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instants philosophie

La « conscience » est hors du conscient

30 Juillet 2016, 08:56am

Publié par pascal doyelle

On dira que croire réunir en une fois, un seul mouvement l’ensemble de la diversité, serait outre présomptueux, un délayage éclectique, vague et mal dégrossi ; sauf que au terme de la pensée dite occidentale (dénommée telle comme « occidentalisation », comme processus et comme procédé) il apparait que cette pensée tourne autour non pas d’un énoncé quelconque, l’énoncé est toujours quelconque, mais comme expérimentation d’un être, spécifique, une structure, vide et qui reçoit tous les énoncés, toutes les représentations, indifféremment pour ainsi dire (sinon qu’au travers d’une suite, d’une série de représentations, de systèmes philosophiques, d’esthétiques, de politiques, etc, cette structure avance en se précisant et comme elle est la structure à la base de la pyramide, à la source des représentations et des vécus et des corps, avançant elle explore le donné, le monde).

Que la structure qui se découvre passe par la pensée (grecque), le sujet (christique ou cartésien), l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, qui réintroduisent l’altérité dans le monde en plus de manifester l’altérité qu’est le monde, le vécu ou le corps), et qu’elle parvienne à se dénommer au plus près ; à savoir comme arc de conscience ; via Descartes, Kant, Hegel, mais aussi la volonté ou l’Etre heideggérien, évidemment Sartre et enfin Lacan, comme détourage inversé (dans le moi qui se prend pour le conscient ou le conscient qui se croit un moi) ; ce qui n’a pas de représentation possible passe outre le langage et, par-dessus, signifie ; cette signifiance réclame toute l’attention de celui qui reçoit la description ; autrement dit ce qui est mis en forme ça n’est pas un énoncé mais une structure et c’est cette structure qui passe au travers des énoncés, des vérités (de toute sorte), de descriptions qui montrent ou démontrent ou démontent, de visu, sous les yeux, la structure de conscience dans son activité même ; la difficulté étant que d’une part cette structure se montre, s’expose et de son mouvement prouve qu’elle existe et se communique comme telle à celui qui la reçoit (il faut prendre les habits de Plotin ou de Descartes pour avancer), et que d’autre part elle se décrit et doit ainsi s’énoncer, en une formulation claire et distincte ; même les pensées de l’altérité (Nietzche, Heidegger, etc) mettent en forme et en forme systématique, quelle que soit la largesse de cette systématicité (puisque sinon on ne comprend pas, on en peut pas coordonner sa propre intentionnalisation du réel, ni mesurer sa propre intentionnalité, sa propre intention dans toutes ses facettes).

Si en pensant notre être ils désignent une structure antérieure à toute pensée, c’est qu’ils admettent de fait que cet-être n’est pas le conscient (et qu’ils renomment donc suivant serait-ce des êtres contradictoires au conscient, c’est le jeu, c’est la stratégie afin d’être en mesure de signifier par-dessus ou par-dessous le conscient, mais tous ils énoncent dans et par une systématique); et comme pour tout un chacun la « conscience » est une sorte d’équivalence au « conscient », on n’y comprend plus rien.

Ou donc ; il n’est pas de « conscient » qui précéderait l’arc de conscience et l’arc de conscience est formellement cette tension qui sort de la cervelle (issue d’un corps), et qui produit un rapport unilatéral vers le donné là (cad à la fois le donné, le monde, et le « là », le réel). Hormis cela tout le reste ce sont les effets ; il n’existe rien d’autre, et tout le reste, les effets, sont seulement de l’être ; les effets de l’exister (soit comme arc de conscience soit comme présent).

Il y eut un dénivellement, mental si l’on peut dire, qui sût discerner antérieurement au conscient et à la pensée (entendue comme métaphysique, discours de connaissance sur l’être) une sorte de structure ; et cette distance admise se révélât comme étant justement la pensée effective (la pensée métaphysique ne formulait pas seulement un discours là objectif mais dans ce discours un retournement interne, de sorte que la métaphysique, réelle et non pas fantasmée (de production d’un discours fermé et objectif) était déjà une réflexivité ardue, un re-tour, l’être se renvoyait soudainement à lui-même dans la pensée, sous les formes bizarres du Bien, du Un, de la pensée de la pensée).

