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instants philosophie

Conscience arcboutée au présent

29 Juin 2016, 11:06am

Publié par pascal doyelle

Il y eut donc l’émergence, le surgissement, l’agissement premier incompréhensible qui sortît de tout monde humain particulier, une structure dont on n’a obtenu l’exposition ou le début d’exposition qu’à la toute fin du 19éme ; la structure de conscience.

La conscience est un arc non fermé, ouvert indéfiniment, et s’est ouvert donc le gouffre effroyable d’une absence de débouché ; l’arc de conscience est une tension qui sort de la cervelle à partir du corps vers le monde donné là d’une part et vers le « là » du donné (cad le « là » qui contient si l’on peut dire tout monde, toute détermination, toute réalité).

L’arc ne peut pas se refermer ; lorsque l’on s’imagine être ce Moi, c’est une identité qui est effet de la tension ; par laquelle on se projette au-devant et ce qui nous revient ,en retour donc, c’est une image de soi ; jamais ce qui revient ne comble l’arc lui-même ; rien ne le remplace et aucune identité, sens, contenu, conscient, image ou idée ou système (philosophique, idéologique, fantasmatique ou esprit ou âme ou pensée ou raison ou sujet, tout ce que l’on voudra), rien ne s’y substitue ; on reste absolument vide et sans rien quel que soit le représenté de cet arc.

Cette insatisfaction radicale (puisqu’à la racine) cause la douleur interne et/ou externe de tout corps (doté de cet arc, ou donc d’une cervelle adéquate) ; qui dit cervelle ne localise pas « dans » la cervelle, mais se répartit sur toute la surface non seulement perceptive mais existante-là au rapport du monde (des autres, du langage, des comportements, des signes, des physiologies, des substances, etc) ; et lorsque l’arc qui s’est projeté au-devant revient vers le corps, il y crée une image-schéma-diagramme et s’en constitue une surface ; surface mentale, pour ainsi dire ; c’est cette surface que, par exemple, les esthétiques tentent d’augmenter, de subtiliser, de complexifier, d’élaborer ou par laquelle le moi se re-connait (les autres ont fort à voir avec ce regard qui re-vient, entre autres effets).

L’interne et l’externe du corps ne sont pas l’intérieur ou l’extérieur ; mais la même surface qui est une limite (limite de séparation d’un corps dans, sur un monde) ; c’est dans cette limite qu’il est un interne et un externe (soit donc ; tout est externe mais cet externe est une paroi, un bord, ce qui veut dire une distinction, pour qu’il y ait distinction il doit exister « deux » ; c’est le Bord lui-même qui est un « deux » parois qui n’en sont qu’une tout en étant deux ; on ne peut pas annuler un côté du Bord, sinon le Bord n’existe plus). L’inquiétude est extrême, en réalité elle ne peut pas être plus absolument angoissante ; par ex, on ne sait pas qui nous perçoit, on ne peut pas désigner le lieu, le point de vue de la limite ; elle est antérieure, puisque tout le reste (l'image du corps qui re-vient vers moi) est distingué par un tel Bord.

Que la distinction, unique, soit une structure signifie qu’elle va se retrouver en tous les retours (via les images du corps, objets et objets de désir, idées, perceptions, signes, etc) mais qu’elle sera insituable en toutes ces occurrences, et ces occurrences recouvrent tout ; puisque c’est ce par quoi on perçoit, ressent, désire, décide, imagine, pense, organise, agit, etc. Le fait « humain » structurel est unique (il n'y a qu'une seule forme de conscience ; les contenus sont seconds), et il est unique parce qu’indéterminé ; et il est indéterminé non d’une « qualité » infinie (ou autre) mais d’un effet de Bord. D’un passage en somme.

De même ou plus exactement d’un peu plus loin, il est effet de Bord dans et sur un effet de Bord ; le présent. Dans le présent, qui passe, s’arcboute un arc qui re-vient vers un corps (et dans ce re-tour crée des rapports, des représentations, des signes, des relations, etc) ; sans le présent qui passe il n’y aurait pas une telle structure, une telle technologie de conscience à l’intérieur d’une telle technologie de présent (le présent est lui-même une technologie de l’exister tout net et formel).

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Sur un pied sur le Bord du monde

25 Juin 2016, 12:45pm

Publié par pascal doyelle

Il est donc une verticalité, une dimension absolument formelle et sans repli, cette dimension ne se situe pas ailleurs et au-delà, mais ici et maintenant ; la dimension verticale n’est pas séparable du donné, du monde, dressée comme Bord du monde. Il est donc une transcendance interne au monde, immanente si l’on veut ou plus exactement toute l’immanence est elle-même prise intégralement dans la transcendance ; autrement dit l’être est une « chose » qui réfléchit et donc n’est pas une sorte de « chose » ; ce qui d’un certain côté revient à dire que si la transcendance est effectivement le bord de l’immanence, de toute l’immanence, de toutes les immanences, alors ce qui existe c’est la transcendance (sinon de transcendance ça ne serait pas).

On existe ainsi dans la transcendance. Et tout le reste aussi. Et c’est pour cela que l’on est libre et que le réel est le présent. Il peut se supposer que si la transcendance est ce qui existe, ça n’est pas simple. Ce qui assume la réalité c’est non pas telle ou telle partie (de l’immanence) mais la transcendance qui de fait dépasse tout et nous dépasse instantanément. De même que le présent est toujours immédiatement là. On n’existe pas hors du présent, jamais.

Autrement dit lorsque l’on décide, on décide en et au-dedans de la transcendance. Bien que pour tout le monde ça ne se passe que dans le monde, ce qui est normal vu que l’on existe à partir ou sur le Bord (du dit monde) ; le Bord n’apparait pas dans le monde, parce qu’il est le Bord. On existe sur un pied sur le Bord.

Ensuite on peut comprendre ou interpréter la dite transcendance comme çi ou comme ça, mais cela sort du champ. Et n’importe pas ici (en gros on constate depuis les grecs et antérieurs (bien que d’une autre manière que philosophique) un décalage, qui est donc ontologique, et on cherche à le comprendre, à partir de lui-même puisqu’il est un décalage .., sinon il ne se poserait pas même la question). Parce que la compréhension de la transcendance, c’est-à-dire, du décalage à partir duquel nous devenons ceci ou cela, est déjà entamée par toutes les descriptions philosophiques ; la philosophie existe, et elle explore depuis (au minimum) 2500 ans ; si ce qui vient d’être proposé est faux, alors tout ce qui est, est faux.

Parce que la philosophie est, de fait, et que si ça n’est pas inscrit sur une ligne, alors c’est un embobinage non sensé (ce qui est possible mais alors on ne peut rien en penser, du tout, et si on veut en penser malgré tout un peu quelque chose, d’objectif par ex, c’est tout à fait possible, c’est évident, mais ça ne sera pas au niveau du positionnement manifesté et explicite que prône la philosophie ; ce sera un infra niveau ; celui du langage par ex, alors que la grammaire est déduite de la philosophie on voudrait déduire la philo de la grammaire, pour schématiser, voir Aubenque ; et la philosophie pense à ce niveau là, le plus haut ou le plus limite, vaut-il mieux dire (soit donc le dernier discours possible sur le réel, parce qu’au-delà on aboutit à la religion etc, ce qui est très bien mais spécial, et en-deçà on revient dans le monde, ce qui est tout aussi bien mais intérieur au monde ou plus exactement on prend une partie du monde pour le tout du monde, étant entendu que puisque le un est, et qu’il est une forme, il n’y a pas de Tout du monde ; de toute façon le présent est, qui annule toute totalisation. Ceci en simplifié) la philosophie pense à partir du plus haut, de la la limite parce que sa possibilité est justement le décalage lui-même, à partir de quoi précisément tout le reste est pensé, imaginé, perçu, décidé, etc.

On a tenté mille fois de raccommoder le tout et le un, mais le un si il existe est bien plus instantané que le tout ; et cette instantanéité casse radicalement toute totalisation ; on ignorait comment définir et situer ce Un, mais analysant la spécificité de cet être que nous sommes (ou qui existe antérieurement à tout « nous-mêmes ») on a commencé de se douter que l’arc de conscience était originel (c’est ce que délivre Descartes, que Kant et Hegel tenteront de ressouder aux contenus, mais d’une part avec le criticisme et d’autre part avec la dialectique de la négativité ; Descartes est à ce point instantanément dans la puissance-même, cad la potentialité, qu’il est unique et irremplaçable).

