Descartes, le je, le sujet
Où l’on apprend que le « moi » est une dénomination inventée par Descartes,
sauf que ce fut a contrario par Pascal
caractérisant celui-ci comme « le moi introuvable » de Descartes.
Première désignation du « moi » en tant qu’objet spécifique (et non comme positionnement de soi « c’est moi que je peins » de Montaigne par ex). Par quoi le « moi » fait son entrée dans le champ de la représentation (et non se-représentant).
Aucune entrée dans les dictionnaires avant plusieurs années, et ce sera sous la référence de Pascal.
Et introuvable il l’est réellement, parce que l’on ne sait pas ce que Descartes signifie par là ; « moi celui-là que je suis ».
Descartes lui-même ne se désigne pas comme « sujet » ; mais comme chose qui pense, et désigne par pensée cela « qui pense, qui ressent, qui perçoit, qui imagine », la liste est non-exhaustive. Attendant somme toute son commencement de résolution. Il faudra atteindre Kant, Hegel, Husserl, Sartre et Lacan pour débrouiller cette histoire du moi.
Qui est, ici, le « je » (lequel est prolégomène au sujet, comme structure réelle agissante, créant un champ intentionnel).
Dit autrement ; le je n’est pas la conscience « de » Pierre, c’est Pierre qui appartient à cette conscience qu’il est ou plus exactement qui l’ex-siste .
C’est pour cela que Pierre outre d’être celui-ci, ce moi psychologique ou psychique, se consacrera aux mathématiques ou à la poésie ; c’est sa conscience, comme fonction absolue, qui lui rend accessibles les mathématiques ou la musique. Mathématiques ou musique qui sont constituées de signes, lesquelles n’existent que pour-un-sujet. Hors cette conscience une musique n’est qu’un tas de déterminations, dont le caractère de « signes » n’apparaît pas du tout.
Voici donc que le sujet est la structure (par en-dessous ou par au-dessus, l’âme par ex) dont le « je » est l’effet suréminent, et qui relativise Pierre ; relativise toute identité psychologique et même psychique, embarquant l’inconscient tout aussi bien, de par son effet global de champ intentionnel, de signes.
Au sens, donc, que ce Je s’est soudainement ajouté à Pierre (venant durant l’adolescence relancer tout le passé de chacun). Et c’est ce qu’il fera de cette identité qui compte. Ce que Je ferai de ce que les autres ou le passé ont fait de moi (Sartre). La position de suréminence vient de ce que le champ intentionnel est toujours actuel et donc re-perçoit le passé ou ce qui est à partir de ce qui n’est pas ; on ne perçoit que ce qui est mis en jeu par la distribution de signes dans l’actualité, l’actuel présent du champ. Nous n’avons jamais connu directement ce qui est donné là, mais uniquement dans la re-création du donné dans un champ de représentation.
Et plutôt que d’en déduire notre extériorité par rapport aux réalités et aux autres, il faut comprendre l’inverse à savoir la possibilité toujours ouverte, offerte du possible qui re-distribue la perception en fonction d’une signification créée dans l’actualité. On n’aime pas en fonction de ce que l’on est, mais de ce que l’on imagine être ou advenir.
Il est une illustration très simple de comprendre l’introduction de l’arc de conscience dans une vie ; un animal, un chien ou un chat, n’importe quel vivant se situe lui-même dans son « milieu ». Il perçoit le monde et votre chat vous reconnaît, et il se ressent comme centre de son-monde. Mais il n se situe pas.
Il ne se situe pas puisqu’il n’a pas conscience de l’horizon. De son milieu oui. De l’horizon non. Tandis que vous doté de votre conscience non seulement vous avez conscience de l’horizon, mais vous vous percevez vous-même à partir de l’horizon.
Et cela est pour un vivant, un être vivant, absolument insupportable. Un corps vivant est fait pour se vivre, s’éprouver et percevoir son-monde, son milieu, et non pas s’écarteler à partir d’un horizon si absolument lointain et se percevoir lui-même comme autre.
