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instants philosophie

Les événements

27 Novembre 2018, 11:53am

Publié par pascal doyelle

Mais qu’est-ce qu’ils veulent ?
Et les pauvres manifestants, qui sont aussi des manifestants pauvres, ne savent pas quoi répondre, mais lorsqu’ils avancent l’effacement de la dette ou le gouvernement des riches ou la fausse taxe/vrai impôt ils sont au cœur du problème ou leur pouvoir d'achat ; n'aimeraient-ils pas payer moins de gaz pour leur habitation ? moins d'essence pour une automobile à 3litres ? moins de TVA sur les produits bio ?
Et ce envers et contre le glissement abyssal de toute la richesse au profit de quelques uns, des groupes et de la finance ; et ce en pure perte et lors même que les châteaux de cartes s’écoulent ce sont encore les peuples qui sont chargés de renflouer ; mais les riches ont un défaut, on peut leur prendre le surplus, et le surplus est énorme. Et non pas seulement aux riches, mais au système financier.
Ça n'est pas un mouvement de ceci ou cela, de radicalisés ou d'extrême droite, de violents ou de benêts, c'est un mouvement de citoyens. Si ça pouvait donner des idées aux autres peuples ....
Comme autrefois. Comme autrefois on va devoir encore apporter la lumière au monde, ou de l'eau au moulin ?
C'est ce que l'on a réalisé depuis une semaine. De fait.
À voir si ce sera compris, mais voilà nous donnons le La.
C'est très simple : tous les carrefours et les ronds-points sont à disposition, partout.
Tous les flux de richesse sont captés par quelques uns via mille moyens (en grande partie installés par les gouvernements, et spécifiquement la dépendance des Etats au royaume fermé de la finance, qui prend toutes les formes possibles et pour nous qui a arraisonné l’Europe comme entité non politique, niant et écrasant la politique au profit de l’imaginaire économie comme explication et régulation totale de la vie et de la société) et non seulement approvisionne un méta-système financier et oligarchique (totalement injuste et qui prît les banques centrales ou privées comme outils d'accumulations variées),
mais de plus ces structures oligarchiques empêchent que cette richesse soit utilisée aux fins non seulement de redistribution et de facilitation de la vie
mais empêche qu'elle s'utilise aux fins impérativement écologiques.
Le déficit est complet; intégral, total ; la Richesse est détournée vers le haut et pas même pour l'écologie mais pour non pas encore une "croissance" mais une hyper-croissance imbécile, ou vers une accumulation spéculative....
Tous les canaux de confiscation sont déjà en place
et aucun qui soit impliqué dans la redistribution et aucun dans l'écologisme.
Les gens ne manifestent pas pour refuser l'impôt (ritournelle habituelle du libéralisme sauvage, qui veut rabattre sur les fortunes privées le pactole des impôts collectifs, plus de sécu mais des mutuelles)
ni pour critiquer l'utilisation des impôts (les libéraux voudraient saccager le service public, "ça gaspille" disent-ils, ce qui est faux, toutes les descriptions de services sociaux montrent l'inverse ; la sécu privée US est bien plus chère que la sécu FR, pour une moindre qualité qui exclut de larges pans de la population)
Mais parce que le système d'imposition écrase les moins-gagnants et a installé une hiérarchie d'imposition injuste d'une part (dont la tva et la taxe essence) et d'autre part dans la folie la plus totale on aboutit à une remontée de toute la richesse vers le haut de la hiérarchie (notamment via le système de la dette, instauré sciemment).
Ce qui ne profite à personne ; ni aux pays en développement dont l’économie devenue locale est décimée, au profit d’une prolétarisation éreintante), ni aux salariés, ni aux immigrés, ni aux systèmes sociaux ; et les hyper riches ne sachant pas quoi faire de leur profits, créent des tas de "besoins" qui ne servent à rien et de manière générale impose non pas même une croissance mais une hyper-croissance délirante ; c'est cette injustice là qui est visée, pas l'impôt en lui-même.
Cette injustice d’abord mais plus essentiellement l’inefficacité effarante de cette surproduction de tout ; la surproduction c’est cela qui permet qu’existe une hiérarchisation accrue, et donc une concurrence et une guerre ; une violence économique effroyable ; et toute la hiérarchisation non seulement des entreprises et groupes gigantesques (dont la financiarisation est le redoublement) mais une hiérarchisation intérieure à la société. De même que ne sont pas pensées les finalités de la production (qui est laissée à la disposition des acteurs privés et soi-disant du marché, qui non seulement est une illusion manipulée, mais qui de plus n’est pas même questionné en tant que « marché », qu’est-ce que cette institution du marché dont on sait bien qu’il n’est jamais libre et s’offre au plus offrant ?)
de même il n’est nulle part posé la question du revenu minimal en deçà duquel il devrait être impossible de descendre et au-delà duquel il deviendrait impossible de profiter. Ensuite on s’étonne que le salaire du pdg soit multiplié par mille en comparaison du plus bas ; et pourquoi l'infirmière est-elle si peu payée et le chirurgien hyper-rétribué ? Mais ceci même était inclus dans l’irréflexion qui a installé (on ne sait comment …) qu’il puisse exister une hiérarchisation intégrale de tout. Et non pas une hiérarchisation, certes, mais dans le cercle réglé de l’égalité de base. C'est ceci la hiérarchisation intérieure qui s'est pervertie en laissant dans la dépendance les inférieurs à tous les niveaux au profit des supérieurs à tous les niveaux.
Cette égalité de base, c’est cela qui est rationnel et cela qui est efficace. Cela qui permet de non seulement assurer la justice (sans laquelle tous tournent fous), mais qui autorise de réguler l’ensemble, plutôt que l’ensemble parte dans l’irréalité et finalement l’imbécilité face au réel ; parce que c’est cela qui est en jeu.

On ne peut pas imaginer même commencer de réguler la consommation, si du bras gauche, le sinistre, on autorise que batte à plein vents les drapeaux de l’hyper croissance prophétisée et du surdéveloppement mondialisé. C’est impossible et effroyablement mensonger ; tout le monde a compris que la taxe n’est pas destinée à l’écologie mais à renflouer les somptuosités du gouvernement envers les super riches et la financiarisation.
Et à la base c’est une irréflexion, cad une imbécilité crasse, de ces gouvernances
et si pour abattre ce méga-système délirant et destructeur il faut en passer par un nationalisme bien compris, on en passera par là ; puisqu’en fin de compte c’est ce à quoi cela, cet épuisement de ressources et des peuples, va aboutir ; et pour éviter le nationalisme rendu fou, il faut se lier au nationalisme organisationnel, qui se récupère la richesse au lieu de la déréguler dans d’immenses structures de pouvoir et de décision aberrantes ; récupérer la richesse pour les peuples et les peuples inscrits dans leur nation ; et fondamentalement passer du développement économique au développement politique. Plusieurs nations ne forment jamais un peuple (et donc une solidarité) mais entre en concurrence. C’est cela qui est en jeu ; que le politique devienne le réel. Que le tout économique soit raisonné par la volonté politique, et qui dit volonté politique dit volonté du peuple ; depuis la Révolution ça n’a absolument pas changé.

Et si on refuse de jouer l’organisationnel national, on récoltera le nationalisme guerrier (ou xénophobe ou réactionnaire ou le nationalisme économique de chacun pour soi mais cette fois dans des conditions de pénurie, de rareté) : rappelons que la mondialisation est déjà la guerre économique de tous contre tous (au profit des plus puissants, nations mais aussi et surtout entreprises, et au détriment des plus faibles, les peuples ou les particuliers).
La liberté en elle-même qui n’est pas régulée par l’égalité, c’est la lutte de tous contre tous ; c’est uniquement si on assigne la liberté à l’égalité que l’on peut espérer un peu de fraternité, ce qui veut dire de solidarité, soit donc ce sans quoi les individus dits libres ne font plus société, et c’est alors que tout s’effondre.

ça n'est pas la croyance en la soudaine "volonté inspirée" d'une population
(bien que celle-ci soit la plus politique qui fut jamais, c'est inscrit historiquement, elle a créé la politique moderne, elle n'a jamais compris ce qui fut créé depuis 1789 ... mais la vérité est que personne, personne, n'a jamais compris cet événement absolu ... or, eux, ils l'ont voulu, et sans le comprendre ils se sont haussés à ce niveau-là ; ceux qui crachent sur ce peuple sont juste des abrutis),
non pas une croyance donc mais sa capacité de situer de fait les enjeux réels ; leur niveau de vie et ce que cela implique ; et cela implique que la Richesse (comme concept abstrait) soit distribuée autrement.
Redistribuer à chacun une quote part (une augmentation par ex) est évidemment peu sensé (bien que non négligeable en soi) ; mais redistribuer la Richesse dans une mise en marche d'un plan global, via l'État (et en communauté de vue avec une partie ou une majorité de la population, qui y trouvera tel ou tel avantage individuel mais via ce détour de l'universel et de l'État), cela est l'enjeu majeur. Parce que si cet État décide de distribuer autrement la Richesse (cad la capacité, la potentialité) cette décision explose toute l'architecture financière et capitaliste outrancière.
Il ne faut pas penser tirer un profit accumulateur des investissements (via la fiscalité redistribuée) mais un profit individuel (qui rétablirait quelque peu la disproportion admissible si "naturellement" des revenus).
Parce que voici un gouvernement (vraiment en dessous de tout, notamment par ceci qu'ils ne sont pas des politiques, ils ne connaissent pas et ne respectent pas du tout ce que l'organisation politique du pays signifie et porte, les autres cherchaient à truander, mais ils avaient intégré la portée politique de l'organisation française de l'État, de la démocratie, de l'universel, même Sarkozy),
voici un gouvernement objectivement pris en sandwich entre la catastrophe écologique, incontournable, et visiblement un petit peuple qui entend ne pas se laisser faire ...
Je crois (on peut se tromper) que l'on ne mesure pas vraiment ce que signifient les 700 000 manifestants (et à tout le moins le soutien de 72% de la population) qui se sont levés spontanément (et on ne sait ABSOLUMENT PAS comment et par quel bout) levés pour tenter d'inverser toute la hiérarchie et l'organisation de cette société (sous-entendu organisation de la hiérarchie des salaires, des revenus, l'inversion de la Richesse ; ce qui est fondamental, affectant justement la richesse dans son utilisation ; l’utilisation de la richesse disponible est précisément non seulement ce qui fait justice ou injustice mais dépérissement ou survie de l’espèce).

 

 

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L'attirance

24 Novembre 2018, 09:18am

Publié par pascal doyelle

Le fait est ainsi que la brutalité, du réel, est irrémédiable ; si il existe une réalité (et donc nous, pour le coup) c’est de par l’altérité, qui seule rend possible qu’il y ait un possible, « de la possibilité ».

Ceci mène très loin, parce que si il est requis qu’il y ait altérité et donc cette sorte de « hasard » qui se produit de rencontres et qui malgré tout aboutit, aboutit (de façon statistique) de l’énergie à la matière, de la matière à la vie, de la vie à la structure de conscience (soit donc une surface de la peau qui se crée au-devant dans le champ perceptif et donc d’une intentionnalisation),

alors est impliqué que d’une part l’origine (continuée, de même que dieu supportait la continuité de l’univers) est un rapport (le rapport continué est le présent)

et que d’autre part dans ce rapport général il y aboutisse des rapports spécifiques ; des rapports avec soi lorsque le dit « soi » est non pas ceci ou cela (l’humain, la pensée, le moi) mais est le rapport lui-même (ce qui se nomme techniquement « sujet », ce que Badiou ne reconnait pas en tant que tel, mais seulement comme fonction d’une Vérité, ce qui est absurde, du moins de ce présent tel qu’éprouvé et je en sache pas que l’on possède la version « éternelle » de la réalité) ; ce par quoi le rapport devient à lui-même le rapport ; des rapports qui ont rapport avec eux-mêmes comme rapports, autrement dit des consciences ; ce qui se nomme et que l’on désigne comme « conscience » ce sont des êtres qui ne sont pas des êtres mais des rapports ; or ce qui est rapport d’une part peut créer en lui-même des rapports (le langage par ex, les signes, le corps), parce qu’il n’est pas rapport « à » quelque chose (un moi, une identité, un être quelconque) mais est le rapport du rapport. Il n’y a rien d’autre 

(sauf que l’on ignore « où » va ce mouvement, peut-être nulle part, peut-être quelque part ; l’occidentalisation ne répond pas à cette question, elle examine seulement comment l’articulation se produit ici même, ici et maintenant).

