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instants philosophie

Le mouvement foudroyant

30 Juillet 2022, 08:40am

Publié par pascal doyelle

Illustrations

La différence corps et esprit est annulée, en ceci que n’existent corps et esprit que dans un champ intentionnel ; on n’est pas le corps que l’on est, mais le corps tel que signifié dans un champ intentionnel, de même l’esprit ; ce qui seul existe (mais n’est pas) est le champ qui se meut (un champ constitué de rapports se meut non pas même forcément mais toujours, absolument toujours actif) ; l’exister est plus grand que l’être (qui est second, de sorte qu’opposé deux concepts ou images ou représentations comme corps et esprit est tout à fait abstrait).

Ou encore le rapport est ce par quoi le péché existe, puisque l’on prend, en ce cas, les contenus de conscience pour le réel, et que l’on ne peut plus ou de plus en plus difficilement tenir le rapport à dieu, lequel est le Rapport de tous les rapports, et non l’idolâtrie de quelques contenus quelconques (tous les contenus sont quelconques face au rapport, qui les crée).

De même la honte, sartrienne, est l’identification du rapport de conscience que j’existe en ce contenu (perçu, réduit par autrui) et qui me confond, au deux sens.

Ainsi on n’a pas besoin de prouver l’existence d’autrui, puisque l’on est déjà conscience-de et que l’on se perçoit toujours déjà d’un point autre ; dit autrement l’infini est, en nous, le rapport non-fini qui partout parvient à se placer (de fait ou potentiellement, allant même inventer, voire créer les rapports qui ne se perçoivent pas dans quelque donné que ce soit).

Ceci étant ce n’est pas parce que l’on remplace esprit ou idée ou réel ou dieu, etc, par « rapport » que l’on a tout saisi. On ignore ce qu’implique le rapport. On décrit, pour l’instant, et c’est tout. Ou dit autrement ; on peut bien tenir le « rapport » pour seul réel, mais c’est en le subsumant sous l’idée, le principe, la régulation, la possibilité du « sujet ». on sait le rapport ici même et maintenant, et on a dit que le sujet ou la structure-sujet seule est le réel (puisque le possible est la Règle de tout ce qui est, de tout ce qui peut être, de tout ce qui sera et que seul le sujet est à la fois au début et à la fin, tel le rapport qui est à la fois l’initial et le terme et par l’acquisition du terme susceptible de re-venir sur l’initial, et de modifier les conditions de son exercice).

Le christique est tous les rapports, les possibilités qu’il initie, de même la pensée ou la révolution.

- la croyance (en dieu, l’intention unique formelle et hors de tout, sinon elle ne serait pas cette intention),
- la conversion (vers l’universel, décentrement et invention de l’intentionnalisation comme idées universelles),
- la foi (en christ, l’autre corps ou le corps en plus, celui qui se tient des signes et qui tient tous les signes, situé lui-même hors du monde et de toute vie vécue, mais compte tenu de tout),
- l’intention (cartésienne, rendue à elle-même dans bien plus que l’immédiateté, dans l’instantanéïté, dans l’ici même et maintenant du je),
- la décision (révolutionnaire, qu’il faut vraiment décider et ce malgré que l’on ne comprenne pas),
ou donc généralement la passion fondamentale (soit la troisième substance, seule réelle, par-dessus le corps et l’esprit, qui ne sont que des abstractions, l’autre substance qui n’est pas l’esprit et le corps, et qui n’est pas du monde et qui existe structurellement, l’autre qui n’est pas une substance, mais un mouvement et si c’est un mouvement c’est le-mouvement, il n’en existe qu’un ; l'incorporation de la structure dans un corps, un corps vivant),
on choisira.

La passion fondamentale c’est la capacité de rendre continuelle un accès, un excès, une transcendance, une impossibilité, dont on aurait bien parié, au début, qu’elle n’était qu’une illusion, un rêve, une vanité, une idiotie (excepté ceci que l’on n’en possédait pas l’ombre du début de représentation) mais qui, soudainement,

s’empare et s’instancie en ce corps et devient plus que lui-même.

On tient pour tout à fait convaincus le croyant, mystique ou non, le philosophe, le chrétien, la conscience réfléchie, le révolutionnaire, le créateur ou l’artiste, en ceci qu’ils ont pu inscrire en leur corps lui-même leur intention, leur intention acquise dans et par une actualité, souvent illuminatrice, imprévue, inattendue, extatique donc. Et extrêmement difficile à tenir, puisque sans cesse l’intentionnalité plie vers le monde, vers le bas, selon le corps, selon les satisfactions, tandis que l’arc de conscience se redresse vers le haut

Ce dont ils ne se croyaient pas du tout capables. Ça leur est venu.

Les prototypes sont bien sûr de nature religieuse ; puisqu’il s’agit de transcendance ; une œuvre esthétique ou poétique est transcendante ; elle oblige l’arc de conscience à sortir de sa tanière, s’il veut comprendre ce qu’il voit, ce qu’il entend, si il prend sur lui-même de coller en l’horizon que les signes de l’œuvre, ou du dieu forcément vivant, ce qui veut dire toujours actuel et actualiste, les signes qui s’impriment en son corps.

De là que le christique vienne redoubler, et donc fonder en réalité absolument concrète, le dit Corps. L’arc infini, non-fini, peut exister dans un corps et cela veut dire développer quantité de rapports, eux-mêmes infinis (c’est ce que cela implique ; le christique ne signifie pas seulement que l’infini est abstraitement ici présent, mais qu’il y est activement, puisque c’est un rapport, infini, et donc n’existe qu’activement ; il n’y a aucun rapport qui ne serait pas en acte). Typiquement autrui, dans le christianisme, est infini, mais cela ne s’arrête pas là ; le « moi-même » est in-fini et ne cesse pas, ne cessera pas, dès lors, de devenir au-delà de sa finitude.

Le corps qui est ou qui devient à lui-même son propre signe. Ce qui est impossible, on le comprend bien, sauf que l’impossibilité est précisément ce qui n’est pas de ce monde, ni de cette vie vécue, et s’ouvre ainsi la grande possibilité de se-percevoir, par-delà le segment naissance-mort, d’un point tout à fait autre, qui depuis toujours nous percevait et qui cette fois se dévoile ; de où perçoit-on effectivement sinon d’un point qui n’est nulle part dans le monde, ni dans le vécu, ni le corps ?

De toute manière un je, lorsqu’il se sera prononcé comme tel (Descartes) ou une conscience ; telle qu’elle est initiée par le christique mais encore tenue dans et par le un tout-seul, qui enveloppe chacun dans l’égalité de son Regard, cad de son intention, laquelle est, contrairement à la loi qui condamne forcément (St Paul) toujours pardonnée, de son intention cad du rapport qui rend possible quantité de rapports qui s’ajouteront dans toutes les sociétés humaines qui viendront, re-prenant le droit romain, par ex,

cette conscience puis ce je sont toujours déjà en eux-mêmes articulés, pris dans le Grand Mouvement (qui seul existe, dont on choisit la dénomination, comme vu, et qu’il faut ou que l’on peut expérimenter effectivement réellement en s’immergeant en l’un ou en l’autre ou les quatre ; dieu, la pensée, le sujet, le réel ou donc les Œuvres au sens large ou délimité).

Le mouvement donc qui dresse absolument toute activité en tant que formelle ; par quoi le rapport de conscience prend conscience de lui-même, de soi, comme rapport (sous l’égide de dieu, de la pensée, du sujet ou du réel). Actualité sans laquelle le déploiement ne peut pas se créer, étant rapport (et donc absolument ou formellement Vivant, de là sa dénomination d’autrefois, que l’on remplace ici par Existant).

La structure s’impose donc, on l’a dit, comme hyper objective, agissant de bien plus loin que les discours ou les objectivités (de même que l’œuvre, le droit, la religion agissent bien en avant des objectivités scientifiques).

On a dit déjà que l’enfant n’est pas sans conscience, c’est celle des adultes, ou de ceux qui l’entourent. Et puis lui vient le désir, adolescent, non seulement par quoi il doit, de lui-même, se percevoir du dehors, mais aussi et peut-être surtout s’aperçoit qu’il n’est pas même un « lui-même » ; son désir est en lui autre que lui, ce désir qu’il n’est pas. On comprend bien que le choc soit si grand qu’il en est fasciné et qu’il se précipite dans les bras de ce qui l’extrait hors de lui-même ; il sera son désir ou l’objet de son désir, vus du dehors, du grand dehors, du regard extérieur. Et en pleine panique.

Hors de la sécurité du groupe (lors même qu’il pesait absolument sur chacun, et sans doute à cause, grâce à cette pression ils ne se sentaient pas séparés) mais hors de la sécurité du groupe chacun est livré au monde (grec) et au corps (chrétien) ; et ce faisant nous disposons des deux paramètres réels.

Et ce sera suffisant, puisque le monde donné là (dont se chargent les grecs, par la pensée, par le réseau intentionnel, mais également cela veut dire par tous les signes porteurs de mondes, par l’esthétique, l’éthique, la politique, etc, puisque l’on sait nous produisons de tels mondes, ce qui veut dire des contenus de conscience)
et le corps tel que celui-ci (voici l’homme)
ne sont pas des « idées » ou des images » mais des réalisations à venir et qui sont effectivement venues.

Et on comprend le mécanisme bien longtemps après les dates historiques, lorsque l’on a saisi que notre être n’est pas déterminé et qu’il ne s’agit pas du tout d’un contenu de conscience, une pensée ou une identité, mais d’une forme sans rien, désignée comme « conscience ». Nous ne sommes ni ceci ni cela, mais une forme sans rien qui se définit comme ; le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (il se-sait) et non pas telle ou telle identité ou détermination ; ce qui s’affecte donc de la forme de ‘sujet’ étant entendu que seule une forme, une formalité devient, et que cette forme ne pouvant être ni ceci ni cela est forcément un rapport.

Le rapport n’est pas ce qui est mis en rapport mais le rapport lui-même.

Lequel est ainsi déplié, permettant d’épingler les natures, les structures agissantes et qui ne peuvent pas, cependant, elles-mêmes être réduites ; dieu, l’universel ou l’être (ou l’un, etc), le christique ou le sujet, le je et le réel (ou donc la réalisation de tous les rapports humanisés puis personnalisés) existent en tant qu’horizons en et par eux-mêmes. Et au fond l’exister et l’arc de conscience s’imposent, autant que nous en ayons l’expérience, comme structures valant en elles-mêmes ; sauf peut-être qu’il faille comprendre l’exister comme l’activité, l’actualité, l’actualisme du Possible, et l’arc de conscience comme rapport à (soi).

Et ainsi (dans cette perspective-là, à tout le moins) le rapport tel quel se nomme « conscience » (qui est, donc, ce qui a rapport avec soi comme rapport, en tant que forme-sujet) ; de même l’exister est le réel tel qu’il existe actuellement, ou si l’on préfère en tant qu’actualité.

C’est pour cela que nous sommes entrés dans la zone au-delà très étrange que l’on signifie au moins comme conscience et puis comme exister, et qui n’appartiennent pas au monde ou à la vie vécue ; que l’on signe comme « structure-sujet » bien que nous n’en possédions que les prémices.

Ceci étant et bien que nous n’y comprenons que peu, le peu qui se donne est très exactement ce qu’il prétend ; la forme, le formel ne peut pas se décomposer ou composer et donc il se suppose ou non mais tout entièrement.

Ce qui compte dans la croyance, la conversion, la foi, l’intention, la décision ou au final la passion (soit donc l’intention pure, le réseau intentionnel, le sujet, le réel) c’est son actualisme ; on n’y atteint pas sans l’exister (la décider, l’intégrer, l’incorporer, quelle que soit sa formulation, puisque c’est un rapport, qui créera d’autres rapports sans laquelle actualité aucun ne serait , et si elle passe outre le temps et dure c’est qu’elle se transmute en passion).

