Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
instants philosophie

Démonstration, monstration et démontages de la philo

29 Décembre 2013, 18:33pm

Publié par pascal doyelle

Grosso modo.

Il y eut trois grands espaces dans la pensée. D’une part au sortir des mondes particuliers, l’invention ou la systématisation de l’universalité (le langage en lui-même contient l’universalité mais elle ne se représente à elle-même ses propres fins, et cela ne se peut que hors du langage ; la fin comme la finalité du langage devient l’idée de l’être, ce qui change tout) par les grecs. Et d’autre part le devenir conscience affirmé et pour la première fois dénommé en tant que la dernière conscience indéfiniment possible est dieu, qui comme tel revient vers-nous en tant que jésus, dépassant la loi (juive et toute légalité abstraite) et réalisant la personne.

Vient ensuite que les deux s’emmêlant en tous les sens possibles de leur cercle propre (le christianisme et affiliés, y compris musulmans, reprend intégralement la pensée grecque, puisque l’un et l’autre font-office de la même réflexivité généralisée qui s’étend à toute l’humanisation), se heurtent absolument à Descartes (en tant que à la fois repère et signe d’un mouvement qui naît bien au-delà du seul Descartes, mais comme la philosophie est la discipline qui rend compte, manifeste, expose « ce qui arrive », le dit mouvement est exprimé, littéralement, par Descartes ; il décrit).

En réalité les heurts et malheurs du devenir se réalisent dans le Même devenir ; parce qu’il n’en est qu’un seul. La réflexivité (des grecs, chrétiens, Descartes et suite) est unique ; ce sont les mondes particuliers qui sont multiples (encore que les synthèses diverses manifestent la même sorte de réflexivité mais dite immédiate, ce qui n’est pas péjoratif ; elles se concrétisent simplement avant la réflexivité ‘qui se sait’ comme réflexivité, ce que dit nommément la philosophie, il n’est plus de langage, plus de groupe, plus de monde donné là).

Le mouvement est entier et il ne faut pas tomber dans le piège du « modernisme » (en fait déjà usé) qui consisterait à déconstruire de manière générale la philosophie, la pensée, la raison, la liberté, le sujet, etc. Le modernisme se fonde sur l’exactitude et croit absolument que la dite exactitude se calque sur celle des sciences ou des mathématiques ou des prouesses technologiques. Alors on démonte tout. Et que l’on démonte tout, est très bien, sauf à croire que ce démontage est l’ultime finesse accessible. La vérité est que en démontant on n’aboutit en résultats qu’aux divers bricolages, lesquels nous sont essentiels et même cruciaux mais ne s’installent pas au même niveau qu’initialement.

Pour exemple, il est ridicule d’expliquer dieu par une psychanalyse, même si tout ce qu’elle en dit est vrai ; la question n’est pas là, elle est que ça n’est pas suffisant. Ce qui veut dire que ça n’explique par vraiment. Que ce qu’elle en explique soit vrai, signifie que la véritable compréhension contient cette explication là. De même il est confondant de comprendre que l’on croit encore qu’il existe une vérité telle qu’elle dépasserait les « animaux humains », comme Badiou les envisage. Une vérité générique qui serait l’essence de l’homme ; négligeant absurdement l’individualité (soupçonnée sans doute de dérive petite-bourgeoise). Qui accepterait une humanisation (universelle) sans une personnalisation (fondée sur le libre-même mais les fanatiques de la vérité comme seul repère ne pensent pas le libre pur) ?

C’est que dès le début prenant conscience de soi comme universalisation, la pensée entreprend de se démontrer, d’affermir sa fondation unique (quand bien même partirait-elle dans tous les sens possibles qui lui sont accessibles ; la pensée n’est pas assignée à une-vérité mais au principe de vérité et se joue des systèmes, c’est sa structure même, c’est encore regretter on ne sait quelle vérité exclusive et ne rien comprendre que de croire encore à une vérité qui viendrait nous réchauffer). De cette démonstration, elle passe à la monstration ; elle fait-voir, elle dit « voilà c’est ici, que cela se passe ». Puis ayant assisté à sa propre monstration (Descartes), elle se tient du sujet cartésien (mais abstrait et absent, celui de la science) et commence de tout démonter ; de Marx à Foucault en passant par la psychanalyse et toutes espèces de sciences humaines compris.

Entre ces devenirs du mouvement général, il est la position du dieu et surtout du christ ; ça ne montre pas la conscience de chacun à proprement parler. Ça attire et ça crée la conscience de chacun ; que chacun ait une conscience et ceci sous l’égide de l’une-seule. L’une-seule conscience, dieu, est indéfiniment réelle ; elle regroupe qu’il existe des quantités de consciences. Et ceci pour la raison qu’elle les fait exister ; c’est dit nommément (Saint Paul, je ne vois pas pourquoi on réfléchit parfois, les choses sont dites littéralement tel quel).

Remarquons que ce faisant on ne prend pas position sur l’existence ou non de Jésus, de Dieu, de Bouddha ou d’Allah ; de cela on ne sait rien du tout ; on peut y croire ou non. Parce que l’on ne sait pas jusqu’où existe notre être ; on se limite à faire le tour de ce qui, ici et maintenant est constatable (parce qu’ailleurs et autrement on n’en reçoit aucune information, de fait, et que cela ne peut donc pas former le substrat d’une conduite universelle ou réglée).

En somme le mouvement général consiste, éperdu, sans repères suite aux effondrements des mondes humains particuliers, on se retrouve soudainement à réfléchir ; parce qu’il faut établir des règles là où font défauts les groupes humains, les cultures diverses, etc.

