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instants philosophie

Profondeur de l’angoisse

26 Décembre 2020, 09:23am

Publié par pascal doyelle

Avant d’avancer dans l’exceptionnalité de l’arc de conscience, on fera un petit détour dépressif par le gouffre invincible de la structure de notre réalité humaine ; ce qu’autrefois on nommait négativité (Hegel), ou néant (Heidegger) ou néantisation (Sartre) ou coupure (entre autres, Lacan, et Freud « castration », ce qui est tout à fait bizarre , mais bon il y a des raisons à cela).

Ensuite viendra le commencement du début de la sortie du marécage mortifère. Mais il faut bien saisir ce qui nous meut ; soit donc un mouvement.

On dresse donc l’architecture de ce qui, en acte, toujours en acte, s’élabore comme champ intentionnel, tel qu’un arc de conscience s’arc-boute dans l’arc du présent et par lequel il lui faut, à cet arc, se rendre réel. Ce qui veut dire entrer dans son propre champ (qui est habituellement occupé par des choses, des êtres, de la détermination limitée, la représentation du groupe autrefois, jusqu’à que naissent le christique et Socrate, à qui ils ne le pardonneront pas) et qu’il puisse, cet arc, en entrant dans sa propre possibilité, non plus user de mots mais de signes ; de sorte que l’architecture puisse lui apparaître et il nomme cela selon les signes ; dieu, pensée, sujet, réel.

(on sait que les juifs passèrent leur temps à refuser dieu, à reformer-un-groupe, de même que nos sociétés (qui sont dans le même-monde, de la révolution qui est unique, partout, avec variantes), nos sociétés veulent oublier, anéantir la structure révolutionnaire qui sinon créerait du structurel ; liberté ET égalité ; en lesquelles sociétés on réinstalle l’exclusivité ; ce ne sont pas les valeurs secondes en elles-mêmes qui posent problème mais qu’elles annulent la structure)

Dieu, on sait de qui il nous vient (ou à qui il s’est communiqué). La pensée court de Socrate à Plotin (le Un qui émane comme réalités) puis passe dans la théologie (qui « simule » la pensée de dieu, la pensée à propos de dieu et la pensée qui est celle de dieu). Le sujet commence de Descartes en passant par Kant, Hegel, Kierkegaard, Husserl, Nietzsche et Heidegger, puis Sartre jusque Lacan.

Ce qui creuse toute vie en existence, par quoi on a toujours cessé d’être un vivant. Secret que nous livre Lacan qu’il y a une chaîne de signifiants qui coupe le corps, du vivant, en deux, de telle sorte que l’on se tient toujours dans la conscience du/vers le corps (par quoi il y a un corps, pour nous et que nous ne sommes donc pas), et que cette coupure est à jamais éloignée puisque c’est par elle qu’il y a un « moi », et que ce moi ne peut s’annuler pour saisir la division qui le crée.

Dit autrement ; « on s’est vu » de l’extérieur et cette Autre (vue) est éloignée à jamais ; le « on » qui nous a « vu » est et n’est pas « notre » conscience, mais l’acte de conscience purement générique, et d’autant plus perturbante (et notamment non-situable ; il se peut par ex qu’un objet nous Voit, et nous jette dans l’épouvante ou l’angoisse).

« on est vu » est cela même qui nous tire du seul vivant et nous projette dans l’ex-sistant ; et non seulement cette extraction nous coupe de la vie, mais de plus cette conscience-autre est elle-même la plus absolue division possible pour cet arc de conscience ; toute conscience est en elle-même structurellement scindée, et cette scission n’est pas un épiphénomène ou accessoire, mais est la structure même du réel. Le réel est ce qui va plus loin que lui-même, est un rapport.

Mais peu importe parce que c’est le champ (de signes) que crée cette division qui vaut. La conscience générique qui nous Voit, deviendra, selon un plus ou un moins, l’acte en propre de conscience ; dénommé le-sujet. Soit donc le rapport plus grand.

Ou encore ; ça n’est pas la ligne de coupure des signifiants qui crée la conscience (tel que Lacan par son a priori anti-conscience le suppose) mais il y a une ligne de signifiants parce que la cervelle (ou dieu ou ce que l’on voudra) crée une conscience, une intentionnalité ou encore un rapport (de tous les rapports qui suivront).

Celui qui ne peut pas supporter ou intégrer la coupure mélange les signifiants et les perceptions (il hallucine, à tous les sens du terme). Celui qui intègre la coupure (bien que cela soit impossible, inacceptable, mais pourtant c’est la règle) se-perçoit, relativise ses perceptions, peut les exprimer, et les reformuler avec d’autres mots, et il n’est pas coagulé avec tels ou tels signifiants qui attirent comme des aimants et empêchent qu’il y ait de nouveaux désirs ; rappel que pour Lacan le désir est la concrétisation de la castration, de l’extériorité, du regard du point d’autrui ; le désir coincé est celui qui tourne en rond et se répète. Mai cette conscience qui intègre la coupure est de fait et par structure autre qu’elle-même ; il n’y a pas Pierre qui se sait (comme si la conscience était la fonction d’une identité) mais il y a Pierre parce qu’il est né, Pierre, dans le champ de cette conscience. Donc l’existence précède l’essence.

La terrible possibilité « d’être perçu » est ce qu’indique la nature absolument spécifique et très excessive de l’arc de conscience ; qui est rapport et dont l’autre terme manque toujours (que ce soit le terme initiale, le contenu ou le terme aboutissant) ; dans un rapport on ne sait pas « qui voit » ; l’arc de conscience est non situable (il n’est pourtant pas insituable puisqu’il est cela qui dispose les champs, et pour cela « il n’y a pas de hasard » en psychanalyse, et dans le reste du monde et des vies non plus, ceci sans tomber dans l’excès évidemment, nous percevons en tant que vivant quantité de phénomènes mais le ou les noyaux sont très cohérents ou concentrés).

Dit autrement ; on ne sait pas qui pense ou qui juge ou qui entre dans notre conscience-de ou qui perçoit ni quoi. Ce sont une bonne partie des perturbations que relève Sartre et Lacan conduit encore plus profondément la division.

Excepté selon le regard dé-tourné par dieu, la pensée, le sujet ou le réel qui ramènent dans le champ tout en n’y entrant pas c’est pour cela que dieu, l’universel, le sujet ou le réel sont des opérateurs tout à fait formels et pas du tout concrets. Si on dit par ex que le sujet c’est « la volonté » on redescend d’un degré (Descartes danse d’un pied sur l’autre ; la volonté sceau de dieu en nous ou la pensée, comme dispositif général de volonté, image, imagination, sentiment, troisième corps, ça n’est pas décidable dans sa vision ; il faut obtenir l’activité de conscience intentionnelle, qui n’est ni image, ni langage, ni concept, etc, mais qui ouvre tous ces champs-là, dans lesquels tout (ce que l’on perçoit) apparaît).

Les mois, ceux des temps modernes, tournent en rond et il y a une « psychanalyse » qui s’invente et vient extraire ces mois de leur ‘moi-même’ fixé, de même qu’auparavant telle ou telle croyance ou foi ou engagement (on pense à la nation, au christianisme, à la révolution) venaient déjà tirer les mois hors de ce moi-même embourbé, pataugeant dans son bricolage, qui ne tient qu’à ceci d’imaginer sa satisfaction (laquelle satisfaction se démultiplie dans des objets, de désir, afin de faire tampon vis-à-vis de la jouissance, qui est l’horrible imaginaire de la satisfaction hallucinée, dévorante).

La jouissance, horrible, c’est celle qui sera écartée, oubliée, refoulée, par la capacité de désirs différenciés et c’est aussi et à l’origine celle qui est supposée au regard, au sens où LE regard qui vous Voit, vous le supposez absorbant une infinie satisfaction (tandis que vous vous contentez de petits désirs et petits objets qui occupent le temps en somme, avant de mourir, ou qui découpent la jouissance horrible afin de supporter l’intention dévoratrice). C’est ainsi que les objets ou tel autrui ou tel signe s’empare par imminence de l’horreur et oubli de sa possibilité. Si le regard est isolé dans un-objet il disparaît. La jouissance c’est le pour-soi/en-soi de Sartre, ce par quoi il désigne dieu.

Alors qu’en vérité dieu ne jouit pas ; il est l’anti-jouissance ; il montre qu’il y a autre chose et autrement ; que l’arc de conscience dans un vivant est destiné à porter plus loin et ailleurs ce vivant et non soumis à son immédiateté (qui ne réalise que son cercle de possibilités ou, pour nous, humains, la sorte douloureuse de mélange vivant/intentionnalité qui comme tel s’écroule, si ce mélange est livré à lui-même) et cette autre Possibilité n’est pas de ce monde, ni de ce corps. Rappelons que si nous créons un champ intentionnel de signes (qui découpent les choses, les êtres, le corps, que nous ‘ayons’ un corps que nous ne sommes donc pas, un vécu ou autrui ou des œuvres et des inventions et des réalisations) alors la jouissance est le mélange de corps, vivant, et de structure, intentionnelle ; « comme si » ça ne faisait qu’Un … Mais ça ne fait pas Un, ça ne fait jamais Un, parce que la structure même « qu’un réel il y a » veut dire qu’il devient, et s’il devient il n’Est pas. Il ex-siste.

Dans la confusion du un qui jouit, il n’existe plus de sujet. Or de dieu à Lacan il y a un sujet. C’est pour cela que Lacan ne dit pas « le Un est », il dit « y-a-d’l’un ». C’est une logique (qui crée des uns) et pas une ontologie (basée sur le Un monolithique). Et Lacan, pas plus que Sartre ne voient pas que dieu, la pensée, le christique et le sujet, tout comme le réel tel qu’il fonctionne (à tout le moins) créent des uns et non pas accaparent le Un pour eux-mêmes. Sinon pourquoi dieu aurait-il créé le monde ? Pourquoi la vie des êtres individués ? Pourquoi la révolution des sujets ? Depuis le début ça crée quantité de uns.

Il ne faut pas mécomprendre ; dieu n’est pas une réponse toute faite, pour les juifs, mais une exigence et le christique est la recherche (absolue et formelle) de l’intention véritable (sous condition d’élévation continuelle). C’est envers et contre nous-même que la structure lutte afin d’établir ou rétablir le sens de l’existence (que le possible, cad l’arc formel et le regard soit encore actualisable et non pas recouvert et étouffé dans le monde, le vécu ou le corps).

Or celui qui est un (ce qui veut dire qui est un rapport, parce que seul un rapport est un, tout sinon est composé, cad multiple, un vivant déjà n’est plus seulement composé mais une unité, sa « peau »), ce qui est un, donc, ne jouit pas. Dieu n’est pas un « gros quelque chose » et le sujet n’est pas une « chose » (une chose qui pense n’est pas une chose, de fait). La jouissance est le piège en lequel nous tombons parce qu’il se crée sous chacun de nos pas. Mélange du corps imaginé (halluciné) et « plein », repus, satisfait, un corps « merveilleux », une « surhumanité », un « idéal de contrôle » ou un imaginaire publicitaire ou une icône, jadis Marilyn. Pour que la structure remplace en nous cet « idéal » du corps imaginé, il faut une puissante motivation qui réoriente véritablement l’intentionnalité. Qui cherche le sens de la non-satisfaction.

Et pour cause qu’il s’agit d’autre chose que du jouir, dieu, la pensée, le sujet et le réel bâtissent la structure du réel antérieurement à, au-dessus de et au-delà des réalités, des réalisations, des vies vécues, des corps, des perceptions immédiates ; il y a tout cela parce qu’il y a un champ et la suréminente élaboration du champ se nomme dieu, la pensée, le sujet et le réel. Du moins l’a-t-on jusqu’à présent désigné tel.

Le réel pour Lacan est cette coupure, ‘dans’ le corps, et le vivant opéré à vif et dont la plaie reste ouverte, plus ou moins recouverte et de façon plus ou moins acceptable  ; un vivant, un corps ne comprend pas du tout ce que l’arc de conscience lui provoque, impose, cet écartèlement d’être perçu du dehors, et c’est l’angoisse plus que fondamentale.et comme il s’agit d’une perception externe, ce que l’on va voir, elle est vraiment externe ; on ne comprend pas ce que la perception de l’autre conscience nous veut.