L’interprétation que l’on peut donner du décalage (et si c’est un décalage il est ontologique, cad qu’il montre de fait une distance qui touche à même que l’altérité existe) n’est pas de la méthode philosophique ; la philosophie montre et décrit cette monstration ; contrairement à ce que l’on peut par préjugé croire, la philosophie expose le décalage tel qu’en acte, en activité il peut le plus, le plus approcher le Bord de la réalité.

C’est une épreuve, une expérimentation éprouvée, qui perçoit, littéralement, avec le troisième œil ontologique, le dit décalage ; comment il se joue et se situe et peut être dénommé, renvoyant non pas seulement à une connaissance (et à toutes les sortes e connaissances que la philosophie à initier), mais à un savoir de l’expérimentation du décalage par lui-même (puisque décalé le décalage se perçoit, tout comme se tenant du décalage il perçoit autrement le donné là et le « là » du donné, la réalité et le réel, le monde et l’être formel, l’exister), et donc renvoie chacun à cette expérimentation même ; on n’imagine absolument pas que l’on puisse se-savoir sans s’y investir, cad en fait sans s’y désinvestir dans l’interne de la structure, sans décentrer la conscience de qui l’on est , vers la conscience de l’acte de conscience lui-même (ce à qui résulte du doute cartésien, le criticisme kantien, le renversement de la pensée en sujet hégélien, mais aussi ce qu’était la pensée grecque ou le décrochage christique ; on devient non ceci ou cela mais l’altérité interne, le même décentrement que la volonté nietzschéenne ou l’être-le-là heideggérien, et décentrement si radical de Lacan), on se refocalise hors de tout contenu par la pointe de conscience en elle-même. La suspension de tout contenu élève au jour, au-devant que l’on se délimite comme attention formelle et que la pointe même que l’on imaginait vaguement comme fonction de contenus, moyen de vérités diverses ou de notre identité (« j’ai conscience de moi »), que qui était tenu comme moyen et fonction se révèle comme sujet dont le reste est relatif.

Dès lors si ce que je suis, cette identité, de moi, de contenu de pensée, de quelque réalité répertoriée, est relatif et que cette structure, cette attention à exister est absolue, alors n’a d’importance non pas tout le donné là, le passé, le vécu, le corps donné, mais ce que, depuis que j’existe, je décide, veux, intentionnalise ; ce qui crée mon trajet structurel c’est ce que j’ai fait, ce que je décide, ce que je mènerai. Sachant bien que cela ne se réalisera jamais, parce que cette décision, cet activisme, cette verticalité et horizontalité en propre sont tenus de la limite du corps, du bord du monde ; ce sont non pas les résultats (qui tombent ou tomberont dans le monde, en-deçà) mais la trajectoire et le tracé de contour qui s’instancient de l’intentionnalisation (ce que recherchait Sartre et le détourage selon l’inconscient que nous fait subir Lacan, cad l’exact autre versant opposé à Sartre ; la précédance du sujet sartrien est circonscrit dans la cartographie ontologique lacanienne).

Par ailleurs ceci réglemente parfaitement les glissements et on cesse de croire que Descartes ou Kant ou Nietzsche (ou toute la philosophie) tombe dans le subjectivisme alors que précisément ils décrivent le seul être réel qui soit, celui qui existe, sur le bord du monde, comme présent, et que la rigueur de la description est égale à la rigueur de l’existence (qui ne pardonne rien, soit dit en passant, chacun le sait) ; les accès, excès de « ‘subjectivisme » ne sont pas du subjectivisme (mais la description, la monstration et ici et là la démonstration de cet-être) mais sont des excès parce que le réel est lui-même excessif (la platitude et la banalité de la raison raisonnable, raisonnante est seulement une attitude seconde au dedans d’une position unique, et une par une, de chaque arc de conscience ; encore une fois la raison raisonnante renie l’arc structurel, se privant de tout l’exister au profit d’une abstraction rendue par cette raison impensable, impensée, mais l’arc structurel non seulement admet mais est la cause qu’il y ait de la raison, de la pensée, de l’humain, du moi, etc).

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La racine et tout le reste

22 Juin 2016, 13:47pm

Publié par pascal doyelle

On a créé des tas de mondes humains, qui se sont attachés à créer leur vision immédiate de la réalité telle qu’elle les entourait, chacun, un par un, et représentation d’eux-mêmes, de leur groupe propre, au sein de cette réalité, engendrant quantité de cultures, civilisations, langages, etc.

Mais, il fallait bien que cela tombe quelque part, nous avons tourné l’attention non vers telle ou telle représentation définie, mais sur la faculté même de susciter des représentations ; ce mouvement tournant annule toutes les représentations précédentes ; puisqu’alors on peut créer autant de représentations, de visons que l’on veut, ça n’est plus telle ou telle qui compte mais le fait, général, que nous en sommes l’origine, la cause ; on invente des systèmes, de représentations de la réalité, et l’angoisse commence à poindre en ceci que plus rien ne nous assure que telle ou telle soit plus vraie et réelle que telle autre. Il faut donc trouver la représentation qui sera, de manière très certaine, vraie et réelle. Ce qui pose deux problèmes ; quels sont les moyens qui nous permettent d’être assurer de la validité de ceci ou cela ? Et qu’est-ce que ce « réel » qui se promeut comme seule loi admissible ?

On a dit d’abord que la cohérence de la représentation, cad de la pensée, autorisait de justifier tel ou tel énoncé (c’est l’idéal de la pensée grecque ; étant entendu que cette systématisation de la représentation ouvre également non seulement que tel énoncé soit cohérent, mais aussi que notre activité, notre activisme nouvellement découvert par les grecs (cad en fait cet activisme, qui existait ailleurs en d’autres cultures), devient par les grecs systématique et doté d’un objet absolu spécifique ; l’être ; soit donc tout ce qui est, est ici-et-maintenant et non ailleurs et autrement) et la cohérence de la représentation ancrée par l’être (comme idée formelle, de même que l’intentionnalisation « dieu unique et autre » est une formule invincible en soi) permet en plus, et surtout, de contrôler l’intentionnalisation, l’intentionnalisation qui se sépare de tout groupe, de tout monde humain, et donc produit l’humain comme tel, l’humain en général ou le monde en général et non plus tel groupe ou tel monde immédiat particulier ; les variations intentionnelles à partir de l’expérimenté mondain et structurel sont rendues possibles (hors du groupe-langage et référant à l’expérience en propre de chaque arc intentionnel qui étant en chacun absolument formellement identique est, lui-même, l’universel effectif);

et puis ensuite on a voulu, parce que cela partait un peu dans tous les sens, que la représentation, en plus de cohérente, devait correspondre au donné, ce qui était explicite pour la pensée et le devient pour le nombre, les mesures, les calculs, la mathématisation ; mais, troisième problème, les mots ne suffisent pas pour rester bien assuré des faits réels, et il fallut en passer au nombre, aux mesures ; les mesures rendent possible de qualifier les données recueillies, au centimètre, au millimètre, au dixième de millimètre, etc (on peut inventer des nombres autant que nécessaire, tandis que les mots laissent passer et ne rendent pas compte de toutes les différenciations dans la réalité).

En somme il ne faut pas comprendre le passage des idées aux nombres comme un remplacement mais comme un devenir succédant, du même principe. Notamment en ceci que les nombres ne tiennent pas seuls en suspension ; il faut un ensemble extraordinaire de notions pour que ici et là on puisse calculer la réalité selon les nombres ; et l’ensemble de toutes les notions n’est pas observable par les nombres, il requiert profusion de mots et d’intentionnalisations qui doivent être exprimées et catégorisées, et enfin ces notions sont des intentionnalisations ; on n’échappe pas au fait que quelqu’un pense, organise, perçoit, prévoit, calcule, organise ; et ce foyer existant, internationalisant, est lui-même l’objet (absolu, non relatif) d’un discours spécifique et adéquat, bien qu’évidemment il ne s’instaure pas de la même sorte d’objectivité du nombre.

