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instants philosophie

Bonheurs, heurts et malheurs des mois

31 Janvier 2016, 13:22pm

Publié par pascal doyelle

Il est bien clair que le sujet impossible est une horreur bien profonde. Mais c’est qu’il est perçu et ressenti par un sujet noyé, enveloppé dans un moi, et évidemment le moi se prend pour lui-même ; en quoi il a bien raison mais excepté que « ça » ne s’arrête pas là. Si il y a un moi c’est qu’il est perçu lui-même et la question est ; de où est-il perçu ?

C’est ce lieu qui est enquêté par la philosophie puisque tout moi, ayant été inventé à la suite de la réalisation de l’universel comme humanisation, tout moi est infiniment proche de l’arc de conscience ; du rapport au réel ; et ceci dans la perte de tout lien immédiat à quelque groupe humain, monde particulier, parole-langage que ce soit (lien que conserve le langage puisqu’il forme système, de question en réponse, l’autre étant la réponse à la question ou inversement, le langage est renversable), de sorte que tout moi est, sans protection, à proximité de la source éruptive, du structurel céleste. Mais le céleste immergé dans le monde devient fou.

Le lieu à partir duquel se perçoit un moi, cet Autre regard, n’est pas autre chose, remarquons le, que le pour soi sartrien. La définition très étrange et insituable qu’il en donne ; sa description à vif, sa dominante cartésienne parfaite. La vérité est que toutes les descriptions philosophiques se tiennent au plus près, strictement précisément, de « ce qui réellement existe ».

On a vu que l’accès à ce qui existe dimensionnellement passe forcément par le monde, le donné, mais qu’étant dimensionnel l’arc de conscience se sert de ces représentations pour renvoyer à la structure. Et la structure, l’arc de conscience, n’est pas du tout un contenu mais l’ancrage mobile sur le réel ; non pas la réalité mais le réel soit donc la position qu’un réel il y a. De fait cela s’ancre par le réel mais le réel n’a pas de détermination, ni de visage, aussi l’arc prend-t-il des appuis dans, cette fois, la réalité ; il n’y a que ces appuis dans la réalité ; de même il n’est que des mois et aucun sujet, mais le sujet, comme le réel, ne se perçoivent pas.

Rien ni personne ne perçoit le sujet, l’arc de conscience ; le moi lui-même ne se perçoit pas comme sujet. Pour admettre le sujet il faut désimpliquer la conscience du moi, et cela signifie qu’il faut dresser une dimension spécifique ; qui s’interposera entre le monde humain, le moi, le corps donné, l’immédiateté et la dimension pure et brute un jeu de consciences, d’intentionnalisation.

Si l’on administre soi-même cette suréminence il faut y travailler. Mais l’humanisation (de quelque monde que ce soit) travaille vers et pour chacun ; à sa manière ; selon l’absolu reçu de là-haut et collectivement ou selon la séparation que crée l’absolu imposé comme Un ici même et, imposant le Un, chacun est séparé puisque le un ici-même crée les représentations distordues qui contiennent la dimension ; le distordu ; en ceci que toute pensée, ce que l’on nomme pensée depuis les grecs ; l’universalisation de l’intentionnalisation, (l’extensivité) ; ou ce que l’on nomme le corps (du christique, qui maintient la naissance-mort de chacun et plus encore par son point au-delà, selon l’intensivité) ; puis par les mille accès qui se constituent autour du sujet impossible (à base christique) ; les mille accès sont rendus possibles par l’extraction si soudaine du christique qui a arraché chacun à son être donné là pour précipiter chacun dans la conscience qu’il en a, qu’il en prend , d’un point externe, forcément au-delà ; cette extraction est le prototype absolu ; manifesté comme Un ici même, et comme il est Un ici même et que le Un est Autre et structurel et dimensionnel, il se doit d’être ce corps transfiguré, et que lui-même, le christique, soit insaisissable ; il est l’excavation qui n’est effectivement pas de ce monde ; il est au minimum sur le Bord (et au maximum on ne sait où ni comment, éventuellement, lorsque l’on croit à une surexistence, que rien ne contredit ni n’affirme ici bas).

L’exigence de structure

Et on sait bien que le christique comme le grec se veulent d’une exigence très difficile, inatteignable (puisque la structure est impossible) ; et exigence que le moi, à partir du 18éme mais auparavant également (philosophie et mystique et esthétique n’occupaient que très peu en nombre de sujets) refuse et insupporte.

Mais le moi la retrouve sourdement et profondément dans sa constitution même ; l’extensivité grecque, de l’universalisation de l’intentionnalisation, qui passe outre tout groupe et tout langage, et l’intensité du christique s’ajoute la densité des arc de conscience sur et par un corps, un corps effectivement réellement « là », comme désir et angoisse, dépression et distorsion de et dans la cervelle par la folie ; le moi, son énorme quantité de malheur ou de dégout (rimbaldien, célinien), lui qui pensait retrouver concrètement sa perfection, sa perfection mais naturelle, naturaliste, réaliste, mais qui s’aperçoit ou soupçonne que son exister n’est pas son être, que jamais son être ne sera à la mesure de son exister et que l’exister se recèle dans le virtuel pur et antérieur et ne peut pas se rendre dans la réalité, le vécu, le corps naturels ; contrairement à ce que l’idéologie réaliste, naturaliste, rationaliste lui laissaient présager, de sorte qu’il se sent abandonner et franchement nul lorsque « ça n’arrive pas » …

C’est que le moi, ayant avancé par-dessus l’universalisation et l’humanisation, gardé l’inscription ; l’exigence structurelle dans, vers le réel et repousse son être par son exister ; quelle que soit la représentation dont s’affecte cet exister, la volonté pour Nietzsche ou l’être pour Heidegger ou le pour soi écrasant sartrien ou l’éthique psychanalytique lacanienne, celle de l’analyste mais surtout celle qui surprend l’analysant ; et la représentation pour un moi, de cet exister, de sa position, ici même, ici et maintenant, est à la fois une représentation mais qui signifie son corps ; pour cette raison, la psychanalyse qui avance au plus loin dans la conjonction de l’être et de l’exister, pour un moi, devient, se produit comme philosophique (lacanienne).

En somme le moi désire, mais il croit désirer selon le monde qui « naturellement » le réalisera, mais s’aperçoit que ce qu’il intégrait dans son « désir » ne relève pas du moi, ni du monde, ni à vrai dire de rien du tout, mais lui vient de la structure de conscience ; du sujet (forcément impossible) et l’atteinte uniquement structurelle, formelle ; atteinte reléguée dans le virtuel pour le moi et en accès libre dans le virtuel pour le sujet (qui accepte, accède à son impossibilité) ; la puissance indivisible du structurel, de l’antérieur pèse dans les envies que le moi croit tenir du monde, du vécu, du corps, jamais il ne s’y découvrira.

Notez bien ; il découvrira plein d’autres choses, mais pas celle-là … Il pourra être heureux, malheureux, satisfait de ceci ou cela, réalisera et inventera toutes les occurrences de la puissance du structurel lorsqu’il s’adapte au monde et passe de la pensée à la raison, du sujet au moi ou du dieu-christique à la naturalité, mais il ne trouvera pas la structure même, son impossibilité (qui est également et selon l’externe, la structure même du réel).

L'arc de conscience

L’arc de conscience (on a définitivement quitté que la conscience soit le conscient ou quelque contenu que ce soit, de même qu’il n’ait aucun « sens » mais la source même unilatéralement surgissante) est l’interpolation du corps comme surface ; ce qui bien sur n’implique pas que l’on veuille réduire l’arc de conscience au corps mais que le corps se subtilise, se vole et s’affine comme surface ; l’arc remonte le corps, mais petitement, point par point, de telle éthique soudaine ou de telle esthétique attirante ; le désir amoureux étant le très commun dépassement de soi du moi, mais qui d’une part tend à se créer, éventuellement, comme vraie possibilité, et d’autre part à retomber dans l’ignorance du sujet qu’il est ou que l’autre est ; puisque un « sujet » (dit impossible) n’apparait pas ...

Pareillement sur le prototype du christique ayant intégré le grec et se déployant par les mille accès sur cette base qui tendent à explorer l’exister en plus de l’être, et ceci en cela ; la survenue dans l’historicité de la décision de trouver ici même, grec, et ici et maintenant, christique, l’absolu en tant que Un (cad intégralement sous le yeux, de dénoyauter la structure où, par laquelle nous sommes ceci ou cela, quel que soit le ceci ou cela), la décision a basculé l’humain dans le régime second, la puissance deux ; non plus de se focaliser sur les contenus (qui aboutissaient à une synthèse toujours particulière), mais de remonter dans la structure même (les conditions de vérité plutôt que la Vérité, le conditions de liberté plutôt que tel ou tel sens de la vie, les conditions du corps plutôt que tel ou tel moi humanisé). Et il s’est trouvé que les conditions menaient bien plus loin que telle ou telle vérité et permettait de créer encore plus de vérités, de libertés, de corps. Et ceci est la grande invention, la découverte de la puissance structurelle.

Ce qui veut dire de la potentialité.

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Structure au-devant de tout

28 Janvier 2016, 17:28pm

Publié par pascal doyelle

Si l’on avance dans le repli que constitue notre être, devenu cet-être, un mécanisme opérant, toujours opérant puisqu’il n’obtient jamais aucun contenu fixé, on ne manque pas de poser le problème du mouvement, du devenir incessant ; l’être, dieu, le sujet, et évidemment l’altérité font office en ce cas d’accélérateurs, puisqu’ils permettent de montrer jusqu’à quel degré de fusion et de fission la réalité est constamment explosée par la structure. Il faut lire inversement à la chosification, qui est seulement l’interprétation que la raison raisonnante, le réalisme naturaliste, assénera à juste titre, aux pratiques des groupes, églises, systèmes, idéologies, mais qui ne se retrouvent pas dans les articulations, les philosophies elles-mêmes. Par exemple le christique n’est pas l’église, le marxisme n’est pas le communisme, la science n’est pas l’objectivisme, la philosophie n’est pas l’idéalisme abstrait.