Si cela est vrai, alors l’énigme est intégrale et revient à dire que le réel ne sait pas ce qu’il veut. Mais il le veut. Et probablement on peut supposer qu’il ne laissera en aucune manière la réalité, cad tout le passé, lorsque terminalement il aboutit, ne laissera le passé en repos ; si le réel est le mouvement, il ne cesse pas de se mouvoir ; sa finalité n’est pas un état stationnaire, mais le re-mouvement, le remuement, le rapport à nouveau et sans cesse à neuf (de sorte que ce qui s’élabore tout au bout du Bord, terminalement est invraisemblablement Autre et œuvre cette distinctivité sans borne, dont on n’a aucune idée ni imagination, dont on constate ici même, pourtant, l’anfractuosité et que l’on ne retient ni comme image ni comme idée mais comme expérience structurelle, ce qui se nomme le sujet) ; en vérité il y aurait alors un mouvement originel et un re-mouvement en plus.

Pour paraphraser Nietzsche soit l’être est et alors il n’est que lui (et donc pas cette dispersion que l’on nomme réalité(s)), soit il n’est pas et donc rien n’est. Sauf donc à admettre que l’être est et n’est pas ; qu’il est mouvement (ce que Hegel comprenait mais intérieurement à la pensée, cad à l’intentionnalité des deux phénoménologies). Mouvement c’est-à-dire présent, cet instant même qui attire tout.

Mais si il est mouvement, alors il est intégralement, tout entier et de toutes ses parties, mouvement.

On remarquera qu’alors il s’explique tout à fait adéquatement que si il est mouvement, il engendre tous les mouvements, cad les choses en tant qu’elles sont mouvements (et on ne peut connait aucune chose qui soit éternellement être, tandis que le présent est ) ; ce que visiblement elles sont ; elles sont en tant qu’elles ne sont pas ; ou plus exactement l’être est effectivement mais relatif à une structure qui n’est pas, qui Existe ; donc les choses sont mouvements, relatifs et fixés momentanément, dans le mouvement qui dés lors devient à lui-même son propre repérage et il l’est « à lui-même » sans craindre que cela le fige, puisque c’est en tant que mouvement.

Or la plus jolie performance consiste en ceci qu’à y regarder bien précisément dieu, l’être, le sujet et l’altérité sont de fait de purs et bruts mouvements. On ne conçoit dieu comme fixé que si on le fige perçu extérieurement et si on y veut y croire percevoir qu’un objet, une chose (comme le rationalisme et le naturalisme s’y emploient, ils perçoivent selon leur regard-autre mais comme si ce regard n’existait pas, ce regard retiré du monde et s’étonnent ensuite de déprimer), et non pas si l’on y croit, dans le regard même qui intensifie toute potentialité nouvelle, comme le christ rendra possible que l’on soit par-donné, en plus, toujours en plus.

Il n’y a rien dans la pensée, occidentale, qui reste en l’état ; c’est bien pour cela qu’elle se meut dans tous les sens et ici et là se contredit à qui mieux-mieux, puisque cela lui est égal ; elle reste égale à elle- même par et au travers de n’importe quelle contradiction ; c’est uniquement si l’on croit que la « vérité » va s’incorporer ou se figer (en ceci ou cela) que l’on reste sur sa faim ; comment peut-on déprimer lorsque l’on s’aperçoit, transi, que dieu, l’être, le sujet et l’altérité manifeste avec augmentation, intensité, accélération et densité tout le réel disponible (pour le moment, historique, et pour l’instant, structurel) ?

Lorsque l’on crée ou reçoit la révélation de dieu cela rend réelles quantité de possibilités intentionnelle (la nation juive, le corps chrétien, le sujet qui se perçoit du dehors formel absolu, etc).

Ou, version psychologique ou psychique valant pour notre état actuel de « moi », de personnalisation ; comment peut-on se suffire de n’être que ce moi-corps-langage (ou qui tente, tant bien que mal, et au final de totale déception, qui tente de s’unifier comme désir-objet ou regard-regardé-regardant, ou qui croit ‘se’ voir dans les images, de ciné ou de publicité)

alors que toutes les portes sont largement ouvertes sur toutes les sortes de Sujets possibles (le sujet de dieu, de la pensée, du christique, du sujet tel que là, de l’altérité et de tous les mondes humains de jadis, dits particuliers, et de toutes les traditions zy-compris) ?

Ou donc ; le « sujet » est la structure et la structure s’emprunte, s’inquiète, se meut aussi bien selon dieu, la pensée, le sujet lui-même qui dit « je », l’altérité de son déchirement ou splittage ou altérité qui-n’est-pas-soi (parce que de soi il n’en est pas, sinon juste relativement, au mouvement de conscience, projection sartrienne etc, au sens que « ça ne tient que par là »). « Sujet » est une fonction, non pas une fonction objective (il faudrait qu’il y ait encore un autre regard capable de poser cette objectivité) mais une fonction absolue, formelle, exclusive et qui exclue toutes les autres (les subsumant) puisque sans elle il n’en existe aucune.

Il faut entendre littéralement que depuis la méditerranée (depuis que nous sommes sortis de tout monde cyclique, clos, particulier, signifié sans doute aucun abusivement ici comme tels pour la facilité de compréhension) nous nous sommes plantés devant le monde, grec, tel que donné « là » et selon ce corps tel que le voici. Ceci est le corps, voici l’homme.

Or de le dire, ça l’écarte. Ce qui est dit, est dit du point de vue qui expulse cela même qui est montré ; de le dire on ne l’est plus. Et ce qui est dit est posé sur un horizon, lequel horizon ne se présente pas au-devant (sinon il ne serait pas l’horizon et celui-ci reculerait d’autant). Le mouvement dit dialectique de Hegel, c’est cela ; quel est l’horizon sur lequel est posée telle idée ou tel monde ? Et c’est déjà l’horizon suivant qui se dessine dans tel monde présenté. Comme l’arc de conscience est indépendamment de tout contenu (non qu’il soit sans contenu, il y a toujours conscience de quelque chose, mais les choses se remplacent) l’esprit est le mouvement de tous les contenus qui défilent et s’enchâssent (se chassent) ; le fond définitif sur lequel tout se produit est l’arc lui-même (la négativité hégélienne, et c’est pour cela que le savoir absolu est peut-être un savoir sur-objectif, mais très certainement est lui-même la seconde phénoménologie, après celle de l’activité de conscience dans ; l’histoire, la chasse de tous les mondes, toutes les idées, toutes les positions de conscience).

Et il est donc vrai qu’au sortir de Hegel il ne reste rien du tout comme contenus ; on les a tous quittés. Hegel solde intégralement la métaphysique, l’élaboration d’un discours qui contiendrait toutes les réalités (ce faisant il dissout l’être, le remplaçant par l’esprit lequel est sujet, et le rapport entre les contenus la négativité) et on est alors déjà passé non plus à « ce qu’il faut penser » mais à la description de cette structure qui, entre autres, pense ; et ce depuis Descartes. Mais les grecs ou les scolastiques et la pensée chrétienne et théologique n’agissaient pas autrement ; il s’agissait d’observer objectivement toutes les lignes intentionnelles possibles qui permettaient d’explorer et de planifier les pensées et les représentations possibles, mais aussi les intentions et les volontés adéquates, adéquates aux réalités, naturelles et humaines, de créer ces distinctions intentionnelles, de perceptions et de décisions ; dresser totalement toutes les possibilités intentionnelles permettant de garantir la clarté et la systématicité de la pensée, pour ensuite passer à l’observation de cette attention telle qu’en elle-même elle explore et découvre, invente et crée.

Evidemment l’invention et la création étaient bien hors du rayon d’action de la pensée métaphysique (qui devait catégoriser les possibilités du vrai, du bien et du beau, de l’être et des réalités telles que données) ; de même impossible pour la raison de penser la liberté ; ce qui est libre n’obéit qu’à soi, mais il y obéit vraiment, ce qui veut dire que « libre » ça n’est pas « n’importe quoi » ; ce que la liberté actualise c’est cette cohérence singulière qu’est la liberté. Elle est sa propre loi, mais elle existe cette loi, elle l’incorpore et la perçoit. D’une plus extrême exigence encore (que celle imposé du dehors par dieu ou l’universel). Et c’est non seulement une cohérence mais c’est la plus exigeante et la plus précise des cohérences.

Penser et généraliser est une chose, décider et intentionnaliser c’en est une autre. Ça réclame une bien plus grande organisation mentale et une organisation évidemment démultipliée, c’est ce que l’on nomme démocratie au sens moderne (depuis 1789) ; démocratie ça n’est pas un régime politique, c’est un organisationnel de l’humanisation qui s’avance jusqu’à la personnalisation de chacun (sous condition que chacun soit à lui-même sa loi, sa propre loi mais sa loi en tant que telle).

Si la méta-organisation passait par la pensée (ce qui veut dire traduit dans les faits, par les religions, qui furent toujours des théologies et non seulement des « croyances »), il advient que lorsque cet organisationnel descend jusque dans les corps un par un, qu’est-ce que ce mouvement devient ? La révolution, la constitution, la démocratie.

Ensuite dans le cadre de la « démocratie » il est des variations considérables et qui poussent le plus souvent à contredire le cadre lui-même, puisque le monde et ses intérêts immédiats et faibles, viennent envahir l’organisationnel (et dont on a reconnu depuis le début qu’il s’agissait de la liberté et de l’égalité, deux seuls paramètres exactes de toute situation réelle), envahir l’organisationnel et toutes hiérarchies de pouvoirs commencent de recouvrir ce que le structurel a précédemment écarté de sa pure vue dite « abstraite », Robespierre qui su, voulu, par quelque tour invraisemblable et étourdissant, halluciné lui-même, pris de transes structurelles suractivés,  su et voulu maintenir envers et contre tout et tous, tous ; toujours il a élevé à nouveau la réalité au réel. Invraisemblable bonhomme.

Mais cela veut dire que le concept organisationnel « démocratie » n’est pas nécessairement et immédiatement réalisé et que donc il signifie plus que tous ces effets ; son point d’application, le sujet, tel qu’en un corps, est non fini ; sa capacité est non finie et contrairement à tout le prétendu, l’humain ne s’inscrit pas comme une « nature humaine » mais comme sujets. Et de plus les dits sujets entrent dans un relationnel dont ils attendent les valeurs ; les valeurs s’utilisent afin que soient instanciées les intentionnalités ; ce qui veut dire ceci que l’on parie alors pour la mise en forme, l’instruction (in-formation) du monde humain selon une plus grande ambition que celle habituellement imposée par le monde et les intérêts (et on verra qu’elle passe bien autrement que par le prêchi prêcha, par Led Zep ou Ph K Dick ; c’est bien notre invention absolue, puisque l’on est dedans la densité du donné, du vécu, du corps, du relationnel, de l’image qui conduit au miroir même); autrement dit que l’on parie sur un plus grand intérêt, non immédiat, que personne ne perçoit dans le monde mais qui oriente et guide ce monde ; ce que Kant nommait le règne des fins, la fin de la violence (de la contrainte, de l’exploitation, de la destruction d’autrui, au profit d’intéressements faibles mais immédiatement accaparés).