On a vu que ce discours spécifique relatif à un être qui ne l’est pas, relatif, mais est une structure effectivement réelle (et qui fut activée indépendamment de tout groupe, monde, langage particuliers, découvert en-plus de toute détermination), et qui s’agite, s’accélère constitutivement de ce qu’il est extrait de tout monde-langage-groupe et débouche sur le monde donné « là » (l’être, le donné sous l’ensemble des mondes particuliers) extensivement par les grecs et intensivement par le christique (et les monothéismes, et toute la méditerranée), que ce discours relatif à un être non relatif (puisqu’il est une forme sans rien, non déterminée mais existant telle quelle ; il existe une structure « conscience-de » qui ne dépend pas de ses contenus, qui n’en dépend pas non de s’en passer (il n’est de conscience que de quelque chose) mais qui n’en dépend pas au sens qu’elle est en-plus de tout et n’importe quel contenu, sinon elle ne pourrait pas, potentiellement, admettre toutes les sortes de représentations diverses et ne serait pas en mesure de créer indifféremment en somme quantité de représentations, de mondes, de pensées, de systèmes, de langages, de signes, etc.

L’autre position serait que cette « conscience » contienne en puissance la totalité des signes et idées, etc, dans une sorte de petite réserve cachée ; ce qui est invraisemblable (du reste Descartes le note quelque part ; les idées innées ce sont les idées que l’on formule dans l’activisme même, et non forcément en puisant dans un trésor on ne sait où, il reste tout à fait ambigu sur ce point et passe très légèrement, se doutant bien que ça n’est pas très clair) ; il vaut donc plutôt admettre que la « conscience » est sans contenu aucun et se produit en inventant, réinventant constamment les idées, qui sont, donc, des rapports et non des « vérités » closes ; si l’on se pose la question de la cohérence des idées (ou des nombres), qui sont alors considérées comme créées et recréées sans cesse par chacun, c’est que l’on ne voit pas comme il est impossible de penser autrement que Platon, Descartes ou Nietzsche et autres ; et si l’on s’étonne qu’il y ait tant de variations entre tous c’est que l’on ne perçoit pas comme cette structure-conscience est la racine … La racine c’est ce qui origine tout le reste. Qu’elle ne peut pas se transverser dans le monde, ni tel quelle ni en morceaux, et qu’elle reste et restera originelle et cause première, toujours première ; d’une seule face, d’un seul uniplan vers le devant ; on ne peut pas contredire Aristote ou Kant ; il faut les ajouter.

Du centre non visible (la structure originelle « conscience », structure vide et forme réelle, active sur et vers le réel donné « là ») partent toutes les flèches en toutes les directions possibles (il n’est pas dit que nous parvenions à maitriser toutes les directions … il se peut tout à fait qu’un nombre considérable de directions puissent nous manquer ; il est impossible d’oublier que l’originel, la racine est hors champ, hors champ de l’objectivité et hors du monde, de tout monde, y compris hors du monde naturel, puisque de fait la structure-conscience nous expulse hors de toute identité). On ne sait absolument pas du tout ce que ce centre créé de toute cervelle comme arc vers le réel donné « là », peut signifier. Comme il se crée non « de lui-même » (bien que cela y ressemble) mais de sa position de la considération qu’un « réel » là existe, son arc est impénétrable ; il se connait au fur et à mesure de son devenir, de son possible ; on peut extrapoler cette possibilité selon telle ou telle religion, mystique, éthique des super grands sujets ( Rimbaud, Nietzsche, Mozart, qui l’on veut, qui l’on a désigné comme ses hérauts, il en est des tas), mais ces extrapolations non seulement sont toutes valides (en leur ordre) mais de plus articulent non imaginairement … ils articulent à un certain moment et point du possible, le même centre.

Sauf que, ici, il est considéré que l’occidentalisation (comme processus et procédé créé autour de la méditerranée et Moyen-Orient compris et Egypte et babyloniens, etc) ouvre un autre possible et s’attache à creuser dans le donné et le « là » et qu’il parvient à remonter la structure qui auparavant se projeter vers l’avant (et l’au-delà et l’ailleurs et l’absolu autre etc). L’articulation qui est au-réel, est démontée peu à peu et doit s’expérimenter, dans le donné là, elle-même et autrement que selon les groupes, langages, mondes particuliers. C’est à ce démontage de la structure active (cad extraite de tout monde-langage et expérimentée de son propre Fait) que l’on assiste depuis 2500 ans (au minimum et si l’on s’en tient aux grecs); évidemment on peut très bien choisir une autre voie, mais de toute manière il faut parvenir à caractériser l’orient, l’occident, l’Afrique, etc, et toutes les pensées qui eurent lieu et commencer de définir les cadres d’un Fait, d’un fait totalement général.

Cela revient à dire que l’arc de conscience est indifféremment partout absolument identique (il n’est que le formel, non composé, qui puisse être Absolument ce qu’il est, puisqu’il est un exister sur le bord de la réalité, le pur présent sans rien) ; arc qui est, rappelons le, un « demi –arc », en ceci qu’il sort de la cervelle, quels que soient les contenus ; demi-arc en tant que le retour vers la cervelle ne remplace jamais la forme, et l’arc rejaillit parfaitement identique et vide et ramène à nouveau ceci ou cela ; c’est la théorie, la pensée à proprement parler ; la pensée réflexive sur la nature réflexive de la forme de cet-être en nous, dont nous nous tirons, par lequel nous composons ou qui compose pour nous telle ou telle identité et aucune identité ne recouvre jamais cet-être, cet arc, il est toujours absolument vide et sans rien, un pur et brutal et simple départ qui n’en termine jamais ; le Fait parfaitement formel glisse dans tel ou tel contenu, tel ou tel monde humain, telle ou telle personnalisation, mais aucune de ces compositions n’étouffe l’arc lui-même ; il n’existe que des existers en pur et brutal surgissement.

Admettant même que tout soit pensé, représenté, toute la matière-énergie, toutes les époque, toutes les réalités et réalisations, l’arc se tiendrait encore sur le Bord de la réalité, sur le fil du réel, sur le présent vide et formel, et existerait encore en-plus. L’arc est le un (et il n’en est qu’un, de un) manifestant la logique interne et externe du réel ; avancer d’un seul côté, là au-devant.

L’arc se tire de lui-même en instiguant des points externes au-devant, et produit son mouvement propre, et dévore les réalités (de même que le moi lorsqu’il tombe amoureux, ce qui est le plus grand effort structurel qu’il puisse, se dévore vers l’avant, vers l’altérité, s’arrache et remet certes une pointe de sa réalité, mais cette pointe active l’arc de conscience, l’intentionnalisation brute, et dévaste tout donné, tout corps, toute mémoire ; par la pointe la plus limitée, fragile, extrême, à l’aveugle pour ainsi dire, il se suscite ; il faut quantité de déterminations pour remplacer des déterminations, mais une seule pointe structurelle suffit pour soulever tout l’être, tout l’être soulevé à partir de l’exister).

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Agripper le réel

18 Juin 2016, 08:47am

Publié par pascal doyelle

L’unité de conscience n’est évidemment pas du tout ce que l’on a pu présager autrefois ; c’est qu’autrefois il fallait imposer qu’il puisse exister une unité forte, ce qui veut dire capable d’intentionnalisations.

Il s’agissait de mettre en marche l’activisme de la conscience non en tant que ce serait une identité (l’humain en soi, un sujet, un moi etc) mais en tant qu’elle est un mécanisme ; il faut s’en tenir au ré-enroulage nietzschéen, à la mise en place heideggérienne, à la cure sartrienne (qui dénude la conscience de la phénoménologie husserlienne et y suppose une structure formelle axée en un corps et adjacent au regard des autres), au tourment lacanien qui lance tout conscient s’écraser sur la jouissance, du "corps" ; tout cela concoure à décentré ce qui autrefois occupait le centre du monde.

Mais la centralisation de l’attention sur ce qu’il faut bien nommer un hyper contenu supposé de conscience ( en quoi l’acte de conscience est juste une fonction d’une identité qui existerait en soi, pensée ou moi, un moyen pour une fin intérieure ; l'attention y est fonction de l'Etre, du Bien, du Un, de Dieu), que cette centralisation a permis d’explorer et d’inventorier, comme un sous-marin jaune, toutes les possibilités d’intentionnalisations, mécanisme extrait créant des machineries extrêmes, les systèmes intentionnalisateurs, et qu’une fois atteint Hegel nous voici rendu ; rendu au sol même, à la racine de Sartre, au monde autre de Nietzsche, au gouffre heideggérien, au maelstrom compliqué de Lacan ; on n’est plus chez nous. Et quelque chose existe en nous, qui n'est pas une chose, mais une structure, une forme, un ex-sister spécifique.