Ce qui retombe dans les groupes divers quitte la structure et il n’est pas moyen de ne pas succomber, sauf de se remémorer l’articulation première, de la réactiver et ce par-dessus ou par-dessous et au travers, envers et contre les représentations, cad les échanges. Le désir de l’homme est le désir de l’autre, sauf qu’il nous prendre, on ne sait comment ou plutôt on ne le sait que trop, d’articuler un tel Autre qu’il outrepasse n’importe quel autre conscience … Et dès lors on se retrouve sans rien, sans rien du tout, sans plus aucun visage. Pas même le sien propre, puisque celui-ci, grosso modo, se tient d’un regard d’une autre conscience ; et c’est toujours non pas un mensonge (version moralisatrice) ou une illusion (version naturaliste objectiviste), mais une pseudo-représentation, une représentation par défaut, ou plutôt parce qu’il faut bien représenter « cela », cette structure, même et parce qu’aucune représentation ne lui correspond. Et donc cette représentation manquée sera toujours un symptôme du devenir ; du devenir réel, du devenir du réel.

De même que pour un moi, pris dans l’arc de conscience, ses « pensées » seront le devenir de son-corps.

Une conscience-de ça ne correspond à rien ; c’est le rapport à (soi) en lequel le soi est le rapport lui-même. Et il n’apparait jamais ; il est ce qui fait apparaitre. Et il ne peut être « atteint » que supposé ; il ne faut pas mécomprendre Descartes ou Kant, etc ; ils montrent comme l’être antérieur supposé n’est pas atteignable ; on se moque de Kant avec le nouménal, mais c’est cela qu’il dit ; « ça existe ailleurs » et on dira même que c’est cela qui existe vraiment ; le reste est dépôt, résultats, alluvions, concrétions ; l’être est concrétions de l’exister et seul l’exister existe.

Tout passe, sauf ce en quoi tout passe ; le présent, ce qu’il faut comprendre comme « l’exister » ; toute la réalité, toutes les réalités, tous les mondes humains mais entre autres mondes, sont des essais, des erreurs, des tentatives ; des tentatives qu’il puisse éventuellement, dans l’exister, s’opérer un sursaut de l’exister même ; un truc en plus. Ça cherche le truc en plus. Et visiblement ça n’est pas du tout écrit, nulle part, où que ce soit. Et c’est « en acte » ; raison pour laquelle il est un présent.

Et ce qui se cherche, par le seul jeu des statistiques pour ainsi dire (lancement un tas de paquets de particules ou une énormissime quantité d’énergie en refroidissement), créera d’abord un être spécifique qui sera non plus tel ou tel portion de la réalité, mais un rapport-à-soi ; à proprement parler une conscience-de ; puis dont le devenir de rapport-à-(soi) se mesurera à sa propre possibilité… Il dépendra évidemment de la tenue de ce rapport (vers lui-même dans le milieu unique et présent constant du réel) de ce qu’il deviendra.

Aussi ne correspondant à rien dans le monde (et il n’est que le monde, sauf qu’il possède un Bord que ce Bord est l’exister cad le présent) l’arc de conscience (qui est toujours un retour) peut bien s’incarner dans l’autre regard ou le regard de l’Autre ou la conscience d’un tel ou d’une telle ou dans le langage ou dans le groupe ; en bref en quelque retour que ce soit. Puisque l’on ne reçoit, à partir d’une structure de départ, que le retour. Le retour nous dit quoi être, qui l’on est, mais comme ça ne vient que mot à mot ou d’un signe ou d’une chose ou d’une partie du corps, etc, ce « qui » est toujours un « quoi ».

Il est impossible de croire que l’idée, l’image, le signe que l’on a, représente l’acte de conscience, parce que l’acte de conscience surgit nu et sans rien de la cervelle, opération purement formelle, et vide, sauf que l’on y croit effectivement et que l’on continue d’attendre que ça nous vienne de l’extérieur, de l’autre conscience ; l’acte de conscience est un arc, cad un mécanisme ; c’est le retour, et non l’arc, qui renvoie parole, signe, image, imagination, corps. Mais son surgissement c’est exclusivement une tension de la cervelle qui se place ; se place dans le «là », le réel, puisque « conscience » est ce qui nomme « ce qui a rapport à (soi) » ; qui est une proposition totalement absurde.

Et ça n’est pas un manque. Ça existe tel ; si une conscience-de existait autrement (comme elle se croit ou s’imagine par ex), elle n’existerait pas ; c’est parce que Vide qu’elle existe (et Lacan se déduit donc de Sartre). Et ce vide se dévoile peu à peu, ayant d’abord û être identifié par Descartes et Kant et Hegel, etc, comme une structure spécifique, husserlienne, mais dont Sartre va retirer tout le dedans (il n’y a plus que la structure du pour soi), que Heidegger va situer « là » dans le « là » de l’être-rien, cad formel (et non pas « néant »), que Lacan va entourer de ses bras agiles (puisqu’il pense le Moi, la personnalisation dont nous sommes le réel).

C’est pour cela que Nietzsche, qui est le grand affirmateur de l’acte pur et brut, nous apprend à utiliser, gérer, manipuler l’insatisfaction ; et il le marque de fait et préalablement en supposant que notre être n’est pas le nôtre … mais est la « volonté » ; elle ne sera jamais atteinte, c’est par elle que l’on atteint.

Sauf que l’on ne peut pas se contenter de dire ; c’est la Volonté. La Volonté ça représente ; ça donne une image, idée, principe. Mais ça ne dit pas le truc étrange et autre, radicalement Autre, qu’est un rapport à (soi)… ce qui définit une conscience en articulation ; une conscience qui surgit de la cervelle c’est vers le réel, le « là », dont il n’est pas du tout besoin de connaitre « ce que il est », le réel, pour le positionner ; et ce choc qu’un réel il y a et qu’il est Autre, et que notre être est autre par rapport et vers cet Autre, est la « castration », la déperdition totale de soi, la subsomption du moi dans et par le rapport. Ce qui non seulement ne peut pas se supporter, mais est même incompréhensible et donc se représentera autrement et ce faisant restera à jamais loin de soi ; le soi ne sera qu’un prétexte. Ce qui compte c’est la structure et c’est la structure qui se suppose ; Descartes suppose la structure, et Kant, etc. Ils utilisent les résultats pour supposer un « être » antérieur, qui est une forme.

Autrement dit on se trompe complètement de croire que Descartes nomme notre être, comme Pensée, déterminée, et qu’il prend pour notre être ; notre être n’est pas la pensée, il est « ce qui pense », il est le « ce qui », pas le résultat. Et il le voit si bien qu’il identifie finalement notre être à la « volonté » ; cad rien du tout. Et plus exactement la volonté lorsqu’elle suspend tout contenu. C’est là qu’elle est et donc déjà bien en-deçà de toute pensée. Et si bien encore que la « pensée » pour Descartes, c’est un peu de tout ; volonté, pensée-entendement et puis idée, cad rapport (et l’idée cartésienne st tout à fait autre ; elle est un rapport à un « là », l’étendue est l’idée même, « ça désigne le là, la surface autre », le réel, qu’il assigne désespérément au mathématisable, mais par défaut, puisqu’il est dit nettement « que si ça se trouve on n’a qu’une toute petite vision de tout ce qui est », très limitée, on n’en sait rien, seul dieu sait tout ce qu’il est), et imagination et sensibilité et corps ; il le voit tout à fait que c’est comme un Accès qui met en branle tout un ensemble, un dispositif de dispositifs.

On dira mais toute conscience fait-sens ; c’est même par là que l’on croit comprendre ce qu’elle est ; elle fait-sens et un jour notre personnalité sera elle-même ou il y a un sens à travailler son humanité, son humanisation, ou à être heureux ; oui, bien sur, mais ça n’est pas le fin du fin.

C’est que la découverte invention grecque ou autour de la méditerranée consiste à définir l’absolu comme étant ici même (le monde grec) ou ici et maintenant (le corps du christ), et que situer le « là » du donné implique de soulever le donné là ; la position de l’être ou du sujet (dieu ou plus tard Descartes) emporte le monde et le corps. De même le (non) sens de notre articulation est précisément l’altérité ; l’altérité de Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan ou de Marx et Freud ou des sciences objectives est aussi l’altérité que tout moi, toute personnalisation affronte dans son vécu et son corps tels quels. Le (non) sens de cette articulation est de proposer au défilement sous-nos-yeux de notre réalité, de nos réalités, qui nous composent (et ce envers et contre ce qui pourtant nous fonde ; l’universel ; raison de la révolte envers la raison idéaliste, l’individualisme contre l’humanisme, alors que sans humanisme l’individualisme n’aurait pas lieu d’être, pas de « lieu » en lequel se développer, c’est précisément le chiasme par lequel nous nous contredisons).

Ou encore ; le moi croit qu’il est qui il Est (sa conscience est fonction, simple fonction d’une identité en soi), alors que c’est le moi qui est effet de l’arc de conscience qu’il existe (il l’existe, ce qui signifie qu’il a non pas reçu son moi, mais qu’il l’a inventé, créé, recomposé, élaboré ; de là qu’un « moi » est une complexité) ; mais le moi est l’effet de l’arc de conscience parce que l’expérience en cours est justement d’un arc de conscience « dans un corps » ; on ne sait pas ce que cela donne, peut, se supporte ; chaque moi cherche à gérer ou organiser ou inventer ce qu’un corps peut tel que pris dans un arc de conscience (tendu au réel donné « là », à la fois donné et « là »).

Cela veut dire non pas que le moi n’existe pas (ce serait absurde et ne pas comprendre que la personnalisation est un acquis radical dans l’humanisation, elle poursuit l’humanisation), mais au contraire qu’il est une plus grande et autre sorte d’individualité après le moi ; dans le moi il est un sujet ; et ce sujet n’est possible que si un moi (et donc antérieurement une humanisation qui supporte la personnalisation en plus) est activé, et ce sujet n’est nullement le Sujet Idéaliste, etc, puisqu’il se concocte depuis que dans l’altérité, les altérités, il est jeté.