Ayant accès à l’horizon, à la perception de soi à partir de l’horizon vous ne serez plus jamais « vous-même », mais le hiatus, la déchirure (que vous essaierez toujours de recoudre, par quelque moyen que ce soit). En vous ce qui est c’est le vivant, mais ce qui existe c’est la déchirure de l’horizon.
D’aucuns croient comprendre que nous sommes ‘conscience’ parce que nous utilisons des signes (on signifie l’horizon, ou la musique ou les mathématiques).
Mais de où des « signes » pourraient-ils créer une activité de conscience ?
Ne serait-ce pas l’inverse ?
Puisque les signes existent déjà dans le vivant, plutôt évolué, en tant que quasi-langage. C’est parce qu’il existe en nous une capacité de conscience (qui surgirait dans la cervelle et de par tout le corps par conséquent) qu’effectivement nous nous sommes emparés du langage et l’avons explosé dans tous les sens, et ce faisant dans tous les directions (outils, relations, échanges, famille, etc) et usant de signes afin de porter nos intentions, nos intentionnalités, nos idées, nos représentations. Il est plus facile de déplacer des signes que de mouvoir les choses que ces signes désignent. Activité combinatoire.
Aussi l’arc de conscience ne naît pas non plus de l’horizon mais il crée les signes qui font retour sur lui-même, et le désigne, lui. De sorte qu’il se désigne via ces signes et cela crée l’horizon. Mais l’arc lui-même est premier et rend possible qu’il y ait signes, horizon, et altérité structurelle.
Les autres noms de l’horizon ce sont dieu, l’être, le sujet (et le christique initialement), le réel.
Le « moi » cartésien n’est pas René Descartes, mais ça n’est pas non plus une fonction abstraite telle « la pensée » ; autant garder sinon l’agent intellectif, l’universel, l’esprit en général, etc. Mais inversement ça n’est plus l’âme (c’est ce qu’Augustin pointait au 4éme siècle ; « ce qui est plus grand en moi que moi-même »)
L’âme qu’invoque Descartes rapidement dans le Discours mais sur laquelle dénomination il reviendra ensuite ; déclarant alors la « substance pensante », au sens non pas de substance générale mais substance individuée. Or c’est bien de ceci dont il est question ; que le « moi », le je, soit un sujet, une individualité, un singulier (et non pas forcément une âme, mais cette dernière interprétation n’est pas exclue). Pascal a bien compris et c’est d’autres qui s’égareront de copier-coller le sujet universel ou le moi psychologique (ou ses précédents historiques, tel le sujet empirique, de sensations ou de perceptions ou ensuite de langage ou d’inconscient) copieront-colleront ces avatars ou ces activités secondes sur la native, sur le sujet-sujet, qui est, lui, l’activité même, la seule que l’on sache, hormis le présent comme déroulement de tout.
Parce que si le sujet est ce qui existe, alors il prend toute la lumière ; pascal croit comprendre que si le je existe, et donc est doué d’une densité ontologique, alors il la vole à dieu. Ne saisissant pas ce qui, pourtant, est sous-entendu cartésiennement, que si c’est bien dieu qui voulut le je, alors ce dieu est encore-plus-grand ou d’une nature telle qu’elle nous échappe tout autant ontologiquement. Descartes flirtant sans cesse avec cette hérésie d’un dieu plus grand que dieu, cad plus infini que celui de la théologie, de même que son je échappe à la métaphysique, non seulement celle grecque, récupérée, à juste titre, par le christianisme, mais échappant tout aussi bien à la métaphysique grecque ou néoplatonicienne, qui méconnaissaient qu’il y ait un « sujet ». Et ignorance, dans un cas comme dans l’autre, alors même que ce je est celui-là même qui est postulé par l’initialisation de l’historicité christique ; que l’infini soit un corps.
On ne peut pas contrer l’incarnation ; en aucune manière et quoi que l’on dise. C’est absolument suréminent et hors de toute proportion.
