cette histoire humaine de la personnalisation est effectivement réelle et non plus une option théorique d'universalité non expérimentale, purement, jusqu'à l'Etat, théorétique ; cette historicité est à fondement métaphysique.

La philosophie.

En quoi donc il est si évident que le métaphysique, cad la définition de l'être de l'homme comme savoir, qui sut, dés le début, qu'il initiait une révolution complète et totale de l'humanisation en soi ; et ce à rebours des peuples et des civilisations et des cultures qui centraient leur unité dans la réalisation imaginaire de l'être.

La question de l'être est centrale en ceci qu'elle pousse à formuler là où cela (le vécu, la réalité, la vérité, la liberté, l'esprit ou l'universalisme) se rendent réels effectivement, cad pour de vrai, en tant que résultats constatables et constatés, par des dispositifs partagés ; tout cela implique l'indépendance diverse et qui n'est pas encore au bout de son déroulement ; à charge finale de développer en complexité le monde humain afin de le rendre capable de la réalité. Laquelle réalité n'est absolument pas encline à nous en céder ; elle réside en elle-même, cette réalité, et nous en sommes distanciés ; c'est uniquement en considérant le monde humain comme traitement et adaptabilité intelligente au donné et donc à la mise en exécution du plus grand potentiel possible, que cette réalité pourra, par l'humanisation, devenir notre réalité. Ce qui signifie donc que cette humanisation se doit de se réguler avec et par la richesse, selon le concept étendu, et non pas fictif, ou hiérarchique, de sa distribution et de son dynamisme.

C'est par et via les libertés que les sujets humains seront capables de mener le complexe et la formulation ; si il n'est aucune formulation possible à destination des sujets, il n'est aucune porte de sortie à quoi que ce soit. Les organisations tentaculaires négligent profondément cette logique ; et tendent à multiplier le mépris confondant pour les subordonnés ; réinstallant une élite aberrante et peu partageuse ; qui contient le déploiement humain selon des flux concentrés limitatifs et sans avenirs. L'organisation passe par ceux qui sont les plus aptes à organiser ; et comme le centre de décision des sociétés n'est plus l'élitisme des castes, mais la décision individuelle parce qu'individuée, toute pyramidale sociétisation est vouée à l'obscurantisme. C'est du reste la consommation individuée qui est le moteur de l'économie.

Tout ceci repose sur la définition abstraite du sujet humain ; qui ne semble que le résultat de son statut, au lieu qu'il faut entendre ce statut comme prémices de ce qui peut être. Mais ce qui peut être ne le peut, sauf d'être produit des sujets eux-mêmes ; à moins de redescendre dans la complexité.



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robert fripp

7 Mars 2009, 18:40pm

Publié par zward

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La plus petite part du monde

7 Mars 2009, 18:04pm

Publié par zward

La si petite, ridiculement instable plateforme qui assoit notre personnalité, se montre partout et en tout. Une fadasserie portée à un tel degré de jambes de bois institutionnalisées, de toutes les manières possibles, ne parviennent pas à rassurer ce qui, dés le début de son vécu, est martyrisé et livré au rien, aux pressions absurdes, aux dérégulations mentales, aux injonctions délirantes sous boisseau collectif d’hypnose individuelle. Dont la vérité est bien réelle mais enfouie.

Comme il n’est aucune régularité dans le monde des personnes, il y règne de ce fait une concurrence débilitante et sans raison, puisque chacun est censé être à soi-même sa propre raison (ce en quoi tous sont cartésiens, bien malgré eux, parce que c'est un poids); caricature entre les chacuns de la reconnaissance hégélienne, par laquelle chacun reconnaitrait l'un, l'autre dans son unité (de personne respectée et respectable en tant que telle, mais à qui l’on n’a rien a dire, parce que l’on n’est rien soi-même et n’ayant aucun accès réel à l’universel ; Hegel supposait en effet très justement que cet individualisme serait culturellement actif ; or rien n’est plus faux ;  nous baignons dans une passivité déraisonnable) et par laquelle reconnaissance les individualités seraient les acteurs de leur monde, mais coordonnés. Cad ensembles en un consensus, effectivement créateur et, si concurrent, sans que cette rivalité soit supérieure à l’entente quant aux finalités humaines. Or notre monde humain est et n’existe que de nier toute finalité humainement reconnue ; sous prétexte que chacun ayant son vécu à soi, (ceci est la finalité ultime, parait-il), il n’a de retour que de ce vécu (tout dévoré des marketings divers en fait) à se soucier.Or le retour ne revient pas ... ça ne revient jamais ; ça tombe dans le donné. A moins de posséder suffisamment de son "pas moi du tout", de son néant intègre, auquel on dépasse par tous les bouts. 

Cette restriction fondamentale, qui fonde notre personnalité même, celle qui s'absente de toute autre finalité, n’installe que le début d’un monde ; et demeure dans l’incapacité de poursuivre l’activité humaine au-delà de ce cercle restreint et fragile du vécu soit disant le plus immédiat parce que le plus vrai ; inversion des valeurs. Comme d’immédiateté il n’en existe pas, pour une liberté, cet immédiat est évidemment dès l’abord empli des objets et des signes, produits bien vite industriellement ; ce qui marque la clarté totale de Debord. Comme c’est vide, la personnalité, peu ou pas structurée, encore moins travaillée, et quasiment jamais cultivée, ou d’une culture d’emprunt et de répétitions, dépourvue de tout approfondissement, sans devenir interne, abandonnée aux chatoiements vains et incomplets - comme c’est vide, donc ainsi il est indubitable que la production absurde envahit l’absence.

De là les envies révolutionnaires ou nietzschéennes, ou les zingueries psychologiques, quotidiennes ou exceptionnelles (après tout on a créé la psy, les multitudes de psy, pour notre siècle… et les bienheureux américains ont inventé les sectes purulentes), ou les obsessions et les martelages du corps, ou les milles conditionnements par sa propre cervelle mass médiatique ; comme si ça pouvait se remodeler l’âme tout ça …

Et encore moins lui substituer. Mais "quoi" lui substituer ?

Autre chose que l'âme. Oh c'est bein autre chose, cela, un autre jeu, pas aisé, caché, du dedans que l'on sait depuis toujours, sans rien en connaitre.


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