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instants philosophie

Intention de dieu

24 Juin 2023, 13:04pm

Publié par pascal doyelle

Exposons de but en blanc la circonvolution de dieu. Il est clair que l’on ne pense pas, ce faisant, épuiser la nature de dieu.

- Il apparaît, bien sûr, que ce dont on se sert, ici, pour re-saisir l’intervention ou l’intercession (le christique) de dieu, c’est du concept derapportqui permet d’universaliser par la bande quantité de réalités, d’essences, de notions, de projets, etc. On insiste sur ce point puisque l’on admet le Possible comme concept fondateur de tout ce qui est (et non pas l’être ou une variante) ; et comme le possible est la notion active, de même il n’existe pas de rapport qui ne se meut point, pour ainsi dire. Ainsi les mathématiques développent le rapport en tant que nombre, qui est le rapport à (soi) de quelque réel que ce soit ; formant un « un » et entrant en toutes les sortes de rapports, cad de calculs. De même le langage qui lie un signe et une perception (ou un signe et un signe et une perception, extérieure ou intérieure). Le Possible n’est pas un être-qui-devient, mais c’est le possible lui-même qui devient ; suivant la distinction du réel plus grand que lui-même ; la finalité aboutissant constamment à rendre possibles encore plus de possibles. Un être vivant est relativement indépendant du monde ; il se meut, une pierre ne se meut pas. Etc. Tout est donc mouvement et devenirs. La structure de conscience et son champ intentionnel de signes (et donc de rapports) et peut-être dieu sont ce qui, pour nous, constitue la plus grande possibilité connue, intuitionnable, imaginable ou pensable ; rappelons qu’il y a signes, cad langages, parce que la conscience est ce rapport à (soi) dans lequel rapport le dit « soi » est le rapport lui-même (et non une identité, seconde). Dieu, la pensée universelle, le sujet ou le réel ont pour but de saisir, flasher le dit mouvement, et donc en même temps qu’ils sont énoncés, les quatre accélèrent ou intensifient ou augmentent ou concrétisent le dit mouvement.

- Perspective non théiste ; sous-entendant que rien nulle part jamais ne s’est effectué au hasard ; ce que l’on peut remplacer par ; que tout s’est effectué par nécessité interne épuisant au fur et à mesure les possibles, jusqu’à, évidemment, l’obtention d’une réalité à peu près stable, susceptible, ayant éliminé le désordre, de s’élaborer sur elle-même, chaque nouvelle réalité successive s’ajoutant à une mise en ordre précédente ; il est clair que cette « nécessité » n’est nullement un ordre extérieur, mais le tissage des rapports que sont chacune des choses et chacun des êtres ; tout rapport est en lui-même activement et non pas passivement ; dit autrement, un être, ou une chose, n’est pas agi par les causes de son être, mais lui-même, cet être ou cette chose s’ajoutent à son donné ; une abeille est l’invention de l’ensemble des rapports « abeille » ; de même uranium est l’invention d’une organisation en plus, toujours en plus, qui n’était pas auparavant ; la réalité est toujours singularité.

Dieu

Il sait tout et se tient tout au bout de toute la réalisation du monde.

Il a donc prévu la désobéissance d’Adam. Ce qu’il veut (autant que l’on peut en saisir, mais on ne va pas le répéter constamment) c’est ajouter à ce qui est déjà ; à savoir ajouter à lui-même et aux anges et quoi ce soit du même genre, ce qui signifie « du genre parfait » ; dieu est parfait, les anges sont parfaits (esprits intégraux et absolument réalisés) ; et donc ce qui s’ajoute à la perfection c’est cet être imparfait, l’être humain, ou si l’on préfère ; au divin dieu ajoute la liberté.

Laquelle n’est pas en elle-même déterminée, et donc déjà égarée ou égarante ou déjà toujours en manque, en faute, en erreur, en folie et en délires divers et variés. Remarquons tout de suite ; si l’on parie sur un être libre, il est impossible (ça n’a pas de sens) de le situer dans un monde parfait et totalement ordonné. Donc on obtiendra un monde relativement ordonné et relativement désordonné. Et il n’est pas étonnant dès lors que nos ancêtres (hypothétique ou symboliques) désobéissent ; manifestant ainsi leur inadéquation, conforme à leur nature libre ; le paradis aurait pu durer 500 milliards d’années, rien de nouveau n’en serait ressorti.

Le pari consiste dont en cette possibilité de renouvellement ; un être libre renouvelle totalement le sens, l’orientation de la création ; il lui faudra devenir, se modifier, ou transformer son monde ou décider et surtout inventer son existence. Ce que ni dieu ni les anges ne sont susceptibles de proposer.

Que l’on ait pu concevoir ce mouvement d’une ampleur absolue comme une faute et un péché, paraît un peu ou suffisamment étrange. Mais n’oublions pas ceci que le plan, la planification d’ensemble a consisté pour dieu, à éduquer cette humanité et ce en employant les moyens adéquats de telle ou telle époque. Aussi faut-il immédiatement remarquer que le ton change, pour ainsi dire, avec le christique (qui se présente comme dieu lui-même et qui de ceci vient considérablement et même absolument transformer ce que par « dieu » on peut entendre, ne serait-ce que dès lors il est trois dieux, trois personnes en une seule nature).

Le christique remplace la Loi par l’intention ; vous ne serez pas jugé par la Loi mais par votre intention ; par la Loi vous êtes toujours coupables (outre qu’elle provoque en nous la déviance, la dérive, la désobéissance, le désir et l’interdit, etc, ce que pointe totalement et clairement Saint Paul), mais par l’intention, pourvu que vous y acquiesciez, vous êtes sauvés ; d’autant que (jésus) annonce « je suis venu pour sauver et non pour juger », et sauver non les justes, mais les pécheurs.

Le principe est que l’intention (que vous ex-sistez, individuellement forcément et non plus selon tel ou tel groupe ) l’intention qui est absolument et formellement un rapport, est en elle-même toujours constamment (le long d’une vie) et continuellement (en chaque point de ce vécu) renouvelable et modifiable (ou globalement ; vous saurez l’intention qui vous a conduit tout au long, vous le saurez mais seulement ensuite, parce qu’une intention n’est pas une idée claire, mais une phénoménologie, dont les tenants et les aboutissants ne sont pas du tout évident ; que l’on soit libres ne veut pas dire que l’on connaisse tout ; sinon nous serions assignés à un ordre, un universel fixe, etc, ou à une nature déterminée ; or précisément notre destination est d’inventer, de créer le possible lui-même ; les conditions de possibilité en nous (en tous, universellement, et en chacun, individuellement ; soit les grecs et le christique).

De créer l’espace-temps interne de ce champ intentionnel de conscience.

Revenons sur le péché ; pour ce faire il faut user d’un concept suffisant qui permette de circonscrire le réel en cause. Le péché est le mauvais rapport, le rapport qui abaisse et nous fait tomber vers le bas. Il est autant de rapports vers le bas que vers le haut ; les premiers laissent le corps rechercher une satisfaction, les seconds tentent d’élaborer l’attirance selon l’élévation ; selon le christique, la pensée grecque, le sujet ou le réel. Les rapports happés par la satisfaction s’éteignent, ou s’épuisent plus vraisemblablement, par et dans des résultats immédiats, les choses elles-mêmes, les psychologies ou le seul relationnel (qui fonctionnellement est un miroir, ou plus exactement un concours d’images, une rivalité, et au final la joie du plus fort).

Inversement le christique est venu afin de nous élever. Il nous élève selon et par une quantité pharamineuse de moyens qui sont tous absolument et intégralement essentiels, même si parfois très difficilement compréhensibles ; une liste à vrai dire infinie, parce que chacune des possibilités d’orientation de notre regard, de notre intention est engagée et que chacune nous soumet à une compréhension, une difficulté de saisie, et même se constitue bien au-delà de l’entendement, de ce que Kant par ex nomme entendement. Puisque ce qui est mis en scène c’est notre intention ; que veut-on vraiment, comment et pour quoi ?

Dans un monde ordonné, comme tendaient à l’être les mondes humains autour de la méditerranée (et partout ailleurs du reste), la liberté, votre intention pèse peu ; à moins de s’imposer comme héros ou césar ou esthète ; mais en ces cas leur valeur était relative à leur projet très distinctif ; la sagesse elle-même était une conformité à un ordre.