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La vie incompréhensible des mois

23 Janvier 2016, 09:54am

Publié par pascal doyelle

S’est imposée la Révolution ; la révolution unique. Il n’y en a qu’une, la Même, et le communisme est une variation ; une variation fondé exclusivement sur l’universel, l’humanisation, mais qui ne prend pas en compte la personnalisation ; ce que le libéralisme bien sur explose totalement, jusqu’à être rattrapé par cela même qu’il oublie ; à savoir que toute société complexe, pour tenir cette complexité, doit être à la fois libérale et communiste ; puisque de toute manière, on le voit bien, la force productive est bien trop imposante pour se satisfaire seulement d’une hiérarchie libérale et surtout capitaliste ; le capitalisme est tout à fait dépourvu pour administrer réellement, efficacement toute la mise en œuvre productive ; le capitalisme est seulement un colmatage, un bricolage parce que l’on n’ose pas ou ne peut pas (hypothèse de notre quasi stupidité) organiser la puissance que l’on a lancée ; libéralisme et communisme sont deux sortes de caricatures qui ont scindé le monde réel, et qui auraient du être remplacés par un communisme libéral … ou un libéralisme communiste … ce qui est évidemment une vision, puisque l’on ne peut l’imaginer que selon ces deux variantes et que c’est un autre sens de l’organisationnel qui doit ou aurait dû jouer.

Dans le fond c’est réellement un manque d’intelligence ; on se contente du libéralisme capitaliste, ce qui veut dire que l’on affecte à quelques uns l’ordre de l’humanisation, sa mise en ordre, or le capitalisme assujetti à un individualisme débraillé, sans tenue, ne peut pas penser ; aussi justifie-t-on la hiérarchie capitaliste par une sorte de morale ou théologie ou téléologie de la réussite ou du marché ; dans leur interprétation le marché ou la réussite (outre que tout cela est censé se réguler divinement… dans l’interprétation stupide et basse et particulière du divin, cela va sans dire) sont censés « simuler la démocratie », transposer la politique dans l’économique ; et la base sur laquelle repose ces constructions bricolées est elle-même un bricolage ; une idéologie basique qui se produit de l’adaptation des grands arc d’horizon de la pensée, du dieu-christ et du sujet mais en tant ramenés au donné, au monde, au vécu et au corps.

L’articulation exclusive du réel que propulsaient les arcs de la pensée grecque, du christique et du sujet sera du reste réinstallée par les pensées de l’altérité, haïssant le libéralisme démocratique, la science, l’idéalisme rationaliste, le sujet, mêlant tout dans la même détestation ; Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan (avec chacun ses propres haines). Il est clair que confondre le christ et l’église, Platon et la bourgeoisie, ou Platon et le christianisme, ou les droits de l’homme et l’égocentrisme ou la névrose, ce sont des raccourcis. Qui en réalité, comme raccourcis ciblent l’adaptation au monde donné là, nanti de corps-langage, de mois psychologiques, d’une universalisation qui acculture d’énormes ensembles, et ce dans une incontestable réussite, mais sujette à de gros doutes.

De là que cette idéologie est dite réaliste humaniste naturaliste et psychologique ; si l’on s’en tient à cette définition de notre être, alors effectivement l’humanisme libéral réaliste est le seul horizon. Sur la base physiologique quasiment des corps, de la sexuation, du moi dans son identité « naturelle », de la hiérarchie des salaires, de l’économie comme idéologie du moi, cad du corps ; le moi est un désir qui va vers des objets ou la représentation de ces objets, comme dit Debord, puisque le désir ne suffit largement pas à nourrir ; de sorte que l’on obtient une espèce de cathédrale mentale effrayante ou, et fabuleuse, toutes nos vies, toutes les institutions, tous les organisationnels (de la monnaie à la médiatisation ou plus généralement toutes les médiations, requises en nombre pour que puisse se gérer un minimum toutes les richesses de tout ordre) ; on a besoin du cinéma, de la Tv, de l’image, de récits ou pseudo récits, de la répétition constante du même message, de la même In-formation qui répète continuellement que « si, si vous êtes ce Moi que vous êtes ». Et on enfourne dans ces mois tout ce qui passe, du désordre total et vain (à 50% minimum on passe son temps et gaspille ressources et énergie pour des imbécilités).

Et tout cela est vrai, cette réalisation intégrale, cette humanisation universalisée et personnalisée, sauf que ça ne suffit pas du tout et que l’on ne parvient pas à ajouter à toute cette construction l’organisationnel suréminent qui permettrait de gérer ne serait-ce ou mieux inventer la suite de cette accumulation d’humanisation universelle, de libéralisme personnalisé, de moi incorporé ; et le monde humain est pour tout moi d’une incompréhensibilité totale. Parce que chacun est censé se fonder sur la naturalité de sa « substance » ; en quoi ayant abandonné la compréhension formelle de la pensée, de dieu-christ et du sujet et de l’altérité qui font preuve d’une grande, gigantesque critique du monde humain, le pire, de cet oubli ou négligence, se réintroduit alors dans le monde, par une sorte de métaphysique ontologiste plate, basse, immédiate, qui ne sait pas, plus réinstaller dans le donné monde vécu, la Dimension et sous couvert ou prétexte de réalisme c’est l’horreur malsaine et la lourdeur du déterminé sans ouverture, et que cette naturalité prétendue tombe à plat, ne se rend pas plus réelle, s’effondre du dedans (elle n’en a plus et reste seule et néant) ; on lui a cru prévoir un bonheur rendu historiquement vrai, et il n’a ni vérité, ni historicité (mais la mort et l’historicité gelée), ni même la réalité …

Bien sur tout cela est à traits forcés ; parce que dans le même temps le moi et l’humanisation se réalisent vraiment de cent millions de manières différentes ; c’est un monde fabuleusement riche.

Et la critique porte, objectivement, sur l’accaparement d’une partie de cette richesse par quelques uns, des groupes limités, qui ont profité d’une réalisation (qui a effectivement eu lieu, il ya des avions, la télévision, internet, l’absence de pénurie, une acculturation gigantesque, etc) dont ils prétendent qu’elle leur appartient « naturellement », mais l’ensemble de la réalisation n’en est pas moins réalisée ; et surtout comme elle fut accaparée, son orientation historique finit par la précipiter dans le chaos et le désordre et sans doute la disparition… la fausse orientation prise s’est durcie et sans pensée réelle elle succombe.

De sorte que la critique est en même temps que la réalisation amplement justifiée (si l’on passe outre en plus les inconcevables aliénations, exploitations et massacres divers). Cette objectivité même condamne l’organisationnel de cette sorte de monde ; étant strictement hiérarchique individualiste, elle est incapable de penser, de penser ses investissements, livrés à quelque uns, et se fourvoie considérablement ; elle engage faussement l’avenir, cad l’investissement au sens physique, matériel. Sa systématique même l’empêche non seulement d’organiser correctement les choses, mais même de les penser à peu près adéquatement.

Mais non objectivement l’incompréhensibilité d’un tel monde est pour chacun des mois une cruauté invraisemblable ; c’est que dans l’idéologie de base on devait s’attendre à une régulation naturelle du donné naturel … soit donc en conservant au mieux les idéaux universels (le vrai, le bien, le beau), dans l’hypothèse d’une sorte d’adhérence de l’universel au donné naturel, kantien en somme), alors qu’en réalité tout en assurant l’universel, il fallait penser l’individué, la matérialisation intentionnelle ; aussi bien l’intentionnalité de chaque moi que l’intentionnalité des « gouverneurs » des élites étriquées et restreintes, qui décident matériellement, physiquement, physiologiquement du monde tout comme théoriquement comme chacun de son vécu. Mais le logiciel est alors complètement en décalage ; on interprète selon l’universel qui fonde soit disant un naturalisme et un objectivisme et un étatisme et un réalisme en un mot, ce qui n’appartient à rien de tout cela ; l’invention de la régulation transparente ou exposée et exprimée du monde, du corps, du vécu au lieu de s’articuler dans une pensée de la relève du donné là par le « là » du donné (ce que tentent malgré qu’ils en aient les pensées de l’altérité mais qui s’engagent parfois sombrement dans l’irrationalisme par haine de la pauvre raison). Or c’est malgré elle que cette exposition universelle (et individuelle) devient le lieu de réflexivité maximale.

Et ce sont précisément ces réalités qui sont passées sous silence ; considérées comme immédiates et déjà vraies. Ce qu’elles ne sont pas. Or on va passer au crible quantité de données prétendues naturelles (dont la sexuation par ex, ou le relationnel ou la, les révoltions internes des années soixante), et commencer de tout remodeler ces facilités prétendues, mais échapperont à cette remise en compte les décisions des groupes limitées qui « décident » de l’avenir (en investissant) alors que ce sont précisément ces décisions et donc les finalités qui doivent être amenées au devant et exprimées (et non conservées on ne sait où, nulle part à vrai dire, il s’agit juste d’un colmatage bricolé irraisonné, non pensé, sans pensée, poursuivant la répétition morte).

Si l’on doit remonter dans l’historicité, c’est que pour contrevenir à l’idéologie réaliste qui nous bouche la vue autant qu’elle a effectivement réalisé un monde (dans les drames et les tragédies d’une part et dans une incompréhensibilité consternante généralisée d’autre part), il faut reprendre ce qui eut lieu ; la structure de lucidité est née par les grecs, le dieu-christ, le sujet, et les morsures formidables des pensées de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan haïssent le monde démocratique humaniste rationaliste idéaliste réaliste) ; le réalisme qui veut nous faire croire que ce qui eut lieu est la réflexion, obstrue qu’il s’agissait non de la réflexion de la réflexivité ; et donc non pas un système d’idées dont il suffirait de le réorienter pour qu’il soit un système réel et vrai naturel et immédiat, mais d’une structure exigeante et Autre et qui demande à chacun non pas seulement d’être un « moi « , donné là, bêtement, mais un sujet (lequel doit être dit impossible).