On pouvait imaginer que l’être était une forme statique, fixée, ordonnée, discourale pour le dire, qui s’objectivait en des signifiants très stricts aux contenus, signifiés, assurés (mais on « imaginait » cet « être » qui les soutenait et n’obtenait jamais aucune réelle consistance, et imagination à laquelle on voulait éventuellement convertir les autres, de même qu’en nos idéologies du 19éme ou 20éme, ou tel que le libéralisme entend envahir et prendre possession de notre imaginaire, sa tyrannie soft, ce qui veut dire consentie, sous tous ces objets désirables),

mais si l’être est second (au dedans l’exister) et que l’exister est premier (et dernier) alors on n’accède pas au mouvement sans se transformer soi en mouvement. À n’être pas. Du rapport que l’on croyait être et dont on ne percevait que les effets, on doit retourner dans, vers, par le rapport lui-même. C’est ce que nous disent dieu, la pensée, le sujet et le réel (ou toute œuvre au sens large, telle la révolution, ou au sens court, esthétique, etc). Une œuvre ça se meut et ça instancie, implémente, inscrit en cette conscience qui regarde une conscience qui (se) voit, comme mouvement ; autant dire qu’il n’est pas du tout d’égologie en ceci, de toute façon l’accès à l’œuvre, n’importe laquelle, sera déjà un immense et infinie effort ; vous pensez avoir compris, vous n’avez rien compris, puisque c’est le rapport qui vous (comprend), il (comprend) tout dans sa stase non finie, il comprend tout parce qu’il est Le-Possible.

Le jeu consistant en ceci, non de connaître ce qui est, évidemment, mais de saisir ce qui est possible. Depuis le début. Depuis le début, dieu, la pensée, le sujet ou le réel nous poussent à continuer la création, la réalisation, l’actualisation du possible. Ou donc de modifier la cause même (la cause de tous les effets, étant entendu que modifiant la cause on modifie les effets) ; c’est ontologiquement que le réel se modifie. Ou donc ; le possible modifie le possible.

L’actualisme de ce qui est réel veut dire que le présent, les présents (de tout la temporalité) permettent de relancer la possibilité à partir de zéro ; ou donc que le présent est justement ce qui a été généré, inventé, créé afin que la possibilité devienne encore plus.

De même pour chacun, chaque arc de conscience est cette capacité de remonter dans les conditions de son exercice ; très kantiennement donc. On peut modifier la réalité depuis que l’on sait que nous produisons nous-mêmes les contenus de conscience (à rebours des mondes particuliers qui croient que ce-monde, tel monde spécial est le monde donné-parlé-partagé immuablement). Dieu nous impose cette exigence d’un possible qui sera, les grecs à penser le monde et sa réalisation, le christique et Descartes à déterminer à partir de l’indéterminé cette vie vécue et cette perception, la révolution à concrétiser toutes les réalisations (individuelles et communes). À chaque fois l’actualisation engage le possible dans toutes les possibilités auxquelles, en sa série spécifique, telle ou telle actualisation nous donne accès.

On a donc, de fait, modifié la structure même de « ce qui est » (génériquement parlant) et par là sommes entrés dans La-Possibilité. La possibilité ne peut pas ne pas se-savoir puisque dans le se-savoir elle n’est nulle part mais seulement en tant que mouvement, cad en tant que rapport ; l’astuce qui fut inventée ou créée, comme on veut, ou décidée consiste à dépasser tout donné, tout être, tout être déterminé par non pas un « esprit » (qui ne se représente que comme déterminé soit dit en passant) mais en tant que rapport-à, cad conscience.

Le moi restera tellement déçu de ne pas saisir, objectivement ou fantasmatiquement ou matériellement ou égocentriquement, le réel. Mais le réel étant un rapport « on en est saisi ». C’est ainsi cette éthique, ontologique, qui reste le fond de possibilité au cours d’une existence (lors même que l’on en resterait au « désir », celui-ci se modifie, se solidifie ou s’étend ou se tisse diversement selon l’acception qu’on lui prête, qui s’emprunte de la structure, c’est même ce « désir »é qui fait tout le sens de la psychanalyse).

La finalité sartrienne se perdait en confusion lorsqu’il croit penser que le pour-soi se veut comme en-soi tout en demeurant pour-soi, ce que l’on peut traduire, entre autres, par une passivité et une activité qui se désireraient à la fois et en même temps. Qu’il abandonne dieu, la pensée, le sujet et le réel ; qui sera repris par Lacan, qui, lui, comprend bien que le moi est hors course par rapport au réel, et qui sait bien, au fond, que seuls dieu, la pensée, le sujet et le réel ouvrent la possibilité du moi, du moi se transformant, même un tout petit peu, en je ; tout petit peu puisque l’on ne peut pas « être » l’exister, on le touche seulement de très loin, de très bas et à condition de s’en souvenir ou de broder sur cette aperception absolue, cad formelle ; le rapport ne se retrouvant pas dans les contenus, utilisant seulement les signes, et seulement purement signifiant, sans signifié, le signifié étant le poids, la densité rêvée, la consistance imaginée de l’objet, supposé, du fantasme). Or donc le mélange, le méli-mélo pour-soi/en-soi est justement ce rêve ontologique d’être, d’Être qui aimante le moi dans sa propension ; il croit que son objet, acquis, lui octroiera d’être absolument et c’est une imagination. Et si l’être n’est pas c’est qu’il se présente en second et l’exister bien avant, ou bien après ou tout autour ; selon la forme du Bord ; et donc comme présent ou comme arc de conscience (qui est un mouvement, un rapport) dans l’arc du présent (pareillement) ; le mouvement se travaille, se bricole, œuvre dans et par les mouvements.

Et c’est l’étrange passion qui anime la foi, la conversion (à l’universel), l’intention (cartésienne) ou la décision (qui rend réel le monde humanisé puis personnalisé, 1789 ou 68 ou en ces années-là partout dans les pays développés, initiant une prémondialisation), ou encore selon les œuvres, que vous vous nommiez Rimbaud ou Nietzsche, et dont l’exemplarité initiale à tout le moins restera celle christique qui littéralement voue sa divinité au devenir formel absolu ; ce rapport exclusif qui lance que chacun repose sur sa propre intention d’existence (et non d’un ordre sociétal extérieur, ni même de la Loi juive) ; en somme il s’agit de mesurer l’investissement que l’on alloue au mouvement, au mouvement, au rapport tel que maintenu dans la suspension, la stase, l’intitulé du Possible,

et autant dire que le christique bascule entièrement dans le plus infini rapport possible (dont on connaît depuis lors le prix, il intervient, s’interpose afin de nous en communiquer le prix)
mais ce disant on ne le comprend pas encore,
on ne sait pas encore ce qui s’est passé.
Il faudrait s’y mettre, un jour, mais l’ampleur est hallucinante, tellement ce qui a scindé l’histoire et le temps en deux est non-fini,
au sens où la structure appert là instantanément toute entière dans la vue et l’ouïe,
et qu’à l’inverse on reste coincé dans l’immédiateté et la pesanteur du monde et de sa propre vie ; l’immédiateté est de ce côté-ci du monde et du vécu et de la lenteur,
l’instantanéïté s’impose toute entière en une fois foudroyante, et, saisi, on n’y comprend rien.

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Ontologie haut-perchée

23 Juillet 2022, 09:30am

Publié par pascal doyelle

Recherchant en quoi et comment nous vient le sentiment d’infini, tout ceci revient à dire cela ; ce qui seul existe, le présent, on ignore « où » il va.

Et décortiquant notre être spécifique et découvrant qu’il est un rapport (qui n’est ni dans l’initial, ni dans le terme, mais dans le mouvement de l’un à l’autre et puisque se présentant pour nous comme signe, à la fois du terme vers l’initial, déconditionnant les conditions pour ainsi dire, kantiennement),

découvrant qu’il est un rapport on en conclut qu’on ne le « voit » pas ; notre être (qui n’est pas un être mais un mouvement) ne peut pas être déterminé ; de même que ce qui existe en tant que signes, signifiants (ou autrefois « pensée ») peut évidemment s’illusionner lui-même et croire que déplaçant les signes, les mots il s’émancipe des choses, du corps, du vécu, etc, mais de manière générale et généralisée interposer, interfacer des ensembles de signifiants (des idées, des systèmes, des religions ou des idéologies ou des mass-médiatisations, etc, mais aussi des technologies ou des sciences, des esthétiques ou des éthiques et des politiques) produit immanquablement des effets

et constatant et répertoriant les effets produits à partir de telles causes on en vient bien, effectivement, à modifier les causes afin d’en obtenir d’autres effets ; la liberté ne fait aucun doute.

Ce qui vaut collectivement, vaut individuellement (ce qui ne veut pas dire que l’imbécilité aidant chacun puisse recommencer des mêmes erreurs, égarements, mésinterprétations, etc).

La (seule) question (concernant la liberté d’agir, de décider) est comment organiser l’orchestration de cette modification (en elle-même ou dans la considération de la concertation, coordination de gouape humain étendu) ; stratégies dans le visible à partir de l’invisible (ou comment outrepasser les données en vertu de la forme, qui, elle, n’est pas donnée). Mais également de comment se motiver, s’orienter, décider ou intentionnaliser l’intentionnalité. Un grand progrès fut accompli en comprenant comme dès la perception, de choisir, sélectionner le donné dans sa perception même, engage la capacité de liberté.

Mais avant tout c’est ce à quoi servent dieu, la pensée, le sujet ou le réel. Que chacun puisse s’auto ordonner et dans la visibilité, le rendu visible de l’invisible ; afin de lancer des stratégies d’auto-acquisition, individuelles et collectives. De créer des rapports orchestrés, en chacun et selon tous.

Étant constitué sous l’égide du « rapport » toutes ces acquisitions s’effectuent dans l’actualité, l’actualisation ; un rapport ne s’acquiert pas abstraitement, mais de son activité même (dieu, la pensée, le sujet, la révolution, le réel n’existent que décidés, mettant en jeu, sur la table ici même et maintenant, le rapport que l’on existe, et par lequel donc nous passons de l’être (n’importe quel ceci quelconque) à l’exister, exister le mouvement in-fini du rapport).

Et donc voici qu’il s’agit d’entrer dans le présent et tout ce qui précède, tout ce qui a précédé, fut véritablement l’analyse de l’activité (dieu, l’universel et la pensée, le christique et le sujet, le sujet et la révolution, la révolution et le réel, que découvrent les mois, en même temps que la réalité, d’un monde totalement humanisé, totalement personnalisé,

ce qui veut dire ;

- dieu ou l’intention forcément unique et formelle et une, antérieure à tout (à toutes déterminations)

- la pensée ou le réseau intentionnel nommé idées et systèmes, qui couvre le monde donné là (l’être, qui est lui-même le plus grand universel, et donc à la limite du pensable)

- le christique et le sujet, soit l’individualité (les grecs le monde, le christique l’individu et son corps) dont les deux attributs absolus ; l’égalité devant et par le un tout-seul (qui meurt seul et au bout du monde et de toute expérience) et la liberté par Descartes (qui initie de par soi, puisque libre)

- enfin la réalisation totale de tout le monde humanisé et de toute personnalisation qui emplissent toute la manifestation. Développant le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non quelque identité ou détermination, de ceci l’étrange perception de dieu, de l’être ou du un, du christ ou du sujet, du réel donné là, qui échappent visiblement au langage, aux signifiants).