Il ne faut pas seulement imaginer que cette autre conscience qui nous-voit est tel autrui ou tel autre ; c’est en partie « ce que l’on imagine que l’autre conscience voit » ou le Voir de l’Autre Conscience ; de sorte que pour illustrer on pourrait dire que dieu est l’accommodement de cette altérité, son relatif apaisement (bien que l’on ne puisse pas voir dieu sans mourir, ou qu’il soit Exigence) et c’est pour cela également que l’on est addict aux images, à la captation d’image, comme si on endossait le temps d’une image, d’un récit, d’un film l’Autre Conscience ; mais ça ne dure qu’un moment et qu’il faut ainsi renouveler.

Lacan a affaire à la même structure que Sartre (puisqu’il n’y en a qu’une ; il n’est pas trente-six manières d’avoir conscience-de, des contenus en nombre indéfini mais l’arc, lui, est exactement le même, pour quiconque) et à cette intériorisation impossible du regard (cad de l’intentionnel) ; que notre être soit un arc de conscience et qu’il ouvre le champ là au-devant, veut dire que nous sommes intégralement jeté dans le monde, parmi les autres et donc pour Lacan sous l’observance des signifiants, des signes qui orientent une « conscience » (qui n’appartient à personne).

Il n’y a rien qui résiste à cette déperdition de soi ; parce qu’il n’y a pas de «soi ». Lacan voudrait bien que toute la philosophie prône une identité mais si il lisait mieux (ou si il admettait son biais de lecture plutôt), il comprendrait bien que précisément la philosophie en passe toujours via une articulation autre, par exemple et par principe « la vérité » (comme principe, pas comme contenu) dont Lacan pourra faire lui-même usage dans son registre propre (celle que l’on ne peut que mi-dire). Mais pourtant de son point de vue toute proposition est comme un remplissage du hiatus ; il y a le fou qui se prend pour le roi, et le roi n’est pas moins fou qui se prend, lui aussi, pour le roi.

C’est le garçon de café qui se prend pour un garçon de café.

Si on aboutit au cœur du cœur de tout (de toute l’aventure humaine) c’est que le centre, le regard déjeté, ke regard Autre (il est forcément Autre, sinon il ne serait pas un regard) c’est ce que l’on veut toujours combler (en tout sens). Sauf que l’on n’y parvient jamais et que cette in-finité de l’arc de conscience est ce qui est à la fois maintenu et accommodé par dieu, la pensée, le sujet et le réel. Chacun sait bien que dieu, la pensée, le sujet et le réel on ne les possède pas ; ils nous détiennent. Ils tournent le regard (destructeur)

Sinon, si on croit que l’on sait ce que dieu ou la pensée ou le sujet ou le réel sont, alors ce seront seulement des images, des semblants, des faux dieux, des identités inertes, mortes, notre imaginaire ou notre folie. Dieu, la pensée, le sujet et le réel sont ‘vers-le-haut’. Si on ne se soumet pas à leur exigence on ne comprend pas que le réel est hors de lui-même ; on croit que le contenu que l’on pense, imagine, désire, touche est « la réalité ». dire qu’il y a un réel de la réalité c’est précisément amener qu’il n’est pas là. Personne n’a jamais vu le réel, c’est juste une position, mais c’est la position (plus grand que quelque partie que ce soit) à partir de laquelle il y a des choses et des êtres.

On n’ira pas jusqu’à dire que les mois, humains, humanisés et constamment humanisés par leurs médias, déluge d’image, au sens large, deviennent fous ou dépressifs ou malheureux ou obsessionnels ou addicts parce qu’ils ne croient plus en dieu, mais bien parce qu’ils ne croient plus en dieu, ni en la pensée et l’universel, ni au sujet, ni au réel (Ph K Dick).

En conséquence de quoi le regard (qui est au tréfonds de notre origine strictement individuelle d’abord, puisque c’est en raison d ‘un regard que nous sommes coupés, sous la castration, cad sortis de la croyance, de l’imagination d’une fusion, qui n’a pas de nom, qui est innommable) revient dans le moi intégralement soumis à l’Autre (ce que l’on nommait aussi jadis l’aliénation, non seulement marxiste mais hégélienne, jusqu’à ce que la-pensée qui est enfin devenue sujet (depuis Descartes) se sache comme système de tous les savoirs, et que ce qui se cachait c’était elle-même ; sauf que dans ce cas l’esprit dans le système est vide (et devenu vide pour nous qui lisons Hegel, qui a épuisé toutes les possibilités de la pensée) ;
alors que précisément il s’agit de comprendre que le sujet n’est pas vide du tout.

D’une part c’est un arc de conscience et d’autre part c’est le présent, originel, le présent originel.

C’est parce que nous sommes trop devenus ces sortes de « moi » que l’on comprend dieu, la pensée universelle, le sujet et le réel sous le régime de la paresse. Pour un moi il ne lui vient pas à l’esprit qu’il puisse exister autre chose que des choses et des êtres déterminés, il n’a aucune idée de quelque Architecture que ce soit, en conséquence il mène quantité de tactiques, diverses et variées et à propos de tout et n’importe quoi, mais aucune stratégie ; il se perd dans le brouillard de toutes sortes d’intentionnalisations qui lui paraissent toutes sans fondement.

C’est que si il est un « moi », le moi, c’est qu’il a intégré le regard (et c’est pour cela qu’il va commencer de développer des folies, des folies psychologiques ou psychiques) ; le regard qui était positionné comme dieu, la pensée, le christique, le sujet (ou la révolution, la nation, etc) s’est condensé dans l’exiguïté du moi ; et donc il explose le dit moi. Le regard peut se supposer comme dieu ou sujet (citoyen ou révolutionnaire) mais il ne peut pas s’entremêler du moi, du corps, de ses attachements, de ses immédiatetés ; un tel mélange produit du fantasme et ce regard absolument terrifiant (que le moi de toute manière de peut pas sup-porter). Au mieux il devient idiot, se rendant incapable de produire des intentionnalités qui ne soient pas infantilisantes. Il est absorbé par le regard qui absorbe, dans l’irréalité, dans l’irréel effrayant (Ph K Dick, ou les super héros, ou le flux continu des images, des séries, des objets, des petits désirs de toute sorte).

Remarquons bien ceci ; puisque notre unité n’est pas un être mais une structure, cad un rapport, on ne peut pas se stabiliser (sinon en rusant, en retordant la torsion, qu’implique que notre être n’est pas un être, une unité ou identité, mais un mouvement et donc tordu ; on nommera la ruse qui permet de viser qquand le bien ou ce qui en tiendra lieu, la dis-torsion, qui sera passablement compliquée mais en même temps très simple et évidente ; ce qui est introduit plutôt très véritablement à la nature du ‘rapport’ que l’on existe) ; on ne peut pas se fixer un Bien qui annulerait et couperait les liens avec toutes les autres intentionnalités et se consacrer à une stratégie qui dominerait les tactiques divers et variées, parce que le rapport n’entre pas dans une telle solidification ; je fais le mal que je ne veux pas et ne fais pas le bien que le je veux (mais cette maxime vaut pour tout ; indépendamment du bien ou du mal, je fais ceci qui m’ennuie et pas cela qui me passionne, parce que je me distrais, je suis distrait, dispersé et que je ne peux pas rassembler l’unité intentionnelle qui n’a pas et ne peut se représenter une dans la multiplicité, qui ouvre quantité de champ et dont aucun ne peut prétendre à la réunion de tous, et du reste … ça ne serait pas viable… et pas vivable ; l’arc de conscience est de fait et structurellement multitâches ; il ne peut pas se résoudre par l’unification (sinon il se fige), et donc la ruse qui le manœuvrera se doit d’être conséquente.

(dit autrement la conscience, cet arc, ce rapport n’est pas le conscient, qui se bâtit sur des contenus fortement organisé, et l’intentionnalité n’est pas la volonté ; l’intentionnalité est la finalité des finalités secondes ; que la raisonnabilité ou la rationalité ou l’empirisme qui supprime les problèmes croient colmater la brèche, et celle-ci crevassera chacun des mois par où ils ne l’attendent pas, chaque moi assailli par sa rupture interne dont on lui raconte « qu’il devra être heureux », puisque partie du monde donné il doit, normalement, obtenir sa résolution, sa réussite dans ce monde ; et limités à leur vie, ils s’y livrent pieds et poings et ne posséderont pas la ressource pour dépasser ce creusement ; le moi s’en prendra à lui-même, aux autres, afin que son être n’est pas un être, n’est pas du monde et ne peut acquérir sa complétude en une vie)

Que le moi se perde en tactiques n’importe comment, en se décrochant des grandes stratégies, n’est déjà pas sans effets. Mais que ce détournement plonge jusqu’au dedans du moi, au point de l’exporter hors de lui-même (ce que signifie « inconscient »), veut dire que, oui, effectivement, nous sommes intégralement construits, artificiels et qu’il n’y a aucune immédiateté ; il y a un inconscient (un corps vivant divisé) parce qu’un champ conscient et un champ conscient (raison, ordre, volonté) parce qu’un arc de conscience (signes et stratégies). Si on supprime la possibilité de l’arc, la troisième, tout se rabat vers le situé second et ensuite sur le premier. S’il est une vérité elle sera donc en avant, dans la possibilité et nullement selon l’être. On ne peut pas ignorer notre décision, notre liberté et la capacité de percevoir ce qui n’est pas mais qui existe et ne s’instruit que de ce que l’on veut.

On a vu que par « décision » et « volonté » on n’entendait pas celle consciente et ferme et délimitée ; ça ne s’applique que parfois et limitativement. Ce que l’on nomme décision et volonté appartient à l’intentionnalité ; à la longue et travaillée, ouvragée volonté, celle qui dure et qui s’applique non comme tactique seulement mais comme stratégie ; et formellement cette volonté qui s’applique, prolonge une existence et doit orienter selon une signification et une signification qui statue sur « ce qui est en jeu » ; à savoir qu’est-ce qui structure (au sens large) une vie ? En quoi consiste une existence ? Quelle est sa consistance ? (dont on comprend bien que pour la raisonnabilité il ne s’agit que d’un composé plus ou moins organisé, et que c’est l’inverse pour l’intention ; il s’agit d’une non-composition et plutôt que de supposer un être non-composé, on désigne un rapport, qui ne tient en aucune composition mais les rend toutes possibles, comme symptômes).

Il apparaît alors que Sartre et Lacan introduisent à la volition telle que réelle et effectivement concrète ; celle qui navigue dans les réalités et au dedans du moi, dans la personnalisation même, parmi les autres et au-dessus du monde en soi et le long de l’historicité que Sartre voudrait saisir à l’origine dia-lectique des conscience entre elles.

Évidemment ils ont quitté la plénitude, puisque l’être est abandonné et que dieu est mort. Tandis que la révolution est quand même sujette à caution, même pour Sartre (qui en recherche l’origine dia-lectique des consciences entre elles) et que Lacan s’en moque (il dit que « ça n viendra pas par là », pas par les années soixante en tout cas, qui démultiplie les objets a et enfonce de ce fait chacun dans le marécage des ‘désirs’, cette fétichisation conceptuelle).

Et cependant par plénitude il faut comprendre : état de celui qui sait qu’il n’est pas, qu’il n’est pas un lui-même (et donc sujet formel, je, et non pas moi, ni une identité, ni une essence) ni de l’ordre de la satisfaction et que ça ne lui arrivera pas « d’être ». Que c’est juste un fantasme, une imagination et non un concept. Les concepts se tiennent tous dans la vue du Bien, du Un, de dieu, de l’esprit hégélien, du sujet mais ne sont pas. Que donc dieu ou le Bien ou la pensée de la pensée ou le Un ou le sujet (et donc le réel) sont originels et non pas un résultat qui s’ingère et se digère. Que si il est une plénitude à vrai dire c’est celle du commence qui commence, tout le temps, tout le long du temps et ainsi antérieurement et en plus et par dessus le temps ; le commencement toujours envisageant les plus fortes stratégies possibles, ce qui veut dire les stratégies qui augmente la capacité de la stratégisation des réalités et des réalisations.