La différence tient à ce que la réflexion (qui se donne pour objective et réelle) est supposée rabattre le donné par le donné, expliquer le donné par le donné (l’identité du moi et/est son vécu), alors que la réflexivité annonce franchement que ce qui existe réellement ne se réalise pas … mais que c’est justement dans cette virtualité absolue, précédante, antérieure, que l’on prend son élan et que l’on ne cesse pas de se re-prendre ; ce que l’on nommait jadis « pardonner ». En quoi un tel monde ne vous pardonne jamais ; il vous condamne, ne cesse pas de condamner les mois. Condamner à se croire vrais et réels alors qu’ils sont structurels et absolument virtuels.

Or cependant on est beaucoup plus libres qu’on ne le fut jamais en quelque société que ce soit ; ce serait idiot de prétendre le contraire (ou idéomaniaque, ce qui veut dire tomber dans la critique caricaturale, qui en niant le libéralisme démocratique, qui aurait du également soutenir son communisme, en le niant se jeter dans l’irrationalisme et les pensées non plus de l’altérité mais les pensées sombres et criminelles, désordres du nietzschéisme, du nazisme heideggérien, du communisme dictatorial, etc). Mais là n’est pas le problème parce que l’on sait bien que normalement on aurait du être plus libre encore et surtout on soupçonne que cette historicité aurait du l’être d’une autre manière, d’une seconde logique ; plus encore et l’être autrement… C’est en regard de ce que l’on aurait du ou ce que l’on devrait pouvoir-être que l’on juge de ce qui est effectivement réalisé… et cela jette chacun dans la confusion ontologique la plus radicale.

De même lorsque l’on dit que c’est, là maintenant, effectivement le jugement dernier on veut dire la même chose ; on voit tout ce dont on est capable ; tout le monde le voit, le juge et décide en son fors intérieur si elle ne va pas très mal tourner, cette histoire. Et, dans le même sens, chacun se perçoit dans le miroir ; supporterais-je cette image, suis-je cette image ?

Chacun est profondément troublé, ou dévasté, par le renvoi, par l’insatisfaction native ; à savoir contrairement à ce que le réalisme naturaliste nous raconte ; on ne vit pas son exister ; le moi n’est pas son sujet ; il est un décalage absolu dans le concret même du corps, du vécu, du donné, du monde (raison pour laquelle les régulations « naturelles » de nos problèmes, collectifs ou individuels, ne s’obtiendront pas, démontrant par là le bricolage et la facilité dans lesquels nous nous sommes condamnés).

Si on ne vit pas ce que l’on est, où existe-t-on ? Qu’est-ce que ce décalage interne ? On a vu que toute la construction humaine, en partie effective réalisation, est aussi non pas un mensonge seulement mais un bricolage, une pièce montée, une fausse régulation complètement artificielle en plus d’être summum d’injustice et de soft-hiérarchie, et qui se perd dans ses pseudo satisfactions, ses reprises continuelles de désirs ; ça n’est pas ici que l’on est.

La question de notre être virtuel, on pose ici qu’il s’agit de notre exister impossible ; que le réel est l’exister et que c’est formidablement qu’il est impossible ; c’est sa nature même et c’est là que tout le reste, cad l’être, le réalisé, l’humanisation dans cet état semi réalisé, nous abîme, nous jette dans l’abîme interne.

On dira qu’il est facile de juger selon une liberté et une universalité supposées à partir d’une liberté et d’une universalité réalisées effectivement ; mais toute société est à la fois libérale et communiste, mais ne l’avouant pas (il faut bien subvenir aux « pauvres » qui vont se multipliant) elle se jette sans scrupule apparent dans l’hyper libéralisme, s’entrainant elle-même dans l’irrationalité et la non pensée. Et qui plus est toutes nos sociétés ont déjà appliqué l’hyper réflexion, cad la réflexivité, et cela est objectivement de l’ensemble des droits et des pensées quant aux corps et aux vécus, aux trajets individués et aux représentations qui glissent de la mass et micro médiatisation vers la mass et micro médiation ; par quoi les médiatisations, du début du 20éme, se transforment ou tentent de transposer en médiations pensantes ; le plan général étant que la démocratie doit s’imposer par la conviction, que c’est librement que les sujets (ou les sujets dans les mois) doivent décider de leur coordination ; la coordination des intentionnalités (ce qui vaut dans tous les mondes traversés par l’a réflexivité ; des chinois aux musulmans, des européens aux usa) est un travail long, lent, effroyablement difficile, et puisque l’on n’y va pas avec le dos de la cuillère, extrêmement couteux en vies.

Effroyablement parce que de la satisfaction que les mois attendaient de leur réalisation si prétendument naturelle, ils seront confrontés à l’insatisfaction jusqu’à comprendre que le virtuel est plus grand la réalité. Ce qui se nomme penser.

C’est ce mouvement interne (de là qu’il faut se positionner selon un interne et un externe et non une intériorité et une extériorité qui sont déjà toujours forcément entourées) que plaçaient et déplaçaient les articulations de la pensée, du dieu-christ, du sujet et que tentaient les pensées de l’altérité ; on a perdu qu’il soit possible d’articuler grandement. Comme on verra.

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Le sujet impossible

20 Janvier 2016, 09:06am

Publié par pascal doyelle

Si l’on se fixe le regard rivé sur l’être ou sur dieu ou sur le sujet, et que l’on caricature cette positon comme chosification, on ne voit pas comme du dedans de ces intentionnalisations ça a splitté extensivement et grec, intensivement et chrétien, singulièrement et cartésien, et finalement recueillant les effets cela splitte et redivise plus encore avec la volonté nietzschéenne, l’être heideggérien, le pour-soi sartrien et l’inconscient, le parlêtre lacanien ; et c’est uniquement dans le dépli créé par la pensée, dieu ou le sujet que le sur-pli ajouté des pensées de l’altérité joue ; approfondissant la même volonté de scinder, découper, exploser la réalité dans la Même forme intentionnelle, parce que cette forme intentionnelle ne se constitue pas d’idées ou de systèmes ou d’idéologies mais d’une structure qui fut extraite de tout monde humain, de tous les mondes humains particuliers et s’est voulue, elle, cette structure, elle-même.

Ce sont donc les descriptions de cette structure avançante dans la réalité et prenant appui sur le réel antérieur à toute réalité qui se déploient là au-devant lorsque l’on remonte tout le fil de la même structure jusqu’à son origine autour de la méditerranée.

C’est une fois ayant acquis tous les mouvements que l’on s’est au contraire reposé sur la montagne et que c’est d’une structure uniquement dans le move depuis 2500 ans (au minimum) que l’on a concocté plus ou moins, en bricolant, une version molle, inerte, plate, pâle de notre réalité. ce que l’on désigné de raison réaliste naturaliste humaniste (en somme de l’établissement de la pensée comme universel, extérieur, alors que la pensée déployait son contenu réflexif et non de réflexion).

Le déploiement est dans la prise au vent qu’offrirent la pensée grecque, le sur-devenir christique et le sujet suspendu cartésien ; le reste ce sont des retombées, excepté les grands délires ontologiques de Nietzche, Heidegger, Sartre (mais qui prend en marche le marxisme) et Lacan, qui s’enfonce bien profondément au-delà de la limite extérieure et intérieure.

Ça n’est pas que la science, le sociologisme, psychologies diverses, linguistiques, anthropologies, etc, soient sans un prodigieux intérêt, mais il leur suffit d’être (selon) un moi, tandis que la pensée, dieu-le christ et le sujet les pieds en l’air, dénoyautent intégralement notre être et le transmute en Exister. En réalité sciences (rétribuées comme technologies), Etat universel (bientôt dévoré par la société civile travaillant en son creux), psychologies et autres n’ont de perturbations effectives que dans le giron structurel inventé et découvert qui s’est stabilisé, figé, gelé comme sujet abstrait (le sujet abstrait est, contrairement au sujet impossible qui est insupportable, est le sujet tel qu’ignoré par le moi, absenté par l’objectivisme et l’étatisme, annulé par les théories en vogue).

On se prend pour un moi, (on a raison en partie et d’un certain point de vue), mais en fait on est un sujet et, manque de chance, on est un sujet mais abstrait et des tas de pseudo vérités nous entrainent à interpréter le sujet impossible comme si il n’était lui-même qu’une composition du moi, du groupe, du langage, de l’Etat, des réalités (ou plutôt des discours qui rendent compte des réalités, et réalités qui passent en dessous de leurs discours, lesquels seront repris par des systèmes humains, des groupes, et on évitera soigneusement de ramener le structurel en interstices ; les discours particuliers recouvriront la surface et étoufferont les sujets impossibles).

Il est clair que couve sous la glaise, pour ainsi dire, qu’il y ait dans l’idéologie de la raison raisonnante que d’une manière ou d’une autre ça nous satisfera … Sauf que si il est un sujet impossible, ça ne risque pas.

Si le sujet est et qu’il est impossible c’est qu’il existe, et qu’ainsi ça n’est pas du tout l’être qui compte mais l’exister ; l’exister ne formera jamais un « être », par contre il est impérativement une logique interne ( ou pour mieux dire interne/externe, aux conditions mais aussi possibilités que l’on indiquera) toute entièrement externe (ce que signifie le dernier grand philosophe, à savoir Sartre qui tire la conséquence toute structurelle des précédents, en durcissant Husserl et ramenant Heidegger, tandis que Lacan se concentrera sur le dénoyautage dans un moi, dans n’importe quel moi, du « lieu » invisible, le vide interne, et se dressant comme la cathédrale noire, négative de l’arc de conscience sartrien).

Qu’il n’y ait que l’insatisfaction, c’est ce que Nietzsche, héraut de l’auto affirmation de la pure structure Autre (qu’il nomme dans le sens radical d’opposition qu’il ne peut manquer, la volonté), ce que Nietzsche recherchera ; l’insatisfaction native, originelle, le sujet impossible, celui qui existe et n’est pas (qui renie qu’il y ait l’être, jusqu’à ne pas, ne plus voir que pensée, dieu christique ou sujet certes présentaient une chosification mais non pas du dedans de leurs réflexivités, qui étaient intégralement articulation insupportables et dures, difficiles, hyper tendues, etc).