Il est clair que pour passer du conscient à la « conscience » il est nécessaire d’opérer une suspension assez diabolique ; mais finalement tous les systèmes s’inaugurent d’une telle distance ; par laquelle apparait tous les yeux une articulation nouvelle et on se doit réenregistrer en sa propre attention ces émergences assez discordantes ; on veut bien que Descartes soit un tel soubresaut mais on traite à la légère qu’il ait changé quoi que ce soit, sinon d’une vague définition de « la pensée »… c’est que limité au conscient on enregistre le cartésianisme comme une série d’énoncés, tandis que se replacer dans l’attention cartésienne c’est soulever le monde, le corps et le réel. Si on n’y prétend pas, pour soi-même, en redimensionnant le centrement et décentrement de la structure de l’attention, inutile de continuer.

Inutile parce que l’on va traiter comme données étalées au devant de soi, ce qui en réalité devait renouveler non pas tel ou tel contenu de conscience mais l’acte même de prendre conscience ou plus communément de « faire attention à ». Si l’on touche à ce « faire attention à » on comprend bien que l’on modifie instantanément toute prochaine conscience de ceci ou cela ; autrement dit en ré-élaborant l’acte de prendre conscience on engage tout ce qui viendra, ou tout ce qui peut arriver dans et par le faisceau.

La supposition d’un tel être antérieur au conscient ne supprime pas le conscient mais est d’évidence un surcroit inversé du conscient qui s’aperçoit que dans sa parution à lui-même il n’y est pas. Son être n’y est pas. Et si il se dit « mais je vais dire mon être, de telle manière qu’il y sera » ; que nenni, c’est à partir de son être qu’il dit « je vais dire mon être pour qu’il y soit ». Donc décentrement il y a et il est constitutif et constitutif à partir de ce décentrement (qui est tout aussi bien étonnement grec au monde, conversion christique ou suspension cartésienne ou enroulé hégélien ou auto affirmation innocente nietzschéenne ou approfondissement de l’Etre/non-étant heideggérien, ou impossibilité du conscient lacanien).

Le décentrement même si il est dit, ne passe pas dans le dit du décentrement ; aussi la philosophie ne crée pas des textes (métaphysiques de connaissance prioritairement) mais des textes qui créent des consciences ; tout l’effort est de dérouler dans la conscience de l’autre que de « conscience antérieure » il existe.

Les systèmes sont les paramètres possibles, potentiels, prometteurs ou non, investiguant cette antériorité ; soit en remontant dans les plus hauts contenus possibles jusqu’au retournement du système (le bien, le un, la pensée de la pensée), soit en démodulant la structure qui crée ces contenus (et tous les contenus, puisque la phénoménologie et Sartre et ensuite Lacan avancent intimement dans l’activité de conscience la plus précise, cad investigation des plus petits et subtils et instantanés ou immédiats rapports que crée l’activité de conscience-de, dans l’existence ou le moi psy).

Comme la dite structure se prend antérieurement au monde elle ne peut pas user des signifiants ou signifiés du monde, et doit créer des signifiants qui la représentent, de sorte que toute autre conscience, en partant du même Bord unique inapparent dans le monde, puisse suivre le trajet ; elle doit être dite re-tour ; à la fois retour vers son être et un tour en-plus, qui la crée, qui la re-Crée ; elle doit se reprendre dans et par le Créé de la structure ; la forme est « ce qui s’ajoute à soi » ; ce qui garde la potentialité de se re-prendre (ce qui est impossible pour un être composé de déterminations ; la détermination doit attendre la détermination, qu’elle se compose ; la forme peut se produire formellement selon des plis et déplis et re-plis) ; elle s’ajoute structurellement à la dimension ; bien sur on existe de fait, étant conscience, en et par cette dimension, mais comme cet être est constitué d’avoir conscience-de, il n’apparait de fait que si, dans son rapport à lui-même (qu’il est déjà), il entre en considération de ce rapport ; cela modifie extensivement (grec), intensivement (sujet) et par la densité (pensée de l’altérité et monde objectivisé et du moi) le dit rapport .