Mais le surprenant est que ça n’advient pas par nécessité seulement, de réguler le désordre. Ça surgit comme soudaine réflexion sur notre être (là aussi c’est dit nommément) ; ça n’est pas une négation, c’est un surgissement en plus. Il se trouve que ça se nomme les « grecs » ou les « chrétiens » ou « Descartes », mais c’est le mouvement qui compte.

Et si c'est le mouvement qui compte, alors ce qui "apparaît soudainement" (de mille façons et se propage), n'est pas un système d'idées ou une série aliénante (interprétations prétendument lucide des modernes), mais la formulation même ce qui est, par lui-même.

Voir les commentaires

Notre-être déboule dans le monde

26 Décembre 2013, 14:25pm

Publié par pascal doyelle

Notre-être déboule dans le monde

La philosophie a donc mis à jour notre être et avance sans discontinuer sur la piste de sa représentabilité ; représenter notre être s’effectue en séparant tout ce qui est.

Séparation là où les mondes particuliers, chacun à part soi, entretenait une synthèse (ce qui apparait est tout, localisation dans un monde donc, et ce qui apparait est vrai tel quel, et est repris dans la parole laquelle est échangée et est échanges, dans un groupe qui forme la validité de ce qui est parlé ; le groupe remplace ce qu’ensuite on nommera la vérité, comme soit « ceci est la vérité » des religions ou enfin comme « il y a de la véirté » qui s’impose la vérité comme principe non comme contenu, sous entendu « elle est mais on l’ignore », permettant de remonter dans les conditions de la vérité).

Dans la mesure où la philosophie acquiert notre-être, on remarquera que rien ne remplace la philosophie ; il n’est aucun discours, théorie, résolution qui puisse s’y substituer ; toute autre théorie se limite à son objet, extrapole sur la science ou sur la psychanalyse ou même sur tel auteur plutôt que tel autre (Spinoza aurait « plus » raison que Descartes, et autres du même genre).

La caricature essentielle qui devait contraindre la philosophie au silence serait sa fatuité à énoncer tout ce qui est. Ce qui est quand même un contresens flagrant ; elle a ouvert le gouffre que rien ne referme et démontre par sa pluralité qu’elle Est ce gouffre. Que donc elle manifeste de façon certaine, indubitable, notre-être non comme Vérité (telle ou telle) mais comme structure ; vide et formelle ; qui résiste à n’importe quelle sorte d’idées, de systèmes et qui les épuisent tous et est en soi expérimentation du nœud.

Il est donc un trou, béant, que rien ne comble et une sorte de désir sans objet ; et aucune résolution qui serait extérieure à ce tourbillon mental. Suspension du désir donc, qui n’a pas, aucun, objet. Par la philosophie on sort instantanément du désir (des petites envies comme des désirs d’être ou toute sorte d’appel d’air très communs ou trop profonds ainsi que de l’idéomanie qui traite notre être comme un néant, un manque, un moins que rien, etc). on ne s’appesantira pas sur la faconde qui veut nous convaincre à tout prix du manque à être et du néant de "qui l'on est". on veut se saisir objectivement ou dans un discours limité de notre être, limité et limitatif ; surtout que l'on ne s’imagine pas être réellement ! Ce serait trop d'angoisse pour nos pauvres petites personnes psychologiques, ça annulerait nos petites envies, ça ne meublerait plus les images dans le déversoir globalisé.

Si le désir n’a pas d’objet c’est qu’il est ; il ne désire rien parce qu’il ne manque de rien. Il est d’une part et il devient, et un point c’est tout. Ou ce qui revient au même ; dans la mesure où l’on peut mener la cohérence d’un énoncé, cet énoncé est parfait. Autrement dit la perfection est. Ou encore : ce qui est, est. Ou bien ; ce qui existe épuise tout ce qui peut être.

Que l’on ne comprenne pas encore exactement en quoi ce qui est, est parfaitement, mesure aussi notre désir ; tant que l’on s’imagine désirer on ne sait quelle réalisation, révélation, surabondance qui n’est pas, on ne percevra pas la perfection de ce qui est telle qu’elle est. On la remplacera par une pseudo perfection issue de notre imagination (cad de l’intentionnalité en état de manque qui se trompe sur elle-même).

Voir les commentaires

Position de la philosophie III

22 Décembre 2013, 16:52pm

Publié par pascal doyelle

Croire que l’ensemble de ce qui est tel que cet ensemble advient pour chacun soit recomposable en un seul discours est une absurdité. La philosophie prépose un non discours, mais un discours suspendu, et c’est pour cela qu’il est constamment remis en question ; c’est sa forme même.

Aussi il importe peu de tenir compte en dur de ces discours dérivants ; parce qu’en un sens ils sont tous vrais. C’est juste que la réalité est à ce point vaste et plurielle (ce qui n’est pas seulement multiple) que tous les discours sont requis. Par contre donc il est impératif de connaitre ces discours ; ils non pas définissent mais détourent le point central.

Le point central qui lui-même ne rentre en aucun discours ; non parce qu’il n’est pas ou est impossible ou est néant ou fonction évanescente (qu’on logerait par ignorance dans l’âme ou l’esprit ou la pensée, etc), mais justement parce qu’il est.

C’est ce point qui est activé philosophiquement, mais ceci encore en prolongation de toutes les autres réflexivités ; politique, éthique, esthétique, idéelle (de science-connaissance et philosophie-savoir). En tant qu’il se veut intégralement explicitement « là ». Au devant de soi puisque la réflexivité est « ce qui refuse de se laisser faire ». Ce qui n’acceptera jamais qu’un élément présenté puisse décider pour nous.