La réalisation totale, par laquelle nous sommes effectivement au bout de l’histoire. Peut-être.
 

Dit autrement le transcendant n’est pas hors du monde et des vies vécues, mais la substance même de tout ce qui est réalisé et de tout ce qui est vécu. Que la substance soit le mouvement même est évidemment d’une difficulté qu’il faut contourner et que l’on a su contourner depuis 3000 ans ; dieu, la pensée, le sujet, le réel s’imposent et interjectent dans la réalité déterminée la Torsion, soit donc l’articulation du réel.

Que le transcendant soit le mouvement même, cela n’annule pas du tout l’immanent, qui est ‘dans’ l’exister absolu et absolument formel ; le formel (le transcendant) ne nie pas du tout le donné ; comment le pourrait-il et inversement? Ce sont deux régimes pour lesquels l’un est inclus dans l’autre ; le donné, le déterminé dans la forme, l’indéterminé ; le formel est évidemment plus grand que le donné, et lui seul peut devenir ; dit autrement la forme se modifie, le donné périt, se dissout, se disperse.

Comme son nom l’indique le transcendant n’est pas égal à l’immanent ; il est, le transcendant, ce qui fait, l’activité brute, qui transmet son mouvement et qui de par sa nature même s’augmenter (si le Possible est la règle de tout ce qui est, alors il s’agit d’agrandir non pas ceci ou cela de réaliser, mais d’agrandir le possible lui-même, et c’est en et par soit que toute chose réelle, tout être réel, et l’ensemble de ce qui est, qui veulent et recherchent les rapports possibles les plus précis et les plus capables ; étant entendu que ce qui existe se tient de soi-même, c’est pour cela que toute chose ou tout être sont le rapport (le rapport de rapports) qu’ils sont, qu’ils agissent, qu’ils existent ; qu’il y ait « une réalité » veut dire que toute activité (tout être donc) est activement ce qu’elle est, et donc le rapport qu’elle est.

Et tout ceci n’aurait qu’un sens abstrait si il ne fallait absolument identifier le transcendant au Rapport. Il y a des rapports (une ou des réalités) que parce qu’il y a un Rapport. Le présent (qui n’est pas temporel mais l’exister sous tout ce qui est) agit tous les rapports et ce en une fois absolue et formelle, hors temps. Il y a un rapport qui distingue tous les rapports ; ou bien toute réalité est constituée de rapports (et donc elle s’écoule entre nos doigts, mais aussi c’est par là que l’on peut les distinguer, nous, par des signes, qui sont aussi des rapports dans le rapport que « je » suis ou que je est ou que je existe).

Ou donc l’universel seul existe ; mais l’universel entendu comme rapport (sinon de toute façon ce serait telle ou telle formulation déterminée) ; et l’universel est seul et uniquement le rapport ; comprenons bien ceci ; dans la mesure du possible et afin de mesurer le possible justement … ce qui n’est pas simple puisqu’antérieur à tout ce qui est, et tout ce qui est pensable ; le rapport, absolu, est la seule « entité », notion, concept qui contient toutes les possibilités, ou donc le un qui non seulement contient mais permet, rend possible, se déploie tout de suite instantanément comme rapports.

C’est pour cela qu’il se nomme présent.

Le réel est forcément sujet en ceci que seul le sujet peut assumer et assurer le possible, le possible en tant qu’il est lui, le possible, cela même qui devient ; autrement dit qui a pu, peut, pourra devenir encore plus grand, en intervenant, injectant dans la réalité de plus grandes règles universelles.

Comme dit l’instantanéité est le fait même de l’exister ; tout se tient dans et d’un seul instant déplié infiniment.

Et de plus et surtout et essentiellement, il faut admettre que le possible est une structure, et non la qualification ou la qualité de… quoi d’autre ? Qu’est-ce qui peut exister plus que le possible-même ?

Il ne faut pas concevoir une distance temporelle mais l’instantanéité de tout en une fois, sauf que cette fois unique (puisque c’est formellement, ça existe formellement donc ça n’existe qu’une seule fois, rien ne pouvant distinguer deux formes de réel), sauf que cette fois unique est travaillée, œuvrée en elle-même, au dedans de sa réalisation interne ; la question n’est pas le néant ou l’être ? Mais l’exister et puis quoi d’autre ?

Et bien ce qui arrive à l’exister est son propre devenir ; il n’y a pas un ordre copié collé (on ne sait où et copié sur quelque réalité) mais c’est l’ordre lui-même qui devient, et ainsi n’est pas un ordre mais l’ontologique liberté du réel qui vaut et qui compte et qui se règle, au sens de réglage, lui-même, étant bien compris qu’alors le dit réel, la dite liberté doit puiser en elle-même (dans le rapport qu’elle est) la force, et la puissance, soit donc la potentialité d’assumer son existence (ce qui n’est déjà pas facile) et d’assurer sa possibilité (ce qui existe librement ne peut pas tenir d’un autre que soi les capacités qu’elle doit déployer).

Aussi est-il dit ; le feu brûle la flamme.

De même l’interne de l’ouvrage, du réel est évidemment tout cet externe que l’on nomme « réalité », tout entièrement extérieur et manifesté ; le « caché » n’est pas ce qui est dissimulé mais « ce qui n’est pas encore réalisé », ce qui « n’a pas trouvé déjà son cheminement », son réglage, ses paramètres, la liberté qui n’a pas encore découvert ses encore plus grandes possibilités. De sorte que l’interne n’est pas une intériorité mais l’internalité de cette externalité ; dieu, l’universel, le sujet ou/et le réel. L’internalité est encore-plus exposée que l’externalité, puisque celle-ci est à l’image de celle-là, l’immanent à la ressemblance du transcendant.

N’oublions pas que nous ne choisissons pas entre les quatre, bien que cela soit admissible, mais que, ici, nous supposons ceux-ci tous à la fois, nonobstant les autres possibilités ontologiques dont nous n’avons pas idée ; puisque l’on ignorait dieu, l’universel, le sujet ou le réel avant qu’ils paraissent, qu’ils surgissent ou encore se révèlent à nous ; dieu, l’universel, le sujet et le réel ne font pas l’objet d’une imagination … ni même d’un concept (au sens de déterminé), mais d’une torsion structurelle initiatrice, initiale, antérieure, autre ; nous admettons par là une « pensée » qui est plus que la pensée (habituellement parlant), que l’on nomme réflexivité pure, cad formelle, un peu comme les mathématiques préexistent à toute application (et donc également de ceci que les mathématiques offrent un domaine largement plus étendu que toutes les applications actuellement expérimentables ou visibles).

Ce que l’on veut dire par le feu brûle la flamme, c’est que le mouvement seul existe, et qu’il n’existe rien d’autre (l’être se situant dans et par le mouvement ; l’être est, effectivement, mais secondement), mais aussi que le mouvement est en lui-même une structure, et non pas « rien ». et qu’ainsi ce qui fut signifié, pensé jusqu’alors est effectivement ce mouvement (les quatre positions réelles). Que c’est bien pour cette raison que l’on n’aboutit jamais à une consistance (qui serait comme une objectivité ou une objectivation ou une chosification), mais à un indéterminé, lequel n’est pas un manque, une erreur, une abstraction, un vide, un néant, mais dont la réelle effective consistance s’établit en tant que structure du dit mouvement.

De ceci donc le mystère, l’énigmatique entourant constamment les limites ultimes de la pensée, de la représentation, de toutes espèces de signifiants, de signes, qui renvoient en vérité à un réel qui ne peut pas passer « dans » le signifiant mais seulement être signifié par un sujet (dieu, l’universel ou le réel comme concept du Possible) ou signifié par un je, qui seul commence de « comprendre » ce que ce signe implique et ce par ressemblance d’avec sa propre propagation ; un je, un sujet se-sait (lors même qu’il ne se connaîtrait pas, en terme d’objectivités, philosophiques ou scientifiques ou déterminées d’une manière ou d’une autre ; ce qui veut dire que le se-savoir nous est intime, et qu’il est effectivement ce qui nous expose le plus absolument possible ou selon le mot de Lacan, nous est extime (par quoi il approchait, somme toute, du réel. Le réel du sujet inconscient est l’articulation originelle inaccessible, que le fantasme ou plutôt l’objet tentent de boucher, au prix de le délirer ou de le figer, psychose ou névrose, mais qui se situe dans le donné « là », de même que l’objet du désir est, au mieux, un objet réel, et non halluciné seulement, ou mieux encore autrui, et encore plus autrui accepté, reconnu comme réellement autrui, comme un lui-même, et non seulement un fantasme).

Alors donc ce que nous désirons, ce qui anime notre intention, ce qui nous insuffle l’autre sorte de vie (que l’on désigne ici comme existence, mais que le christique signait en tant que Vie, ou en tant que Dieu Vivant, ce qui, autrement, serait une toute étrange appellation)

ce que nous désirons est le seulement-réel ; ce qui signifie le pli invincible du Possible.

On a dit déjà ou commencé de dire que le Possible est seul le plus infiniment vivant ou l’existence brute et purement réelle ; tout autre concept détériore le réel, en le fixant, et tout autre concept soit tourne à vide, soit nous pousse en de faux rapports, comme qui dirait de faux raccords. Il n’y a pas le possible de ceci ou de cela, mais le possible est cela même qui doit cibler la plus grande possibilité. C’est pour cela que l’intention, la vérité, l’égalité, la liberté tiennent la limite extrême non situable qui seule permet de situer, cad d’organiser, tout le reste, lors même qu’ils semblent vides et abstraits.

Ceci ayant pour finalité, entre autres, d’expliciter en quoi et par quoi et peut-être pour quoi notre être n’est pas un être, mais une exigence. Ou dit autrement ; notre être qui n’est pas un être, existe en suspension et dans l’attente et l’intention de sa décision selon la possibilité tel que par lui-même il peut imaginer, visualiser, penser, ordonner de par soi et organiser d’avec tous les autres, et laquelle décision intentionnelle et intentionnalisatrice rend possible le possible ;

dieu crée tous les croyants (ce qui sera nommé nation), Socrate et Platon créent ou rendent possibles tous les penseurs (et la connaissance comme idéal), le christ crée tout le monde (et re-crée le monde), Descartes rend possible tous les sujets, la révolution crée le monde humanisé et en capacité de personnalisation (soit la capacité de se tisser comme rapports) ;

ce qui veut dire qu’en tant que Rapport ils engendrent ou rendent possible que chacun et l’ensemble s’engendre et se rende possible ; remplacer « créer » par « rendre possible » au sens où le rapport ne se copie-colle pas, il produit à sa ressemblance, puisque le rapport, ce qui existe en rapport, est auto-ordonné dans sa structure même, mouvement il ouvre aux mouvements qui seuls rendent compte qu’une réalité il y a, une réalité ne tient que consistante en elle-même, en tant que toutes choses, tous les êtres sont aux-mêmes des rapports ; ce qui nous indique ce que, éventuellement, est dieu ; non pas un ordre mais en tant qu’activisme ;

il délègue la création, le Créer est la compréhension, seule admissible, de la règle du réel en tant que Possible brut ; si le Possible est le réel, alors le réel se tient de son propre développement, en quoi chaque ponctualité se déploie comme rapport (toujours forcément actif) ; qui est également ce par quoi le Possible se pousse de plus en plus loin, en, justement, se manifestant, entrant dans sa visibilité et ayant la capacité dès lors d’augmenter sa propre étendue ; la cause re-devient à partir des effets. Ils rendent possible que les rapports soient possibles, que les rapports deviennent à eux-mêmes des rapports, ce qui veut dire des activités, des activismes ou des activistes. Le réel, la structure ne nous cause pas comme effets mais comme étant nous-mêmes causes. C’est ainsi dans la causalité formelle (libre, ayant le possible ontologique en héritage) que l’on entre.