Rappelons donc ; dieu est le un tout-autre, puisqu’il est l’intention, qui est formelle et donc unique (elle n’est comparable à rien, et tient toute la détermination au-devant de soi), et ainsi tout-autre puisqu’il n’est rien de déterminé ; sa distinction est interne, en tant que rapport il se distingue de lui-même (il est le Grand Rapport qui créera tous les petits rapports, anges, choses ou êtres ou donc consciences, qui sont elles-mêmes des rapports, créant des langages, des systèmes de signes, de rapports, y compris les nombres). Le christique vient à point (cad dans l’empire romain, et la pax romana du droit et de l’État) qui instancie le rapport ou l’intention en et par chacun et donc par chaque un.

Ce qui ne s’est jamais vu, nulle part. Mouvement qui embarque l’ensemble de toutes les expériences possibles saisissables par et pour les consciences individuelles (et non plus seulement par et pour les groupes humains qui jusqu’alors faisaient office de véridicité ; dès lors la vérité s’impose comme règle, qui était jusqu’alors identique au groupe, et chacun est estimé relativement à lui-même, ou en l’occurrence relativement à dieu, pris un par un).

En engageant le christique et la vie vécue (et la mort de chacun), mais aussi en lançant la rasions, par quoi il est exigé à chacun de penser, ce sont l’ensemble de champs originellement individuels qui s’ouvrent, historiquement (de même par ex que l’esthétique n’est plus ritualisée mais devient une discipline, un domaine intentionnel à part entière, et donc créateur artiste par créateur artiste et s’augmente ainsi la charge civilisationnelle singulière et totale à la fois). Certes la pensée cible l’universel, mais cet universel n’est accessible que si chacun pense, et est donc absolument lié à ce que l’on a désigné comme étant le plus universel, la forme la plus universellement partagée ; la conscience (et non la pensée, qui est seulement un effet).

Vous ne serez plus jugé par la Loi mais par votre intention, et ainsi vous ne serez plus jugé (mais pardonné en votre intention pourvu que), mais on ne rentre pas là-dedans ici.

À partir du christique l’individualité est appelée en tant que telle, par son signifiant, et appliquée à tous et ce indépendamment de quelque qualification, aptitude (position sociale, sexe, race, peuple, groupe humain, etc) que ce soit. Ce qui veut dire que la distance rend possible l’accès à soi. Et encore plus étrangement et fondamentalement l’accès à l’intention comme telle ; de sorte que du dieu unique un tout-autre à l’inscription, que dire, l’identité entre ce corps et cette conscience, cette nouvelle intention il s’agit du développement d’une seule perspective, qui est la perspective exclusive et, par ailleurs, absolument formelle.

On peut se contenter des organisations d’églises, diverses et variées, et originellement catholique ; il n’y a rien à redire, sauf que depuis quelques siècles cette providence supposée est quelque peu dépassée par l’historicité. On prétend ici que l’historicité, cad le temps, ne peut pas se comprendre par la fixité et l’immobilisme ; on trouve absurde les péroraisons n’admettant pas la révolution, l’État, le droit, la liberté et les libertés (lors même quelques dérives ou exagérations, souvent évidentes), tout aussi bien les sciences, naturelles ou humaines, y compris la psychanalyse du plus bel effet de manches. Ou dit autrement si effectivement il y eut historicité et réalisation de l’humanisme puis le personnalisme, ça n’est pas pour rien, ni sans raison.

On peut tout à fait réintégrer ce redimensionnement, qui se déploie durant plusieurs siècles, dans le christique lui-même ; puisqu’au final il s’agissait de lancer pour chacun que chacun ex-siste. Que chacun sorte, naisse, apparaisse à ses propres yeux et que cette apparition, cette manifestations pense bien à ne pas s’égarer hors du rapport unique absolu et formel qu’impose le christique ; à savoir qu’étant chacun un rapport devenu, il s’existe d’un rapport encore-plus-grand.

Le christique impose l’égalité (de tous les chacuns) et ce dans la vue d’un-seul, le christ-dieu ; fils du père, signifiant, verbe de l’intention, volonté première et omniverselle pour ainsi dire ; ce qui signifie que l’intention première est exclusivement formelle, et donc forcément unique et tout autant universelle ou encore qu’elle est le Rapport avant tous les rapports et qui crée qu’il y ait une infinité de rapports créés ; les choses ne sont pas des choses inertes mais des activités, des rapports qui se structurent de leur mouvement en propre, et distinct ; aucun rapport est inactif et indistinct, sinon il serait incapable de mener le rapport ou l’ensemble des rapports qui le définissent.

L’apparition du christique en-un-corps n’est évidemment pas indifférent ou un accident mais signifie tout. Absolument tout. Signifie l’ensemble de tous les rapports possibles (et en élévation) susceptibles de naître d’une-conscience-en-un-corps. Un corps vivant. Aussi le christique se nomme-t-il le Vivant, la révélation du dieu Vivant, en un corps

Corps vivant, tout vivant investissant son propre corps comme distinct de son milieu, et l’humain ajoutant cette distance dans la distance, à savoir ; que non seulement il perçoit, mais il (se) perçoit et de telle manière qu’il n’est pas le signe qui le distingue ; il n’est pas Pierre ou Jeanne, mais la conscience de Pierre ou de Jeanne ; un rapport, une conscience, ne peut pas être son contenu ; il est toujours autre que son contenu. Et envoie bien au-delà du réalisé et prend en charge cela même que l’on veut cernier, discerner ; la possibilité.

Que l’on mesure bien l’étrangeté du dit rapport, cad de la « conscience » ; elle ne réside pas dans quelque contenu que ce soit … elle les produit, assignant les signes et les perceptions ; mais elle n’est, elle-même, en aucun. Où est-elle ?

Et on l’aura compris non pas la possibilité vers le bas (et son extinction dans l’immédiateté du donné de la satisfaction, hypothétique ou hallucinée, ce que la psychanalyse désigne comme « jouissance » et qui est seulement imaginaire), mais vers le haut et admettant la réalité, le réel ou le principe du réel ; puisque si le fantasme se répète (et se dégrade), le réel permet de constamment ajouter au réel, offrant une extériorité (à la conscience) sur laquelle elle peut s’appuyer et progresser, devenir, soit donc créer (le fantasme n’invente que faiblement, voire répète). La rasions elle-même naît à cette fin (admettre la réalité du monde), pareillement le christique (admettre autrui) ; et donc le christique impose l’égalité des consciences. À quoi s’ajoutera cette création cartésienne de la conscience-de-soi ; au sens où il exprime, manifeste cette possibilité en chacun, qui certes n’attendait pas que René la représente mais qui, la représentant, l’institue et l’accélère, permettant que la structure de conscience, de chacun de ce fait, entre telle quelle dans la représentation générale et non seulement soit élaborée de sa propre dénomination, mais qu’elle puisse pousser l’ensemble de tous les rapports, de toutes les intentionnalités, de tout le relationnel, etc, et que cette attention soutenue envers l’attention elle-même (cad la conscience envers la conscience) nous amène jusqu’à Lacan.

C’est la même règle qui s’applique à tout ; puisque notre être est un champ intentionnel, ce qui s’y produit, ce qui y est nommé implique la modification de notre être (qui donc n’est pas un « être déterminé » et n’entre pas dans une « essence »). Et ce qui se crée, ce ne sont pas (seulement) de nouveaux objets, concepts, images, etc ; mais des structures (intentionnelles) nouvelles ; rapport à l’Intention première (et donc autre que tout), rapports des rapports entre eux (les idées ou les mathématiques) développés pour eux-mêmes, rapport de soi à soi via autrui (l’égalité et donc l’unité de chaque un et de tous les autres en tant que chaque-uns), rapport à soi se présentant face à soi (liberté) sans rien d’autre (conscience de soi, cartésienne, et ce jusque Sartre-Lacan).

Chacun peut prendre le court-circuit divin, christique (ou universel ou individuel) pour un apprentissage, non-théiste, ou une révélation, c’est comme l’on veut.

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L’inouï – 2

17 Juin 2023, 14:06pm

Publié par pascal doyelle

Puisqu’il s’agit de retrouver ou de discerner l’inouï dans ce qui semble tout naturel, évident, à peine perçu ou mal interprété.

