le sujet millimétrique
En tout il ne faut jamais nier quelque chose, quoi que ce soit, mais le prendre tel quel et s’autoriser à agrandir l’esprit qui considère ce quelque chose de telle sorte qu’il puisse le transformer : cad transformer sa présentation, son apparence pour-nous-même. Ça n’est pas l’objet qui est erroné, c’est notre interprétation qui ne suffit pas ; la vérité est toujours au-delà de la réalité dite fausse, mauvaise, négative, contradictrice ; elle est ce qui non pas s’énonce, mais se découvre : la vérité est quasi uniquement invention. Si face à un fait, on en revient à du déjà connu, c’est que l’on se trompe. Puisque la réalité est si considérablement diverse que notre esprit ne peut la préjuger.
Il est manifestement une réserve indéfinie en nombre et qualités de tout ce qui existe.
Manifestement : mais ce manifesté n’existe pas nécessairement et spontanément à nos yeux.
Parce que le moi est obligé de d’abord gérer son unité et sa complexité et ensuite se permettre d’aborder (contraint et forcé, par ex) le donné indéfini en nombre et qualités. Mais en même temps, ce même moi est profondément attaché, bien qu’il se le dissimule souvent, à tout renouvellement … et pas forcément là où il l’attend, le prévoit, le désire … d’où la surprise telle qu’elle se détache, sans excès ou parfois avec bruits, des signes millimétriques du détail du monde. Puisque pour nous le global (tel objet dans sa globalité, une) est presque toujours déjà réglé … intégré.