Et ce quelque chose n’est pas une chose d’abord, et ensuite est un mécanisme fragile, éphémère, externe, sans intériorité, et, comble, doué, doté d’une structure, et d’une structure ayant à s’élaborer en archi-tecture, mais que pour cela il faut s’abandonner à l’architectonique, à l’interne apesanteur, au creusement, au-dedans sans dedans, en bref au Bord du monde, d’une part et au Bord du corps, d’autre part. L'architectonique est à la fois la forme déjà existante et d'autre part les possibilités de dépliement du fil du corps et du Bord du monde, de la réalité ; le réel comme Bord.

Soit l’autre surface nommée. La surface du corps qui perçoit mais on ne sait pas quoi, on l’ignore, on le perçoit sans savoir. C’est en ceci que l’on voit bien que la philosophie est un jeu second (une réflexion sur la réflexivité, qui ,elle, expose à tout va selon les esthétiques, les poétiques, les politiques, les idéels et tout autant les éthiques, les éthiques très étranges, les malodorantes ou les sublimes écrasantes ; l’éthique n’étant pas du tout la morale ; l’éthique est l’ascèse inventée par l’occidentalisation, celle de Rimbaud, de Nietzsche, de Sartre hyper exigeante et straight, ou celle du pop-rock, l’étrangeté et le bizarre ; éthique comme désorientation ou plus ou moins orientation). Et bien que jeu second, venant en observation de « ce qui nous arrive » et essayant d’identifier cette structure (qui nous prit au Vème siècle avant JC, à tout le moins, et en fait tout autour de la méditerranée), et de dresser la verticalité de cette dimension, puisque, répétons-le, nous nous tenons sur le Bord du monde, bien qu’en jeu second (de réflexion sur la réflexivité), cette philosophie est aussi elle-même active et activiste ; elle crée autant sinon plus de réflexivité (que l’esthétique, éthique, politique et idéel, dégagés, débarrassés de tout groupe et ajoutant leurs propres langages au langage), de réflexivité en plus et ce par la réflexion sur ce retour de conscience sur l’arc de conscience. Autrement dit la philosophie (tout en assurant une réflexion sur la nouveauté de l’arc de conscience extirpé hors du groupe et de tout monde humain) est elle-même réflexivité en action. Et se déploie, déploie cet-être-arc. Qu’elle croit clore d’une certaine manière, par le Bien, le Un ou le sujet, mais qui renforcent en fait l’articulation-même et ce en usant du Bien, du Un, et évidemment en usant de Dieu; ce qui tombe dans la machinerie philosophique est redistribué, relancé comme ici-maintenant radical. .

On se tient sur le Bord du monde, depuis que tous les mondes synthétiques nous ont lâchés (nous expulsant hors du groupe, langage, immédiatetés, qui étaient eux-mêmes construits mais enroulés autour de l’ontos non encore extrait, de l’arc de conscience qui se focalisait sur, dans ses contenus, tandis qu’au sortir de tout cela nous ramenons les contenus en deçà vers la forme, la structure ; auparavant nous pensions, synthétiquement, désormais nous savons que nous pensons, ce qui n’est plus du tout le même régime ; nous avons inventé non pas un monde de plus mais le monde même, le Sol-qui-ne-pense-pas, ne parle pas, celui sur lequel reposent tous les mondes et nous voici plantés sur la surface du monde, sur la surface du réel, sur son Bord).

Expulsés de tout monde synthétique, clos, fermé sur soi (en un sens parce que tout monde est intérieurement ouvert sur sa perception de ses réalités et de leurs proximités), nous voici donc dépourvus et sans rien ; on ne peut plus percevoir sans le vouloir, et il faut donc mobiliser volontairement de nouvelles possibilités qui n’ont pas de correspondances dans les mondes ; les grecs, penseurs, inventent un autre vocabulaire et modifient le langage commun, construisent de nouveaux pré-mondes, des systèmes d’intentionnalisations, qui permettent d’ajouter de nouvelles différenciations ; la philosophie s’utilisant à cette fin.

Autant dire que tout l’ensemble (philosophie, esthétiques, éthiques, idéels, politiques, etc) est renvoyé à un être-là, la structure, purement formelle, sans rien et qui produit de nouveaux contenus ; qui de fait ne s’obtiennent plus « naturellement », au-dedans d’un groupe, mais doivent être voulus, intentionnalisés, décidés, inventés, créés ; la séparation et la division remplacent le tout et l’uni plan de la Vérité dans un groupe. Et c’est pour cela que l’on ne va plus annoncer telle ou telle Vérité, mais objectiver la question de la vérité, ce qui est détourner absolument l’attention sur l’attention même, la focalisation de l’arc de conscience, qui instruit effectivement la réflexivité (le retour de cet être sur lui-même, de cet être comme activité de conscience, purement formelle) ; et que l’on va glisser, de fait, à ce qui conditionne la vérité, et instantanément produire le système formel de toute vérité quelle qu’elle soit (produisant donc le système formel antérieur à toute vérité, système formel qui devient lui-même le vrai ou plus exactement la consistance ici et maintenant de ce qui était jusqu’alors supposé ailleurs et au-delà, réservant à chacun de croire à cet ailleurs et au-delà, mais décrivant de manière rigoureuse par où « cela commence dans le réel ici même » ; la structure de base, la structure commune de toute, chaque conscience-de (soi) ) ; c’est que l’on est passé de l’autre côté ; du côté de l’altérité (qui n'obtient aucune représentation adéquate, et qui est en elle-même unilatérale, tournée d'un seul côté, vers le devant, soit donc le seul présent) ; mais que l’on s’obstine à présenter comme le Bien ou le Un ou le moteur immobile ou la pensée de la pensée, etc ; et peu importe puisque toute nomination de la réflexivité accélère le présent, le un non pas substantiel mais formel, et que ce qui fut lancé n’est pas idéel , idées ou systèmes, mais système intentionnel axé sur le présent et par le présent en tant que c’est ici que l’on veut que cela soit (et effectivement ce qui est, de toute manière, c’est ce qui existe et n’existe en constatation qu’un unique présent constant); tout présent concourra donc à dresser l’architecture du Un, du présent pur et brut. Qui signifie ; ce qui est, est ici et maintenant et nous en tenons la piste.

La réflexivité, le retour sur cet être qui existe, entend manifester, exposer, décrire la constitution même de cet être, l’arc de conscience (tension structurée vers, sur, par le réel, et selon d’une part le monde, grec, et le corps, christique, et le sujet impossible, et les grands sujets épouvantables qui suivront, et les pensées de l’altérité, et la précision chirurgicale de Sartre et de Lacan) ; on est depuis la réflexivité (la machinerie gigantesque des systèmes grecs qui épuisent l’intentionnalisation du monde et la réflexivité sur le corps, sur l’ici et maintenant d’un arc qui se perçoit mort, né et mort, déjà) dans la description du curieux interstice de l’arc qui se sait, qui se-sait et se sait au travers des représentations, des images, des langages, du conscient mais aussi des signes, puisque tout cela est engendré dans le retour-vers le corps, retour qui n'atteint jamais l'arc lui-même qui continue de resurgir de la cervelle, comme si de rien n'était, ou presque ; qui déplie l’actualisme de son arc, et se transforme en un activisme et une radicalité intégrale ; il n’est rien antérieurement à cet être qui est antérieur à toutes les pensées, les imaginations, les relations, les langages, les mondes humains, aux corps, etc ; il n’est rien d’antérieur à cette antériorité qui doit être établie par une métaphysique, d’abord (usant du Bien, du Un, de Dieu qui s'utilisent constamment comme dépliement du Bord du monde, du corps ; ils sont faits pour cela ....) et puis une ontologie ensuite ; selon la machinerie intentionnalisatrice qui crée quantité de systèmes donc et selon l’ontologie de l’acte de (soi), qui débute par Descartes (qui expose là-devant que cet-être est justement un être-là (que Heidegger prendra en concurrence rageuse, le doublant d’être-le-là, pensant qu’il soit possible de penser le « lieu » (hyper ontologique et hyper métaphysique en lequel l’être-là cartésien est posé).

