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instants philosophie

Dieu, la pensée, le sujet, le réel

28 Mai 2022, 08:14am

Publié par pascal doyelle

La finalité, de tout ce discours, est donc de concevoir à quel point l’arc de conscience est tel le kaléidoscope, dont nous disposons de quatre petites mollettes, dieu, la pensée, le sujet et le réel.

Petit tube dont le fond est occupé par des fragments mobiles de verre colorié qui, en se réfléchissant sur un jeu de miroirs, y produisent d'infinies combinaisons de motifs symétriques.

Et qu’alors chaque déplacement d’attention modifie le réel. Pourvu que l’on puisse appliquer la petite molette tournée en tel ou tel sens, vers le haut, vers le bas, de gauche et de droite.

Prenant donc phénoménologiquement intégralement au sérieux tout ce qui fut énoncé (outre les limitations immédiates que chacun peut éprouver ; on n’est pas infini).

Et que ces déplacements sont déjà effectivement référencés, dépendant de notre expérimentation, celle qui eut déjà lieu, et qu’ainsi nous ne sommes pas sans rien, pas sans outils, ces petites mollettes.

C’est par simple vanité et inattention et obsession pour notre temps que nos yeux ne sont pas du tout ouverts, mais clos et donc morts. Nous rendant inaccessibles les quatre stases, immobiles puisque parfaitement accélérées, de vitesse infinie, ou qui passent pour « infinies », ces stases, mais ce sont en tant que visions du même-réel.

- Dieu l’intention unique exclusive formelle, une et antérieure (à tout ; forcément, puisque formel)

- la pensée universelle du réseau des intentionnalisations (idées) qui donne à voir le monde tel que là

- l’égalité de tous les sujets du christique (le christique prenant en charge ensuite le corps, et non plus le monde)

- le rapport à soi de tout sujet cartésien, la liberté

(l’intentionnalité établissant les rapports égaux et le rapport à soi,

par quoi existent l’humanité et l’individualité, le rapport lui-même, qui est un se-savoir, soi et les-uns-les-autres, un se-savoir qui se réal-ise ici-même ; il existe donc une ontologie, qui n’est plus celle de dieu, ou du un ou de l’être ; le je, un rapport qui ex-siste actuellement, et ce je doit savoir autrui, afin que sa liberté soit égale aux autres, afin que son rapport entre en rapports avec les autres rapports, et primitivement, premièrement ; c’est seulement si il identifie les autres rapports, comme tels, qu’il devient un rapport adéquat ou susceptible ou capable, sinon il est juste égocentré)

- le réel tout à fait autre, à quoi se heurte absolument le rapport à soi ;

le réel tout à fait autre (la révolution, l’humanisation, sciences et technologies et idéologies,la concrétisation de toutes les intentions, les années soixante du moi-même, mass et micro médiations, tv, internet, etc ; le réel au sens strict est la position du réel, le réel historiquement est « ce qui se découvre à partir du sujet, cartésien ou kantien et autres, soit donc l’étendue, des mathématisations aux idéologies en passant par les sciences et tout autant la matérialisation des intentions, typiquement l’entreprise économique ou tout projet cherchant à se rendre réel)

tel l’encore-plus-grand-rapport,

perspective absolument formelle, divine, universelle, fonctionnelle ou dimensionnelle

et selon la structure-sujet qui seule (puisqu’elle est un rapport) tient la Possibilité ontologiquement première et dernière,

ouvrant la Dimension (qui n’est plus seulement ailleurs, dieu par ex, mais ici et maintenant) ;

que le possible est cela seul réel et qui se rend lui-même capable de (e qui définit le véritable Possible, qui n’est pas affecté à ou par quelque « quelque chose » que ce soit, qui passe par-dessus tout quelque chose, qui existe antérieurement à tout quelque chose.

La nature même de ce qui est désigné comme structure, et fondamentalement en tant que rapport, nous laisser envisager dieu, l’universel, le sujet et le réel, comme les pointes les plus extrêmes, les plus actives et les plus effectivement réelles ; les pointes inaccessibles mais opératoires, oh combien, qui renvoient du fin fond du réel vers notre activité et même notre activisme foncièrement. Pointes dont on comprend instantanément que nous sommes de même structure. Et si l’on n’y voit rien, c’est que l’on interpose quantité de fantasmes, d’images, de représentations, d’affects seconds, afférant à divers désirs qui se croient réels, mais dieu, la pensée, le sujet et le réel se sont bel et bien effectivement déjà introduits dans notre perception, notre affect, notre vision, notre concept.

Le réel, que ce soit comme une horreur sans nom qui rompt le cercle que l’arc de conscience imaginait, de ses beaux rêves, refermer,

mais auquel cas il ne serait plus un arc et n’entrerait plus en rapport avec qui ou quoi que ce soit

(et cesserait de fait d’exister).

ou que ce soit ainsi selon sa véritable fonction ou dimension : qu’il est un arc qui transforme l’être immédiat qui ne se-sait pas (mais se perçoit, sans se savoir), en un « rapport » à proprement parler ; soit donc le savoir de (plus loin) soi, la désignation (distanciée) de soi ; conscience /de/ soi qui n’est pas une connaissance, ou si l’on préfère dont la connaissance est si simple et immédiate qu’on peut la dire instantanée, et fort heureusement parce que sinon il faudrait attendre de connaître pour avoir conscience (ce qui est absurde, Descartes ne démontre pas une essence mais signifie un je) ; en effet il ne passe aucun « temps » en ce court-circuit qu’est « conscience de soi », puisque cette conscience naît au moment, à l’instant de son apparition à ses propres yeux ; ça n’est pas qu’elle soit antérieurement puis ensuite qu’elle existe, elle existe instantanément sous ses yeux du fait de son propre regard qui, par là, se crée.

Ce qui se nomme une performance, une réussite divine, une extase, une illumination, une révélation, une performativité.

Elle est le retour sur un corps, sans qu’elle soit ce corps, puisqu’installant son rapport (à elle, et non au corps) lequel rapport exclut toute autre relation, le temps de son rapport. Et n’ayant de toute manière affaire avec rien, exclusivement attachée à sa formulation pure et nue, étant entendu que n’étant rien elle ne doit pas se prendre pour quelque contenu que ce soit et demeurer un arc (et non un cercle).

Ainsi le réel est in-fini. Ce par quoi, la technique, le processus, le truc, l’astuce, par quoi le fini ne l’est plus. Ou de manière absolument logique, cet être qui est son rapport et donc n’est pas un être, mais un exister, absolument et totalement activité, sans reste aucun, et qui use de morceau de détermination (les signifiants) pour relancer, rebondir hors du monde, du donné, de la vie qui ne serait que vécue, du corps ; le seul être, que l’on sache, qui soit rapport à (soi). Les autres réalités sont ce qu’elles sont. Celui-ci se-sait, qui n’a pas à voir avec la connaissance.

C’est bien entendu ainsi qu’elle est un rapport, un signifiant pur, sans rien qui s’empruntera à lui-même la capacité de trouver plein de signifiants seconds, sans que lui-même puisse être signifié, on ne peut pas se signifier, se rendre chose ou objet. Ce qui revient soit dit en passant à ne pas être, à abandonner son rêve d’être (sans que l’on puisse vraiment l’éradiquer, c’est le fantasme de base).

Et que donc ces modifications, dieu, pensée, sujet et réel, existent vraiment, au sens où ils ne sont pas des jeux d’esprit, des idées, des images, superficiels, mais atteignant la substance même ce qui est, de ce qui existe, substance non consistante (sinon elle ne serait pas le rapport, le mouvement qu’elle existe) substance en tant que structurelle. Ce sont les modifications de la structure du rapport à, les modifications du possible lui-même en tant que possibles.

Et ce parce que ce qui est, réel, est pluriel.

Non seulement la réalité, les choses et les êtres sont multiples, mais ce qui est réel, le-réel, est, lui, pluriel ; il peut subir, accepter, aimer, adorer une pluralité de formulations, d’accès, d’atteintes et de devenirs. Puisque le-réel est justement cela qui devient et qui devient dans sa structure même (ensuite surviennent des effets en nombre indéfini ou infini, peu importe puisque l’on ne tient plus «l’infini » pour une marque du-réel). En vérité cela seul qui est formellement, qui existe formellement (et qui donc n’est pas en soi déterminé) peut admettre des variantes, qui sont des variations (non pas donc des variantes exprimant un même, mais des variations du même lui-même ; qu’il existe de telles variations est tout à fait stupéfiant ; c’est ce qui couvait sous la détermination de « infini » (et que l’on ne pouvait approcher) ; le privilège du réel, qu’il puisse s’exprimer autrement sans s’épuiser … puisqu’il est le Possible-même. Soit donc le rapport.

On lâche que le réel soit une essence déterminée, une identité, mais c’est pour basculer vers une identité formelle absolument singulière et évidemment unique (puisque formelle sans composition), et, en cette unicité, plurielle. Ou comme disait Spinoza un infini d’infinis peut-être, on n’en sait rien, on juge seulement ici de ce que l’on a acquis, depuis 3 000 ans ou plus, sous des dénominations telles qu’elles permirent de les scruter, d’en tirer toutes les capacités, étant entendu que dieu, la pensée, le sujet et le réel sont des possibilités rendues ouvertes, expérimentables et non pas du tout idéelles.

Dieu devient nation, la pensée devient connaissance, le christique et Descartes deviennent des je, le réel devient ce monde humanisé et personnalisé et chaque moi susceptible d’accéder à son je.

Et c’est parce que l’on a découvert la nature intime du réel, sa vision interne que l’on peut toujours instantanément le retrouver et ce sous la forme d’en être saisi (puisqu’il n’est pas un contenu déterminé il ne nous appartient pas, mais nous lui appartenons, ce qui n’est pas grave, si l’on veut, puisque ce caractère formel renvoie précisément à notre être spécifique, qui n’est pas un être, déterminé et qui s’imposerait, mais une forme qui nous libère, ce que dieu, la pensée, le sujet et le réel opèrent de fait et s’annoncent littéralement comme tels, à chaque fois) ; et d’en être saisi en relançant justement la forme même de notre conscience, de chaque conscience.

Chaque conscience se révèle soudainement par dieu, la pensée et l’universel, le christique ou le sujet, la révolution ou le réel, et peut alors entamer un autre voyage, un nouveau cheminement. Il est aberrant, au fond, de tomber dans le piège qui voudrait nous contraindre au nihilisme, qu’il ny’ aurait rien d’autre que la détermination du monde (quelle que soit sa formule ; économie, biologisme, naturalisme, psychologisation, ou autres) ; en quoi dieu peut-il mourir, la pensée disparaître, le sujet se dissoudre ou le réel s’irréaliser ? En rien.

C’est uniquement lorsqu’un filtre, une facilité, un masque ou un fantasme viennent annuler l’accès de chacun à la forme de sa conscience-de, de son attention-à. Et c’est tout un monde, un monde humain, qui fut fabriqué afin de faire écran au passé ; ce monde, celui des sciences, de la technologie, mais aussi des industries et des mass-médiatisations ferme l’accès à la forme pure et brute de la conscience, qui pourtant, elle, s’étend jusqu’à 3 500 ans antérieurement ; le moi, qui est la concrétisation véritable et généralisée, dans le monde donné, devait aboutir au je, dont le moi est la concrétisation et l’accession de chacun à son corps, sa vie vécue, son expérience totale de tout au sens où le 20éme réalise absolument et dans tous les sens tout le possible humanisant en poussant cette humanisation jusque dans la personnalisation la plus exhaustive possible (à quoi tout veut, par ailleurs et par pur mercantilisme, nous convaincre ; réaliser intégralement notre vie vécue). Mais dans cette vie, il devait, il y a eu peut-être une Existence. Soit donc que tout moi soit susceptible d’atteindre son je. Il est une part de révélation, ce qui veut dire d’apocalypse, dans ce 20éme et 21éme.