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Le temps

16 Juillet 2022, 08:58am

Publié par pascal doyelle

La nature stricte de notre être, qui n’est pas un être mais un rapport, consiste toute entière en son étrangeté. Par laquelle n’étant ni ceci ni cela, ce rapport se porte de lui-même sans rien omettre du monde, de la réalité ni donc de la vie vécue ou du corps.

Du corps dont on a dit qu’il se présentait pour nous telle l’autre-surface du corps, celle qui est écrite, et donc déjà re-Créé. Puisque nous sommes nés de la coupure du signifiant sur ce corps vivant, inexistant antérieurement à cette séparation, et dont le secret est pour toujours localisé dans le signifiant, et donc la capacité de parler, de signifier ; de découper la perception et donc de créer la surface du corps tel que perçu à partir du signifiant, à partir des rapports, des signes.

Le christique intervient (que l’on y croit ou non n’a évidemment aucune importance) comme le signifiant qui les signifie tous ; le plus surprenant étant que c’est littéralement ce qui est dit Philippiens 2 9/11

C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé,

et lui a donné aussi le nom qui est au-dessus de tout nomination

afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue confesse Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

Il vous baptise, recrée votre nom puisque c’est non dans l’être passé, de qui vous êtes déjà, mais dans l’actualité de la foi déclarative, comme de se convertir à l’universelle pensée, qui vous décentre de votre subjectivité, ou de la révolution qui vous porte vers l’historicité possible (et non l’état donné de la société humaine).

Mais qu’est-ce d’autre que Descartes et la voie du cogito ? Chacun qui le lit le devient. Sinon une naissance ou un re-commencement et donc un Commencement tout court ? Qu’est-ce que « je est un autre » de Rimbaud ? Ça n’a pas de conséquences, d’effets ? Ou l’existence de la Nausée, le « ça existe » qui est monstrueusement existant ?

Évidemment si l’on entreprend une psychanalyse il se peut (c’est selon) que l’opération décloisonne les signifiants secondaires, le premier étant impossiblement accessible, inaccessible si l’on préfère ; la libération, toute relative donc et éventuelle de plus, n’est pas sans effets pour la personne concernée. Mais la logique implique que l’opérateur psychique (ayant accès au corps et au conscient et à l’inconscient, le psychologique se limitant,t théoriquement, au conscient et au corps, béhaviorisme par ex), l’opérateur psychique est l’activité signifiante.

Laquelle à défaut d’être, légèrement, corrigée, peut, doit, sera d’une manière ou d’une autre reprise dans une planification beaucoup plus large ; de dieu à la révolution ou au réel brut, au je instantané (qui largue, en gros, son passé, au sens où il se tient cette fois en-avant). Et qui le sera d’autant plus, agrandie, qu’elle sera assumée consciemment, et bien plus encore ‘en conscience’ ; soit donc non pas dans la certitude monolithique, mais dans la pure mise en tension (par quelque bout qu’on s’y prenne ; la poésie, l’esthétique, la pensée ou la politique, ou le tomber-amoureux du moi par ex minimum). Et ainsi le se-vouloir (nietzschéen exemplairement, c ‘était son but) doit s’entraîner lui-même ; rappelons être saisi et non pas saisir (être saisi dans un Grand Rapport, plutôt qu’empli par de petits rapports relatifs à mon arbitraire).

Par exemple psychanalytiquement donc le désir coincé qui ligote le moi, passant au désir un peu desserré, qui permet que le moi s’ouvre à un renouvellement « du désir », jusqu’alors figé, et qui soudainement peut suivre d’autres signifiants, d’autres possibilités, même minimalement. Ce qui veut dire que la structure de cette conscience accède à une latitude intentionnelle, un déplacement jusqu’ici grippé ou perdu pour lui-même ; en somme c’est admettre un « soi-même » doué de possibilités vers, dans le monde effectif, le corps, autrui évidemment, etc.

Ça n’est pas notre propos ; on veut exposer ou à tout le moins délimiter schématiquement toute la palette du possible de l’intentionnalité ; du corps-coupé jusqu’à dieu (ou l’universel ou le sujet ou le réel). L’exposition, la description de la séparation n’annule pas du tout la séparation, c’est dans la séparation, la coupure que l’on existe et que l’on existera constamment, puisque c’est par là qu’il est « une conscience de soi ». Qu’il y ait conscience-de veut dire que l’on n’est pas ; que l’on existe. Si il est un Royaume il intégrera la séparation ; une réalisation qui n’admettrait pas que vous soyez le rapport que vous êtes est absurde ; supprimer les rapports est absurde, et rabaisse la Possibilité même à moins que rien. À une auto négation.

La triste époque veut bien croire à la coupure du signifiant (à la castration comme on dit, bizarrement) mais non pas que ces brillantes avenues parcourues par cent mille déjà au long des siècles nombreux, existent vraiment. On tient ici que les longues lignes du possible existent de fait.

Dès lors il est impératif de distinguer être et exister (on a vu ; l’être est second, pris dans le mouvement premier de l’exister, et le Bord de l’être, du monde, de la réalité est le présent, l’exister, l’acte tel que là).

Dans l’exister l’acte de décision, subjectif, est infini. Que l’on doit donc relever au-delà de la subjectivité et au-delà de l’objectivité ; c’est cette ontologie de la décision que crée Descartes ; de la décision non pas seulement relevant du couple volonté-conscient, mais de la volonté qui attend sa qualification précise ; l’intentionnalité (laquelle prend « toute une vie », transmuée en Existence).

Si la capacité «subjective » est infinie, c’est que l’arc de conscience ne l’est pas « subjectif » mais qu’il est inscrit, écrit historiquement (et donc en chacun, du fait que notre substance est le ‘temps’ lui-même) écrit structurellement comme plus-grand.

Que le christique, en personne, soit venu, devenu et survécu au fini, c’est cela que ça signifie. Qu’il existe un temps plus grand (dit eschatologique dans le christianisme, ou le judaïsme du reste, pour l’islam, je ne sais pas ; quoi que si il dépend de moi que dieu soit ou ne soit pas ...) le fini non seulement ne s’oppose pas au divin, mais le divin non pas recréera le monde et la vie, mais a commencé de le recréé. Ce qui est foudroyant, que l’on y croit ou non, parce que cela indique le sens, l’orientation, la direction que doivent prendre les esprits, les intentions, les consciences. Et bien que l’on ne comprenne pas vraiment réellement ce qu’il a signifié.

Ce qui veut dire que l’on ne peut plus représenter le réel, le donné, la réalité objectivement (et bien sûr pas subjectivement) mais - structurellement - et on prend l’hypothèse qu’il s’agissait, cette structuralité, de la forme de rationalisation depuis le début de la philosophie ; dit autrement la philosophie développe une réflexivité qui n’intègre pas l’exactitude qui sera celle des sciences, mais ça n’est pas son propos. Depuis le début est lancée la possibilité de décrire absolument, cad formellement, ce qui est en jeu et plus loin ce qui est l’enjeu ; depuis le début on se tient au plus près de la Possibilité (cad de l’ontologie même, de la structure du réel) et on ne peut pas faire autrement parce que c’est « là » que l’on existe (dans la coupure absolue, formelle) ; on est, évidemment, immédiatement et même instantanément (avant le temps) le rapport que l’on existe.

C’est à ce point que s’impose en plus de l’intentionnalisation, la donation ; mais on ignore en quoi et pour « quoi ». étant entendu qu’il s’agit du sens, de la direction même du réel, de « tout ce qui est », éternellement, ou donc a-temporellement (puisque le rapport n’est « nulle part » et en « aucun temps »).

C’est bien pour cela que dès lors objectivité (philosophique), objectivités (sciences) et subjectivité sont, seront dès lors exposées ; là au-devant, puisque l’on se tient encore plus en retrait (le retrait n’est plus dieu ou l’être, mais le je comme bizarrerie, structure hyper-objective).

Et lorsque la philosophie exerce la réflexivité adéquate elle suit au plus près le déploiement de la structure de conscience, de la structure de séparation ; elle ne peut pas faire autrement puisque c’est cela même qui non seulement l’inquiète, l’interroge, mais qui l’initie et qu’elle poursuit le plus loin possible à chaque fois ; l’un prenant appui sur le précédent et effectuant le diagramme de la structure (intention-dieu, réseau intentionnel-idées, intention-existence (naissance-mort et au-delà, pour ainsi dire), sujet intentionnel qui est lui-même son propre rapport énoncé et qui ne s’efface plus en un grand autre, ayant donc à assumer lui-même cette réalité et donc produire, et créer, ses propres rapports).

Et enfin le réel en cette double entrée ; la réalité est toute là (toutes les objectivités) et le moi concrétise l’humanisation (toutes les subjectivités) ; tout est réalisé. Les sciences, technologies, économie, société civile, État, droit, mais aussi toutes vies sont réalisées, concrètement.

Dans la mesure où le structurel a atterri sur le sol même de la réalité et ce par le réel de son activité instantanée, cartésienne, qui place le sujet en face de lui-même (ouvrant qu’il soit cause de ses effets, ou ce qui revient au même ; qu’il n’existe pas seulement dieu qui soit activité mais qu’une part nous en revient et que, même, c’est à cette part que, jadis, le christique nous engageait),

alors le monde (des objectivités) et la vie vécue (des subjectivités) furent lancés.

Or donc Descartes navigue entre la vérité (qui contraint de fait la liberté, mais c’est, pour Descartes, tout à fait légitime) et la liberté tout court (qui reste au fondement). Le bizarre est qu’il tient la volonté pour le sceau de dieu en nous, semblable au créateur, et explicitement qualifiée d’infinie. On peut vouloir infiniment (ce qui ne veut pas dire qu’elle puisse tout et n’importe quoi). Et donc dieu crée les vérités éternelles ; elles dépendent de sa liberté, qui, pour lui, est absolue.

Le rapport est si bizarrement pensable dans son concept qu’il relève à la fois de l’intentionnalité et de la donation ; l’intentionnalité est tout à fait technique, la donation … dépend de ce que l’on suppose.

En bonne philosophie la donation se doit l’adéquation au but de la philosophie ; la connaissance. D’un objet connu, et connaissable. C’est précisément ce qui ne fonctionne plus depuis Descartes et bien qu’il ait tendu tout naturellement à suivre une systématicité métaphysique (la « pensée » alors même que la « pensée » déborde de tous les sens ;

« Je suis une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent . (aime et hait ont été ajoutés par la traducteur (du latin en français) mais avec l’accord de Descartes)

L’ensemble signifiant que le je-qui-pense assume la totalité des capacités, et donc l’ensemble des possibilités ou effets.

Et l’instanciation en nous de ces capacités trouvera son intentionnalité unifiée selon des finalités tout à fait extravagantes et tout à fait surhumaines … ou divines ; la foi, la conversion, l’attention, l’illumination, la réalisation soit donc la passion.

Pourquoi la passion ? Parce que l’on ne peut pas saisir le rapport que l’on est, que l’on existe, on en est saisi.

À condition évidemment d’élever son intentionnalité, son arc de conscience suffisamment.

C’est pour cela que constamment il est question de morale, d’éthique, d’intégrité, de liberté, et derechef de passion en ce qu’il faut en être investi.