Ça n’est pas parce que le moi, le moi psychologique (et ensuite psychique, qui a pu nécessiter que s’invente la psychanalyse),

ce n’est pas parce que le moi ne comprend pas les réponses qui furent apportées depuis 3000 ans, que ces réponses n’existent pas, ne furent pas prononcées.

On l’a dit et on le répète dieu, la pensée et l’universel, le sujet et puis le réel formulent très exactement ce qui est en jeu (sans doute en existe-t-il d’autres encore, de ces formulations dont nous ne possédons que le commencement du début, puisque la logique du réel est le Possible, lequel n’éteint pas, au-delà de tout temps de tout espace de toute détermination).

Ces quatre positions manifestent la compréhension que l’on a obtenue, et ces opérations furent possibles non d’une intuition supra-naturelle, mais de ce que notre être, étant un rapport, perçoit instantanément la formulation qui entre en tant que rapport (il y a deux bouts pour ainsi dire ou un miroir en un miroir) ; un rapport se-sait, et se-voit. Lors même qu’il ne correspond à aucun contenu connu de conscience ; puisqu’il se signifie lui-même (opération à l’origine de tous les signifiants, de quelque langage que ce soit).

Or pourtant il est hors de question de dénigrer le moi ; peut-on imaginer la « conscience » en dehors d’un corps, vivant ? La loger en la pensée, comme si la pensée contenait « de la conscience » ? La copier dans une intelligence artificielle, comme s’il s’agissait de datas ? La décoller de ce corps effectivement existant et hors de sa vie vécue, de son existence, comme s’il s’agissait d’un esprit, voire d’un pur esprit …

En quoi la dimension christique, contre tout gnosticisme (qui dualise notre être, entre des rapports idéels, tandis que le christique envoie vers un plus grand rapport possible, qui emporte le corps et le vivant et conséquemment la création, le donné, la nature, en un possible formel et n’entrechoque nullement des essences) et contre toute abstraction ou toute rationalisation, la dimension christique impose radicalement que « ceci est votre corps » ou ceci est votre vie. Tout intégralement.

On reviendra sur le flash total de tout ce qui ex-siste en une seule fois et en un seul Instant hors temps (bien que le temps soit effectivement, tout comme l’espace évidemment ; c’est d’une dimension en-plus, la cinquième, dont il est question).

Puisque le christique est le regard (qui se tient par dessus la mort, définissant le segment naissance-mort) et qu’il rend possible, ouvre que chacun soit chacun, que l’on soit donc le rapport, actif forcément, que l’on existe ; lors même que le regard de chacun est pris-dans celui du un tout-seul, forcément divin ; qui enclenche la séparation de soi à soi (ce que le moi, qui croit en son « être » et donc sa satisfaction, ne comprend pas du tout).

C’est bien évidemment une illusion objectiviste, ou scientiste, ou réaliste et donc fortement idéaliste, qui prétend la distinction de la pensée et du corps ; le christique est bien plus rigoureux et formellement exact ; on ne peut pas téléporter sa pensée, au sens où celle-ci imagine ‘être’ comme représentation. C’est donc cette conscience-d’un-corps et non pas l’autre-surface du corps que crée un champ intentionnel ; qui ouvre l’eschatologie absolue, qu’elle soit christique ou pas, peu importe ; il s’agit de re-Créer, par quoi le créé augmente le réel.

Aussi Descartes, Kant, Sartre (et Lacan à sa manière) déplacent notre réalité dans ce réel qu’est l’arc de conscience ; et selon un corps dont la pensée, la perception, l’imagination, la décision naissent de et par un champ intentionnel (lequel est au final et très réellement, ce corps sur cet horizon du monde, du donné là, de la réalité, mais perçu par l’horizon non fini du champ).

Dont on comprendra par la phénoménologie (du champ intentionnel) et par Lacan que le dit corps vivant est coupé en deux de A à Z ; sans reste ; puisque nous n’existons (pour nous-même, que nous existons donc tout court) par cette division (et le regret éternel d’un objet perdu, le petit « a », ou d’une fusion freudienne, perte et fusion qui n’ont jamais existé).

Ainsi tout se déplace. De l’idée, de la pensée, de la représentation ou de l’imagination, de la volonté à l’image, vers cette structure qui intentionnalise.

Or donc le moi voudrait une réponse à sa mesure ; en tant que vie vécue, relationnel, objet de désir ou images. Rien de cette sorte n’arrivera, puisque l’on perçoit avec les yeux du rapport ; c’est bien pour cela que si l’on saisit les positions dans les règles on ne remonte pas des choses ou des psychologies à dieu, à l’universel, au sujet ou au réel, mais on part de dieu, de l’être, du je ou du réel. On est immanquablement porté à partir de tout-en-haut.

La pseudo compréhension inverse ne saisira jamais aucunement le savoir qui part de lui-même, c’est évident (il cherchera des images, des désirs et des objets, des vécus ou du relationnel, des choses ou des réalités bien concrètes), mais surtout il ne pourrait pas même commencer d’élaborer une compréhension, une connaissance, un savoir au niveau de ces articulations et ces positionnements. Qui sera interprétée comme réalités déterminées, alors que l’on est introduit, toujours, à la version seule réelle, ce qui veut dire formelle ; on est perçu par dieu, on est pensée universelle, le christ nous regarde, le sujet se-sait (sans qu’il lui soit possible de s’objectiver, comme l’a compris Descartes et comme l’imposera Kant, puis Sartre), on est signifié comme libre ou comme citoyen, etc.

Aussi est-ce pour cela que la religion, la philosophie, le sujet permettent justement une telle élaboration ; quoi qu’il en soit de dieu, de l’être ou de la substance, du sujet ou du je, du réel ou de l’exister, la moindre des possibilités théoriques consiste en ce commencement de compréhension, soit donc un discours suffisamment structuré, suffisamment organisé.

Puisque sinon la capacité, la possibilité, la potentialité, la puissance contenues dans la forme (dieu, pensée universelle, sujet ou réel) continuerait de nous échapper et sans moyens intellectifs de commencer de les maîtriser.

Et sans cette compréhension à son dû niveau, c’est cette puissance, ce potentiel que l’on continuait de percevoir, désirer, imaginer dans les images, les objets et les vécus. Nous livrant ainsi au réel (qui est inévitable et seul vraiment voulu, intentionnalisé) mais au réel abaissé dans le monde, les satisfactions immédiates ou les facilités.

La question est donc comment nous convaincre que certes les images, les objets et l’humain existent mais sous condition, sous conditions de dieu, de l’universel, du sujet et du réel. Non que les immédiatetés n’existent pas, donc, mais qu’ils ne valent que dans le positionnement bien-plus-vaste.

Ou dit autrement ; on peut désirer ce que l’on veut mais dans une organisation suffisante, qui sinon, manquante, nous plierait vers l’immédiateté seule. Et nous serions sans rien.

On a donc dit que nous ne sommes pas sans rien, ayant retenu, autant que possible, les expérimentations et ainsi les avancées des autres sujets ; et ce depuis la sortie des mondes dit (improprement) immédiats, en ceci qu’ils sont holistiques, cycliques, sacrés, communautaire, partageant la parole, comme trésor qui organise l’ensemble des humains et par quoi le groupe fait office de véridicité, ne posant pas la question de la vérité, ou de la vérité comme question, puisqu’en ce cas il faut installer une distance, qui romprait la communauté et l’immédiateté de la perception parlée partagée (dont on a bien compris qu’il s’agissait d’une seule énorme réflexivité, puisque ces mondes particuliers créent le langage, les échanges, les systèmes familiaux, etc.

Mais s’y ajoutent deux solides embranchements, évidences ; le monde unique donné là (l’être, les grecs, le monde unique universel en dessous de tous les mondes particuliers) et couperait le corps en ce monde unique ; chacun a un corps posé dans le monde unique. Ce qui concerne chacun, et le christianisme se propagera comme vérité.

