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instants philosophie

Déambulation sur la ligne

27 Août 2022, 15:35pm

Publié par pascal doyelle

Si le réel tient en une formulation de Rapport, alors la forme l’emporte sur le contenu.

Et l’éducation à la forme, du rapport, est déjà (en partie) inscrite, dans cette historicité qui est nôtre. Et est devenue mondiale, mondialisée, par le capitalisme ou le communisme ou les religions monothéistes (et les autres, mais on n’en jugera pas, par manque de connaissance précise).

Notre être n’est pas un être mais un mouvement, cad un rapport, un arc de conscience, se communique à lui-même, instantanément, mais il ne sait pas, ne comprend pas ce qu’il raconte, et pur et brut mouvement il rend possible la création de signifiants (en des systèmes de langage, sinon ils ne seraient pas mémorisés, mémorisables ; on ne pourrait pas retenir les signifiants, qui sont des rapports et doivent être organisés), et par ces signifiants retrouver la réalité, toute la réalité accessible tout au moins, et inventer, créer de nouveaux signifiants.

Mais il n’est, en vérité et en réalité, qu’un seul rapport initial ; l’arc de conscience qui re-vient à chaque fois, nu et sans rien (la conscience est toujours conscience de quelque chose, mais ne se limite à aucun de ces « quelque chose », sinon elle serait l’un d’entre eux, et donc cesserait).

Et si il n’est qu’un seul rapport initial (que l’on nomme dieu, ou la pensée, ou le christique ou le sujet ou le réel)alors il n’est pas de la même nature ; ce que l’on réassemble en tant qu’il s’agit d’une part de l’exister (ce pur possible) et d’autre part l’être en tant que déterminé. L’être est pris-dans l’exister qui est le seul réellement.

C’est le rapport qui est venu au-devant de nous (manifesté ou révélé comme on veut) sous la formulation de dieu, de la pensée, du sujet ou du réel.

Remarquons bien ceci ; qui est extrêmement important ; on peut s’effaroucher ou s’indigner de l’absolue exigence du rapport ; rien ne vaut sinon dieu, la pensée, le sujet ou le réel. Ce qui semble condamner tout le reste, le monde, la vie vécue, soi-même, etc. Mais si il est absolument vrai que rien ne vaut hors de dieu, de la pensée et de l’universel, du christique et du sujet, du sujet (cartésienne) et de la révolution, du réel, c’est que rien ne tient dans le monde, la vie vécue, le donné ou la perception, l’organisé humain ou le moi, si, à la racine, on n’est pas implanté, incrémenté dans la structure. Ou dit autrement et à l’envers ; une fois que l’on tient (plus que tout) à dieu, à l’universel, au sujet ou au réel, on peut retourner vers le monde, la vie, autrui ou les champs de perceptions ou d’expressions. Si on croit s’en passer, on tombe, vers le bas, dans l’immédiateté ou la facilité, les méprisables tactiques sans stratégie.

On supprime la tension (qu’est l’arc de conscience) par ses tensions supposément résolues (ce qui est absurde ; rien ne peut résoudre le rapport qu’est l’arc de conscience, sinon le mouvement lui-même, que l’on ne sait pas, que l’on ignore, que l’on ne comprend pas, dont on obtient cependant depuis toujours une extra-ordinaire intuition, puisque nous l’existons).

Et ceci puisque tous nous sommes sortis des mondes « clos », des mondes particuliers, liés, chacun séparément, à son langage, son système d’échange, son caractère cyclique, etc. Et incommunicable ; puisque chacun de ces mondes séparés est à lui-même son horizon.

Tandis que inversement les grecs tiennent l’horizon du monde donné « là » (l’être), universel, ou si l’on préfère la pensée comme horizon d’effective universalisation (transformant les perceptions en réseaux intentionnels, les idées, et arc-boutés sur la perception de et par chacun tel qu’il se hausse en cette pensée).

Ou encore de même que le christique qui impose à chacun qu’il soit sa propre vie vécue ; et donc ne l’impose pas … puisque renvoyant chacun à lui-même et ce, en l’occurrence, via le christique.

Il fallait un regard qui puisse tenir comme miroir et soutienne l’intentionnalité et puisse créer un rapport ; lequel créera quantité de rapports entre sujets, de là que la règle soit celle d’autrui, sujets dont chacun est à lui-même un rapport, cad une conscience, qui-existe-avec-elle-même, et qui étant son propre horizon peut produire quantité de signifiants, qui sont des rapports, comme tout ce qui existe.

Ce qui demande de choisir. À savoir ce qui compte ou pas. Si ce qui existe est la forme, aucun contenu ne vaut si absolument. Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient sans valeur, utilité, etc. Mais que le rapport initial, celui qui n’apparaît jamais, est seul réel. Le reste ce sont des réalités, des effets, des effets de la cause. Et donc ce que l’on a voulu c’est entrer dans la cause, dans la structure de la cause.

Laquelle nous est offerte, puisque nous sommes ce rapport ou si l’on préfère nous ex-sistons ce rapport (que l’on ne peut pas « être » mais exister, activement donc). Et que la difficulté est le supporter, de le porter, de l’assumer et de l’assurer, en tant que rapport. Le pur et absolu rapport tel que, probablement, il est tenu à son maximum, cad à son maximum de possibilité, est cela christique. À son maximum de possibilité étant entendu qu’ici le possible est la Règle de tout ce qui existe. Et que donc à son maximum de possibilité veut dire, bien que l’on ne comprenne pas bien ce dont il s’agit, au maximum de la possibilité de l’existence.

Il faut comprendre par là que l’on considère,a priori, que toutes les séries de paramètres du possible sont inscrites dans le christique et que l’on ne parvient en vérité pas à les extraire et les analyser une par une. C’est trop grand.

Ce qui en soi est pourtant saisissable ; on ne peut pas saisir le rapport en lequel et par lequel toutes les séries, les contenus, les réalisations, les possibilités existent. Rien de ce qui se tient des effets ne peut remonter dans la cause et épuiser cette cause. La pensée, anciennement, métaphysique, croyait possible de déterminer la cause, auquel cas, se retrouvant avec une cause limitée (puisque déterminée) elle se perdait en chemin. Si le rapport est ce qui produit les réalités, alors le rapport ne peut pas être compris. On peut seulement de très loin l’exister et on ne sait pas comment. On ignore le, les ressorts que cet effort impose, implique, intègre.

Si le réel et spécialement notre être est structurel, cad rapport, on pourrait penser qu’il faudrait se concentrer sur sa seule formulation ; mais il est le rapport de tous les rapports, cad de tout. Il n’y a rien qui ne soit pas rapport, ou mouvement. C’est le rapport, le mouvement qui existe et c’est lui qui se-structure. Dont l’activité et même l’activisme consiste à se transformer en tant que tel (on a vu que seul le formel devient, puisque ce qui est déterminé devient certes mais pour, assez rapidement, disparaître, ou se disperser). Le réel est un mouvement qui tient de son mouvement, sans aucune inertie et dont la finalité consiste à augmenter sans discontinuer sa potentialité ; ce qui se nomme par ailleurs et autrement élévation, puisque ça ne sera évidemment acquérir plus de pouvoir ou de domination, qui provoquent toujours un resserrement et non une capacité plus étendue ; c’est justement, en toute justice, la différence entre le pouvoir et la potentialité, dont on sait à tout le moins, depuis le christique, qu’il revient à césar et la possibilité à dieu. Pas même à chacun ; au cas où l’un ou l’autre prétendrait s’approprier sa propre volonté, mais uniquement par et selon la grâce, hors laquelle on ne peut rien.

Et ceci est, mine de rien, absolument fondamental. La volonté existe mais elle ne peut rien remuer du tout selon le monde. Lorsqu’elle n’est pas insufflée, elle retombera dans le monde ou la vie vécue, parce que toutes ces, et ses, motivations n’ont jamais appartenu qu’au monde ou au corps, ou aux autres ou aux pouvoirs. En vérité on ne peut vouloir que par-dessus et en plus. Soit donc selon ces faits majeurs historiques qui outrepassent l’intention seule, de là que de grandes quantités de volontés ont pu adhérer au christique, à l’acculturation généralisée (le roman par ex), à la révolution ou aux années soixante ou à internet. Cad à des outrepassements. Massifs et ultra pointus, puisque ce qui y est engagé c’est l’arc de tension qu’est une « conscience », ce rapport. Et qu’engager tel ou tel nouveau rapport comprend, com-prend les rapports qui en seront créés, et les effets d’effets. Massifs et ultra pointus puisque, de rapport, il n’en existe qu’un.