Les stratégies suréminentes (qui transforment la vie, le vivant en existence, en existant) sont donc l’ensemble des mesures, des règles, des instructions (la torah est une instruction venue d’en haut) qui initialisent (l’intention absolue et formelle de dieu), augmentent (l’universelle intentionnalisation grecque), intensifie (l’individualisation christique) et initient (la variante cartésienne du je ici même et non plus tout là-haut seulement) et concrétisent (depuis la révolution et les deux derniers siècles) que donc, absolument, cad formellement, non seulement l’arc de conscience intentionnalise, mais d’abord qu’il ne fait que cela (tout le reste n’apparaît que dans les champs intentionnels) et qu’enfin il se tient de cohérence ; il n’y a qu’un seul champ, qu’il soit fonctionnel ou fonctionnel et dimensionnel, pour ceux qui croient en dieu, en l’universel (Badiou par ex), en la révolution (et la liberté-égalité), en la dimensionnalité du sujet, du je, du réel comme suréminence ; et aucune de ces options n’est exclusive… tout est vrai et réel.

La satisfaction imaginaire et la plénitude imaginée (irréelles) sont pataudes et lourdes. La non-satisfaction (le rimbaldisme en somme, il en révèle tous les enjeux, c’est cela même qui le-rend-possible) est la découpe non pas seulement chirurgicale et douloureuse, mais créatrice… Par cela s’explique aussi le mystère du péché originel ; la seule raison de cette douleur est une possibilité plus grande ; nier la douleur c’est nier, également, la liberté ; dieu étant déjà parfait (au sens achevé) ne pouvait que vouloir un être encore plus parfait, encore plus libre, aussi dut-il lui-même s’élever, sur la croix, extrémité divine de l’angoisse, dans la capacité de retourner le regard en élévation ; en cette mise à jour fondamentale et ontologique de dieu et donc de nous, on l’oublie mais le christ est dieu lui-même, et ce récit (ou cette extrapolation pour ceux qui ne croient pas, peu importe puisque structurellement ils devront faire avec le même regard de structure) est de fait (un fait monumental historique total) la logique même de tout récit, de toute représentation, de toute pensée, et depuis le christique de toute intention (et champ intentionnel, ce qui eut lieu). C’est ce par quoi on ne cède pas au monde, au vécu et au relationnel ou au corps. Parce qu’en tout cela ce qui compte ne se rencontre pas et qu’il s’agit pourtant d’être plus grand à la fin qu’au début.

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Le réel extrême

19 Décembre 2020, 09:21am

Publié par pascal doyelle

Il n’y a pas eu de rupture dans la réflexivité ; on nomme réflexivité le retour sur. Au début il s’agit, philosophiquement, du retour par le discours sur lui-même ; il organise ainsi sa cohérence et cette cohérence autorise de produire des intentionnalités qui ne se perdent pas de vue, mais également qui peuvent s’inventer au fur et à mesure ; c’est donc également un principe de création de concepts.

Rappelons que la finalité n’est pas de concrétiser un concept qui soit adéquat au réel ; parce que le réel n’est pas un concept ou alors d’une certaine manière (en tant qu’existant pour un sujet, ce qui revient dire ; un signe). Il s’agit de créer des concepts approchants qui activent l’intentionnalité. De sorte que l’on puisse tenir, littéralement, et d’abord supporter la difficulté de maintenir dans la vision, dans la vue, dans le visible la ou les réalités ; tout vient du sujet et tout y retourne ; et il est à mesurer le gain ou la perte de la vision. Et ce qui vaut aussi bien au point de vue de l’intention, de la morale, de l’éthique, de la politique et ce genre registre ; par exemple l’artiste ou le créateur se doit à une éthique (en magnifiant au-delà de tout exemple il éduque son attention, son intention, jusqu’à son existence même mise en jeu).

Et donc la philosophie augmente la capacité intentionnelle et comme elle est la discipline qui s’occupe du hiatus créé par la disparition des mondes particuliers, au profit du monde donné là (et en attendant la performance christique lorsque le hiatus devient chacun, individuellement, extrapolé par le christ même en dehors de tout donné là, y compris cette vie de chacun comme segment naissance/mort, à partir d’un point externe), alors la réflexivité expose précisément le « là » : le fait de l’être.

Qui dés lors n’est pas le plus grand des étant (comme dira Heidegger) mais le point par lequel tout revient, revient vers nous en tant qu’intentionnalités, ce qui veut dire idées. Le bien, la pensée de la pensée, le Un de Plotin ne sont pas de « gros étants ». c’est se méprendre totalement que de supposer cette étantité (Heidegger veut surtout récupérer, pour lui, la pensée de l’être, mais il est vrai qu’il voit que le fait de l’être est plus grand que tout étant ; et effectivement le fait de l’être, qu’il y a quelque chose, n’est pas de la détermination et ne peut pas être qualifié ; or où il se trompe c’est qu’il pense devoir se passer du sujet, alors que seul l’articulation, le rapport qu’est le sujet peut signifier le fait tel quel, ça ne rentre en aucune idée mais ça se signifie par le rapport qu’est, qu’existe le sujet ; ce que Sartre redimensionnera à sa juste place).

L’être est le fait majeur qui rend possible qu’il y ait intentionnalités, idées et systèmes d’idées ; l’être est l’opérateur, ce qui rend possible les intentionnalités (les idées et donc aussi les systèmes) mais en tant que point de visée de séries d’intentionnalités ; ajoutons que ce qui nous vient alors ce ne sont pas seulement les idées mais l’opération par laquelle (il arrive quelque chose de nouveau). Il n’existait pas auparavant d’articulation maîtresse qui puisse s’attacher et nous inscrire dans le monde. Il existait des dieux ou des principes semi-abstraits, symboliques, mais non pas qui se montraient en tant que rapport ; pour qu’il y ait un rapport effectif il faut soit le monde (grec, des idées), soit le corps (du sujet, emportant toute sa vie comme (entre parenthèses) soit de façon encore plus éloignée l’intention pure et sans rien ; à savoir dieu.

Mais il n’y a pas à « choisir » entre dieu, l’universel pensé, le sujet ou le réel. Ce sont les approches (au moins celles que l’on connaît le mieux, à d’autres de rechercher dans l’hindouisme ou ce qu’ils voudront) qui nous permettent d’accéder aux extrémités, aux extrémités de l’expérience du « réel il y a ». Et ce sont des extrémismes cohérents, puisque le sujet est la structure de cohérence, de possibilité la plus exacte, pointilleuse et rigoureuse (par la structure sujet il y a œuvres, esthétiques ou philosophiques ou éthiques ou politiques ou mystiques ou sciences ou mathématiques, à moins de supposer que tous ces domaines existent « en eux-mêmes », mais alors on ne voit pas ‘où’ ils existeraient ; si ils sont dans le regard, c’est qu’ils sont par le regard, le regard est tout, tout le champ possible offert).

Par l’être les réalités sont subsumées dans l’horizon unique, et organisées ; une intentionnalité peut alors naviguer de signe à signe et rendre compte de la perception, mais surtout créer cette perception ; Platon crée la vision via les idées ; l’être grec n’est pas encore relativisé (pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien, question qui ne vient qu’après qu’il y ait un sujet) mais s’impose par sa massivité de cosmos ordonné qui s’élève du minimum au maximum d’organisation dont les idées rendent compte ; et qui doit se tenir ; de même que l’individu vaut de ceci qu’il pense. Dans le christique l’individu vaut déjà en et par lui-même et en et par lui seul ; le christ est le un-tout-seul.

L’idéal philosophique, la cohérence, demeurera et demeure fondamentalement à la base et la source, mais une « cohérence » cela dépend de ce à quoi elle s’applique. Or on a étendu le « donné » qui dès lors contient l’individualité (christique et celle de chacun, St Paul, Augustin, etc inventent la subjectivité) et ensuite (avec Descartes, qui l’inscrit dans le marbre du donné là, l’étendue du monde, et l’incruste de l’infini pur, soit la volonté, autre nom, temporaire, de l’intention, puis qui deviendra l’intentionnalité) le sujet et donc les capacités et les possibilités de toute l‘historicité suivante. Il faut adéquatement étendre la pensée sur ces nouvelles acquisitions ; Descartes, Kant et Hegel.

Si on ne comprend pas que l’on a quitté depuis longtemps la-pensée, comme discours clos (qui en vérité n’a jamais eu lieu sinon dans sa version rationaliste scientiste naturaliste ; pour les grecs la pensée est divine) on ne comprend rien, sinon un tas de systèmes contradictoires plus ou moins. Et non le développement d’une réflexivité qui passe d’une étendue à une plus grande, d’un approfondissement à un autre qui contient le premier et que de cela s’élabore l’arc de conscience ; est-ce que Descartes contredit dieu ? Non. Et Spinoza , pas plus. Et Sartre ? Non plus (qui clôture l’E et le N avec une interprétation de l’en-soi/pour-soi considéré comme l’idéal d’absolu de l’homme).

Et dès lors la réflexivité prendra une autre tournure sans se démettre de son ambition ; à savoir rendre compte à chacun de son être ; il se trouve que cet ‘être’ est plus bizarre que seulement discours conscient de raison (grecque, que cosmos ordonné). Si il y a liberté alors il n’y a pas Ordre. Il y a cependant vérité et liberté ; une liberté qui s’égarerait dans la non vérité s’annule comme liberté ; et qui dit vérité dit réalité ; autrement dit l’articulation générale n’est pas du tout anéantie mais embarquée en une mesure dont l’on peine à saisir l’extension.

Il faut de toute manière sortir de l’idée générale de l’être, qui se prêtait objectivement, comme un objet, un gros objet qui s’offrait à la compréhension par les idées et le système, et sortir afin d’entrer dans le méta système (celui du sujet et de la (méta) liberté, mais la liberté est toujours méta puisqu’il s’agit d’inventer, de créer, et que « ce qui est en plus » est de par le fait ‘méta’). C’est ainsi le système du sur/plus, du réel-en-plus.

Or on a vu et on a dit que le réel-en-plus est évidemment le réel qui compte ; ce qui compte c’est ce qui n’est pas et qui est possible ; sinon pourquoi existerait-il un ‘présent’, sinon pour que le possible devienne possible, de manière globale il y a une réalité (quelle qu’elle soit et quand même bien plusieurs univers ou autres, on ne sait) afin qu’il y ait un possible ; ou donc le réel est le Possible. On ajoute de plus que la capacité effective du réel est le possible du possible ; il faut que le possible, pour affirmer et impacter réellement, soit sa propre possibilité ; que donc le réel puisse s’élever de plus en plus haut, sans que l’on puisse assigner a priori son devenir ; puisque le propre du possible est de réaliser « ce dont on n’a pas encore déjà idée » ou de réaliser « ce qui n’est pas, nulle part ».

On a reconnu que ce seul in-fini est compréhensible, et qu’autrement on ne comprend pas du tout ce que par « infini » on pourrait entendre. Ou : le sujet, la structure sujet peut seul se modifier lui-même ; il est un rapport et un rapport ne tient pas en son début ou en son terme mais dans le seul mouvement, et ainsi transformable, rendant ses conditions initiales toujours autres qu’elles n’étaient. Ce ‘pas’ selon le temps lui-même (qui crée ainsi qu’il y ait du « temps » ou de l’espace ou une réalité déterminée dont les déterminations sont précisément le terme du début qui est, a été, sera modifié afin que le rapport grandisse) réalise, rend réelle la performance même qu’un réel il y a afin qu’il soit plus grand que lui-même. Sinon on aboutirait à une sorte d’inertie, dont on ne comprend pas les tenants et les aboutissants (sauf de se fasciner pour un objet mort-né, comme l’être ou la matière ou tel ceci ou cela).

Et c’est ainsi que dieu, l’être, le sujet ou le réel sont des formes absolument mouvantes, parce que le mouvement est tout. Le mouvement n’est pas ce qui est imprimé aux choses ; il n’y a aucune chose avant le mouvement, elles sont dans le mouvement-même. Il n’y a pas un quelque chose qui serait ensuite articulé ; il y a articulation et puis, ensuite, des plis, qui sont les choses. C’est bien pour cela que l’on ne peut pas saisir christiquement quoi que ce soit ; tout fuit entre les doigts. Et c’est probablement la raison pour laquelle la réalité, qui n’est pas substantielle, est seulement une sorte de dispersion qui se surmontant elle-même, produit, à partir de sa fragmentation, des couches de réalisations qui amènent à des « choses » à peut prés stables ; des atomes, des soleils ou des êtres vivants (si l’on se réfère à notre expérience, qui est forcément limitée, on ne sait pas ce que cela donne ailleurs, ou en un autre univers si tel est le cas) ; ces (pseudo) choses ou (pseudo) êtres sont effectivement réels mais seconds ; c’est cette mouvance généralisée qui se rend au fur et à mesure de plus en plus distincte ; il n’y a pas de détermination (cad de réalités) sans distinctions (différenciations) ; qui dit ‘réalité’ dit ‘réalités’ et on a dit, à tort ou à raison, que la réalité était, par hypothèse, infinie ; un océan infini de distinctions.