Lorsque la philosophie rassemble tout ce qui est dans sa perception, elle ne le compile pas ; elle le soumet aux contraintes de cohérence. Par laquelle on est égal aux contenus ; aucun contenu ne se détient plus lui-même en gardant son hétérogénéité ; non pour appauvrir la diversité mais afin que la diversité se manifeste réellement comme telle, diverse, parce que seul ce qui est appréhendé nous est accessible tel qu’il est. Autrement de quoi il n’existerait pour nous qu’un enchevêtrement rapidement indistinct, passage d’un concret à un autre, sans mémorisation ni universalisation, et appauvrissement généralisé.

Lorsque la pensée est vraie (rassemblant un maximum d’éléments dans un maximum de cohérence à tel moment), ce qu’elle montre c’est le monde donné vécu dans toutes ses variabilités, et même dans sa variation (à supposer que toutes les idées se rassemblent elles-mêmes en une seule qui les expriment toutes et idée unique qui soutient, qui est capable de soutenir, de rejaillir en et par les idées et les choses à la fois). Il est consternant que l’on puisse comprendre la pensée comme un appauvrissement au profit de tel donné prétendument concret ; le concret ne s’anime que d’être admis en pensée, qui seule permet qu’il rejaillisse en variations. La finalité est de saisir ou d’être saisi (en pensée ou en réflexivités, esthétique par ex) de toutes les variations.

C’est uniquement bien au chaud dans ce qui est déjà acquis (droits de l’homme, science, philosophie, humanisme, etc) que l’on en vient à décrier cela même qui nous crée. Pour exemple, la révolté nietzschéenne est singulièrement naïve de ne pas vouloir saisir (il en joue) le platonisme comme augmentation fulgurante de notre être ; c’est seulement ayant intégré le platonisme ( ou la pensée en général) qu’un Nietzsche est possible, et ce serait ridicule si précisément Nietzsche n’était pas lui-même (en son jeu propre), le dépassement et l’actualisation de la philosophie entière. Sa révolte est interne au même destin, et lui est nécessaire afin de réactualiser la philosophie, et de destin il n’en est qu’une, parce que la philosophie montre cet être-çi, que l’on est, le point central tel que nous l’acquérons au fur et à mesure, qui est seul uniquement réel. Il n’y en a pas d’autre.

De même puisque nous possédons dès lors notre être en partie, selon les grecs et les chrétiens et affiliés, l’acculturation généralisée, l’humanisation et la personnalisation, etc, il est effectivement vrai que nous nous sommes attachés à démonter (l'ayant d'abord démontrer, puis montrer) notre être tel que là ; Marx ou Lévi Strauss ou Freud ou la linguistique, toutes les sciences, etc. Mais ce faisant nous usons d’un sujet ; le sujet abstrait de la science qui s’absente et ne veut que son objet ; en aucun cas il ne s’agit d’une pensée intégrale qui se-veut. En aucun cas elle ne sera capable de ramener à soi l’intégralité puisque par principe elle sectionne.

Quels que soient le langage, le groupe humain, le moment historique, la personnalité, etc, il est un être-identique en chaque être humain et un être identique absolument (il n'est aucune différence entre une conscience et un autre, elles sont formellement absolument identiques) ; si il ne peut pas se définir par les langages, peuples, personnalités, etc, quel est-il ?

Parce qu’il n’est pas non plus raison ou humanisme ou religiosité ou etc ; du reste la philosophie dans sa durée montre bien qu’il est par-delà « ce que l’on pense », et il n’en tient pas moins au travers de tous les systèmes comme unique procédé qui dévore les pensées comme les mondes humains. La réflexion que mène la philosophie est d’apprivoiser cet être dévorateur qui transparait au travers de n’importe quelle production, représentation. En ceci elle montre notre-être.

Voir les commentaires

Position de la philosophie II

21 Décembre 2013, 14:41pm

Publié par pascal doyelle

Le problème est celui-ci ; il n’existe, hormis la philosophie, aucun discours qui puisse porter à son maximum de cohérence une description maximum du donné « là ».

On prend tout ce qui est, tout ce que l’on a perçu ou ressenti, tout ce que l’on a lu ou entendu parler, tout ce qui etc. on tente alors d’en comprendre l’unité. Autrement dit dans l’unité en question, le maximum de perceptions, idées, imaginations, etc, doit être inclus.

Il s’agit littéralement d’un retour sur « soi », tout ce qu’il contient, de quelque manière que ce soit.

Evidemment le nœud absolu est celui-ci ; que ce soit un retour sur soi. Comment se fait-il et par quel détour est-il possible que nous puissions faire retour sur soi ?

Ce qui se fonde sur autre chose encore ; toute conscience (quelle que soit la qualification de cette conscience, qu’elle soit pensée ou volonté ou intentionnalité, ou âme, etc) est un tel retour. Ainsi il est un réel commun à tout-être-humain ; qu’il fait retour sur soi.

C’est grosso modo ce qui définit la raison ; la raison est la surveillance de ce que l’on énonce, de telle sorte que tout élément énoncé est justifiable (de quelque manière qui soit cohérente). On peut dire l’âme est ceci ou cela, à condition que dans le système on admette dieu, par ex ; qui seul explique une « âme ». Ensuite on doit justifier qu’il y ait ou non un dieu ; que l’on ait une âme justifie que dieu existe. il est très difficile de rompre un tel cercle ; parce que l’on peut difficilement nier que tout être humain est de fait distinct de n’importe quel donné ; on n’est pas ce que l’on est, puisque l’on en a conscience, et que l’on est autre que soi.

La question qui se pose n’est pas que cela soit cohérent en soi, logiquement, mais que cela soit cohérent en l’expérience même que cela procure, ouvre, rend possible, admet, fait-voir, et d’une manière générale que l’on puisse, dans tous les cas, constater. On constate que oui, effectivement je puis douter de tout, sauf de mon existence et que cette expérience est duplicable en et par chacun. L'interprétation de cette différence ouvre potentiellement l'hypothèse de dieu ; ce qui n'importe pas ici, (on ne sait si dieu existe ou non), mais ce qui importe c'est l'éclairage que l'hypothèse de dieu lorsqu'elle nous revient telle quelle ; à se demander donc ; qu’est-ce que ce dieu là ? Et l'idée que l'on s'en forme revient vers nous, et c'est cela qui intéresse la philosophie et non pas dieu prioritairement.