Qu’il ne soit incarné en aucun et qu’il ne soit reconnu pleinement au final qu’en un seul (que l’on y croit ou non, ça n’influencera pas l’historicité acquise), à savoir le christique, et que précisément celui-ci atteint le point ultime par lequel il rend possible pour chacun de devenir sa propre vie mais selon la règle, difficile, dont il nous prévient et que l’on ne comprend pas ; qu’il faut en passer par lui, ou par autrui ou donner sa vie ou tout sacrifier. Toutes impossibilités puisqu’un arc de conscience s’utilise dans ce monde, dans cette vie, avant tout pour, au minimum, gérer son devenir possible et possible dans le monde (des nécessités à une certaine liberté, d’un manque de moyens à une profusion de ressources, qui viendront à manquer, c’est certain, ou d’une gestion communautaire, collective, selon le groupe, à l’afflux et l’enrichissement de l’universalité (révolution, État, droit, acculturation) par l’individualité, de plus en plus civilisée ou stylisée ; de la poésie à internet en passant par les mass médias, du roman à la tv).

Autrement donc unité de gestion « minimum » de l’arc de conscience, c’est dans ce monde (livré aux ténèbres, cad étouffant le rapport dans les contenus, la forme dans les effets, la stratégie dans des tactiques) ce minimum est le maximum que l’on puisse atteindre, « je fais le mal que je ne veux pas, et je ne fais pas le bien que je veux » St Paul ; aussi doit-on attendre de dieu, du divin (quel qu’il soit), de l’historicité, de la révolution, du sujet pur, de ce que l’on voudra (de la poésie par ex) qu’ils nous libèrent, nous délivrent, nous assujettissent, a sens seul réel (ce par quoi, par qui le moi, la conscience fixée en un moi devient, momentanément, un je) et enfin à un réel et effectif maximum (pour peu que l’on convienne d’une stratégie, d’un ensemble potentiel qui suppose quantités de rapports).

Ces arcs d’historicité expérimentaux pour ainsi dire, s’imposent structurellement pourtant. Et c’est en et par eux que nous existons ; si l’on adhère au je que l’on existe, c’est que ce je est plus grand que « moi » (adresse de Blaise Pascal à Descartes, qui ne l’entendait pas autrement par ailleurs). Ce pour quoi un rapport est fait, est cela qu’il ex-siste. Un rapport, tout comme le réel, se situe toujours en son extrémité (et les choses, qui sont, selon l’être et non selon l’exister, qui aboutissent à leur extrémité, tombent, se dissolvent) ; le rapport est toujours déjà purement et si l’on veut brutalement vide et formel, formellement un, en son mouvement.

Ce je-là n’est pas le moi et encore moins le moi tel qu’il s’est installé bien benoîtement depuis les années soixante (dont la clef est précisément que par là chacun a pu obtenir l’unité psychologique, psychique, imaginale, en somme existentielle, et ensuite médiatisée et peut-être médiée (garantissant une connaissance et non seulement un miroitement), médié au sens de Hegel, en gros de sa vie vécue qui, ainsi, au grand bénéfice du marché, a pu se délivrée, idéalement, dans toutes ses qualités, et s’incorporer directement du fait qu’il s’agissait d’images intégrées aux corps eux-mêmes ou spectacularisés, si on ne garde que la désappropriation de la-vie, mais au prix justement de n’obtenir plus aucun accès à son unité cette fois structurelle, et au prix de renier dieu, la pensée et l’universel, le sujet et la révolution, bien que proclamant celle-ci à tout bout de champ). Le je est, lui, cela même qui doit, devait, aurait dû supporter, et porter tout court tous les accès au Possible de structure. Et ne rien renier de ce qui avait eu lieu. Depuis 3000 ans.

Si les signes (dieu, la pensée, le sujet, le réel) ne sont pas placés et déplacés sur le champ intentionnel, et de perception comme d’expression, l’arc de conscience ne s’active pas puisqu’il ne se structure pas ; étant un rapport, l’arc de conscience, la conscience même n’est pas, elle existe, et existe, donc, activement, elle tient à son activité et cette activité est dite extrémiste ou instanciée dans et par l’horizon du réel. Autrement dit l’arc de conscience met en une foi tout en œuvre, à tel point qu’il faut suffisamment de dizaines d’années, de siècles ou de millénaires pour commencer d’en rendre réels tous les effets. Dieu par ex ou le sujet ou le réel sont incalculables. La révolution on ne sait pas où l’arrêter ; de sorte que l’on a cru pouvoir la geler, historiquement (elle aurait pu, û se continuer). Le sujet on ignore comment le discerner, le cerner, puisque c’est à partir de lui que l’on délimite quoi que ce soit ; ce sont des Rapports de rapports en nombre indéfini. Indéfini puisqu’il s’agit de les créer ; on remonte, par éthique, esthétique, ascèse ou pensée ou ce que l’on voudra, dans la Cause, qui évidemment est infinie (rappel ; elle n’est parce qu’elle est infinie, elle est ceci et cela, autant que l’on sache arc de conscience dans l’arc du présent et leur activisme, et donc en tant que tels la Cause, le système de cause non-fini est in-fini ; si elle était fini elle se disperserait, s’effondrerait, disparaîtrait).

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Conditions d’exercice de la conscience

20 Août 2022, 12:17pm

Publié par pascal doyelle

Alors donc nous voici assujetti à une structure qui nous renvoie à nous-même. En effet si le réel est sous la formulation du rapport, lorsqu’elle vous désigne c’est afin que de vous-même vous deveniez ce rapport à (vous-même). Et donc libre.

Et si cette hypothèse générale est vraie et réelle, alors le devenir, la réalité, le réel fonctionnent vers et par la liberté.

Rappelons que la liberté consiste à être sa propre loi, mais on est, véritablement, une telle loi. Exprimée et cohérente, puisque rien de solide ne peut s’établir et donc devenir sans cette cohérence. L’incohérent n’est pas libre, puisque n’amenant qu’à des rapports inertes qui tombent dans le donné, en désignant des immédiatetés, des choses ou des êtres du monde, lesquels n’étant que déterminations sont finis, et donc voués à la dispersion.

On a vu déjà la différence entre un vivant et un (être) conscient ; le vivant perçoit et sait ceci ou cela qu’il rencontre dans son milieu ; il est au centre ou plutôt il est le centre de son milieu. Un conscient se sait à partir de l’horizon, non pas qu’il sache seulement qu’il existe un horizon, mais il se perçoit à partir de cet horizon ; et c’est pour cela qu’il sait que c’est un horizon et non pas un milieu.

Par ailleurs la difficulté de saisir la « liberté » c’est quasi uniquement le morcellement que l’on prétendrait effectuer pour la penser. Mais la liberté, cad l’arc de conscience, vient tout entier en une fois ; puisque l’arc de conscience se traduit comme intentionnalisations et que pour marquer, remarquer, repérer, cartographier ces intentionnalisations cet arc utilise des signes, il n’installe, dans le donné là, qu’une seule flèche et quantité de sous-ensembles délimités par quantité de petites flèches, cad de moindres signes, de signifiants.

L’arc de conscience (qui n’est pas dérivable de quelque autre réalité ou réel, puisque ce à partir de quoi, de qui on dérive tout le reste) peut, doit se caractériser par ; il est le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non une quelconque identité, notion, réalité, détermination en un mot) ; et donc assume absolument en tant que tel ce que l’on nommait l’universel, à savoir l’universalisation comme processus, laquelle universalisation est originellement l’arc de conscience, qui n’a rien du tout de « subjectif » (mais ayant avoir avec le sujet ou la structure-sujet, laquelle étant un rapport est seule susceptible de supporter l’ontologie même, à savoir le Possible comme règle de tout ce qui existe ; la structure sujet étant seule capable de re-venir, comme de rien, aisément, c’est sa nature, structure même, de re-venir donc sur ce-qui-est, quel que soit ce-qui-est, et est déterminé (il n’est que des déterminations sauf les deux structures ; l’arc d’exister (le présent) et l’arc de conscience, planté dans l’actualité brute du réel « là ». de transformer les réalités en signes (dans des langages, qui se sont démultipliés lorsque l’on a compris que l’on ne recevait pas les mots d’en haut, mais que nous les produisons, fabriquons, ou qu’ils sont indéfiniment modifiables, comme la Thora, qui re-lie sans cesse dans l’éternité du Livre unique qui contient tout) rend accessible la manipulation des réalités et de l’humanité, de l’humanisation, dont on se rendra compte au fil des siècles qu’il en est mille variations. Et qui évidemment au fur et à mesure des expériences, comprend, saisit, module, construit et déconstruit les systèmes et les langages, en fonction. Opération, réflexive pour le moins, qui se décuple lorsque l’on a compris, comme dit, qu’il nous est possible de modifier et puis de créer des systèmes de signes (ce qui se nomme l’historicité, et non plus la boucle de préservation d’un système qui Doit se conserver, afin d’organiser le donné, se communiquer et se transmettre, sous peine de ne pas se survivre).