Et ceci parce que l’arc de conscience est en un moi, un moi déjà tout entier réalisé par le monde humanisé personnalisé, en une proximité effarante d’avec son Intention, l’intention de son je (aucun écran, filtre, groupe ou communauté ne viennent s’interposer… sauf l’ensemble de tous les écrans précisément que l’épopée moderne et contemporaine produisit industriellement telle une bulle occupant toute la visibilité, il s’étouffe d’images et de sons en quantité).

L’inaccessibilité pour le moi de devenir selon son je est son épreuve ; pourquoi ne serait-on que ce moi ? De où cela nous contraindrait-il ? Alors même que dieu, la pensée, le sujet et le réel indique justement tout l’inverse ; que la forme du monde est plus grande que le monde, ou que la forme d’une vie est plus étendue que cette vie. Sans doute auparavant, les destins succombaient les uns après les autres, esclave vous étiez esclave à vie, et sans doute depuis lors les vies humaines se sont emplies de cent mille figures, objets, désirs, aventures, libertés, obsessions ou folies folles, bien réellement folles. Mais tout cette extensivité est bel et bien l’épuisement de tous nos désirs et rêves, réalisables ou non, afin que nu et sans rien le je puisse affleurer, à condition qu’on le pêche.

Or donc pour que notre conscience se désenclenche d’elle-même, il faut lui faire voir, percevoir comme de tels glissements de possibilités sont effectivement accessibles.

De là que l’on délimite, au moins, les quatre possibilités ; dieu, la pensée, le sujet et le réel.

Plus les variantes internes.

Comme le-réel est formel, il supporte, porte, apporte, rend possible quantité de compositions structurelles à propos de cet « être » qui n’est pas déterminé (une infinité de compositions déterminées) ; le rapport premier pousse vers quantité de rapports dans tous les sens, tous les sens possibles.

Évidemment cette importation dans le monde donné, de la structure colonise le monde et le donné ; il existera à partir des acquisitions de structures, toujours plus de signifiants et donc de perceptions, de champs entiers de perceptions, d’expression et d’inventions, de créations.

Et ce jusqu’au corps même de chacun, soit donc le moi.

Antérieurement est présupposé que le réel, pour ce qui est de notre part, dépend du mouvement. Si on s’arrête on tombe. C’est très simple. Et on ne peut pas s’arrêter (c’est rassurant), mais on peut freiner et alors on souffre (ce qui l’est moins). Dit autrement on ne peut que monter, vers le haut, mais plus ou moins vite et plus ou moins haut.

Ou donc ; le réel, le-réel, est intégralement positif (mais un ralentissement coûte éventuellement beaucoup). Dieu, la pensée, le sujet, le réel, on ne peut que percevoir du point de vue de dieu, on ne peut que penser, on ne peut qu’exister comme sujet, on ne peut que percevoir l’étendue de tout le réel. Mais plus ou moins.

Le but, ici, est de se rendre compte, d’intégrer, d‘absorber la pluralité structurelle et de la faire nôtre. Comme une seconde nature, disait Blaise. Dont on admet, a priori, qu’elle puisse devenir réellement en nous. Ce qui heurte fort notre croyance, celle que nous sommes ce que nous sommes ou au mieux que nous sommes qui nous sommes, cette identité. Ce qui est, pour nous ici, dubitable. Puisque si nous sommes libres, alors la liberté est notre être véritable, et c’est précisément cet être, cet exister brut qui est rétabli dans sa fonction ou sa dimension même.

Que le libre brut atteigne sa structure spécifique est évidement l’ambition, mais pour cela il faut montrer quels sont ses points de chute. Dieu, la pensée, le sujet, le réel. Puisque notre principe est de ne pas s’envoler vers des notions abstraites éthérées ou vagues, mais de désigner les points de fixation ou pour mieux dire les points d’articulations ; ce qui nous est facilité de ceci qu’historiquement, selon notre historicité, ces points furent effectivement atteints. Il s’agit juste, somme toute, de les reprendre et de les récupérer, de les réintégrer.

Que gloire soit rendue à ceux qui y atteignirent.

Et ne pas s’en apercevoir c’est donc demeurer coincé dans son temps, ne pas percevoir par-dessus, ou antérieurement, et se laisser dévorer par la réalité (ainsi ne plus même être capable de remonter à la révolution et l’universel, l’humanisation, puisque le moi fait obstacle à cette compréhension).

Mais… il faut considérer que ces pointes conservent en elles-mêmes leur pure capacité et qu’elles sont donc recouvrables en et par chacun au moment où il existe. Et de fait dieu, la pensée, le sujet et le réel ne nous quittent pas, pas d’un seul pouce, et qu’aucune dégradation ne dissipe la puissance de ces quatre strates dimensionnelles.

C’est la raison d’être du feuilletage de la conscience que l’on avance ; toute conscience est kaléidoscopée et il lui suffit de mouvoir sa tranche pour glisser d’une planification de son être en une autre, de permuter d’une tranche à l’autre du réel ; a priori rien de ce qui est structurellement n’est étranger à ce qui existe structurellement.

Ceci puisque, en tant que principe général, il ne s’agit pas du tout d’idées (dieu, la pensée, le sujet ou le réel) mais d’une structure, solide, réelle, dense, consistante en elle-même et que l’on ne manque jamais de retrouver aussi loin se soit-on éloigné ou égaré.

Le kaléidoscope doit cependant parvenir à élaborer ses propres critères ; l’ennuyant consistant en ce que l’on ne sait l’être ou dieu ou le je ou le réel qu’une fois ceux-ci advenus ; auparavant on n’en pouvait formuler aucune idée et encore moins image ; ce qui veut dire qu’à chaque occurrence les pointes du réel viennent avec leur propre registre qui emplit la totalité de son possible effectif, à chaque fois. Dieu emplit tout, la pensée emplit tout, etc.

Mais aucune ne vient à bout de la structure réellement réelle ; ce sont des feuilletages (et en tous cas ceux que l’on a expérimenté, tout laissant supposer qu’il en existe d’autres, puisque l’on ne connaissait pas ceux-là avant qu’ils adviennent et qu’ils deviennent évidents une fois advenus ; ils s’intègrent parce qu’ils intègrent, comme existant antérieurement).

La disjonction de la conscience en tant que rapport veut dire évidemment qu’il en manque toujours un bout ; c’est le Bord. De même le présent. C’est la même structure parce que la nature du réel est le possible ; non le possible de quelque chose, mais le possible du possible (raison pour laquelle le sujet est ce qui revient sur lui-même). Le bout qui manque rend possible les signifiants (dont un signifiant qui s’auto désigne ; puisqu’il se-sait, il doit se signifier, mais ne peut pas être un signifié, c’est un signifiant de signifiant en somme ; ce qui veut dire qu’il s’échappe toujours et non pas qu’il se maîtrise, il lui faudrait être quelque chose).

La disjonction de la conscience (que le corps vivant ne comprend pas du tout, mais le moi qui se fie, se confie au corps qu’il croit être, qu’il rêve d’être, n’y comprend pas plus ; tout dépendant alors de ce qu’il se cherchera plus ou moins hors de lui-même, le psychotique n’ayant plus ou pas d’altérité, d’autrui ou de réalité à part, et le névrosé plus ou moins coincé dans la toujours-même réalité, en rond, le peu de liberté jouant, bien suffisamment par ailleurs, de ce que l’on écrira, cad désirera encore du nouveau, non plus en rond mais en spirale, et le je s’élançant de tel ou tel grand saut, la poésie ou la révolution ou jésus ou la pensée, ce que l’on veut, au prix d’une éthique, évidemment : on voit par là l’étiage, l’ensemble des possibles réellement actualisables, qui deviennent, pour le je concerné (ou le moi ou le dit corps), son actualisme, son activisme (de l’hystérique au mystique, du sujet rationnel au transcendantal en passant par le le pur et brut je cartésien qui dit « là, je suis », des domaines, esthétiques, etc, aux engagements divers).

Le tout est ainsi pour chacun de parvenir à au moins un excès, un activisme, une folie ou une sagesse ou les deux, qui l’expulse hors du donné, parce que le donné renvoie au donné, tandis que le structurel renvoie à la forme (de tout donné). C’est bien à ceci que l’on a accès.

On peut rencontrer autant de signifiés que l’on pourra, ou que la vie nous offrira, mais ils ne vaudront jamais le signifiant. On ne rencontrera pas le Signifiant, ou donc le possible pur.

Mais au moins la pluralité structurelle du signifiant ;

- dieu si l’on aime dieu ;

- la pensée si on la comprend ;

- le christique et son royaume d’égalité des sujets ;

- Descartes s’entendant soi-même selon la liberté du je ;

- et le signifiant « brut » est le réel, cad le « là » de l’être ou de l’existentialisme, à quoi se confronte, nu tel qu’il est, le moi, dépourvu de groupe ou de représentation pour le protéger ; le réel existentialiste est un pur signifiant ; le moi est nu jeté là dans le monde ou encombrer de ce corps massif, délaissé et exposé par le vécu de cette vie, livré de plus à la mort et aux ténèbres.

Non seulement nous ne sommes pas sans rien, sauf à manquer de courage, mais tout nous est (déjà) offert.

Ce serait vraiment une faiblesse, une lâcheté que de ne pas renouer les fils tendus, et de ne pas poursuivre la trame, la trame non finie, celle infinie donc ; puisque depuis Descartes on sait que l’infini existe réellement ici-même ; ce que nous a prouvé le christique, mais dont on pouvait hésiter à suivre la surtension, étant entendu que, lui, il est le Fils ou donc dieu tel quel, en personne, redoublé d’abord et puis triplé par le Saint Esprit (attendant la révolution française, c’est évident) ;

mais par Descartes l’infini se montre existant et existant dans ce monde-ci et on ne peut plus douter ; si jamais cela fut possible ; le diabolique, la ténèbre, la dissolution indéfinie n’étant jamais qu’une pauvre position de repli, un pli secondaire du Grand Pli du Réel, une vaguelette négative qui croit ce qu’elle raconte, et ce dans l’infinie positivité de l’exister, qui, lui, ne s’écoute pas, qui agit, le Grand Agissement, et dont la parole est agissement,

comme absolu et formel mouvement de réalisation intégrale de toute la Possibilité.

Ce qui veut dire que c’est uniquement, uniquement, par effort sur soi que la disposition infinie (le rapport qui n’a pas de rapport avec quoi que ce soit du quelque chose) s’arrime à elle-même, elle décide, elle veut, elle croit, elle (se)-sait, elle maintient son intention, elle ne se laisse pas couler.

Et elle ne se laisse pas transformer dans le signifiant. Elle en use (c’est pour cela que l’on admire l’artiste, l’écrivain, celui qui joue des signifiants, sans en jouir comme ça pourrait être halluciné, sans en jouir parce que c’est un agir, un travail, un ouvragé, une difficulté qui recherche toujours la difficulté, sinon elle s’ennuie).