Peu importe, ici, parce que l’on ne mesure plus selon l’infinité ; on a même dit que le réel est un infini d’infinis ; le réel use de l’infinité, comme catégorie, afin qu’il y ait encore plus d’infini. De rapport. Et que don peut-être, probablement, on en sait pas, le réel est tordu ou distordu sur, vers, par lui-même ; que l’on nomme cela dieu ou autrement c’est à voir. Aussi peut-on dire, si l’on suit cette idée, qu’il se tient dans sa propre visibilité, et que celle-ci comme le un de Plotin, mais plus complexe, se donne à voir afin de grandir… Or cela implique ou présuppose que les choses, les êtres, les sujets soient réellement distincts et autres ; en somme que la logique soit celle de l’altérité absolue ; les choses et les êtres et les sujets ne sont pas distingués « en esprit » ou en idées, ou abstraitement ; ils sont vraiment Autres (ce qui est une manière de dire qu’ils sont réels ça tombe bien c’est le principe même de ce qui est). Ils sont autres signifie pour nous, pour chacun de nous, pour chaque sujet, serait-il extraterrestre, que l’on doit se déployer volontairement, ou pour mieux dire intentionnellement (puisque l’on a passé le cap de croire en la « volonté de type consciente » pour plonger plus avant dans l’ontologie et ce depuis au moins Husserl, sinon Hegel ou même Descartes, dont la volonté n’est pas de se conformer à la pensée, et qui change sans trop bien le préciser le paradigme de l’idée, qui n’est plus une idée idéelle pour ainsi dire, comme en théologie ou scolastique).

Que l’on ait à passer outre ce que l’on est, est devenu une quasi évidence ; sauf que c’est toujours aussi difficile et même im-possible, n’étant pas une motion du monde ou du vécu mais un arc en plus, ce que l’on fait de ce que le monde ou les autres ou le passé ont fait de nous, le je dans le moi, qui est en plus du moi, le je qui est cela même que doit déplier le moi, d’autant que depuis son acquisition de soi en tant que moi, pur individu, depuis les années soixante par ex qui ont démocratisé la personnalisation, chacun est encore plus le moi qu’il ‘existe’. Le moi doit déplier le je, parce que c’est le je qui a, dans le champ actuel du réel et du présent, créé le moi ; le champ intentionnel ne se produit que dans l’actualité du réel, soit le présent (mais on ignore jusqu’où va le présent). C’est pour cela qu’il dépend de lui-même, de sa capacité à Voir. Il n’existe de personnalité que dans le regard, l’intentionnalité de l’arc de conscience ; ce qui crée le moi ne peut pas n’être qu’une fonction du moi, mais le moi est une fonction du je ; ce qui veut dire non pas le moi fonction d’un universel, mais l’universel créé par un plus grand que lui ; le singulier.

On a vu que ce qui est agissant dans l’universel n’est rien que le rapport ; c’est ce que déroule Hegel ; la vérité n’est pas dans les termes du rapport mais le rapport lui-même (pour Hegel en tant que ce rapport, négativité de l’esprit, bâtit le savoir, de tous les rapports, qui, tous, se placent et se déplacent sur l’horizon du rapport unique de leur système). Que le rapport ait pu prendre la dénomination de négativité cela vaut jusque Sartre (et via l’athéisme « marxisant et humanisant » de Kojève) et tout autant Lacan, qui, dans ce néant comprend « rien du tout », tissage conscient troué en son centre par un vide « qui ne se représente pas », soit donc l’inconscient. Mais de où « rapport » signifie-t-il néant ?

De ce que l’on demeure, malgré tout, dans la perspective exclusive du savoir au sens philosophique, d’une connaissance (objectivisante du discours) ; et de ce que l’on ne prend pas garde que si rapport il y a, alors il est rapport générateur. Évidemment dire ; le centre de ce qui est, est l’intention, ne répond à rien du tout ; sauf que cela indique la logique en tant qu’onto-logique ; ce à quoi l’on parvient en définitive à ceci que le réel existe afin que le possible soit, d’une part et que de plus et surtout (raison d’être de cette raison d’être) que le possible du possible soit, ou si l’on veut que le possible soit plus grand que lui-même … ce pour quoi (et par quoi donc) il est fait. Et un tel possible possible ne peut pas être un être (qui est ce qu’il est) mais un exister, qui n’est pas ce qu’il est ; puisqu’il devient.

Ce qui causait des maux de tête (que l’être soit déjà toujours identique à lui-même alors que tout le monde voit bien que ça se meut, de partout) est en vérité le réel même ; c’est le mouvement qui existe. Mais alors il faut pousser le mouvement tel qu’en lui-même jusqu’au bout ; il y a un Bord (un présent) afin qu’il s’enroule en s’ajoutant à lui-même.

Que le possible soit le possible veut dire que le réel est en cause dans ses effets. Il y a des effets non pas d’une cause, transcendante ou substantielle ou en soi ou infini au sens de parfait, mais il y a des effets afin qu’ils modifient la cause.

C’est absolument, cad formellement, ce que signifie liberté. Liberté ne veut rien dire d’autre que la capacité de modifier les causes pour obtenir d’autres effets. Mais l’intérêt de la liberté est-il de permettre d’autres possibilités du monde ? Ou de se vouloir elle-même, d’augmenter son rayon d’action ? On appelle sont rayon d’action par exemple « aimez-vous les uns les autres » ; non par fascination pour l’amour mais parce que la confiance (Kant) rend possible quantité de réalisations … et notamment le bien-être (serait-il minimum, qui, comme on sait fut très peu assuré au fil des millénaires ; ça n’est que depuis 60 ou 70 ans que nous vivons un âge véritablement parfait, et encore non sur toute la planète ni en toutes les nations). De même l’intérêt de la liberté est la création ; on n’est pas seulement libre de choisir ceci plutôt que cela mais de transformer les ceci et cela, d’en créer de nouveaux. C’est même pour et par cette création qu’il y a ici et là des « choix », parce que plus réellement on invente des modifications ; le moi que l’on est n’est pas un résultat du passé mais une invention, une potentielle solution. Mais encore plus loin la finalité de la liberté est la liberté d’autrui ; afin que le cercle du rayon s’agrandisse, certes, mais parce que la liberté qui est un rapport se propage structurellement ; il y a liberté et égalité.

Et obtenant la liberté et l’égalité on parvient à la re/création continuée, au sens de l’apparaître comme « ce qui peut/doit être perçu ». On n’a aucune prescience de Mozart ou de Vermeer antérieurement à ceux-ci. Et après Mozart on sait comme la musique peut exprimer (et donc créer également) l’émotion et le sentiment simplement humains. De même que Marilyn ou Brando réinventeront une version de la femme ou de l’homme et plus généralement les médias s’utilisent afin de créer ce qui sera, suite à leur vision, leur visionnage, des évidences de l’apparaître (des stars aux idoles et ensuite à leurs variantes plus ou moins dégradées, ou dégradantes, et ici et là de nouvelles images, imaginations, récits, etc). Les médias ont créé, sorti de toutes pièces, un monde complet adapté et inventif du moi, de chacune des vies, des vies nouvelles, des vies redécouvertes en tant que personnalisées ; on pourrait même dire le faux-monde de Philip K Dick ou le monde matrixé ; l’apparence de monde qui ne repose, au fond, que sur la conviction, la motivation de chacun (qui comme de bien entendu s’effondre de temps à autre, entre en dépression).

Or on tient ici que les variations de l’apparaître ont pour finalité d’approcher au plus près la structure ; celle qui, précisément, n’apparaît pas, n’apparaît mais est-sue. On a vu la différence entre la connaissance (tel ‘l’universel et la pensée, grecque ou théologique) et le se-savoir qui s’initie par Descartes ; le sujet échappe à la preuve, le cogito n’est pas une preuve, c’est un fait. Et le sujet le-sait ; ce qui veut dire que si l’on intuitionne le sujet, le je, c’est qu’il est signifié. On ajoutera pour rendre encore plus clair ; que le se-savoir contient la connaissance, le connaître ; le se-savoir est ce qui est le-plus-proche du plus proche. Le signe seul. C’est en cela que les esthétiques, les éthiques, les poétiques, etc, qui ne sont pas « de la raison » mais de la signification, et ces différents domaines parlent absolument et souvent bien plus adéquatement aux sujets ; la philosophie, la connaissance est un domaine très spécifique tandis que l’être du sujet (qui n’est pas un être donc) est non seulement beaucoup plus étendu mais infiniment étendu. Il est la source même, l’antériorité, la structure, ou dit autrement le rapport antérieur à tous les rapports.

Or pourtant on n’entre pas dans la philosophie sans se transformer (sinon on ne comprend rien), tandis que l’on peut tout à fait entendre Mozart ou Rimbaud, et commencer instantanément de saisir ; mais ce qui revient à étendre l’incompréhension tout comme la compréhension ; parce qu’en vérité une œuvre n’est pas « si évidente » qu’elle puisse paraître ; que veut ‘vraiment’ dire Mozart ? Que signifie-t-il ? Est-ce si certain que l’on comprenne immédiatement ?

Mais si nous ne sommes pas un être, qui serait circonscrit, qui nous donnera la saisie de ce (non être) ? Et bien personne ni rien. Ce (non être) ne se connaîtra pas d’abord, mais se signifiera ; il renverra constamment encore plus loin cette saisie et ce sous la forme d’en ‘être saisi’, puisque le propre de toute compréhension est la position, le positionnement d’un horizon qui permet de com-prendre ce que cet horizon subsume ; il n’y a de signes des choses (ou de concepts) que sous l’horizon posé, sous tel ou tel horizon posé (et ça peut être éventuellement un nom ; Nietzsche par ex, mais on comprend bien que Nietzsche n’est pas tel dieu ou la pensée ou le sujet ou le réel ; il existe des opérateurs dits formels, qui s’animent et qui animent de la structure qu’ils manifestent ; leur formulation purement abstraite est en vérité formelle, elle lance le champ de la possibilité. Telle ou telle immédiateté, l’affirmation de la vie par exemple, est déjà fausse ; si on l’affirme on ne l’est déjà plus. C’est cette distance qu’il faut comprendre (et selon sa propre dimension, en tant qu’articulée) et non croire la combler. Dieu, le christique, la pensée ou le sujet n’emplissent pas le hiatus ; ils le créent et le recréent en nous.

Dieu, la pensée, le sujet ou le réel ne désignent aucun « là » immédiat. Ils sont absents, absentés, laissant la place pour notre décision (et non pour la conformité à un être quelconque).

Croire en une immédiateté (outre le désordre logique) c’est se passer déjà de notre consentement, de notre liberté ; on est ceci ou cela, et conséquemment il y a ceux qui l’ignorent et ceux qui savent (les psychiques et les pneumatiques, et leurs variantes, formes parfois bizarroïdes d’élection) ; mais dieu, pensée ou sujet imposent que chacun se-sait et n’est pas sans se-savoir (Lacan y compris, qui, quoi qu’il en dise, n’est pas loin de la mauvaise foi sartrienne, bien que beaucoup plus retors ; mais le réel, de nos existences, est retors ; pense-t-on vraiment que cela puisse être facile ?) ; ainsi le péché originel est ce se-savoir lui-même, par quoi le divin attend que nous nous élevions de par nos existences, douloureuses, que nous nous élevions plus véritablement ; au sens de « plus véritablement que si nous étions demeurés en innocence en Éden ».

L’être ou dieu ou le sujet ou le réel s’imposent comme horizons ; et donc permettent d’ouvrir les champs internes subsumés par le point-autre, l’opérateur. Aussi les intentionnalités, les sujets qui découlent de tel ou tel horizon se constituent comme cohérences. Quoi que vous fassiez , vous serez tenus dans la cohérence, et ignorant tout de l’historicité vous vous connaissez à tout le moins comme « citoyen » ou comme « héros de récit, de roman » assumant cette position là ; vous ne pouvez pas ne pas être au courant. Dépend alors que vous acceptiez ou non ce de quoi vous êtes au courant. Et c’est bien pour cela que « ça tient », au fil d’une vie ou des siècles ; Dieu, l’universel, le sujet et le réel s’imposent comme purs réels distinguant leurs possibilités. Ils sont la structure même de l’historicité, qui est elle-même le champ formel absolu.