En fonction des finalités, ici dites structurelles, qui orientent et réorientent les champs, les champs de perceptions (tout ce qui est, déterminé, est champs de perceptions, esthétiques ou sciences, subjectivités ou objectivités, comme le Droit, tout).

L’arc de conscience par des signes qu’il lance vers l’horizon du donné là, du monde, mais aussi de la vie vécue (depuis le christique, qui crée ce champ individuel), du moi etc. La régulation des systèmes est bien sûr lié à la Cohérence (laquelle est toujours ultra difficile) ; soit la cohérence interne (philosophie et logique de chaque système) et externe (adéquation aux réalités, aux champs, aux expériences, aux vécus, aux perceptions, aux esthétiques, etc) ; puisque ce qui n’est pas cohérent n’est pas mémorisable (ni communicable entre individus, ni transmissible entre générations, ni même en vérité tout simplement n’est pas perceptible, perçu, puisque la confusion n’aide pas, c’est le moins que l’on puisse dire) et ce qui n’est pas cohérent (outre que ça n’est pas la vérité ou n’est pas la réalité décrite) délie, effondre, aplati, enferme en des concrétions immédiates (qui ne sont désignées que du doigt et que l’on ne com-prend pas, que l’on ne prend pas avec soi). Et donc de manière plus générale la cohérence permet de se fonder sur cette solidité et rend alors accessible encore plus de possible. Répétons ; la cohérence rend accessible encore-plus-de-possible (alors que l’incohérence est happé par l’immédiateté qui avale notre structure de conscience, qui dénoue et effiloche les rapports que l’on invente, que l’on crée, de sorte que l’on n’invente, ni ne crée plus ; la finalité étant non pas de dénouer ce qui est nouer, de dénouer à partir de pseudo-évidences, mais d’ajouter encore plus de nœuds, de réseaux, de consistance). Il est clair que le-plus-de-cohérence va chercher ses éléments dans le donné « là », dans la vie vécue, dans la perception-même, etc, ou est à soi-même son propre terrain expérimental ; on considéré par ex que Rimbaud est le lieu de sa propre possibilité, mais non pas sans ou hors du réel ; parce que le fait est que le Réel est justement non pas ce qu’il faut copier-coller mais « ce qui s’invente ». N’oublions pas que depuis le christique nous savons que nous existons Dans la Re-Création.

Bref.

Parce qu’il y a évidemment des révélations (de structure ou de faits ou de phénomènes ou d’utilisations, de signifiants par ex ou d’outil, etc) mais il n’existe qu’une seule manœuvre de conscience ; de (se) percevoir du dehors à partir de l’horizon ou plus généralement (et plus exactement) à partir du Bord. Et on a vu que le bord réel du monde, du donné, de la vie vécue, du corps est le présent ou encore l’exister, le fait, formel, d’exister.

Les Bords seuls réels sont dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel.

Et donc si je me sais libre, alors cette idée, principe, structure tout à fait générale ou universelle, je vais m’en rappeler constamment autant que je puis, et elle reviendra en moi d’elle-même (sans forcément parvenir à me réguler) ; son universalité est mémorable, ou immédiatement et même instantanément mémorisable.

De même inutile de planifier un désir de désir, puisque l’on est déjà tel quel articulé, ou arc-ticulé ; on n’est pas antérieurement à la conscience, on est déjà en et par une conscience, déjà forcément autre et autre que tout. Elle est autre que tout parce qu’elle est avant tout le reste conscience de (soi) comme conscience, rapport conscient d’être un rapport ; le signifiant « rapport » ou « moi » se substituant à lui-même, pour rien, en équivalence à rien du tout, parce que c’est un arc (réel) et non pas une idée ou un signe ou un ressenti du corps, etc.

Ou encore lorsque placer dans telles et telles conditions (en grand nombre en général, comprenant celles inaperçues sur le moment) je dois décider sans doute, mais très souvent je vais devoir inventer, même reprendre une solution toute faite est en un sens inventer la solution.

En somme on est toujours déjà pris-dans un champ donné là et qui est précisément un « là », ce qui veut dire avant tout une Actualité.

Une actualité (le présent) qui réclame (toujours, qu’on le sache ou non) une invention. Et un arc de conscience est fait-pour-cela. Il est, nativement, une activité décisionnelle qui répond à une situation bizarre qui n’est pas et ne peut pas du reste mémorisé comme adn. Un trou dans la ligne des réalités. Un vide. Et ce vide est un pur signifiant, cad rien du tout, non par une espèce d’abstraction ou d’irréalisme ou encore une origine métaphysique, mais parce qu’il (se) désigne lui-même, cad une sorte de Un purement formel (ce que l’on imagine comme «vide » est en fait un formel).

Et comme il désigne « rien » il est non seulement déporté mais entièrement déporté hors de lui-même, ce qui veut dire aussi déjà absolument universel, et s’il ne veut pas que son absence de contenu privilégié soit empli par quelque détermination ou immédiateté, il doit préserver ce vide comme formel ; dieu, la pensée, le sujet, le réel.

Et donc voici le point continué ; il faut que cette forme se déploie, s’élabore et invente des signes qui se réfèrent à ce « rien » ; que ce rien fasse son entrée dans la représentation afin que puissent s’élaborer des stratégies (qui soient plus étendues que les tactiques).

Il est clair que dans cette perspective la tendance presque générale depuis le 18éme de « rationaliser » ou d’objectiver notre existence comme s’il s’agissait d’une réalité donnée là, et que le donné seul, cad le passé, explique ce qui est, supprime du même coup le possible. Ce qui semble tout à fait cavalier puisque depuis lors, depuis le 18éme il y eut quantité de réalisations dans tous les sens ; de la vie individuelle aux ressources collectives, des entreprises aux étatismes.

Or pourtant on tient ici que la révolution en même temps que de se réaliser effectivement, historiquement, s’est figée, et que le temps fut gelé. Il n’est aucune pensée qui renouvelle la révolution (le communisme étant un développement universaliste, les besoins, là où le libéralisme est une exploitation particulière, les désirs). On a généralement, collectivement considéré que la liberté ne s’utilisait que dans le monde donné là, et chacun pouvait « vivre sa vie » en somme (ce qui n’était pas le cas auparavant ; différence entre est interdit ce qui n’est pas autorisé et est autorisé tout ce qui n’est pas interdit).

De plus il faut ajouter que de rapport, il n’en existe qu’un. Parce que le rapport en lui-même n’est pas déterminé. S’il l’était il serait un début, une cause déterminée ou le terme, un effet déterminé mais pas le rapport de l’initial au terme. Et comme le temps il se lit dans un sens ou dans l’autre ; le rapport suspend les contenus du rapport, le réel suspend les réalités, l’indéterminé suspend la détermination.

Le rapport nous envoie, pour le dire, directement au sommet, sur l’horizon, au bord de tout ce qui est (le présent), au bout de toute existence ; c’est de là-bas que l’on perçoit parce que pour nous la perception (d’un vivant) est happée dans et par le champ, grâce auquel nous ne sommes pas ce corps, cette vie, ce monde, cette réalité. Parce que, donc, la réalité n’est pas à elle-même ; elle est plongée dans le temps très étrange du présent qui déroule tout, suspendue au Bord du présent ou lancée contre la vitre de la conscience qui Voit. Et elle Voit à partir du Bout. Depuis le christique on se Voit à partir du bout de notre vie. Descartes est suspendu on ne sait où et étale tout ce qui est au-devant, mais on ignore « où » il existe pour ainsi percevoir l’étalement de ce qui est (il nomme étendue » tout le déroulé de l’être, tandis que lui, son je et dieu, existent).