De la considération qu’a ce rapport à lui-même il n’y parvient donc qu’en se décentrant ; ce n’est pas le conscient qui use de la conscience pour se connaitre, c’est la conscience qui use du conscient pour se savoir et se montrant elle glisse hors du champ conscient pour admettre qu’elle pré-existe au conscient ; les grecs posent la vérité, en général, et donc ils ne sont plus dans la vérité mais dans la possibilité (de vérités). Dans le premier cas on croit que le conscient ou la pensée existent en eux-mêmes, par eux-mêmes, et la conscience relative à une vérité s’énonçant (quel que soit sa figuration, l’esprit, la pensée n soi ou dieu ou la raison et ses lois éternelles, etc). Dans le second cas on comprend que la conscience use de pensées pour se représenter soit dans le rapport sous l’apparescence d’un contenu, d’un signe, d’une image (ou d’un geste, d’un comportement, et alors notre réalité s’étend évidemment à tout mouvement du corps), soit comme le rapport lui-même en tant qu’il n’y est pas ; que c’est une figuration non une réalité (le bien ou le un ou le sujet ou la Volonté sont ces figurations d’un arc hors champ, toujours hors champ).

Soit donc on admet un contenu d’une sorte de « pensée » ou « identité » (le moi, l’esprit, la raison) qui tiendrait toute seule (et y compris si l’on nomme cette identité « énergie » ou « volonté » ou « Etre « au sens heideggérien). Et alors on est obligé de multiplier ou reconnaitre à l’infini des tas d’identités.

Soit on admet qu’il existe un seul être spécifique, une seule manière d’être conscience (on ne voit pas que la conscience, qui est un rapport, puisse différer de l’un à l’autre individu, dans l’une ou l’autre culture ; il n’est pas de « nature commune », de « nature humaine » mais une structure unilatérale identique sinon par le Un et que chaque conscience existe une par une, ce qui est une aberration radicale et en quoi le réel est radicalement aberrant, sauf de relever d’une plus formidable logique ; non seulement il y eut une structure de conscience mais il n’existe que des arcs de conscience, un par un ; le un se démultiplie inconsidérément), une seule structure effective, évidemment née dans et par une cervelle (ce qui ne préjuge pas de ce qu’elle signifie, puisque l’on n’en sait rien).

Et cet être hors champ est dénommé, au final, selon une formule toute abstraite puisqu’il n’est plus un être, déterminé, mais une forme, non déterminée (équivalente à la formule « l’être est » ou « je suis celui qui est » ou « je pense, je suis » ou volonté de la volonté), et cette formule abstraite est « conscience » telle que dénommée par Hegel, Husserl ou Sartre, en somme, débarrassée de toute détermination, se dit « arc de conscience » (et se définit comme conscience de (soi), où le soi est le rapport lui-même qui prend conscience de soi comme rapport, sans identité, mais numériquement un par un ; on n’est pas la conscience de quelqu’un d’autre mais chacune est parfaitement identique à toute autre, puisque d’exister formel et que le formel est l’exister ). Et semblablement la coupure de cette forme, qui s’isole de plus en plus, exporte là au-devant toutes les déterminations (l’étendue de Descartes, l’historicité et la logique du concept de Hegel, le monde donné là de Kant, la socio-économie de Marx ou l’inconscient de Freud, le langage et Wittgenstein, ou toutes les objectivités des sciences, et pour le moi sa vie même est posée là au-devant, le jetant dans le trouble). Tout défile au-devant du regard du sujet cartésien, le pur et simple regard sans rien, tandis que se poursuit l’élaboration finement ciselée de la forme de notre être spécifique (Kant et le sujet transcendantal, les idéalités allemands et Hegel, la volonté de la volonté, l’être-le-là, l’acte de conscience sartrien, le vide dans le moi lacanien, bouché par un re-tour).

Mais alors toute représentation ou signifiant est l’effet ou la figuration d’un être qui n’y est pas ; puisqu’il existe et n’est pas et qu’il existe dans non pas l’être mais le présent qui est formel tout autant que l’arc et qui seul existe ; tout le reste étant les résultats, les dépôts du présent).

Cela ne réduit pas du tout l’importance de la représentation ; mais que la représentation ça n’est pas du tout là où nous existons. Et que donc cette existence non pas ne pourra jamais se représenter (ce qui est la version négativiste) mais qu’elle pourra ainsi se représenter en mille, cent mille occurrences. Ça n’est un manque, cette absence, que si l’on désire encore se saisir de soi (ou de quelque contenu qui prend place dans le rapport de conscience), mais si l’on ne désire pas ou plus se saisir extérieurement de soi, cad de (soi), on représente en animant les images dans le miroir ; on perfectionne les images ; on engendre constamment de nouvelles compositions à partir de la position antérieure à tout monde, tout vécu, tout corps ; on s’adresse non à l’identité de l’autre ou de soi mais au soi lui-même directement ; et comme il n’est pas de « méta-communication dimensionnelle », pour ainsi dire, qui serait instantanée (seul le rapport du rapport est instantané, son auto rapport mais qui est vide et formel et donc de ceci insatisfaisant par nature), on est dans l’obligation de médier ; pas d’immédiateté surnaturelle mais des médiations de plus en plus réelles , et en de plus grande quantité, puisque le rapport tel quel n’est plus dans aucune identité donnée ou réalisée, mais dans le spectacle qu’il se donne et par lequel il se recherche.