Et ce renvoi constant de toute réalité ou réalisation vers la signification se tient de dieu, de la vérité (grecque), du sujet ou du réel. Ou des quatre à la fois. Sans nier qu’il puisse en exister d’autres, inconnus. Des quatre à la fois mais aussi peut-être (et même forcément) d’une unité que l’on ne connaît pas, ni n’imagine, ni ne conçoit, ni n’intuitionne sinon peut-être, éventuellement qu’au plus extrême du plus extrême ; le plus extrême qui vient d’en avant et qui n’est pas nommé ; l’extrémité des structure qui nomme et peut-être qui cherche un nom, qui recherche son signifiant de telle sorte que chacun puisse non pas le penser ou l’imaginer, mais le Voir, ce signifiant. Ce qui suppose le sujet suffisamment autre qui puisse le percevoir. Qu’il soit upgradé, gigantesque mise à jour continuelle.

C’est cela même dont on perçoit une formulation par Descartes ; il fait-voir la forme structurelle dont le regard s’oriente soudainement vers le sujet, dont l’orientation crée le sujet ou ce que l’on nommera comme tel. Auparavant on pensait, ensuite nous devenons ‘je’. Ou comme dit Hegel la pensée devient sujet. De même que Kant a commencé de décrire les alentours du sujet (qu’il nomme transcendantal) ou que les allemands idéalistes tentent de définir comme infini vivant (Hegel synthétisera tout cela ; le sujet est la négativité pure et brute qui articule toutes les notions mais aussi tous les devenirs et tous les domaines ; la négativité donc … mais de toutes ces phénoménologies hégéliennes, qui n’attendront plus que la première mise en forme par Husserl, puis l’incrustation de cet être de structure (qui n’est pas un être, qui n’est pas déterminé) de cet être de structure donc dans un corps individué (Sartre) puis caché en un moi (Lacan, tous deux français, rejoignant Descartes).

C’est que la structure de conscience est non pas une idée mais un corps, dont on a vu que si on ‘a’ un corps c’est qu’il paraît dans le champ d’intentionnalité ; sinon nous serions ce corps, point, et rien d’autre, comme n’importe quel vivant. Les français ne se paient pas de mots ; ils ne voient rien d’autre que le sujet et le corps. Ils ne remplacent ni le sujet ni le corps. Et ils le placent, le situent planté des deux pieds sur le sol du monde (le donné là existentiel, autrui, le regard, l’autobiographie, l’histoire et le groupe dynamique) en tant que moi (celui d’un vivant mais qui signifie) ; l’au-delà du psychologique raisonnable (et adaptatif), l’angoisse profonde pour un corps d’admettre l’articulation de conscience qui arrache et découpe le vivant (qui en souffre absolument dès la naissance, qui n’est à vrai dire presque jamais un vivant mais un existant, ce qui veut dire un ex-sistant, qui sort-de, et ajoutons-nous qui sort du présent, du à-venir, de ce qui existe en-avant, étant admis ici que tout vient d’en-avant).

Il ne se tient pas seul suspendu on ne sait où, ni comment. Il y a un autre terme, puisque c’est un rapport ;

soit le pur et brut présent (dont les plis sont les réalités), et derrière il n’y a rien, sinon l’articulation gigantesque, infinie du présent qui déroule toute la ou les réalités, hypothèse fonctionnelle.

soit le présent comme acte et activité et en tant que dimension tout est ‘au-dedans’ d’une dimension dont on ne connaît les a priori qu’en ces extrémités rarement atteintes par lesquelles on est éjecté soudainement de la-réalité, à partir ou vers ou selon ou peut-être pour le Réel. Comme acte et comme activité et comme créativité ; dont la finalité n’est pas de créer une réalité et puis voila, mais de créer une réalité dans laquelle se crée de la réalité et donc s’augmente le réel, l’acte lui-même ; il est en ce cas de la nature même de ce qui est Acte qu’il provoque, embraie à nouveau et encore des actes, des créativités. Dit autrement on aurait alors affaire à une réalité qui ne cesserait pas de s’inventer, une prolixité. Un univers de myriades de galaxies, de myriades de soleils, de planètes, de toutes sortes de vies.

La logique du réel n’est pas la signification (elle est la logique qui en nous déploie toute la possibilité possible), la logique du réel est la possibilité brute, réellement brute, celle qui se génère comme un univers bruyant et brutal et ensuite s’affine, se distingue au fur et à mesure. La question étant ; jusqu’où l’affinage (comme le fromage), la distinctivité, la subtilité du réel s’avance-t-elle ?

Dieu, l’être, le sujet ou le réel (que ce dernier soit fonctionnel et simplement « là » ou dimensionnel, indiquant qu’il y a une autre-dimension, dans laquelle toutes les autres existent).Ou encore autre chose et autrement. Dont on n’a pas l’idée, de même qu’avant le dieu un unique tout-autre on ne l’imaginait pas, de même l’être ou le sujet ; ça n’était pas de l’ordre de l’imagination ni de la représentation .

Dit autrement ; dieu, la pensée universelle, le sujet ou le réel ne sont pas des idées, mais des tissages de signes (on ne mettra jamais la main sur une « idée », l’objectivité, qui est réelle, est toujours prise dans la cohérence d’un sujet). C’est tout à fait autre chose qui devient et que l’on a nommé structure-sujet (indiquant donc qu’elle est plus réelle et plus cohérente, puisqu’originelle, antérieure et rendant possible qu’il y ait un champ, et ainsi tout le reste qui nous apparaît, jusqu’à ce que la focale du kaléidoscope se resserre sur chaque un).

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Le réel, le lien, la suréminence

12 Décembre 2020, 09:25am

Publié par pascal doyelle

On a donc dit qu’à la source historiquement nous sommes sortis de la pensée communautaire ; le groupe cesse et se déploie l’avènement de l’individualité. Mais l’individualité n’est pas le subjectif ; c’est le passage sur le devant de la scène de la structure de conscience ; laquelle n’est ni subjective ni objective, mais suréminente, ou si l’on préfère intentionnelle. Il y a subjectivité, objectivité, perception, pensée, représentation, langage, corps, monde, et tout ce que l’on voudra parce qu’il y a un champ intentionnel, qui produit « des contenus » et c’est ce que dieu, juif, la pensée, grecque, le christique, le sujet et même la révolution permettent de comprendre.

Ainsi la révolution permet à chacun de comprendre qu’il tient là au-devant de lui-même sa propre vie. Ou le christique que chacun est son âme, une intention qui va nourrir, intensifier, authentifier ou inauthentifier sa vie, son vécu, les relations aux autres, etc.

Dieu, la pensée, le christique libère (ils l’expriment explicitement) en ceci qu’au lieu de se confier aux contenus (à telle ou telle représentation collective, de langage partagé, afférant à tel monde et non à tel autre ; on naît maya pour comprendre le monde maya, qui est un système de vie complet), on passe outre et on commence de désigner et donc de percevoir « cela qui crée des contenus ». L’intention de dieu, l’universel de la pensée, l’individuel corps du christique, la méta-organisation de la révolution (qui place la liberté face à l’égalité) ordonne la structure qui précède les contenus et comme tels ils rendent possible un plus grand déploiement de contenus (qui ne sont plus liés à un groupe mais relatif au monde, aux corps individuels, au vécu de chacun et en un mot à l’intention qui est présupposée et qui rend possible ; qui rend possible quantités d’intentionnalités dans le monde, le vécu ou de manière générale la perception qui est démultipliée (et non plus limitée à une collectivité qui doit, pour survivre, effectivement très précisément tenir sa formulation, que les mots et les régulations ne doivent pas se perdre).

Le grand rassemblement romain, cet empire, est aussi le grand éclatement ; soit donc le passage des sociétés constituées à la constitution de la société ; et ce sous d’une part la pensée grecque qui désigne le monde tel que donné là, et le là du monde (l’être), et d’autre part l’individualité humaine du christique (qui se-perçoit tel que lui-même et donc par dessus la mort et tout ce qui est contenu dans ce segment vie-mort est pris-dans l’intentionnalisation ; ce qui veut dire que toutes les intentionnalités dispersées (au travers des sociétés diverses qui entourent la méditerranée, des langues et des représentations toutes différentes, des vécus distincts, mais aussi dispersées dans diverses écoles philosophiques voire mystiques), toutes les intentionnalités trouvent donc en une fois la pure et simple expression du sujet réel, celui qui est hors du monde et hors de toute vie, en un seul regard qui attire, crée tous les autres sujets ; le christique.

Il n’était pas évident de faire passer dans le monde, la perception ou le vécu ou le relationnel, la structure manifestée au-devant ; pour la raison que la dite structure n’a pas de correspondance dans le donné, la détermination, étant cela qui pré-détermine, qui se pré-dispose, et qui donc en un sens (fonctionnel ou dimensionnel) sur-existe. Aussi quelques siècles furent nécessaires et une accumulation de repérages, individués et communs, universels ( des sciences entre autres) et subjectifs (des récits par ex) afin que peu à peu se mette en place un monde partagé sur le sens, la signification de la structure ; que chacun se sache libre et égal à tout autre, et à condition de bine comprendre ce principe (on n’est pas libre de « faire ce que l’on veut » mais on est libre de se conduire comme libre, cad individuellement, et non plus comme un communauté, ni comme un groupe (d’intérêts, exemplairement) dans le groupe).

C’est bien pour cela que les anglo-saxons instituent la liberté, mais non l’égalité et que donc la véritable révolution est celle-là qui veut conjuguer liberté et égalité, de telle sorte qu’il faut impérativement mesurer l’une par l’autre et réfléchir (réfléchir) à leur organisation ; cette dynamique valant contre la vision immédiate de la liberté seule. Le dynamisme de la liberté libérale désigne le monde (comme empire, à l’espace du monde) ; le dynamisme de la liberté-égalité est interne et réflexive (et s’impose au Temps).

La pensée, ce qui veut dire l’intentionnalisation de tout ce qui est, selon la détermination, fut accomplie intégralement ; le christianisme ayant récupéré toute la pensée grecque et de toute manière puisque sa finalité n’est pas telle ou telle école mais le sujet, la structure individuelle est celle qui porte, supporte, crée toutes subjectivités et toutes objectivités, toute vie personnelle et toute communauté. Elle est antérieure à.

Et c’est seulement à la fin en sortant absolument de tout contenu (ce qui était initié dès le début en essayant de découvrir le contenu des contenus, la pensée qui pense) que l’on comprendra que la structure de conscience produit les idées, et que donc cette structure préexiste à toute représentation, tout signe et langage. Même dans la seule hypothèse organisatrice de la structure comme fonctionnelle il est impossible que le secret de la réalité puisse se loger en quelque contenu que ce soit ; ce sera nécessairement un sujet, une structure sujet.

Cette structure s’annonce par le christique, s’instancie par Descartes et remonte jusque Lacan via Sartre (et Husserl, et Hegel et Kant). Sa concrétisation en tant que sujet qui se sait et ne peut manquer de savoir autrui consiste en la révolution française, mais prévisualisée par le christique qui place absolument autrui dans la conscience de chaque un.

Puisque si la forme crée les contenus, aucune ne se transvase dans quelque représentation que ce soit mais la forme est signifiée de et par les sujets, un par un, relié structurellement, et c’est tout entièrement l’ensemble des sujets qui surviennent, tous, en une fois (ce qui est parfaitement eschatologique) ; soit donc le Royaume. Ce que le royaume signifie en se médiatisant par le christique ; ce qui veut dire par la suréminence d’un regard qui crée ou rend possible tous les autres.

Et se transmet donc de sujet à sujet, dans le respect kantien par ex, le « ne fais pas aux autres » et « la liberté s’arrête là où » ; mais également dans la nature même de « récit », par lesquels on apprend à non seulement décrypter ce que l’on désire, veut, décide, mais également ce que l’on perçoit ; puisqu’avant le héros de roman … il n’y a pas de roman … Le récit, ou la poésie ou le tableau créent ce qui sera perçu, créent ce qui n’existait pas auparavant ; évidemment il est une « nature humaine » mais quantité d’intentionnalités et d’intentions plus généralement ne préexistaient pas ; le super-héros du moment est une variante (tout à fait fantasmatique et irréel, ce qui est dérangeant au plus haut point) du devenir de conscience, individuelle, individuée, individualisante.