Il se peut donc que, parfois, nous nous percevions nous-même à partir du hors champ du bord du monde ou du bout de notre existence et que soit offert au je de laisser venir à lui la possibilité non finie de devenir.

Puisque c’est l’in-fini, la capacité d’exister in-finiment qui se presse sur le bord des yeux.

C’est depuis ce bord que toutes les choses incertaines et certaines sont écrites.

Toutes les choses et tous les êtres, tous les mondes humains et toutes les vies sont signifiées dans l’ensemble de tous les rapports possibles, étant entendu que tous les rapports attendent encore de plus grandes possibilités d’écriture, de destination. De plus grandes possibilités de destination cela veut dire de plus capacités d’effort.

Puisque si le réel est un rapport in-fini (cad on l’a vu une Possibilité qui ne cesse d’être possible, afin que le réel soit plus grand que lui-même, ce qui constitue la plus digne finalité qui se puisse) il faut que ce soit de lui-même que chaque rapport puisse, se rende capable de devenir.

Et donc, selon une bien bonne logique, si le possible existe, il ne cesse pas d’être encore et toujours plus possible. Le possible étant le sujet et le sujet seul susceptible d’assurer et d’assumer la possibilité (étant le rapport existant absolument, cad formellement).

Ou : il s’agit de modifier la cause afin de modifier les effets. Que la cause puisse entrer dans son propre champ est effectivement le principe même de la liberté, et la raison d’être des effets ; qui donnent la visibilité afin qu’ait lieu la modification.

Dans la liberté, ce principe, se niche l’utilité ontologique fondamentale ; que le Possible est le principe unique, que le réel soit un rapport et donc un sujet et que la liberté soit à elle-même sa propre Loi mais alors une véritable Loi.

On se retranchait sur la « raison » puisque l’on comprend spontanément que la cohérence est en question, mais alors c’est une répercussion de cohérence absolument requise qui est exigée dans et par cette liberté ontologique ; ou dit autrement le Créé ne peut pas être n’importe quoi.

Et fondamentalement de ceci que si notre être est un tel rapport, il ne peut pas divaguer dans son rapport au réel donné là.

Or la cohérence est bien plus exigeante que dans l’établissement d’un discours normé (bien que, comme dit, il soit impensable de s’en passer ; tout installation de rapports doit se rendre en et par cette cohérence, cette universalisation, mais laissant toujours en suspend sur quoi et vers quoi se déploie cette universalisation cohérente ; on a vu que Descartes, Kant, Husserl, Sartre et Lacan examine, décrivent, explorent (avec Nietzsche et Heidegger au fond) le statut de l’activité du je, de l’arc de conscience, capable d’universalisations diverses puisque c’est lui qui invente, active ou révèle la structure-sujet laquelle est exclusivement et infiniment rapport. Il est, cet arc, le rapport initiale du sujet comme seul susceptible de re-venir sur le réel.

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Notre être (qui n'est pas)

13 Août 2022, 09:20am

Publié par pascal doyelle

 

Le devenir formel du je. Le je peut explorer ses possibilités comme d’une bibliothèque.

Rappel ; on ne juge ici pas de dieu, de la pensée et de l’universel, du christique et du sujet, du sujet et de la révolution, du réel brut ou formel ; on constate et admet tout à la fois ou un par un, au choix. Mais on calcule (si l’on peut dire) des effets que ceux-là influent, insufflent en nous. Espérant par ce mouvement de réflexivité récupérer intégralement toutes les possibilités.

Tout ceci ne vise qu’à nous donner les moyens de récupérer les possibilités et de cesser de croire (c’est une croyance) que par le moi, la personnalisation, nous serions limités.

Comme d’une bibliothèque sauf qu’à chaque occurrence le je doit s’investir, tout entièrement, lui-même. Et il n’y a pas moyen de tricher, puisque les niveaux de telle possibilité ne peuvent être atteints, qu’en interne de l’arc de conscience en personne, ce qui veut dire en tant que je existant plus qu’un moi, un moi-même ; si par exemple on ne saisit pas à quel point il faut être décentré pour admette l’universel, une partie de nous-même encore cernée par la centralisation précédente ou habituelle freinera cette universalisation. Ou de même on peut faire semblant de basculer, de se transformer en chrétien ou en révolutionnaire, mais alors il s’agit d’une trahison ; l’horizon, chrétien ou révolutionnaire, du sujet ou du réel ne s’ouvre pas vraiment. Imagine-t-on Roquentin dilettante de l’exister brut ?

On ne peut pas remplacer la conviction, la motivation, la décision, et en bref l’intention par l’application d’une réglementation toute extérieure ; et il est une éthique de l’arc de conscience, sur laquelle on reviendra, irremplaçable, investie, presque brutale et en tous les cas intègre ; puisque la substance même de la décision, de l’intention est précisément qu’elle soit un rapport, un rapport qui se tient de lui-même. Tout prêt de supporter le regard de dieu, laissant tout le reste. Ou donc ; on ne peut pas accéder à dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution sans que l’effort de s’y astreindre ne soit bel et bien effectivement décisif. Ainsi on peut révolutionner, par la liberté, mais la vraie révolution est celle de la liberté-égalité. Une création peut se trouve fort sympathique, mais c’est celle qui va, ira chercher l’autre arc de conscience et au plus loin possible de cet arc de conscience qui vaudra. Si une partie suffisante du peuple n’y incline pas, la révolution ne se lancera pas.

Ceci implique de considérer Montaigne tel qu’en lui-même (dixit … certaines indications ne s’effectuent pas au hasard ou pour rien ; installer la conscience d’autrui, son faisceau intentionnel dans votre arc de conscience est en soi une finalité absolue, qui outre les connaissances ou l’expérience, transforme votre propre conscience, intentionnalité), ou Nietzsche, etc ; sans plaquer une interprétation qui étoufferait l’un ou l’autre. Or pourtant on ne peut pas ne pas interpréter ; la question est ainsi de produire un système ,interprétatif qui puisse manifester l’originalité effective, d’une manière ou d’une autre ; on considère par ex que Hegel éclaire magistralement, lors même que l’on n’adhère pas strictement à la base de sa compréhension.

Or donc peu importe que l’on n’admette pas ceci ou cela d’interprétatif, pourvu que le système de compréhension soit en lui-même explicitement signifié ; à quoi sert, au fond, la philosophie ; de ne pas cacher, dissimuler la base de son intellection, que cette base soit explicitement exposée et que l’on en puisse juger.

Et donc quelque système que l’on adopte, il ne sera pas du tout complet (ce qui ne veut pas dire que ce qu’il dit puisse négliger la rationalité, l’universalité au sens d’universalisation (un procédé ou un processus mais non pas un résultat) ; si il n’est pas complet c’est parce que le seul réel, le seul être réel qui existe, est cet arc de conscience, lequel ouvre à ses objets qui ne sont pas « ses » objets et qui ne sont pas des objets .. mais la suite de cet arc lui-même ; on veut évidemment introduire aux embranchements, aux possibilités de cet arc, lequel est cela seul qui fut découvert (sous l’égide de dieu, de la pensée universelle, du sujet et du réel).

Ou donc un rapport (qui seul existe) n’est pas substituable. Il est quel il est. Mais étant formel seul il peut devenir (sans s’éteindre dans telle détermination, donc il est de l’ordre du signifiant, qui est un rapport).

Et donc la transparence de l’arc de conscience est ce qui s’approfondit ; ou dit autrement ce dont on ne possède jamais la profondeur ; il ne s’agit pas du tout, ici, de croire ou de faire accroire qu’il y ait un terme, une clôture de l’arc de conscience, ce qui veut dire une fermeture du je. Pas seulement de l’universel infini par quoi on figurait la conscience-de, mais en tant que surgit un point qui est tenu dans une vision qui rassemble tout le corps, le monde, le donné, le vécu, la perception ; selon les caractéristiques de telle ou telle œuvre, et non pas tout cela à la fois, bien que fondamentalement un arc de conscience tendra à livrer tout intégralement tout ce qu’il peut, cherchant à identifier son vouloir à son pouvoir exister, son devoir-être à son pouvoir-être, la signification, le sens et le possible.