Ce corps, qui n’appartient plus à la communauté, appartient dès lors au christique et de la sorte s’intériorise comme étant le-mien-propre. En quoi Descartes ré-intériorise, pour ainsi dire, faceà lui-même et donc devient-autre ; dès que l’on exprime ceci ou cela, on sort de ceci ou cela, ce qui impose de poser un nouvel horizon ; les grecs en réalisant la pensée se tiennent hors de la pensée, aussi l’être existe en-dehors ; c’est donc un arc pensée/monde par quoi cet arc est pensé dans l’activité de chacun ; on ne peut pas penser sans penser, activement.

De même que le rapport, libéré, se voit comme pensée ; il se voit, puisqu’il l’instrumentalise comme moyen, pour l’individu, de passer par-dessus le groupe et le langage commun, et ainsi d’installer un nouveau vocabulaire (qui réclame que l’on, chacun, y entre, en pensant, en actualisant les rapports, nouveaux, que sont les idées) ; et donc comme pensée qui s’auto-organise puisque sinon on ne contrôlerait rien du tout, et ne comprenant pas ce que l’on dit on n’en pourrait certes pas dire beaucoup plus qu’une monstration ; ceci est une chose, mais il faut bien que l’on se représente cette chose et ce en dehors des habitudes et des pratiques communes, voire communautaires.

Cette unité de la chose, commune, en nous, elle se tient dès lors, désossée, dans le regard, cad l’intention, de celui qui prononce et qui donc doit penser ; créant la distance requise, cette distance qui produit l’insatisfaction ou l’absurde ou ce que l’on voudra, et ce qui vient en premier, à celui qui pense, ça n’est pas telle ou telle chose immédiate, donnée là, mais une généralité ; le feu, l’eau, etc et puis l’idée abstraite en tant qu’abstraite ; penser l’eau, le feu ou l’être, c’est distinguer l’immédiat ; l’être, qui est l’idée vide, comme dieu ou le sujet ou le réel, mais vide veut dire formelle (et pour nous, ici, le réel même du réel ; à savoir le présent comme Exister, ou l’arc de conscience comme rapport du rapport lui-même, ce qui est précisément ce que l’on nomme l’inouï). Ou donc c’est la séparation ou plus précisément la séparabilité de toute la réalité qui s’impose, de même que dieu lance intégralement toute la puissance de l’intention ; non pas que l’on acquiert une « toute puissance », ce qui n’a pas grand sens et frise le fantasme total, mais bien qu’il immisce dans la représentation la possibilité de l’intention et donc de la modifier ; modifier quoi ? Modifier la consistance du péché en nous ; ou donc réorienter. Pourquoi réorienter ? Parce que le péché est l’intention déterminée et qui appartient au monde et ne nous permet pas de nous décoller du monde, du vécu, du corps, des autres, etc. C’est bien pour cela que du point de l’intention il n’est rien du tout excepté l’Intention.

Pareillement il faudra que la révolution et l’humanisme refusent l’église et la religion, puisqu’il s’agira précisément de faire la place pour la liberté. Et la liberté est cette conscience qui relève d’elle-même ; ou, dont le rapport n’est pas troublé par un autre rapport (ou une série rapports prescrits).

Le tout, dans tous les cas, est de libérer la possibilité de rapport(s), et originellement la possibilité du rapport lui-même ; hors du monde (que dieu crée), hors des communautés (seul le christique est-autre et libère votre corps), hors de la communauté (et donc de penser originellement sur le là du monde), hors de la société (et donc celle-ci est élaborée par et pour les libertés, idéalement).

Ou dit autrement le grand Rapport unique tout-autre, dieu, s’investit soudainement en un corps, humain, et le divin (du un) qui existait séparément (au contraire du sacré qui se réserve une part dans ce monde, ou un temps spécialisé), le divin donc est un corps en tant que séparé ; chacun se retrouve propulsé au bout de sa vie vécue (qui dès lors apparaît comme telle, et non plus en-rôlée dans des castes ou des essences attribuées, homme ou femme, esclave ou libre, riche ou pauvre, païen ou juif ou grec, etc ; apparaît comme telle, ce qui veut dire nue).

Structure absolument remarquable, le christique ne jette en aucune manière le discrédit sur le monde, puisqu’il lance que l’on ait à charge de l’élever, de le magnifier ; le monde et les vies sont seulement emprisonnées dans les ténèbres ; ou si l’on veut les rapports sont enchaînés au donné en tant qu’immédiat, alors que notre être réel est, lui, non immédiat, articulé, et ainsi empli de la Distance, qui seule permet que l’on ne soit pas ce corps mais qu’on « a un corps » ; si nous l’étions nous le saurions pas ; si nous le savons tel c’est que nous ne le sommes pas.

Soit le corps, vivant mais pris en une conscience, halluciné, soit ce corps donc est le centre pesant de la représentation (et alors toutes les intentionnalisations se plient vers le bas, et recherchent exclusivement l’immédiateté),

soit l’arc de conscience relance l’intentionnalité vers le haut, et alors recherche les positions possibles du réel ; du réel ce qui signifie de ce qui est-autre.

Ce qui est-autre, puisque l’arc de conscience est un rapport et que ce rapport n’existe qu’en tant qu’activité et ne peut pas être objectivé, et qui par ailleurs peut se percevoir à partir du dehors ; peut prendre la place, le lieu, le point se situant extérieurement.

Cette extériorité, soit donc l’altérité comme structure effective (de ce qui est, de ce qui existe, sinon rien n’existe, rien n’existe sans les distinctions, les distinctivités ; il devait absolument exister tout le possible, ce qui n’empêche nullement que le possible est encore-toujours en cours, puisque si il cesse, tout cesse ; le réel est forcément toujours encore plus parfait, non-fini) cette extériorité est inimaginable hors d’une structure de conscience, hors d’un rapport qui est à lui-même sa propre position et qui donc est-déjà autre-que-lui-même. Si ce rapport, cette conscience était « quelque chose », elle serait incapable de se dé-placer ; c’est parce qu’elle est un rapport vide qu’elle devient hors de soi, étant entendu qu’elle est toujours dés le début hors de soi, et qu’elle n’est « conscience » que d’être un rapport, cad de n’être pas, d’exister.

Et elle « existe » parce que l’être n’est pas, nulle part, sinon au-dedans du mouvement qu’est l’exister ; c’est donc dans le temps, au sens de présent qui passe (étant lui également un rapport), qu joue l’arc de conscience.

Dit autrement rien ne se meut plus rapidement que l’arc de conscience ; puisqu’il lui est possible de passer d’une position à une autre (ce qui est impossible à quoi que ce soit dans le monde, que l’on sache) et que donc l’arc ne tient pas à une information ou une connaissance, déterminées, quelles qu’elles soient, mais au rapport lui-même, lequel est ainsi formel ; vide mais formel, vide parce que formel et que cette forme se désigne elle-même, se substituant elle-même à « quoi que ce soit d’autre », pourvu qu’elle le pointe d’un signe, par lequel elle découpe la réalité, ce qui veut dire par quoi elle montre ce qui est possible ; l’activité intentionnelle est toujours en direction de ce qui deviendra, de ce qui peut devenir ou du plus grand devenir ; ainsi l’être, ou quelque idée, désigne non seulement ce qui est, identifiable, mais l’universel en quoi est pris ce qui est désigné ; l’universel, la pensée universelle, celle des idées, des systèmes, indique de fait et par structure le rapport dans lequel les rapports (constitutifs de ce qui est désigné) sont pris ; c’est pour cela qu’interrogeant quelque ceci ou cela, on est porté de fait et immédiatement (voire instantanément) au plus grand universalisable ; dès que l’on commence de compter, on signifie l’infini des nombres (puisque le un est un rapport, de soi à soi de quelque ceci que ce soit, et donc tous les rapports).

Puisqu’il faut bien se poser la question ; pourquoi sommes-nous invinciblement tiré vers l’unité, le un, l’universel ou le général ?