La foi en dieu, la conversion selon l’universel, la passion individuelle de la liberté, l’illumination esthétique, poétique, etc, la réalisation qui exigera de toute manière la précision, et finalement l’attention au moindre signe. Puisqu’aussi bien de manière générale l’époque dite moderne consiste justement à énormiser la capacité attentionnelle, réclamée par les sciences, technologies, systèmes économiques hyper spécialisés, mais aussi personnalisation exigeant de chacun soit constamment sur la brèche, multi-tâches, hyper sollicité, décuplement des communications ou des images, etc. Et cette inflation générale de l’attention est absolument et formellement le déploiement de l’intentionnalité puisque depuis la révolution (en quelque pays que ce soit, elle est mondiale et puis ensuite mondialisée) chacun est renvoyé à lui-même en tant que centre de sa propre attention et attention qui sous cette autre dénomination de « désir » est appelée par toutes les productions, industrielles ou imaginaires ou culturelles (on a bien vite dépassé la satisfaction des besoins par l’appel d’air du désir en et par chacun).

Donc la révolution nous a convertis de fait et même si cette opération historique pris quand même un bon siècle et demi, jusqu’aux années soixante qui imposent un monde humanisé et personnalisé complet, créant à même sa propre acculturation, quasi immédiatement mondialisée (en concurrence d’avec le communisme qui était lui aussi une mondialisation intégrale, technologique, industrielle, collective en l’occurrence, basée sur les besoins et non les désirs mais qui permit d’étaler l’occidentalisation à quantité de pays, pour lesquels le libéralisme n’était pas rapidement accessible).

On pourrait ainsi relire l’historicité comme acquisition progressive et parfois accélérée de l’attention, de la capacité d’attention qui parvenait alors à se localiser, se temporaliser, se délimiter, se concentrer, de diffuser, etc, au fur et à mesure de façon plus précise et de plus en plus objective et subjective ; le droit est tout autant une acquisition que les sciences, que la poésie,etc, et tout autant efficace (selon les finalités propres) et tout l’ensemble jouant dans le même sens ; une plus grande précision de l’intention qui se distingue toujours plus exactement et se distingue en et par elle-même ; puisque l’intentionnalité doit se vouloir elle-même et déployer ses propres tactiques et stratégies et ce explicitement (il faut qu’elle sache, nomme, désigne, signifie ce « vouloir » qu’elle a, ces intentionnalités qu’elle existe, qui ne peuvent être développées que distribuées dans chaque nouveau domaine de réalisation).

L’intention est ainsi ce qui est décuplé depuis que plus aucun monde humain n’est organisé à partir de lui-même dans son apparition-partage-parole-échange particulier et que dieu, l’universel (grec ou l’État romain), le sujet et le réel (cad la réalisation effective, de la révolution initialement) et qu’il s’est agi d’organiser l’intentionnalisation globale, collective, individuelle, culturelle, etc.

Cette intentionnalité ne pouvait pas ne pas se penser, se réfléchir, se signifier, s’imaginer, se repérer dans le monde, la vie vécue (et relationnelle), le corps ou donc la personnalisation ; le rapport à soi. Toutes réalisations qui pour un être vivant, un corps vivant, demeurait passablement perturbant, voire terrorisant ; un corps vivant, un vivant ne peut pas se regarder lui-même ou être vu sans entrer en panique, en sidération ; il fallait donc que ce regard, cette intentionnalité (qui n’était plus reliée dans et par un groupe humain mais jeté dans le monde donné là, dans la réalité du monde, grec, ou la désunité d’une vie individuelle (christique), se comprenne elle-même, non plus comme vie (partagée par ex) mais comme existence (séparée, dieu séparant les juifs en tant que nation élue, ce qui est dit tel quel, ou le christique qui est livré au monde et à la mort, ou le sujet qui se-voit cartésiennement ou la révolution qui nous met en demeure de nous réaliser (comme libertés et dans l’égalité et en tant que monde humanisé, etc).

C’est donc l’intentionnalisation qui se charge soudainement d’elle-même (enfin sur 2 ou 3 millénaires et diversement en différents peuples, état du monde, époques) et doit se penser ou plus généralement se représenter afin de s’orchestrer ; étant intentionnelle elle doit se-vouloir, se-penser, se-signifier, esthétiquement poétiquement éthiquement, etc.

Ce qui revient à dire que nous ne sommes pas un être mais un rapport. Et par quoi on peut doublement le penser, le réfléchir ; en tant qu’intentionnalité donc et en tant que donation.

Le rapport est très étrange en lui-même ; sans doute aucun il permet de circonscrire précisément et de manière organisée (un contenu de conscience) mais également il se reçoit en tant que … divin et séparé, vérité et distinctions, liberté et réalisation.

Ce qui se poursuit depuis le début, depuis que ça n’est plus le groupe, le groupe humain qui a inventé le langage évidemment, c’est l’ensemble des stratégies, de haut vol donc, qui permettent de guider l’ampleur à la fois systématique et aventureuse de l’activité intentionnelle ; dont la philosophie (métaphysique) n’est qu’un sous-ensemble, de sorte qu’il était inévitable qu’au moins un ouvre la technique de réflexivité (qui s’attachait jusqu’alors à la tenue d’un « discours », d’objectivité) et nous permette de discerner la structure de conscience comme déployant tous les domaines ; l’esthétique, la poétique, la politique, l’éthique, les œuvres au sens large et habituel, ne cherchent pas à installer une universalité, mais à influer, insuffler des sujets.

Si notre être est un rapport, il est des réalisations qui exigent en et par elles-mêmes des je ; l’attente est précipitée au-dedans des « objets » créés. C’est bien en ceci qu’il est nécessaire pour chacun, pour chaque je, d’accéder, d’upgrader le rapport qu’il est ; ce qui brise que ce rapport soit un avec lui-même, mais bien qu’il se réfère toujours à plus grand que lui (dieu l’intention, la pensée la vérité, le sujet la liberté (qui est non/être), la liberté l’égalité (la révolution, l’égalité venant mesurer du dedans la liberté qui sinon s’entraîne au fond du gouffre de l’arbitraire, tandis que l’égalité la soumet à une règle de partage, et donc à une complexité exigée plus grande, en des rapports qui tiennent compte des rapports d’autrui, un rapport qui intègre le rapport qu’est autrui dans l’énonciation, l’image, l’œuvre, la relation humaine ou sociale, bref l’acculturation en général).

Qu’en est-il de la donation ? De ce qui eut lieu depuis toujours, ou depuis le début ; du sens de la possibilité ; à quoi on a commencé, à peine, d’avancer que le sens de la possibilité est la possibilité elle-même ; ou si l’on préfère que dans le rapport il est en jeu l’élévation des rapports. Soit de la distinction, horizontale (selon l’horizon, le bord du monde) mais aussi verticale (selon le Bord du monde et de la vie, et de la vie vécue, selon le « temps » et son activité ici même et maintenant, qui produit des rapports distincts dans l’actualité, l’actualisme même, en tant que Présent qui Commence, qui commence-toujours ; le possible cad le temps est cela qui commence continuellement, parce qu’il n’est pas d’autre possibilité que celle du temps).

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Antérieurement à ce qui est

9 Juillet 2022, 08:50am

Publié par pascal doyelle

Le réel, image et miroir

Que notre être soit purement un rapport intentionnel est quand même troublant.

Outre l’inquiétude qui surgit dans la cervelle d’un être vivant, qui, lui, est toujours occupé, et qui n’aura pas d’inconscient (sinon par côtoiement de l’espèce humaine, parait-il). De m^me qu’une « conscience » s’impose à un corps vivant noie ce dernier dans une panique totale, puisque il se sent « observé », pour ainsi dire, et que pour le vivant un regard extérieur est en soi menaçant ; et cela pousse chacun dans une paranoïa fondamentale (voir la thèse de Lacan, De la paranoïa) ; qio sera également la capacité d’interpréter des signes, seraient-ils faux.

Dans tous les cas l’arc de conscience s’impose comme autre et de toute manière il est non seulement autre pour ce monde et autre pour ce vivant mais autre en soi, en lui-même, de par sa nature même ; puisqu’il jette y compris sur lui-même (y compris sur lui-même) constamment un regard absolument externe … il se-voit et c’est un rapport qui naît du rapport qu’il est, c’est pour cela qu’il ex-siste et qu’il n’est pas, il n’est pas déterminé étant purement formel ; la nature, la réalité, le donné, la détermination ou dieu ayant créé un moyen détourné pour que dans tout l’océan des choses et des êtres qui sont (qui sont cela qu’ils sont, déterminés donc) il existe au moins un être qui n’est pas la détermination qu’il est mais se sert de cette détermination avant d’introduire dans la réalité un caractère purement formel (le rapport de conscience de (soi) ou un être qui est en tant que mouvement sans rien ; qui n’est aucun des contenus qu’il peut, par ailleurs reprendre du monde et du vivant ou créer de son activité.

Tout arc de conscience, toute conscience de soi est une conscience de (soi), cad un rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est non une identité mais le rapport lui-même ; on a conscience de la conscience que l’on est ; et donc on porte au deuxième degré, au niveau de l’existence l’être, que l’on cesse d’être, pour ainsi Exister ; thèse de Sartre évidemment. Exprimer de manière plus compréhensible ; c’est ce que l’on fera de ce que le monde, autrui ou nous-même avons fait de nous, qui compte. Puisque pareillement autrui ou le monde et « la vie » nous malmènent ou risquent de nous annuler, de même ce moi que l’on est, qui est à la fois significatif et bricolé, dans l’urgence, la nécessité, les contraintes, etc, et quantité de déterminations dont on ne sait pas du tout quoi faire a priori. Soit on en cherchera la résolution (au cours de la vie, ou en psychanalyse, par ex), soit on tentera d’élever le débat pour ainsi dire, ce qui signifie porter plus haut le problème (plutôt que de le « résoudre » on le déplace sur un autre plan, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas de facilitations admissibles, mais que le centre est hors-monde, hors-vécu, réclame une plus grande structure, stratégie).

Et effectivement c’est ce à quoi l’on s’est employé durant des siècles ; étant entendu que notre être, qui n’est pas un être (mais un rapport), est mouvement et qu’il téléporte la détermination dans le Possible ; aussi la détermination (dont on ne garde aucune trace intérieure) doit être reprise, data après data, détermination après détermination et recalculée ou pensée dans la représentation (comme son nom l’indique ; la re-présentation mais dans le flux intentionnel qui doit d’abord découper, séparer la réalité, via des signes). On s’est employé donc à ne plus se référer au donné là, au corps, au vivant seulement mais à imposer dans la réalité la quote-part du réel pur ; l’arc de conscience est le levier qui soulève, élève la réalité dans le réel, ce qui veut dire dans l’hyper activité du rapport, produit des objectivités et des subjectivités qui réemploie la réalité ou la vie.

Les sociétés humaines croyaient percevoir la vérité en tant que réalité et telle quelle et en tant que tel monde (maya par ex). Depuis dieu, la pensée, le sujet et le réel on sait que nous produisons ces contenus, mais aussi que dieu, la pensée, le sujet ou le réel sont devenus encore plus des interrogations.

Pourquoi ?

On a vu ; afin que le possible ne se concrétise par seulement en une réalité donnée là (qui finit ou finira par s’effondrer ou disparaître, entièrement) mais que la réalité soit reprise dans « un plus grand mouvement ». Que l’on nomme cela dieu, la pensée, le sujet ou le réel (dimensionnel). Dit autrement la réalité (déterminée) se pousse encore plus loin lorsque naît la possibilité du rapport ‘en personne’, puisque seul un sujet peut dépasser les contraintes et reconditionner son être (comme disait Kant, modifier les conditions, les causes et donc les effets puis des nouveaux effets reprendre les causes, etc). Notons bien ceci ; le possible n’est pas ce qui arrive à une réalité, il y a une réalité parce qu’antérieurement, cad ontologiquement, il existe Le Possible. C’est le possible qui devient ; les réalités ne sont que les effets et tombent, constamment, dans l’indistinction, sans qu’il n’y ait jamais « rien », mais juste une extension toujours plus lointaine de la réalité distendue.