L’infini du je est évidemment coïncidant avec l’infini de la pensée ; mais on a vu que la seule explication, explicitation de l’infini est le cercle absolu, cad formel, du sujet, du sujet en tant que rapport et en tant que le rapport est cette, par exemple, volonté infinie que repère Descartes et qu’il ne peut plus situer en dieu seulement (comme la pensée métaphysique pour qui l’infini était une notion) ; l’infini n’est plus une notion, ni même un concept comme Hegel, mais est signifié comme cet-être ici-même et maintenant, soit donc l’exister du je, le je comme arc non-fini, signifie et dont le signifiant ne contient pas de signifié. Il y a un infini (au moins) ici même ; ce qui revient à l’inscription définitivement christique (il n’y a pas que le dieu un tout-autre, il existe le christique et ensuite le saint-esprit, la communauté des croyants, pris un par un par ailleurs ; ce qui, on l’admettra, développe considérablement ce réel qu’est dieu).

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Méfions-nous cependant, puisque si ce je est un rapport il n’est pas le rapport qu’il est, puisque justement le rapport se tient toujours en dehors de lui-même ; il existe et n’est pas (l’être est second, situé au-dedans du mouvement, qu’est l’exister). De même que la pensée n’est pas ce que l’on élabore par soi-même mais assujettie à la vérité (qu’elle soit adéquation à la cohérence interne de la pensée ou adéquation à la réalité extérieure), et que la révolution est avant tout justice (en plus d’être liberté).

Pourquoi, sinon de ceci que le rapport se tient d’un plus grand ; ce qui contient en tant que tel le temps, le devenir ; le réel crée (qu’il soit dieu, la pensée, le sujet ou le réel) ; il y a un présent afin que quelque Réel se produise (lequel n’existe qu’en tant que rapport, sinon il dépendrait d’un autre, on ne sait comment, cela n’ayant pas, plus de sens ; et si il dépend de lui-même alors il n’est une sorte de Un tautologique mais un Un articulé, ou donc qui-se-voit et existe autre que soi, ce qui revient à dire qu’il n’existe pas de « soi » mais un devenir brut ou un soi qui se perçoit ; ou donc que la première cohérence ne puisse devenir qu’en une plus grande cohérence. Sinon il n’y aurait pas de créé. Mais seulement du réel moindre. Ou donc parce que le possible ne deviendra qu’assuré d’une acquisition, ce qui veut dire d’une cohérence antérieure qui seule offre une base suffisante pour la plus grande cohérence qui viendra, qui ne cesse de venir.

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De même que les grecs accèdent à la pensée à partir d’un point autre (le « là » du monde, cad l’être, qui ne peut pas être pensé, puisqu’aucun horizon ne peut le réduire). Et que les chrétiens accèdent à leurs propres vies (et la vie partagée) à partir d’un point qui est partout, nulle part dans le monde ni la vie (le christ est parti-revenu-encore là).

Descartes peut approcher son propre être, qui n’est pas un être, c’est parce qu’il est (devenu) ce moi. Ce qui signifie que le moi n’est nullement négligeable, puisqu’au contraire à ce moi-même que nous sommes doit correspondre, adviendra, ou il sera possible d’accéder à un je.

Rappelons ; le je est re/présenté par Descartes et le moi est désigné par Pascal (le moi de monsieur Descartes, qui nomme le je de Descartes en tant que moi, et le ‘moi’ est à ce moment introduit dans l’historicité, dans l’histoire humaine ; ce qui ne veut pas dire que les gens n’avaient pas de « moi » mais que celui-ci n’accédait pas à une représentation, culturelle, d’acculturation, et que donc n’obtenant aucun miroir et sans images les mois ne s’inscrivaient pas dans et par un devenir.

Aussi le christique est-il crucial en ceci qu’il inaugure, initie la possibilité du réel d’un je et ce, christiquement, sous couvert du regard divin ; il ne se pouvait pas moins que ce soit le divin, puisque c’est le possible pur qui se lance. Soit donc ce qui n’est pas dans le monde de l’être (la détermination, celle qui est aussi bien les datas, ou les réalités données, en l’occurrence celles qui se donnent dans la perception ou le là du donné, les choses, les êtres, mais aussi les couleurs ou les atomes, etc) et qui relève du possible pur.

De même Descartes ne crée pas le sujet, il dit qu’il existe ; et ce faisant il le crée d’une certaine manière ou d’une manière certaine, mais de toute éternité, depuis toujours il devait y en avoir au moins un qui exprime le je. Le je devait s’imposer comme étant son propre centre ; afin que de cette centralisation il puisse déployer quantité de possibilités qui, autrement (sans ce positionnement), n’étaient pas en mesure de paraître, et le dit positionnement ne devait s’effectuer que par lui-même ; ou donc chacun devient le centre de lui-même, non par égocentrisme (bien que ce sera effectivement le risque pour tout « moi »), mais afin justement que cet être s’élève universellement et non pas universellement abstraitement, mais universellement selon la structure-sujet qu’est réellement l’universel, qu’est réellement le réel et la cause effectivement universelle ; à savoir qu’il s’agisse d’une structure-je, d’une structure-sujet ; seul ce qui s’existe comme rapport peut créer ou ne cesserait-ce que comprendre des rapports (ces rapports que sont les idées ou les nombres ou les signes ou les œuvres, ou les mises en forme culturelle).

Voici donc que le je, qui paraît si fragile et de peu de consistance, s’avère la forme non seulement majeure mais absolue ; sous la forme du se-savoir, par lequel tous les signifiants sont susceptibles de devenir ou même d’être créés (puisque le je, cad l’arc de conscience, est le rapport originaire, et sait-on jamais, originel, dieu). Ce qui encore une fois ne préjuge pas de la capacité totale de la dite structure mais seulement de la perception, compréhension que nous possédons, que nous avons expérimentée, que nous connaissons (et étant entendu que ce qui existe ontologiquement ne peut pas être imaginé, dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel ne sont positionnés qu’une fois apparus, qu’une fois interposés dans le donné, la représentation, et une fois apparues ces positions s’imposent comme ce à partir de quoi tout sera compréhensible).

Aussi le je ou la liberté va condenser tout le divin et tout l’universel sur ses (frêles) épaules. Le je, libre, s’affectionne de la clarté et de la présence, puisque c’est ce en quoi il consiste ; et par clarté et présence il faut comprendre capacité de Créer (il n’est pas nécessairement une clarté du passé mais d’une vision de l’à-venir, et non pas d’une consistance solide mais d’une propension seule à la mesure du rapport).

Il fallait que Descartes produise lui-même le cogito, sinon ça n’aurait aucun sens, et aucun effet, ce serait même non imaginable, qu’il y ait un cogito sans un je ; or pourtant lorsque l’on dit que la conscience est la pensée (au sens non cartésien, au sens de Hegel par ex) on fait-comme-si la pensée contenait nativement « de la conscience » et la conscience dérivée de ce surréel «la-pensée », ce qui est absurde (ou théologiquement qu’il s’agisse de la pensée de dieu, à la fois de manière ambiguë de dieu et sur dieu, mais René dit bien que dieu n’est pas de cette sorte de « pensée », d’abord de « volonté ») ; par Descartes la pensée ne pense pas, mais un dispositif (qu’il ne nomme pas lui-même « sujet », que l’on désignera tel par la suite) qui pense, qui perçoit, qui aime, qui imagine, qui sent, ce qui est renvoyer le problème par-dessus l’histoire.

Il fallait que Sartre soit athée, déclaré, pour percevoir le réel même, l’existence (l’en-soi). Il fallait que Lacan ait lu Sartre pour le-réel soit cet autre-point du sujet-inconscient, le point-horrible, l’irruption de la rupture dans et par la gigantesque angoisse. Et il fallait que Sartre donc soit un « moi », sans même plus dieu, plus d’humanisation, pas même une idéologie, communiste par ex (qui sera tentée plus tard pour recoudre le champ intentionnel et l’historicité), et qu’il soit cette conscience-atome, isolée ; désocialisé pour le dire.

Le je pour qu’il soit et devienne (et donc qu’il soit tout court, parce que l’on n’est pas sans devenir, tout être est un devenir assumé, ou alors une névrose ou un coinçage quelconque), il faut qu’il se tienne d’une décision et qu’alors l’historicité (qu’elle soit d’une part) et d’autre part que cette décision devienne le rapport actif qu’elle sera. Qu’elle sera. Ça lui vient. C’est comme ça. On ne sait de où, puisqu’il s’agit du rapport lui-même qui est-déjà en rapport (forcément) et en sait déjà beaucoup plus sur, de, par lui-même.