Si, effectivement, n’est effectif et réalisable que telle ou telle situation, tel ou tel objet et que c’est par cette précision que la science, la technique ou le droit, ou tout aussi bien une œuvre, sont vraiment réalisés, ça n’a de sens que dans le plan tout à fait général qui permet d’organiser les réalisations ; le droit ne vaut que dans une représentation de l’humain selon la liberté ou selon le contrat ou selon l’État ; on ne porte pas à la précision une technique sans qu’il y ait une science préalable ou suivante (une invention, hasardeuse, peut porter une science avenir) ; de fait les grands arcs, dieu, la pensée, le sujet ou le réel, supportent leurs infinies possibilités incalculables ; qu’elles naissent de la matérialité (telle époque, tel peuple, tel individualité) ou d’une méta-intuition soudaine et, remarquablement souvent, généralisée ; dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution « surgissent » et s’imposent … pourquoi ? Quelle est l’interruption extrêmement étrange qui vient couper la réalité et ouvre le réel, cad les infinités des arcs intentionnels ? Comment se fait-il dit autrement, qu’un soudain rapport inouï autorise quantité d’autres rapports et comment se peut-il que ces rapport soient non des idées (déterminées) mais des sujets ? Des arc de conscience ? Ou encore ; les grands rapports structurels créent précisément des rapports effectifs, ce qui veut dire des sujet-rapports si l’on peut dire, étant entendu que le véritable rapport est de fait et en lui-même « une activité » (sinon il n’est pas un rapport ; remarquons que toute chose, toute réalité est en mouvement… que toute matérialité est « du mouvement »).

c’est ainsi l’inouï, cad l’impossibilité si nous n’étions que ce que nous sommes (des choses déterminées), qui nous a atteint et bien plus d’une fois. La question restant ; se livre-t-on au corps pesant, vers le bas, ou déplace-t-on le centre en haut ?

Puisque si l’on a bien suivi, et si notre être (qui n’est pas un être) se produit comme cosncience-de (cad mouvement ou rapport), alors soit il parvient à se dégager de tous les contenus (et donc à se signifier comme formel, dieu, pensée, sujet ou réel, et ce qui peut s’intercaler entre ces quatre-là évidemment, les figurer), soit il reçoit son unité de l’extérieur, cad du corps (du pulsionnel dirait la psychanalyse, étant entendu que l’étayage pulsionnel peut conduit pour Freud à la sublimation et pour Lacan à une sorte d’éthique, que probablement il n’a pas achevé, ou que pour Sartre à une extrême exigence, comme celle du dieu un tout-autre, ou kantienne, ou etc).

Si l’unité s’appesantit par le corps, ça n’est pas que cela soit tellement mauvais ou d’une noirceur abyssale, mais c’est surtout que l’espace (et le temps) de l’intentionnalité de conscience de plus en plus difficilement sera en mesure d’organiser, d’élaborer, d’inventer, de créer des rapports, puisque plus ou moins et même de plus en plus, l’intentionnalité sera embauchée, ou débauchée, et utilisée par la satisfaction imaginée ; et l’arc supérieur paraîtra d’autant plus comme une contrainte indue, voire haïssable, et, en tous cas, externe à ce subjectivisme du corps du moi, du moi en tant que corps vivant, halluciné, puisque le dit corps ou plus exactement la dite conscience-dans-ce corps, hallucine sa satisfaction, mélangeant et donc amplifiant, jusqu’au fabuleux, la pseudo-plénitude ou jouissance. Lorsque l’espace (et le temps) se réduisent, on étouffe.

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L’inouï

10 Juin 2023, 16:42pm

Publié par pascal doyelle

L’inouï nous étreint et nous rince. On a vu que nous ne sommes pas sans rien.

Contrairement à ces succédanés de justifications développées par et pour le moi, la formulation du sujet tel qu’on l’éprouve depuis grosso modo 2 siècles, mais surtout avec cette accélération formidable des fameuses années soixante (en quoi elles consistent, ces incroyables années soixante), justifications donc du moi qui adore désespérer, jouer au mécréant, au « rebelle » et ne plus croire en quoi que ce soit, ce qui est bien pratique et lui justifie quantité de dérives souvent raisonnables mais parfois tout à fait délirantes, voire idiotes,

bref le moi qui aime croire à l’absurdité du monde, et se prive ainsi des grands, des immenses arcs de conscience qui eurent lieu et dont, pourtant, il est issu, né, causé structurellement parlant et qu’il ne serait pas, lui, le « moi », le moi-même chéri, sans les sujets qui l’ont précédé,

ce moi qui s’ébaudit de sa richesse (très réelle), s’est égaré dans les miroitements. Les miroitements, les images. Or le sujet est, lui, le miroir, et non les images qui se croisent dans le miroir. Impossible d’enfermer le miroir dans quelque image que ce soit ; il requiert un autre système de signifiants, ce qui s’est nommé philosophie, par ex, depuis longtemps (philosophie qui a pu se relancer par Descartes et suivants, en tant qu’ils cherchaient, eux, à délimiter le miroir).

Ne cachons que la difficulté serait d’adapter le sujet ou les grands arcs de structure au niveau des mois eux-mêmes ou de la réalité effective ; si le moi devint une nécessaire liberté c’est afin d’avancer au plus loin possible dans le donné, la vie vécue, le relationnel, les objets et les images, etc.

Bref un niveau avancé de civilisation qui autorise une attention démultipliée et si totalement détaillée ; tandis que dieu, la pensée, le sujet ou le réel habitent en leur haut niveau, mais abstrait en comparaison. Projets, entreprises économiques, industries et professionnalisme, consommation et personnalisation, tout réclame une attention soutenue de tous. Il s’agit d’une industrie généralisée de toute l’activité de conscience possible, de toute l’intentionnalisation possible, de sorte qu’intégralement toute l’humanité, toute l’humanisation, toute la personnalisation sont poussées au plus loin ; tout est totalement réalisé (c’est une des significations du « réel » dans la formule dieu, la pensée, le sujet et le réel ; tout est réal-isé, tout est devenu monde, vie vécue, perception, etc).

Contrairement ainsi la puissance, ou la potentialité du réel (dont le principe est justement le Possible) se déverse dans l’exiguïté de la petite possibilité psychologique (conscient) et psychique (inconscient) et cette énergie non-finie nous a rendu fous ou stupides. Puisque le moi, le moi-même n’a pas les armes, le système, la capacité de signifiants pour marquer les possibilités, qu’il fuit, qu’il refuse d’intégrer, se réfugiant dans le fantasme (individuellement, chacun perd les boulons, se perd de vue, ou collectivement, on recycle à tour de bras les mêmes idéomanies, en gros celles du 19éme).

Et pourtant il y en eut pléthore de sujets ; tous plus imposants les uns que les autres.Qu’ils en passent par dieu, la pensée, le sujet (christique et cartésien et suivants et autres), le réel (et la révolution, et enfin la diversité des moi-mêmes). Et sujets qui offrirent non pas des résolutions mais de possibles résolutions, dont évidemment les moi-mêmes pourraient au moins s’inspirer, afin de créer les leurs, leurs arcs de conscience, de sujets (et non plus de mois, parce que le moi est trop court pour lui-même), et de ces sujets la coordination de tous et de chacun.

Et ainsi la totalité de toute l’expérimentation universelle et individuelle, ce qui veut dire de la singularité (comme pierre centrale de ce qui existe, en tous cas pour nous et dans cette expérimentation même), la totalité se presse contre nos yeux. Mais nous ne percevons plus rien du tout ; il n’y aura pas de méta-organisation humaine, de méta-coordination, qui seules auraient pu réguler la toute-puissance simpliste des égos (qui entraînera à terme la catastrophe écologique généralisée) ; puisqu’en tout moi ne s’élève aucun sujet, celui là même de l’universel et de la conscience de soi. Chacun ne perçoit plus que son faible rayon d’activité énervée, agitée, sans intelligence aucune, sa corruption en un mot. Il n’est aucun moyen de coordonner l’humanité dispatchée en une infinité de petits égos obsédés par leur seule vie vécue. Ou donc ; l’économie est l’idéologie du corps.

Le moi, de ce point de vue, paraît reclus dans la sauvagerie de sa nudité, tant il s’empresse d’être « lui-même », alors même que ne croyant plus en rien il n’en démord pas moins que lui, au moins, il existe. Ce qui est bizarre ; autant dire que « ne pas croire » (ni en dieu, ni à la pensée universelle, ni au sujet et pas du tout au réel, livré au fantasme brut) « ne pas croire » c’est l’articulation méprisable qu’il invente afin, précisément, qu’il puisse s’énamourer de son lui-même ; que ce soit par l’antithèse de son désespoir ou flirtant à hue et à dia d’avec ses objets de désir chéris. En bref il joue la comédie, il fait semblant. D’être.