Bref.

L’arc de conscience descend soudainement dans et par la cervelle, mais peu importe puisque l’arc de conscience qui est rapport à (soi), duquel rapport et bien qu’existant le soi s’absente, disparaît, cet arc extériorise absolument toute l’unité du vivant, de ce corps-vivant ; qui se perçoit du dehors, à partir d’un horizon toujours autre et sans cesse recréé Autre ( c’est aussi la coupure du corps par le signifiant qui génère un « moi » qui n’existait pas avant le signifiant, l’inconscient étant produit par l’effet « horizon », métaphore ou métonymie peu importe, qui recule toujours, puisque l’essentiel n’est pas ce qui refoulé mais qu’il y ait refoulement ; cela seul étant en mesure de créer le vide, l’espace, la coupure, qui rend possibles « des signes »).

cette cervelle crée, rend possible, admet, comme on veut, l’arc de conscience, cad le rapport qui existe inversement… Il existe à l’envers du temps, il se prend du présent en tant que le présent vient de l’avenir, ce qui signifie du Possible. L’arc n’est pas accroché à un donné mais tenant dans sa vue, par l’intentionnalité, le champ intentionnel, ce qui est (qu’il a recomposé, représenté) il impose la forme d’un « Possible » ; la forme « Possible » est plus grande que le donné, de même que l’universalisation ouvre grand le donné perçu ; ou que les maths sont plus étendues que les calculs effectifs utiles dans ce monde (puisque les maths déploient les rapports purs dans tous les sens ; un étant égal à un, deux étant deux fois « un », etc, et « un » signifiant seulement l’identité formelle d’un objet avec lui-même).

Donc la réalité s’ouvre par le devant et pour nous ce qui « est » en fait « existe » et vient du possible (qui n’est pas limité au futur ; le possible est non seulement une catégorie mais La catégorie ; le possible est pour nous la capacité-de ; la plus grande version de nous-mêmes (collectivement) et de nous-même (individuellement).

Dit autrement ; on ne sait pas dans quel sens existe un rapport.

De même une conscience ignore où est la conscience (elle s’occupe du contenu mais ne sait pas de « où » est vu ce contenu, pareillement on ne peut pas saisir l’horizon (sur lequel on pose les objets), sinon cet horizon serait un objet sous un autre horizon).

Elle ignore où est la conscience, ce qui revient également à dire qu’elle se place sous la netteté de l’universel ou du singulier absolu (le sujet qui est absolument le rapport qu’il existe est plus grand que l’universel tel quel, puisqu’il peut, lui, re-venir sur les conditions, les causes, tandis que l’universel met en forme les conditions, les causes, les notions ; le sujet modifie les notions, les agrandit).

Mais donc le je ne sait pas qui le perçoit ou de où il est perçu, se perçoit, perçoit le monde ; c’est en cela que le « rapport » contient tout ce qui est signifié ici comme « réel » par rapport aux réalités ; réalités qui n’apparaissent, pour l’être humain, que dans le champ intentionnel, cad les signes qui sont en eux-mêmes déjà des universalisations. C’est aussi pour cette raison que s’interrogeant sur quelque ceci ou cela, on pose toujours la même question unique ; qu’est-ce que le réel ? Il n’y en a qu’une ; on s’élève instantanément à l’absolu puisque c’est à ce niveau que l’entrée dans le rapport nous oblige. Et nous existons de, par et peut-être pour le rapport.

Pourquoi existerions-nous « pour » le rapport ?

Parce qu’il serait ou sera le seul à nous le rendre. La nature du rapport est structurellement externe, dirigé vers et pour le mouvement.

Aussi dans la même logique si on ignore de où la conscience perçoit, c’est que le rapport est en « en forme de miroir et d’image ». On ne sait si il est le miroir ou l’image, l’image ou le miroir. Et il est un présent qui existe, structurellement, de cette manière-là ; on se perçoit à partir de « ce qui sera » ou de « ce qui est possible », à la fois image et miroir de la réalité et du réel.

Ce qui entre dans la structure « réel - réalité » est à la fois le miroir et l’image dans le miroir, mais en ce sens très étrange que l’image fonctionne à terme en tant que miroir ; le miroir regarde le miroir, face à face ; la finalité n’est pas que l’image soit modifiée mais que le miroir soit modifié ; que dieu, l’universel, le sujet, le réel soient plus grands à la fin qu’au début.

Comme le réel existe en-avant, il faut le lire inversement ; il y a une image afin que le miroir se modifie. Que les images (les choses et les êtres) changent est tout à fait évident ; jusqu’à disparaître au fur et à mesure. Mais ce qui compte c’est le cadre général de ce qui est ; c’est lui qui devient.

Lorsque l’énergie brute se transforme en matérialités, le flash du big bang en univers, le point en espace et temps, alors l’exister (le cadre général, le réel des réalités) devient.

L’exister est cela même qui se transforme jusqu’à aboutir à ce champ actuel, à ce champ de l’actualité ; il existe un « là » que spécifiquement les vivants et les conscients ont accès fondamentalement. Ce qui est « vivant » perçoit le donné en lequel il est ou existe ; son milieu (et donc non plus son milieu mais le-monde pour les conscients, qui, eux, se perçoivent à partir de l’horizon).

Dans les sociétés humaines cycliques, holistiques, le cadre général ordonne la réalité perçue, échangée, partagée. Dans les sociétés historiques les images (et donc les idées, littéralement) remontent vers le cadre général et ce jusqu’à modifier les sujets ; les mass et micro médiatisations avaient pour finalité que chacun et que tous (à la fois) se transforment.

Si la réalité est hors d’elle-même, c’est afin qu’il y ait réalité ; sinon tout serait monolithique, ce qui n’aurait aucun sens. Pareillement la seule finalité admissible et de niveau au Possible en tant que règle absolue de « ce qui est », la seule finalité digne pour ainsi dire est de modifier la qualité, la capacité du possible lui-même. Il n’existe donc que le Possible et le Possible seul devient (le reste tombe, vers le bas).

Lorsque l’on choisit, décide, et plus réellement (puisque choix et décision sont des notifications abstraites, qui correspondent au conscient, non à l’arc de conscience) plus réellement donc lorsque l’on intentionnalise (et que l’on commence même de sélectionner la perception, le perçu et que l’on se met soi-même en jeu, avec plus ou moins d’intégrité ou de passion interne) on provoque l’image, la réalisation, le champ intentionnel, qui permettra d’augmenter, d’agrandir, d’intensifier, d’accélérer l’intentionnalité, l’arc de conscience.

Ou non.

Viennent au-devant de nous les images, les possibilités, les idées, les intentions : il se peut que l’on ne les saisit pas, que notre passion soit minorée, réduite, déroutée vers le bas ou vers le passé, que l’on ne soit pas attentif à la Possibilité, parce que l’on n’aura probablement pas élaboré, conditionné notre intention dans la foi, la conversion, l’attention, l’illumination, la réalisation, soit donc la passion du structurel. Que cette intention, ce champ intentionnel réclame une stratégie.

Que notre être soit libre, qu’il soit non un être mais un rapport, implique qu’il est non achevé. La réalité est non achevé et donc se déploie, afin que le Possible (de tout) soit toujours-plus-grand ; que la capacité de devenir se relève elle-même.

Le regard, l’arc de conscience, le flux de conscience on ne sait jamais de « où » il regarde, parce que sinon il serait seulement un ici ou un là, déjà mort, déjà devenu ; mais comme c’est lui qui deviendra plus grand que sa capacité initiale, il lui est donné une vie, une existence afin qu’il prenne bien la mesure de non pas ce qu’il est, sera ou a été, mais de ce qu’il peut être, de son ex-sistence. La foi (ne dieu, dans le christique), la conversion (vers la pensée, l’universel qui vous décentrent), la conscience de soi (depuis Descartes jusque Lacan en passant par Kant ou Nietzsche, etc), l’Évidence de l’existence (depuis qu’il est des mois qui se heurtent au Fait brut du réel donné là) impliquent le poids, la pesanteur du réel (du souci dirait l’autre, de l’angoisse ou l’enthousiasme ou la générosité et l’estime mesurée de soi, ou l’illumination, etc).

Parce que le réel, de par lequel rien n’est (l’être est toujours second, l’exister est son Bord qui est premier), est un mouvement et existe en tant que mouvement ; et non comme un quelque chose qui viendrait à se mouvoir ou s’agiter, c’est le mouvement qui devient, se déplace en et par lui-même puisqu’il est cette réalité, cette image et qu’il est lui le miroir, le réel.

Si l’on comprend que l’on n’est pas, jamais, mais existe exclusivement suspendu, et en cette suspension pur mouvement, alors on admet que l’on ne saisit jamais quoi que ce soit, mais que l’on est saisi, et qu’il devient possible de modifier non ce que l’on est (qui est tout à fait second) mais modifier la possibilité même, l’ontologie possible de notre existence.

C’est pour cela que le christique nous indiquait bien que nous serons « jugés » sur notre Intention, ce qui veut dire que nous ne serons pas jugés, nous nous jugerons nous-même, selon l’intégrité de notre intention (qu’elle ait échoué ou non).

On ne cache pas du tout ici qu’il faut décider ;

soit on croit que la forme, le réel, le présent fonctionnent comme articulation afin qu’une réalité soit (qui finira dans les ténèbres) ;

soit on admet que la forme (le réel, le présent) est seule existante et alors s’ouvre ainsi cette dimension ;

que l’on définit par ailleurs comme Possible et Possible qui devient ; en tant que Possible suspendu dans le Possible-même ;

au sens où le Possible est en question dans le possible même, petit « p » ;

le réel n’est nullement l’être, cette image-idée fixée, voire figée, qui s’étalerait pour un sujet abstrait, pur regard quasi indifférent,

mais est le devenir, ce qui signifie le devenir de tout, y compris du sujet ; si le devenir est le réel, rien n’échappe ; on est renvoyé, rejeté au Bord de tout, antérieurement à tout ; on atteint en somme la source du « vivant » (tel que dénommée avec le dieu vivant, ou par le chemin, la vérité et la vie christiques, ou le sujet qui se suspend lui-même ou la révolution qui voudrait se poursuivre, en chacun et en tous) ou si l’on préfère on atteint le Bord en tant qu’ex-sistant, en tant que « ce qui demeure dans la suspension du Possible », de ce qui Ex-siste ; ce qui sort de (soi) en tant que Possible.

C’est ce qui est réclamé, appelé, entendu (en tant que Voix), impliqué par dieu, la pensée, le sujet et le réel, à savoir que l’on revient tout à coup antérieurement afin de re-décider de tout ; re/décision afin d’expérimenter, d’éprouver « ce que l’on peut », «  ce qui peut exister » et dont le terme n’est pas fixé  (sinon on retomberait dans l’être paralysé).

Schématiquement il s’agit de remonter jusqu’au re-commencement, afin que celui-ci s’augmente ; afin que le Commencement s’accumule lui-même

(puisque sinon une fois déterminé le commencement s’enfoncerait sous son propre poids).