Et de plus en plus d’images, de représentations, et de plus en plus précises et effectives dans le monde, la pensée, la raison, le droit, le corps, le vécu, mais orientées vers et par la remontée structurelle ; la structure est vide et immédiatement reportée selon le monde (les grecs définissent l’être mais du monde, le réel de la réalité, et les christiques l’acte de soi par ce corps) ; lorsque l’image du monde emplissait le miroir, on naviguait en cette image commune et les unes et les autres consciences formulaient rituellement la même image ; il s’agissait de relancer à chaque fois la même image (le même monde, la même parole). Lorsque le miroir est devenu le centre (forcément décentré) la multiplicité d’images renvoie à chaque miroir individué ; forcément décentré puisque le centre ne devient que si on se déplace par rapport à lui et ce déplacement est le tour le plus étrange que l’on puisse prendre, parce que l’on ne peut éviter de se poser la question ; où me suis-je déplacé ?

De même les grecs conçoivent la « vérité » mais de ce fait la Vérité ne s’impose plus ,et en conséquence ils créèrent quantité de systèmes, et on engendra nombre d’esthétiques ou de politiques ; ça n’est pas la vérité que l’on cherche c’est la structure qui crée les vérités et qui, structure, fait elle-même l’objet d’une cartographie, d’un schématisme, qui aventureusement avance dans son dessin, son détourage. Descartes originera la pensée (des grecs, repris par les chrétiens et les scolastiques), de même que l’on entendra dénicher cette origine que Descartes aura marqué d’une pierre certaine ; les pensées de l’altérité (il faut voir le rapport Lacan-Descartes ou l’objection de Heidegger envers Descartes) le fond sur lequel se détoure le sujet cartésien ; tout ceci montre l’avancement sur le plan du réel donné « là ».

Ou encore ; le réel ne se découpe pas tel qu’il existe ; « conscience » ne vient pas remplacer conscient ou corps ; dans le réel il existe le corps, le conscient (le langage, les mondes humains, la cervelle, etc) et « conscience » vient en plus ; elle est le point en plus qui n’annule rien de ce qui la précède (chronologiquement ou dans l’objectivité) mais re-situe potentiellement, et re-lance à nouveau, et re-prend en son articulé au réel, les déterminations (qui, pour elle, sont) données là. A partir de la perception, elle re-perçoit et relance tout procédé ou processus ; et lorsqu’elle prend conscience d’elle-même comme processus (que ce soit en tant que grec et pensée ou en tant que vécu/corps et conscience christique qui exporte tout hors de sa tangente, de la tangente qu’elle trace comme bord du monde et du vécu) elle accélère absolument que tout, et de telle sorte que tout et n’importe quoi puisse être et sera re-pris, re-lancé.

L’arc de réflexivité passe outre le chronologique et l’accumulation du temps et passe outre l’objectivité (les choses et les mondes, les langages et les groupes), en imposant que dans l’actuel il est une a-temporalité, autrement dit une ontologie, qui sur/prend, antérieurement au chronologique et aux objectivités. La verticalité non temporelle, qui se saisit et est saisie de l’antériorité, de l’actualité pure et brute, commence donc alors de restructurer la réalité et le corps à partir du point hors champ ; qui n’est pas l’éternité mais le présent. Comme unique DimensioN.

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Le moi sur le réel (comme poêle à frire)

23 Juillet 2016, 08:39am

Publié par pascal doyelle

Strictement parlant, on a commencé d’abandonner qu’il y ait dans la conscience un contenu hypostasié, un contenu explicatif, une identité substantielle ; un contenu personnifié ou un esprit ou ni même une raison, sorte de corpus tout fait, logé on ne sait où, antérieure à l’univers ou à notre existence.