Si il pense, il doit savoir qu’il pense. Si il croit (qu’il existe un autre-point hors du monde ou hors de la vie vécue) il faut qu’il décide de sa foi (il ne naît pas dans un milieu déjà imposé, contraint). Si il se soulève ce sera pour un monde meilleur et encore plus assumé. Etc.

Il faut, pour cela, qu’il se cible lui-même. Qu’il soit nommé, désigné, signifié. La-pensée, le christ, le sujet (Descartes ou Nietzsche ou Lacan, etc), la révolution ouvrent des rangées entières de possibilités, comme autant d’œuvres (au sens large, non seulement comme œuvres au sens habituel, mais œuvres, éthiques, d’engagement, de perception esthétique ou non, de poétique ou de manière générale qui explore les Signes, sous quelques formulations que ce soit).

Remarquons et comprenons bien ; lorsque le christique apparaît (et indépendamment d’y croire ou non), il est ou devient le Signe d’une quantité pharamineuse de vies possibles, d’existences, ce qui veut dire d’individus humains qui, dès lors (dès lors), sont susceptibles de se déployer personnellement ; évidemment à ce moment-là sous le Regard du un tout-seul, unique, mais regard qui ainsi pourra être récupéré par et pour chacun et pour tous (à la fois) ; ou si l’on préfère chacun sera capable de se le réapproprier en propre. D’obtenir une vie qui soit une existence. Au lieu d’être assigné par tel ordre sociétal, humain, tel organisationnel (comme l’empire romain ou tel et tel royaume, chacun figé dans son statut généralisé) il existe au moins Un Regard qui crée la possibilité initiale de toutes les autres possibilités (qui n’existeront que d’être voulues, entendues, créées par les existences elles-mêmes ; ce qui viendra après n’existerait pas sans l’intention reprise de chacun, reprise sur l’énergie de chacun mais également de la situation de chacun dans le donné du monde et dans le là du donné, ayant pour horizon le monde effectivement, soumis aux distances et au temps, et enfin surtout réactualisant en chacun la séparation, sans laquelle nous serions ceci ou cela mais nous n’en aurions pas, n’en récupérions pas la conscience ; et quelle est donc alors la distance qui produit pour tous et chacun la présence et la représentation et comment présenter cette actualité qui nous sépare ?

Pareillement le cartésien ou ce que le cartésien révèle, manifeste, commence d’organiser, d’instituer (et bientôt d’institutionnaliser, ce que promouvra la révolution) ; à savoir non que chacun soit « raison » (même telle l’hégélienne), mais que chacun soit son propre jugement, sa liberté en activité. Il existe, se propage, surgit quantité de versions de l’acquisition du je par lui-même, et ce multipliant partout les je de séparation (jusqu’à l’atomisation que l’on sait, et lors même que les fameuses années soixante aient concrétisé d’une part la division indéfinie, et d’autre part tenté une vague humanisation universelle, ayant échouée. Toute la puissance, la potentialité ayant été recapturée par l’industrieuse universalisation (des objets et de l’argent, qui sont en eux-mêmes de l’universalisation extérieure, puis en images et mass et micro médiatisation qui se cherchaient comme mass et micro médiation, ce qui veut dire coordination de tous et de chacun et non pas rivalité et hiérarchisation de tous et de chacun, chacun livré à la suractivité fantasmatique de l'être inexistant de l'image, à quoi aurait dû s’opposer, évidemment, la fraternité de notre formulation historique absolue).

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Le sujet réel

6 Août 2022, 10:16am

Publié par pascal doyelle

On ne sait pas du tout ce que c’est qu’une « conscience ». ça n’est pas « de la pensée ». la pensée est juste une partie de toute l’activité de conscience. Qu’elle soit « signe » est bien plus certain. Mais la conscience ne réside pas dans les signes ; elle les utilise, de même que les vivants, qui les décrypte d’avec leur adn, les identifications perceptives systématisées, et ce bien que tout vivant est jeté-là dans le monde, et ainsi n’est pas restreint à son milieu (déjà crypté) ; un chien, un chat existent au même niveau-monde donné-là que vous, on partage un monde commun, le « là » justement (les prédateurs en général sont ouverts plus aisément au donné là, puisqu’ils doivent s’adapter, à la proie, aux aléas, aux rencontres, aux possibilités, aux tactiques, etc ; tous les vivants n’ont pas exactement accès au même « là » du donné).

Mais l’arc de conscience ne réside nulle part. Aussi a-t-on, ici, caractérisé la conscience comme un Fait absolu, brut et pur, formel ; on ne peut pas dériver l’arc de conscience, de même que l’on ne peut pas assembler l’Exister de quelque autre notion qui lui serait précédente (au contraire l’être nous paraît second par rapport à l’exister, si par être on entend le déterminé, la détermination, on verra plus loin).

Cependant on a cru ou pu déployer (expliciter sinon expliquer) la conscience comme rapport ; elle est le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (qui se-sait, comme rapport et dit je) ; si il était relatif à une identité il serait cette dernière et dans l’incapacité d’en sortir ; or ce qui caractérise l’arc de conscience c’est précisément qu’il est multi-tâche, pour ainsi dire et puisqu’il est tel, il est non-fini. Ce qu’il ne sait pas déjà, il l’apprendra. Ce qu’il ne possède pas actuellement, il l’inventera. Ce qui n’est pas, il le créera.

Et puisqu’il n’appartient à aucun milieu en particulier, il est en train de détruire le monde, cad tous les milieux… c’est évident.

Que la conscience soit un rapport, immédiatement on saisit bien qu’elle se détient de toute espèce de rapport, pourvu qu’elle en ait l’énergie ou le temps, etc.

Et donc cet arc de conscience est arc-bouté au monde donné là. Son fait structurel est cette articulation. Une pensée n’est vraie que désignant une chose réelle dans le monde réel. Ceci est mon corps parce qu’il y a, là, un corps vivant réel que je (me) perçois… ce qui est extrêmement curieux, absurde, effarant. De n’être pas ce que l’on est, mais dans la perception, toujours actuelle, de cet être que l’on n’est pas, mais dont on existe la perception ; mais de quoi relève-t-on alors ? Quel est ce plan actuel qui perçoit d’arc-ticuler la réalité dans une instanciation encore-plus-réelle, qui est actuelle et qui se constitue comme rapport qui se trace lui-même et donc toujours absolument actif et qui, de plus et par ailleurs, absorbe toute sorte de matériaux perceptifs ; signes, mots, idées, perceptions, émotions du corps, le corps lui-même, les choses, leurs couleurs, etc (et qui invente des machines qui étendent ces perceptions ou évidemment ses activités ou actions potentielles).

Dit autrement on ne peut pas fragmenter la conscience (en tâches différenciées et dont elle serait vaguement l’unité et dont on ne connaîtrait pas du tout en quoi consisterait cette unité fonctionnelle) ou donc elle n’est pas une Détermination de déterminations ; elle est d’une autre sorte de « réalité » que les réalités. De même que le réel n’est pas une grosse détermination des déterminations diverses.

Notre être n’est pas un être et donc il est inutile d’attendre qu’il se « réconcilie » avec qui ou quoi que ce soit.

Or cependant cela veut dire que si, par somptueuse coïncidence, dieu existe alors le Royaume ne sera pas de tout repos, il faudra encore travailler à démultiplier la structure, dite ici structure-sujet, en ce sens que si la règle du réel est le Possible, alors il ne cessera pas, et il ne cessera jamais, sinon il n’aurait jamais existé. C’est le bienfait, la bienséance du Possible comme loi interne du réel, qu’il existe forcément d’une part et que d’autre part il en cesse pas ; il est, dieu, la pensée, le sujet, le réel, la sur-activité absolument positive et même sur-positive ; le possible, du réel, a pour finalité, interne et donc externe puisque le possible réal-ise et ainsi se déploie toujours comme réalité, manifestation, déploiement du non-secret, c’est juste que l’on ne le voit pas, que l’on se cache les yeux ou que l’immédiateté nous dissimule l’instantanéité ;

ce qui veut dire qu’en vérité et réalité le réel est intégralement réalisé en une seule fois mais qui œuvre en, au-dedans de lui-même ; la question n’est pas l’être ou le néant, mais l’exister dit autrement le Possible ; et c’est pousser le plus loin possible le Possible qui compte et qui est l’enjeu fondamental ou donc il n’est aucune autre finalité équivalente, adéquate, au niveau du Possible que sa plus extrême possibilité ; d’où qu’il soit, le réel, cherche à étendre toujours plus loin la possibilité et seule une structure-sujet semble adaptée puisque seul ce qui existe comme rapport (et donc à – soi - ) est capable de passer outre la détermination.