La logique est appelée dans le traitement de ce qui est énoncé ; mais elle s’applique à un élément, et cet élément est tiré de l’expérience élargie ; la vraie contrainte n’est pas que cela soit logique mais que cela soit constatable. Que l’on ne fasse appel qu’à une réalité qui soit accessible pour chacun et c’est en cela que réside le nœud méthodologique. (qui est plus que méthode, qui est notre-être).

L’exigence morale n’est pas que chacun étant un, doit être respecté comme un ; mais dans puisque je suis tel-chacun, n’importe qui, je ne voudrais pas que l’on me considère autrement que un. Si je me comprends comme un corps, on ne voit pas pourquoi ce corps çi serait considéré autrement que n’importe quel « corps », un animal par ex destiné à l’abattoir.

On comprend bien que c’est l’expérience totale qui est appelée d’une part (par le retour sur soi instantané que l’on est, que chacun est de fait) et requise d’autre part (selon une énonciation qui ne veut pas qu’il lui manque une partie de la réalité).

Que l’on puisse décider de ne retenir que tel ou tel élément, et de comprendre cet élément selon telle ou telle cohérence, cad tel ou tel constatabilité, c’est un choix. Il revient à chacun. Et personne ne peut en juger à votre place : personne. Il n’est pas de discours qui viendra vous tenir la main et vous dictera la conduite de votre pensée, cad de votre idée de vous-même, lorsque "idée" recouvre l'être "là" intégral que l'on est. Tout cela est indéfiniment libre. La question qui se pose est ; tel choix supportera-t-il le maximum d’éléments dans le maximum de cohérence possible ?

Si Platon privilégie le Bien comme idée régulatrice des idées, de toutes les idées, ça n’est pas pour défendre ce qu’ensuite (dans le christianisme dogmatique par ex) on nommera tel. C’est parce que le Bien offre le maximum de cohérence qui puisse respecter le maximum d’éléments. C’est qu’il s’agit avant tout de justifier de l’ambition de la pensée, ce qui signifie de l’étendue de son appréhension des choses et des êtres ; et il faut justifier cette ambition, non par ambition, mais afin que notre être ensuite puisse penser plus encore et encore plus exactement et que ce soit constatable.

On dira que justifier par l’expérience élargie, cad par la cohérence simple, c’est se livrer au n’importe quoi ; les expériences diffèrent. Sauf que précisément il s’agit de penser de telle sorte que ce soit le constatable qui puisse se transmettre et il n’est du reste que le constatable qui puisse l’être. Qui puisse l’être durablement. On peut expérimenter quantités de réalités, mais qu'est-ce qui se transmet réellement ? quel en est la substantielle réalisation ?

L’impossible problème est qu’il n’existe aucun autre moyen. Il est impossible de se confier à une connaissance non partagée, (qui serait réservée à quelques uns), ni à une science qui est découpage particulier dans l’ensemble, qui excède de toutes parts n’importe quelle science. On dit les mathématiques par ex, mais elles ne recouvrent pas tout ce qui est et de plus rien ne nous dit que les mathématiques ne sont pas elles-mêmes moyens d’autres fins. Croire que l’ensemble de ce qui est tel que cet ensemble advient pour chacun soit recomposable en un seul discours limité est une absurdité ; c'est qu'en philosophie ça ne revient pas à un discours, clos, limité, mais à chaque conscience ; ce qu’elle travaille est la conscience complète, indéfinie, de soi. Pour cette raison elle est désordre.

C’est précisément ce que promeut la philosophie ; que la pensée ou que le libre pur soient par chacun activables. La forme même « philosophie » est cette activité ; que l’exigence (de tout-rassembler de par-soi) soit maintenue et entièrement (puisque la forme même exige que l’on pense intégralement ou alors que l’on ne pense qu’à demi et donc en dessous du niveau de la formulation même).

Voir les commentaires

Position de la philosophie

19 Décembre 2013, 10:09am

Publié par pascal doyelle

Il ne faut pas prendre la philosophie comme assénant une vérité ; elle est la remontée antérieure ou les conditions de vérité ; son but peut-être non explicite est de manifester, faire voir, montrer notre-être.

Elle n’est donc pas relative aux idées ; ça n’est pas aux idées qu’elle est relative (ce qui permet d’interroger une « idée » ; qu’est-ce que c’est ? Sinon un rapport, aboutissant finalement, au bout du compte à un être-là, un être-ici-même, à être-ce corps tel quel et tel qu’il n’est pas abordé dans le quotidien, dans la fascination, dans les mises en ordre, dans les idéologies ou les religions, etc, ou tel qu’il est vécu psychologiquement, selon les diverses personnalisations, dont on a vu qu’elles étaient des inventions, littéralement ; folie, perversions et dépressions diverses, comme autant de réponses d’un moi, d’une personnalisation, larguée dans le monde donné unique « là »).

Si elle n’est pas relative aux idées, elle n’est pas un « ceci est la vérité » mais les conditions et toutes les conditions énonçables de la vérité (que l’on ne connait dès lors pas en elle-même, sur laquelle on ne se prononce pas). On ne la connait pas signifie qu’on la maintient mais que notre être est philosophiquement en stase, suspendu, pour ainsi dire. le désir de vérité est suspendu, le désir d’être est stoppé et extrait, extrait de lui-même ; qu’il faille des conditions pour la vérité soit, éventuellement, devient réellement et effectivement « notre-être ».

c'est cette suspension qui devient notre-être, qui forme système et système formel (qui n'est dès lors plus système d'idées). Les conditions de vérité comporte quantité de paramètres dont exemplairement le libre pur (il s'étend au-delà des techniques de véridicité).