La logique surhumaine ou inhumaine ou donc dans l’ordre de la représentation la non-humanité du monde, du donné que nous présentent les sciences (l’univers ne ressemble pas du tout à ce à quoi on pouvait s’attendre), l’historicité, les systèmes (linguistiques par ex), etc. Cette déshumanisation massive du donné , du monde, du vécu (par l’ICS, par ex), se situe tout à fait exactement dans le même mouvement ; de tout il ne reste plus rien, sauf le sujet impossible, qui regarde, observe, laisse défiler devant lui toute cette altérité de ce qui est, puisque, lui, il se tient sur le Bord ; il se réserve intégralement tout le devenir qu’il y eut depuis l’émergence de la structure (lorsqu’autour de la méditerranée s’effondrent les mondes particuliers, que la logique de « monde particulier » disparait ; remplaçant par exemple la Parole, de la communauté, par le Texte sacré, puis par l’Œuvre de quelques uns).

Surgissant la structure est son propre ébahissement ; elle n’en revient pas et ne peut pas en revenir. Il faut s’habituer à ce fait ; on était déjà au bout du monde (avec les anciennes ou simplement autres pensées, hindouisme, etc) mais autour de la méditerranée on choisit, découvre et invente à la fois, un autre cheminement (et dans les deux cas on est au bout/au bord du monde). Toutes les descriptions chercheront à isoler dans le « là », l’instantanéité, la structure, la forme, l’arc, l’articulation et c’est précisément ce mécanisme dans le mécanisme, cet arc de conscience dans le présent, qui se représente dans la pensée ; ce que depuis les grecs on nomme ou ce qui s’est nommé la pensée, réflexive, puisqu’elle inverse que ce ne soit plus l’absolu au-delà, mais le Un ici même. Il est évident que la pensée ne désigne jamais des sortes d’objets, mais que ces « objets » sont utilisées comme machines accélératrices, accélératrices de l’intentionnalisation qui sort de toute intentionnalisation de groupe, de langage, de monde et sort même évidemment de ses propres contenus ; les contenus, les « idées », les fameuses, sont à utilité ; elles s’utilisent à et c’est précisément non pas ces idées mais le goût, l’orientation de leur utilisation qu’analyse la pensée, la philosophie.

Toutes les articulations très étranges de Platon ou de Descartes ou de Kant, le dessin interne aux pensées explicites, recélé. Bref cela même que l’on ne comprend pas… Pour la raison que l’on en est compris. Se tenir juste sur la pente (du Bord du monde) est cela même qui n’est pas compréhensible même pour Descartes ou Nietzsche ou Plotin, lors même qu’ils l’énoncent ; c’est cela qui doit être constamment repris du même degré d’inclinaison.

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Le présent précède

17 Janvier 2016, 13:10pm

Publié par pascal doyelle

Le re-pli sur le Bord

On existe ainsi sur le Bord du monde, à la limite, et depuis toujours à l’extrême de la réalité, soit donc sur le fil du réel et le fil du réel n’est rien d’autre que le présent ; le présent constant.

Les grecs, les chrétiens et plus avant et plus après les monothéismes ont pour finalité structurelle de nous y positionner. De même qu’auparavant les pensées de l’absolu (lorsque l’absolu est disposé au-delà, en une éternité qui condense le pur présent), l’entour de la méditerranée avance autrement et dispose l’absolu ici même pour les grecs, et ici et maintenant pour le christique (et les monothéismes imposent le Un totalement Autre, la formulation abstraite du Un, tout comme l’être grec est la formule vide et formelle qui concentre le possible, le possible est toujours ici même) ; ici même et ici et maintenant signifient une dimension qui au lieu de se révéler au-delà, permet de travailler à même ce qui est activé et suractivé dans le présent seul.

On demeure toujours en-deçà de ce présent ; il nous précède et il faut pourtant s’y rendre, s’y acheminer ; remonter dans le présent, ça n’est pas apprécier le temps qui passe, le présent n’est pas le moment, résultat de la réalité, mais inversement ce qui précède toutes les réalités et d’autant plus que l’on peut avancer que le présent est l’instant unique ; il faut être saisi de ce qui engendre toutes les réalités ; la remontée dans la cohérence qui est exigée par la pensée, remonter le long de notre arc de conscience tourné intégralement vers le réel.

Lorsque les grecs pensent, ils engagent uniment toute la pensée en une fois afin d’apprécier comme l’intentionnalisation peut être développée hors de tout monde humain particulier, et créent les machines intentionnalisatrices fondées sur le principe non de l’absolu au-delà, mais de l’absolu comme Un ici même ; la pensée n’est pas seulement le déploiement de toute l’intentionnalisation, mais est aussi toute l’intentionnalisation brisée, rompue, cassée mille fois par la présence ici même de ce qui apparait, l’essence ; la pensée montre, expose les réalités et par ses distinctions, ses différenciations nouvelles augmente tout notre être, ce qui veut dire pour nous, après l’acquisition de la structure individuée, splitte toutes nos intentionnalisations ; les idées ne sont pas séparées du monde, sauf dans la perspective et l’interprétation qui viendra beaucoup plus tard qui prend appui sur l’immanence objectiviste du monde ; ce dont Nietzsche et avant lui Spinoza ne manquent pas, ils s‘appuient sur une divergence envers la pensée antique et idéaliste mais qui posant l’immanence à l’image de la raison (supposant un Etre logiciste, cad pensable, ou une Volonté métaphysique, interprétable, etc) et s’obligent de ceci à y introduire une transcendance cachée ou inavouée ou travestie (ce qui est le but ; installer l’altérité, cad le Un renouvelé, par une désarticulation interne de l’intentionnalisation, mais c’est un jeu en interne du Même, que par ailleurs Heidegger tentera lui-même de désarticuler à nouveau, en réintroduisant une ontologie dans leurs métaphysiques ou plus exactement dans ce qui par excès d’ontologie risque de retomber dans la métaphysique).

Revenir au présent absolu (il peut et doit être dit absolu puisqu’il est la version selon le Un de l’absolu, réellement et effectivement) est une remontée à marche forcée vers le présent que l’on ne rattrape jamais, puisque sinon ça ne serait pas le présent (de même que le sujet est impossible, sinon ne serait pas sujet). La pensée, la philosophie, la réflexivité est la remontée dans le présent en tant qu’ici même et maintenant est appelé tout ce qui est, et tout autant le « est » de ce qui est ; le donné là et le « là » du donné. l’insupportable tension d’une part et la nécessité d’adapter cet énorme effort (assuré par les grecs et le christique, la reprise chrétienne de la pensée méditerranéenne, la suspension de notre être cartésienne et suivants, les pensées de l’altérité nietzschéenne et heideggérienne, etc) nous a laissé dans l’incompréhensible idéologie au sens plein et entier et réel d’idéologie (dont du reste libéralisme et communisme furent deux versions, dont l’opposition a en partie empêcher que l’on perçoive le libéralisme dans le communisme et le communisme dans le libéralisme), de la raison naturaliste et plus généralement « réaliste » ; laquelle pensée exige que tout le réalisable soit, alors que visiblement notre être est précisément non réalisé et non réalisable et c’est pour cela qu’il pense (sinon on n’en verrait pas l’intérêt).

Il est clair que de supposer par principe que le donné est la totale immanence, rabat constamment la pensée vers le seul donné (et pour cela les pensées de l’altérité détesteront la démocratie, l’humanisme, la liberté et le sujet, la vérité, etc, c’est qu’elles en jugent selon la version adaptative de la pensée au monde, que l’on nomme la raison raisonnante et de ceci leur retour à la « vraie pensée » qu’ils cherchent désespérément dans l’antériorité grecque, rêvée).

Mais dans le même temps il y eut les acquis fondamentaux de l’articulation de conscience, et y compris les extases existentielles et ontologiques (puisqu’éprouvant l’exister ici et maintenant, ici même, étant donné que notre-être, devenu cet-être posé objectivement par Descartes sur la surface du donné, cet-être éprouve instantanément le « là » du donné), et ceux qui en attendaient on ne sait quelle révélation n’ont pas compris que l’on s’achemine dans la voie de la structure, vide et formelle, explorée, décortiquée (qui du reste revient dans tous les mois, dans leurs « psychologies » mêmes) et que l’on n’en tirera pas, jamais, un contenu, que jamais le réel ne passera dans la réalité et que précisément la pensée, la philosophie est la pensée, la philosophie de la structure fine, élaboratrice, du bord du monde et non pas un donné mangeable, absorbable ou dont on pourrait gaver les autres consciences.

Si l’on veut être saisi de la structure qui existe, il faut réfléchir, non selon la réflexion qui plaque le donné vers le donné, mais selon la réflexivité qui re-plie le Bord vers lui-même.

C’est ainsi l’entièrereté de l’expérience lancée par les grecs, ou l’entour de la méditerranée (ayant à charge de repositionner l’absolu de l’au-delà à l’ici même), qui se livre dans toutes les opérations et les technologies inventées afin de décrire, exprimer, montrer, démontrer parfois et toujours démonter, pièce à pièce, le Bord de la réalité et comme ce Bord est, étrangement, un Un, formel, vide et structurel, c’est le même rapport qui se déplie et re-plie à nouveaux frais, constamment. Et puisque le Un est le fondement de l’altérité totale, depuis les grecs ce sont mille renouvellements qui viseront le Même ; il est fait pour cela.

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L’autre Corps commençant

13 Janvier 2016, 09:57am

Publié par pascal doyelle

Que tout cela n’ait pas de sens, n’implique pas que ce ne soit pas réel ; mais si le réel est, alors c’est le réel qui est le sens.