Ce pari selon l’historicité du structurel (sur l’immédiateté du monde et ses habitudes), est un absolu, ce qui veut dire formel, déracinement, hors du corps ; hors du corps comme seul garant et seule finalité des intentionnalités ; et imagine un autre-corps qui, lui, obéirait à l’autre loi, l’autre horizon ; non pas celui du monde (comme il va habituellement, vers la violence et la mort), mais l’horizon du dépassement (dont on n’a aucune preuve sensible ou immédiate).

Autrement dit ; on a l’habitude de désirer quantité d’objets dans le monde, et pas un n’en vaut réellement l’effort, si on parvient de se placer du point extrême du réel ; en comparaison du réel les réalités ne sont pas « mauvaises » mais sans grand intérêt. C’est bien en ceci que les moqueries communes, très communes, vulgaires, envers la religion ou la conversion ou le Bien ou l’histoire humaine ou la révolution poussent à ne plus considérer comme réel que les réalités … ce qui est manifestement absurde.

Ou donc encore ; si vous ne comprenez pas Rimbaud (ou quiconque de cet ordre là, de cette dimension là), ça n’est pas la faute de Rimbaud mais la vôtre ; vous êtes juste trop cons (rassurez-vous, vous ne pouvez pas comprendre Rimbaud vraiment, lui-même n’a évidemment pas su, mais quand même … De ne pas admettre que Rimbaud est plus vrai que tout le reste est une erreur fatale, un game over, a black death ; remplacez Rimbaud par qui vous voulez, qui se tienne un minimum).

La vérité est que c’est cela que ça signifie. Si vous aimez seulement les êtres humains (ce qui est déjà une grande vision admirable) mais hors du christ, vous n’aimez pas vraiment les êtres humains … Comprend-on ce que cela signifie ? Remplacez le christ par qui vous voulez. Qui vous voulez de suffisamment étendu et instancié.

Parce qu’en soi l’humain n’est pas du tout admirable (sinon pour de fausses et absurdes raisons, qui seront toujours relatives à d’autres encore moins vaillantes, bien que tout cela se tente, mais sans le réflexe de la structure, ça sera une immense déception) ; il faut un ancrage transcendant pour que ce soit la transcendance qui puisse autoriser, permettre une grande possibilité d’intentionnalité ; parce que sinon ce sera le monde et l’immédiateté qui l’emporteront ; ils l’emporteront puisque des intentionnalités noyées dans le monde et le corps immédiat il en existe une quantité indéfinie et que le corps lui-même est soumis, physiquement, chimiquement, aux satisfactions telles quelles données dans le donné ; sa pesanteur est intérieure, tandis que l‘intentionnalité libre (qui est im-possible) est interne, interne à la surface (c’est pour cela que la motivation esthétique, éthique, politique, idéelle, philosophique passe par le champ perceptif, est un re-tour, un nouveau tour).   

Interne à la surface qui est externe ; ou si l’on préfère l’intentionnalité est une surface interne à l’externe et exige donc que l’on s’y élève. C’est comme ça. Impossible de faire autrement.

Cela revient donc à couper net la finalité du corps ; non pas de le bannir, mais de conserver dans un coin que non, décidément, « ça n’est pas ça ».

(Ça ne vous quittera plus)

Ça ne se trouvera nulle part dans le monde. De même que ça ne se trouve pas « dans » Rimbaud, mais bien que Rimbaud fait-signe vers ce qui, en vous, se tient de l’horizon, en plus, de l’autre surface (non seulement parce que c’est une autre surface que l’horizon du monde mais parce que cette surface-là est constitutivement Autre ; il vous fait saisir que vous êtes saisi du même point, qui, étant formel, les expose tous, potentiellement ; ce qui totalement hors de notre capacité, mais ce point on le Sait, on Sait le formel de ce point, de même que l’on Sait que Descartes Sait, qu’il a outrepassé la connaissance, et la métaphysique, par l’ontologie et le Savoir-qui-se-sait, et effectivement Kant et Hegel exposeront ce se-savoir ; notre position dans le monde, entre le donné et l’ensoi et l’étalage des deux phénoménologies, du devenir et du « savoir absolu »).

Se rendre selon l’altérité, ce n’est pas se fixer selon un autre désigné dans le monde ; c’est effectivement l’autre et en même temps ça n’est pas l’autre dont on tombe amoureux dans le tomber-amoureux du moi (sa graaande expérience dans la vie). C’est pour cela que jadis ça ne valait que par le christ ou pour Platon qui a tenté de le jouer selon la pensée ou les valeurs (l’autre incarnait le vrai, el beau ou le bien). Autrement dit le christ, dans cet exemple, est exclusif et ensuite il indique dans le monde (mais aucune partie du monde ne peut le remplacer). On ne peut pas remplacer le Un structurel.

On peut bien tenter (et ça fonctionne souvent) de se « guérir » via et par le regard ‘un autre, d’un autrui ; on réparera un morceau du moi ; mais avec l’altérité c’est tout autre chose ; on ne peut pas prendre prétexte de l’autre pour être « soi », en mieux (parfois ça se termine très mal…) On est, par et dans l’altérité, sa structure, toujours outrepassé ; on se retrouve toujours comme Rimbaud à s’enfuir loin, très loin, de ne plus en supporter la possibilité, la capacité ; on renonce toujours, on ne peut pas supporter l’altérité et être vivant ; ce corps lui-même ne supporte pas l’irruption de la dimension dans ses finalités, que seules il comprend ; elles lui correspondent, l’altérité non.

Encore faut-il, donc, admettre l’altérité en soi-même … ce qui est déjà contradictoire. Non pas qu’il n’y ait plus de soi (comme lorsque l’on disait que le christ exigeait une pureté d’intention telle qu’elle était impossible, ou lorsque l’on devait abandonner son égoïsme pour l’universel espérance du genre humain, ce genre de désintéressément proprement inaccessible et inimaginable), mais bien qu’il faut être saisi par l’altérité… et il n’y est plus question d’être « beaucoup plus pur », mais transi de terreur ontologique, de sidération (on appelait cela l’extase). 

On ne veut pas croire en dieu, au christ, à l’universel, à la révolution, à la liberté, mais voila… l’un ou l’autre (comme ça vous est venu) sont déjà en nous comme la rage attachée. On ne se satisfera pas, voila tout. Et c‘est cette insatisfaction que l’on pense, qui fait tout notre objet et ce depuis le début (que nous ayons été éjecté de tout monde clos, depuis le dieu un-tout-autre).

De même que le présent est ce qui vient vers vous, l’attachement est déjà l’attirance qui vient d’en avant. Vous l’êtes déjà. (À vous de voir de quelle possibilité il s’agit, telle que, pour vous, elle s’est manifestée : il ne peut exister de conscience sans que celle-ci ait pris déjà et formellement, cad absolument, acte. Sans une tension elle n’est pas et comme elle n’est pas divisible, elle est formelle, il y a tension ou pas, et si il ya, alors elle est une).

Il s’avère donc que les configurations sont utilisées afin de mordre sur cette tension ; le tomber-amoureux, dieu, le christique, le sujet, l’universel, la révolution, la liberté comme extrémité, etc. Et comme de juste (puisque cette intentionnalité est incarnée, est ce-corps, cette autre-surface du (même) corps) il y a dans chaque corps une tension proprement terrifiante et autre. Un signe, un signifiant, une image, un geste, un mouvement ; celui qui nous a saisi. Ce qui revient à dire qu’il n’existe que la transcendance (en tant, pour nous, que présent).

Reprenons il n’existe que la transcendance (laissons le présent de côté) parce qu’il existe un arc de conscience qui crée un champ perceptif et que ce champ re-vient vers chacun et c’est par lui que nous avons un corps, un monde, des objets, désirs et tout ce que l’on peut observer (plus tout ce que l’on n’a pas encore remarqué). C’est dans ce champ que le corps existe « à nouveau » (en ajout à ce corps donné là qui évidement est, de même que le monde) ; et dans ce corps en plus non qu’il se soit glissé mais il est fondé ontologiquement selon cette altérité de champ ; bien que pour lui-même il admet immédiatement que « tout cela que voila » (ce monde cet objet à désirer, ces finalités) tout cela est présenté tel quel et factuellement ; que ces réalités (qui sont re-construites) sont le réel. Alors que toutes, elles sont préposées (comme le facteur) dans une instanciation du « réel » pur et brut. Vide. Formel.

Aussi on ne trouvera jamais dans les choses ce qui les cause ; la cause des choses est au-devant ; dans le présent (cad ce qui vient vers nous, c’est pour cela qu’il existe un présent ou plutôt que le présent est l’exister). Et à la suite ça n’est pas dans la conscience mais dans la tension qu’est, qu’existe, qui fait exister (intégralement) la conscience, que, si résolution il ya, on la trouvera ; on la trouvera sous la forme de ‘on ne la trouvera pas’. Ce que le tao sait depuis longtemps. On ne la trouvera pas parce qu’elle devient nous-même hors de nous-même. Que le christ me regarde veut dire ; je ne sais pas du tout ce qu’il pense.

Remarquons bien à chercher la cause (que l’on ne trouvera pas, elle doit être créée, là au-devant), on remue ciel et terre et tout le corps et tout le conscient et l’inconscient et tout ce que l’on voudra ; ça y oblige. On a inventé dieu (ou il s’est révélé) afin que tout soit remué.  Que tout soit remué parce que le réel est le mouvement ; on ne le sait pas (lorsqu’on le vit) mais le réel est en création et en création structurelle ; non pas d’agiter telle chose modifiée par la volonté ou l’intellect ou objet soulevé par le désir, mais modifier la structure même du champ perceptif.

Que tout soit remué veut dire ; la vérité, ce qu’il faut entendre comme « le réel », est en-avant ; le réel n’est pas «là », il est ce qui vient au-devant, à condition qu’on le veuille (à condition que l’on augmente (grecs), intensifie (christ), accélère (Descartes et sujet), ou instancie, dans la densité du monde et du corps et du vécu (ce qui se déroule depuis la révolution), que l’on augmente donc l’intentionnalité, et non pas qu’on laisse l’intentionnalité dans la dépendance du donné, de la détermination, de l’identité, tendant à se plier dans les finalités réelles mais basses, du monde.

Cela revient à décrocher l’intentionnalité hors du corps.

Le 18éme, la révolution elle-même (en promettant, très légitimement, le bonheur), le naturalisme remplaçant dieu, la raison remplaçant la pensée, le moi remplaçant le sujet (toutes réalisations très bonnes et indispensables mais non pas terminales) finissaient par inclure l’intentionnalité dans le corps lui-même (besoins, désir, famille,  le moi et son vécu, images, représentations, etc, sont ses effets). Et sans doute aucun, afin d’élever l’humanisation puis la personnalisation. Mais à l’une comme à l’autre manque la structure ; révolution ou existentialisme au mieux, désir extrapolé comme « vérité » ou humanisme plat au minimum, comme fondation morale exclusive et consacrée, de toute société humaine entre les deux (personnalisme par ex), ont pu tenter d’installer l’instanciation, mais une instanciation ça ne se stipule pas de cette manière et surtout, quoi que l’on en pense, l’instanciation, qui permet de lancer une stratégie, ne se produit des parties du monde, des morceaux de vie ou des pulsions enfiévrées.

Or il est une permutation de toute la réalité (de la réalisation humaine) qui échappe singulièrement à l’attraction individuelle ; non pas que l’on en appelle à chacun dans son chacun, mais bien que l’ensemble de tout ce qui est pensé (au sens large, cartésien en somme ou kantien), est exprimé, montré ; cinéma ou Tv, photo ou Bd, Sf ou music, et finalement selon les deux grandes médiatisations (celle macro du milieu du 20éme) et celle micro depuis le net ; à savoir que ça vient vous chercher chez vous.

Ça n’est pas une pensée universelle, ni même le cadre universel (de la révolution ancienne manière) qui comptent (puisque les deux sont déjà devenus) et qui s’imposeraient à vous ; c’est le miroir qui travaille les images et ces images que vous remontez comme miroir individué ; bref « ça vous regarde » et c’est ce regard qui vous transforme, automatiquement pourrait-on dire, comme le christ créait les âmes. 