Or donc il existe un sujet qui dit « je » et qui n’est pas René. Il est positionné, et donc par cela entre dans la représentation, se donnant de la sorte à penser ; il faudra élaborer toute la compréhension possible de ce fait originel ; il est antérieur à la pensée, laquelle n’est plus le contenu de ce je, puisque ce je est-à-lui-même, ou existe pour lui-même et plus surprenant encore dans la mesure où il est pour lui-même, il est par lui-même… ; ce qui est une autre manière de dire qu’il est un rapport et n’existe qu’en tant que rapport. On a dit que l’arc de conscience aboutissait ou avait pour résultat que ce vivant (qui n’est pas fait pour cela) se perçoit du dehors (de l’horizon). Cet horizon est fondamental en ceci que le sujet, dès lors, n’est pas une auto-référence.
Cet horizon est inclus, intégré dans le je de sorte qu’il soit autre que lui-même et d’autant plus autre que c’est un rapport ; et que ce rapport est vide, ce qui veut dire formel, et donc absolu. Ça n’est pas le rapport qui arrive à quelque chose ou quelqu’un ; il n’y a de « quelqu’un » que de ce rapport. Vous n’êtes pas votre corps, vous avez un corps ; vous avez une vie, mais vous ne l’êtes pas. C’est ce surplus qui vaut et qui donne sa valeur à tout le reste (qui de toute manière n’existerait pas sans ce surplus). Étant vide il est absolument, ce que l’on désigne comme exister ; le je existe et cette existence est plus grande que tout. Étant formelle. Et d’abord plus grande qu’elle-même.
C’est bien pour cela qu’il est « introuvable » ; de même que le centre est partout et la circonférence nulle part puisque c’est le Bord de la réalité qui est le centre, soit donc le présent ; le moi, cad le sujet, est un mouvement qui emporte dans ses plis tous les champs intentionnels (qui reprennent eux-mêmes tout ce qu’ils rencontrent, étant formels) des champs seconds aux secondaires et ce jusqu’à la corde, jusqu’à la ligne de séparation (dite du signifiant pour Lacan) qui créent le moi (psychologique, psychique en son tréfonds puisque coupant le corps de haut en bas, ce qui veut dire que ce-corps est perçu du dehors, assigné par signes).
En ceci il est inutile de se croire ‘guéri’. Lacan pouvait à juste titre moquer les ambitions de la pensée ou les identités psychologiques du moi (type anglo-saxon) ou les images idéales. Il n’y a pas, n’y aura pas d’apaisement, de repos, de plénitude, de satisfaction ; aucune résolution, y compris universelle ou idéelle ou spirituelle ; aucun recentrage type Hegel, ou philosophique, puisque les contenus ne seront jamais au niveau du contenant ; n’existe que la scission, parce que sans celle-ci il n’existerait rien du tout.
Même au-delà il n’y aura pas de repos.
C’est juste la perte ou le manque ou le néant ou le vide, qu’il faut assumer et bien plutôt, à notre goût, le vide formel (qui n’est ni manque ni perte ni néant ou quoi que ce soit de ce genre, le formel donc, la Distance, qui rend possible, qu’il faut assurer (et non seulement assumer).
Sans quoi on se retrouve dans la distance qui produit l’apparition et nous-même, et puis ensuite on se déprime de ce hiatus comme si on voulait le refermer, recoudre la déchirure ; non, il n’y a que la déchirure et tout le reste est dedans.
Le sujet sera repris par Leibniz, formulant idéalement ce que par monade il faut saisir (appliqué ou non à toute réalité, puisque dans ce cas leibnizien n’existe que des « individus »). Au sens donc où Leibniz présente qu’effectivement il est quantité de petites perceptions ou signes dont le je ne fais pas le tour ; aussi le « soi » est en dessous du moi la vision que dieu connaît de votre être tout entier dont votre moi est juste une périphérie.