Il y a le Présent, et il faut retrouver tout ce qui constitue le Présent, tous les éléments, un par un, mais ils sont splittés (ces éléments) comme des feuillets, des surfaces, et non comme des objets... de sorte que la conscience que l'on en a, rippe, glisse sur ces surfaces, et qu'il faut travailler cette conscience qui est pourtant structurellement articulée au, dans et par le Présent. Elle est cette structure, mais elle ne connait pas comment elle y fonctionne, bien que par ailleurs elle sache qu'elle y existe (différence entre être-connaitre-savoir-exister).

Et si nous sommes cet arc de conscience vers le réel, et qui surgit de la cervelle, alors le corps est la passerelle vers le dit réel et c’est cela qui l’inscrit radicalement, cet arc, dans le donné là, le monde, le vécu, le corps physiologique. Mais par-dessus.

Ainsi le corps est possédé. Et ce que l’arc de conscience invente, durant une vie, est le renouvellement du corps ; soit donc la surface du corps, le corps comme surface ; et qu’il est suressentiel que l’arc de conscience puisse se tenir du corps. Et que ces opérations forment l’éthique, et l’esthétique et la politique et l’idéel, et au tréfonds la pensée (comme réflexivité et non pas seulement comme réflexion qui laisse quant à sa part le moi comme elle l’a trouvé, pas la réflexivité). Mais puisque ça n’est plus seulement l’universalisme humaniste, mais à tout le moins l’élaboration des personnalisations, le corps va se creuser par la surface ; l’injection de la structure, de la proximité de l’arc le bouleverse. La structure, arc du réel, provoque l’extension de la dimension (qui n’est plus seulement universaliste, « plus seulement » signifiant qu’elle l’est nécessairement mais ajoute à l’humain, le phénomène de complexité exigeant que soient conservés les acquis antérieurs), l’extension de la dimension dans ou plutôt « sur le corps » (ce qu’expose fondamentalement la psychanalyse et la circonvolution de cette « surface »).

La réflexivité fut donc dès le début, grec, chrétien, ou autour de la méditerranée, le déploiement du corps dans l’interstice du là ; la forme même de l’exister acquis (soit dans le retournement grec, soit dans le renouvellement christique) consiste à trouver le moyen de se glisser en cet interstice ; il et très clair que ça n’est en aucune manière évident. C’est pour cela que l’on a condamné la pensée, dieu-le christ (les deux), le sujet, à la revendication de leur moralisme particulièrement … mais les pensées qui suivirent ; les pensées de l’altérité, de Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan ; n’en sont pas moins strictes, voir plus encore exigeantes, sous couvert de révolte, de multiplicité ou de profusion ; c’est la structure même de conscience qui est depuis le début en équilibre sur le fil du réel, le bord du monde, le maintenant unique.

Encore plus exigeantes parce que la structure gratte le réel, non suelement la réalité, et toutes ces représentations du monde, du donné, du vécu et du corps, mais le réel même et c’est le réel, l’articulation au réel qu’œuvre la philosophie ; c’est là qu’elle creuse, et qu’elle creuse la dimension ; celle qui a rompu tous les mondes, toutes les humanisations, et rompt toutes les personnalisations (puisque les mois, cette formulation hyper pointue qui poursuit la réalisation de l’humanisation au plus loin), les mois sont en première ligne ; au plus loin, cela veut dire au plus près de la matérialité (donnée là) et sur la possibilité de la matérialisation ; en un mot Dylan, Hendrix, les Beatles ou Led Zep réalisent incrusté dans leur ouvrage la surface du corps. C’est une illustration, parce que toute la représentation s’y adonne absolument, dans tous les domaines, jusqu’aux acquis et aux droits de chacun, et à l’exigence civilisationnelle intégrale, sans laquelle ne se maintient pas le degré d’acculturation.

Et on comprend bien que l’on est bien plus au-delà des esthétiques ; les esthétiques avançaient classiquement dans le rang de l’humanisme, de l’humanisation à venir, et qui fut réalisé, de l’unique révolution ; une fois acquise c’est Autre Chose qui commence. Et ce qui commence se fut la différenciation des corps eux-mêmes ; l’autre surface, la surface pénétrant le corps par le bord ; il faut bien que ça rentre, la suréminence structurelle, comme du plomb fondu par les pores.

Aussi toute la représentation possible, toute la synesthésie mentale déroulée par les deux derniers siècles sont absorbées par les corps. Et le travail porte plus loin que de seulement (si l’on peut dire) exposer un spectacle aux yeux universalistes de l’humanisme ; on est par delà le vrai, le bien et le beau.

Et puisqu’il faut relire les idéaux universalistes au regard de l’Autre Chose commençante, les esthétiques antérieures à la révolution étaient elles-mêmes le constructivisme d’un autre corps ; on se forgeait un corps universel, mais quel Autre-Corps commence à partir de la révolution unique ayant déjà imposé l’universel ?

Il est strictement impossible de mécomprendre le déluge d’individualités, d’altérités, de sciences et d’esprits de révolution si on renie l’installation universaliste, mais impossible aussi de nier l’individualisme en croyant construire un homme universel ou n’admettre que les droits de l’homme sans être saisi des droits étranges et étrangers des sujets, des hyper, ultra, supra individualistes (les individualités étrangères) ; et quoi que l’on fasse ce sera ce creusement qu’opère tout arc de conscience là où il est, dans sa matérialité même.

Mais dans le même temps il fallut continuer d’installer l’humanisation comme universelle ; on n’est pas libre sans que l’universel, qui lui parait si contradictoire, n’en forme la construction au moins basique ; il fallut convaincre de la vérité de l’universel et cela même n’est pas encore acquis, du tout, par tout l’hyper individualisme actuel.

Et dans le même temps, comme la masse des individus ne parvenaient pas au niveau des supra individualités bizarres, ils devenaient des mois, des bricolages difficiles et invivables, des maladies et des douleurs, des sexuations et des désirs et volontés, tout un imaginaire et des pans entiers d’esthétiques autres. Il faut admettre que certes l’universel (le vrai, le bien, le beau) doit continuer d’être voulu, mais aussi comprendre que c’est une autre répercutions, réarticulation qui passe outre, partout dans l’acculturation, et cherche plus loin et autrement que selon l’universalisme.

Et n’est pas acquis l’universalisme parce que dans le cadre général de l’universel mais aussi de l’individualisme qui aurait pu s’entendre universellement et structurellement, il s’est développé une vision réaliste, quand même extrêmement monolithique ; naturaliste ou personnaliste (le moi comme destination des corps-langage) ; alors que la rigueur du cadre qui acquérait l’universel et l’humanisation humaniste d’une part ,et son surcroit les sujets dans les mois d‘autre part, recherchait une bien plus constructiviste, créative structuration de l’humain ; c’est par abaissement du degré d’arc de conscience que l’on s’est rabattu dans le naturalisme (la « nature » et la « nature humaine »), le réalisme (le donné explique le donné), l’universalisme plat (chacun est responsable de sa raison, au lieu que chacun soit un sujet et que chacun soit un sujet impossible s’est créé partout et en tous et chacun).

Et en un autre sens on ne pouvait pas faire autrement, parce que la Constructiviste Articulation réclamait une autre pensée, une autre réflexivité, dont on ne possédait aucune vision, imagination, réflexivité.

Et c’est cette autre Grande Articulation que tentent de cibler les pensées de l’altérité ; Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan (en s’appliquant au moi de chacun, d’un sujet caché) ou la crise de la conscience européenne, ou la nouvelle humanité communiste ou ensuite bien plus tard le renouvellement des années soixante (les individualités, tout un chacun, savent bien « qu’il se passe quelque chose », et il y eut quantité de possibilités, ou de libérations ou de déploiements, Descartes ayant ouvert la voie de la réflexivité autonome ; les sujets, impossibles, se sont démultipliés en tous les sens possibles, ayant affaire justement au pur possible, à la potentialité même) ; et c’est cette Grande Articulation que tentent de coordonner les mass et micro médiatisations (qui devraient, auraient dû se vouloir, penser, imaginer comme mass et micro médiations ; la médiation est tout autre chose et fonde bien autrement la médiatisation, et néanmoins au travers des médiatisations ce sont les médiations qui traversent).

Pour pénétrer dans les corps donnés là, en passant par la surface du corps renouvelé, c’est via la représentation.

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L’En-deçà, l'Exister

9 Janvier 2016, 10:31am

Publié par pascal doyelle

Un moi, ça croit qu’il est quelqu’un ; il n’a pas tort, le moi est la personnalisation, non pas une identité (éternelle par ex, de cela on ne peut rien avancer, et reste objet de croyance et la philosophie est dans la constatation, le retour dans le donné là qui écrème), mais est à tout le moins un processus, qui est venu s’ajouter à l’autre processus réflexif qu’est l’humanisation, fondée sur l’universalisation (la raison, la science, le droit, l’Etat, et l’idéal philosophique du vrai, du beau, du bien). Et tout cela est bel et bien bon, comme dit l’autre.

Mais le moi en s’ajoutant à l’humanisation creuse plus loin ; sa réflexivité (dans la réflexivité générale de l’universel humanisme) donne vraiment une épaisseur, une densité à ce qui se constituait de l’extensivité (chacun est responsable de soi devant les autres et devant lui-même en tant qu’être humain, idéal exprimé on ne peut mieux par Kant, et Etat, et droit et savoir universel exposé par Hegel, tout cela très logiquement, selon la logique de l’historicité même). Le moi va pourtant ajouter à l’extensivité (qui va adapter la pensée grecque, bien plus étendue et bien plus arcboutée au monde dans sa totalité pensée Une, manifestant le Tout-Un absolument) de la raison, un creusement abominable ; ce à quoi doit faire face n’importe quel moi et que n’importe quel moi sait, du dedans (par ex l’horreur de la mort), et c’est toute la focalisation de l’intentionnalisation qui va soulever la réalité et se conjoindre absurdement au seul réel donné « là ».

De quoi s’effondrer.

Ce qui se découvrait comme l’Etre éblouissant du monde grec animé par la Pensée qui augmentait considérablement notre conscience par mille perceptions et mille énoncés nouveaux puisés à même le monde actuellement perçu et ayant en chacun à s’activer, se dresse invariablement comme l’indifférence froide et l’évidence toujours adéquate du « là » du monde comme exister. On peut bien animer l’univers par la Volonté ou par l’Etre, le monde est froid comme la glace.