Il n’existe donc qu’une structure ; la conscience, forme vide, arc de conscience, tension qui sort de la cervelle vers le réel donné là. Cette structure est réflexive en soi, elle re-vient ; elle part de la cervelle vers le donné là et re-vient comme si elle entendait boucher le vide créé par sa sortie ; mais aucun contenu, aucun retour ne peut recouvrir l’arc, et l’arc renait sans cesse, parfaitement identique ; puisque formel et sans rien il peut être parfaitement et identiquement la même structure ; on n’est ni le moi, ni la culture, ni la pensée, ni la raison, tout cela ce sont des effets. Et le moi est un de ces effets.

Remarquons que simple articulation au réel (à la position du réel), un arc de conscience ne peut pas tout, il est même ridiculement faible et fragile et minimal (puisqu’il doit, indéterminé, entreprendre toute espèce de détermination ; ça n’est pas parce que l’arc de conscience contiendrait une sorte de logiciel intérieur qu’il décrypte la réalité, mais parce qu’il est vide et crée des moyens, des signes, des langages, des sociétés humaines ou des mois, des personnalisations, qui sont des interfaces produites au contact des réalités positionnées par le réel ; tout est relatif à une structure qui ne l’est pas), mais c’est du point que l’arc crée qu’il revient et modifie peu à peu ce dont il était parti. (si l’on entre un peu plus dans la structure de l’arc c’est un peu plus compliqué et beaucoup plus dimensionnel, comme vu ; le dimensionnel étant le centre même de la pensée, de la philosophie, comme « ce qui arrive à l’humain » qui n’appartient plus à l’humain, en quelque sorte).

Des effets structurés bizarrement, puisque c’est dans le retour, le re-tour, que se créent des signes, des signifiants, des langages, des civilisations, des échanges, etc. aucun des retours ne remplit le vide. On peut supposer qu’il s’agit là d’une âme, d’un esprit, de dieu ou de la rationalité en soi ; cela reste des suppositions. Louables si on l’entend ainsi.

L’occidentalisation a consisté a analysé l’interstice que constitue l’arc de conscience ; non pas seulement pourquoi y-a-t-il un décalage entre la conscience et son contenu (et la perception, et la pensée, et la parole, et le corps, etc) mais comment.

L’occidentalisation s’insinue entre la conscience que l’on a et la conscience que l’on est ; et elle découvre que ce décalage existe comme tel, et que ce battement est l’origine, la source. Sans être en mesure de comprendre ce vers quoi cela avance ; le retour sur la réflexivité qu’est notre être, est lui-même réflexif ; il est retour sur le re-tour ; comme ce re-tour est une forme, sans rien, il est très difficile de dénommer sa structure ; elle n’a pas de mots dans le monde, le langage commun, et n’appartient à quoi que ce soit de ce monde, de ce corps, et doit donc tirer de soi, de sa forme, l’exhibition de sa structure, sa description.

Comme elle ne peut pas signifier sa structure par des mots (qui renvoient à des éléments du monde, du monde commun en particulier, du groupe humain), sa description est ainsi constamment biaisée ; elle est biaisée par nature, par réel, non par manque ou défaut ; parce que le biais par lequel elle se décrit ce doit être l’expérience même que le lecteur, de Platon, de Descartes, de Nietzsche, qui en fournit le contenu, apparaissant à lui-même de ce décentrement ; le biais apparait au regard, cad à la conscience, de celui qui lit, éprouve, perçoit, ressent et a développé somme toute la possibilité de jouer de son arc de conscience comme d’un moyen et non plus de subir cet arc en s’imaginant dans les contenus ; il en résulte que cette conscience alors n’a plus aucun objet spécifique ; mais qu’elle demeure face à elle-même comme d’un Autre.

L’effet réflexif radical est donc la passation vers l’altérité de notre conscience ; on a l’habitude de croire que notre conscience est la nôtre … qu’elle est immédiatement et absolument à la fois une identité ; et il est vrai que se produit comme personne une identité ; mais celle-ci est tout à fait externe à l’acte de conscience et pour en signifier tout de suite le sens, l’orientation ; ce moi est pour l’acte de conscience un moyen. Il est une structure fine, subtile, impensable et non représentable mais qui n’est pas comme l’intériorité (cachée) d’une intériorité apparente ; parce qu’alors se serait encore se réfugier dans une identité, éternelle ou en soi ou vécue ; la structure fine est justement qu’il va falloir en faire quelque chose … et non pas attendre que l’intériorité cachée se révèle ou contempler ce vague à l’âme comme justification « imprenable » ; c’est parce que la structure fine et subtile est Autre qu’elle doit saisir l’occurrence ontologique qu’elle part d’un moi, d’un vécu, d’une personnalisation, inclus en une humanisation, revenant d’une historicité, ayant pour fondation l’arc de conscience d’une part lancé vers le monde, grec, et d’autre part arcbouté comme individué radicalement singulier, christique.