Or donc si le moi est l’arc de conscience, cad le champ intentionnalisé, alors les petites perceptions si elles s’imposeraient au conscient, entrent au contraire dans le champ intentionnel qui évidemment ne se restreint à l’exprimé rationnel limitatif (puisqu’il définit les signifiés des signifiants, au lieu de produire inconsidérément quantité de signifiants et même lorsque les signifiés sont eux-mêmes transformés en signes). Et ainsi le sujet cartésien n’est abstrait ou limité au conscient (substance pensante, mais on l’a vu au sens hyper étendu de la « pensée ») qu’uniquement dans sa caricature ; tandis que Sartre voudra réintroduire le champ, conservant malgré tout une vision statique. Or il faut appréhender le champ … comme un champ, cad dynamiquement ; étendre les deux bouts, dans la scission qui produit le moi, jusqu’au sujet qui crée le je.
Au lieu d’un ‘soi’, supposé d’un dieu connaissant (Leibniz, dont le ‘moi’ n’a qu’une incomplète, très incomplète compréhension), il s’agit bien plutôt d’un mouvement de sujet qui attend de ce je, vivant et existant, qu’il décide et se crée (ce qui est bien plus conforme au christique, et dépasse tout autrement le dieu-théologique de la pensée ; la révolution de liberté-égalité et fraternité n’était ni prévue ni prévisible ; il fallut l’inventer, par un peuple ou plusieurs ; le sujet ou le moi du 20éme n’existaient pas, il fallut les créer et ce un par un, chacun). Leibniz mécomprend le sujet, mais c’est par exigence qu’il tourne le sujet, et ce faisant il étend l’analyse ; puisque l’on ne peut pas stopper la prise de conscience qui avance au fur et à mesure, même lorsqu’elle paraît se contredire ; elle découvre juste ses limites, souvent de ce fait dépassées ; l’arc de conscience n’est pas une idée qui serait contredite mais une structure réelle, antérieure aux idées. Le marxisme ou les sciences, quoi qu’elles en pensent ou paraissent présupposer, agrandissent le cercle de ce dont on a conscience. Tout ce qui contre-dit la conscience tombe dans le champ de la conscience.
Il ne sert à rien de nier que la conscience existe et que ce qui entre dans ce rapport est accessible à la modification. Pareillement lorsque nous entrons nous-même dans notre propre champ cela nous transforme de fait ; déjà il est évident qu’effectivement des réalités décrites objectivement s’installent dans notre savoir, et qu’alors cela permet des pratiques ou des technologies, mais cela vaut également pour le droit, ou encore pour l’esthétique (qui n’est pas du tout « inutile et contemplative »), et pourquoi cette même exposition ne jouerait pas pour chacun en sa vie vécue ? Le contraire serait incompréhensible ; qu’une réalité décrite, exprimée ou créée n’aboutisse à aucun effet. Et si cela se meut alors tout tourne autour et par ce mouvement, qui seul modifie la réalité.
Aussi Descartes, Leibniz, Spinoza qui se situent aux premières loges de la déflagration, commencent de tenter de mesurer son impact, ses multiples effets ; que la pensée modifie la réalité, à savoir la réalisation humaine (au lieu d’un copié-collé de l’ordre fixe des idées parfaites, du cosmos grec ou du dieu monothéiste, remarquons que le christique ne l’entendait pas ainsi, votre intention créant le Royaume).
Penser transforme. Il faut donc, que cela soit admis ou pas, envisager une pensée dynamique ; la pensée pense et crée. Ce que tirera parfaitement Hegel. Mais par ailleurs il n’y a pas que « de la pensée ». Et Descartes re-vient, puisque lui affirme que le sujet, la volonté est antérieure à la pensée ; que l’étendue de la puissance, de la potentialité concerne toute l’activité. Que le sujet est bien un sujet (et non une connaissance).
Ce qui, étant donné l’ampleur de son effet, prendra plusieurs siècles ; jusque Lacan qui situe précisément dans le « moi » du 20éme, qui se tient à proximité absolue de son je bien concrètement, la ligne de scission interne ; de par son corps vivant lui-même, ligne qui n’est plus intérieure ou extérieure mais interne/externe, autour du signifiant, ce qui veut dire de l’intentionnalité signifiante qui à la fois voit et ne voit pas ; ce sont des rapports et on ne saisit pas tout d’un rapport ; la « raison » étant un forçage de ce rapport, lorsque l’on tient les deux bouts du rapport, un calcul, mais ça ne peut pas s’appliquer à une conscience existante ; disons qu’elle ne tient qu’un seul des bouts, celui qui est supposément ou imaginairement signifié par tel signifiant.