Ce qui est une manière de s’approcher au plus près de ce qui nous échappe ; en tant que, mouvement, on ne peut pas le fixer, et que nous sommes pris « dedans ce mouvement » et qu’il s’agit de découvrir une astuce afin d’y entrer ; qu’il y ait un dedans du mouvement, c’est ce qu’implique dieu, la pensée, le sujet et le réel, jusqu’où il existe est la différence que l’on acte ici entre fonctionnel et dimensionnel ; et qu’il n’est aucun moyen de contourner la difficulté, sinon de ne pas comprendre qu’il s’agit d’un mouvement et de chosifier l’exister en être ; le discours sur l’être devenant incompréhensible à ses propres yeux lorsqu’il aboutit au Un, à dieu, au sujet, au réel ; il se mord la queue si l’on peut dire, il ne peut plus fier le terme et admet un « signifié » qui serait en-soi. La pensée accordant à l’être une consistance qui est imaginée et non plus pensée. Aussi cesser de dire « l’être est l’être parce qu’il est l’être » n’avance en rien, mais avancer que le réel est le sujet cartésien, ou kantien, etc, ou est le présent cette articulation actualise la réflexivité elle-même ; elle découvre un point, une jointure, un déplacement qui éclaire le surgissement de « ce qui est » en tant que cela « existe ». On ne mesure pas encore à quel point la constatation cartésienne révèle, implique l’existence sur et par un point tout à fait exogène, hors-de, inégal et introductif, qui déplace la notion même de toute « notion », déplace toute pensée ; on n’a pas encore recousu le hiatus, le décalage et pour cause, on ne le peut pas. Si on ne le peut pas c’est qu’il faut intégrer la différence, le distinction ontologique en tant que telle, sans la trahir.

Et si on suppose que c’est le mouvement qui existe alors il occupe tout le réel, puisque si on définit « ce qui est » comme Possible, on est déjà dans l’occupation de tout le réel et que ce qui se meut meut tout le possible.

Et tout ceci afin de lui, de nous imprimer une logique qui correspond non à la logique d’une chose ou d’un objet (ce qui serait croire que l’on « est » ou que le réel est, succombant à l’imaginé, et devenant incapable du signifiant) mais une logique que notre arc, notre acte de conscience saisit puisqu’il lui est semblable.

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Raison de la tradition

2 Juillet 2022, 09:11am

Publié par pascal doyelle

Le monde humain, humanisé, réaliste et naturaliste, pour qui le donné seul explique le donné et l’humain se représente par le « désir » (de quoi que ce soit), qui s’est imposé, a prétendu renié l’ensemble de toute la tradition de pensée. Il a cru découvrir à neuf le monde, inventer un projet reposant sur ses propres pieds ; l’origine, la source historique de ce changement, de cette répudiation, est celle cartésienne. Mais il s’agit seulement du sujet cartésien totalement vidé et rendu inerte, sorte de regard transparent qui observerait, analyserait, mathématiserait l’étendue, le monde, la vie, le corps mais ne se situerait lui-même jamais en aucun plan, aucun champ, aucune interrogation, sinon à se réduire à une telle sorte d’objet, d’objectivité, objectivités diverses et variées, sans unité (sinon déterminée, ce qui veut dire fausse et mensongère).

Or évidemment ça n’égalait pas l’ampleur du projet cartésien.

Au sujet évidé, rendu abstrait, qui ne valorisait finalement que l’objet, les objets, l’objectivisation de tout ce qui est, le sujet cartésien oppose le tout petit point qui contient tout, en tant que possibles, le petit point, le clou planté dans l’étendue de tout ce qui est, tandis que lui, le point, existe.

Et qui dans les faits demeurait raisonnable, et particulièrement lucide, ne s’emballant pas outre mesure, très rigoureusement descriptif (ne supposant pas « l’absolu en mouvement » des allemands idéalistes qui suivront par ex, dans cet absolu le sujet perd son unité formelle). Mais constatant bien clairement ; le sujet existe, il est le centre de l’énonciation, et plus tard de toute intentionnalisation (qui crée autant de champs dans tous les domaines, par lesquelles les choses et les êtres, autrui et soi existent à notre regard et sans lesquels champs nous ne serions pas séparés de tout ce qui est, et donc qui n’existeraient pas pour nous).

Mais pour saisir cette ambition il fallait admettre l’ampleur du sujet, et non pas se cantonner au sujet abstrait, évidé, inerte, déconcentré, inattentif. Dans le « sujet », le réel sujet, venaient fusionner dieu, la vérité universelle et la liberté, et en toute fin le corps, le corps christique mais inversé, en tant qu’il est le mien, ce qui est très étrange, que la troisième substance, ni corps, ni esprit, soit Une.

Ce que représentait ou supposait le christique ; étant entendu qu’il s’agira, parait-il, de la résurrection des « corps ». Le christique bien éloigné de tout dualisme, puisque c’est de la re-Création (qui est-bonne, comme on sait) dont il s’agit. D’un amour du monde (aucun gnosticisme, ou autre universalité abstraite, qui opposerait le bien et le mal ; le christique se situe bien au-delà d’une telle simple division ; c’est une unité bien plus conséquente et à vrai dire inimaginable et impensable (en termes universels) à la recherche de laquelle nous sommes engagés depuis le dieu un unique tout-autre ; qui manifeste le rapport intentionnel absolu, soit donc le pur rapport sans rien, la structure même du rapport.

La liberté, du sujet, étant acquise (elle est exclusivement individuelle et intentionnelle), la révolution a imposé l’égalité (comme idéal à tout le moins) ; de même que dieu, l’intention pure, et le christique, l’égalité par et pour le christique (le un-tout-seul, crucifié mais conservant évidemment son Intention absolue, puisque le rapport est sa nature divine elle-même) le un-tout-seul créant l’ensemble de tous les regards, dit autrement représentant, se déléguant dans et par toutes les intentions, qui, elles, doivent recevoir leur caractère formel, par plus grand, par un plus grand rapport, sinon le nôtre s’identifierait à tel ceci ou cela et se perdrait).

Et pour saisir le rayon de propagation du sujet nous ne sommes pas au bout de nos peines. Puisque structurellement, enfin, après l’abstraction du dieu unique (unique puisque manifestant l’unique Rapport, onto-logiquement un, puisqu’incomparable et incomposable), et l’arrivée puis le départ de l’intention christique, à la fois absent et présent, qui libère le champ du possible (transformant la Loi en Intention, le jugement en pardon, et donc rendant toujours possible le renouvellement, la renaissance, le recommencement ; l’intention, d’exister, s’impose comme inépuisablement réelle, ou donc toujours est instancié le plus assuré rapport, à soi, aux autres, au monde donné, au réel même ; le christique étant venu imposer la certitude de l’intention, qui, effectivement, ne peut pas être détruite par le monde, sauf à se renier ou croire se renier elle-même).

Du sujet

Rappelons ; Descartes n’invente pas le « sujet », il constate son existence et tente de commencer d’en tirer les conséquences, effets, les présupposés et les antécédences ; ce « sujet » n’est pas un être mais un exister ; il échappe à la formulation par la pensée puisque la celle-ci est évanescente, et que précisément il recherche un ancrage qui serait d’une autre nature (il le dit explicitement, c’est tout le début de son projet, ou si l’on veut de sa vision ; il Voit que le sujet est hors champ et qu’il crée ses possibilités qui excèdent l’énonciation. Ayant en vue la troisième substance, seule réelle, qui n’est ni esprit ni corps et qui instruit le réel du dit sujet.

En cette réunion nous nous sommes tous cassés les dents, sauf à justement concevoir ce en quoi et sur quoi, par quoi et pour quoi existe un tel être, qui n’est pas un être, un tel « sujet ».

Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan suivent les traces de cette structure sujet, mais empruntent aux réalités que le sujet tient de ceci ou de cela, qui serait du monde, alors même que ce à quoi ils s’affrontent ça n’est pas une idée, une pensée, mais une structure ; le sujet transcendantal, la négativité, l’intentionnalité idéelle de Husserl, la conscience impersonnelle de Sartre, le signifiant de Lacan ; on n’évoque pas ceux qui cherchent une densité, une détermination du monde pour ‘expliquer’ l’inexplicable (à savoir que nous ne sommes pas du monde).

Le problème étant qu’il est impératif de construire une explication qui se tienne au même niveau invraisemblable de notre être ; de là qu’il fallut depuis le début composer une dimension métaphysique, depuis les grecs jusque Descartes (moyennant un aménagement pour une version théologique de dieu, qui ne correspondait pas trop d’avec les évangiles et le christique à vrai dire, puisque dieu qui a créé le monde, demande à l’être humain de continuer cette création), et ensuite ontologique depuis Descartes, jusque Lacan.

Ontologique parce que, c’est la leçon de Descartes, si le sujet existe ici, ici même, ici et maintenant, alors le réel donné « là » est animé de et par et dans une transcendance actuellement présente. De là que les idéalistes allemands, Malebranche ou Spinoza ou Leibniz n’aient eu de cesse de comprendre comment la transcendance pouvait si étrangement exister ici mème tout en gardant sa dimension (que pas un ne songe à nier).

Même Lacan et plus surprenant Sartre se perçoivent du point d’une altérité sans égale ; le pour-soi/en-soi de la fin de l’être et le néant, le réel de Lacan (qui n’en manquait pas de transcendance, par ailleurs).

Et c’est marqué au plus près par Kant qui s’use à délimiter les bords de la réalité (phénoménale) par les structures du transcendantal. Ou par Hegel qui suit la piste de l’activité de conscience qui crée dialectiquement toutes les pensées (autant dire que la négativité, dans le système hégélien, on ignore ce que c’est).

Sartre impose ceci ; que l’activité de conscience n’est pas attachée à la seule pensée, ni à l’universel ; elle existe au plus près du corps, et même dans le regard mais dans l’impossibilité de s’y identifier ; il y a une séparation totale, tout l’en-soi d’un côté, l’activité intentionnelle de l’autre.

Or évidemment c’est par là que ça pèche. L’en-soi n’est pas en-soi, ou si l’on préfère le monde, le donné, la matérialité, phénoménalité, et autres, ne sont pas consistants. Et en vérité qui l’ignore ? Croit-on vraiment que les choses et les réalités ne sont pas destinées à l’évaporation, la disparition continuelle ? On a vu que cette hypothèse n’est pas trop tenable ; mais l’originalité du réel c’est que sa consistance propre se situe dans le mouvement lui-même. Pareillement tous les contenus de conscience passent, mais la conscience ne s’efface pas ; quelle curiosité que cet être qui outrepasse son identité et reste semblable à lui-même.

On a vu également que le « secret » de cette performance corroborait l’articulation du signifiant ; si cet « être » se maintient comme mouvement (et que donc le mouvement est la consistance même, cad aussi l’infini) c’est que la réalité, déterminée, est parvenue à découvrir, inventer un moyen pour que le déterminé se dépasse lui-même ; le signe, le signifiant est une détermination qui transcende son caractère de détermination ; et donc l’indétermination traverse la détermination, le réel traverse la réalité ; il y a une redondance qui déploie tout à fait autre chose autrement. Et on a pu qualifier cette performance comme rapport ; en quoi le rapport est la substance et la logique du réel, qui s’identifie au Possible même.

Ce qui ne veut pas dire que le signifiant crée la conscience, mais l’inverse. Il y a signifiant parce que conscience, laquelle est un mystère absolu ; que l’on ne peut pas dériver d’un horizon (qui la contiendrait) ; on peut la comprendre, relativement et pour le moment, dans et par l’idée-principe de « rapport » ; à savoir une conscience est un rapport qui a conscience de lui-même comme rapport (et cette conscience du rapport est singulière, et non pas universelle seulement ; il y a rapport, universel, parce que rapport singulier avec-lui-même) ; dont on a dit que ledit rapport est l’image, la ressemblance de la « structure-sujet » ; laquelle structure-sujet réalise, seule, que le Possible soit le principe du réel, ou « qu’il y ait un réel ».