De là qu’il y eut un devenir considérable de créations implémentées directement dans la perception, incrustées selon le point-de-vue centré qui loin de réduire le champ déploie toutes les possibilités accessibles et ce à partir de la perception même ; ce qui se déploie c’est la réalité dans la Création continuée ; puisque le principe du signe, adapté à la structure distincte, distinguée, de la conscience de soi, aboutit à inventer, séparer le dedans de la perception ; qui a échappé depuis longtemps à sa formulation collective, communautaire et capable d’instruire les objectivités et les subjectivités, les vécus et les relationnels ; on sait comme les grecs purent valider par elles-mêmes l’esthétique et la poétique, non ritualisées, tout comme la logique ou les mathématiques, etc).

C’est uniquement par l’hypothèse de la création continuée que l’on comprend comme il est impossible que la structure sujet puisse se maintenir sans elle-même ; sans elle-même le droit ou l’esthétique, le récit ou la perception aiguisée disparaissent ; il faut entendre un roman pour que celui-ci se réinstalle dans le vécu ; il faut actuellement croire au christique ou à la révolution pour qu’ils existent. Ça ne peut venir que du dedans, du dedans du structurel (et non du dedans de l’intériorité qui ne rencontrera jamais que des choses et des déterminations ; devant une œuvre, en quelque sens que l’on prenne, la réalité acquise se dépasse et on doit apprendre, s’instruire, s’informer, prendre la forme même qui n’est nulle part dans cet ensemble de couleurs ou de sons, de signes ou de comportements, mais dans leur lien.

Le Lien est donc cela même qui doit constamment être acquis, instancié, décidé dans l’actualisation du réel ; de la liberté qui décide de, et donc antérieurement découvrir en elle-même la motivation du Lien. Lequel est tout aussi bien universel que singulier et sujet, autant dire qu’il est beaucoup plus que l’un et l’autre.

Si le sujet cartésien se prouve de lui-même c’est qu’originellement il fait-voir que le réel n’est pas un objet mais une articulation, et on y tiendra jusqu’à ce que l’on montre que non seulement le suent, humain, est un pli, mais que la réalité toute entière est prise dans un pli in-fini, soit donc le présent. Si on ne voit pas cela, on ne voit rien. On voit des choses, et ces sortes de choses spéciales que sont les idées ou les représentations, mais qui sont quand même des choses. On vit dans un monde de choses et on se prend pour une chose, certes un peu plus compliquée, mais composée. Le je est-il composé ? Non.

Si on perd le fil de sa non-composition on se prend pour un des contenus que l’on secoue de temps à autre. Si on ne se prend pas pour un contenu, alors on est renvoyé à l’in-fini, au non-composé. Et le non-composé est un rapport. Il n’y a rien d’autre qui puisse admette la no-composition, sinon le rapport. Dit autrement et si le présent est l’autre articulation, alors il y a des contenus et des choses parce qu’il y a un rapport, et si il y a ‘un’ rapport alors il est le-rapport ; de rapport (qui est incomposé) il n’y en a qu’un.

On n’a pas le choix, parce que le rapport inaugure précisément qu’il y ait un choix. Un choix entre tomber chose parmi les choses, contenu parmi les contenus. Et être soi, ce qui veut dire être un rapport, un je, et donc pas un être.

La vérité est que l’on n’a pas du tout le choix mais que l’on tend spontanément à croire ce que l’on pense ou se représente ou désire ou perçoit ; alors que l’on pense, désire ou perçoit à partir d’un point qui, lui, ne se perçoit, désire, pense pas (Descartes renvoie à la volonté et non à la pensée ; ce qu’il nomme ensuite comme « chose qui pense » doit s’entendre comme « pensée en tant que dispositif », qui inclut l’image et l’imagination, l’entendement et les idées, et même ce moi et ce corps, qu’il interrogera, sans pouvoir résoudre, puisqu’il mourra).

On n’a pas le choix mais sitôt que l’on désigne le rapport, on glisse dans le monde donné perçu désiré représenté pensé. Dans la détermination.

Un effort surhumain, de structure ou divin est requis ; ce que l’on nomme la grâce. Ça vient d’en haut. Et nous empêche de tomber plus bas. Ça nous remémore que, quand même, nous n’en sommes pas. Et si nous n’en sommes pas et si il faut le vouloir, il est clair également et pourtant qu’on l’existe déjà (c’est le rapport qui rend possible un champ et des signes qui font exister pour-nous un corps, une vie, autrui, le monde, la perception, héritée des vivants mais re-prise dans le champ intentionnel).

Donc on est déjà sauvé, pour relancer le vocabulaire christique (qui est venu nous dire que oui, effectivement et de toute manière, vous en êtes déjà, du Royaume, du divin, adopté, comme il le dit). Et comme il vient instaurer le principe structurel de l’Intention (qui n’est plus réservé à dieu le père mais partagé) et qu’il vient en plus de la Loi (qui vous jugeait et grosso modo vous condamnait, tandis que l’intention est à jamais ouverte et la main tendue, renouvelant l’Alliance) alors vous savez, tout le monde sait dorénavant qu’il faudra toujours possiblement re-vouloir la structure, puisque de toute manière c’est elle qui nous est originelle.

On ne peut pas exister sans elle, sans le rapport ; qu’il soit fonctionnel ou dimensionnel, par exemple dieu ou la vérité ou la liberté et le sujet ou la révolution et la liberté-égalité, les œuvres, etc, tout ceci considéré comme suréminent et non pas seulement fonctionnel ; rappelons que l’on admet au minimum que la structure, de conscience, soit fonctionnelle ; tout autre interprétation considérée comme inférieure, cad ne parvenant pas à expliquer ni encore moins à expliciter notre ‘être’.

Parce que c’est ce qui compte ; que le rapport soit amené à un plus grand dépliement ; et c’est bien ce que l’on retient. On retient dieu, le christique, la pensée ou le sujet, parce que précisément ils ajoutent au réel. Ce sera du reste à partir de ces faits et qui sont des faits majeurs (cad qui outrepasse le seul parcours individuel, aussi génial soit-il) que l’historicité, l’humanisation ou l’individualisation se re-comprennent à chaque fois ; dieu, le christianisme, la révolution sont totalement hors de proportions de ce que l’on veut « individuellement » et pourtant ils furent voulus ou décidés… ce sont des arcs-boutements formels, cad absolus.

Que l’absolu ne soit pas intervenu dans notre réalité, collective ou humaine ou personnelle, est une position intenable (qui la plupart du temps aboutira à réintroduire un sacré qui ne s’avoue pas, et donc s’empêche de se déployer comme tel, et s’utilise, aussi, afin de contraindre quiconque à se restreindre, le nez dans le donné, que rien en puisse plus remettre en question la loi des objets, que l’on prend pour des choses, des choses réelles, de même que nos désirs seraient si complètement « naturels » alors que tout ce qui est humain est construit et artificiel, excepté l’initialité intentionnelle ; comme il n’est rien excepté le christ qui puisse nous sauver, le reste est ténèbres, ou si l’on préfère (mais c’est la même chose), seule la liberté confère un prix et une valeur, à tout le reste, une valeur aux valeurs elles-mêmes ; le signifié du mot ‘valeur’ ce sont les effets de structure de la structure initiale désignée en tant que ‘liberté’ (voir Kant).

Or donc si l’actualité seule fait exister, alors c’est la position, la situation la plus fragile qui constitue le réel. Le réel repose intégralement sur le présent et le présent est cela sur quoi repose tout le réel. Et donc le réel se remet en jeu autant de fois qu’il y a présent. Et il y a toujours constamment continuement un présent ; le présent est la seule s’substance’ que l’on reconnaisse, le reste passe et passe dans le présent justement, la question demeurant ; qu’est-il réellement ? Jusqu’où existe-t-il ? Ça n’est pas aussi évident que cela paraisse, puisque l’on n’entend plus ‘présent’ comme le simple hiatus entre le passé et l’avenir, mais comme la fonction absolue ou encore la dimension de tout ce qui est ; le présent, cela même qui est ici, et puis là, et qui est ensuite, cela même est la structure de la réalité ; la structure de la réalité est toujours là-même où vous existez, pas avant, pas après, juste pile poil en cet instant-ci (qui possiblement est un seul Instant).

Et donc le plus fragile est le plus décisif et comme tel crée, produit, invente un rapport qui dépend de lui-même et c’est ce qui se nomme « conscience ». La conscience est le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non une identité, un moi est toujours bricolé, emprunté par son sujet, le moi est dans le champ de chaque conscience). C’est ce Bord qui n’apparaît jamais « dedans » puisqu’il est le Bord. Mais qui se-sait (ne se connaît pas mais il se-sait) et seul comprend de quoi il s’agit lorsqu’il entend « je ». rien au monde ne saisit ce que « je » signifie. De même qu’un tableau est un tas de couleurs, sauf pour un regard.

Et on a vu qu’il était impossible d’échapper de quelque manière au « choix » ; puisqu’il s’agit de la structure qui précisément permet qu’il y ait choix, et de manière beaucoup plus générale et me^me absolue, la structure qui permet qu’il se crée constamment de nouveaux rapports, de même que le christique est le « constant renouvellement de la capacité » de chacun, son Intention toujours potentielle, et à main tendue christique).

Or le renouvellement potentiel continuel implique que l’on ne parvient jamais à la suréminence ; ou donc que la suréminence revient à toujours se placer en vue et pour la suréminence ; ce que l’on a nommé la capacité de la capacité. En prenant comme exemple la Constitution liberté-égalité, qui littéralement et effectivement rend possible les possibles et ce doublement, la liberté par l’égalité et vice versa. Ou Dieu qui est le un-tout-autre qui, n’acceptant aucune représentation, ni en fait aucun concept (Descartes relancera, mine de rien, la (non) définition de l’infini, contre la scolastique), le un-tout-autre donc qui permet de distinguer tout le reste, ce qui est le propre de l’Intention telle qu’en elle-même (dès lors le monde n’est plus sacré, le divin existe en et par lui-même, et il est impossible de le mêler de parties du monde, de déterminations, pas même humaines comme les dieux anthropologiques grecs). De même la vérité qui devient non plus tel ou tel représentation, mais un problème, veut dire que l’on se situe dès l’abord hors de toute véridicité nommée ; on se tient, explicitement, selon l’être, grec, qui est ‘en-dehors’, qui assume un point en-dehors, tout comme le regard christique en vérité vous expulse de votre-vie, la transformant en existence ; il le dit, il est le-vivant, le chemin, la vérité et la vie, manière de positionner qu’il est plus que cette-vie, puisqu’il la donne, il est autre que la vie.

Toutes ces structures et cette suréminence générale ce sont les points (selon son choix) par lesquels on perçoit, mais non pas ceux que l’on perçoit ; pour les percevoir il faut les nommer, cad philosopher. Mais les exister est encore plus ou tout aussi important, essentiel, fondamental, structurel que les percevoir philosophiquement … Et il n’est pas de concurrence ; c’est pour cette raison que le christique (encore lui, dont on a dit qu’il présentait la formulation la plus exceptionnelle que l’on connaisse, et que l’on ne comprend toujours pas réellement en elle-même) nous indique que l’Intention qui guide notre vie devenue existence est in/finiment mais on ne sait pas vraiment où,ni comment, sinon qu’elle échappe à votre condition, votre passé, votre identité, votre connaissance, et tout ceci ou cela ; même le « aimez-vous les uns les autres » est entendu « comme je vous ai aimés » ; comment nous a-t-il aimés ? Le renvoi in-finiment outrepasse et même le rituel ou la cérémonie de cette religion ; tout cela n’est rien, ni même vos « pensées », mais « ce qui vous faites réellement » est cela seul qui importe ; mais que fait-on vraiment ? Le christique renvoie in/finiment, on ne sait où.

Or pourtant il y eut de considérables précisions apportées au fil des siècles ; alors que tout dans ce monde nous incline à l’inverse, vers la lourdeur et la bêtise et l’ignorance et la mauvaiseté et l’égocentrisme autant que l’égoïsme. Le monde revient sans cesse afin d’absorber et d’étouffer par ses lourdes vagues incessantes le réel qui, lui, structure, veut dresser sa tente, son architecture, sa formulation même. L’architecture dressée est l’élaboration intentionnelle (qui est tout autant architexture du corps, son écriture par des signes, quels qu’ils soient).