Parce que sinon il devrait souscrire à dieu, à la pensée, au sujet et au réel ; non pas qu’il ait le choix (mais en même temps quelque peu néanmoins) puisque les quatre sont vrais, en leur mode.

Soit globalement souscrire à l’Intention. Ce qui veut dire que le réel a un sens, celui qu’il est, qu’il existe, et auquel on ne peut échapper puisque sinon on n’existe pas.

L’intention donc, ou le rapport. C’est ce que disent dieu, la pensée évidemment, le sujet (rapport aux autres, christique, et à soi-même, cartésien, et au corps, lacanien, etc), et rapport au réel ; puisque si on s’enfuit du réel, on répète. On répète toujours et encore le même circuit mémorisé. Or ça ne sert pas à répéter, la conscience, mais à actualiser ; échapper au tigre à dents de sabre ou aux conditions infamantes d’existence (et donc faire la révolution) et de toute façon un « moi », quoi qu’il en veuille, invente. Il s’est inventé, par ou contre ses parents, la société, le temps, la mort, pour ou hors du sexe, ou d’une dérivation, par une folie ou une dépression ; on a le choix, non exhaustif.

Un moi ça s’est inventé. Par son enfance, adolescence et même tout vieux et au bord de passer l’arme à gauche.
Dans l’Intention en effet on ne peut pas ne pas inventer.

Tout rapport est incessamment nouveau. Dans la foi, la conversion en l’universel (la pensée), l’égalité ou la liberté (d’autrui et de soi-même), l’égalité et la liberté du sujet, des sujets, il s’impose un progrès incessant, un progrès du dedans de la structure de conscience ; puisque l’on ne parvient jamais à circonscrire la nature même de ce qui est, à savoir que cela existe, Existe, et qu’il s’agit d’un rapport et que le rapport n’a pas de fin ; sa nature même est toujours absolument autre.

C’est ce qui eut lieu depuis la sortie d’Égypte ; dieu nous criant dessus ; « invente, mais invente donc ! » Et le christ ; venez à moi mes petits inventeurs. C’est ce qui eut lieu, et considérablement. Une indéfinité de sujets dans tous les sens et quantité d’œuvres au sens large, éthiques, politiques, esthétiques, littéraires ou poétiques, universelles et individualisées ; c’est la même chose ; avant d’être Rimbaud, il se nomme Arthur, et n’en reste pas moins Arthur, il l’existe même in-finiment plus, et chacun donnant à chacun d’introduire dans son propre Temps tous les Temps possibles. C’est bien pour cela qu’il existe des sujets. Qu’ils se donnent les uns aux autres la Possibilité. La démultiplication du monde, de la réalité, de la vie vécue, du réel, puisque le réel est un rapport et qu’il consiste à devenir, à devenir le devenir.

Aussi est-ce l’inouï.
L’inouï, depuis le début, et jusqu’à nous, et qui peu à peu est saisi et se révèle à lui-même.

Pourquoi des créateurs ? Pour montrer tout ce qui est, certes, mais surtout tout ce qui est possible. Et qui n’est pas. Et ainsi le véritable réel se tient du possible, de ce qui n’est pas encore. Nous sommes de l’ordre du Créé. Et non de l’être, qui est une concrétion, bien utile sans doute (puisque son intentionnalité, l’intention attenante à l’idée de l’être, engage à penser, à produire, fabriquer, inventer des réseaux de signifiants qui sont et seront perçus par des sujets, aucun groupe n’use de la pensée, de la représentation oui, mais la pensée est du sujet, et comme Platon le dit ; la pensée nous donne le monde, sinon on se représente un monde commun, celui de tel ou tel groupe, l’être nous implante dans la formule abstraite et vide mais formelle de « ce qui est là », en dessous de toutes les représentations, et ouvre aux innombrables systèmes, comme autant de facettes du faisceau).

De l’ordre du créé, et donc nous créons ; depuis le dieu un tout-autre, unique et antérieur à tout, jusqu’aux mois, innombrables.

Si le principe est non pas ce qui Est, mais de Devenir, y-a-t-il une raison pour le Créé s’arrête ?
Non. Le principe est alors que même une « relative perfection » atteinte, il existe encore un devenir. À la toute fin des Présents, l’Instant est cela même qui est modifié par tous les présents. Pour illustrer ; dieu n’est pas le même à la fin qu’au début, il lui est ajouté ou il a voulu qu’il lui soit ajouté l’humanité et le devenir continuel de ces êtres qui ne sont pas du tout des anges (et donc parfaits en leur intellectualité) mais il s’est ajouté, à lui-même, des êtres imparfaits étant structurellement libres et qui augmenteront la structure divine elle-même ; « je suis celui qui est en cours d’être », autrement dit « qui existe ». pareillement la pensée ne décrit pas seulement le donné tel que là, ce monde, mais crée les possibilités intellectives des variations potentielles de l’être, tout comme on crée de nouvelles mathématiques (qui ne répondent pas scrupuleusement à telle ou telle application dans le monde donné) ; pareillement l’humanité est l’ensemble des rassemblements potentiels susceptibles de se déployer ; et qui, en l’occurrence, se déploie d’autant lorsqu’elle rend possible que chacun et tous non seulement « se choisissent » (comme dans l’ancienne raison) mais tout fondamentalement lorsque chacun et tous sont donnés au possible même de « se créer, s’inventer » ; c’est ce à quoi l’on assiste depuis la révolution (que ce soit celle de la liberté anglo-saxonne ou la liberté égalité française et de toutes les variantes).

Ce qui est de l’ordre du créé est absolument réel ; il avance plus loin que le donné là ; ce qui est de l’ordre du créé est comme la pensée de dieu avant la création du monde (les rêves de dieu),
a logique de l’être in-fini (les modes infinis de l’être infini),
la sûreté de la liberté qui veut (comment vouloir toutes les intentions structurelles ou décisionnelles ou intellectives ou imaginaires, et de quelle nature sont les relations entre les sujets)
et ainsi la réalisation potentielle ; toutes réalisations qui n’apparaissent que dans et par le créé.

Il nous fut, il nous est donc possible de percevoir l’entièreté de la création (de la création comme absolument continuelle par dieu, mais aussi continuée par les sujets imparfaits) - si l’on est croyant -

ou la totalité ou le début du commencement de tout le Créé, de tout le réel possible, le début de toute la possibilité du Créé (dont nous n’obtenons qu’une relative et faible considération)si l’on n’est pas croyant.

Non pas le simplement réel réalisé, mais le réel possible.

Une esthétique, par exemple, nous fait voir une capacité ajoutée la réalité.
Un
e éthique, une possibilité relationnelle (à soi ou à autrui).
Un
e structure (dieu, la pensée, le sujet ou le réel) un ajout transformateur de tout ; on n’avait pas idée ni imagination du dieu un tout-autre avant qu’il paraisse ; ni de la pensée ni de l’être avant qu’ils se présentent et deviennent notre pensée ; ni du je avant qu’il se montre à tous (le christique) ou à soi-même (le cartésien) ; et les axes nouveaux tournèrent le monde, la vie humaine, la vie vécue ou la conscience de soi.
Puisqu’à chaque fois le rapport s’est énoncé
différemment et distinctement (distinctement mais s’existant lui-même in-finiment, puisque c’est un rapport, et donc toujours difficilement saisissable, puisque l’on ne saisit qu’un seul bout du rapport et donc « rien », sauf le mouvement et le positionnement ; dieu, l’être, le sujet, le réel ; l’intention, l’idée cad le réseau intentionnel, l’intention ici même du sujet et l’exister-autre comme principe, cad comme possible : on y reviendra).