De sorte que la philosophie ne préjuge pas de ce que « ça peut être « ; de ce que ça peut être ailleurs ou en un autre monde ou ce que l’on voudra. Elle substitue à un « ceci est la vérité » la remontée en cet être-çi tel qu’il est « là », et ce avec la plus grande hyper objectivité, si l’on veut, et la plus réelle rigueur ; elle décrit ce qu’elle voit, et quand bien même ce qu’elle voit, est ce qu’elle invente ; le chemin qu’elle trace est la réalité de ce chemin, ses résultats sont effectivement présents et articulés. Elle n’est donc pas séparable d’une « scientificité » dans la mesure où la cohérence, qu’elle soit celle des sciences ou celle de la pensée réfléchissant son être (fut-il en devenir) est la même cohérence (ce qui porte donc à se demander ; de quelle cohérence s’agit-il, qui se retrouve dans tous les domaines et qui avec ou indépendamment de la philosophie surgissent ; éthiques, esthétiques, politiques, acculturations, humanisations et personnalisations, etc).

Par la philosophie on remonte dans le corps de notre être ; et par conditions de vérité il ne s’agit pas du tout uniquement des conditions « techniques » de véridicité ; ça remonte dans la structure jusqu’à l’os de notre être (Descartes) dont on essaiera ensuite de reconstituer le squelette entier (des sciences humaines aux sciences dures, de toutes les philosophies qui suivront, des esthétiques, éthiques, etc, mais aussi toute personnalisation, tout moi, est en soi la reconstitution de notre-être ; tout être-libre est sa propre Idée, laquelle étant « rapports » avance dans l’épaisseur du donné « là »).

La philosophie est donc la discipline qui se positionne à la racine, en cet ici-même, sans préjuger de quoi que ce soit d’autre ; dont on ne sait rien a priori ni a posteriori (ceci étant reporté ailleurs et autrement, autre monde, dieu, âme, tout ce que l’on intuitionnera éventuellement soi-même). L’être de l’homme décrit est ce qui, la base qui peut, le devenir potentiel ou la structure effectivement donné « là », ou donc la prédisposition (qui laisse ouvertes toutes les possibilités de l’ordre de « ceci est la vérité », lesquelles positions sont donc secondes mais en un autre sens par rapport à celle philosophique).

Voir les commentaires

Histoire de la philosophie ; les raisons de la folie

14 Décembre 2013, 16:41pm

Publié par pascal doyelle

La philosophie entend donc former un système complet. Contrairement à nos attentes, ça ne se dépose pas comme on l’imaginait ; ça ne se résout ni en l’universalité et l’hypothèse d’une vérité qui boucherait toutes les embouchures, ni en dieu dont on n’a pas ici et maintenant la révélation (la pensée ou l’intention de dieu demeurant éventuellement, on l’ignore, au-delà de cet ici et maintenant).
Dés lors le sujet humain parait largué dans le monde donné tel que « là », sauf que les efforts de la métaphysique (d’ontologie de l’être général des grecs et de théologie d’un être suréminent) conjugués au dépouillement de notre être à partir de Descartes (Kant, Hegel, Husserl, Heidegger, Nietzsche, none exhaustivement) aboutissent à mettre à nu notre squelette ontologique, celui de notre être ici même tel qu’il se reçoit.
Cela marque donc précisément que l’élaboration philosophique n’est pas exclusivement idées ou système d’idées, mais est la mise à nue de cet être ; à commencer par l’os cartésien. Après la démonstration attendue des grecs et scolastiques, la monstration cartésienne, est donc venu le démontage ; ce qui requiert les philosophes sus nommés, mais également sciences et sciences humaines, anthropologies et psychanalyse, linguistique et phénoménologie, etc.
Ne se réduisant pas au système d’idées (ce qui implique donc que les contradictions entre les philosophies diverses n’en sont pas, des contradictions, mais des avancées dans et par la même structure via des systèmes d'idées, qui ne sont après tout que des systèmes de rapports et non l’établissement d’une « vérité » d’un discours clos), la philosophie montre, expose, exprime, représente, fait-voir non pas une simple positon (comparable à n’importe quelle autre), mais la position unique et définitive de « ce que l’on est ».


Pour cette raison, elle ne se trompe pas, jamais, et en réalité personne ne se trompe, jamais, et tout file en droite ligne plus ou moins sinueuse. Il est en effet évident que si notre être est-libre, il est des dérives, des quantités de dérives et cette logique ne peut pas se comprendre comme un logos d’idées mais un devenir(s) d’intentionnalités. Ce qui suppose son entière liberté (en gros elle s’invente, puisqu’elle n’est pas écrite, elle s’écrit).
Pareillement dans la mesure où chacun est-devenu son être en propre (ce qui est le mouvement de personnalisation faisant suite à l’humanisation fondée elle sur la vérité et l’universalité), chacun est son Idée de soi. Tout être de par soi (ce que signifie liberté) est la résolution de son être propre et étant libre pur est la résolution non pas seulement universelle, mais est la Règle de résolution là où il est ; ainsi pour illustrer on peut avancer que la folie, la perversion, la dépression, etc, tout comme les inventions du moi, ou donc les inventions de moi-mêmes diversifiés, sont la mise à nue de notre être (là où il est).
Ceci est une Règle et existe plus que l’universel ancien, dans la mesure où une Règle traite de chacun en soi, tandis que l’universalité pensait l’humain, ce qui veut dire l’homme en général.
Inversement la raison ancienne, antérieure à Descartes, ne parvenait pas à définir ni même aborder le libre pur et simple ; sinon de le caricaturer comme renégat (de celui qui ne veut pas subir le joug de la raison universalisante, ou de dieu comme dernière conscience (unique) indéfiniment réelle qui appelle toutes les consciences en son unité absolue) ; pour cela que Descartes déplace le libre dans la volonté et non plus dans la raison ou entendement, est fondamental et redistribue intégralement les cartes.