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5 Décembre 2020, 09:44am

Publié par pascal doyelle

Il faut constater que l’articulation, telle qu’elle s’est manifesté dans le monde donné, la perception, le vécu, les corps, a perfectionné, constamment, son efficace. Il fallait pour cela que la constitution des sociétés humaines, la foi ou la pensée (toujours en acte, on ne pense pas par personne interposée, il n’y a pas de pensée virtuelle), le corps, le vécu (qui s’organise déjà avec les épicuriens et les stoïciens), la croyance aux récits de soi des sujets s’établissent, s’instancient, marquent les corps un par un (que ce soit via le christique ou les romans) ; ça ne se réalise pas abstraitement du tout ; c’est porté par et dans un arc qui croit en ce qu’il veut (qui n’est donc pas seulement une volonté mais une intention, déployée, dépliée) et donc qui croit parce qu’il voit et croit en ce qu’il voit.

Sauf qu’il ne faut quand même pas délirer.

Et pour ne pas délirer il faut admettre les autres. Il faut accepter Platon, Aristote, Descartes ou Spinoza, Nietzsche ou Sartre, qui vous voulez et même alors un peu tout le monde ; tout le monde qui soit suffisamment cohérent. Cohérent en lui-même (en ce que un-tel suit une véritable ligne, même si on ne parvient à couler ses pas dans les siens) et cohérent par rapport à l’expérience ; à l’expérience de dieu, de la pensée, du sujet, du réel, et les divisions secondes.

Et au final et de toute manière on ne voit pas qu’il puisse en être autrement, vous êtes ou vous serez seul juge et seul correspondant de jugement ; alors on se fie au christ, à Kant ou Bergson mais à seule fin d’avancer dans la possibilité ; et si la possibilité est le réel, alors il est clair qu’aucune des expérimentations acquises, au fil de l’historicité, n’épuise cette possibilité et ce bien que l’on ait reconnu que le sommet indiscutable de l’approche de la possibilité soit celle christique … on n’est pas parvenu plus avant que cette avancée absolument effarante et pour le dire surhumaine. Mais de toute façon même de remarquer ce qui précède (que chacun, au final, sera seul juge) c’est cela même qui arrivera … On est toujours le seul correspondant ; on voit ce que l’on voit ou verra (puisque suivant Hegel du simple fait de percevoir ceci alors on est déjà au-delà, on voit quelque chose dans un horizon, etc). Il faut cependant, quand même, saisir, ne serait-ce que vaguement ou abstraitement, que la vérité ne sera pas ici ou là, en un point réduit, mais qu’elle est, bien plus probablement et raisonnablement, éparpillée un peu partout -ce qui veut dire aussi particulièrement concentrée sur quelques points, mais au moins une pluralité).

Et ainsi on trouvera ce que l’on pouvait trouver ; ça n’est pas que nous ne soyons pas libres, c’est que le système est celui, le système des libertés. Si vous lisez ceci ou cela, si vous aimez Rimbaud ou Baudelaire, Shakespeare ou Faulkner c’est que tout un chacun a accès, déjà, au dit système de liberté pure et brute, qu’il s’agit, ensuite, de décanter, de rendre de plus en plus subtile ou étendue, d’agrandir. Dans le représentation, dans les Œuvres (au sens strict ou large, une éthique par ex) on stagnera peut-être un peu, si on se limite trop, mais malgré tout ça va vers le haut. Dans la vie c’est tout à fait différent ; dans la vie on peut très bien s’effondrer.

La propédeutique, la prédisposition de l’espace et du temps du vécu ou d’une vie est fondamentalement cela même qui pour chacun est en jeu. Où trouvera-t-on cette antériorité de conscience ? Dans les schémas voire les facilités des médias du moment, à quelque époque que ce soit ? Ou tentera-t-on de remonter dans la capacité même et de percevoir, représenter tous les oublis et les labyrinthes et les entraperçus du pli réel, acquérant la structure même de l’intentionnalisation comme procédé et comme processus ; un procédé, une technologie (inventée par la nature, le donné, la réalité, la perception ou révélée par dieu, selon la pensée ou le je ou le sujet) s’acquiert d’évidence comme processus, devenir, de et par ses linéaments.

On a dit déjà que les avancées de structure concernaient la structure du réel ; jusqu’à se resserrer autour du je, qui paraît la pièce minimum de l’architecture et pièce minimum qui contient déjà pourtant en elle-même toute la potentialité, puisque la forme est un rapport et que n’étant pas composé elle vient tout de go, lors même qu’il est difficile d’en saisir les tenants, puisqu’elle est, par hypothèse, l’alpha et l’oméga il est clair qu’elle s’aimante de la toute finalité de tout ; nous n’en viendrons pas à bout avant que tout soit réalisé.

Il y eut donc une élaboration du pli, de l’articulation qui au travers des signes a redirigé le regard, l’intentionnalité, passant de dieu, de la pensée au christique (qui les rassemble) et au sujet qui l’actualise ici même dans l’instant suspendu cartésien ; qui n’est pas seulement une démonstration mais une monstration, assurant à chacun en son propre je ; le réel est objet d’une démonstration qui est une monstration puisque « le réel » n’est pas un uni plan, tout étal et sans rebond, mais une articulation, un pli, un retour, et en l’occurrence avec Descartes un re-tour, un nouveau tour qui renvoie encore l’origine ici même, comme dieu, la pensée, le christique, puisque c’est toujours le Commencement qui re-commence, c’est lui, le commencement, qui est en jeu, c’est le commencement qui devient, qui s’élève ou se re-élève encore à nouveau plus haut ; à chaque fois il re-part mais d’une possibilité encore-plus haute.

Ce qui emplit toute la rumeur c’est le monde, les vécus, les relations et les échanges, et les corps. Les véritables plis sont rares ; mais aucun vécu, relation, corps, ni monde n’existeraient sans le pli initial. Et ils sont rares mais rendent possibles quantité de sujets. C’est bien la logique miraculeuse (cad divine, de création continuée) de l’exister et de l’arc formel ; puisque formels leur possibilité est non finie.

Il y a, il y a eu, il y aura (peut-être, étant donné les conditions prochaines, de fin de toute cette génération de vivants) ou il y a et aura ailleurs et en d’autres temps, quantité de sujets.

Nous nous situons donc dans la propédeutique. À vrai dire il ne peut se présenter qu’une propédeutique étant donné qu’ensuite c’est à chacun de s’orienter, se désorienter, décider, intentionnaliser, percevoir et percevoir en tant que corps. Puisque la perception est cela même qui est soudainement augmenté par le langage. On apprend à parler, les signes, extrêmement tôt ; le monde, le donné est immédiatement transfiguré par les signes. Ce qui veut dire puisque nous n’admettons les signes et le langage que portés par une conscience, qu’en nous surgit une conscience empruntée, implémentée, intégrée et ce qui vient immédiatement c’est cette position de la perception tenue d’un point tout à fait autre ; décentré, distancié, extrême (tout ce qui se promeut de signes se cale sur un bord et donc une extrémité, un extrémisme.

Et cet extrémisme est la forge de notre être, qui n’est pas un être mais une structure, qui continue la structure de forge.

Et cette structure s’implémente instantanément pour ainsi dire, en ce corps. Et le crée. Étant une structure, poreuse, perméable, souple, malléable, elle absorbe tout ce qui lui en vient. Et y compris l’autre conscience qui s’adresse à cette structure et lui parle, lui envoie des signes, lui envoie des consciences. Parce que recevoir les signes, c’est intégrer de la conscience et même lors qu’il s’agit d’une transmission individuelle, c’est le rapport tout entier qui bascule et nous transmute ‘de l’autre côté’. Et donc il s’agit de l’autre face, qui demeurera peut-être un angle suspendu, une station fixe, mais il adviendra, plus ou moins (ou pas vraiment), que malgré l’entortillage (que notre conscience est née dans la distance d’une autre intentionnalité) cette conscience-ci, la mienne, deviendra la mienne précisément.

Et encore une fois ; plus ou moins. Parce que l’on n’attrape jamais la conscience et nous devenons la structure que l’on est en abandonnant qu’elle soit celle qui voit ; elle s’instancie toujours d’un Autre ; dieu, la vérité, le sujet, le réel. Au sens où elle n’est jamais vue, par quiconque y compris nous-même (sinon il serait aisé de la manipuler, étant composée, déterminée comme ceci ou comme cela elle appartiendrait au monde ; or si elle est un ressort qui anime les contenus elle ne peut pas et ne doit pas, en l’occurrence, devenir un tel contenu ; elle ne le doit pas et de toute façon elle ne peut pas « convertir » sa structure structurante en un structuré). De sorte que son accès est exclusivement intuitionnel.

Et si nous sommes atteints dès l’orée de la vie alors tout le champ se construit d’une seule traite, de A à Z ; la conscience (des autres, qui nous parlent, nous signifient et ensemble de signes qui se meuvent d’un seul flux), cette conscience -autre (en général) que l’on emprunte comme de l’unique véhicule, c’est celui-là que l’on récupérera à un moment ou l’autre (à l’adolescence) et en lequel on prend notre position, mais celle-ci n’est pas découplée, séparée, scindée ; le découplage qui s’effectue lorsque l’on réintègre consciemment la structure de conscience est une position de manœuvre, d’opérativité qui, on s’en doute, permettra une accélération, une concentration, une intensification du flux de champ.

Rappelons l’étrange structure de conscience ; le moi se fixe sur les contenus mais il ne sait en vérité jamais « où » est la conscience, qui regarde, quelle intentionnalité ; c’est bien en ceci que l’on s’intéresse aux contenus et non à l’intentionnalité (de même que la philosophie crée et organise les pensées, les idées, et ensuite commence à se demander « mais qui pense ? », engageant la réflexion sur le sujet lui-même et ce qui dans le sujet agit, son mécanisme intentionnel).

C’est bien ce qui arrive multiplement dans le passage de l’enfance à l’adulte. Une pluralité d’expériences de modifications du champ. Parce qu’au fond et hors de réels dommages (traumatiques ou réels ou irréels, fantasmés dans l’héritage parfois bizarres des parents, du passé, etc), au fond ce en quoi on ex-siste depuis le début, soit le champ originel de chacun, c’est d’abord et avant tout non pas ceci ou cela qui nous vient (une expérience particulière qui est toujours particulière) mais c’est la mise en forme elle-même, la structure de conscience même, de sorte qu’effectivement on sera en mesure toujours de re-venir à la structure en-soi (qui ne peut pas cesser, sinon tout champ s’effacerait) ; et (re-venir) parce qu’étant un rapport, de ce rapport on « vient » toujours originellement et à la source même (rien de ses effets n’atteint le rapport, qui est la cause sauvegardée non de telle ou telle détermination, une « idée » de soi, mais de la forme même du champ an tant qu’intentionnelle). Le rapport est parfait en son « imperfection » même ; un objet, une chose peut être imaginée parfaite mais un rapport est non-parfait en ceci qu’il relève d’une plus grande perfection, celle de la possibilité. De même la liberté n’est pas faire-valoir de la raison (choix entre A et B), mais bien évidemment originelle et dotée donc d’une cohérence (et d’une souplesse et malléabilité) bien plus grand que la raison ; elle crée, C ou D ou E comme d’autres solutions au choix. Et bien plus encore ; il n’y a A et B qu’eux-mêmes originellement produits par la liberté, dans le champ de l’arc (qui est bien plus puissant que d’exclusivement produire de l’universelle raison, il crée de l’universelle intentionnalisations dans TOUS les sens possibles, à tel et tel moment, augmentant même la possibilité du possible, par-dessus tout moment localisé).

Évidemment le moi, dans son identité, ne remarquera que les habitudes héritées, les causalités qui sont innombrables (personne ne songerait à le nier), mais en vérité on obtient surtout du flux des signes qu’il soit ce flux précisément, l’inscription en un corps, qui n’en peut mais, de l’attraction de conscience qui lève dans la cervelle le mécanisme, le ressort, le saut de conscience (qui n’attendait que cela ; l’arc de conscience existe en une cervelle, on ne sait pas « où » il va).