Évidemment si nous traitons l’inouï dans sa forme structurelle accessoirement et avec indifférence, au profit de la seule réal-isation de l’humanité et de la personnalité, rien en nous n’en sera bouleversé. La réal-isation, ce monde humanisé personnalisé, délimite complètement ce qui, pour le moi, est ; il oublie la dimension structurelle du sujet. Ce que les mois pourtant recherchent, souffrant même de l’impossibilité de réal-iser la structure dans la détermination ; l arichesse de tous les rapports, de tous les objets, de toutes les images, des relations humaines et y compris des vies vécues, ne sont pas au même niveau ; le moi est passionné des contenus des rapports, le sujet du rapport (miroir) lui-même. Pour que le moi puisse au moins un minimum s’ancrer dans la structure (soit donc s’accrocher à dieu, à la pensée et l’universel, au sujet ou au réel) il lui faudrait désenclencher l’arc de conscience hors de l’unité constitutive du moi, qui veut toujours plus concrétiser la matérialité, la corporéité, ou donc la satisfaction (ici dans le monde et la vie vécue), et en regard de quoi le sujet lui semble de porter qu’en une insatisfaction, que le moi ne comprend pas du tout. Il ne voit pas, plus que la dite insatisfaction signifie le miroir et non les images.

Rappel ; le moi pour Lacan continue le désir en tant que désirs (au pluriel), afin que la continuité des signifiants se poursuit (au contraire d’être coincé dans la névrose, ou absenté dans la dépression, qui définit comme manque du manque, et donc n’a plus de désirs ou, névrotique, un seul qui se répète) ; et c’est le réel, dans les trois cas, qui effondre le psychotique, du réel suinte l’angoisse pure, l’horreur, cad la jouissance ; la jouissance (le réel) abolit le désir (et donc les plaisirs, qui sont sensibles et la jouissance, hallucinatoire), la jouissance s’imposant comme effroyable douleur ou terreur incoercible, lorsque dans le cauchemar je m’approche tellement près de la fibre hallucinatoire, qu’elle me réveille (et me réveillant je ne «rendors », je redeviens conscient et oblitère la terreur, l’horreur, le réel, l’angoisse brute) ; la fibre dont j’ai presque touché l’ignoble est le réel-du-moi ; la jointure à laquelle toute conscience, en arc, tend à échapper. Et plutôt que d’élaborer la séparation, le gouffre, la division radicale, la rupture originelle, le moi croit la remplir (par ses objets ou ses images, quitte à la couvrir du fantasme, ce qui est bien, mais en danger de glisser le fantasmatique, dévorateur ; celui qui dit que « tout est possible » du libéralisme économique ou technologique, transhumaniste par ex).d

Dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel tentent, eux, de retisser la coupure (la castration), d’en percevoir la signification, laquelle est l’inouï. Qui établissent le possible mais délimité, puisque seule la limite permet d’avancer (sans limite, l’indistinct ; avec les limites, le réel sur lequel prendre appui, sinon c’est au fantasme que l’on affaire). On peut évidemment fantasmer et créer du fantasme, mais non pas croire qu’il serait la substance du réel.

C’est bien pour cela que dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel sont des exigences et non des facilités (de même une œuvre esthétique, etc, est organisée, structurée, poursuivant l’historicité, reprenant le possible acquis par les autres sujets). Il s’agit d’architecturer à partir des arches antérieures. S’attendre à une compréhension objectivante, de détermination et accessible au moi en forme d’objets étalés, démontables, dont on serait la conscience extérieure, sans que soi-même on soit engagé dans la structure du réel, c’est ne pas saisir, parce que le réel on ne peut le saisir mais inversement « on en est saisi ».

Cest la rupture (du donné tel que déterminé, et indique la structure du réel comme étant le possible) qui coupe pareillement l’humain par le signifiant ; et c’est la dite rupture qui est signifiée par l’ensemble de tous les signifiants de dieu, de la pensée, du sujet ou du réel.

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Le plus grand arc du réel

3 Juin 2023, 08:12am

Publié par pascal doyelle

Introduire une distance c’est produire de nouveaux rapports. Dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel interfacent in-finiment, et tout le reste est à l’imitation de ces quatre-là.

On ne peut pas traduire l’être, le sujet ou le réel dans un autre langage ; puisqu’ils relèvent de l’arc intentionnel de conscience, et qu’ils se décrivent, s’analysent à partir de l’intentionnalité.

Ce qu’ils veut dire que si la vérité est ce qui s’énonce, c’est ce qui s’énonce au futur, ou vu autrement selon le possible ; le possible dit vertical. La réalisation de soi, de la pensée, de l’humanité s’effectuent dans le temps, en tant que monde et réalités, mais dans la suspension intentionnelle, comme tout ce qui est formel, et dans l’attente de la réal-isation intégrale de tout ce qui est possible ; aussi n’est-ce pas le moindre des arguments en faveur de la possibilité formelle « éternelle », ce qui veut dire non temporelle au sens de rejoignant totalement toutes les actualisations.

Puisque si le réel est non pas selon l’être (cad l’achèvement causé d’un état de début vers un état terminal)

mais est selon l’exister, dans laquelle forme la réalité est suspendue dans et par sa réal-isation, alors il existe également une réal-isation intégrale de tous les possibles en une fois dans le présent, littéralement le présent, la toute-présence de tout le possible, de tous les possibles en une fois ; les divergences instanciées comme distinctions qui déplient la réalité, qui rendent donc possible qu’il y ait une (des) réalité(s). Ou donc le possible (intégral) attire absolument, cad formellement, toute réalisation au travers de cette suspension qu’est le présent, ou donc l’actualisation ; il ne peut pas exister seulement un seul présent, mais le feuilletage du présent.

Bref, l’intentionnalité ne dit pas ce qui est, mais ce qui peut être, ou donc ce qui ex-siste ;

Puisque ce qui est alors représenté en avant scène, dieu, la pensée, le sujet et le réel, sont des rapports (et donc formels), ils initient quantité de rapports ; et comme les quatre sont formels s’offrent une indéfinité de rapports divers (par ex la pensée, en tant qu’universelle est la connaissance et la connaissance rend projetables des sciences, ou le sujet envoie vers-chacun, par la confession, les mémoires personnelles, comme Montaigne, ou le sujet qui-existe-pour lui-même, cartésien, ou le moi, qui se vit personnellement, et qui se libère tel qu’au milieu du 20éme, année soixante). Dieu, la pensée, le sujet, le réel ouvrent sur une indéfinité (qui dépend de notre enthousiasme, engouement, investissements, et du rassemblement de nos volontés ou plus exactement, ce qui est tout à fait différent, du rassemblement de notre intentionnalité) ouvrent sur une indéfinité de rapports ; par ex la révolution, installée historiquement, et réellement, rend possible quantité de relationnels, nouveaux, et inventés par les individualités (et plus ou moins produits industriellement également, mais c’est un autre problème, parce qu’ils ne sont pas produits « pour rien » non plus, ils rencontrent des envies).

Il n’y a rien de secret et les descriptions sont chaque fois en leurs temps aussi exactes que possible (dieu, l’être, le sujet, le réel)  ; sauf ceci que l’on ne sait pas du tout « où » va le rapport. Si nous nous tenons à un bout, on ignore l’autre bout. C’est la structure étrange de ce qui est.

Et par quoi on rejoint le poète.
« Quand on a le temps on a la liberté » (Les fenêtres, Apollinaire)
« la quatrième dimension » que l’on nomme ici cinquième « l’immensité de l’espace s’éternisant dans toutes les directions à un moment déterminé » (Méditations esthétiques, du même Apollinaire).

À savoir que l’on ne sait pas même jusqu’où s’étend le présent, tout l’espace ici présent et que, fondamentalement, l’œuvre, une œuvre, le poème, consiste en l’accumulation ou la diffraction ou le splittage (etc) de cet espace donné tel que là, mais projeté dans le temps. L’œuvre en général, ou la philosophie, les esthétiques, littératures, mais également les sciences, ou la politique ou évidemment la religion, etc, ré-introduisent des réalités dans la réalité, qui n’est ou se révèle comme n’étant nullement plate, étale ; en quoi il s’agit (toujours) de renouveler l’émerveillement, l’inouï rimbaldien du futur extatique ou le retour continuel du temps d’Apollinaire (ou la surréalité ou la madeleine ou, donc, les mythologies, out tout ce que l’on voudra qui rassemble le présent ; la transcendance ne se fait pas donc sans rien ; puisque depuis qu’elle est séparée, cad divine (et non pas sacrée qui consacre telle partie du monde, réservée), depuis le un tenu en-dehors, tout est manifestation ; ce qui veut dire qu’il faudra constamment aimer précisément ce qui est, parce que ce qui est Existe, et donc est un rapport, qui ne peut être compris qu’en tant que rapport (et non comme chose sacrée ou chose inerte, objective).