Voir les commentaires

La démocratie incomplète

8 Décembre 2013, 11:26am

Publié par pascal doyelle

Si il est important que la liberté soit l’être-libre, c’est que par cette manière ce qui semble se tenir de soi et indépendamment, (je fais ce que je veux, la liberté valide toute décision ce qui signifie presque exclusivement tout désir, et le glissement de la définition de notre être d’être-libre à être de désir est fondamentalement un égarement), ce qui parait exister de par soi, par « être-libre » il est possible voir impératif de réunir le libre pur à sa notion qui est aussi sa structure antérieure ; à savoir que le libre est réflexif.
Il est clair que réduire l’humain et en l’occurrence ce qui a pris la suite de l’humanisation (fondée sur l’homme générique, l’animal raisonnable, la généralité) , réduire la personnalisation à un conglomérat de désirs et pulsions, un animal psychologique, objet de la découpe (objectives) de divers sciences, et du découpage subjectif de la conscience imaginaire que l’on a de soi, c’est anéantir, dresser un barrage envers et contre que l’être-libre étant réflexif, pense.
Il pense signifie qu’il est sa propre Idée ; alors qu’on veut le convaincre qu’il est un corps-langage ou un moi-désir ou un conscient-inconscient.
Livré à ces représentations tronquées, il lui est impossible d’exiger cela même qui le constitue comme être libre (sans trait d’union) ; d’exiger ce qui lui est pourtant connu et reconnu constitutionnellement. Que chacun ne puisse plus exiger que la constitutionnalité (du contrat social) soit appliquée, applicable, est une aberration. Est le recouvrement par des masses de découpages objectives et de découpages subjectifs d’un fait majeur radical ; que le libre est l’utilisation universelle de la liberté.
Que chacun n’imagine pas, ne pense pas, n’obtienne dans la cervelle aucune identification mentale à l’idée de l’universalité du libre pur et simple, est précisément l’occupation de cette idée par autre chose.
Le moi, que chacun ait une personnalisation (ce qui provoque le consumérisme, entre autre), est absolument novateur et radicalement légitime ; ça ne s’est jamais vu en aucune manière en aucune civilisation, humanisation. Ce qui tient au statut réel proposé par l’Idée constitutionnelle ; « est interdit tout ce qui n’est pas autorisé », supplanté par « est autorisé tout ce qui n’est pas interdit ». ce que signifie que ma liberté s’arrête là où commence celle des autres, qui comprend en outre et en plus que « celle des autres » est « la liberté de l’ensemble des autres » ; du bien commun.
Or cela affirme ceci ; en toute société suffisamment organisée, il est une part communiste et une part libérale et que la confrontation des deux fut à la fois une excuse et un prétexte d’ignorer l’essence même de la démocratie ; une démocratie est de fait complexe et tend vers plus encore de complexité. Et oui, il faut, en démocratie, réfléchir, penser, méta-organiser pour ainsi dire. Elle est forcément et par essence (elle n’est pas « naturelle ») construite et réflexivité absolue.
Et comme on ne désire, (de désir et de pauvre liberté), que la facilité, on simplifie ; ce que l’on nomme habituellement populismes de quelque bord que ce soit. Les propositions politiques sont en deçà de la qualité requise par la complexité intrinsèque puisque n’est pas intégré, coordonné, le message, le sens, l’intelligence de ce qui constitutionnellement est dans le texte même élaboré.

Voir les commentaires

Contre la philosophie dépressive

7 Décembre 2013, 11:01am

Publié par pascal doyelle

Loin des dépressions, des trous d’air qui engouffrent la pensée dans prétendument une absence, un néant, une impossibilité ou l’impossible lui-même, il faut appuyer que c’est d’une seule traite que la flèche de la philosophie parcourt le seul monde donné « là » et lance notre devenir intégralement.

Sans doute la philosophie est la réflexion sur le réflexif qui existe ou commence d’exister un peu partout dans les mondes humains, esthétiques, éthiques, politiques, idéels (connaissance et le savoir lui-même, soit la philosophie, mais aussi humanisation humaniste et ensuite personnalisation comme suite de l’humanisation et qui seule lui donne son sens concret, acculturation générale qui nait des grecs et des chrétiens et affiliés), mais elle seule, la philosophie s’attaque à dire, exprimer, manifester, représenter cet être qui agit, qui agit réflexivement (et de fait instantanément, dans sa constitution même la philosophie est réflexivité).

La réflexivité instantanée est celle philosophique et cela seul, ce discours, tente de démontrer cette réflexivité (selon l’universalité et puis l’universel pur qui devait en constituer le sommet, l’idée des idées, le un qui produit et attire, Plotin, les choses, les êtres, les idées, l’idée de l’idée et le un premier), puis s’invente de montrer notre-être ; cartésiennement et de poursuivre cet-être soit selon Kant et Hegel (qui détoure notre-être et qui montre au travail du négatif la production et productivité de la conscience séparatrice, que réunit hypothétiquement le concept). Et d’autre part comme révolte envers Descartes pris sous l’aspect du rationalisme ; du contrôle conscient de soi (passons outre que Descartes ne définit pas notre être comme « sujet » et est bien plus rusé que cela).

Puis enfin de démonter (et non plus démontrer ou montrer) notre-être ; tous les modernes de Husserl à Sartre en passant par Nietzsche.

La finalité est de laisser remonter notre-être tel qu’il affleure comme os. Os du réel.