Le redire autrement. Un moi est une synthèse qui part de son immédiateté et de tout ce vécu, bricolé, et dont il veut, désire, attend de faire sens ; mais il est pris dans le langage ; le langage qui est hérité du fond des âges ; en tant qu’autrefois le groupe humain parlait sa terre, son monde localisé, la lune et le soleil et le cycle des saisons, et des échanges manifestés pas le trésor commun du langage en lequel tous et chacun se parlaient et parlaient le monde en un enroulement fondamental (hors du groupe-langage, rien ; aucune survie possible). Or le moi est déserté de tous, et livré à son seul corps, ce qui risque fort d’être sa seule mort, ou sa douleur ou son angoisse, ou son impossibilité de se dire (aux autres, qui de toute manière n’écoutent plus, chacun tentant de faire-sens pour lui-même, non égoïstement (c’est un effet) mais de faire cercle de se parler comme si le langage faisait monde).

Le moi ne peut pas se représenter et outre sa mort (etc), il est livré à l’incompréhensibilité ; les mots qui le représentent pour les autres, sont doublés par son corps comme surface ; mots, langage, corps, autres, représentations, gestes, tout cela est chargé de former un seul sens ; mais l’ensemble part dans tous les sens (à moins de vouloir si horriblement le raisonné dérèglement de tous les sens, qui ne sont pas là pour rien, de Rimbaud, Rimbaud qui pense si vite, parce qu’il pense selon son Autre-Corps, la vérité dans un corps, enfin possédée ; c’est parce qu’elle est de cet Autre-Corps qu’elle advient). Et surtout comme le corps n’est pas promulgué infiniment selon une attente qui n’appartient pas de toute façon au monde, l’attente retombe ; elle retombe dans le donné là, dans le vécu, et ce encore en-deçà de l’immonde réalité, célinienne par ex, en une encore plus écrasante dissolution ; dans la masse même en laquelle sont écrits les mots.

Au lieu d’une surface de corps, infiniment libre, on aboutit à l’aloudissante masse obscure des signes qui meurent dans le monde, qui disparaissent et entrainent, enchainent le moi, enchainent le corps du moi, le prenant à revers, là où il ne s’y attend pas, puisque le moi voudrait se projeter sur le devant (selon le conscient et la prononciation) mais qu’en réalité, dans les déchirures de la réalité, le corps investi de mots, de signes, de gestes, est déjà annulé, alors que c’est lui, ce corps écrit, que l’on est ; dans l’infra.

Le moi voudrait être heureux, et il a raison, mille fois raison et c’est ce qu’il faut tenter, autant que l’on peut. Mais là n’est pas le problème… justement. D’aucuns se sont aperçus d’autre chose. Ils se sont tenus trop près du Bord.

Ils s’en sont épris. Ils en furent saisis. Ça n’est plus du tout le malheur du moi, c’est une autre dose étrange d’incompréhensibilité massive et le surgissement d’une dimension ; c’est ce qui éclate comme Rimbaud, Nietzsche, Heidegger, Céline, Kafka, Sartre ou camus et tant d’autres ; puisque depuis la révélation cartésienne du sujet (impossible), il y eut évidemment (de par sa nature et sa logique structurelle même) quantité de sujets. C’est en ces royaumes dimensionnels que l’on apprend.

Et ça ne dessine nullement une folie au sens psychologique, en laquelle on voudrait bien nous enclore. Livrés à l’objectivisme qui annule la pensée, en la prenant pour la raison. Mais l’Altérité, ce qui veut dire le Un pur et brutal, est immanquable ; il est la forme même du réel. Ça n’est pas une folie, interprétation étouffante de la psychologisation mortifère des sujets enfermés dans des mois, c’est la pensée structurelle elle-même et qui ne devrait pas à ce point tarder de se retrouver dans les grandes anciennes configurations illuminées, hindouiste ou bouddhiste, sens du sacré ou révélation, biblique ou mystique ; la pensée grecque, le christique, le sujet impossible, et puis remonter plus loin encore ; lorsque le Un se pensait comme Absolu au-delà et hors du monde ; croit-on vraiment que les très anciennes pensées étaient à ce point stupides et ignorantes qu’elles puissent s’effacer devant la fatuité des objectivismes et l’étouffoir du monde ?

L’arc de conscience, produit de chaque cervelle, existe scrupuleusement et c’est la moindre de ses circonvolutions structurelles qui s’attache à la position qui est « là », au-devant, prenant à même le monde, synthétisant toute perception et tout langage, puis outrepassant cette opération de synthèse dans l’analytique de son exister, ramenant la pensée du tout à la pensée du Tout-Un ou au Un-Autre (soit donc la pensée grecque et la pensée judaïque), pour se concentrer sur le Un comme structure et forme du réel ; si l’arc de conscience est un court-circuit, il est un court-circuit dans cet autre raccourci en-deçà de l’être qu’est l’exister ;

Il faut comprendre que l’articulation de conscience, l’arc de conscience fut toujours-déjà tendu sur le réel, quand bien même crût-il qu’il l’était au travers du réel.

Ce qui veut dire non seulement traversant la réalité, mais transmutant cela qui est en-deçà des réalités. C’est en ceci que le Un est bien plus profondément inscrit que tous les mondes, seraient-ils des univers. Sur la surface première, l’En-deçà, le non-temps.

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Volontés et désirs

7 Janvier 2016, 09:07am

Publié par pascal doyelle

Le communisme définit l’homme générique, des besoins, tous identiques, une sorte d’universelle condition qui, ayant passé outre l’Etat, serait satisfaite, pleine. Le libéralisme invente les volontés, les désirs, les questions et plus vous questionnerez le libéralisme ou votre corps, plus il existera du libéralisme (ce qui n’est pas exactement le capitalisme ; le capitalisme nous a fait croire que le libéralisme était le capitalisme, mais il n’en est rien ; en ce sens que le libéralisme réel, gigantesque contient d’un côté un réel communisme et de l’autre une part de capitalisme tout à fait nécessaire, aussi nécessaire que le communisme de base, si bine que le mensonge est total et recouvre toute la réalisation).

Mais on vous demande, sans cesse, constamment ; que voulez-vous ? Angoisse radicale, invraisemblable, critique hypertrophiée de soi-même, de sa nullité qui est juste simplement « là », et qui ne veut, ne désire, ni ne se questionne ; résidu de chaque moi, et quelques-uns qui s’effondrent sous la pression de la question de ce qu’ils veulent.

Les mois sont des corps-langage, des parlêtres, mais l’on n’est ni un corps ni un langage. Et qui plus est corps et langage sont les effets d’une bien plus fine structure qui s’immisce au travers du langage et au dessus du corps. La transcription de notre structure comme question ; qu’est-ce que tu veux, qu’est-ce que tu désires, oblige à formuler ce qui ne peut pas se retrouver dans le monde. Or pourtant comme tel le mouvement de la question de ta volonté et de ton désir va passer au crible tout ce qui se peut ; erreurs et réalisations tout aussi bien ; la formulation de la volonté et du désir était immanquable, nécessaire, que ce soit sa version communiste ou libérale ; il faut assigner à tout sa raison d’être et comme, ici, l’assignation s’effectue de la structure.

Rechercher dans la réalité, historique, l’universel, soit la version de Badiou de la vérité, ou celle de Hegel (qui condensait l’activité de conscience dans des contenus qui seuls expliquaient et rassemblaient l’intentionnalité), c’est ne pas s’apercevoir que ça n’est pas de l’imposition d’une vérité extérieure que se travaille l’humain, lequel est une humanisation, et suivi d’une personnalisation ; c’est du dedans de chaque arc de conscience. Volonté et désir sont les transcriptions dans le monde et les corps et les langages ; mais signifient tout autrement. C’est du dedans de la structure (son interne puisqu’une structure n’a pas d’intériorité, là est sa transparence qui n’obéit à rien, n’étant pas composé) que s’exposent les volontés et les désirs.

Autrement dit une pensée qui traiterait les réalisations et les erreurs comme des contingences en comparaison d’une vérité universelle (supposée), ne comprendrait pas cela même de l’articulation ; la structure, l’arc de conscience, est forcément toujours un, et individué à l’extrême ; et si cet arc n’est pas du monde, et ne s’y trouvera lui-même en aucune volonté ni désir, c’est qu’il se tient sur le Bord. Lorsque cet arc se remue comme désirs et volontés, il soulève le corps et le vécu ; de même que l’universel, l’universalisation soulèvent le donné du monde ; il faut se coordonner pour que le monde comme donné soit soulevé par la pensée, le droit, la science, la moralité commune (toutes transversalités qui sont repérés par Kant ou Hegel, etc).

Mais il faut une plus grande coordination encore pour que les arcs de conscience pris dans les corps et les langages (toutes sortes de langage) puissent retourner ses corps et ses langages ; si il y eut une telle débauche de représentations mais aussi d’expérimentations (dont les années furent l’apogée et l’expression quasi directe mais aussi frustre et idéelle et évidemment partant en tous sens, toutes significations puisque c’est le but ; l’idéel français, maoïsme et autres, se mélange totalement à la pop culture US dézinguée ; tout se brasse en quelques années), c’est que la mémorisation doit se constituer de l’expérimentation intégrale ; et qui dit mémorisation (et non plus seulement articulation de conscience) s’écrit dans et sur les corps.

Et évidemment cela ne va pas sans mal ; sans douleur intérieure mais aussi interne, psy et structurelle douleur ; laquelle est durement réelle ; il est incompréhensible d’être une conscience de (soi) ; que l’on colmate en se prenant pour un « soi », une identité, alors que l’arc de conscience hyper individué, bien plus individué, sans raison, nu et sans rien, creuse bien plus profondément et cet sorte là d’individué, l’arc de conscience est tout autrement architecturé que le monde, le donné, l’intériorité ou l’extériorité.