Par quoi ça n’est plus la jouissance (qui s’hallucine et entraîne vers la folie ou l’hystérie ou l’angoisse, etc), ni un plaisir (qui venait aider à subsumer la jouissance, et permettait une régulation, une régularité, un ordre susceptible d’échanges, du côté extérieur, qu’il y ait un extérieur veut dire que vous percevait l’autre-conscience ou le signifiant comme autre, le symbolique donc),

mais un ouvragé ; une insatisfaction qui échappe au corps (à la satisfaction hallucinée ou attendue en échange de), mais une insatisfaction qui a effets… Il y a des Effets, et si il n’y a pas d’effets, ça ne vaut pas ; il faut que « ça » avance.

Ce que l’on nomme le Créé.

Par quoi le christique est, outre toutes les possibilités qu’il ouvre, est celui-là qui relance la Création. Il est la re-Création, puisqu’il lance l’Intention (par delà toute Loi, qui vous juge, tandis que l’Intention vous par-donne, cad ajoute la possibilité de rapports absolument en plus) ; la création nouvelle et en vérité selon d’autres règles, d’autres signes.

Le réel enfin continué. Le royaume, cela même qui autrement serait le monde ou l’histoire, mais ici, par lui, c’est enfin le Royaume. De là qu’il insiste, absolument, qu’il faille agir d’une part et que d’autre part la « foi » ça n’est pas la loi ou le droit ; inaugurant que chacun aura à se charger et à rassembler sa force intérieure ou interne (de l’attention même, de la conscience-de quelque ceci ou cela, et non plus même de seulement se concentrer dans l’universel ; le christique rassemble intérieurement bien plus au dedans et au dehors, décuplant les esthétiques ou les éthiques ou la politique, etc, chacun ayant à en découvrir les possibilités).

Et que l’intention, qui ne mènera pas immédiatement aux achèvements, à la fin, réussira, de par son ampleur inattendue, jamais attendue ; elle est entrée dans le circuit de la réalité, et on l’a dit, on l’a énoncé, l’intention travaillera, chacun ; l’intention n’est pas la volonté mais bien plus étendue. L’intention est bien plus grande. Vous ne savez pas jusqu’où elle vous conduit, et pour cause elle vous (se) crée. Et bien loin de retirer du mystère, elle est le mystère, l’autre côté du rapport, que l’on ignore complètement.

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Le déroulement du non-temps

21 Mai 2022, 12:41pm

Publié par pascal doyelle

On a donc sous-entendu que l’absolu se crée dans l’actualité. Dans le présent.
Et donc, quant à notre affaire d’êtres humains, de la décision que l’on a, que l’on obtiendra de soi.

L’absolu apparaît dans ce qui semble le plus infime et le plus immédiat et le plus fragile. Dieu, la pensée, le sujet ou le réel existent dans l’acte du présent. Il n’y a rien d’autre (rien ne précède le possible pur et brut), mais on ignore, a contrario, jusqu’où avance le dit présent. On a nommé cela la colonne du présent, qui tient tout le reste. Si l’absolu ne naissait pas dans le présent où voulez-vous qu’il soit ? Passons, ou reprenons, c’est tout comme.

Rappel (manière relire et relier autrement le même)

Le réel est signifié ici comme le Possible brut. Tout se réalise (étant entendu que tout ce qui se réalise n’est pas l’imaginaire, comme une licorne, qui n’est qu’un mélange, un cheval avec une corne). Si le possible est le réel, alors tout est mouvement et le mouvement est cela même qui existe ; l’être, les réalités, la détermination ce sont les effets de l’exister, du mouvement. Mais donc le mouvement ne cesse jamais ; il est premier et dernier. Tout est intégralement suspendu à soi-même (ontologie du baron de Münchhausen, qui se soutient par les cheveux en s’extirpant lui-même de l’océan). Le feu brûle la flamme. Si tout est mouvement cela signifie en soi-même que la logique n’est pas la perfection (l’être, le un, la théologie, la raison, etc) mais la perfectibilité ; tout travaille afin que le réel et la réalité (l’exister et l’être) se rendent toujours encore plus capables d’encore plus de perfectibilité ; aussi le réel est-il signifié comme sujet, comme structure sujet ; autant que l’on sache (et on ne sait évidemment pas tout le possible, on le découvre au fur et à mesure) seule un sujet, une structure sujet est capable de devenir en se modifiant, en transformant le début selon le terme, l’initial selon la fin, laquelle est toujours remise encore plus loin. Le réel n’est pas seulement positivement tout ce qui est possible, il est positivement toujours plus qu’il sera. Il est une propension absolue vers une encore plus grande perfectibilité.

Dit autrement ; la réalité, le monde, le donné, et donc la vie vécue sont pliés, re-pliés, dépliés cent mille fois et déroulent la plus grande capacité possible. La structure active de tout le(s) devenir(s) est le présent.

Ceci afin d’approcher l’activité, l’activisme intégral du réel, de la réalité, des mondes, de l’univers, du « là », de dieu, de l’Absolument Capable ou de quelque faconde qu’on veuille le designer.

Ou dit encore autrement ; le réel est vécu, pour chacun, selon un feuilletage dont il dépend de ce chacun de le déplier, plus ou moins (plus ou moins parce qu’il sera déplié, il n’y a pas de conscience sans ce kaléidoscope, qui se transforme selon son dé-roulement, mais plus ou moins, avec plus ou moins de distinctions, plus ou moins de rapports dans le rapport, qu’est un arc de conscience). Et que donc il s’agit pour chacun et pour tous (pour la synthèse de chaque je ou pour la compréhension, la coordination collective que l’on nomme ou qui prit ce nom de « démocratie », en quoi elle consiste précisément).

Si le présent est le réel et si nous existons comme arc de pur mouvement de conscience, alors la face tournée vers le réel et le présent est notre âme.

Si le présent et notre activité ou mieux notre activisme (lorsque l’on s ‘éprend du réel en tant que forme, distincte (quelle que soit son nom), de la réalité (livrée à la dispersion) alors toute représentation est telle un tremplin pour la structure mais jamais et en aucun cas la structure n’est dite telle qu’elle existe dans quelque représentation que ce soit ; ainsi une œuvre (au sens large, éthique par ex, ou stricte, esthétique et autres) renvoie chaque je à son champ de perception, d’expression ou d’intention et c’est cela, ce mouvement acquis, qui compte. Par exemple, pour illustrer précisément, dieu lit nos âmes, et c’est le seul réel qui l’intéresse. Ou dans une pensée, un système, ce qui compte c’est l’architecture ontologique (le position du réel) qui vaut et c’est cela qui est retenu et que chacun peut re-trouver dans l’actualisation ; si on lit Descartes on re-tient le cogito, instantanément, ou Hegel la récapitulation dialectique, cad en fait phénoménologique. Ou Rimbaud la disposition tout à fait stupéfiante de la langue, du langage, du signifiant (dont on voit soudainement que c’est très, très, très compliqué).

Et donc (le réel, dieu, la pensée, le sujet, la structure) la flamme est instantanément donnée telle quelle (en tant que possible) et commence alors le vrai débat ; jusqu’où deviendra-t-elle ? Jusqu’à quel point de lui-même le Rapport sera-t-il étendu ?

Bref.

Il est donc une verticale absolue, cad formelle (puisque l’on tente de ramener ces notions « infinies » à un fait, un acte, un réel effectivement située et situable dans le donné tel que « là » et donc accessible véritablement par chaque conscience)

une verticale qui est apparue dés que l’humanité quitte les mondes particuliers, qui tournent chacun indépendamment en boucle, holistique, communautaire et lorsque la parole, la perception, les échanges s’imposent en une fois,

et que l’on bascule instantanément vers dieu, la pensée, le christique.

Instantanément puisqu’il s’agit non pas d’idées qui apparaissent mais d’une structure qui, jusqu’alors sous les mondes particuliers, passe au premier plan et se nomme, se désigne telle ; dieu l’intention, la pensée le réseau intentionnel (les idées), le christique l’intention incorporée par, en chaque corps ; et comme cette structure n’est pas une idée, elle n’est pas soumise à contestation, elle s’imposera en tant que réel, en tant qu’elle est un réel et qui pliera donc immédiatement toutes les idées, représentations, images, relations, organisations, projets, en bref possibilités nouvellement ouvertes dans le monde, le donné, le vécu et le corps vers quantité de finalités (en premier lieu par le remplacement de la romanité par le christianisme qui lui-même re-philosophera, à nouveau compte.

C’est envers soi-même que l’on tournera l’épée.

Le moi qui deviendra de plus en plus autonome, qui se nommera lui-même, poursuivra son devenir, puisqu’il est doté maintenant (depuis le christique) d’une individualité (qui n’est ni homme ni femme, ni libre ni esclave, ni riche ni pauvre, ni juif ni grec ni romain, etc) et qui comme telle, puisque se désignant, entre dans un rapport avec lui-même qui court-circuite tous les autres (sinon il ne se positionnerait pas lui-même comme un), ce moi donc pour devenir obtient un point externe (qui n’est pas extérieur, cad qui n’est pas du monde, il serait alors saisi par une détermination, lesquelles déterminations sont toujours quelconques), et ce point externe assume parfaitement son être spécifique qui n’est pas déterminé, à savoir le christ.

On dit le christ parce que même si la raison, la pensée produit elle aussi un réel formel, les idées, elle reste déterminée, elle universalise la détermination (du bleu de cette fleur, elle cible « le bleu »), mais ne peut pas se détacher du déterminé ; le christ oui. Parce que c’est un sujet. C’est le sujet avant tous les sujets, et du fait de ce détachement il est le verbe, par qui tout a été fait, créé (le père gardant l’initiative, puisqu’il est l’intention pure et absolue et donc unique et donc encore plus universelle).

Évidemment le tout de cette histoire et de cette Histoire, sera de récupérer le regard du christique et de l’intégrer ; ce qui est une folie totale, une impossibilité dont on ne connaît la résolution qu’une fois inventée, créée, par Descartes. Ou si l’on préfère cette récupération s’opère cent ou mille fois (dans le visible de l’acculturation générale, la mise en forme culturelle en Europe, antiquité, Moyen Âge et renaissance, par Montaigne par ex, par la transformation du chevaleresque en épique et puis mystique de Ch de Troyes, par cent mille œuvres), mais Descartes marque le coup, il plante le clou et de plus le clou dans l’étendue du monde ; il est « là », le sujet est « là » ; et donc son unité, ce qui veut dire son rapport (c’est pour cela que c’est une phrase articulée, je pense… donc je suis) s’impose ici et maintenant (et non plus au-delà ou ailleurs ou en esprit ; ou plus exactement cela impose de rétablir l’esprit tout à fait autrement, ici même, dans le monde et malgré le monde, et performe ; son acte crée, créera son activité, l’activisme qui viendra.

Comme Descartes manifeste ce sujet, il l’accélère, puisque ce sujet entre dans le champ de la visibilité ; par ex Pascal critiquera « le moi de monsieur Descartes » et ce faisant permet à cette notion de moi (que l’on distingue ici du je) d’entrer dans l’acculturation généralisée ; il y a désormais un « moi » humain (qu’il entre dans le champ visible oblige évidement à en faire quelque chose).