Que ce qui remonte à la surface, dans la représentation, soit notre-être, signifie que la philosophie n’est nullement un langage ou une idée, n’est pas composée d’idées (qui seraient variables et indéfiniment), mais que c’est notre-être qui se rend réel. La philosophie fait-voir notre-être. En dur, en solide, un Réel. C’est ce réel qui poursuit le devenir : peu importe les idées mais non au sens où elles n’ont pas d’importance, bien plutôt au sens où cet être en son devenir pousse les idées, lesquelles sont des intentions, des intentionnalités et qui creusent, via les idées comme outils, son expérience.

Or il n’est pas de mots pour cette expérience ; pour définir ce savoir (de l’intention, de l’intentionnalité creusant le réel qu’elle est) il faut inventer le terme ; métaphysique (d’ontologie générale grecque, de théologie réflexive chrétienne d’un être non plus général mais suréminent, étant la dernière conscience indéfiniment réelle), puis d’ontologie pure ; cartésienne ; lorsque notre-être affleure au monde et montre son os.

La philosophie dresse donc la cartographie (l’ensemble des cartes ontologiques) qui décrivent les dessins, les desseins, les destinations, les possibilités de notre-être ; en ceci elle ne craint pas les égarements, les désordres, contradictions, et autres reproches ; peu importent-ils. Mais elle ne peut pas non plus cesser ; puisque l’on ne sait pas ce que peut notre-être. Il ne suffit pas de dire ; la conscience est notre-être, comme mécanisme pur et simple, articulé (de la cervelle vers le donné, le « là »). La philosophie avance considérablement constamment ; la réflexivité avance et fait-être (le moi, la personnalité comme personnalisation est une telle avancée ; chacun est la proie de son avancée, la résolution(s) de son équation(s) ; la démocratie comme essence (idée absolue) ignorée encore devient et se-connait (elle ne peut pas être programmée) ; etc.

Voir les commentaires

L'humanisation comme dépression généralisée

4 Décembre 2013, 18:43pm

Publié par pascal doyelle

L’historicité générale consiste donc à passer des mondes particuliers (qui se fondent comme synthèse du donné là immédiat tel que parlé-échangé, dans la transmission, essentielle, du groupe limité et configure un monde-langage-groupe, qui Est la vérité, de fait et manifestement), à la réflexivité, qui se prend soudainement comme sa propre fin ; elle est de « refuser de se laisser faire » par quelque donné, monde, langage, groupe, etc.
La philosophie est la réflexion sur ce qui arrive généralement dans l’humanisation, et la discipline qui tente de penser « ce qui agit » dans toute réflexivité, quitte à accaparer quelque peu le ressort super essentiel de la réflexivité ; la philosophie réfléchit parce que son objet est justement la réflexivité…
Les universalités qui en ressortent ; esthétiques, politiques, éthiques, idéel (science et philosophie) ; se mêlent indissolublement à l’autre part de réflexivité qui s’en prend cette fois non plus au monde (et à l’humain en général, l’humain générique, la pensée universelle, le monde unique du donné, etc), mais à notre-être et en est appelé tel, cet être, par le dieu qui fait-retour ; le dieu qui remplace la Loi (laquelle demeurait extérieure à notre être, celle du dieu juif, Saint Paul est la conscience radicale de ce passage) par l’amour, la relation intentionnelle.
Le dieu du retour vers-nous, crée littéralement notre être ; il est le dépassement de tout monde donné, de toute conscience prise (pardon), de toute division selon le monde et la chair (toutes les consciences sont réunies en uen seule qui les regardent et les maintient si elles se réservent à être dans la foi en jésus, en ce qui est un non-corps, un hors-monde, etc).
Les deux réflexivités sont indépendantes de ces deux manifestations, grecque et chrétienne (et affiliés) ; au point que le mouvement général part en tous sens et déploie intégralement son devenir .
Il est ainsi parfaitement indifférent et même dans la logique impérative de la réflexivité qu’il existe quantité de philosophies différentes et divergentes ; cela n’a aucune importance ontologique en soi (par contre les divers devenirs marquent tous de leur radicale attitude au sein de la Même position réflexive ; il est un ‘sens » du devenir de ce qui est pensé et de ce qui pense, ça avance vers).
De sorte que sciences ou sciences humaines, psychanalyse ou révoltés ontologiques (tels Nietzsche ou Heidegger), réalisent de plein champ la réflexivité dans tous ses états.


Notre-être est ainsi l’objet propre de la philosophie en tant qu’elle veut à tout prix identifier ce qu’il est. le monde humain unique (grec, chrétien, moderne, contemporain) en est l’ensemble de ses effets. Les effets non de la philosophie mais de cet être lui-même en tant qu’il ne veut plus se laisser conduire par des synthèses abusives.
Il ne se caractérise pas, donc, par sa raisonnabilité (tout comme il n’a pas pour finalité le bonheur en et pour lui-même, le bonheur est un effet non une finalité), mais plutôt par sa sauvagerie, sa brutalité ; il est cela même qui éclate les mondes humains, les acquis de l’acculturation grecque et chrétienne(et affiliés), et jusqu’aux personnalisations, aux mois qui réalisent à leur manière une synthèse immédiate (qui consiste à se considérer soi comme vraiment « soi », ce qui est en partie un acquis absolu et une absurdité de bricolage inconséquent).