Plus on décrit, catégorise, démonte, exhibe l’intériorité ou l’extériorité (au travers des sciences sou des expérimentations, des vécus ou des représentations), plus se précise l’externe et l’interne structurel. De même que les grecs sous couvert d’énoncer la vérité, proclamée mille fois, remontent les conditions de vérité ou que Descartes expose les conditions du libre. Nous sommes passés au travers de la tenue de notre être comme contenu, vers la structure antérieure à tous les contenus. La raison, l’universel, l’humanisme lui-même sont seulement des corpus, des effets, des résultats momentanés et imperturbablement réclamés et au travers de ces manifestations la structure nue remonte peu à peu.

C’était une erreur ou une déviation nécessaire (alors, en ce temps) qu’accomplit Hegel en supposant que le contenu (de conscience) fait valoir la dite conscience ; que celle-ci puisse parvenir à une égalité (la raison, le savoir, la science absolue est cette égalité après la conscience de soi et la conscience tout court, après la fascination pour l’objet et la certitude du sujet).

Mais il n’y a pas d’égalité ; un arc de conscience reste un arc de conscience et c’est cela qui re-viendra après Hegel ; que l’arc se tend en et par lui-même (ce qui la position recherchée par Stirner, Schopenhauer et finalement incommensurablement par Nietzsche). Et qu’il se tend vers un réel extrêmement étrange, Heideggérien, ou encore multiplicité ou prolifération ou ce spectacle fou des sciences physiques (puisque l’on n’en est plus à la vision ordonnée newtonienne, mais à une sorte de délire, débauche d’énergie).

En tout cela et y compris lors des expérimentations historicistes (des années soixante pour prendre un repère mais qui courre tout le long du 20éme, et évidemment dans l’idéal même de la révolution totale), il ne s’agit nullement d’une sorte de déballage de contingences dépourvu de sens, de devenir, de perte de sens ou de mort de dieu ou de nécessités sans direction ; le monde, par la politique, le donné par les sciences, le vécu et le corps par les expérimentations sont intégralement exposés là au-devant de l’arc de conscience ; et tout ceci est notre mémorisation, intégrée difficilement, péniblement, durement, aux corps (ce qui réclame une définition du corps, comme surface en plus du corps-cervelle, non pas en dehors mais en plus de sa matérialité : comme matérialisation donc, non comme état mais comme processus), une mémorisation mais aussi un jugement, et c’est pour cela que sous ce spectacle c’est du jugement dernier dont il est question. Cela ne se réalisera pas comme universel mais comme devenir interne et externe de l’arc de conscience, dont on comprend bine que pour le saisir il faut un autre maniement que celui de l’intériorité et l’extériorité, du sujet et de l’objet ; si Hegel pense effectivement le déploiement entier de l’arc de conscience investi et transmué en contenu, ce qui est arrivé ensuite c’est l’externe de cet être posé là dans le donné monde, et c’est la structure interne (non intérieure) des expériences directement ontologiques explosées dans l’altérité (plus aucun contenu ne soude l’arc à un « lui-même ».

C’est non seulement le jugement de l’humain sur lui-même (entrera-t-il suffisamment en considération de lui-même pour se survivre et ce objectivement ?), mais le jugement de la structure de conscience de chacun sur sa propre incompréhensibilité ; qu’est-ce que cela fait d’être strictement une forme sans rien, unilatérale (tournée d’un seul côté, le réel ne possède qu’une seule face, mais on ne sait pas « où » elle avance) d’être un exister, étant entendu que cette forme sans rien est précisément l’hyper activité arcboutée au réel et soumise à son propre mouvement, impitoyable (la soumission ayant à être comprise comme « sa nature elle-même » ; c’est le moi ou l’humain dans son repli qui subissent cet activisme, mais qui ne seraient pas sans lui).

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Devenir du temps

3 Janvier 2016, 16:37pm

Publié par pascal doyelle

Ce qui est arrivé ça n’est donc pas un système d’idées, des idées, des pensées, des représentations mais bel et bien une structure qui s’est extirpé de tout monde donné particulier, un groupe-langage, un monde localisé et son immédiateté (y compris l’immédiateté que tout groupe génère et dont il mythologise l’acquisition).

La structure qui nous est arrivé, sur la tête, en nous défenestrant, est unique et parfaitement identique en toute humanité, en toute personnalité, partout, tout le temps ; qu’il existe au moins des êtres humains, bien que l’on puisse se demander si précisément cette structure n’est pas une forme qui arriverait à quelque « intelligence » possible, qu’elle possède quatre bras ou trois estomac ; si l’on définit cette structure comme « conscience de (soi) » (en lequel le « soi » est non une identité mais le rapport lui-même, la conscience est la conscience du rapport que ce rapport est, pour lui-même et , tout autant, est en général. Si « conscience » est et n’est que le rapport qu’a le rapport de lui-même, le dit rapport est absolument comment à tout être qui n’est pas une pierre ou un courant d’air.

Exception faite pour l’animal ; en ceci que l’animal si il ne possède pas le retour, est à tout le moins sa propre peau. Sa propre peau, ce qui veut dire son corps comme interface distinctive d’avec le milieu. On y reviendra une autre fois.

Or cependant elle n’est pas évidemment seulement le rapport à soi ; parce que des « sois » il y en eut des tas ; des mayas aux égyptiens, et des tas, des tas de tribus, royaumes, empires même, etc. des tas de mondes humains qui dans le rapport qu’est n’importe quel humain, ont identifié le dit rapport à un contenu.

Lorsque la structure s’extrait de tout monde humain particulier, elle crée instantanément son langage ; qui relève non de telle expérimentation communautaire et localisé mais cible de fait le monde unique donné là et la même nature humaine en supposant que cette nature humaine est le fameux retour vers soi de notre être ; excepté qu’alors notre être devient totalement indistinct. Est-il constitué de langage ? Mais il existe des milliers de langages. D’un corps, mais je vois bien que je n’est pas le corps ; un corps est « là » et n’a pas conscience de lui-même, auquel cas cette conscience serait certes conscience de ce corps mais parce que conscience de (soi) d’abord.

Il est ainsi une verticalité, totalement incompréhensible, mais qui commence, à peine née, de dresser sa propre dimension et depuis c’est non plus dans monde humain donné ou dans un corps ou dans un langage, que nous vivons mais c’est dans cette dimension que nous existons.

Jusqu’alors prise dans tel ou tel contenu, tel ou tel monde humain, groupe, langage, synthèse, mythologisation, la structure est instantanément indépendante de tout, et chaque fois recommencera son propre trajet à partir de zéro ; n’étant pas relative aux idées, systèmes, mondes humanisés ou non, elle revient, intacte et vide, ce qui veut dire formelle.

Et c’est le portrait de ce dressage vertical qui peu à peu prend formulation, dans les heurts et les délires, les explorations et les trajets ; parce que cette structure étant parfaitement vide et par nature vide et sans rien, n’est en quoi que ce soit écrite mais n’en est pas moins un réel, un être effectivement réel et qui balaie toutes les vérités, parce qu’elle les retient toutes, mais creuse sa propre articulation et nous pousse à avancer sur le fil du réel, par-dessus les mondes.

Comme ça ne se passe pas dans le monde mais sur le bord du monde, il faut tendre son arc de conscience en propre pour pénétrer dans l’interstice entre le monde et le monde, et par cela seul le réel apparait.

Remarquons que l’idéologie habituelle veut que le donné soit seul réel ; le donné explique le donné. sauf que d’une part notre être ne coïncide de fait pas avec son exister, et que d’autre part le réel lui-même, le donné se tient d’un présent, d’un présent continuel qui parait la seule constante dans tous les mouvements.

On veut dire que le réel est déjà lui-même intégralement articulé et que son articulation tient de ce qu’il est un présent.et qu’il n’y a, en quelque sorte, rien d‘étonnant à ce que notre être propre, l’arc de conscience, soit lui-même inquiet du présent, puisque c’est justement de cet arc de présent qu’il se tient comme arc de conscience. L’arc de conscience est le repli dans le pli déjà effectif du présent.

On a dit ; non seulement il est un présent, mais le présent est « cela même qui existe ».

Lorsque l’on sort de tout monde particulier on a tendance à retomber dans un nouveau monde particulier ; parce que n’apparait que la détermination et que la détermination conduit au monde ; mais ayant été saisi par la forme sans rien, la structure, tout monde particulier, même nouvellement construit, sera bien vite abandonné et repris en un autre ; on pourra interpréter le christique par le christianisme, celui-ci ou celui-là, le christique continuera son élaboration (parce que le christique est une technologie créée pour coller adéquatement au monde donné là, sous la formulation de tout vécu tenu à distance, hors de soi, d’un point-autre radical qui rend perspective mort et naissance de chacun et tout ce qui en est contenu).

La structure est donc lancée, en plus de n’importe quel monde, de n’importe quelle humanisation qui s’établira à sa suite, mais comme la dimension du présent, activée en et par chaque arc de conscience, est la puissance même, cad la potentialité, elle outrepasse constamment toute représentation.

On a cru et on croit encore qu’il y aurait une stabilisation possible de cette structure ; en transformant ce qui relevait de la réflexivité et mettait en branle toute l’articulation dimensionnelle, qui eut un mal fou à s’élaborer et trouver quelques représentations adéquates, et qu’elle basculerait en réflexion ; la pensée, dieu, l’universel lui-même seraient simplement le rapport du donné avec le donné ; la nature humaine parvenant à la satisfaction … puisque se retrouvant dans la nature d’une part et dans la réalisation, le rendu-réel de son être.

Or la dimension, ouverte et de toute manière non refermable, cherche immanquablement à s’investir et se prend antérieurement à tout l’être ; tout l’être, ce qui signifie que l’on part et on ne cesse de partir de l’exister, on y revient de fait (puisqu’il n’est qu’un seul et unique fait et que c’est de là dont on part, constamment, dont tout part constamment) en ceci que l’exister est le Bord même de toute la réalité et évidemment antérieur à n’importe quelle représentation.

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