De manière générale donc la représentation doit manifester afin que se propage la liberté du sujet ; rappelons qu’il n’est que le moi (cad un corps coupé de haut en bas par le signifiant et qui prolifère n’importe comment (psychose) sauf de se fixer, au risque de se figer (névrose ou autres) et ainsi peut s’organiser plus ou moins ; seul un autre-regard peut le fixer, et donc que cette conscience se perçoit à partir du dehors, ce qui lui coupe le flux, fixe ou fige la prolifération ; le psychotique ne peut pas se transporter en dehors et les signifiants envahissent tout, qui restent soumis à l’imaginaire, à la satisfaction hallucinée, et donc ne s’imaginent pas insatisfaits ; ça n’est donc pas le signifiant en lui-même mais le fait qu’il existe, potentiellement, virtuelle, une autre-conscience (voir les analyses de vie quotidienne, ou pas, de Sartre évidemment).

le moi se voit, le je ne se voit pas, il n’y a que le je qui voit le je ; le moi qui soudainement idéelle le sujet laquelle opération se nomme elle-même et donc en tant que je ; le sujet est la structure, le je l’auto-prononciation, le moi est le vivant. Le moi occupe 99 % et le je 1 %, mais c’est le pourcentage qui dénote et donc celui qui compte, parce qu’il modifie, qui transforme et plus on s’y accroche plus il cause (de nouveaux effets). Lui-même, ce je, étant impossible ou infini comme on veut, il existe sur le Bord, du monde, du donné, de tout ce qui est (qui relève de l’être), et aussi sur le Bord du corps, et donc dans l’actualité, dans la prononciation du je ; c’est pour cela donc que Descartes montre, in vivo, la formule «je pense donc je suis ». Le je n’existe qu’en acte et c’est le but, la finalité parfaite au sens de la perfection comme perfectibilité (et non idéal inerte et déjà en dégradation ; on peut adorer, d’adoration, l’historicité, parce qu’elle ne cesse pas, nulle part). Et le moi tombe amoureux et conçoit ainsi l’incroyablement Vivant, c’est son expérience à lui, au Bord de son corps ou du corps de l’autre, puisqu’il s’agit d’adhérer à l’intention d’autrui, soit donc sous la forme d’un seul-autrui et de nul autre (sinon cela n’aurait pas de sens, cad pas d’effet structurel).

Mais donc seul le moi est, est dans le monde, le vécu, le relationnel, l’organisationnel sociétal, etc. Il faut donc que le je surgisse dans le moi mais que le moi se développe lui-même ; et ce jusqu’à l’aboutissement des années soixante (causé parallèlement tout autant par la capacité énergétique, gaz, pétrole, techno, industrialisation et autres, qui lui donne les moyens, à moins que l’on découvre ces moyens afin de satisfaire la survenue des mois, intransigeants). Et si le christianisme dispose d’une perspective « morale » il faut entendre que cette technique-là s’étend bien au-delà de la moralité, et permet au moi de se percevoir et de noter toutes ses petites dérives et incapacités et donc tout aussi bien ses capacités en propre et de la sorte de perfectionner le rapport qu’il existe (un rapport existe, il n’est pas) ou de distinguer de nouvelles intentionnalités, de nouveaux signifiants, de nouvelles possibilités, lancer dans l’acculturation généralisée ; qui n’est pas une déculturation mais une mise en forme culturelle créée spécifiquement par l’enjeu du réel qui s’impose structurellement, cad de l’externe face de la réalité, comme externe face qui est aussi bien l’interne ; soit l’actualisation selon dieu, la pensée, le christique, dans tous les domaines, créant de fait une société humaine universelle réellement universelle, qui prend source dans l’arc de conscience (et non dans la « pensée » ou le droit romain seulement ; le christianisme vient pile poil s’ajouter et offrir le vraiment vivant à une extériorité, laquelle était invivable).

La manifestation, universelle, universalisante, c’est une chose, mais l’invasion de partout par chacun des je sous la formule, plus abordable, des mois, est encore plus profonde et réclame de chacun. Il existe ainsi une matrice, relationnelle, organisationnelle (qui passe par l’église à l’origine, qui s’imposera comme révolution ensuite et puis mass et micro (internet) médiatisation et médiation, etc) qui « force » chacun à devenir chaqu’un, mais bien sûr le je en tant que moi apparaît quasi spontanément, pour toute personnalité, comme naturelle et immédiate (alors que le je est déraisonnablement non naturel et non immédiat et réclame une structure méta, dieu, pensée, sujet, réel) ; et selon chacun tente alors d’élaborer sa synthèse, son moi, qui unifie la diversité du donné et en retour occasionne un décuplement de perceptions (puisque chacun devient autogéré pour ainsi dire et doit produire une réalité perçue adéquate) ; il est impérativement de manière générale et collective et individuelle une reconnaissance de chacun par chacun, par quoi l’on ose exposer son unité en propre, singulière, au point que cela devienne un idéal partagé, une seconde nature, une immédiateté qui en elle-même est capable de se déplier et notamment que chacun s’estime, raisonnablement ou librement ou idéalement ou culturellement ou historiquement ou se tienne d’une ligne de temps, de temporalité, de mémoire de soi en tant que chacun et tous à la fois ; une réalisation humaine tout à fait complexe et articulée et qui se voit et se sait, se sait et se voit.

Le processus est unilatéral ; il réalise totalement tout le possible d’humanisation d’abord et de personnalisation ensuite. L’humanisme et le personnalisme peuvent être considérés comme effective acquisition (de ce que l’on est selon l’être), mais en vérité, en fait et réellement humanisme et personnalisme sont des effets ; la cause est structurelle.

Au sens où, tenons ceci pour vrai, que tout est faux hormis dieu, la pensée en soi, le sujet formel et le réel structurel. Ce sont les quatre possibilités du possible, relativement à notre expérimentation, dont rien ne nous dit qu’elle expose toute la capacité de la possibilité. C’est dans la Possibilité absolue, cad formelle (on n’emploie plus « absolu » ou « infini » en un sens vague mais selon la désignation des articulations effectives, l’arc de conscience arc-bouté dans l’arc du présent, selon leur caractérisation formelle, et dans la typologie du rapport comme effectif mouvement de ce qui Ex-siste, vers le Présent à-venir), la Possibilité telle qu’elle appelle tout ce qui est vers sa capacité ; et donc pour chacun, chaqu’un, est exigé que ces uns s’imposent à eux-mêmes cette exigence, cet effort, cette intuition et donc avant tout ménagent, pour eux-mêmes, chacun, un espace et un temps individué, singulier, par lequel chaqu’un peut se permettre, une société humaine de confiance qui assure à chacun qu’il soit possiblement lui-même (dans le régime de la confiance christique, qui pardonne les égarements et ne condamnent pas selon la seule Loi mais relance l’Intention de chacun, et selon la raison ou la pensée ou les esthétiques qui autorisent une montée de niveau, une ambition de degré civilisationnel).

Et ce théoriquement et avant que tout dégénère en rivalité (la société américaine qui livrée aux seules libertés, ne comprend pas qu’égalité mène à la fraternité, et qui se déverse comme Empire, espace, impérialisme ; reste à la France, le temps).

Et par quoi, donc, chacun peut créer des signifiants, des signes, qui démultiplient les champs de perceptions (par ex les mathématiques mais aussi les littératures, les éthiques, la politique) ; et l’ultime possibilité du signifiant est l’élaboration par chacun de son moi, de sa personnalisation. Serait-elle captée par l’industrialisation, par la production industrielle de la personnalisation qui est évidemment catastrophique mais n’était-elle pas inévitable ? Et ne devait-elle pas cette dérive se réguler elle-même… puisque rien n’était en mesure de la contraindre extérieurement ; auto conviction, conversion, qui était en germe durant et par les années soixante justement qui lancèrent pour quiconque la méfiance envers la domination, envers le pseudo-développement par la domination ; chacun comprenant alors, par ex, que la publicité n’était, le soi-disant rêve publicitaire n’était que mensonge ou une version colorisée de la « propagande », littéralement. Dit autrement il y a des mois parce qu’il y a des signifiants …

Et chacun ayant à gérer, à tout le moins, les signifiants, chacun se névrose, se psychose, s’obsessionne, se traumatisme, se déprime, etc. Les mois inventent leurs « folies » parce qu’ils doivent tramer leur corps de signes dans tous les sens.

En se limitant à sa synthèse selon le moi, le je se perd ; parce qu’il n’est de sortie pour lui que vers le haut (dieu, la pensée et l’universel, le christique et le sujet, le sujet et la révolution, le réel). Le reste est un corner. Le moi croit obtenir une synthèse (qu’il peut mener fort loin et de manière tout à fait correcte) mais qui reste un bricolage ; il ne peut pas se clore dans l’immédiateté, or que signifie qu’il soit, le moi, sa vérité ? Qu’il est immédiatement, qu’il est naturellement, qu’il est déjà un « lui-même », à charge qu’il parvienne à se réaliser, qu’il « réussisse », qu’il « profite », qu’il se satisfasse ; le donné expliquant le donné (et ce jusque dans l’économie ou les sciences en réalité).

Mais rien ne correspond au structurel, parce que le structurel est antérieur à la réalité, et au-delà de toute réalité ; le structurel sur-existe selon son rythme, son régime, son registre, sa fonctionnalité ou sa dimensionnalité (selon que l’on croit en dieu, la pensée, le sujet ou le réel, et non seulement comme fonctions qui décuplent la réalité ou la vie, mais qui, dimensionnellement, promettent une sur-réalisation de l’existence).

Béni soit le moi qui parvient à s’extirper de lui-même, serait-ce par un bout, vers son je ; dieu, la pensée, le sujet ou le réel.

Puisque l’on peut définir, délimiter le lieu actif de l’activité (par la théorie du rapport au fond) cet activisme du réel, en nous, cad en tant que je et en tant qu’actualisation, devient accessible en conscience ; il peut, cet activisme (qui remonte aussi bien au dieu unique, à Socrate et son attention aux idées, etc) entrer dans le champ de la possibilité. Auparavant il guidait toute activité réelle (qui réclamait l’attention, comme la pensée, la conversion, la foi, la révolution, etc, qui exigeaient que l’on y soit, que l’on en soit, que l’on en paie de sa vie, de son vécu, de son tissage de rapports possibles inventés, créés, que l’on prenne sur soi, sur son énergie, que l’on échappe à la nécessité ou à la domination, et évidemment à l’exemple du christ qui paie, rachète au prix fort, qui hystérise absolument tout ce qu’il touche, puisque par lui tout fut fait, signifiant de tous les signifiants et dans la main droite du père, qui seul initie, intentionnalise, prodigieuse clarté d’il y a 2000 ans).

Remarque ; la tradition n’est pas traditionnelle ; puisqu’il ne s’agit pas du tout d’idées, mais d’une structure, l’arc de conscience (qui est un « quelque chose », un truc réel, une structure existant effectivement comme telle), et une structure qui re-vient sans cesse. On doit dire qu’elle re-vient, puisqu’elle vient à chaque fois telle quelle, nue, sans rien, vide, formelle ; son être n’est pas un être parce qu’il est une forme, et cette forme n’est pas un machin éthéré mais un rapport (soit elle est un rapport soit elle est déterminé, or déterminé il serait destiné à se disperser, alors que la structure surnage à tout contenu et ne dépend pas des contenus) ; il n’y a qu’un rapport pour non pas être mais ex-sister ; en quoi qu’il existe un « présent » (et que même ce présent soit cela qui seul existe, le reste est) n’est pas accessoire, mais que tout (l’arc de conscience et l’arc du présent) est mouvement, cad rapport. On dit « rapport » pour clarifier ce que par mouvement on peut, doit, est capable d’entendre et de manière à entrer dans cette structure du réel, dont il est évident que « tout n’est pas là » et que c’est ainsi qu’il existe un présent ; pour que le possible se réalise, ce qui veut dire que le possible est dans la main du présent, soit donc doit être décidé. Le réel est la décision, c’est pour cela qu’il est en tant que structure-sujet ; une telle structure seule assume que le possible soit la racine du réel ; au sens où « on ne sait pas jusqu’où le réel est possible », et cette question est celle que se pose le réel lui-même (qu’il soit dieu, la pensée, le sujet ou le réel, ou quelque structure indicible, inexpérimentée, inabordée que l’on ignore pour le moment).