Cela veut dire que lorsque Led Zep s’engouffre via Dazed and confused ou que Ph K Dick vous étourdit du dedans de la tête, ce qui veut dire dans le réel (dedans de la tête/dans le réel, ça ne veut pas dire que le réel est dans la tête mais que la tête est dans la surface même du réel), lorsque dans la réalité vient poindre le réel, c’est là que ça s’enclenche.

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Situation du Bord du monde

17 Novembre 2018, 09:47am

Publié par pascal doyelle

L’esprit occidental, l’expérience menée jusqu’ici ne fut pas de supposer le divin en tant qu’au-delà, mais de préciser le divin (si jamais il y avait lieu) ici même. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre le christique ou la pensée grecque, qui se qualifiait elle-même de divine, tant l’interruption qu’elle provoquait s’imposait. 

Cela veut dire que l’occidentalité consiste à avancer techniquement dans l’articulation (que tout « divin » présuppose). Il ne s’agit nullement, au fond et théoriquement, de remplacer le divin par quoi que ce soit (qui de toute manière serait du monde), puisque de fait nous sommes distincts formellement du monde donné là ; c’est donc l’arc-ticulation. Mais finalement ce que se cache à elle-même l’occidentalité c’est que l’articulation est une arc-ticulation généralisée ; à savoir que le présent est précisément cette structure, ce rapport ; que tout est dans et par un rapport (non seulement gigantesque mais précisément distinct comme chaque point de réel antérieur à toutes et chacune des réalités, des choses, des êtres ; le présent qui précède les réalités et donc chaque arc de conscience).

Et donc tout est pris dans ce rapport absolu, cad formel, qu'est l'invisibilité du réel, comme présent hyper-actif ; tout est un activisme réellement brutal qui seul permet que réalités il y a. Il est seul qui Existe, puisqu’il est l’exister lui-même (le présent est la forme, connue par nous, de l’exister, comme dimension dont on ne sait rien d’autre, mais analysant cette forme telle qu’ici même elle se prête, on en tire des instructions, des instructions qui instruisent la forme même qu’est notre arc de conscience ; c’est ce qui se passe lorsqu’on lit Descartes ou le christ ; on convertit l’acte de conscience dans une autre forme (une autre formulation de la forme, qui se déplie de son inépaisseur vers des plis et replis).

Et cela atteint tout le monde, puisque d’abord, par ex, le christique s’est déployé dans votre monde, ou que la révolution est justement l’actualisation de cette conversion ; elle est un fait de structure et ces formulations-là visent à non pas définir ; dans le monde comme parties du monde, ce qu’elle n’est pas, mais à signifier de telle sorte que chacun devienne chaqu’un selon la forme, la dimension, le réel et non plus la réalité, parce que la réalité est toujours déterminée et donc imaginaire ou prise dans l’imaginaire ; c’est en ce sens que les mathématiques sont encore imaginaires, non dans leur discours mais dans leur aperception par chacun ; chacun localise les mathématiques selon son être imaginaire, puisque le monde ou la chose en soi ou la liberté sont des noumènes, sont impossiblement représentables ; mais au travers de cette imagination le monde, la chose ou le sujet sont signifiés, désignés dans le pli du sujet lui-même.

On a vu que « la pensée » comme idéal éternel était largement dépassé ou plus exactement remplacée en ceci que la dite pensée a glissé, apparemment, vers la considération sur cet-être, très étrange, le nôtre, qui ne peut pas être traité dans un discours simple, mais dans un discours retors (le doute cartésien, le criticisme kantien, la dialectique hégélienne, la phénoménologie, l'altérité de Nietzsche et Heidegger, l'analyse disjointe de Sartre et Lacan) et dont nous avons l’expérience des limites (Descartes jusque Lacan, tandis que les sciences, Marx ou Freud en dessinent la mondanéité comme autres, causalités et systèmes donnés contraignants), et prétendument a contrario par impossibilité d’atteindre l’être, on se serait rabattu sur cet-être tel que « là » ; mais en vérité et en fait c’est la redéfinition de ce que par réflexivité il faut, il fallait comprendre ; la réflexivité n’est pas le retour intérieur à la pensée qui construit un discours normé et auto référent, au sens où sa cohérence intérieure valide toutes ses possibilités rendues réelles et conservées lorsqu’adéquates ; ceci, cette opérativité de la pensée est en elle-même tout à fait non seulement louable mais exigée ; il faut que l’on parvienne à exprimer la totalité des intentionnalités de telle sorte que par leurs explicitations intégrales il nous revienne de « voir clair » ; de distinguer et d’ordonner toute l’intentionnalité disponible ; de ne rien manquer, auquel cas la pensée, l’intentionnalité serait effilochée et donc on ne parviendrait pas à percevoir clairement en toute connaissance l’ensemble de ce que, par l’intentionnalité, les grecs ont découvert ; à savoir que d’éclaircir l’intentionnalité (que l’on a du monde, des choses, des êtres, de la vie, etc) nous permet de percevoir beaucoup plus et en-plus de tel ou tel monde humain ; on invente donc du langage en plus afin de marquer, de repérer, de signifier les parties du monde et de la vie, qu’autrement on ne percevrait pas ; on s’aperçoit donc que l’on peut « créer de l’intentionnalité-s » (signifier donc) mais que pour créer celle-ci il faut la rendre cohérente, sinon on invente n’importe quoi n’importe comment ; créer en pensée, en raison, en cohérence c’est s’assurer que l’on avance.

Toute exigence qui permettra donc de préserver l’harmonie, l’organisation, la mise en ordre, cad en forme, des intentionnalités est donc impérative ; sauf que l’on dispose alors non d’un système (de définition) mais d’une systématisation, d’un processus, d’une stratégie générale (le christique, la révolution, le droit, les narrations et les esthétiques sont des stratégies) ; et tout dépendra de ce vers quoi ou vers qui l’on tourne le faisceau d’intentionnalités organisées (le discours intentionnel cohérent originellement grec) ; que donne la raison, la pensée, la processualité des intentionnalités ordonnées appliquées à dieu ? Au temps ? À l’existence ? Au sujet lui-même ? Non pas quelle cohérence présupposée on pourrait lui appliquer, mais quelle nouvelle cohérence analysée (par elle-même et analysable) se dégage des expérimentations hyper objectives de Descartes ou Hegel ou Nietzsche ou Sartre ? 

C’est ce qu’opère Descartes ; il dit ; que peut-on penser à propos de cet-être et comment le penser, cet-être qui est le nôtre tel que disposé « là » à la surface, sur l’étendue du monde ? autrement dit il s’agit de créer un système qui soit non plus auto réfèrent (comme la métaphysique) mais qui soit signifiant par rapport à notre situation telle que donné « là » ; « là » dans le monde, et nous dirions dans le réel. Puisque dès lors, si l’on oublie que le discours métaphysique référait à l’être (dans le ciel des idées, ce qui veut dire au bout des intentionnalisations réunies en faisceau) et qui permettait d’organiser l’intentionnalité et l’offrait à tout un chacun pourvu qu’il se convertisse à l‘intentionnalisation ou la surintentionnalisation du donné (par-dessus le langage commun), si l’on oublie l’être comme clôture de la pensée (en fait le Un ou le Bien ouvrent l'intentionnalité), et que l’on élargit la réflexivité à « mettre en avant notre être tel que « là », compte-tenu de ceci on passe de la métaphysique à l’ontologie ; au jugement, à l’attention, à la compréhension de la position de notre être sur le réel.

Et donc au statut de ce qui « là », existe. Et si ça n’est plus l’être, c’est le réel. C’est le réel tel qu’il s’impose là au-devant, que l’on va commencer de signifier comme étendue, être-en-soi, réalité, matière ou énergie, Etre de Heidegger, volonté de Nietzsche, ensoi sartrien, « réel » lacanien.

On dira que si on pense le réel, ça n’est pas comme de penser l’être (l’être ne s’aperçoit qu’au bout des intentionnalités et parait n’exister que suspendu, pensée de la pensée ou intention divine ou esprit de l’esprit, l'esprit est sujet, Hegel interprétant Descartes), mais en fait si l’on y regarde bien lorsque Descartes inscrit que la pensée a lieu effectivement ici même, en ce corps qui doute, c’est qu’il existe antérieurement une structure-qui-pense (ce que par Descartes il faut comprendre comme "qui signifie", la pensée chez Descartes est un ensemble de possibilités, y compris cette troisième substance corps-esprit énigmatique, qui reçoit son recommencement par l’intentionnel) et qui ne tient plus du tout spécifiquement à la pensée ; Descartes découvre cela qui origine la pensée (et permet de passer de celle-ci à l'ontologie de cet être ici même, posé sur l'étendue ; la structure de suspension de l'intentionnalité, le doute, de l'infini du retour, de position sur la surface du réel, l'étendue, et de l'étrangeté du corps pour un être originel) de même que Sartre s’ingéniera à explorer les intentionnalisations possibles extrudées dans le monde, les autres, les choses, l’existence en soi, le corps, l’historicité, le collectif, et sortira l'acte de conscience de l'idéalisme des contenus. La conscience est via un corps.

On a voulu faire système du réel tel que dévoilé au fur et à mesure ; on n’a pas abandonné la systématisation, on l’a appliqué à l’expérience la plus concrète et la plus observable ; de sorte que, dans le mouvement global et historique, l’intentionnalité a pu s’étendre à tout le donné analysable, perceptible (de même que l’on a créé toutes les esthétiques, et toutes les éthiques et politiques) et dont chacun devient à la fois l’observateur et l’observé. Et le plus diamétralement extraordinaire est que l’observateur s’impose lui-même comme étant l’expérience réelle et que l’observé s’embrouille dans ses fils. Et la logique de cette systématisation, c'est de signifier (et non plus de seulement définir, impliquant que la définition soit incluse dans le signifier).

On veut dire par là que l’on n’est pas libre pour ceci ou cela, on est libre pour la liberté même (le tomber-amoureux est le dépassement selon le moi, qui lui prend tout le corps, lui, le moi qui se situe par son corps et sa « satisfaction » ; c’est ce qui arrive à un sujet lorsqu’il s’instancie par telle ou telle œuvre, éthique, révolutionnaire, esthétique, etc) ; c’est elle que l’on éprouve réellement, même si l’on croit vivre les effets de cette structure comme si ils étaient la vie même. Tout ce que l’on vit n’a de validité que structurée et parce que le structurel seul importe. Si l’on se laisse conduire par les effets et les résultats piteux de ces effets (les désastres collectifs et individuels qui concernent chacun des mois sur la terre), on s’enfouit dans la dispersion que sont les immédiatetés.

Comprenons bien : il n’est pas, à réunir l’ensemble de tout ce que l’on peut vivre, d’unité. De même qu’il n’est pas de « moi ». Ce qui est dit « être » par contre Existe ; le moi ne tient, qu'il ne sache ou non, que par son sujet (le tomber-amoureux du moi est son sujet ultime dans son ordre). Ce qu’il faut saisir comme ex-sister sort continuellement de et comme mouvement. L’unité ex-siste mais elle n’a absolument pas la forme d’un moi, d’une unité, d’un sens du monde, d’une réalisation ou d’un bonheur. C’est bien pour cela que malgré qu’ils se conçoivent comme si réfractaires à toute l’historicité qui les précèdent, Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan imposent une Exigence encore plus dure et intransigeante que ne fut celle des grecs ou du christique ou de dieu. Dieu, l’être ou le regard cherchaient en avant dans leur attirance absolue, mais N H S L veulent ici même en être saisis et même se saisir (abusivement) du saisissement ; dont ils voient bien par ailleurs que « ça leur échappe », c’est bien plus grand que leur volonté, puisque c’est l’intentionnalité, bien plus structuré que leur pensée, c’est le réel, bien plus imposant que la courte vue de chaque conscience et bien que ça ne puisse passer que par chaque conscience, et c'est historicité à laquelle se heurte Sartre ; leur sujet est plus grand que leur moi. De même que le moi subit la dureté de sa propre hyper exigence parfois démentielle. Et malgré qu’ils soient «  les penseurs de ce temps » l’arc de conscience les saisit à même toute leur existence, volonté ou intention. Parce que chaque arc est arcbouté au réel tel que présent il attire toujours au-devant.