Comme la réflexivité, le retour sur cet être qui s’active, n’offre aucune représentation, n’est lui-même aucune image, aucun mot, aucune imagination, aucune représentation, il va user toutes les images, idées et représentations ; c’est ce que pour quoi on aboutit au fin du fin à Husserl, Heidegger, Nietzsche, mais aussi plus techniquement (pour ainsi dire, cad sans fioritures et dans, au-dedans de la structure, qui pourtant n’a pas d’épaisseur, c’est un Bord) Sartre et Lacan ; remarquons que l’on dégage finalement de plus en plus précisément ce qui était déjà engagé par Descartes, Kant, Hegel ; sur la piste du fil, qui parfois apparait comme le fil qui tisse et relie, et d’autre fois comme ce qui file droit sur la crête ; lorsqu’il divise ça n’est jamais sans arrière fond (toute découpe s’effectue sur l’horizon unique) et lorsqu’il relie jamais sans arrière pensée (le Un qui use les choses et les êtres). Il n’est pas de consistance dans les idées ou les contenus, (ni même dans les choses (qui disparaissent constamment). Il n’est de consistance que dans et par la structure, en un sens tout à fait étrange et incompréhensible ; la forme est la consistance parce que le présent est la seule constante.

Qu’il ne soit aucune image, pensée, représentation implique que l’on ait à le saisir du dedans sans dedans, sans épaisseur ; mais ruse et vérité radicale, Lacan nous dit qu’il est, le trou, sur le corps, ou plus exactement que ce trou est une surface du corps, extrêmement complexe et tordue (l’arc de conscience est quand même la structure la plus étrange que nous connaissions, ça n’est pas une « chose » ni une objectité et encore moins une objectivité) ; le degré de précision atteint est non seulement rigoureux (ce qu’il fut toujours, depuis les grecs et le christique) mais tellement proche en raison de ce que justement chaque arc de conscience est devenu, dans sa manifestation de « moi » ; un moi est la bizarrerie et la douleur structurelle (cad antérieure à toute douleur selon l’ontologique) de la proximité d’un corps et de l’arc qui lui sort de la cervelle.

C’est, donc, l’interstice ouvert par cet arc qui lui sort de la cervelle, qu’explore, inventorie et littéralement cartographie cette discipline nommée philosophie. Et comme cet interstice est dans l’antériorité, c’est l’ensemble de tous les processus et procédés, qui sont ressoudés par la forme, et puisque cet arc est dans le sol même (du présent), il faut comprendre que par cet arc l’os du réel, l’os qu’est le réel des réalités est atteint.

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Le structurel et l’écrasement

11 Juin 2016, 09:05am

Publié par pascal doyelle

L’occidentalisation a donc dressé la verticalité ; ici et maintenant il est une articulation, un ressort arcbouté sur le réel et cette articulation est le rapport lui-même ; intégration de l’arc de conscience arcbouté sur le réel ; l’arc de conscience est ce rapport ; toujours constamment ouvert, ouvert et limité et ponctuel et actuel par nature ; il est impossible de comparer cet arc ouvert avec quelque fermeture que ce soit ; il n’est pas de pensée, de raison, de détermination, de naturalité, de moi, d’identité, de définition qui puissent clore cet arc ; la pensée grecque s’ouvrait toujours constamment au bout de tous les systèmes sur le bien, le moteur, le un (etc) ; le christique (et monothéisme) renvoie au Un tout Autre de dieu ou du christ, explosant le corps sur une autre surface ; le sujet cartésien est une structure ouverte et sans fin, sujet impossible et sujet parce qu’impossible ; sans finalité excepté donc qu’il est lui-même la finalité.

Il est la finalité et doit assurer cette impossibilité en ceci qu’aucun contenu ne peut le refermer. Par le bien ou le un, dieu ou le Corps, le sujet impossible c’est la forme qui prédomine ce ne sont en aucune manière des contenus mais des reports ontologiques absolus ; lorsque l’on remplace la pensée par la raison, dieu par la nature, le sujet par le moi (soit donc la version réaliste du 18éme qui transforme et interprète la réflexivité des grecs, chrétiens et monos et sujet, comme réflexion, report du donné vers le donné), dans ce remplacement on tente de substituer à l’absurdité et la folie de la forme sans contenu (pensée, dieu et christique, sujet) une définition ; ceci ayant pour finalité d’adapter les grands schèmes de la réflexivité au monde donné là pour un corps se nommant lui-même « moi », personnalisation s’acquérant en plus de l‘acquisition de l’humanisation (soit donc le passage de la révolution, politique, à l’humain tel que donné, vivant et percevant et imageant ou imaginant, ressentant et imageant son être ; ce qui veut dire son corps ; la finalité de cette finalité étant l’inscription sur la (nouvelle) surface du corps de la réflexivité ; cad de chaque arc de conscience) ;

nouvelle surface créée par le dit moi (le moi, la personnalisation est la capacité de formuler une image-idée de soi, qui, normalement (…) devrait se transmuter en idée-image ; en surface du corps intégrée et en somme en idée intégrative ; de ceci qu’il y ait une soif infinie d’images, de représentation de l’humain ; l’humain s’épie et essaie de produire une image de soi, étant entendu que l’ancien soulèvement, celui universel de la révolution, n’est pas en mesure de pénétrer jusqu’au-dedans du corps ; la réflexivité universelle (celle communiste par exemple ou celle de toute universalisation tout à fait extérieure, l’idée générale de la « nature humaine » qui est essentiellement différente de celle de l’individualité du moi, le moi ayant son propre monde de mois en quelque sorte auto suffisant puisque tout moi est sa propre norme étant fondé sur le libre pur et brut, de là qu’il soit, a priori en tous cas, capable de rejeter l’universel lui-même ; l’universel est pour le moi quelque chose d’abstrait ; alors même que dans les faits, dans la factualité historique, il n’existe de moi que cerclé, encadré par l’universel ; le citoyen dans un Etat rend possible qu’il soit une personnalisation ; l’abandon de l’universel (à quoi voudrait nous contraindre la naturalité libérale) est une illusion, si le libre pur est l’auto fondation de tout moi, il croit pouvoir s’émanciper de toute réflexivité et ne se tenir que de la vague réflexion ;

« vague » réflexion parait absurde en ceci que cette réflexion (soit donc le remplacement de la pensée par la raison, de dieu par la naturalité, du sujet par le moi) produit justement non pas des idées vagues et métaphysiques mais des sciences et des réalisations efficientes (ce qui est hors de doute) ; mais cette réflexion est vague en ceci qu’elle ne s’incorpore pas du tout ; elle reste une pratique tout à fait extérieure, comme du traitement pharmacologique ou des technologies comme extensions de notre conscience ; toutes choses réellement utiles et immanquables, mais qui n’accrochent pas au structurel de conscience ; de sorte que malgré toutes ces performances on reste en dehors de notre existence ; et cette désintégration structurelle (aussi intégrés puissions nous apprécier les efficacités) sera retransmise sur le corps, le moi, l’humanisation (ou la deshumanisation), la représentation négative (le jugement dernier par lequel l’humain dans la mass médiatisation se juge digne ou indigne, se glorifie ou se dégoute) ; les maladies du moi, les aberrations collectives, les aveuglements et le fantasme généralisé ; la substitution du réel, dont se tinrent autrefois les idéologies et à quoi les empires industriels de production du fantasme, de plus en plus outrancier et irréaliste, s’emploient ; le fantasme étant la fausse image, l’image répétitive ou l’image sans idée, sans idée parce que son substrat est ce corps donné là, non la nouvelle surface du corps-autre mais ce corps physiologique, celui qui, littéralement et métaphoriquement, meurt.