Ce qui est déterminé disparaît ou se disperse ; et pour l’univers se dispersera vraisemblablement indéfiniment sans atteindre le néant jamais ; l’univers est toute la réalité venue tout d’une seule fois suspendue en tant qu’activité et mouvement qui occupe tout le temps-espace et l’intérêt tient à ce qui se passe « dedans » ce déploiement ; dit autrement ça devient au-dedans, dans un unique instant total, qui n’est pas écrit ou plus exactement qui se réécrit de et par son déploiement-même ; il se voit, il se modifie.

Ce qui est sujet, cad rapport, se reporte littéralement en remplaçant l’initial et le terme ; le rapport n’est ni le début ni la fin mais le mouvement et donc le re-tour, le toujours nouveau tour, bien que l’on ne comprenne pas bien, pour le moment ; rappelons que, au minimum, l’exister, et donc le présent, n’est pas dans le « temps », le temps est, de fait, mais n’est pas une ultime borne, de là qu’il soit pris-dans l’espace-temps.

Si l’on suit que le réel est pur mouvement (ce qui veut dire d’abord mouvement et puis effets de ce mouvement, réel et puis réalités, indéterminé et puis déterminations), alors la séparation règne partout et structurellement ; il n’est aucune réalité qui ne puisse être sans la séparation, la différenciation, la distinction.

Si l’articulation est le réel même, alors tout entièrement est consacré l’effort, la capacité, la possibilité. Et étant rapport la possibilité doit se trouver en et par elle-même ; elle ne ressort pas d’une extériorité, auquel cas elle se réduirait à un déterminé et un déterminé est l’impossibilité de toute possibilité ; un déterminé tombe, vers le bas. Aussi le réel, qui se maintient au travers des réalités, ne peut pas tomber (sinon tout cesse) ; le réel, le possible, ne peut que s’élever. A structure est intégralement positive ; l’effort est ainsi la nature même de la structure.

Qu’il n’y ait pas de réconciliation veut dire que la « guerre » est l’origine de tout ce qui est, mais que s’impose une distinction interne à la guerre qui soit en capacité de la pacifier… Ou donc le réel n’est pas du tout étranger à la plus tétanisante brutalité (c’est un fait, de violence mais aussi de finitude avérée)

mais que précisément il existe une possibilité pour que cette violence se subtilise, se distingue et devienne, à elle-même, son énergie élevée dans la suite de l’exister pur et brut, ou de ses versions (entre lesquelles on ne choisit pas, ici, puisqu’on les accepte et peut-être accède toutes) ; l’exister (le réel), dieu, le sujet, la pensée.

Dieu sépare (les élus) ou, par le christique, l’intention des élus les distingue, la pensée différencie les idées, les sujets sont rivaux entre eux (la liberté américaine qui impose la concurrence entre tous, ces principes ignorant l’égalité, mais corrigée par la liberté-égalité française, et en dernier lieu philosophique, Sartre, qui reprend Descartes). Donc le mal ou la séparation ou la violence sont intrinsèques. La question étant ; que faire avec cette brutalité ?

On a vu ceci ; qu’il existe un présent, une actualité absolue afin qu’il se passe quelque réel plus grand au-dedans. Cette finalité se situe hors temps et espace, puisque l’exister est en-deçà ; le présent n’est pas ce laps coincé entre le passé et le futur mais le moment de l’actualisation ; on ignore ce qui se tient en réserve de l’actualisation ; tout n’est pas déjà activé, actualisé ; le réel est ce point absolu, cad formel, qui n’est pas, mais relève de l’exister pur et brut ; ce qui existe, réellement, c’est l’activité, le plus profond mouvement, le réel le plus extrême possible, ce qui veut dire que le Possible est cela seul qui Existe.

Si le possible est la règle de ce qui est, alors se manifeste la nature spécifique du rapport en tant qu’il est le réel ; il n’est ni ici ni là, ni devant ni derrière, ni avant ni après, ni au début ni à la fin, mais le mouvement même qui tient tout cela ; et qui les tient de façon spécifique et stupéfiante, sous la forme de les traverser, de les pousser au-delà, de les porter plus loin et plus profondément.

Il est clair que si la pacification repose sur notre conscience, notre volonté, elle signifie en outre mais en vérité surtout que cette conscience parvienne à instaurer sa seconde nature comme évidence structurelle, et donc surnature En vérité nous n’avons pas le choix parce que nous ne sommes pas ce corps (ce vécu, cette représentation, ce relationnel, cet ordre ou désordre humanisé, etc) nous ne le sommes pas puisque nous en avons conscience, donc nous existons dans cet arc de conscience ; au lieu que jusqu’ici nous n’avons pu au mieux que nous confier à notre désir.

Ou donc dieu, le christ, la pensée, le sujet ou le réel sont venus, intervenus, se sont interposés, y compris comme interface (supposément enfin celle réelle) afin de remplacer notre centre (donné là) par un autre centre, qui n’est nulle part mais ex-siste ; et de comprendre, d’intégrer, d’incorporer (sur le second corps, l’autre surface du – même – corps, le corps de signes, de signes poétiques entre cent autres) l’unité non plus de synthèse hâtive (qu’est un moi, ce bricolage, forcément, achalandé à la hâte) mais la véritable unité, celle qui n’est pas (dans le monde, le donné, le passé, la réalité, le signifié, qui se croit être) mais celle qui ex-siste.

Au cours des temps on a tenté de saisir la différence entre la représentation et la présentation du monde, du vécu, du relationnel, etc. Puisque l’on saisissait vaguement une différenciation, un hiatus entre la représentation et la présentation donnée là du monde ; une inquiétude, une angoisse (version moderne, depuis Pascal, ou contemporaine ensuite) ou une terreur face au divin surplombant le monde. Il se trouve donc que l’on a pu commencer de resserrer la compréhension et de situer le dit hiatus, et donc de distinguer toujours plus précisément le point, le joint, l’articulation entre notre réel et le réel, notre structure et la structure de la réalité.

La philosophie a pour finalité de découvrir « ce qui est arrivé » à l’humain, autour de la méditerranée ; pour les grecs vis-à-vis du monde donné là (relevant de l’être, universel, et de la perception hors des groupes humains particulier)s et pour le christique en et par la conscience individuelle. Ce qui se précisera encore plus avant ensuite ; Descartes basculant la conscience en un je, qui est tout-là immédiatement (voire instantanément) ici même et maintenant (et non plus exclusivement dans la conscience du christ qui égalise tous et chacun, par Descartes c’est chacun qui se-sait et surviendra la révolution liberté et égalité nouées).

On aboutit donc à circonscrire le point, le joint qui articule et donc le point d’incidence du réel (pur) dans la réalité et le vécu donnés là.

Et c’est bien la différence absolue qui entre en jeu ; à savoir que l’on ne réside donc pas exclusivement dans la pensée, la connaissance, l’esprit, mais une part, une partie, une fraction existe dans, vers, par le monde ; mais ça n’est pas suffisant, non seulement vers le monde, mais vers l’horizon du monde, et cet horizon du monde (qui roule constamment et recule constamment) est désigné plus effectivement par « le réel », soit donc ce que l’on signifie ici comme le véritable horizon, le véritable Bord ; le présent. Le présent est le Bord qui entoure tout ce qui fut, est, sera. Soit ; la position du réel, la position « qu’un réel il y a » (ce que autrefois on nommait l’être, mais alors aussi dieu, ou le sujet, lorsqu’il devenait, se devinait comme étant à lui-même son propre horizon ; ce qui est vrai, puisque le sujet est un rapport qui s’indique lui-même, ne se saisit pas, ne se connaît pas, ni ne se réduit à des signifiés (qui ne sont qu’imaginés et non pas réels) et qui dès lors peut produire, inventer et créer des signifiants, et signifier tout ce qui est (fut et sera, potentiellement).

