Nécessité de la philosophie
Que l'Etre soit, n'est pas à l'évidence une tautologie puisque par là commence seulement la possibilité d'une pensée rationnelle.
Ad ; avant de le prononcer, on ne savait pas que l'Etre pût être dicible.
(Il était désirable comme Un au-delà du monde, mais ici le monde est devenu Un, déjà réalisé, et la pensée ayant à l'exprimer adéquatement ; ne pas saisir la philo comme la création (continuée) de la vérité-exprimée de l'Etre,
ne pas voir comme cette hypothèse est fondatrice, c'est croire que les philosophes ont pensé en vaines contradictions ou querelles ou jeu de mots ou objets inventés et imaginaires ; bref, c'est ne rien saisir en somme.
En particulier ; que si la philo existe, c'est qu'elle continue la même vérité reprise et alimentée (cad augmentée au travers de chacun).
Ce faisant elle occupe tous les savoirs ; quand bien même ceux-ci prendraient à ce point leur indépendance (sciences etc) que l'on pourrait croire qu'ils s'en émancipent ... mais les édifices de la science ne tiennent que dans une certaine culture, un "état d'esprit" qui relève de chacun en tant que pour chacun l'objectivité existe, par ex, ou en tant que chacun peut librement penser comme il l’entend, etc
Bref les sciences existent dans une culture ;
Qui témoigne du fondement ontologique de la dite culture ?
la discipline qui a assigné à l'être humain que son essence est le savoir (et non pas la religion, l'immédiat, la reproduction de l’espèce, etc , toutes sortes de finalités qui se rencontrent dans les sociétés humaines). Or ce fût la philo qui assignât à l'humain que son essence est le savoir, la connaissance ; en prononçant que l'Etre est, cad est objet (un et clos, non désirable) de savoir pour-l'homme.
Aussi penser par soi-même, ça n'a de sens (outre l'envie que l'on peut nourrir de penser de façon absolument originale par rapport aux prédécesseurs ......) que de réaliser en soi-même, l’indépendance qui autorise ou garanti que l’Etre on comprend ce que ça veut dire ; que notre subjectivité n’est pas limitée à elle-même mais peut se hausser jusqu’à concevoir le Tout-qui-est.
Un scientifique, certes, conçoit objectivement un objet ; son objet d’étude (serait-ce la logique pure ou les planètes). Mais son identité personnelle n’est pas en cause totalement dans cette procédure ; les questions métaphysiques dont il peut se soucier, il peut s’en inquiéter sans que ses études objectives en soient bouleversées ; lui, comme personne totale, s’il veut affronter le Tout-ce-qui-est, il devra philosopher. Parce que c’est subjectivement, cad personnellement, que l’on affronte Tout, mais c’est en tant que sujet humain (identique à tout autre sujet) que l’on y répond …
Ainsi penser par soi même c’est acquérir d’abord une identité réellement personnelle (puisque interrogeant Tout, on se prend soi tout entier dans le processus), mais qui paradoxalement est une position universelle.
Si l’on veut jouer du coude et penser originalement, il est nécessaire alors d’augmenter son être de telle sorte que l’on puisse développer une identité de soi, mais objective absolument (selon l’Etre).
Ainsi la philo prouve que la subjectivité humaine est capable de se hausser à l’objectivité pure et simple, même si elle ne peut pas y vivre (puisque l’on ne vit que subjectivement).
Ceci, cette exploration (philosophique) , va contre toute espèce de société humaine (cad toute vécu, finalement immédiat) qui toujours vous convainc que vous n’êtes que vous même… et rien de plus. Mais c’est faux.