Si l’on se réfère à une structure passive et inerte, certes cela ne signifierait pas à plein (quand bien même cela serait-il vrai et réel), mais on indique la structure fine et autre (que toute identité) en un sens précis (que Sartre commençait de saisir, avant d’abonder dans l’universelle historicité communiste, cad de réduire le sujet impossible à sa possibilité, supposée, d’histoire universelle) ; que cette structure de conscience use du moi (qu’elle est, au sens de l’être) à d’autres fins (que celle relatives au moi) en ce que l’arc de conscience existe et n’est pas, et est actuellement dans le présent même et s’y arcboute extensivement et intensément et réflexivement et de par sa densité, sa compacité.

Rappelons que les grecs lancent l’extensivité de l’intentionnalisation, le christique l’intensité hors de tout vécu et par le corps, Descartes par le re-tour surprenant de notre-être comme cet-être (posé là sur l’ étendue), et l’altérité comme matérialisation extensive, intense et existentielle ; soit donc d’une part l’humanisation (réalisant tout l’universel, l’universel comme processus, comme universalisation et non comme « en soi »), et d’autre part comme personnalisation ; le tout formant la totalité du manifesté.

Il ne s’agit nullement, dépassant le moi, de l’annuler dans un plus grand que lui, ni de nier en quoi que ce soit l’acquisition absolue qu’il constitue, mais de le circonscrire dans un plus petit, encore plus individué ; du point de son exister dont le moi, cad le sujet impossible en ce moi, seul explore la dimension. Il s’agit donc d’un sur-individué, mais pas du tout en tant que surhomme ou être-le-là (qui profilaient quelque chose comme cela ; mais en le noyant dans plus-grand-que-soi ; abimant l’articulation dans une déterminité, serait-il hypostasiée ou vaporeuse), la vérité est le réel, et dans le réel il n’existe que des arcs de conscience, un par un, absolument, cad radicalement individué, individué non pas par-dessus les déterminations (en une super identité, un super moi ou un universel, un absolu au-delà, ou une image qui occuperait tout le miroir et serait le miroir lui-même), mais en dessous.

L’arc de conscience est, un par un, en dessous ; l’en-dessous signe la dimension, la dimension structurelle, cad le plan du réel sur lequel on existe. On est, de par l’être, tel un moi, dans le monde, avec son identité pour gérer (le moi est l’unité programmatique pour ainsi dire qui se charge de centralisé l’ensemble des déterminations) et souvent inventé ce moi comme « résolution de toutes les déterminations » et du corps et comme résolution de l’arc de conscience, dont il faut bien qu’il s’explique à lui-même qu’il soit né. Mais on existe tel un arc lancé sur le réel ; lequel ne contient pas de programme et dont la structure est le programme, indéfiniment labile et souple, étant hors champ de toutes déterminations, il joue de ces déterminations, cad du monde, du vécu, du corps, des signes ; ce jeu est tout sauf évident, c’est clair ; mais étant purement formel il revient toujours parfaitement identique ; il est, cet arc, la forme sans rien qui est son propre bagage. Il voyage, navigue, s’interstice.

Et il ne trouve cet interstice que dans la réalité ; parce que n’oublions pas que les grecs manient le donné « là ». à la fois le donné, le monde, et le « là », ce qu’ils nomment l’être, la simple formule abstraite, le « là » de tous les données, dont ils recherchent la formulation « en conscience », pour eux en pensées, étant entendu que la pensée-conscience est ce qui s’immisce entre la détermination et la détermination, dont la pensée doit être le démontage ; ce qui donne pour nous, êtres humains, une augmentation considérable de la perception et différenciations et distinctivité de la réalité ; l’être s’utilise comme coin dans la réalité ; à partir du Un il permet d’accélérer l’altérité, l’altérité non comme n’importe quoi, qui ne ressemble à rien, mais comme un selon le un ; unité de chaque pensée et unité du système et unité de la forme créant mille systèmes. De même qu’ensuite par le christique chaque conscience se distinguera une par une (en ressuscitant par le corps du Un-seul, et comme de juste seul sur la croix).