La conséquence est qu’alors chacun a accès immédiat, direct et donc, si l’on a suivi, instantanée (instantanée) à la tradition-même. C’est tout entière et tout complètement que la suite historique du réel intervient dans la vie, le vécu et le corps, le relationnel et l’organisationnel de chacun et ce un par un, adapté à chaque un tel qu’il Se Voit. Puisque c’est dans le regard même, le rapport, lequel se trame de signes, de signifiants et chacun s’en va à la pêche aux signifiants, veut briser le cercle de sa synthèse bricolée et élaborer une augmentation, une intensification, une actualisation, une accélération, une concrétisation de cette attirance formelle absolue du Possible brut. Sachant que si il ne s’agit pas tant d’idées mais de signifiants alors chaque signifiant découpe la vie, le corps et la perception tout aussi bien que l’esprit, l’âme, le sujet, le je, le réel et donc la possibilité même ; puisque pour nous il n’est de possibles apparaissant que par des distinctions, et donc des signifiants, distinctions qui ne sont pas, nulle part, mais apparaissent par effort et retournement de soi, ou, si l’on préfère, de tout champ de perception, d’expression et d’intention ; il est clair que rechercher sa propre intention c’est cartographier l’ensemble de tous les champs intentionnels (cad tout) qui composent une vie (en faits et potentiellement) ; et donc via ces domaines spéciaux, comme la religion, la philosophie, politique, esthétiques et d’autres, et toute récapitulation de sa propre vie vécue.

Le déroulement est tout autant ou selon son moyen même, la stase, tous champs suspendus à eux-mêmes (ce qui veut dire leur phénoménologie, les prenant en tant et pour ce qu’ils se donnent, ce qui arrive effectivement avec dieu, la pensée, le sujet et le réel, qui sont encore et toujours accessibles ; la recherche de la richesse qui est déjà nôtre, la critique (Kant) ou la méta critique (Nietzsche et autres) consistant à réécrire et inventer encore la Possibilité-même ; puisque c’est une structure, réelle, qui ne nous lâchera pas, elle est pré/posée en toute idée) la stase donc et l’analyse de tous ces champs, soit donc la récupération, par chacun, de toutes les possibilités qui furent (en ce moment où l’on existe) parce que tout fut véritablement le dépli du pli du réel, les formulations de la forme, le feu dans la flamme.

Et cette analyse n’est pas une objectivité nécessairement (ça peut l’être, et il y eut tant et tant d’objectivismes depuis 2 siècles, puisque nous sommes adonnés au monde, aux choses, aux causalités, aux systèmes systématiques, aux idéologies, etc, et donc à la concrétisation de l’intentionnalité, comme les grecs imposaient l’augmentation des réseaux intentionnels par les Idées, ou le christique le corps et autrui, et l’égalisation de l’intention de tous, etc),

mais l’épreuve, ce par quoi on s’éprouve soi et l’exister (ou l’existence du je que le moi devient ; au contact, peau contre peau, de Rimbaud « je » naît, il ex-siste, à même la langue et plus encore le langage, puisque c’est bien plus que le langage qui se donne, et ce je ne peut pas ne pas ex-sister, ou alors ...le texte nous tombe des mains, nous tombe des yeux) ;

c’est tout entier (selon l’unité mais formelle du je) et tout entièrement (selon un investissement d’éthique absolue, et cela vaut pour le moi selon Lacan) que l’on devra recevoir tout le possible ;

ou donc, les signifiants, tous (qui sont des rapports), sont accessibles.

Si l’on existe ou tente de saisir ou d’être saisi, les possibilités on entre dans le non-temps ; dieu (et l’intention de la nation, juive, musulmane, française), la pensée et l’universel (l’être, le bien, la pensée de la pensée, le un, la substance, etc), le christique (égalité selon le un tout-seul) ou le sujet (le je de par-soi et libre cartésien et suivants, toutes ces explorations de et dans la structure même, kantienne par ex), la révolution et la réalisation (de toutes les intentionnalités, y compris et d’abord celles de chaque un, la mondialisation au sens ontique, la technologie ou les sciences ou les idéologies, dont l’économie comme idéologie du corps, des corps) ; tout était attendu et dans la possibilité même et finalement exemplaire, les effets stupéfiants de la cause structurelle effarante.

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Passion

14 Mai 2022, 07:12am

Publié par pascal doyelle

L’amour invincible du purement formel désignait la compréhension, parfois soudaine, et toujours en terme de conversion (vers dieu, la pensée, le sujet ou le réel), la compréhension donc que le réel ne se constitue pas de contenus ou de déterminations, mais des rapports.

On a donc dit que dieu manifeste l’intention pure et simple antérieure à tout ; que la pensée retisse le monde donné-là dans un réseau intentionnel (les idées et les systèmes) ; que le christique instancie l’intention en et par chacun face et par le regard unique du un tout-seul et l’égalité de tous ; que Descartes impose la liberté de l’intention que chacun existe (dans le cogito impérativement éprouvé, par qui que ce soit) ; que la révolution déploie organisationnellement l’égalité et la liberté en une seule fraternité (rendant les rapports entre tous et d’avec soi-même absolument, cad formellement lisibles).

Ceci reposant sur cette évidence que l’arc de conscience de chacun est un rapport. Tout ce que nous sommes, serons, est pris dans le rapport ; puisque c’est un signifiant qui origine le moi (et l’inconscient et tout le reste). Il n’est rien qui échappe au rapport ; le corps lui-même, ce vivant, ne nous apparaît que dans les entrelacs des signes et signifiants, des champs de perceptions et du relationnel (qui n’existent que dans le champ des signifiants ou au travers, parce que l’on perçoit le bleu avec ce qualificatif mais c’est ce-bleu-là que l’on perçoit).

Que ce qui est désigné comme intention, et donc dieu, l’égalité christique des personnes humaines, mais aussi la liberté cartésienne de chacun, se déduit de la notion absolue et formelle de rapport. Être soi c’est tenir ledit rapport, lequel étant mouvement est tension (et tension rendue possible par le corps en tant que vivant, en tant qu’électricité en somme ! ) et ce qui est tension se prête comme désir ou intentionnalité, comme rapport entre ceci et cela.

Ce qui est en rapport est une tension ; elle naît et sort de la cervelle, mais l’important (ici) n’est pas sa matérialité ou non (on se doute que l’arc de conscience existe matériellement, où voulez-vous qu’il soit, mais on doute aussi qu’il se limite à celle-ci ; puisque cet arc produit, forme, crée un rapport, lequel étant un rapport, est-avec-lui-même ; et c’est cet avec-soi qui compte ; et qu’il faut catégoriser, délimiter, définir, impliquer. Cet avec-soi définit et délimite (les deux, et c’est fondamental) un lieu qui s’appartient, lors même qu’il serait la plupart du temps empli de déterminations hétérogènes (le « bleu » est dans le monde, et rien, à part les relations, les rapports, signe/perception, signe/signe, etc, ne vient de la conscience) et ce lieu, du rapport, qui s’appartient, peu importe qu’il naisse de la cervelle… puisqu’il devient sa cause, et son effet. peut-être pas immédiatement (quoi qu’il existe une fulgurance soudaine lorsque l’on s’aperçoit exister, quelle que soit son occasion, son prétexte).

Il devient sa cause parce qu’il est un rapport qui, seul, permet de re-venir sur le début (de quoi que ce soit) et qui s’impose (toujours « plus ou moins ») comme reconditionnement de la réalité, puisqu’il la porte en tant que re-présentations ; ce qui aboutit à la destruction, possiblement, de tous les milieux, étant à lui-même, comme rapport, son mi-lieu, ce qui veut dire l’horizon de tous les milieux, en tant que l’on ne perçoit pas seulement l’horizon, mais que l’on se perçoit et perçoit tout à partir de l’horizon.

La structure de conscience est hétérogène, à tout. Elle ne se reconnaît dans rien qui soit du monde, du donné, de la réalité ; et comme c’est un arc tendu elle vient du futur, ou si l’on préfère de ce qui est possible ; aussi interroger le passé ou donc le donné tel que là, la réalité ou la vie vécue, revient à percevoir à partir de ‘ce qui sera’ (dont on se souvient qu’il s’agit du nom même de dieu ; je suis celui qui sera ou plus exactement « celui qui est en cours de devenir »).

mais outre cette performance déjà tout à fait étonnante, il faut insister sur l’architecture qui s’élabore ; cette mise en jeu du possible dans l’intentionnalité requiert une structure une, qui garantit que des rapports existeront parce qu’existe un rapport à soi (du rapport), par lequel il s’identifie et dans le champ intentionnel se place et se déplace ; en fait c’est une véritable architecture qui s’impose ; en se nommant, se désignant, elle doit se signifier, dieu, pensée ou être, sujet ou moi, révolution ou réel, etc et toutes les variations, de même qu’un moi doit se porter lui-même dans sa propre vue, d’une manière ou d’une autre, et souvent sous un prétexte, un porte-nom qui n’est pas plus interrogé que cela, qui se délaisse et ne veut pas, en vérité, se tenir dans sa propre vue et encore moins se percevoir dudit horizon ; ainsi ce qui ne veut pas se voir, hait la lumière.

On sent bien, autrement dit, que nombre de vérités se sont présentées au fil des temps.

Pareillement et pour adopter un autre point de vue sur cette Architecture (structurelle), ajoutons l’actualité ; l’actualisation c’est ce que l’on nomme la foi décidée ou la pensée qui se comprend comme pensée (la pensée de la pensée) ou l’évidence solaire du Un comme source  ou celle de l’être (comme unité ou union, entre autres) ; Il se dessine quantité de faisceaux directionnels qui rendent presque accessible le rapport premier qui inclut tous les rapports, mais on ajoute également que ce rapport, et si on le respecte comme tel, vient d’en avant ; puisqu’un rapport d’abord est actuel (un rapport inactif est contradictoire), et ensuite puisqu’il prend appui sur ce qui n’est pas.

C’est bien pour cela qu’il ajoute à. D’abord il a ajouté des mondes humains au donné là naturel, mais de plus lorsqu’il prît conscience qu’il produisait ces ajouts, et qu’il s’est ou qu’il fut constitué selon dieu (cad selon la seule intention, qui est hors monde et donc crée le monde, tout ce qui est), ou qu’il comprend qu’il peut définir des idées qui permettent de percevoir encore plus du donné (et donc plus de données, en plus du groupe et du langage commun) ou qu’il devient lui-même en son unité et individualité de rapports vécus en un corps et par une vie et selon un domaine individuel qui utilise l’universalité, et existe donc plus que l’universalité. Rappelons que l’on a inventé, créé un domaine plus grand que l’universalité, à savoir la singularité du je ; le rapport qui contient tous les rapports (et qui est lui-même compris dans un plus grand ; dieu ou le réel).