Mais comprenant cette structure on peut commencer de supposer selon l’infinité de structure. Amenant en somme à considérer que l’infinité est ici même agissante. Ce que l’on nomme la colonne du présent, et qui n’a plus rien à voir avec le temps ou l’espace, ni, donc, ce qui posait problème, avec la pensée ou la détermination (des réalités). C’est dans la structure même de « sujet » que l’on s’invite.
De même qu’il n’est aucune comparaison pour relativiser l’exister, pareillement l’arc de conscience est en lui-même un fait massif ontologique ; rien ne l’explique mais il est ce par quoi le reste s’explique. Tout est reste en rapport de ces rapports, tout est plis seconds voire secondaires, dans le Pli unique. De même que le présent est hors temps (et hors espace) ; cinquième dimension qui contient les autres, qui se déploient à partir de lui (ce qui veut dire que cela seul existe, seul le mouvement existe, seul le présent existe, le reste est, est relatif à l’être, le mouvement à l’exister).
On insiste donc de ceci que la forme « conscience » ne contient rien, sauf qu’elle n’est pas rien.
L’exister et l’arc de conscience sont les deux seules formes brutes que l’on connaisse ; dit autrement les deux seules pistes du réel pur qui nous soient accessibles. On ne sait pas à quoi mènent ni l’une ni l’autre ; sauf donc ceci qu’apparemment le mouvement seul existe, que l’on a précisé comme le possible de la Possibilité ; ou encore le possible est plus grand que lui-même. Ce qui est absolument logique.
De même ; que l’arc de conscience soit généré à partir des signes ou du groupe humain, du langage ou de l’altérité du monde, importe peu ; puisqu’une fois acquis l’arc est à lui-même le rapport qu’il est. Sa structure de rapport écarte en vérité toute autre cause, puisque le champ d’intentionnalité a pour but de produire lui-même son champ de causes et d’effets. Prenant dans son tissage la réalité et même les plus petites ou toutes sortes de situations, y compris et fondamentalement imprévues. Mémoire immédiate de résolution sans en passer par une mémorisation lourde, de type adn (ou atome).
Bien que n’étant nullement déterminée elle n’est pas néant ; c’est une forme et structurellement active. Et on a dit, et vu, qu’elle manifeste la nature même du « rapport ». Lequel est actif dans sa structure (son « essence », étant entendu qu’il ne s’agit plus d’essence ou de détermination).
De cela donc que l’arc de conscience qui naît de et dans et par un horizon (quel qu’il soit) est déjà toujours objectif, universel, divin, ontologique ; nous sommes toujours attirés vers le plus haut puisque nous sommes nés, le champ intentionnel nous a créé à partir de là-haut, à partir du bout du champ, à partir du Bord de ce qui est, et nous nous tenons toujours sur le Bord, comme tout ce qui est, puisque le présent est constamment la limite de toute réalité. Et l’autre version de l’élévation est le plus grand possible. Or ce qui est possible doit se mesurer lui-même (et non pas croire le dénicher en quelque ceci ou cela ; le possible utilisera ceci ou cela afin de se représenter, de se médiatiser).
C’est cette mesure même dont il est question, depuis le début, depuis 3000 ans, par dieu, la philosophie, le sujet (et la révolution), l’exister et le réel. Parvenir à intégrer la structure du rapport alors même qu’elle excède la réalité donnée, vécue ou représentée, et fondamentalement qu’elle se produit de fait au-delà d’elle-même ; puisque c’est sa finalité.
Le présent, qui est la cinquième dimension, a pour fin l’actualisation du possible et de la Possibilité elle-même. Ce qui interroge sur la forme étrange « qu’un présent il y a ».