On ne peut donc pas abandonner le principe de distinctivité, qui est la logique même de l’altérité (et tout ce qui est se construit par et dans l’altérité, cad le Un), et son unique opérateur ; l’arc de conscience qui engendre via ce qu’il crée ; notion du Créé comme ajout à la dimension de l’exister et qui s’élabore par le seul accès qui soit ; c’est dans la mesure où le groupe est cassé par l’ontologique, le présent, l’arc de chaque conscience, que ce groupe accède au réel (sinon il se referme en échanges et communications ; ainsi l’universel, cad la pensée et l’historicité qui se sont réalisés comme révolution au 18éme, est l’introduction dans le circuit du collectif de ce qui ne l’est pas, collectif ; le christique est radicalement un tel accès, en tant que le christique impose le Un, l’ensemble des uns se convertissant au corps du Un-seul, qu’on le veuille ou non parce que le christique est la révélation de la réflexivité comme ici et maintenant, tout comme les grecs sont l’ici-même de l’unique monde, le « là » de tous les donnés) ; le créé ce sont les images dans le miroir en tant que ces images sont de plus en plus précises et donc certaines, ultra travaillées, susceptibles de recevoir plus ou moins le rapport du miroir lui-même, le miroir qui n’apparait jamais dans les images. Images veut dire signes et idées, représentations et nombres, pensées et paroles, tout signifiant qui fait-retour et ce par le re-tour de l’arc.

Ce que l’on nomme universel, soit donc la réorganisation de la société humaine via la pensée, l’universalisation (qui n’est pas l’imposition d’une vérité, universelle supposée, mais « que chacun ait sa raison » et qui va se dérouler en « que chacun soit la liberté », étant entendu que la liberté n’est pas le n’importe quoi, mais vaille en soi la pensée d’une part (se cherchant facilement dans les images-idées mais qui se convertissent, peu à peu, en idées-images, d’une image à l’idée il n’y a qu’un pas, qu’il faut franchir sans que l’image se supprime dans l’idée ; la réflexivité n’est pas l’imposition d’une vérité mais l’animation du monde, du relationnel, du corps, du moi, sa recherche qui garde toujours son immédiateté, cad son invention ; pour cela les deux siècles qui suivirent la révolution furent inventifs, créateurs, y compris dans la dite « société civile », qui s’est déployée dans le cadre constitutionnel) ;

ce que l’on nomme universel doit ainsi être compris comme introduction dans le circuit collectif de l’impensabilité ; de chaque conscience individuelle (qui se cherche selon l’individué pré-cité, le moi en poursuite du sujet, impossible, de sorte que l’on ne peut en aucune manière remplacer les mois par des sujets ; ce sont les mois qui s’orientent ou se désorientent vers leurs sujets ; désorientent aussi, parce que le sujet n’est pas de la tenue du monde, de l’immédiat et évidemment pas du groupe-langage-échanges ; il sort de toute ordonnance, constamment, c’en est devenu sa loi propre, pourvu que tienne l’universel cadre) ; on ne se réfléchit pas seulement dans l’universel, ce sont les sujets (cette structure sur la limite de la réalité, cad se tenant du réel non-étant, purement de l’exister seul) qui se visionnent via l’universel ; de ceci donc que quantité de mois se prendront pour des sujets (et ils ont mille fois raison), tentant d’abolir ou dépasser ou surprendre l’universel mais en vue d’une plus grande portée, étendue, extension de la réflexivité ; non seulement prendre, amener plus de réalités, de monde, de choses, de corps, de parties du donné dans l’orbe de la réflexivité (c’est pour cela que les sujets s’expriment et mettent en formes et cherchent la forme des réalités et du réel), mais aussi comme cet-être, l’arc de conscience, ne manifeste que de se créer, les sujets avancent dans le dépliement de la structure, du bord du monde, du corps, reculent la frontière interne et celle externe du donné là ; et proposeront des inventivités (y compris dans le libéralisme), c’est à cette fin que l’Etat hégélien existe … alors même qu’il se croit le savoir absolu on voit bien que le système hégélien, empli d’historicités et de devenirs, déborde d’explorations ; l’histoire n’est pas la réalisation d’un corpus défini (comme lors des temps métaphysiques qui se constituaient de la pensée, qui, par ailleurs pour sa part s’explosait en systèmes, sans répit), mais est l’ensemble des surgissements gagnés. Même le déliement logique est une aventure ; le savoir montre ce qui fut créé.