C’est tout entièrement depuis le début que l’on, moi, je paraît sur la scène de la représentation (qui pour une part tire vers l’inconscient et de l’autre part d’une seule ligne vers la structure, qu’elle soit celle du sujet ou de dieu ou de l’universel). On ne peut pas dire qu’en tous les cas nous ne soyons pas prévenus ; chacun aura entendu parler de dieu, de la vérité, du sujet (et de la liberté et de l’égalité), du réel ; ensuite c’est à chacun de voir, ce qu’il en fait. Ou rien du tout.

Est-ce pour rien que l’on vous en aura instruit de l’une ou l’autre façon et que vous connaîtrez la supposition de dieu, de la vérité, de la liberté et du réel ? Bien sûr que non.

Chacun a déjà expérimenté, perçu, l’antériorité, de structure. C’est seulement que l’on se sera précipité en ceci ou cela du monde, du donné, du vécu, du corps. Lorsque que le christique prétend qu’il existe avant tout et après tout, c’est vrai (que l’on y croit ou pas) ; de même Platon ou Descartes ou Nietzsche. On peut admirer une œuvre, de loin, mais tout indique qu’elle n’est saisissable que si l’on en est saisi, par quelque Bout que ce soit.

Donc on sait. On sait où cela se passe puisque c’est via cette voie toujours étroite que l’on y est engagé, jusqu’à l’extrémité, étant entendu que dans le rapport c’est immédiatement et instantanément que s’instancie tout entièrement et en une fois tout le rapport lui-même (sinon il n’existerait pas). Reste à voir comment et à quel degré cet engagement, cette toujours déjà active prédisposition (toute perception et a fortiori toute représentation qui est seulement une partie de la perception) à quel degré donc on y reconnaîtra dieu, la vérité, le sujet et/ou le réel et la puissance ;la potentialité brute ou épurée au plus haut possible atteignable en une vie et qui soit accessible à cet arc de conscience, le vôtre, chacun étant appelé selon sa propre capacité … Quels que soient les effets de structure (de structure et non seulement de monde, de vécu ou du corps) cette décision interne au champ

(qui pourtant occupe toute la vision ou visibilité et qui en logique habituelle ne devrait pas être en mesure de se ré-investir dans le propre champ qu’il est, mais comme il est un champ, un rapport, alors il peut devenir à lui-même non plus son obstacle mais sa seconde, troisième, quatrième, etc, possibilité)

cette décision interne au champ est suréminente ; elle vient d’en haut, ou d’en-avant, ou existe dans la puissance ; les actes sont les aboutissements du réel-en-puissance. Le réel est toujours déjà encore en puissance par rapport aux réalités, qui seront donc renommées réalisations ;

Et lorsque, enfant, nous sommes jetés quasi immédiatement dans le champ intentionnel créé par les signes du langage et donc de l’autre-conscience, ce qui nous arrive c’est « l’esprit du temps » ; à comprendre d’abord comme « ce qui se passe, comment ça s’organise, comme cela se comprend » d’être conscient et d’être conscience de (soi) ou de « soi » (cad de la fonction absolue et formelle «conscience » et de telle ou telle identité ; esclave au cœur de Rome ou chevalier cartésien, ça n’est pas le même statut, mais on peut très bien se nommer Spartacus, Jérémie et prophète, etc).

On sait, d’une manière ou d’une autre, à quelle époque, station, étape du réel on se trouve ; la structure se met à jour instantanément. Parce qu’elle s’inscrit immédiatement dans le monde… Par la nation juive, la pensée et la cité, l’empire, le droit et l’État romain, le christique, le regard et le Corps, la communauté en esprit, le sujet, l’infini, l’étendue et les sciences, la révolution et son transcendantal, kantien ou effectivement historique, le moi et ses libérations et son monde de mass puis micro médiations. Il transparaît immédiatement un diagramme selon le monde, le relation, le vécu et le corps, qui s’implémente dans l’arc de conscience et celui-ci a, selon, accès à telle ou telle part de réalité, de réalisation.

En un sens, et en un sens précis, tout vient en une seule fois totale ; la structure emplit intégralement tout le réel du champ, et en un autre il lui faut se distinguer de façon autonome que ce soit selon dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel. Même si effectivement il y eut toute cette historicité qui témoigne des acquisitions, et que nous en sachions quelque peu sur la structure, celle-ci est fondamentalement étrange, mystérieuse, Autre ; rappelons qu’antérieurement à dieu, l’être universel, le christique et le sujet, la puissance du réel qui s’impose comme Existence brute (fin 19éme, et 20éme, lorsque les mois sont livrés au monde donné « là »), il nous était impossible d’imaginer ces Faits majeurs de structure ; dieu, la pensée, le sujet, le réel permettent de lire à neuf tout ce qui est et de retraduire dans la réalisation les avancées de structure.

Ça n’est pas parce que le réalisme rationaliste naturaliste depuis la révolution s’est concrétisé dans tous les sens et qu’il prétend occuper tout l’horizon, qu’il faut oublier les devenirs précédents et ce surtout afin de ne pas croire que le dit réalisme naturaliste est l’horizon clos de toute l’historicité ; les réalités déterminées

(en quoi le réalisme naturaliste rationaliste est le plus efficace, de sorte qu’il peut facilement croire qu’il s’agit non seulement de la réalité-même, mais surtout qu’elle ne consiste qu’en cette efficacité et cette détermination, alors que véritablement l’historicité découvre au moins plusieurs variations du pli du réel, variations que l’on tâche de distinguer, de différencier)

les réalités déterminées donc sont des effets de structure ; celle-ci est encore toujours plus vivante, ce qui veut dire existante ; et elle s’est démultipliée, via la démocratisation totale des années soixante, en chaque moi. Lesquels relèvent chacun de leur sujet. Mais aucun sujet ne survit sans l’universel, sans la révolution, sans la pensée, les œuvres ou l’activisme divin (pour ceux qui croient, et le sens même de la ‘foi’ n’est pas du tout remis en question mais réinterrogé, le plus intégralement possible).

Nous sommes donc depuis le début portés dans le champ unique de distinctivité de la structure et instamment mis à jour, depuis notre naissance, de qui se crée dans le champ de l’autre conscience, ce qui veut dire de la-conscience-même, de l’intentionnalité telle quelle (peu importe à ce titre les boires ou déboires particuliers, les bricolages du moi qui fait-avec ce qu’il trouve, son héritage d’adn ou de sociétalité, de toute manière le splittage, la division qu’inaugure, en ce corps vivant, qui passe au trépas et devient illico presto existant, qu’initie en nous la division (du langage pour Lacan, de l’arc de conscience ici) va crucifier la vie en nous… et la remplacer par l’existence, et ceci sous condition d’acter cette existence le plus loin possible, à savoir en usant des acquis d’historicité (à quoi sert tout ce qui précède et est écrit ici, et qui suivra, on verra jusqu’où)

De sorte que l’on s’orientera toujours vers l’avant ; la structure crée les réalisations, son champ intentionnel est son champ d’expression (ceci est mon corps, ceci est la cité, ceci est la nation, ceci est la révolution, en chaque fois unique valant pour toutes les fois). Conscience veut dire mise en scène du corps dans le monde, suivant les multitudes de représentations et activités et actions possibles. Cette mise en scène peut sembler artificielle de bout en bout ; elle l’est, mais récupérant pour sa part la capacité inventive (tout moi est déjà une invention qui fait-avec ce qu’elle trouve mais instanciée dans la forme-conscience, qui est toujours universelle, étant un rapport, et donc ’abstrait’ si l’on veut) et ce qui existe (cad sur-existe si l’on veut) c’est l’activisme de conscience qui prend en charge ce moi-là ou cet autre (et cela arrive à chacun d’une manière ou d’une autre, sur la piste duquel mouvement sidérant s’acharnait Sartre, voir Flaubert, Genet, Mallarmé, Baudelaire, etc) ; comment cela se rend-il réel ?

Et y compris en et selon cette psychanalyse (et ses dérivés), valant pour le coup en chaque analysant ou souffrant ou difficultueux, bref possiblement tout le monde. C’est cette articulation qui fait-problème, parce qu’elle le problème de tous les problèmes, étant originellement notre structure, notre rapport, notre, de toute façon, non évident rapport (un rapport n’est jamais évident ; nous sommes naturellement problématiques).

Rappelons ; il y a de la distinctivité afin que le possible grandisse (non pas que le monde se réalise seulement, mais afin que le monde, le vécu, le relationnel, le corps soient l’occurrence de la possibilité toujours plus grande ; lorsque la révolution décentralise le pouvoir, elle renvoie chacun à son jugement sur sa vie, le bonheur, l’entreprise, la science ou la citoyenneté, etc, augmentant la capacité de conscience afin qu’il s’engendre encore plus de capacités ; le réel est plus grand que lui-même c’est son sens effectif).

Il est clair, quoi que l’on en ignore l’intégrale possibilité,

(intégrale possibilité, à savoir ; si la forme de l’arc de conscience est dans l’arc du présent comme architecture, ici, du réel-même comme architecture (et architexture du corps vivant devenu existant)
architecture active qui déroule, déploie au moins toute notre réalisation, humaine,
et peut-être toute la réalité (au moins cet univers),
et ce sans préjuger au-delà de l’expérience de structure,
celle que l’on a intégrée ; en bref on ne sait pas ce que la structure-sujet peut comporter, à supposer qu’elle soit dimensionnelle et non pas fonctionnelle ; fonctionnelle elle consiste en ce présent (et cet arc de conscience dans l’arc du présent) qui déplie toute la réalité (le présent produit l’univers, la conscience crée l’humanisation),
et dimensionnelle lorsque ce présent existe en lui-même ou par lui-même et en tant que dimension/contenant tout le reste,
sous quelque mode que ce soit, comme absolu, sacré ou comme un-tout-autre, divin distinct)

il est clair donc que chaque moi, étant as-signé par son sujet (lequel se produit dans le champ créé par l’intentionnel dans l’actualité même) est dans l’implication de chacun, l’implication d’élever son devenir, que chacun soulève, élève l’implémentation de la structure, et ce en se soutenant des avancées obtenues au fil du temps ; dieu, pensée, sujet ou réel, les œuvres ou les champs ouverts de perceptions ou pour nous la révolution et notre statut sociétal de citoyen (qu’est-ce que veut dire « citoyen »?).

Nous y sommes déjà engagés, de par notre constitution même de structure de conscience, aussi plutôt que de freiner le mouvement et nous réfugier dans un contenu, toujours second voire secondaire, qui glisse continuement vers le particulier (il quitte le champ universel pour se ramasser en une chose, un objet de désir, une satisfaction, immédiate, du corps, un ressenti, phénomène d’addiction qui semble en lui-même sa propre densité), bien plutôt donc devrions-nous approuver et ainsi accélérer l’implémentation de notre conscience dans le temps, selon le temps, la temporalité du présent.

Et la stratégie non-visible, celle arcboutée selon le temps (que déroule le présent) organise une suréminence de l’intentionnalité (le secret du temps est bel et bien là). Tout se passe comme si, oui, effectivement, nous y sommes, dedans, depuis l’enfance, ou, historiquement, « cela a déjà commencé » , mais s’y adonner, s’y reconnaître, s’y prédisposer, selon l’éloignement, le lointain, l’horizon et non pas le proche, accroît cette instanciation (dieu), cette augmentation (pensée et universel), cette intensification (christique et sujet), cette concrétisation (révolution et réel). C’est bien la capacité et ce pour quoi il existe une liberté : qu’elle puisse accroître le réel déjà acquis. C’est ainsi dans l’accroissement que l’on se dirige, à l’aveugle puisqu’il s’agit d’une zone, du réel, qui dépend, structurellement, de l’intentionnalisation, et cette aveuglette, pour ainsi dire, dépend de notre attention, de notre capacité, de comment on manœuvrera le vaisseau.

Le plus difficile à concevoir est que, puisque nous ne nous situons pas, disant cela, dans tel domaine bien circonscrit (la raison, en l’occurrence), alors il faut saisir que le réseau fondamental de l’intentionnalisation est cela même qui est en jeu ; on ne peut pas vouloir un ceci ou cela (mais le réseau lui-même) et cependant on ne peut pas non plus vouloir n’(importe quoi n’importe comment ; la vérité est que le seul exemple si totalement ample de l’intention, de l’intentionnalité est celui christique, qui engage bien au-delà de toute limitation sans pour autant se perdre dans la vacuité (ou l’immédiateté en quelque sens que ce soit, y compris l’immédiateté des idées, concepts ; folie pour les sages).

 

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