A rebours de tout ce devenir qui tend à nous incarcérer dans la détermination, (en même temps que ce réalisme nous permet de soulever le monde, le vécu, le corps), l’occidentalisation avait ouvert la dimension verticale ; elle a pu soulever le monde et le donné parce que son système descriptif de la verticalité, de la dimension cherchait ici même, ici et maintenant le nœud, le ressort effectivement réel , et non plus projeté au-delà, récupérant l’efficace ontologique de l’absolu-au-delà dans le précipité ontologique çi-présent, requérant pour supporter cette efficace l’autre-corps ;

on a vu par ailleurs que l’ensemble de la représentation humaine et personnalisante, tentait, au mieux (ce qui est relativement rare) de passer de la mass et micro médiatisation à la mass et micro médiation ; par quoi l’image devait permettre à tout moi, toute humanisation de se convaincre, dans la perception et l’émotion, de la nouvelle surface du corps (transformation de l’image –idée en idée-image de soi, de l’image incorporée en et par chacun) ; mais on a vu que cette image dégoulinait en fantasme exclusif. Il était impossible que l’idée et l’universel, le christ ou la pensée, le sujet et l’acculturation classique, pénètrent jusqu’aux corps ; il se devait donc qu’une représentation généralisée (médiatisation et médiation) prenne la relève de l’impossible imposition universelle (le libéralisme a déployé toute la ressource de cette représentation individualisée, le communisme n’en était pas capable, mais le libéralisme abandonne quasiment l’universel au profit de l’individualisme exigu et faible). Il se produit alors un écrasement catastrophique ; comme image de soi, les mois n’auront accès qu’à des versions noires et calamiteuses d’eux-mêmes ; mais en cela le monde humain se contente de suivre son principe ; qu’il est et n’existe qu’une « nature » humaine ; il ne dispose pas d’autre ressource qui serait structurelle par laquelle il pourrait relever et soulever cette réalité. Un des signes évidents est que même l’héroïsme des récits de l’imaginaire, sont traités comme des clowneries et des délires presque intégralement décohérents ; pareillement les idéaux manifestés de ce monde, au principe du donné, ces idéaux sont en eux-mêmes d’une bêtise et d’une flagornerie fondamentale (et de plus tellement ridiculement « idéalisant » qu’ils demeureront irréalisables par quelque moi que ce soit, et précipitant chacun dans le dégout de soi ou la lente pesanteur ; jamais la vie, le vécu ne ressembleront aux images-fantasmatiques) ; n’offrant absolument pas de support intellectif minimal. Intellectif signifiant le basculement de l’image-idée en idée-image.

Mais pour qu’une image atteigne son idée ou l’idée potentielle (requérant donc un être virtuel et non plus seulement une nature humaine donnée là et une facilité), il faut qu’il y ait cohérence et pour cette cohérence, compréhension, intellectualité d’une part et intellectif d’autre part ; si l’on devait mesurer l’impact de la représentation l’effondrement dans la décohérence généralisée serait patent. Il apparait ainsi que la décohérence peut et va s’immiscer jusqu’aux moindres détails puisque son rayon d’action est précisément la réalité concrète, la réalité donnée là, de même que la motivation à exister s’imposera partout comme violence réelle, symbolique, mentale, de considérables absences, autrement dit des quantités de corruptions (en tous les sens de « corruption ») et c’est très clairement la réalité même, le concret en soi qui prend la seule apparence de la détérioration ; la conception, la perception, le ressenti du donné et du vécu sont emplis par le dedans de la noirceur.

Que ce monde puisse affronter cette noirceur, plutôt que d’y succomber et donc d’ajouter encore à la dégradation, impliquerait que ce monde soit capable de se repenser à nouveau, à partir de l’universel, de la pensée, du christique, du sujet ; cela même qu’il refuse à toute force et qui de toute manière ne peut plus s’utiliser tel quel, puisque par la révolution, la logique historique veut que la réflexivité (pensée, christique et sujet) soit apte à se produire comme monde et se soit dénivelée en réflexion (plutôt que de s’abstraire dans les configurations anciennes, les formes antérieures ; les formes de la pensée, du christique ou du sujet ne peuvent pas revenir). On tente de suppléer à l’absence de réflexivité, de structurel par un remplissage de déterminations (d’où la duplication constante, la répétition continuelle des mêmes images, ce qui aboutit à la dégradation des images, qui trouvent peu à peu leur vraie détermination de fantasme, sans idée ; le fantasme est la réduction des finalités aux finalités du corps de la « nature humaine », sans ajout, sans virtualité ; les finalités s’épuisant, tombant dans le donné, le détail).

C’est la continuité, la poursuite de ce fantasme qui alimente la machinerie réaliste (du capitalisme, libéralisme, techno-objectiviste, étatiste, consumérisme, dégradation du moi ; l’étatisme étant l’oubli de son essence, la démocratie et son augmentation et qui ne peut plus même tenir son propre simple statut, qui fait semblant) ; on poursuivra ce rêve parce que l’on n’a pas, plus d’idée-image ; juste des images sans réflexivité qui défilent et tombent dans le monde, le vécu. On y sacrifiera toute humanisation, toute personnalisation et tout le monde naturel, il absorbera, ce fantasme, toute la possibilité.

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Anthropologie massive

8 Juin 2016, 17:20pm

Publié par pascal doyelle

Il existait donc un mécanisme (ce terme de mécanisme étant à comprendre ; un mécanisme hyper efficace et relevant de sa propre auto gestion, autrement dit libre ; non seulement comme délibération, choisir blanc plutôt que noir, mais comme invention, reprise des conditions de réalisation par quoi on revient sur tel donné, telle activité, et qu’il est possible de revenir à zéro, de reprendre à neuf, et enfin de création ; production à partir de l’aperception, de l’intuition structurelle, du un que l’on est comme arc de conscience, comme conscience-de, production de nouvelles figurations ou configurations),

un mécanisme qui travaillait jusqu’alors dans divers mondes humains, tous singuliers, relevant chacun de sa propre synthèse (réunissant toutes les données de son monde et représentant son propre organigramme de groupe humain, effectuant donc toujours un retour-vers sa propre représentation de soi ou de son monde ; la réflexivité est toujours constamment présente et hyper active en tout monde humain),

et un mécanisme qui se sort de toute synthèse (dite immédiate bien que, comme on vient de le préciser, tout monde est non immédiat, construit, en retour sur soi de même que toute considération de contenu est elle-même un retour, un rapport, une relation) et apparait au jour.

Ceci autour de la méditerranée ; et probablement par accumulation et contradictions et démultiplications de grandes diversités de mondes, issues de l’orient, du Moyen-Orient, de l’Afrique ou de l’Egypte ; il est tant de contradictions et de multiplicités qu’il faut trouver une unification qui n’appartienne plus à aucun monde particulier et soit dérivée d’elle-même ; au lieu de faire confiance aux contenus (qui apparaissent dans un groupe humain, des échanges, des langages, des immédiatetés « naturelles »), il n’est plus aucun monde, aucun groupe, aucun corps, aucune perception valant spontanément ; ce qui crée l’éthique, la, politique, l’idéel, l’esthétique, et évidemment la philosophie comme réflexion sur cette découverte ; l’arc de conscience existe avant toute pensée.

On est trompé en ceci que ce mécanisme apparait en se nommant lui-même « pensée » ; pensée grecque ; mais si l’on examine ce que penser signifie on s’aperçoit que le mouvement consiste à varier indéfiniment les idées et systèmes et que tout ce travail aboutit essentiellement à contrôler les idées qui nous viennent et que ces idées qui nous viennent n’existent pas dans tel ou tel monde ou tel ou tel groupe ou langage, mais qu’il faut inventer de nouveaux mots, de nouveaux systèmes de conscience, et piocher non dans la connaissance commune, mais explorer sa propre acquisition de pensée ; et finalement, ici, élaborer la conscience que l’on a de l’activité de cette conscience et sa position, son positionnement sur le sol, réel, sur le monde, le donné, le corps découverts par la dite élaboration ; pourquoi existe-t-il un être qui doit se-réfléchir ?

Tout l’ensemble est donc une nouvelle anthropologie active et agissante et qui repose sur la constatation (penser c’est aligner des idées qui se prouvent ici et maintenant et ne supposent rien au-delà de l’énonciation, et la-dite énonciation est sa propre expérimentation ; chaque conscience doit juger absolument le retour que telle ou telle idée effectue, réalise, ouvre et rend possible ; c’est l’ensemble de notre être donné là qui se retourne sur lui-même ou lorsque l’on passera au christique qui se renouvelle instantanément de A à Z, à partir du Corps, du vécu, du moi, de la personnalisation, etc).

On assiste donc à l’expulsion hors de (soi) de tout le donné ; on ne se retrouve plus dans aucun monde, ce qui veut dire que tout monde humain créé alors est divisé (mais ils étaient divises jusqu’alors selon l’ici et l’au-delà, tandis que dorénavant l’ici et maintenant est en lui-même divisé) ; bien sûr se pose la question ; pourquoi la réalité est-elle scindée ? Et on eut tendance à poursuivre cette division en fait jusqu’à Nietzsche ; qui lance l’idée, le principe que la division est le monde lui-même ; Nietzche est une révolution logique et ontologique, radicale, mais toutes les philosophies qui pourtant ne juraient que par l’unité ou l’unification, s’utilisaient vraiment que d’approfondir la division du réel ; autrement dit tandis qu’elles prônaient le Un, en fait elles ouvraient encore plus extensivement ou intensément le monde, le corps, la vie sur la scission béante, le gouffre ontologique (et onto-logique).