Parce que se définir comme volonté c’est tenter d’appliquer un programme (une théorie, une idée, une réussite, une confrontation) ; le Bien ou le Vrai existent il faudrait l’appliquer. Penser en terme d’intentionnalité c’est précisément comprendre que l’on doit élaborer une idée, une théorie, une représentation, une ou des finalités qui n’existent pas, pas encore ; ce que, quand même, on instruit depuis 3500 ans ; depuis dieu, qui entend ajouter au monde un Bien qui n’y « est » pas, qui doit y ex-sister, à partir de nous et dont chacun doit tenir, en obtenir la résolution, de même que le christique consiste à avancer dans la possibilité de résolutions, raison pour laquelle il introduit la rémission des péchés, des fautes, des intentions égarées, au profit de la reprise constante de l’intention, et de la confiance indéfectible, de se rassembler toujours à neuf, à zéro dans et par le regard de celui qui vous écoute et permet donc une formelle extension de la conscience de « soi », qui n’est plus assujetti à des donnés, des données, mais se renouvelle dans les intentionnalités possibles.

Et penser en terme d’intentionnalité c’est préciser que le réel s’invente ; il n’aura échappé à personne (enfin, si) que l’intentionnalisme christique est « devenu », il s’est propagé mais aussi relancé constamment et sous quantité de formes ; liberté-égalité-fraternité c’est, de fait, dans les faits même, « aimez-vous les uns les autres » ; élevez votre liberté et élevez la liberté des autres selon et par une égalité assumée, reconnue, organisée et non pas laissée à votre « charité » au sens péjoratif, mais relatif à votre amour (positif) non d’un tel ou d’une telle mais amour de l’élévation … que le système ou la systématisation des intentionnalisations puisse remonter constamment le degré d’investissement « mental ».  

C’est bien pour cela qu’il ne faut pas stipuler telle ou telle situation ; c’est ce contre quoi lutte Sartre ; non pas enfermer dans la situation mais remonter la situation dans ses conditions, ses conditionnements, reprendre par la liberté ce qui nous enclot ; mais partir du principe même, du Un, du réel ; parce que toute intentionnalisation (donnée, là, immédiate, contrainte, déterminée) n’existe que dans l’intentionnalité en soi ; ce que Kant nomme le nouménal, au fond, la capacité de saisir d’en être saisi, puisque le nouménal échappe à la contrainte, et c’est par ratatinement que l’on ne perçoit plus que le donné ou tel et tel problème, rendant impossible toute stratégie générale et donc l’envahissement d’intentionnalisations limitatives ; en vérité pour Kant et en fait et réel ici, on part toujours, quoi que l’on fasse, du Bord ; c’est à partir du Bord que l’on perçoit, désire, le tomber-amoureux du moi c’est cela ; le re-commencement, renaitre et à la fois commencer (de vivre par l’autre regard ; on peut désirer re-naitre selon le sujet, selon Cézanne ou Rimbaud, ouvrir l’œil c’est re-naitre, bien vite recouvert par tout le monde donné et le vécu acquis).

Et donc on ne peut pas re-commencer pour rien et dans le vide ; ce que l’on perçoit par le Bord, ce regard a déjà une histoire, une historicité. Notre réalité est déjà lue par Platon, le christ ou la révolution ; tout ceci est déjà inscrit dans le langage rendu adéquat à l’expérience formelle de tous les arcs de conscience (et non pas l’inverse, la « vérité » n’est pas « dans » le langage, où voulez-vous qu’elle y soit ?). On est déjà ce citoyen signifié comme sujet (de sa propre vie d’abord, sa vie lui appartient et toute possession signifiera ce vécu-possédé par ce-sujet-ci), on est déjà dans la vision de dieu, que l’on y croit ou non (c’est une structure qu’il y ait un regard-autre et externe), on est déjà soumis à l’universel puisque sous l’universel on doit encore plus instruire, informer son individualité (qui autrement se perd dans le détail voire pire). Ça n’est pas et n’est jamais un commencement absolu ; Heidegger pas plus que Nietzsche ne brisent l’historicité parce que l’historicité est constituée de ruptures, est intégralement une rupture ; à chaque fois le décalage qu’est le réel intervient comme rupture et c’est cela qui crée la réalité ; chacun est bifurcation dans les bifurcations innombrables (et plus ou moins marquées ou marquantes). Dieu, l’être, le sujet (le christique et la révolution) sont des ruptures, qui inaugurent.

Et pour comprendre, prendre-avec, Heidegger ou Nietzsche il faut sup-poser, poser-là, que le réel (qui n’est plus le dieu cartésien, ni l’en soi kantien) est le donné tel que « là » (la Volonté Autre ou l’Etre Autre). Réel que l’on ne peut pas identifier, sauf justement à dire que le réel est une position, un rapport et une forme, et qu’il est la forme de la réalité (qui n’est plus « une » et donc qu’il faut prononcer « des réalités ») et que cette forme est le présent. Le temps, comme présent, est la forme de tout ce qui est ; ce qui « est » ce sont des effets d’une forme et cette forme n’est pas une malédiction ou une abstraction ou un « sens de l’être » mais est le présent lui-même en tant que ci-présent activisme ; la dimension du réel est absolument, formellement « cela même au plus proche » de tout ce qui peut être (déterminé). Et si on n’en voit pas la trace dans le passé (qui est tout de déterminations) c’est que cette forme existe le présent en-avant ; la trace du réel est dans l’attirance en-avant, est vers cela qui sera au-devant.

Et, oh surprise, c’est cette forme même de la réalité, soit donc le réel comme présent, que décrivent l‘ensemble de toutes les élaborations intentionnelles
dieu, l’intention du Un-tout-autre (hors des déterminations, on ne peut pas dire dieu,  comme intentionnalité pure, formelle)
les idées ( l’être, l’idée, la pensée de la pensée, le un)  
le sujet, christique, cartésien, révolutionnaire,
et enfin l’altérité ; du monde donné là, comme univers ou comme monde décrit par les sciences ou les politiques et idéologies comme praxis diverses, ou comme analyse percevant du point de vue Autre qui observe notre-être selon Sartre et Lacan (et, sur leur mode imaginé, selon Nietzsche et Heidegger).

L’ensemble de l’historicité décrit toute la possibilité. Et qu’il existe  un arc de conscience, intentionnel (qui tisse des rapports) lequel est arcbouté sur le réel non plus comme abstraction (qui se tiendrait comme objective, l’être comme Objet de discours métaphysique ou comme objet scientiste) ou idéel (qui réunirait les faisceaux intentionnels dans une unité « vivante » mais ailleurs et autre) ou regard (intentionnalité extérieure qui me confère l’existence comme intention, dieu ou le christique qui me donne un corps, le sien) mais comme présent. Comme présent en tant le présent est « ce en quoi et par quoi les réalités apparaissent » y compris cet être-étrange qui fait retour de par son intentionnalité, qui est rapport et rapport de soi comme rapport, posant la question de la forme du réel (dieu, être, sujet, altérité), la question de la forme de tout rapport, sa nature même, sa structure ; forme constante du présent qui elle-même trame, tisse, écrit, réinstancie les déterminations (on suppose plus lointainement encore, hypothétiquement, que le Un formel de la fin de tout réécrit les déterminations afin de faire advenir toute la réalité, ce qui veut dire toute la distinction, toute la distinctivité de toutes les réalités) ; les déterminations sont le moyen de la forme ; l’univers est l’expansion de l’exister comme temps et espace et déterminations, gigantesque déploiement d’altérité (ce qui revient à dire d’altérités, au pluriel, puisque dès que l’on commence à déterminer on ne cesse pas de déterminer).

L’arc de conscience étant organisé dans l’arc du présent, boucle ouverte et non close, dans la boucle gigantesque et extensive qu’est le temps (le temps est extensif puisqu’il est en tant que forme ; ce qui Existe est mouvement, et non pas être, indéterminé et non pas déterminé ; tout ce qui est déterminé est dans le temps, dans la forme, dans le mouvement, le rapport) ; le temps non seulement comme durée mais comme originellement étant le présent (il n’est qu’un seul Instant), excessivement simplement (la durée, la temporalité sont des représentations, ce qui en veut pas dire que le temps ne passe pas, au sens où les choses se déploient et disparaissent effectivement ; l’instant est juste le point hors du temps-espace, ce en quoi ils sont) ; et le présent, l’Ex-sister tel que, par nous, connu – ce qui n’exclut pas d’autres variations non d’univers divers et variés, de réalités différentes, mais qui n’exclut pas d’autres structures du même réel, que nous nommons ici présent ; il faut poursuivre alors et supposer le présent tel une machine, un kaléidoscope qui trame des déterminations et dans ces déterminations un repérage fait-retour (localement et peut-être un repérage gigantesque de la fin des « temps »), spécifique qui réarticule et relance la réalité dans son tissage en propre ; l’arc qu’est chaque conscience.

Mais la seule finalité réelle de chaque arc est la forme même du réel, celle qui entoure toutes les réalités données d’une part et celle qui produit les réalisations humaines d’autre part ; il y a des réalisations humains afin qu’au fur et à mesure il y ait une historicité qui (tout comme la réalité) pousse en avant des distinctions et en l’occurrence  des distinctivités, structurelles, les sujets, qui sont un par un selon les corps, la peau comme séparation irréductible. Le jeu de la brutalité (qu’est une réalité en tant que forcément selon l’altérité) conduit jusqu’au sujet singulier et toujours autre, qui reçoit le qualificatif d’altérité formelle au plus interne ; il n’est pas distinct selon des « raisons » ou des causes, ou des déterminations, mais Autre parce que Un selon le formel de l’arc.  Ce qui le rend à lui-même complètement incompréhensible (il ne peut se saisir selon le monde, le vécu ou le corps, or il ne perçoit que selon le monde, le vécu et le corps, sauf à se restructurer intentionnellement, selon la version « française » si l’on peut dire, de l’intentionnalité et du corps, Sartre et Lacan).

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L'individu dedans l'histoire

10 Novembre 2018, 13:07pm

Publié par pascal doyelle

L’histoire a vu se déployer, s’approfondir, s’explorer la possibilité qui n’apparaissait pas auparavant dans les mondes particuliers (tous les mondes particuliers, des mayas aux égyptiens, etc). Et cette possibilité est définie par deux émergences absolues (cad formelles) ; le monde unique donné là (les êtres qui sup-posent donc le « là », l’être de toutes les choses dans le monde) et le corps, christique (il se plante là au devant de vos yeux étonnés et signifient ; voilà vous n’êtes pas ce corps-là ; votre corps n’est pas votre regard, puisque vous vous voyez, vous-même, les uns les autres, et ce corps hors duquel vous existez et ce mouvement de vous-voir crée votre âme, qui autrement existait mais dans les limbes ; il fallait la formuler pour qu’elle apparaisse dans le monde et que donc tout s’augmente, par l’être des grecs, s’intensifie par le christique, s’accélère par Descartes et la révolution, s’incorpore par la densité du monde humain et personnalisé depuis cette révolution, et les sciences et l’altérité, et l’existence et le corps psychique, les mass médias, etc).