Si on tient le rapport du je comme le plus grand (que l’on connaisse, que l’on expérimente) on ne peut pas percevoir ce qui existe tout au bout, tout au bout du rapport ; la rature même du « rapport » étant étrange, on en déduit que la plus grande de toutes les possibilités (ce pour quoi il existe une telle sorte d’être, qui n’est pas un être, à savoir qu’il ajoute à, ajoute à tout donné, tout passé, tout acquis, toute réalisation) est une infinité d’infinités.

Lorsque l’on dit « la conscience de Pierre » on croit sous-entendre qu’elle appartient à Pierre et réside en son identité ; « pierre » serait cette conscience-Pierre, son moi. Une sorte de qualification vague et abstraite. On dit ici que « conscience » désigne une structure qui vaut en et par elle-même.

Elle n’appartient pas à Pierre, c’est Pierre qui appartient à la conscience qu’il est. En chacun l’arc de conscience dresse une dimension absolue, puisque formelle, et si il n’est « typologiquement » si l’on peut dire qu’une seule sorte de « conscience », mais à chaque fois singulière, et ce pour la raison qu’elle est un rapport qui ne peut pas être divergé, dérivé, copié ; l’arc de conscience est en lui-même singulièrement le rapport qu’il est. C’est son unité qui confère à une vie qu’elle soit un moi. Sans cette unité, qui est une unité de rapport (et non une substance) le moi ne serait sous en tension et sans cette tension il ne serait pas ; aussi doit-il s’alimenter toujours d’un désir ou d’un champ de perceptions ou d’une intention.

Parce qu’il est un rapport le moi existe comme mouvement, qu’il tient de son unité formelle, l’arc de conscience ; il n’existe en vérité d’unité que formelle, qu’en tant que rapport ; tout le reste est composé. Et lorsqu’il sait cette unité formelle, il se nomme (de lui-même) « je ». Un moi toujours se-sait (bien qu’il situe cette unité comme transposée de manières diverses et variées), mais le je se-sait en tant que structure ; la pure affirmation de soi de Nietzsche, ou l’Être de Heidegger (qui n’est aucun étant), ou évidemment l’originel je cartésien jusque Sartre et Lacan qui analyse cet arc de conscience, sous sa dernière formulation d’intentionnalité et selon l’inscription de cette intentionnalité (qui est en tant que signifiant) dans un corps vivant qui n’y comprend rien (les affects étant les manifestations sensibles par lesquelles ce corps tente de s’approprier les vues, perceptions, les visions que créent l’intentionnalité en ce corps.

L’angoisse ou l’illumination, la certitude ou la prévisionnalité du possible, soit donc savoir que l’on va tenir une vision avec continuité de telle sorte qu’elle s’instancie en ce corps vivant, en bref la « passion », la passion au sens où Descartes (et ensuite Spinoza) ont tout à fait saisi que l’inspiration ou l’esprit, la pensée ou une stratégie véritable (prenant pied dans et par un corps individué, puisque pour eux dès lors il s’agit moins de la pensée, grecque ou théologique, que d’un sujet qui doit s’y investir), que donc le - structurel agissant - doit envahir ce corps-ci, plus ou moins (puisqu’il restera un corps vivant naturel, évidemment, doté de ses passions naturelles et immédiates). Et ainsi on comprend, on admet que la passion structurelle (de même l’esthétique ou la poésie, ou la politique, etc) ait à s’implanter en un corps, en une vie ; ce que par la suite Heidegger ou Lacan (durant un temps) pourraient nommer authenticité, mais terme que l’on ne reprendra pas du tout ici, parce qu’il est hors de question de croire qu’une telle « authenticité » soit effectivement réalisable, déterminable, actualisable comme telle ; c’est pour cela que l’on en reviendra à plus véritablement la Grâce (que l’on soit chrétien ou non, que l’on croit ou non, il s’agit ici d’un repérage catégoriel, universel donc et structurel, qu’il soit fonctionnel ou dimensionnel, en ce dernier cas relevant d’une verticalité réelle, soit donc le présent comme dimension).

La grâce plutôt que l’authenticité parce que la grâce nous vient du ciel (ou de l’intuition de structure qui soudainement est aiguillée en-avant, vers la possibilité pure mais plus certainement brute et violente en son ontologie c’est entendu, non en tant que violence du monde) ; et que chacun livré à soi seul ne peut pas atteindre, accéder au structurel ; ou comme il est dit, on en est saisi, on ne le saisit pas.

Pareillement Lacan s’aperçoit que l’on ne peut pas et qu’il ne faut pas viser une « libération »… qui ne viendra pas comme tel ; on obtiendra un soudain (ou pas) regard externe qui dénouera le moi, la ligne des signifiants (afin que le désir puisse continuer de s’écrire, ce qu’il faut entendre plus généralement ; afin que l’intentionnalité récupère un laps de temps, un écart, une petite distance et s’assouplisse) ; on obtiendra un « on peut alors faire avec qui l’on est », ce qui est déjà pas mal.

Authenticité est un rêve et renforcera le moi (cad le nœud noué, de même que la psychologie « objectiviste », du moins est-ce la critique de Lacan, le renforcement d’un « moi fort » fausse le « vrai désir » ou ensuite « la possibilité des désirs » ou des intentionnalités ; et notamment, pour nous, ici, la libération du je en un moi, de son je à lui n’oriente pas du tout vers un naturalisme mais précisément vers ce que l’on ne cesse d’invoquer et de récupérer ; dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel ; on prétend, ici, que ce qui manque au moi (qui peut bien tenter de se retrouver selon sa vie, le monde, autrui, etc) ce qui lui manque ce sont ces capacités de structure, ou ses possibilités structurelles, ces intentionnalités stratégiques ; qui sinon tournent en tactiques toujours plus dérisoires ; parce que si dieu, la pensée, le sujet (christique et ensuite cartésien), le réel sont des infinités brutes, par contre s’orienter vers le monde s’use au fur et à mesure et se dégrade. En sen inverse on dira qu’il n’est de sortie du moi (ou du monde, mais également autrefois du groupe, de telle communauté, de telle idéologie) que vers-le-haut ; il faut que le moi vrille vers le je, lequel existe en-avant, dans le possible brut,

et ce possible n’étant pas du monde (qui tombe vers le bas, toujours) réclame une catégorisation structurelle ; le christ n’est pas du monde, mais verticalement ; le je cartésien n’est pas l’étendue ; le sujet kantien est transcendantal et autre que toute la phénoménalité ; le nietzschéen s’en vient d’une Volonté qui est Autre (structurellement, de même l’Être de Heidegger, surhumain ou inhumain, bien ou mal c’est à voir) ; la pensée, universelle, est Divine et évidemment dieu, l’intention pure, est hors de tout (elle existe formellement et non pas selon quelque détermination que ce soit). Le caractère « éthéré » que l’on semble conférer aux grandes stratégies n’est pas du tout éthéré, mais absolument réel, ce qui veut dire formel. Et des millions de conscience ont pu, au cours des siècles, « croire » ; en dieu, au christ, à la pensée et au Un, à l’universel et à la révolution, au sujet et la liberté et égalité, mais aussi à la poésie.

D’où vient que l’on se confie à ceci ou cela ?

De par la passion.

De par l’identification d’un nouveau corps. Une autre surface du corps, celle couverte de signes nouveaux et infinis ; autre puisque perçue du dehors, d’en-avant, du possible brut. Ou un autre corps, de par le tomber amoureux du moi, qui sent bien qu’il se joue quelque réel toujours constamment là.

Il est archi évident que La Passion du Christ n’y est pas pour rien. Laquelle est intégralement élévation, de A à Z, des pieds à la tête, du début à la fin (qui n’a pas de fin).Il s’agit de l’incarnation. Soit donc le corps entièrement dévoué, le serviteur, et le libérateur.

Parce qu’il est absurde d’annuler le christique au nom d’un corps naturel. Il n’y a pas, n’y aura jamais de corps immédiat pour un être humain, lequel est, au choix, né du signifiant (qui coupe le dit corps de haut en bas, et ensuite seulement s’installe un moi) ou de l’arc de conscience intentionnelle (ce qui revient au signifiant mais par l’autre bout, le plus réel et vrai, celui qui vient d’en-avant, du possible, du présent en tant que possible).

Croire en un corps immédiat et naturel est l’illusion, un rêve rêvé (l’imaginaire qui apparemment libère le moi mais en fait l’enferme indéfiniment dans le circuit des images).

On comprend bien que l’on expose ici une ascèse, qui n’est du reste que redevable de tout ce qui eut lieu, de tous les sujets, les je qui menèrent leur capacité spécifique ; et qui purifie au fur et à mesure le lieu et l’activité propre de l’arc de conscience ; qui est hors corps et hors imaginaire, hors moi subjectif et groupe objectif ou de quelque objectivité que ce soit, qui fixe, fige la réalité, hors imaginaire et identité, mais récupère le singulier je à l’état brut ; c’est parce qu’il a dominé la poésie qu’il est devenu Arthur Rimbaud (lors même que ce lui fut tellement impossible à tenir, et qu’en vérité seul le christique sait jusqu’au bout, c’est pour cela qu’il est le christ et qu’Arthur en fait si grand cas, le damné, mais le temps d’une saison). On n’est pas moins le je que l’on existe ayant absorbé tout ce qui peut l’être, y compris l’universel ; la vue que l’on obtient alors, au bout des possibles, des domaines du monde, est la Vision.

On n’est pas moins je lorsque l’on accède à la stratégie de structure ; comme on a déjà dit « C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom.»

Ce qui donne pour chacun un regard libérateur ; par exemple, que l’on va s’égarer, quoi que l’on fasse, mais cela n’importe pas si l’orientation de l’activisme de structure est tenue. De même si Rimbaud incruste en son corps, le corps divin de Génie, la poésie c’est afin d’accélérer toute espèce de process, de processus, de vitesse d’acquisition, sinon il faudrait réfléchir, comme un universitaire sur les textes de Rimbaud, tandis que par la vitesse acquise via les nerfs ça se transmet comme perceptions, visions, illuminations.

L’instruction élevée des stratégies de conscience, qui viennent d’en haut, non seulement se substitue à la finalisation du corps donné (qui tombe vers le bas, vers telle pseudo ou inutile satisfaction), mais impose, par intuition transcendantale, structurelle une seconde spontanéité, dont on se doute bien qu’elle ne se maintient pas aisément, mais il suffit d’une seule illumination (au cours d’une vie vécue), illumination d’en haut, pour qu’elle soit inoubliable.

Ce je (ce moi devenu son je par un bout inoubliable mais à peine possible) cherchera à produire les intentionnalités, à tisser ses capacités (ce qui est rien moins qu’évident, puisque « les possibilités ne sont nulle part », ne sont pas de l’ordre de l’être, mais de l’ex-sister), cherchera les champs intentionnels susceptibles de relancer constamment la capacité cachée, pliée, qu’il faut déplier, qui doit propager son inscription dans ce corps vivant (qui ne comprend rien) et en cette vie vécue (qui part dans tous les sens immédiats, et ce d’autant plus que depuis 2 siècles nous avons démultiplié les réalisations dans le monde, le relationnel, et que nous nous y perdons). À condition qu’il puisse hisser ce corps, qui n’y peut mais, dans l’élévation.

Jusqu’à la fascination, au point que le moi du je tourne fou, égaré, en rond. Comment retrouver dans le monde de la vie vécue le court-circuit structurel ? On ne peut pas.