Le Un (sous différentes formulations) s’utilise donc à rebours de son invocation ; il va découper la réalité (notons bien qu’il existe une réalité, un monde donné et un monde donné dans son « là » étrange et émouvant, parce qu’il n’est plus de monde clos, accepté tel quel de but en blanc au sein d’un groupe et d’un langage), découper ce qui signifie différencier et distinguer ; par le Un on distingue au plus loin et ramène cette distinction dans la proximité la plus impressionnante, impressionnant le corps, la perception, l’éthique, esthétique, etc ; on remontera à partir du Un le plus éloigné au corps le plus absolument proche ; la réflexivité (soit le retour-sur le donné « là », sur le « là » du donné et le « là » de notre être interrogatif et sa fonction ou raison d’être ou son utilité et son sens ou non-sens) s’incruste, s’avance au fur et à mesure qu’elle s’invente dans le monde, raison pour laquelle il est une historicité (historicité que tend à nier l’objectivisme, la raison remplaçant la pensée, le moi substitué au sujet, la naturalité et la nature humaine annulant l’arc « divin » et le christique, cad cet arc d’horizon radical hors-champ, dans cette annulation généralisée tout tombe dans le champ du monde, soumis à l’objectivisme, (l‘étatisme, la technique, le libéralisme ou le communisme, etc et naturalisme généralisé de la raison qui suppose au fond qu’il est non un devenir mais une « nature humaine » et des objectités, tel le langage, observables selon des objectivismes) ; l’universel, la constitutionnalité universelle (du sujet en fait) est elle-même abandonnée ou hors de portée de ce qui ne se conçoit que fini et déterminé ; on se considère comme un moi et tout parait naturel, et non comme un sujet ; toute une réflexion (délaissant la réflexivité, reléguée au « philosophique métaphysique ontologique ») sur l’interprétation de la réflexivité comme intégralement naturalisée s’est déroulée durant le dernier siècle ; et ces objectivismes naturalistes, comme dans le cas du Un qui s’utilisât à rebours de sa présentation, furent utilisés non pas seulement pour découvrir « ce que nous sommes », un donné fini, mais ce qui permit de déconstruire plus encore et de précipiter toujours plus de divisions, de distinctions.

Parce que, puisque nous sommes engagés dans l’arc de conscience, séparément de tous les contenus, toute mise en avant de tel ou tel contenu reviendra à augmenter la différenciation ; l’arc de conscience engendre toujours plus d’intentionnalités distinctives.

C’est le même mouvement qui entraine les objectivismes et celui bascule l’ontologie dans les zones étranges ontologiques, de Nietzsche à Lacan, parce que c’est le même mouvement qui surgissait au tout début du grecs et de la méditerranée.

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L’absence de fondement et la ligne du corps

4 Juin 2016, 08:54am

Publié par pascal doyelle

Lorsque la réflexion sur ce qui est arrivé à l’humain, soit donc la réflexivité, atteint Descartes, la réflexion devient la réflexivité ; c’est pour cela que soudainement la pensée s’échappe ; elle s’échappe vers l’infini de la volonté ; qu’elle soit ou non infinie, ou qu’elle soit « volonté » est un autre problème ou plutôt un problème en suspend ; il se peut que la volonté soit l’intentionnalité, ce qui sera sa nomination bien plus tard et encore plus par Sartre ; et il se peut que Descartes, qui ne pouvait quand même pas tout inventer ou découvrir, nommait par « volonté » l’intentionnalité, et que Husserl doit attendre Sartre pour que ce dernier débarrasse l’intentionnalité de tout idéalisme ; la complexité est réelle parce que l’être en cause est au fondement, à la racine ; tout le reste de ce que nous sommes en découle.

Pour Sartre une conscience, cette structure quasiment, presque, une conscience ne crée pas un dedans ; il n’y a pas d’intériorité ; pas d’intériorité pour le moi, et pas d’intériorité non plus pour la pensée ; ça ne crée pas un dedans ; ou donc le dedans est un externe ou plus précisément lorsque l’on durcit encore le principe et que la conscience est définitivement une structure, cet externe est un interne (puisqu’elle crée un espace-temps pour ainsi dire ou si l’on préfère un bord) ; cela revient à dire que le l’arc de conscience produit une épaisseur sur, dans ce qui n’en a pas ; et épaisseur qui n’existe que de son vivant, de son actualité.

Comprenons que l’épaisseur du trait structurel, d’un arc de conscience, existe toujours, constamment ; en quiconque ; sauf qu’il s’augmente plus ou moins ; il s’existe plus ou moins et selon son intentionnalité propre ; en un sens tout arc est tout également à tout autre ; il ne peut pas s’épaissir, mais en un autre puisqu’il est pour-lui-même existant, il dépend de sa décision de se structurer plus ou moins ; il peut tout à fait se prendre de passion pour son activisme (et ce non seulement philosophiquement, mais esthétiquement, poétiquement, éthiquement ou politiquement ; on sait l’engouement interne que fut la révolution comme activisme, et de même que l’éthique n’est pas la morale et peut vraiment désorienter autant qu’orienter l’arc de conscience, de même la politique n’est pas attachée en sa structure par le bien réel, mais par le bien voulu, serait-il une tuerie sans nom… (la réalité historique c’est qu’on le veuille ou non une série de massacres et d’exploitations) nous ne nous situons pas selon le bien et le mal, mais selon une typologie structurelle extrêmement difficile qui se tient de l’architecture de l’arc de conscience, que l’on a toujours voulu interpréter non à tors, comme volonté ou désir du bien, du beau, du vrai, alors que l’on sait bien, au fond, que c’est autre chose et autrement qui se joue en éthique, esthétique, politique, idéel, et en quoi se superpose la philosophie qui n’est nullement une sorte d’épistémologie, de connaissance, ni d’une sagesse, mais se tire d’une articulation à chaque fois nouvelle au réel ; soit donc d’une expérience effective, constatable, d’un cheminement qui crée son tracé ; les trajets dans le réel se tirent comme avancées dans la constitution même de ce réel ; dont la philosophie, son historicité impérieuse, parce que l’on ne pense jamais sans ce qui précède, jamais.

L’absence de fondation de la pensée, qui inquiète encore Kant et Hegel, glisse tout à fait extrêmement vers le « là » du donné lui-même ; le tour de force est acquis par Fichte, mais le caractère décisif, et décidé, par Hegel ; ce qu’il nomme esprit et sujet est la paroi, interne (et non plus intérieure ; toute la détermination sera exposée et tout le caché sera révélé) de la pensée qui roule sur elle-même (hégélienement) mais qui absorbe d’une part et relance d’autre part le donné là ; le monde n’a pas de fondation excepté la pensée qui le pense ; or la pensée ne tient pas toute seule ; il se trouve que ne pense que ce qui est conscient mais ce qui est conscient n’est pas un Soi.

C’est en ceci que nous sommes rendus ; Fichte veut à toute force saisir, de ses mains, le soi qui fonde ; aboutissant à cette sorte de tautologie, vide, au sens négatif. Si il n’est pas de soi, cad si au-dedans de la conscience il ne se crée rien, alors la conscience est elle-même la structure ; la structure vide, celle qui est une tension produite par la cervelle, vers le réel ; il s’agit d’une part d’éviter de tomber dans la fondation du réel par une partie du monde (celle-ci ou celle-là, peu importe puisqu’aucune partie ne fonde le réel, qui n’est en rien composé de quoi que ce soit, étant le présent, seul, cad l’exister de l’être, et l’être comme dépôt de l’exister) et donc d’affirmer la préhension absolue qu’offre l’arc de conscience, mais sans que cet arc se conçoive ; il n’est aucun des contenus. Il ne se résout en aucune pensée, parce qu’en aucun « soi ».

Mais ce qui se révèle au milieu (par Descartes, Kant, Hegel) puis ensuite (par Husserl, Nietzsche, Heidegger) alimentait tout autant l’arc de conscience comme pensée grecque ; que tout l’ensemble du mouvement soit réflexivité ; autrement dit qu’il soit un non-soi ; tandis que les grecs cherchait la fondation en pensée, et utilisaient l’être (ou le bien, ou le moteur ou la pensée de la pensée ou le un) comme extracteur, opérateur absolu qui permettait d’exposer toutes les distinctions (cad toutes les intentionnalisations possibles), à partir de Descartes ce non-fondement commence de se saisir comme réflexivité (à partir non de ceci ou de cela, mais de sa forme même) ; et dans tout l’ensemble c’est le système formel qui se montre face à lui-même ; pareillement la fondation du réel, du réel par lui-même, prend soudainement un appui plus lointain, externe (les pensées de l’altérité nietzschéenne et heideggérienne) ou ensuite interne (par Sartre et Lacan, étant entendu qu’interne n’est en rien « intérieur » et Sartre débute par cette non intériorité) ; c’est que sur le Bord il n’est rien d’antérieur, et c’est à partir de son rien mais formel que tout doit être exposé, au devant, au dehors ; l’expulsion s’impose intégralement de tout ce qui est, puisque c’est de l’exister que l’on se tient.