Puisque seul le sujet n’est pas astreint, contraint totalement par ses contenus, étant non ces contenus mais le rapport, sans lequel soit dit en passant il n’est pas de contenus, ou plus exactement bien que contraint cette contrainte est modifiable, modelable, réorientable. Il transforme les réalités en signes afin d’être en mesure de les déplacer, sans mouvoir les choses réelles, et puis s’apercevant de ses capacités, il pourra les démonter pièce à pièce. Puisque la liberté n’est pas de faire tout ce que l’on veut ou désire, mais de faire. Et on ne fait que dans et par la détermination ; de sorte que l’on voit bien que la détermination n’est pas en soi nécessité(s) mais perception, représentation et expression et réorientation. Et que la liberté consiste à intégrer de nouveaux rapports dans les choses ou selon les êtres ou en soi-même. Aussi est-ce la détermination même qui est modifiée, modifiable sur le sol réel de l’apparaître ; par quoi l’apparaître est plus grand que les réalités ; le champ de perception est paradoxalement plus réel que les réalités, on y reviendra.

Ce qui veut dire que le corps (ou la vie vécue) ne sont pas des contraintes exclusivement, mais c’est ce que l’on y ajoutera qui compte. En quoi il s’agit de se confier à la tradition. Puisque notre tradition est précisément celle de la création. Il est bien visible que l’on n’a pas cessé d’inventer de la nouveauté. De continuer la Création, celle inachevée et confiée à notre attention.

Cette ligne de force est tirée du début à ce moment-ci, et peut-être plus loin encore, si nous survivons (ce qui est douteux, peut-être sommes-nous parvenus à la pointe extrême de l’historicité ou du temps).

Il est clair que le traditionnel est justement ce qui se dresse par-dessus le temps.dieu, Platon, Descartes ou Lacan existent hors de la temporalité ; dans tous les cas il s’agit de la même structure intentionnelle, et du même monde donné ‘là’ et encore plus du même Exister.

La temporalité est ainsi ce qui sera dépassé, constamment, selon le même mouvement antérieur au temps : l’exister, la présence du présent, son activité. Ce qui passe au travers de la temporalité, du temps, de l’historicité n’est pas atteint par le temps, aussi quantité de formulations pourront paraître usées, mais non pas la structure qui utilise ces formulations ; Platon a bien raison d’avancer que seules les idées montrent le monde (on a juste oublié, ayant intégré sa leçon, qu’auparavant, avant Platon, est perçu ce que le groupe voit, et on sait depuis Platon que l’on produira des découpages idéels, cad intentionnels, qui nous permettront de voir par-dessus telle ou telle communauté ; et ça n’a plus cessé).

Et de plus belle lorsque le sujet apparaît sur la scène et se nomme (forcément) lui-même ; on a vu que la structure ontologique du réel bascule ; ça n’est pas que le monde ou le donné adsorbent le sujet (comme on le croira prolixement au 19éme et 20éme, ne comprenant même plus que le « sujet » soit d’une autre nature que la nature), mais que l’infini prouve sa présence ici même et maintenant. Kant ne s’y trompera pas ; le phénoménal certes, mais le nouménal absolument. Ce qui revient à dire ceci ; on Voit parce que l’on se tient dans le transcendant ou l’infini ou l’intentionnel ou le structurel. Dans le mouvement.

Rappelons.

La philosophie n’est pas la philosophie ; elle ne se fonde pas sur la connaissance, elle a porté (et infiniment) la connaissance, entre autres ; entre autres capacités.

Puisque d’abord elle est réflexion sur la réalité, présocratiques, qui tentent de découvrir une réalité qui expliquerait toutes les autres (l’eau, le feu, etc). S’apercevant que ça n’est guère concluant, elle réfléchit (encore) sur sa procédure ; elle trouve que la pensée, pour être vraiment explicite, doit s’attacher à la pensée ; ou donc que l’on ne comprend que ce que l’on comprend et que la réalité doit se prêter comme Idée pour que … d’autres idées puissent expliciter cette Idée ; on ne peut pas mélanger des réalités ou des perceptions ou des mots non explicites à la transparence exigée ; soit donc on ne peut pas continuer de tisser (des rapports idéels) si on mêle des datas, des données que l’on ne peut pas, plus exposer comme rapports, sinon en les désignant du doigt ou en admettant leur caractère phénoménal ou encore leur caractère éthéré, puisque le vague et l’indistinct n’entrent pas en rapports.

La réduction intégrale aux rapports (intentionnels que la philosophie invente et qu’elle nomme idées) est impossible, mais il est au moins un être qui nous est accessible sans qu’il soit un système et cet être c’est le sujet que l’on est. Par lequel sujet se révèle ce qui est vraiment en jeu ;

La pensée prend nécessairement la forme d’un système, puisque les rapports doivent continuer de se suivre, poursuivre les uns les autres ; qu’un rapport manque et une incertitude s’impose. L’intégralité de la pensée ne se tient que d’un sujet, lequel produit de l’universalité en veux-tu en voilà, puisque le moindre signe est déjà une telle universalisation (bleu désigne tous les bleus, tous les objets bleus, etc).

Et ainsi elle se définit non par la pensée seulement mais par la réflexivité ; le retour sur. Et comme dit au début ; depuis l’Être de Parménide jusqu’au réel de Lacan. Et ce prenant en compte tout ce qui est. Parce que de Rapport il n’en existe qu’un (étant formel il ne peut pas être composé et donc existe une fois et rien qu’une fois).

Sauf que… chaque conscience est à elle-même son rapport, comme si à « tout ce qui est » manquait précisément une démultiplication de rapports autonomes ; comme si dieu manquait justement, outre la Création, de cette réduplication de possibilités que sont les arcs de conscience en tant que, chacun, chaque un, rapport libres (cela revient à ceci ; qu’ils soient libres et qu’ils continuent cette liberté, qui n’est pas du tout lettre morte mais vie, ce que l’on a toujours nommé « vie », et que nous nommons « existence », puisqu’il ne s’agit pas seulement de vie organique).

Ce qui change absolument ce que l’on peut entendre par l’être ; qu’il soit mouvement veut dire (outre qu’il est exister et existence) qu’il se creuse en dedans, en sa substance même qui est faite pour et par cela ; soit donc que la transcendance est infiniment (évidemment) active en tant que devenir.

Et donc l’historicité commence lorsque le présent (dieu, la pensée, le sujet et le réel) se creusent. Se creusent depuis que sous ces dénominations elle est entrée dans son propre champ et qu’à la faveur de cette représentation elle perfectionne son attention ; et ce jusqu’à cette extrémité qui nous concerne, que nous soyons un moi dans un corps.

Puisque c’est en et par ce moi que tout devait s’organiser. Que chaque moi parvienne jusqu’à son sujet, jusqu’à son je. Étant entendu que si l’on annule le moi, on redescend de complexité, et que si l’on veut devenir encore c’est en récupérant ce je, et donc son historicité, qui est hors-temporalité.

Ce que l’on nomme tradition est toujours une acquisition (dieu, pensée, sujet ou réel) et ainsi une actualité, ou une actualisation ; l’actualisation du non-temporel.

On comprend bien que l’important est de ne pas remplir le rapport, soit de ne pas faire fond sur le contenu de conscience ; Descartes ou Kant, Sartre ou Lacan, et tous les autres, travaillent beaucoup afin de ne pas casser leur pensée en imposant une détermination, afin de laisser libre et ouvert le rapport de fond de leur réflexion, puisqu’elle est réflexivité, retour sur un être qui n’est pas un être ; et que le déterminer abîme sa structure qui ne peut plus, alors, parler, signifier (elle s’enferme dans une détermination, ce qui peut être tout à fait efficace, par ex Marx et l’économie ou Freud et l’inconscient, prix payant d’une confusion ou d’une limitation).

Et donc s’étant acquis lui-même il s’empresse d’entrer dans la grande confusion, de confondre ce qu’il se représente, conçoit (selon les concepts mais délégués du sujet abstrait, inapparent, absenté), de confondre donc aussi ce qu’il imagine et désire d’une part et sa liberté d’autre part, puisque la liberté, qui est la fondation du réel en tant que rapport effectif et usant du possible brut, la liberté donc valide si aisément et si absolument n’importe quel contenu qu’alors le miroir se perd dans ses images ; ce qui est tragique ; et l’objectivité, les objectivités ne suffisent pas à couvrir tout le champ, à réguler toutes les imaginations, ni tous les champs intentionnels qu’elle promeut. Les objectivités sont prises dans le marasme du moi qui les théorise.

Mais si la liberté approuve spontanément ses désirs, quels qu’ils soient et aussi emplis de bassesse qu’il se peut (elle voudrait constamment prouver son caractère purement libre), la liberté admet et croit totalement ce qu’elle perçoit qui semble lui complaire, et ce monde et ces objets produits en quantité comme vérités et élevés au plus hautement désirable, dérisoirement.

Cette naïveté, cette candeur, cette facilité en fait causera sa perte, elle s’est déjà perdue.

Le sujet, absenté, traversé de partout de tous les objets, de toutes les objectivités (psychologiques ou pharmacologiques, mais aussi addictions), de toutes les images, qui le dispersent, ne se retrouve plus nulle part en tant qu’existant formel, tombant en déréliction et dépossession de lui-même, et à qui est assigné de force un moi, autant dire un bricolage, une synthèse hâtive, une unité factice, du vite-fait, au signifiant quelconque ; dont l’avenir, la non-temporalité, l’éternité, le hors temps sont annulés, niés, déniés, répudiés, sans plus aucune métaphysique ou ontologie possible ; un moi ne fait, au final, que décéder. Ce qui veut dire dont les plus grands rapports sont effacés, moqués, ridiculisés. On le prive de ce qu’on lui promettait, sous une formule avariée ; mais son désir, son rêve ont pu nourrir la machinerie la plus gigantesque qui fut jamais.

Cette partie du moi, son je, sans lequel un moi ne serait pas, ce je est absenté, faux sujet cartésien, sujet cartésien faussé, abstraction douloureuse, coupure qui ne sera pas cautérisée dans ce monde, dans cette vie (le moi s’imaginant par contrecoup satisfait, gorgé, empli, assouvi, on ne sait comment, sinon dans son fantasme, précisément) et qui requérait bien autre chose et bien autrement que le monde donné ou la vie vécue ; un arc étincelant du possible brut ; on ne lui permet pas de s’envisager comme séparation du signifiant, unité mais en tant que rapport, structure mais comme mouvement. C’est seulement, le moi, une chose morte, une chose de plus, une chose emplie de choses.

La vérité est qu’il y eut un monde humanisé, puis personnalisé (le moi constituant à la fois la réussite et le piège, que chacun soit sa propre vie est le piège et la réussite) qui a occupé la totalité du champ de vision, et de fait annulé l’historicité ; figé dans l’idée même de l’unique révolution, gelée et n’accrochant plus de réflexion ; alors même que précisément c’était, elle, la révolution (processus d’actualisation, ce qui veut dire d’acquisition, et qui n’existe pas sans cette auto-acquisition, puisqu’elle entend s’organiser, subjectivement et objectivement, individuellement et de façon coordonnée, la coordination comprenant la compréhension de soi et d’autrui et du tout des chaque uns), c’était elle, la révolution, qui absolument devait devenir. Aucun « progrès » sans l’effort de chacun envers lui-même et de chacun envers tous et de tous envers chacun. Chacun, à part, peut devenir, mais jusqu’à un certain niveau ; l’ensemble de tous les sujets est requis si l’on veut encore avancer, ce qui ne se peut sans élévation.

Or on ne perçoit pas la Possibilité sans illumination ou révélation (au choix) ; la structure de conscience frappe sans prévenir. Et c’est seulement ensuite que l’on commence de comprendre l’ampleur de l’interruption de la réalité du monde, ou la rupture interne à la vie vécue.

« élevez-vous les uns les autres, comme je vous ai élevés ».

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