Or donc cette intentionnalité est réellement et effectivement un rapport ; donc il ne sait pas où s’avance le rapport que « je » existe. La forme du rapport est celle du possible possible ; ce qui veut dire non pas de telle ou telle partie du monde, ni même du monde lui-même, mais de la capacité interne au réel, dont le principe est le possible ou « le plus grand possible possible » ; en ce que le réel est, forcément, plus grand que lui-même.

Remarque ; que « le réel » soit en tant que rapport, à la fois préserve qu’il existe tel que lui-même, mais d’autre part étant rapport il colle instantanément à la manifestation. Ou donc « instantanément » veut dire tout aussi bien distance. On n’a pas affaire à un réel d’un côté (qui serait en soi substantiel) et de l’autre la réalité (qui serait « une autre sorte de substance », opposition que l’on ne comprend pas du tout, et que l’on n’a jamais comprise, comme la pensée grecque qui suppose bien la-pensée, mais face à une matière informe, inexplicable, qui « était là » on ne savait trop pourquoi.

Ou comme dit ailleurs, l’immanence existe vraiment, tout est « là », mais dans et par la transcendance et la transcendance implique toute l’immanence ou les immanences que l’on voudra ; puisque « le réel » est une articulation ; et étant « le possible même », il ne peut qu’être une articulation : un rapport de rapports. C’est pour cela qu’une « vérité » qui prétendrait renvoyer à autre chose qu’au rapport que chacun existe, est un mensonge, ou une aliénation ou une hontologie (« une honte », cad un mélange imaginaire et conceptuel ou représentatif ; on croit qu’autrui est heureux, ou qu’il jouit, parce qu’autrui est perçu de l’extérieur et que l’on comble cette distance par un « imaginaire jouissant », cad une hallucination).

La seule vérité c’est justement celle qui avance que chacun est un rapport : et qu’un rapport est un rapport à (soi), et dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même et non quelque identité ou un contenu quelconque; tout est quelconque face au rapport même, qui seul est, effectivement, « vivant », disait le christique, ou Existant disons-nous.

Et c’est bien ce que signifie, comporte, importe, emporte dieu, l’être, le sujet (christique ou cartésien) et le réel. Que chacun soit, de plus en plus, élevé. Et élevé parce que l’on ne sait pas, ne perçoit pas, ne touche pas, n’imagine pas, de pense pas ce que le rapport veut dire, implique, crée.

On s’élève. On s’élève si l’on respecte l’exigence, que dieu, la pensée, le sujet, le réel imposent ; que le raport et ainsi le réel est un rapport et qu'il existe toujours par une plus grande réponse. Il n’y aura pas de fusion, celle dont rêve littéralement la pensée, le désir, l'idolâtrie. 

Il n’y aura pas d’unité paisible et relâchée. Toujours il y aura la distance, parce que sans distance il n’y a rien. Pas de réalité(s). ce qui veut dire par ailleurs que si il y a réalité, il y a réalités (et ce pour quoi on admet une infinité de réalités, ou la r »alité ou l’univers comme infini, serait-ce une infinité d’univers peu importe, et puisque originellement ou abstraitement ou génériquement le néant, infini, existe autant que l’être, infini et que de plus si la réal-isation use tous les possibles possibles au fur et à mesure, puisque l’on part d’un néant et d’un être infini, d’une réalité infinie, et ayant épuisé les possibilités au fur et à mesure, il n’en reste pas moins un univers infini … on ne peut pas échapper à l’infini. L’infini est ce dont la réalité est faite. Puisque l’infini n’est nullement un concept explicatif, mais descriptif.

Bref, si les véritables structures renvoient au rapport, c’est que seuls les rapports, qui se détiennent eux-mêmes, s’auto-déploient et donc s’organisent ; il n’y a pas un « ordre » extérieur aux choses et aux êtres, les choses et les êtres déploient leur(s) possible(s) propres. Il existe une mise en forme organisationnelle générale qui à partir d’une élaboration (la matière par ex) crée une autre élaboration (le vivant), et qui plus est quant aux sujets.

Dieu, la pensée, le sujet (christique et cartésien et suivants), le réel implantent une éthique formelle constante, ou plus véritablement une intentionnalisation absolument diffractée, qui splittent l’espace, le monde, le donné. Le rapport que l’on est, que donc l’on existe, n’est pas n’importe quoi ayant affaire à n’importe quoi ; et le problème est que l’on n’a pas d’autre repère, d’autre repérage que les positions acquises et que les attitudes inscrites, dans l’historicité. Il n’est pas un discours du discours ou une pensée de la pensée ou un sujet du sujet, ni un réel du réel ; et comme dit qu’il est impossible d’imaginer, de prévoir que dieu va apparaître (dans le champ intentionnel), ou la pensée universelle, ou le sujet ou le réel ; ça arrive, point.

Ou dit autrement ; on ne peut pas « voir » au-delà de l’actualité que l’on existe.

Inversement ; on n’existe pas selon la causalité de ce qui est déjà mémorisé, mais en et par une intention qui crée un champ actualisant. Le champ actualisant est, originellement de toute manière, est fait pour répondre et souvent de façon inventive à « ce qui arrive » ; il n’existe pas une conscience pour répéter comme un perroquet le déjà connu, mais bien l’inverse ; afin de mémoriser puis de réorganiser telle ou telle situation, en n’utilisant pas l’adn, par ex, ou en adaptant le texte sacré ou en créant une représentation rationnelle ou une connaissance mise à jour ; sinon quel intérêt, pour le vivant, de s’être doté d’une « conscience », cad d’une présence et donc d’une activité actuelle ?

Il est évident que l’on a rêvé l’idée de l’être, puisque de toute manière l’être est encore en cours, il se nomme l’exister, et que l’on ignore ce qu’il recèle, contient, vers quoi il peut Exister ; et donc qu’il n’est nullement une chose molle ou inerte ou un état quelconque étant entendu que seul le devenir, ou le possible, s’imposent comme au moins égaux à ce qui est nommé, désigné, signifié comme étant « le réel » ; qu’il ne soit pas, nulle part, veut dire qu’il existe beaucoup plus que cet être mort né, que « le réel » est une articulation bien plus étendue et difficilement compréhensible qui n’est évidemment pas réductible à une saisie « objective » d’une notion, d’un concept, d’une idée et que si il est devenir, qu’il soit devenir brut comporte renouvellement ou continuelle naissance.

Puisqu’ici le possible n’est pas le possible d’un quelconque quelque chose, mais le possible du possible. Ou donc ; il est toujours encore plus de possibilités ensuite qu’initialement : le possible est une capacité qui cherche la distinction, afin de, prenant appui sur le distingué, puisse se produire encore plus de distinctivités. Si dieu existe, il n’est pas celui qui crée des choses ou des êtres clos, mais des rapports qui s’organisent ; tout est entièrement une organisation (il n’est pas un magma, une masse informe qui admettrait les idées) ; des possibilités, étant lui-même non pas le dieu théologique figé (celui qui promulguerait des interdits), mais le dieu du « je suis celui qui est en cours d’exister ».

Évidemment le plus incompréhensible tient à ceci que selon toute vraisemblance le dit « monde », l’univers, la réalité sont destinés à la dispersion, au froid glacial de l’extinction de tout, voire au déchirement de la trame spatio-temporelle elle-même, jusqu’à la moindre particule, l’indéfinitude totale et ténébreuse, et donc infinie dans le temps et l’espace puisque ceux-ci seront éclatés.

Mais on a vu que s’il est une « direction » de la réalité, ça n’est pas le temps, mais le présent ; soit donc le possible ; ce que révèle qu’il y ait un présent ; il y a un présent afin que quelque réel devienne. Ou ; le Bord du monde, de la réalité n’est pas au fin fond de l’univers (qui du reste n’existe pas, qu’il soit infini ou sphérique) mais ici même ; en tout ici même et maintenant et se dirige « vers le haut ». On nomme cette orientation « vers le haut » puisqu’elle recherche « encore plus de possible ». N’étant pas une des possibilités du monde, elle est, cette orientation, interne au réel-même, celui antérieur à tout monde, puisque la forme « présent » est absolument totalement universelle, tenant du fait, exclusif, d’exister, et toutes les distinctions, les différenciations viennent ensuite.

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