L’arc de conscience n’a pas de soi, mais de même que les grecs ne trouvent pas une Vérité (et donc permettent quantité de vérités, petit v, découvrant bien plus que la vérité ; le système formel), de même on a découvert la forme-sans-rien de notre réel ; notre réel, l’arc, est concomitant du réel, donné « là », le présent, l’exister. On cherche donc maintenant à comprendre que l’arc de conscience s’enclenche dans le présent ou l’exister ; Heidegger tente de visualiser, pour ainsi dire, le « là » en lequel non seulement nous mais toutes choses existent ; Sartre et Lacan de délimiter l’intérieur et l’extérieur via l’interne et l’externe ; Sartre et Lacan sont les eux faces d’une même pièce ; sauf que l’une et l’autre faces ne se présentent que d’un seul côté, et c’est le même côté ; l’arc de conscience n’a qu’une seule face ; c’est une pièce à une seule face. Il n’y a pas d’antériorité, de même que le conscient n’est pas notre structure (il ne se formule pas une unité entre l’arc et lui-même ; il ne crée pas un sens qui serait le réel, tout sens est dans, déjà-dans le réel ; déjà sur le corps ; ce que poursuit Lacan.

Evidemment il ne s’agit nullement du corps physiologique, ou plus exactement il s’agit du physiologique, mais recouvert d’une surface. Donc Lacan s’attache à suivre les lignes mais surtout la ligne de séparation, de scission, absolument non visible ; qui n’apparait nulle part, qui n’est pas visible avec les yeux, qui est créée à la surface du corps par l’appel structurel de l’arc de conscience, qui crée, cette séparation, la surface elle-même ; le but du jeu est de produire une réflexivité qui ne soit pas saisissable ; si elle était saisissable, elle tomberait dans le donné, or elle sert à utiliser les signes, objets, le corps lui-même, elle s’utilise à ne pas se confondre ; le ressort est extrêmement difficile à penser et ne peut pas se représenter ; il doit être réactivé lors d’une psychanalyse ou d’une advenue à « soi-même », à la forme d’un « soi » qui n’est pas ; ce que l’on désigne ici par la conscience est le rapport à (soi) dont le soi est le rapport lui-même ; forme vide donc, mais absolument existante et même incompréhensiblement (pour quiconque se vit comme un moi, un corps, une identité, etc, et tout le monde se vit comme un moi ; il n’est que des mois, pas des consciences, les consciences se positionnent sur le mode du non-être, de l’ex-sister).

L’arc de conscience se produit ; il est une tension qui sort de la cervelle, qui prend appui du réel et il sait ce réel comme surface de son corps ; la surface apparait en retour, lorsque l’arc revient vers ; vers le « soi » ; jamais l’arc n’apparait, où que ce soit, il n’apparait qu’en retour ; comme effets ; on ne voit pas la cause, mais tout (ce qui apparait pour nous) est effets de cette cause ; innommable et structurante ; nous sommes, pour nous-mêmes, un tel effet ; le moi est l’effet (le retour) de l’arc ; et jamais un effet ne prend la place du regard ; « je suis un-tel » on voit qui est un-tel mais qui est « je » ? Le je n’apparait jamais ; il ne le peut pas ; et sa plus grande proximité est la ligne de séparation qu’il cause sur le corps (ce qui s’avance fort loin sur le corps, dans le détail même, dans le, les repérages du corps, physiologiques, un arc de conscience est extrêmement pointu). La ligne qui scinde le corps, en créant une surface Autre qui tient sur cette ligne, est celle qui est attirée ; attirée par l’amour si l’on est un moi (et tout le monde est un moi, l’amour cad le point-autre de l’autre conscience et donc tout aussi bien la ligne de l’autre corps), attirée par le point-autre si l’on intentionnalise autrement ; l’autre-point, qui est expérimenté très communément par tout moi, est aussi l’ensemble de toutes les positions qui décentrent l’arc de conscience, son sujet impossible, son christique crucifié, son dieu Un tout-autre, son absolu bien ailleurs existant.

Mais aussi on a produit un corps ou une tentative de corps nouveau, depuis la pensée grecque et le monothéisme et surtout dans ce cas depuis le christique ; et toute l’esthétique, poétique, éthique, politique, idéel visent à conformer, à inventer un tel corps nouveau ; et toute la réflexivité depuis Descartes et depuis les romantiques et les dérives du moi (Sade par ex, les perversions) et les grands sujets, qui expérimentent ontologiquement le réel, mais aussi les névroses et psychoses et borderline du moi travaillent la ligne.

N’importe quel moi, qui est personnalisation, se travaille comme ligne du corps et c’est une immense technologie inscrite comme conscience de chacun, qui œuvre et cherche ; l’immense technologie qui peut, doit être dite mystique puisque pour l’occidentalisation l’absolu est ici même, et nulle part ailleurs. Le corps renouvelé est la répercussion du retour de conscience vers ce-corps-çi ; c’est un corps qui n’est pas ; qui ex-siste, que l’on suscite de son effort. Ce qui nécessite une motivation, un embrayage d’intentionnalité, on va aimer, adorer se soumettre au poétique, à la politique, au philosophique ; parce que l’on va se produire un corps-autre. Même si ces extases ne tiennent pas dans la durée mais dans la foudre, l’instantané, l’aperçu, la possibilité ; autant dire qu’il faut se tenir au bord du corps ; ce qui veut dire dans la connaissance de ce qui fut fait, de la progressivité historique de la réflexivité.

Cela veut dire que l’on va percevoir, mais aussi ressentir, et imaginer, et penser autrement par-dessus le donné ; on ne peut pas penser ou imager sinon via ce corps-autre ; tout entier ; tout entier en un sens bizarre, parce que quand même ça consiste à être saisi de la ligne séparatrice du corps. De par un morceau du corps entier. De par un morceau qui n’est pas une unification ; depuis Kant on est entré dans l’absence d’unification, mais plus avant par Descartes qui suspend notre être par les pieds puisqu’il se tient sur son exister, son moment instantané de suspension intégral ; nous ne sommes rien qui soit du monde mais ce rien est tout, au sens de départ ; le réel est un départ constant, et non un résultat.

C’est à l’exploration et à l’éducation de ce départ constant qu’impose la mystique ontologique occidentalisée ; vouloir découvrir le mécanisme fondamental ici même, et non plus au-delà, se paie ; le pari qu’ici et maintenant le réel s’articule, est en lui-même parfaitement cohérent ; mais alors c’est toute la logique du réel qui se lance au ras-bord du réel ; le monde philosophique (qui se permet alors de rendre compte de toute la modification apportée à tout monde humain, et recherche en philosophie en propre mais aussi selon l’esthétique, éthique, politique, idéel, et qui n’empiète pas sur ces domaines de la réalisation mais relève, remarque, insiste sur les distinctions qui effectivement s’opèrent parallèlement à la philosophie) le monde philosophique est la mise en tension de l’arc d’attention vers le réel en tant que l’absolu s’y structure, et qu’il faut le montrer et le démonter, sinon le démontrer.

La mystique ontologique occidentalisée est hyper cohérence, de même que les autres mystiques des grandes civilisations expriment et clarifient la présence dans le monde de l’absolu au-delà ; il n’y a aucune raison, objective, de nier que partout constamment la même articulation au réel est en jeu ; ce serait ne pas saisir que notre-être est cet-être ; un ressort, un mécanisme qui se lance dans et vers le réel, quelles que soient les mondes, les manifestations d’une structure (qui de toute manière ne se connait que selon ses effets, tandis que son se-savoir de structure s’instancie instantanément). Que ce ressort eut à se délimiter, et à poursuivre cette délimitation en découpant son fil à même le réel ; les contenus, idées et systèmes, humanisations et personnalisations, sont effets de la forme interne et externe située sur le corps.

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