Il y a un monde et un corps parce qu’il y a un regard, cad une intentionnalité, une conscience. Oublions l’arc de conscience, et ne retenons que ce sur quoi cet arc tombe ; il tombe sur le monde (et les objectivités, du droit aux sciences) et sur les subjectivités ; lesquelles inventent une idéologie et cette idéologie c’est l’économie. Mais la subjectivité et l'idéologie se basent sur le corps comme centre de calcul de tactiques et de stratégies ; le moi, qui n'est plus articulé par une configuration (dieu, le christique, le sujet, la révolution et l'universel et donc livré à lui-seul) juge de la réalité et de la qualité de "réel" par les impressions du corps ; on lui promet le Bonheur. Supposément sa boucle retourne « naturellement » « spontanément » dans la réalité, et non plus se tiendra du réel, de la forme des réalités. Puisque tout désir, étant a priori du monde, doit trouver, nécessairement, son objet, normé, dans le monde (on a juste étendu le registre ; il existe des objets LGBT et des objets hétérosexués, on s'amuse même de systématiser la production de ces objets de Bonheur, on se distrait, mais c’est une passion, la définition normative accélérée d’objets « naturels », qui ne le sont pas du tout). L'économie est l'idéologie du corps.

Il n'existe pas dans l'idéologie naturaliste, rationaliste (le donné explique le donné), réaliste (tout le réel est dans la réalité), il n'existe pas de décalage, de différenciation absolue (ne sont que des différences jetées), il n'existe pas d'ontologie (ayant sa dimension, Nietzsche et Heidegger tentent de réintroduire de l'ontologie dans le monde plat de la raison humaniste psychologiste). 

Si on n’oubliait pas l’arc de conscience, chacun se référerait à sa structure (qui indique dieu, la pensée, le sujet, l’être, l’universel développé, etc). Mais chacun annule son arc de conscience et celle-ci, délaissée dans le monde donné là, se garantit (de son identité) non pas de son arc mais de ce en quoi elle s’inscrit ; le corps. L’économie est l’idéologie des subjectivités en tant que celles-ci (et bien qu’elles aient à intégrer objectivités et représentations, acculturations et récits, et images et politiques et morales) en tant que ces subjectivités pour juger de ce qui est (qui devient « ce qui est désirable ») usent de cela seul sur quoi elles peuvent compter ; le corps en tant que satisfait (ou pas). Et du reste les objectivités consistent à gérer les corps (scientifiquement ou politiquement).

Donc on écrit en lettres de feu dans le ciel de l’avenir, de l’à-venir (qui devra se réaliser dans le cours d’une vie), on écrit le Bonheur. La satisfaction (puisque le bonheur est une sorte de tout insituable, que l’on remplace par « des petits bonheurs »).

Ce faisant on n’a pas réellement oublié l’arc de conscience ; soit on se fie à sa direction, l’individualisme  fait de chacun-ayant-sa-conscience-à-soi et menant ses projets dans le monde donné là ; et donc la liberté, dite anglo-saxonne, qui admet évidemment l’égalité des libertés mais non pas l’égalité comme valeur équivalente à la liberté de chacun. Soit, en plus de la liberté, on accole à liberté l’égalité (et ce non plus en vue de la solitude des subjectivités, mais en vue de la fraternité) ; inclure l’égalité d’avec la liberté imprime une dialectique, une complexité, une extension considérable, ce qui veut dire dynamique, du monde humain et personnalisé ; au lieu de se perdre dans le gaspillage de la consommation et production individualisée, on vise une mise en ordre, une mise en forme, un organisationnel qui n’obéit pas seulement à la ligne du monde (qui jette chacun dans la mêlée, advienne que pourra, dans la violence) et n’obéit pas seulement à la puissance, mais avec l’agilité qui intervient comme esprit, comme horizon dégagé par et pour l’esprit, cad un possible bien plus grand, une Possibilité interne à l'historicité et non plus seulement son déchainement libre sur le monde (qui retombe toujours dans le donné et le mortel).

Les anglo-saxons créent des empires (britannique ou US), la France crée, garde, préserve l’esprit. Soit donc il s’agit de porter différemment l’universel ; soit perdre, au fond, l’universel dans l’individuel (qui pourtant n’existe, n’est institué et garanti que par l’universel), soit admettre l’individuel comme fondement, base, origine de l’universel et donc exiger de chacun bien plus que d’être simplement « soi » ; impliquer ou sous-entendre que l’individualité, tout en étant lui-même, est porté bien plus loin et c’est cette transformation de l‘individu, de la subjectivité en sujet (qui est un réel non objectif et donc ne relève pas du communisme, est un sujet formel, une hyper objectivité, qui contient entre autre les objectivités, lesquels existent par et pour lui, comme sujet), cette transformation est ce qui travaille en fait tout le monde ; entre autre il y eut une telle expansion de la mass et micro médiatisation (via des canaux soit universels (la tv, la radio, le cinéma, etc) soit personnalisés (internet) ) que cette médiatisation c’est transformée en médiation ; ce par quoi chacun était amené dans sa perception en tous les sens du terme, vers une augmentation, une intensification, une accélération et donc une densité de sa réalité, de sa réalisation profondément intégrée et intégrante. De là qu’il y ait quantité de pressions qui s’exercent sur chacun, sur chaque individualité, chaque moi dans son corps et son organisation même ; dans sa perception et ses affects ; rien n’est laissé en dehors parce tout, en une humanité, une humanisation (quelle qu’elle soit, des mayas ou des individus du XXIème), tout est construction et élaborations, et lorsque l'on imprime des intensités et des augmentations au mouvement de conscience, celle-ci reçoit totalement toute la brutalité des intentionnalités. 

Évidemment les mois ou les sociétés humaines tendent irrémédiablement à se considérer comme données là et naturelles ; de même que l’on désire tel objet non en assumant qu’il soit un désir construit, mais parce que l’on croit que l’objet est «en lui-même » est désirable. On n’admet pas du tout que ce constructivisme généralisé. Et il est un fondement à cette naturalisation de la réalité ; que l’on soit heureux et satisfait du monde ou de sa propre vie ; tout cela est légitime, sauf que l’on doit être plus ou moins satisfait afin de passer à quelque chose de plus élevé. On remarquera que l’on recule le niveau de satisfaction des gens afin de les tenir sous pression (soit par les images publicitaires ou cinématographique de base, soit de fait réellement dans leurs conditions pénibles, l'économie au lieu de libérer est devenu le moyen de réinstaller le nécessitarisme).

Mais aussi pour ceci ; que si l’on sort les gens de leurs nécessités, il leur faudrait s’organiser eux-mêmes et décider non plus de leur moi, de leur vie, mais de leur sujet, de leur existence, au grand sens du mot ; à savoir il faudrait qu’ils admettent que la satisfaction ne suffit absolument pas, et que leur être n’est pas un être (qui se retrouverait dans le monde donné, dans l’être des choses ou dans les objets de désirs) mais est une structure qui n’a pas de correspondance avec rien dans le monde et qui doit donc s’ordonner, s’architecturer elle-même (puisque non seulement aucun objet mais aucun discours, objectif ou non, ne peut organiser sa structure). Il n’y a aucun recours, sinon d’élaborer la structure et son vide, mais vide formel (cad qui peut être décrite, appréhendée, élaborée, inventée, créée, ce que religion, éthique, politique, philosophie élaborent). Ce que en leur moment dieu, la pensée, le christique ou le sujet, la révolution puis l’altérité essayaient de ramener vers et dans le sujet (ce qui veut dire : créant le dit sujet, celui de la pensée, celui relatif à dieu, celui engendré par le regard christique, celui qui se reduplique à partir du sujet-Descartes, kantien, celui qui se concrétise par le sujet de la révolution ou de l’Etat, et finalement ce sujet très bizarre logé dans chacun des mois, dont aucun n’y comprend quoi que ce soit ; le sujet est une fonction et un fonction singulière, la racine et la source, le présent est une structure en sujet).

Sortis des nécessités ou n’ayant pas su maintenir un nécessitarisme (la société des loisirs ou le désir par ex, et sombrant dans la dépression ou la dilapidation, c’est d’en-dessous que l’on « désire », et si ça vient à manquer, la structure dans le moi est à nu dans l’invisible, ça ne peut plus apparaitre dans le monde, le monde s’inverse comme un gouffre qui est dedans, dedans le moi et toute la réalité, de même que si on obtient la profusion, on succombe sous le nombre, le nombre d’objets qui ne fournissent plus qu’un fourmillement gênant de satisfactions minuscules, qui deviennent folles), sans nécessité donc l’humain se révèle totalement dépourvu de structure, de squelette interne ; il s’effondre, longuement ou brutalement ; c’est l’extérieur qui le tenait ; il y eut ces tentatives (les religions au plus haut niveau, le droit ou le christique ou la révolution, etc) qui voulurent lui conférer une contenance, mais tout finissait immédiatement par couler dans le monde.

Il ne suffit pas de maintenir le réel en état de réel (la forme en tant que formelle, croire en jésus ou Nietzsche ou quiconque) mais puisque la forme est formelle, vide, sans détermination, elle travaille toujours de fait et immédiatement des déterminations, et les transforme. De là que sitôt lancée et lancée en tant qu’historicité (ce qui advient instantanément) il y eut  cent mille inventions qui comptèrent ;  inventions de structures sociétales, de personnalisations, d’œuvres ; c’est à cela qu’on en juge. On revient à Descartes ou Platon ou Marx parce qu’ils prirent toutes les réalités par le pli (unique) du réel ; il n’y a pas à vrai dire dans l’occidentalisation de répétition à vide ; c’est en ce sens que le vide (mais formel) s’en prend instantanément au corps, à la perception (y compris esthétique et narrative et poétique), aux représentations et aux organisationnels (politiques, éthiques, économiques, dont on a dit qu’elle était l’idéologie du corps, mais bien également ceci ; que par l’économie les échanges se développent pour eux-mêmes, indépendamment des systèmes sociétaux, des rituels, de même que les esthétiques et les éthiques qui outrepassent les ordres anciens ; le christique outrepasse, de même que les philosophes outrepasse le langage et la représentation commune et inventent un langage).

Ça s’en prend au corps et donc lorsque l’on aboutit, après la révolution qui humanise selon l’universel, à la personnalisation de cette humanisation (réflexivité dans la réflexivité, comme le christique dans le judaïsme ou Socrate parmi les grecs, de même le moi, la personnalité est l’acquis dans l’acquis que fut la révolution, de là qu’il y eut les années soixante) alors chacun prend de face sur le corps toute l’étrangeté et toute la bizarrerie du réel, des réalités non plus domestiquées dans telle représentation de monde, mais la bizarrerie des réalités (et de son propre corps) telles que vus par et dans et selon la perspective du réel. Et comme cette perspective est l’unique et l’unilatérale, toute en-avant, au-devant, c’est l’intégralité de tout ce qui est (comme réalités) qui se transmute dans la sidération. Parce que la perspective du réel est celle antérieure qui vient travailler la face, le présent qui vient exiger, et engendre toutes les perceptions mais aussi parce qu’elles créent toutes les significations, toutes les intentionnalisations dans le monde ; et bref n’est elle-même pas une intentionnalisation mais la structure qui produit celles-ci ; l'intentionnalité n'est pas en soi, elle est produite par une structure. (Admettre l'intentionnalité en soi, c'est la laisser aux mains de ses conte nus, et croire en un idéalisme, ramené l'intentionnalité à une structure, c'est placer cette structure dans le réel, en l'occurrence ça vient de la cervelle vers le monde, découvre dans le monde le Bord du monde et tient tout cela au devant de soi parce que le présent vient d'en-avant, et nous perçoit de ce qui vient).

On va s’épuiser à chercher ce qui dans le monde, le corps, le vécu, réalisera cet-être si étrange qu’il n’est pas un « être » (déterminé) et chaque définition que l’on trouvera et chaque objet dont on le pourvoira, l’égareront encore plus ; il sera rejeté, lui, le sujet, comme les miettes de sa propres pensée (nietzschéenne ou heideggérienne, Sartre lorsqu’il donne dans le marxisme ou Lacan qui fait profession d’anti-philosophe, et tous malgré qu’ils en aient, pensent, la structure se montre au travers même de ce qu’ils rejettent, puisque la structure n’a rien à faire du monde et de la détermination, elle ne fait que cela ; faire voir sa structure de mouvement), de sa représentation subjective et normative, de ses images, toutes extérieures (et il se fatigue à vouloir se reconnaitre à tout prix fut-ce dans des images inversées, négatives, noires, furieuses, destructrices, dans des images dont son sujet n’a absolument rien à faire).