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L’amour invincible du purement formel

7 Mai 2022, 09:03am

Publié par pascal doyelle

Le regard

Si l’arc de conscience s’impose en usant des signifiants, cad des mots, qui permettent de découper le champ de perception et de le transformer en champ intentionnel, alors cela qui doit se libérer c’est précisément le rapport que l’on existe de soi à soi-même. Mais pour cela un grand dé-tour est nécessaire.

On a vu la bizarrerie de « la conscience » qui vient se greffer sur un corps vivant, et ce corps vivant qui est normalement, naturellement au centre de son monde, dans son milieu, dès qu’il soupçonne que quelque regard l’observe se sent en danger ; c’est évident puisque celui qui l’observe va le manger (ou peut-être pas, mais le risque est tellement définitif que tout vivant sait qu’il doit supposer cette violence, ce meurtre, cet assassinat ; un être vivant n’a pas le choix, il sera paranoïaque.

Or donc un moi, un moi humain, subit ce regard et comble de malheur c’est son propre regard …

et non seulement l’enfant se rend compte qu’il n’est pas le centre du monde, que ça n’est plus « son » monde, mais de plus adolescent et ressentant un désir hétérogène, il s’aperçoit qu’il n’est pas même lui-même ; il est autre que lui-même puisque par le désir, sexualisé, il n’est plus ce corps-un étant enfant.

Dit autrement, il n’y comprend rien, ce corps du moi, ce vivant qu’est le moi est transi de peur, de terreur ; il est constamment sous observation et potentiellement dévoré. Ou morcelé ou découpé.

Or ce qui symbolise ce regard se nomme signifiant ; parce qu’il n’est pas de signifiant sans une conscience qui en lance le signe ; donc le regard, très meurtrier, est intégré au moi lui-même. Il n’y a pas de moi sans ce signifiant et pas de signifiant sans intentionnalité.

Le tout est ainsi de négocier avec ce regard.

Globalement le signifiant-regard tend à fixer, figer, gelé, paralyser, et / ou oblige à une sur-réaction hystérique ou angoissée ou violente ou auto destructrice. Que la coupure du corps vivant en deux le soumette à pire que la mort (qui est juste la disparition, l’effacement ; dans le signifiant on reste en vie, et on souffre) c’est ce qui crée le moi ; il n’en existe pas antérieurement ; et on ne peut pas remonter antérieurement à ce premier signifiant, parce que ce qu’il désigne, le premier signifiant, est le corps lui-même ou une partie qui représente ou un événement ou une parole extérieure ou quoi que ce soit qui n’a pas de signifiant encore plus antérieur qui pourrait amener celui-ci au-devant ; et donc débute la chaîne qui ne s’interrompt que du dehors.

Dans le même temps cette torture insane parvient, le plus souvent, à offrir un repère, un repérage qui lie le défilé des signifiants (qui autrement perdurerait sans fin et inorganisé, et donc le stress occasionné par la fixation du signifiant, la « paralysie » inaugurale, relative cette fois, pourra être gérée et rendra au moi sa contenance, son maintien, sa résilience comme on dit. Sa trop importante ligature, son nœud trop serré, étouffant immobiliserait le moi et schématiserait ou caricaturerait les désirs, empêchant qu’ils se renouvellent suffisamment, inadaptés.

L’implantation du signifiant se réanime lorsque le moi se rend compte qu’il existe un extérieur absolu ; que la réalité ne lui obéit pas. Lors même que cependant en vérité il ne peut pas ne pas désirer que la réalité puisse le combler… il va imaginer son bonheur, sa complétude ; qui le réattirera toujours vers son rêve d’être, sauf de presque compétemment se démettre et ne plus désirer, ne plus intentionnaliser, dans la dé-pression, ou se rendant compte qu’il n’est pas, ne sera jamais et que « être » n’est pas le terme approprié pour caractériser, penser, comprendre la nature même de sa structure de conscience ; et alors seulement il s’adressera à ce à quoi correspond ou commence de correspondre cette structure ; dieu, la pensée et l’universel, le christique et le sujet, le sujet et la révolution, le moi et le je (puisque c’est de ce je dont il s’agira).

Qui sont non des êtres mais des mouvements (étant entendu que seul le mouvement existe, le reste « est »). Qui sont des exigences et non des états de plénitude (même le royaume, qui est promis au croyant, n’est pas de ce monde, mais en ce monde il doit être préfiguré, par notre effort ou notre foi). C’est uniquement de l’extérieur que l’on juge que dieu, l’être, le sujet ou le réel sont de « grosses choses immobiles » ; en vérité il faut les décider, les penser, les vouloir ou les atteindre (respectivement) et ce sont des efforts, donc des exigences, et fondamentalement la mise en forme de rapports extrêmes, intenses, augmentés, accélérés, articulés (comme dans et par le point-autre du réel tel que « là », existentiel par ex). Des rapports organisés et de stratégie ontologiques ou précédemment métaphysiques.

Mais le moi, lui, reste accroché à son être rêvé, et veut échapper au fond au regard-signifiant-altérité. Le regard est d’autant plus insistant que le moi se sent livré à l’arbitraire, et la plupart du temps à autrui. Autrui n’est pas nécessairement bienfaisant… c’est même une des solides évidences de Sartre et pas pour rien ; l’enfer, c’est les autres et cela vient à point dans la mesure où il s’agit d’un monde des mois qui se met en place avant les années soixante (monde des mois qu’elles décupleront). Et cela veut dire que l’humanisme et l’universel (qui préside à la révolution, vers le chacun-est-homme (générique) et citoyen et libre (sans distinctions, homme femme, etc), libre en et par son unité, cet humanisme est supplanté par toute la réalisation humaine qui suivra et naîtra et se produira (technologiquement, industriellement, relationnellement, représentativement) dans le cadre politique universel (en somme une société civile inventera tous ses fantasmes, collectifs et individuels).

Hors l’humanisme et l’universel, il s’agira d’idéologies du corps, de besoin (communiste et à dominante universaliste) et de désir (libéral et individualiste). La règle alors devient ; quel est ton fantasme et rentre-t-il en identité avec mon fantasme ? Auquel cas je pourrais te le vendre ou te l’acheter, ta vie rêvée, son objet de désir, et comme aucun objet n’y suffit (puisque l’arc intentionnel de conscience ne se trouvera pas dans le monde ou le vécu), objets indéfiniment répétés de ton désir devenu obsessionnel ou fou ou empli de colère ou tout simplement usé, fatigué, dégoûté. C’est cette société civile là, cette production fantasmatique, d’images et de possibilités réalisables (par une « entreprise » précisément), puisque ce qui nous caractérise c’est la réalisation, la matérialisation de nos intentions, de nos rêves, de nos désirs, tout entièrement idéalistes en somme, et rageant que l’idéal objet désiré et voulu ne se rend pas réel, ou qu’une fois atteint « ça ne satisfait pas », puisque échappant à l’intentionnel de structure.

Or donc il s’agit dans tous les cas du contrôle (on le nomme tel) du désir. Ou dit autrement comment contrôle-t-on le regard que l’on porte sur soi ? Puisque le désir ou le projet ou la réalisation d’une intention s’ordonnent certes structurellement mais relèvent d’une soif incontrôlée du monde, du vécu éprouvé ou du corps désiré ou désirant. Ce qui veut dire qu’à quelque point, degré de l’idée de soi ou du projet il s’agira de coller à son image, imagination, projection, représentation de soi ; et pour comprendre ce que l’on veut dire, dans les cas de dieu, de la pensée, du sujet ou du réel il ne s’agit pas de soi.

Aussi les objets du désir, les réalisations des projets, les satisfactions attendues s’intègrent ou produisent une concurrence, une hiérarchisation, une domination. De sorte que le regard, le signifiant (cad la découpe des objets, des projets, des satisfactions) ne s’est pas lui-même soumis à son propre regard ; ce regard sur soi (qui relativiserait ce soi) n’est pas advenu.

On comprend bien que dieu, la pensée, le sujet ou le réel par le décalage (infini) qu’ils introduisent, supposent qu’il existe autre chose autrement que la concurrence (comment entrer engager rivalité vis-à-vis de ce qui existe absolument, cad formellement ou, comme on l’entend, en tant que rapport ? Le rapport suppose autre chose que la rivalité), autrement que la hiérarchisation (le rapport est unique comme dieu, le christique, la pensée ou le réel), autrement que la domination (qui est l’opposé du rapport).

Aussi dès le début dieu et pensée amènent dans le monde et parmi les nations la justice ou la vérité, ou le droit et sinon la science du moins la connaissance, puis la théologie-philosophique. Christique et sujet imposent, en vérité et en justice, l’égalité et la liberté. De même la révolution évidemment. Comment imaginer que dieu, la pensée, le christique ou le sujet se manifestent sans s’investir comme justice, vérité, égalité ou liberté ?

Toute domination se fonde sur la passivité et l’acceptation, qu’aucun regard ne vient relever ; aussi n’est-ce pas un hasard si dieu, ou l’esprit de justice, prend originellement fait et cause pour les pauvres, et réclame justice et qu’ensuite le christique organise le royaume par les plus faibles et les abandonnés et les délaissés, de même pour les pécheurs et les égarés, les incroyants. Dans tous les cas il s’agit de prendre place dans le regard que chacun imagine pour et par lui-même, de le remplacer, afin que chacun plutôt que d’être condamné à n’être que ce qu’il est déjà, se sache attirer hors de son lui-même acquis et commence de chercher à comprendre quel est son lui-même idéal, possible, son lui-même étendu, augmenté, intensifié, accéléré.

Qu’il faille mener la rectitude des rapports, des signifiants, des intentions, des relations dites humaines, c’est ce que comporte dieu, la raison et le droit, l’individualité et autrui, etc.

C’est qu’ils s’interposent, et ce dans le regard que l’on porte sur soi. Et on comprend bien pourquoi ; parce que si les rapports (que sont les consciences de soi) succombent aux contenus (qui reviennent au monde, au vécu ou au corps) alors le rapport que chacun est, ou si l’on veut le rapport lui-même est annulé. Les grands rapports qu’ils installent, rendent possibles les rapports réels partagés, et propagés ; ils sont à tendance prosélytes.

L’universalisme est alors la loi du monde, s’y installe ; puisque ça n’est plus tel contenu (tel royaume, tel empire) mais une logique de structure, comprennent des rapports valant en eux-mêmes (la monnaie par ex, le mercantilisme, la science, le droit, l’autonomie des peuples ou des individus ; la logique de structure touche du doigt véritablement « le plus efficace », la plus grande efficience).

Dit autrement les finalités du monde, du vécu ou du corps adviennent d’eux-mêmes et se gérèrent spontanément, immédiatement et entrent dans un regard qui n’est pas à lui-même sa propre limitation mais mieux encore son propre contrôle au sens où Grand Rapport ne vient pas contrevenir à tous les petits rapports qui, eux, pour s’organiser se hiérarchisent, se dominent les uns les autres, se glissent en tant que contenus qui se perdent comme rapports et s’imposent comme pseudo-évidence d’objets désirables ou de projets faussement évident (l’économie et la technologie regorgent de « si évidentes » réalisations).