La différence est donc cette articulation telle qu’elle se précipite vers le donné là, vers le « là » du donné (dieu, l’être, son exister de conscience qui se demande ce qu’elle « veut » ou ce pour « quoi » elle se-sait, et finalement le là existentiel qui, probablement, le point aveugle absolu, puisque littéralement il se dit à lui-même « ça existe ») ;

ce qui veut dire qu’elle s’échappe à elle-même, et renvoie sans cesse au réel, formel, et donc cela veut dire au Possible pur ou brut. Le réel comme Fait absolu est un fait Formel, il n’est pas attaché aux déterminations (et du reste il n’y a aucune détermination qui puisse « résumer » toutes les déterminations qui sont distinguent relativement les unes aux autres, il est ainsi un continuum de détermination).

Ce caractère formel se dit autrement ; non plus comme être (ceci ou cela) mais comme exister ; équivalent au fait d’être « réel » ou fait d’exister.

N’étant aucune détermination (ce qui veut dire qu’une fois lâchée elle ne cesse plus de signifier, de lancer des signifiants et comme elle est, quand même, articulée au réel ou au donné là, elle veut signifier des choses réelles ou des possibilités actualisables, ou alors n’appartenant plus à tel monde particulier humain, gardé par le groupe, on dira que cet individu bât la campagne, se perd dans le subjectivisme, dans ce que l’on nomme la folie, depuis, depuis que chacun est jeté dans le monde sans la protection d’un collectif)

n’étant aucune détermination le rapport est étrange ; il s’impose de lui-même comme infini ; ce qui ne se comprend pas du tout, sauf justement à se définir comme rapport indéfiniment recommencé et comme c’est un se-savoir, cette indéfinitude est littéralement infinitude (dit autrement elle ne conserve pas le caractère vague de l’indéfinitude mais adopte et intègre la certitude de (soi), du rapport qui se-sait comme tel ; où l’on voit que l’arc de conscience est structurant en tant que je qui-se-sait et qui plus est dont le savoir admet immédiatement l’universalité … Il n’y a pas de rapport qui ne soit pas en lui-même universel ; on y trouvera donc l’origine, la cause, la nature originelle de ce qui est caractérisé comme universel.

Le je cartésien est, littéralement et réellement, l’inscription de l’infini en tant que certitude (relecture inverse du je et de dieu) effectivement réelle de l’infini ; ou donc l’infini n’est pas en lui-même une abstraction (ou une qualification de l’absolu) mais un être, un réel, une structure spécifique, qui, contrairement aux réalités qui pour être spécifiques sont déterminées, cette structure-ci jongle avec toute détermination et donc avec sa forme (indéterminée) ; aussi est-ce cette forme qui devient et qui sait (et donc ressent) qu’elle devient ; déployant dans un corps, vivant, des affects spéciaux, nommés passion lorsqu’elle s’écrit suffisamment profondément à la surface du dit corps, profondément et surface dé-couvrant le sens, la direction, l’orientation même du corps vivant ; à savoir qu’il écrit et donc dans l’actualité, l’actualisation de son être en l’outrepassant.

Lacan repoussera cette infinité, jugeant l’indétermination illusoire en elle-même et contredisant son prédécesseur, Sartre, au pied de la lettre (Lacan, de par son option structuraliste, croit que les signifiants existent indépendamment).

Il apparaît alors de ceci que Descartes inaugure ou plutôt continue l’inauguration de la séparation, la séparabilité de tous, un par un séparé par sa « pensée de (soi) » (et intérieurement il imagine ou suppose toutes espèces de séparation, de la folie au rêve). De même que la pensée grecque sépare toutes les réalités, l’universel ne parvenant pas ou si peu de réunir la réalité en une fois, sinon dans un hyper concept vide, l’être, que par ailleurs on peut également comprendre comme vide parce que formel, mais cette séparation est déjà prévue, pré-vue et combler par le sacrifice d’un-seul, le christique, qui relie à nouveau non seulement les uns et les autres, séparés, mais les réalités elles-mêmes, et l’ensemble de tous les effets (choses, êtres et je) à la cause, en tant, précisément, qu’elle a pris, pris sur elle la séparation absolue, formelle, de tout ce qui est et de tous ceux qui existent.
Une partie du christique, de la présence effective du christ, ce qui veut dire du fils, du verbe, de la parole, des signifiants en eux-mêmes de dieu, implique que le mal est porté, retourné, compris comme étant la réalité elle-même, qu’il n’y a pas de réalité sans cette brutalité, qu’elle est intrinsèque et que le divin surélève la violence, l’absorbe ; ce re-tournement du réel, séparé, ayant à s’unifier, ne s’unifie pas à strictement parler, mais pousse la séparation dans le lieu, absolu, formel, de la séparation. C’est la séparation, elle-même, qui doit se projeter, se prévoir ; qui accepterait un réel sans son individualité, sa singularité propre ? Cette singularité est justement cela même qui doit non pas disparaître et se fondre (dans on ne sait quoi) mais s’affirmer et maintenir par cette affirmation le réel ; au sens où il ne s’agit pas d’effacer des rapports mais d’en créer qui contiennent tous les autres rapports. Soit donc agrandir le possible, ne pas se satisfaire des rapports de brutalité, mais augmenter les capacités afin que le réel supporte la séparation, entrer dans la structure du réel afin qu’il puisse exister des singularités, puisque celles-ci sont une ampleur de rapports-en-plus.

La singularité ou plus exactement l’individualité est le réel qui admet en lui-même qu’il propage de plus distingués rapports. Et ô combien distingués puisque la singularité, l’individualité du je est en elle-même une pure distinction (à côté de laquelle, en comparaison de laquelle distinction formelle, toutes les déterminations, de cette vie vécue, de ce corps, sont seconds).

De même Descartes ou Sartre ; si Descartes n’en décide rien (il n’installe pas la problématique) et si Sartre hésite entre un champ de conscience universel et/ou une conscience individuelle (qu’il ne peut pas penser comme singulière, puisqu’il en reste à l’universel comme universel).

Ou Lacan pour qui « ce qui arrive » dans l’analyse est un aperçu soudain qui libère, quelque peu, le je de son moi, au bénéfice de celui-ci, cette aperception soudaine provoquée par la présence du psychanalyste, en tant que signifiant l’autre-conscience, le savoir impossible ; cad le se-savoir qui est tout à fait autre que la connaissance et la métaphysique, ou l’effort incalculable du réel (parallèle de « l’insondable décision d’être » du sujet-inconscient, qui pour Lacan fonctionne en lui-même, à part, hors réalité, monde, vécu, ce qui peut être repris comme étant la base même de la liberté, ce que Lacan, pour sa part, ne reconnaît pas, mais qui peut être lu comme la singularité elle-même, l’individualité hors tout).

On sent bien que dans tous les cas, le pas n’est pas franchi qui affirme totalement l’individualité singulière, réelle et formelle ; en ceci que, pour nous, ici, l’universel n’existe que parce que le rapport est un je. Le je est ici la forme même de l’universel, la plus originelle, et donc originale, source d’originalités à profusion depuis 30 siècles (la forme individuelle en tant que fondamentale universalité autant que l’on sache et soupçonnant que la structure-sujet est encore un plus-grand-devenir, ce que l’on peut nommer dieu ou la pensée et le un ou le sujet nouménale ou autre).

Cela signifie que, pour chacun (puisque c’est ce qui nous concerne absolument chacun en propre), pour chacun donc il est un devenir absolu littéralement non fini, selon les implications qui ne peuvent cesser, du rapport qu’il existe en tant que je ; le je est dimensionnellement cela-même qui est capable de tous les rapports (réalisés ou possibles, puisqu’il est, le je, la forme que nous saisissons du Possible-même).

Dit autrement la philosophie a du mal à admettre l’individualité pure et brute, puisqu’elle est assignée à l’universel (sans la dite « connaissance » elle s’estime perdue), alors même que l’individualité est ce qui est, du christique, imposé, partout et pour tous et pour chacun. Lors même que cependant le christique approche de l’individualité du je selon et dans la vision du christ lui-même, puisque à ce moment-là l’historicité (qui inventera, créera des tas de sujets réels, de véritables je) n’est encore passée ; mais précisément le christique est la formulation qui lance la capacité que chacun devienne … lui-même (qu’il devienne le rapport qu’il sera, selon un autre-temps, dans le rapport que le christ initie), devienne celui qu’il est sans le savoir (sans le se-savoir, étant entendu qu’à ce moment-là, le christ le-sait pour chacun) ; cette individualisation soudaine foudroyante qui frappera cartésiennement, jusque Lacan (de même que les allemands, globalement, cherchent toujours à justifier de l’individualité via tel ou tel absolu ; or non, l’individuel je est l’absolument formel seul existant).

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