Si il y eut Sartre et Lacan c’est d’être parvenu à la limite interne-externe de la réalité, cad sur le Bord du monde et du corps (et de l’existence de chacun) ; et c’est de là que l’on perçoit. Et c’est  ce que l’on a découvert depuis deux siècles, avec les romantismes divers et toutes les expériences intérieures ou extérieures, quantité d’affects, du désir à l’angoisse, du chaotique, puisque le sujet est externe et observe et s’amuse et s’explose à partir de ... rien, de la forme-seule, qui est aussi pure affirmation, et de la noirceur, puisque la forme est vide et parait ténébreuse si l'on garde un bonheur, supposément absolu, du monde ; il ne peut pas tomber mais il ne cesse de s’écrouler et cet écroulement est la forme, la structure même, nue, et cette nudité est le réel ; nous ne sommes que cet arc qui, ensuite, produit des images, des reflets, un mouvement qui crée les mouvements qu’il prend pour des choses ou des objets (notons bien ceci ; le mouvement se repère d'abord dans les mouvements, images, sons, retours, puis il lui vient qu'il est le mouvement et non pas ces images, Dolorès dans Westworld, procession de la conscience à partir de la conscience supposée, imaginée, qui restera prise dans l’imaginaire, mais qui est une telle structure qu’elle va créer sa dimension, en plus de tout donné et ce dans le présent) ; affects qui affectent, précisément, le moi et le corps, tels que pris dans le tourbillon de la structure.

Affects tout à fait innommables, au-delà ou en-deçà de tout monde, langage. Et dont est affecté le moi, puisque lui ne dispose d’aucune couverture et monde humain pour l’en protéger, il est à nu, dans le passé, le présent et l’avenir, l’ici et là-bas, en quelque étendue de monde que ce soit, et en quelque pli et repli intentionnel que ce soit ; et plus troublant encore, même si l’on imagine des lacs et entrelacs intentionnels (pour le moi chaos ou noirceur ou angélisme ou unité, etc), on se situe en vérité sur le Bord du monde, et vers le Bout de son existence (on en revient immanquablement au christique) ; et il n’est aucune traduction (dans le monde) ; affects tout comme configurations (dieu, l’être, le sujet, l’altérité) sont des approximations ou peut-être plus réellement des variantes structurelles de ce qui est poursuivi, selon son mode, par l’occidentalisation et analysé comme articulation, analyse et exploration et donc élaboration et création de cela même qui est analysé ; c’est le mouvement (l’arc de conscience et tout autant le présent) qui s’analyse lui-même et qui ne se répète pas ; qui se réduplique, et chaque mouvement est un boucle dans la boucle.

Ce qu’il ne peut sans se créer ; le mouvement est hyper objectif (ce qui revient à dire que tout facteur d’œuvre, esthétique ou philosophique ou éthique ou politique, etc, amène hyper objectivement son arc en mouvement sur et vers l’arc en mouvement du présent, lequel est antérieur et soulève les réalités). L’exister (qui est à la base de ce que l’on nomme ici le présent, comme mouvement et donc articulation intégrale) est lui-même, supposément en tous cas, une variante de la Dimension. Laquelle peut donc se dire comme « ce qui est au plus proche », au point d’être antérieure, antérieure à la moindre particule de réalité.

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Jusqu’au bout, jusqu’au Bord

3 Novembre 2018, 09:33am

Publié par pascal doyelle

Vous pouvez bien croire que le mal ou la décadence ou la dégénérescence ou dégradation ou la noirceur constituent la substance même du monde, ou de la vie, ou de votre vie. Mais ce sont d’autres noms pour la simple brutalité de la réalité.

Et la brutalité il vous revient de l’élever, de la soustraire à elle-même.

Il est mille attachements pour vous convaincre du contraire. Qui vous persuaderont qu’il ne vous revient pas de percevoir toute réalité du point le plus extrême. Ce qui ne veut pas dire que vous possédiez le point extrême mais que vous vous tenez dans le regard, la vision, dans le champ de perception du point extrême. Le but, ayant au préalable acquis le fil du réel, la finalité est de remonter au plus loin qu’il vous est possible le long du champ de perception, du champ de la distinction.

Si tel n’est pas le cas, si le monde n’aboutit nulle part, si tout univers est seulement destiné à s’étioler dans quelques milliards d’années dans le vide ou si tout se rétracte dans un cataclysme, alors décidément rien non seulement n’a d’importance, mais pas même n’a d’intérêt.  Ça n’aurait strictement aucun intérêt en quelque manière et quelque sens que ce soit (on va juste crever, et puis c'est tout, et notre espèce va disparaitre, et la matière se dissociée et le froid et le néant comme unique surface de tout ce qui est ou sera jamais ; ça intéresse qui ?)

Mais rappelons ceci : que l’arc de conscience, la structure intentionnelle, ne correspond à rien qui soit au monde, dans le vécu ou selon le corps et que si cet arc ne signifie rien au-delà du monde, alors tout cela est totalement dérisoire. Mais en même temps le fait est qu’un arc il y a. Et ici se décide, et se juge, le sujet. Soit il s’affaisse et abandonne son existence, au monde, à sa propre mort, soit il se lève et affirme purement et simplement sa possibilité ou potentialité ; il tient à lui-même parce que et parce qu’il est précisément et mordicus cela qu’il existe ; il estime sa possibilité valant en et par elle-même et ceci est une question de « character » au sens d’Orson Welles, de personnification, d’incarnation de sa propre volonté, de compréhension que l’intentionnalité n’obtiendra aucune preuve de son existence mais qu’elle est originelle, plus originelle que n’importe quelle partie du monde, et n’importe quelle expérience vécue, que donc se dégage la possibilité du possible pur  ; il se juge alors par sa décision, selon qu’il s’effondre ou se relève, et c’est pour cela que Nietzsche, dans son envolée imaginaire de la Volonté, ne s’égare pas du tout ; il touche précisément juste. Il faut tenir la structure même de ce que l'on est, parce que l'on n'est pas et que l'on existe (Nietzsche présente l'affirmation de l'affirmation, telle quelle, sans autre justification, ce qui est aussi exigence pure et non pas facilité, de même que dieu était exigence telle quelle).

Considérez-vous vous tenir à même la structure de votre être ou vous délogez-vous du réel et succombez-vous à l’irréalité qui voudrait que vous-même vous n’existiez pas ? Parce que si vous existez et que votre être est cette structure là (celle qu’observent et décrivent et créent en même temps Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Kierkegaard, Nietzsche, Heidegger, Sartre ou Lacan), si vous existez et que vous n’en tenez pas compte (et que vous pensez n’être qu’un moi, un corps-langage, une subjectivité falote, une imagination secondaire, une petitesse dont tout semble vous convaincre), n’en tenant aucun compte, vous dérogez, vous vous abaissez. Ça n’est pas de lire Rimbaud (on en connait l’invincible difficulté) mais de se tenir du point par lequel il réussit de percevoir (malgré qu’il croit échouer). Et ce point vient en-plus.

Et si vous ne suivez pas cette dimension qui se situe en-deçà de toute volonté consciente, de tout conscient, ne suivez pas cette dimension non de volonté mais d’intentionnalité, il vous sera impossible de manifester, de rendre réelle la ou les stratégies intentionnelles, parce que l’intentionnalité doit se tenir elle-même et ça n’est pas rien ; elle ne peut pas seulement dépendre de l’état du monde ou des conditions de tel ou tel vécu ; puisque de fait toute réalité ne parvient dans la perception évidemment par les sens mais le sensible n’est enregistré que mis en forme (par le langage et les signes, lesquels sont engagés par l’ensemble humain et les relations entre consciences, qui reviennent en et par chacun) ; mise en forme dont la matière, les matériaux sont les mémorisations (qui, elles, sont, selon l'être, tandis que la forme est selon l'exister). Il n’est donc pas de causalité immédiate ou plus exactement il est des tas de causalités immédiates mais auxquelles s’ajoutent le champ perceptif créé par les signes ; et non pas que les signes créent la structure et la stratégie mais que les signes sont utilisés dans l’intentionnalité qui doit, de cela, élaborer sa propre architecture et ce en en passant par les élaborations telles qu’elles furent introduites, produites, instillées dans l’historicité ; dieu (le un), la pensée (l'universel), le christique(l'individu nu), le sujet (la révolution), l’altérité (le corps et les densités du monde) ; et plus on approfondira sa propre structure individuelle, plus on recherchera, farfouillera dans les élaborations structurelles supra-historiques. C’est bien pour cela que dieu, l’être ou l’universel ou la raison, le christique ou le sujet ou la révolution, l’altérité s’imposent en-plus ; ces configurations attachent soudainement l’arc à l’horizon du réel (qui est en-plus ou au-delà des réalités, la stratégie en-plus des tactiques, qui restent attachées à de petites finalités, la plupart du temps déjà enregistrée, mémorisées).

Ça n’est pas un universel mais c’est la singularité extrême qui contient les universalisations de-çi de-là. En vérité les universalisations (les mondes particuliers qui créent de la mise en forme culturelle ou les acculturations via les éthiques, esthétiques, politiques, idéels, philosophies) ne sont qu’afin de produire en vous cet Effet de structure ; sans les regards qui s’augmentent ou s’intensifient ou s’accélèrent (respectivement les grecs qui augmentent la perception à partir de chaque intentionnalité, le christique et le corps-sujet, Descartes et le méta qui précipite le réel su la réalité en lui ouvrant le gouffre d’un lieu formel, le sujet) sans l’intentionnalité tout le reste n’est rien, n’existe pas, ne peut pas même se produire dans le monde, le vécu ou le corps. Donc la finalité est la structure de votre arc de conscience. Ce qui s’y pèse, ce qui s’y juge, s’y décide, s’y perçoit.

Et la capacité de percevoir sans le monde, de percevoir la structure du réel.

Inutile de se demander « c’est quoi le réel » « c’est quoi le sujet ». Si on attend une réponse déterminée et relevant du monde on n’y trouvera rien de tout cela ; puisque c’est à partir du réel, du présent qu’il y a du monde et de l’arc de conscience qu’il y a des mois, des mondes humains, des universalisations, des désirs ou de la perception et des signes. Nous sommes déjà passés dans la structure (depuis la méditerranée), et attendre encore observer au-devant de soi « ce que l’on est » ou « ce que le réel est », c’est encore refuser de se placer soi-même dans le réel, comme si on y était extérieurement, observateur impassible, étiolé, plat. L’objectivité, la rationalité, le réalisme, le naturalisme, l’humanisme, la psychologie sont des reculs terrassant, sauf que toutes ces occurrences n’existent que par le sujet et donc celui-ci leur confère son système de trajets, de trajets créés et hyper objectifs ; de sorte qu’en vérité et en fait, toutes ces possibilités (ouvertes par et pour le sujet) sont autant de symptômes (sciences ou droits ou kultur ou mass médiatisations, etc) de son exploration, de son trajet sur, dans le réel et la réalité ; de même que pour un moi son corps subit ou suit les traces, les signes et ce réellement sur et par ce corps dans le monde (parmi les autres le regard, le langage etc).Tout est symptômes de l'arc sur le réel, en occurrence de l'arc sur l'historicité (percevoir ce monde libéral ultra comme "naturel" est une absurdité qui n'a de sens que dans sa relève, dans sa révolution potentielle, vers "ce qui n'est pas").