Mais non raisonnable il n’est pas pour cela non rationnel (puisqu’il l’a produit) et encore moins irrationnel ; la réflexivité est l’exigence de cohérence (elle ne se laisse pas faire, par quoi que ce soit, et veut maitriser les éléments, esthétiques, éthiques, politiques, vécus, etc). C’est cette cohérence qui est originellement la « raison » mais évidemment d’une plus grande ampleur que la raison seule.
La difficulté en tout cela n’est pas de remplacer la raison par la réflexivité, la vérité par la liberté voir le libre pur, la volonté par l’intentionnalité, etc, mais de saisir que raison, pensée, théologie, sciences, révoltes et démocraties, etc, en reviennent au réflexif comme agissements. Que le mouvement est impératif et que l’on ne peut pas s’en séparer, l’abandonner ; puisque toute pensée, sentiment, action, activité n’est réalisable que dans et par la cohérence (invraisemblable, exigeante, activiste) que réclame notre-être. Et qu’à moins de cesser d’être, on ne peut pas lui échapper.
Autrement dit l’humain ou la personnalisation (les mondes culturels et les personnes, les mois) rechignent à subir l’impératif et l’exigence.

Voir les commentaires

La philosophie et l'universelle humanisation

1 Décembre 2013, 14:11pm

Publié par pascal doyelle

Il est inutile de philosopher, si ça ne change pas notre être. C’est notre être qui est en jeu, philosophiquement, en tant que la philosophie montre et tente de démontrer (grecs) puis de montrer (Descartes) notre être comme n’étant absolument pas coïncidant avec quelque contenu, identité, peuple, culture, pensée, que ce soit.

Nous voici vides et sans rien, pures structures intentionnelles qui ne contiennent rien.

Cela nous laisserait sans voix, si ce n’est que chemin faisant il y eut l’élaboration, réelle, d’un système formel, vide et sans rien, mais qui montre la structure réelle des choses et des êtres.

Si l’idée de l’être des grecs est la pensée en tant qu’universel, elle est aussi la propédeutique de tout sujet en tant qu’il se convertit à l’universel.

De même Descartes est le lancement dans le réel, de l’accès à soi, en tant que c’est de notre être dont il est question.

La perception dont il faut se départir est qu’il ne s’agirait là que d’idées. La philosophie, Platon, Aristote, etc, inventent des idées. Ou Descartes formule une idée de l’homme. Ce qui est faux.

La philosophie ne propose pas des idées. Pour cette raison elle est difficile en soi, ou elle peut se permettre de se contredire, ou elle ne dépend pas du langage, ou elle s’impose en et par elle-même comme telle.

Si elle ne propose pas des idées (pas seulement des idées, évidement sa position est création d’idées ou accélératrice), c’est qu’elle montre un être.

Or on a vu que cet être n’est pas l’exclusivité de la philosophie ; on retrouve cette structure dans l’esthétique, l’éthique, la politique, l’idéel (la connaissance scientifique ou philosophique), mais aussi l’humanisation et la personnalisation, soit le devenir conscience (des chrétiens et affiliés, y compris monothéistes ou protestants évidemment). La philosophie tente seulement de décrire cette structure agissante partout et en tout champs, mais de fait s’attaquant à la réflexivité qu’est cette structure, (une œuvre est une œuvre et non un rituel, un groupe est une procédure politique non une communauté, une individualité est un projet éthique, soit un Idée, et non un corps langage pris dans un groupe, une vie est une intention de conscience et non une mort absurde, etc, pour faire vite), s’acharnant à découvrir quelle structure est en cause, la philosophie met le doigt dessus ; réellement. Elle touche du doigt « cela » même qui agit dans les devenirs réels.

Indépendamment de tous les contenus ; tous les contenus sont effets de sa cause. Et c’est cette cause qui est dite, découverte, dé-couverte, dénudée philosophiquement.

Pour les grecs n’existe que l’énoncé. Cela seul qui est énoncé, est, détermine notre être ; nous ne sommes rien d’autre. ou plus exactement ce qui est énoncé est ce à partir de quoi notre être resplendit, devient, s’augmente ; l’énoncé existe en soi et de plus fait-exister le monde, le corps, l’individu au-delà de l’immédiat. C’est l’effet unanime de l’universalisation (comme procédé et processus).

Pour les chrétiens (et affiliés, y compris les monothéistes), c’est encore autre chose ; le dieu fait-être notre être intégralement ; c’est pour cela qu’il y a conversion ; soit par la Loi (juive) soit par la foi (soit donc le retour-vers nous de la Loi ; dans la communauté en Esprit, et non plus selon le corps ou le monde, qui de par sa diversité sépare les consciences et sépare la conscience en elle-même).

La racine de la Foi est plus profonde en un sens que l’effet de l’énoncé grec ; elle se prolonge plus loin en et hors de nous ; elle est origine avant l’origine. Il n’est aucune magie en réalité ou irrationalité ; c’est cela le comble du comble. La pensée grecque ne peut pas remonter plus loin que l’universalité ; sauf en l’universel pur et simple (de l’idée de bien, la pensée de la pensée ou le Un plotinien, le principe « avant » les idées). Pas d’irrationalité parce que dans ces religions tente de se montrer à soi la structure réflexive même en tant qu’elle appelle chacun à être ; à produire en conscience cet être qui autrement est simplement « là », qui est-dans un-corps, qui est seulement d’un-monde.

Notons bien ceci ; ces deux procédés sont grecs et chrétiens (et affiliés) mais ne leurs appartiennent pas . autrement dit à partir de ce qui est dé-couvert, dénudé, il devient possible de lire ou relire n’importe quelle pensée, culture, croyance, identité, etc. ainsi l’art rituel ou sacré existe partout ; mais si l’on en veut l’esthétique, on s’aperçoit que l’esthétique même, en soi, existe réellement en n’importe quelle œuvre humaine. La vérité existe, la même, existe dans le bouddhisme ou l’animisme, etc. de même l’universalisation inventée par les grecs existe déjà dans n’importe quel langage. Ce que la réflexivité permet outre de dénuder notre être, c’est de laisser remonter toute réflexivité en toute humanisation.

Voir les commentaires