Les rapports surajoutés ou plus simplement ajoutés, de structure, ne sont pas immédiats ; pareillement la considération de l’autre conscience (dans le circuit liberté-égalité) s’oppose à la hiérarchisation ou la domination (ou à tout le moins tend à les réguler). Et donc cesser de croire que l’on « est » (ce rêve onto-métaphysique d’être « soi », ou d’être « authentiquement » ou de réaliser son « bonheur » ; dieu, la pensée, le sujet ou le réel nous indiquent que le réel est-ailleurs, ou existent ou si l’on entre dans leur rapport ex-sistent, sortent de). Ce sont précisément ces rapports en-plus qui se donnent, s’offrent comme divins, autres, étranges, voire effarants (que le réel existe, est une idée, perceptions effarante). Mais qui suppriment la soif ou la nécessité ou les immédiatetés du monde selon le monde ; le monde ou la vie vécue pourront être désirables ensuite mais non pas à la racine, non pas dans la structure, dans l’intention (c’est la différence par ex entre une esthétique ritualisée et une esthétique recherchée pour elle-même, de même que l’éthique ou la science s’émancipent et assument leur propre devenir, leur propre champ).

L’émancipation de la structure c’est sa représentation comme dieu, pensée, sujet et réel.

Parce que si l’expérimentation de la réalité, du réel appartient au monde injuste ou nécessaire ou immédiat (qui crée une présentation du monde et du groupe et de la parole et des échanges, etc, en une synthèse, souvent complexe, qui croit en elle-même en tant que monde-donné-là et non pas en tant que « là » (universel) du monde (donné particulier) ou en tant qu’intention (vide et formelle) d’un rassemblement des intentions (nation), etc),

alors, sans le décalage qu’introduisent dieu, la pensée, le sujet et le réel, on ne peut pas dégager la structure ou ensuite on ne peut pas élaborer de rapports suffisants, et encore moins de rapports créateurs (créateurs de rapports). Aussi est-ce fondamental. Le durcissement ou le délitement des rapports, ce qui veut dire du décalage intentionnel, effondre le monde humain, la représentation, la perception, parce que les intentionnalités, les champs, et les intentions se raccourcissent. Pareillement en un moi il faut que l’arc de conscience parvienne à une distance, sans coller à même les contenus, les objets, les images, les rêves.

Lorsque dieu, la pensée, le christique, le sujet cartésien, la révolution investissent le monde, la vie, le relationnel, d’une formidable générosité, ils cherchent la confiance, la foi en l’intention, l’attente, l’espérance (de quoi que ce soit), la positivité, qui viendront contrer l’extériorité du regard.

Parce que finalement le signifiant est certes une contrainte, une pression, une dureté, un ordre, une exigence, mais il est quand même question de se voir. Et notamment de se voir soi, de porter positivement le rapport tel qu’en lui-même ; qu’il soit affirmé en sa positivité, en sa richesse (et effectivement), en sa capacité (qui doit se placer elle-même comme finalité explicitement), en sa puissance (qu’il y ait d’autres rapports encore en plus, et peut-être bien au-delà de ce que l’on imagine, en tel ou tel état ou tel moment de son possible ; au sens où l’on ne voit pas ce qui sera, mais que l’on sera surpris de ce qui sera ; que l’attirance vienne de l’inimaginable possibilité tel qu’en soi (puisque le réel est tenu ici en tant que possible brut).

Et ainsi d’être capable de se placer, déplacer dans le monde, tel qu’humanisé, et constitué de signifiants. Aussi la gestion du regard c’est la tenue de la contrainte et de la domination. La contrainte des premières sociétés humaines, qui n’avaient pas absolument le choix ; la sûreté de la communisation et d’échanges et la sûreté de la transmission entre générations conditionnaient la vie et la survie du groupe. Mais ensuite interrogation sur la domination… et là c’est une autre paire de manche et on entre, littéralement, dans la justice de dieu, de l’intention unique et première qui doit insister sur chacun et sur l’intention, non plus celle qui crée le monde (cad tout), mais l’intention de la nation et donc de chacun en celle-ci. Lors qu’il ne s’agit plus d’un monde parlé et partagé mais de l’installation volontaire, nue, formelle d’un partage du monde humain, puisque par dieu s’introduit le principe de l’intention qui ne peut pas admettre naturellement ou spontanément ou traditionnellement ; contrairement à ce que l’on croit, le théo-logique n’est pas traditionnel, et constamment ses prophètes relancent le questionnement, accrochant l’intention de chacun et de tous et l’intention initiale de dieu, le respect de ses lois, de sa volonté, parce qu’il est question absolument de cette volonté (en dieu, en tous et en chacun, unilatéralement et exclusivement, puisque dieu est de fait l’Intention absolue, formelle, purement une en ce sens qu’elle n’est rien d’autre, tout le reste est Créé).

Supposée à partir de l’intention, laquelle, étant un rapport, est nue et sans rien, le problème de la justice (qui signifie également la sainteté, le principe, théologique, de la fondation du réel) la décision d’instauration d’un groupe humain sur un fondement non naturel, non donné, non immédiat, non mondanisé, implique la validation consciente du partage réel (et dès lors les conditions réelles, économiques dirait Marx ou de liberté politique dirait Spinoza deviendront des problèmes, puisque passées de l’immédiateté, des anciennes communautés, à la médiateté de l’instauration consciente).

Mais ce qui chagrine énormément tout le monde, c’est que depuis l’instauration des mois, celui-ci se définit par son identité, de laquelle il ne peut plus sortir. Techniquement , si l’on peut dire, le moi est nécessairement auto-référent, puisqu’il doit être en mesure de se signifier, ce qui l’isole formellement déjà, et son image, ou plus généralement la synthèse qu’il doit formuler, le replie essentiellement (il va recourir d’autant à quantité d’images et de signes, un afflux, afin de ne pas succomber à cette fascination obsession monomaniaque, cette boucle rétroactive en somme qu’est potentiellement le moi ; il dévore de la diversité). Et il va non seulement refuser dieu, mais aussi la pensée, l’universel, et oublieux de tout effacera continuellement l’historicité, et toutes les structures ; « conscience » ne signifiant plus que « ma conscience », et sans recours aucun. Pour un moi, comme regard, il n’existe plus que le sien propre ; et même plus l’universelle pensée, et non plus la révolution, il croit qu’ayant eu lieu, la révolution est terminée ; de même que le moi est une admis unilatéralement et ne peut pas se mettre lui-même à partir de lui-même en question, sauf de glisser vers le je  ; et tout aussi démoralisant le regard des autres, face à face et sans médiation formelle, sans stratégie possible de grands rapports, impossibilité de coordination entre tous, chacun livré à ses démons. Le règne de la subjectivité, exclusive, est étouffant ; par quoi on s’aperçoit que seul l’objectivité, l’universel, le méta élèvent le rapport, les signifiants ; en multipliant les langages, la pluralité des sciences, ou langages esthétiques, ou les systèmes, puis les idéologies, puis les libérations, du 20éme siècle.

Tout à l’inverse si le moi parvient à atteindre son je.

Qu’il n’existe pas de je (et que seulement le moi soit) est une hérésie. Et si on en revient à ce terme excentrique de « rapport », il faudra dire que le je est la Certitude du Rapport que l’on Ex-siste.

Soit donc l’amour invincible du purement formel.

Le purement formel, dont on a extrait le début du commencement de la densité, à savoir que le formel seul existe, le présent seul existe, l’exister est le réel même et il n’est d’autre réel que l’exister et rien que (soit donc la flamme, et le présent est le feu qui brûle la flamme).
Le reste c’est l’être, la détermination, la réalité (lesquels sont destinés à la dispersion indéfinie, seul le mouvement existe qui se tient sur-existant de et par et dans son mouvement même (
Ontologie du baron de Münchhausen) ; il n’y a d’existence que sur-existante. En tant qu’effort ou exigence.

Lorsque l’on est disposé dans la Certitude, les rapports viennent à vous (selon la gloire, la glorification) et vous les recherchez ardemment. C’est en lui que vous devenez. Et il n’est aucun autre réel devenir.

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Histoire du monde

3 Mai 2022, 16:09pm

Publié par pascal doyelle

(en 3 lignes ou presque)

La réalité, l’ensemble de toutes les choses et êtres déterminés, l’ensemble des déterminations en nombre infini (de sorte qu’il restera toujours une infinité de réalités s’étendant partout) ;

la réalité donc produit, invente, crée un être, déterminé mais spécifique, qui, lui, contrairement à tout le reste n’est pas ce qu’il est mais se re-présente. Il substitue à son être sa re-présentation. Et ce dans un dit champ intentionnel, qui absorbe le champ du perceptions du vivant qu’il est, et ce en découpant le champ de perception par des signes, des signifiants.

Ces signifiants (les langages) tiennent par une unité, l’arc de conscience du « je » ; il n’y a pas un « je » parce qu’il y a des signes, mais des signes parce qu’existe un je ; ou donc il existe des rapports (les signifiants unissent des signes et des perceptions, des signes et des signes, des unités et des unités) parce que l’arc de conscience, le je en son unité de rapport, permet que le système de signifiants ne soit jamais fermé (l’unité du rapport rend possible les signifiants, qui sont des rapports en mouvement donc et en tension, et l’arc de conscience, générée de la cervelle ou existant en elle-même, au choix) ; au moins un signifiant manquera toujours et pourra être remplacé par tel ou tel autre signifiant (il manquera toujours au moins un signifié et donc cela même crée qu’il y ait des signifiants) ; ce glissement est continuel et continué et le système intentionnel, jamais fermé, est en ce sens indéfiniment réel et actif, aussi chaque « je » doit pour s’y maintenir, le tenir, lui, le système de signifiants, et marquer telle ou telle position ;

- telle communauté humaine (les mayas par ex), le groupe faisant office de véridicité (un seul monde parlé et partagé par tous),

- dieu (comme intention extraite du champ intentionnel ou révélé pour les croyants, en tant qu’intention pure et explicitement insistante, en tant qu’exigence, comme on veut),

- le réseau intentionnel d’idées (la pensée, la raison grecque, le droit romain, etc, qui cette fois suppose un-seul monde donné « là », selon l’évidence de l’être, et donc le monde unique et la pensée universelle, hors de tout groupe spécial)

- l’intentionnalité en un-seul corps (et même le un tout-seul, le christ, cad celui existe en un-corps, mais qui n’y est pas, il se tient d’un point-autre, hors du corps et hors de la vie vécue et hors du monde et tous s’y révèle par égalité pure d’un seul regard, chacun est « baptisé » pour ainsi dire et renaît dans un autre corps et un autre royaume),

- l’intégration de l’intentionnalité en un-seul mais par lui-même (Descartes et évidemment la liberté qui s’acquiert elle-même, y compris l’ensemble des acculturations, antiquité, mayen-âge, renaissance, modernités, poétiques et littératures, esthétiques et éthiques, et morales et politiques qui rendent possibles de tels peuples et de telles individualités)

- système organisationnel de ces libertés (Descartes) et égalités (christiques) par et dans la dite révolution (qui n’est pas encore achevée), la visibilité et la manifestation concrètes et totales de ces libertés-égalités en une Constitution établie consciemment et au fil de sa propre expérimentation (de systèmes politiques et idéologiques et de représentations, la presse durant la révolution par ex)

- dans le champ (devenu mondialisé) de la représentation mass et micro de médiatisation (via des canaux, de haut en bas), d’abord, qui devait devenir mass et micro médiation (de bas en haut) par quoi chacun se retrouvait en présence de tous, et tous en présence de chacun et ayant à, ensemble, s’organiser, se coordonner en se comprenant face à face pour ainsi dire, en connaissant chacun et tous en une seule grande visibilité et donc une possible méta-organisation, une coordination, que lancent, globalement, plus ou moins, les fameuses années soixante.

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