C’est bien cette distance qui ne se montre pour le moi qu’en psychanalyse (quelle qu’elle soit) ; c’est écrit sur le devant, sur le corps, avant tout, et dans le présent et l’actualité au point de n’être susciter que dans le regard, l’entente de l’autre qui écoute, qui perçoit, dans son intentionnalité-autre). On existe par le devant de soi, dans, vers ou par le monde (de là que Sartre ait analysé comme l’autre pouvait nous détenir ou que le tomber-amoureux soit l'expérience ultime ... du moi, et non du sujet) ou Lacan l’entrelacs qui nous saisit, par lequel nous sommes saisit, comme sur la poêle, dans le réel (quelque chose n’est pas atteignable qui nous perçoit, qui nous révèle et la révélation reste « dans » le réel ; il nous est impossible d’y revenir (ce réel n’a jamais été mémorisé, perçu) et on ne peut qu’y ajouter, en plus, se hausser d’un niveau, pour non pas lui échapper mais pour le contourner). Il n’existe pour une structure de conscience de sortie que « par le haut » ou « en avant », et encore ce mouvement se place-t-il sous conditions, et toujours en péril ; et ces conditions sont précisément instantanément reliées par et dans … l’historicité. L’inconscient est ou plus exactement débouche sur ce plan tout à fait hyper-objectif ; l’historicité (cela même que l’objectivisme ou le rationalisme voudrait réduire au réalisme du donné) ; l’historicité qui seule ouvre le champ perceptif à son devenir ; à sa potentialité (de là que Nietzsche en appelle à l’esthétique et au poétique, et de là également que la psychanalyse, de par son a priori théorique objectiviste, veuille annuler le sujet au profit d’un anti-sujet, soit imaginaire,  soit « de structure » au sens lacanien, ou encore que quelques psychanalystes veuillent entreprendre une poétique ou une mythologisation du moi, essayant de l’élever malgré tout à sa dimension d’histoire et d’idéel).

On entre donc,  nous sommes entrés, depuis la méditerranée, dans la structure, dans le présent, dans l’actualité ; la pensée ou le christique, le sujet ou l’altérité (de l’existence ou de l’exister existentiels) réclament la conversion, le passage, la décision, la volonté (cartésienne ou nietzschéenne) et plus précisément encore l’intentionnalité adéquate, celle qui ne peut plus désirer un Autre qui serait imaginaire, mais l’autre en tant que Un et ce qui est Un est ici, sinon il n'y a pas de Un mais deux, mais si le Un est ici, de toute évidence il est divisé, donc le Un est ce qui divise tout ce qui est, et donc n'est pas l'être-effets, mais l'exister-cause. Ce qui veut dire éclaté. Explosé. Dont l’explosion est la structure même : qu’il y ait Réalités afin qu’au travers de tous ceux-ci apparaisse la capacité du Un qui (se) veut.

C’est bien pour cela que Nietzsche et Heidegger sont soumis à l’altérisation de leur « être » ; leur être ne ressemble plus du tout à l’être habituel et encore moins au donné-là de quelque objectivité ou réalisme que ce soit (même leur caractère tout à fait imaginaire est induit par leur vision). Si on demeure dans la perspective objectiviste, on ne comprend pas ce que l’Etre ou la Volonté viennent faire dans l’histoire. Mais si on en reste à l’imaginaire on ne comprend pas comme Sartre et Lacan abolissent l’imaginaire ontologique. Mais ceci n’est encore rien. Il faut également que l’on puisse réarticuler l’être grec et la subjectivité christique (qui n’a rien de subjectif, qui est précisément la structure qui rend possible que chacun se considère subjectivement, et opération qui est donc elle-même  tout à fait hyper objective).

On veut dire par là que pour saisir ceci ou cela il faut le placer sur tel ou tel horizon. Et si l’on garde la Volonté ou l’Etre, ou le sujet ou la pensée ou l’être grec comme à chaque fois ultimes horizons au-delà desquelles lignes rien n’est pensable (étant entendu que l’être ou le sujet ou la Volonté sont ce par quoi tout le reste, à chaque fois, est pensé), si on se maintient sans découvrir la ligne effectivement réelle qui est, donc, plus grande que toutes les autres lignes ; la ligne antérieure, l’horizon avant les horizons. Il faut bien préciser que l’on ignore l’inclusion des horizons en eux-mêmes ; on ne sait pas si l’être manifeste plus précisément que le sujet ou l’altérité plus que l’être ou dieu plus que l'un et l'autre ; et il faut remarquer qu’on ne soupçonnait pas que l’être serait relancé par le sujet ou le sujet par l’altérité ; les formules, les structures ontologiques sont inimaginables ; elles passent outre l’imagination (qui est du monde) ; elles ne se pensent même pas, au sens où « pensée » est encore de la détermination, universalisée mais encore de la détermination, mais au sens où pensée est précisément le repérage de la structure sur le plan du réel ; dieu, être, sujet (christique puis cartésien puis révolutionnaire), altérité s’échangent mais on ne sait comment et par où.

Répétons : au vu de notre propre expérimentation de l’ontologique, depuis 2500 ou 3000 ans, on ne peut pas imaginer, visualiser, supposer en terme de déterminations, quelles peuvent être d’éventuelles autres versions de cette structure du réel.

On désigne ici cette expérimentation comme étant le « présent » (cad en fait l’exister), mais c’est une version, en plus, qui amène à préciser selon son mode ce que les autres modes, l’être, le sujet, l’altérité, dieu, etc, signifiaient en leur propre. Evidemment on suggère qu’il y eut une approche de plus en plus serrée ontologiquement ; de dieu et de l’être puis vers le sujet (qui catalyse et dieu et l’être), et du sujet vers l’altérité (ce « en quoi » est positionné le sujet, pris soit dans une autre-volonté ou soit dans l’être-autre, de N et de H). Jusqu’à donc l’analytique de structure de conscience ; sartrienne et lacanienne.

Rappelons que depuis Descartes, qui inscrit le sujet à la surface du monde (ce qu’il nomme l’étendue), Kant et Hegel archivent intégralement soit la structure (dite transcendantale) du sujet (cartésien), soit le devenir et la possibilité (idéelle) de cette conscience (au travers des deux phénoménologies ; de l’historicité de la négativité et du savoir déplié des intentionnalisations). Et qu’ensuite on extrait la fine pointe structurée, de conscience, par Husserl, tandis que Sartre nettoiera cette phénoménologie théorique, en l’appliquant à quoi ? À un corps, à ce-corps. ce-corps, dans le monde, parmi les autres, face à l’ensoi des choses, à sa propre altéritérisation, etc. Et que Lacan suit les limites de cette structure dans ses parcours sur la sorte de corps très bizarre que crée, que provoque l’injection de cette structure dans un être vivant.  

Aucune de ces descriptions n’est tenue ici pour illusoire ou hasardeuse. Aucune. Parce que si l’on se positionne sur le Bord, on se positionne sur le Bord au sens où il n’y a nulle part d’autre où aller. Et il ne faut pas croire que même les plus illuminées représentations (y compris les délires) se tiennent hors de l’historicité ; telle secte délirante apparait telle quelle selon son temps, telle phobie ou obsession (que même donc la psychanalyse soit apparue à tel moment de l’histoire). Il est, supposément, un arc historique qui correspond spécifiquement à l’arc de conscience (en son moment d’historicité) et celui-ci dans l’arc structurel qu’est le présent (comme structure absolue du réel).

Et on ne peut pas entendre cette proximité structurelle comme canalisant les choix (ou les inventions), au sens où l’on aurait déjà, de ce fait, choisi dieu, l’être ou l’universel, le sujet, etc, puisque l’on se situe, que l’on est situé déjà, invariablement à la racine, sur le Bord lui-même (antérieurement à tout choix ou toute invention). Et que dieu, l’être ou le sujet sont les formules vides ce qui veut dire formelles. Qu'ils sont le Bord lui-même. Qui n’impliquent rien du monde et donc permettent, par ex, qu’à partir du christique il y ait des sujets, qu’à partir de Descartes chacun soit à lui-même sa propre mesure donnée là dans l’étendue du monde (de perceptions qui dès lors va s’accélérer dans tous les sens accessibles, sens sensibles et sens de significations et de devenirs individuels).

Lorsque l’on est sorti des mondes particuliers (autour de la méditerranée, par les grecs ou le christique ou le judaïsme) nous nous sommes réellement positionnés sur le Bord ; parce qu’une fois hors de tout monde particulier, on se tient strictement sur la ligne du réel, la ligne de total désespoir structurel, qui ne peut pas se comprendre lui-même, qui ne sait pas pourquoi soudainement il lui manque un monde humanisé, anthropologisé au sens de mythologisé (l’homme devenait monde) ; on tentera d’anthropologiser ensuite (le monde serait l’homme) mais c’est cousu à la main et artificiel et non pas l’apparaitre de vérité perceptive et parlée entre tous qu’obtenait chaque monde particulier, dans son langage, sa représentation, ses échanges et ses techniques mémorisées par la signification éprouvée comme monde.  Recoudre la division même si l'on imagine une unité, ça accélérera toujours la division ; la division est la structure (et le présent est le mouvement).

De là que dieu, le christique ou l’être et l’universel soient si « abstraits ». Ça ne vise pas à combler un manque, le défaut qu’il n’y ait plus aucun monde humanisé qui soit aussi une humanité immergée dans son monde (les mondes particuliers inventent chacun selon la mise en forme culturelle, tandis qu’à partir de la méditerranée on invente l’acculturation corps/monde en remplacement  de l’unité), non un manque mais un vide et un vide structuré ; c’est la structure de ce vide (qui du coup n’est plus un vide) qui est la finalité même de la réflexivité (comme retour non pas sur l’auto cohérence du discours, qui était censé conduire à la vérité, comme chosification en quelque sorte), et ce retour sur ce vide, qui découvre une structure (comme être, idée, pensée, un, ou comme dieu, christique, sujet et enfin altérité) ce retour aboutit à ceci que ce qui est retour sur cette structure découvre que ladite structure est elle-même en plein une articulation et que cette articulation est le réel même ; à savoir que l’arc de conscience s’instancie dans l’arc de présent et que le présent est l’activisme même du réel.

Que « le réel » soit signifié comme forme (indéterminée, qui seule peut contenir les déterminations) n’est pas un hasard, mais nous indique la nature même de ce qui « est », sous-entendu (selon l’interprétation ici installée) de ce qui Existe. A savoir que ce qui est formel est un acte, une activité et que donc il n’est pas même pensable que le terme, la finalité absolue et dernière soit une identité ou une passivité, mais bien encore et toujours un activisme ; le Un est ce qui produit constamment sa propre "nature" (et donc il ne « sait » pas ce qu’il « est » pour la raison qu’il n’est pas mais existe, et que l'on nomme "nature" mais on ignore totalement son réel).

On n’a jamais pu définir l’être (ou équivalent) parce que l’on est cela même qui regarde, exprime, décide, veut, et plus généralement intentionnalise ; et que ce qui se passe réellement (et qui ne consiste pas du tout à définir objectivement un objet ou via un discours un objet) ce qui se passe c’est le vol plané ou le saut périlleux que l’on opère à partir de … rien. Leréel pivote à partir de lui-même. Puisque c’est la forme même (du réel, soit donc le présent ou l’arc de conscience articulé au présent) qui se produit, se rend réelle, s’existe ; et évidemment on y prend au filet l’être, dieu, le sujet, l’altérité ; qui signifient, pour nous et au travers de l'historicité, ce saut périlleux qu’est le réel.

On peut tout à fait, inversement, considérer que l’être s’impose à nous, que dieu se révèle, que le sujet se structure (et que tout moi, par ex, subit la dureté de l’altérité qu’est la structure de sujet), que l’altérité nous absorbe et que le réel nous arrive comme une monstruosité inhumaine, surhumaine, ahumaine : ce qui revient à dire qu’une fois délivrée de toute communauté et de tout monde particulier, cyclique, mythologique, parlé entre soi, et que libéré en tant que moi, par la révolution, en tant que personnalisation, le sujet sous la forme du je, qui n’est pas le moi et qui est presque le je sartrien, se prend intégralement la présence pure et brute du réel face à face (ou, version psychologique du moi, son angoisse, son corps, le non-sens de lui-même en tant qu’il est et n’est pas sa « vie », son vécu, son existence).

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