Et pour tous les mois comme pour les sujets, jusqu’à la cacophonie et le désordre et le désespoir et toutes les formes dures et difficiles du mal-être ; puisqu’ils existent, comme mois, par le tourment même, le tourment fait/partie de l’exister, l’exister est une difficulté extrême, douloureuse, et de plus cette douleur spécifique d’être une impossibilité, et une impossibilité non compréhensible, ce qui veut dire que la panique d’incompréhension s’ajoute ; l’être, le donné sont retournés-renouvelés par l’exister, puisque l’exister est cela seul qui existe et l’être le résultat, passager.

C’est donc non pas la raison ou l’universel qui se créent mais l’ensemble du miroir, mais l’ensemble du miroir en tant que chaque arc-miroir, un par un. Qui est aussi le Bord de la réalité, raison pour laquelle il ne peut se produire par la contrainte, et raison pour laquelle il doit, ou aurait du, trouver son propre trajet. Et chaque arc-miroir, un par un (ils ne peuvent existe autrement), tentent de d’atteindre, sur le Bord, et sur son propre Bord. Les images y transpercent presque jusqu’au miroir. Toute la technique, face à cette technologie réelle que sont les arcs de conscience et cette autre technologie qu’est le présent, toute la technique recherche les images (au sens susdit) qui reconduisent au miroir (dont l’occidentalisation est la description, la précision).

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Le Rapport dans le Présent

16 Juillet 2016, 16:03pm

Publié par pascal doyelle

Si la réalité est signifiée par le Un, il est impératif d’en prendre forme. De prendre la forme du Un.

On remarquera que c’est déjà et depuis toujours effectivement le cas. La suprématie du Un sur le tout ou sur la vison du Un comme Tout, consiste évidemment de ce que pour se réaliser, se rendre réel, le Un ne nécessité nullement le Tout.

Conséquemment il faut remarquer aussi que si le Un est ce qui est, il n’existe pas de Tout ; il existe des totalités, des touts réels, mais non pas un « ensemble général ».

Si le Un est, il est l’origine et la fin, et c’est la même. La même butée.

On identifie, ici, le Un au présent ; étant entendu que le présent est cela seul qui demeure, tout le reste passe. Ou donc les réalités sont les effets du présent, et l’arc de conscience (qui se distingue de se positionner sur le réel, le réel connu comme tel, « là », au-devant) est (et n’est que) l’articulation au fait d’exister, lequel, pour nous, est cela seul qui existe, le présent. Ensuite on peut supposer que cet exister soit ceci ou cela (une cervelle et sa neurologie ou une âme) c’est un problème de croyance en lequel on ne rentre pas ; sinon de ce qu’effectivement toute conscience, comme arc de conscience, est un décalage ; on n’est pas ce dont on a la conscience ; l’être de conscience n’est pas un « être », déterminé, mais un acte, et donc un rapport et que hors ce rapport, une conscience se définit elle-même par tel ou tel contenu, identité, représentation, mais n’est aucun de ces contenus.

Dire que l’arc de conscience est une chose neurologique, par ex, est absurde ; on peut, très largement décrire toutes les composantes de la cervelle, (et il le faut), mais on en peut de ces dispositions déduire l’arc de conscience puisque celui-ci se crée précisément d’engager un rapport au réel ; si il entame un rapport au réel, le dit rapport existe de fait, est un rapport et c’est en ce rapport que, par ex, on façonne une science neurologique, ou linguistique ; tout comme par ailleurs une idée ou image telle que l’âme. Le rapport est ce sur quoi paraissent les autres rapports ; ce Rapport d’un arc de conscience est celui dans lequel, dans le pli duquel naissent et disparaissent des quantités de rapports ; comme il est, en sa nature, en sa structure, purement et rien que rapport il est, de même, dans sa nature de produire des rapports.

Ou donc ; on construit des objets ; ou des images ou des représentations ; mais aucun objet ne remplace l’articulation qui construit ces objets ; ce qui ne nie pas du tout qu’il y ait effectivement (des tas) d’objets ou de représentations, mais seulement que tous sont relatifs à une articulation, qui elle n’est pas relative ; ce qui se réalise ce sont autant de contenus (ou de vécus ou de mondes humains ou de cultures) et de réalisations que l’on voudra et il en est des myriades, mais en tant que signes du rapport ; il est dix mille langages mais une seule sorte d’arc de conscience qui les utilise.

Et une seule sorte d’arc sur le sol d’un seul monde donné « là ». C’est à dire que cet arc posé sur el monde est dans le rapport au monde (c’est ainsi que la psychanalyse à parfaitement situé le réel de notre corps ; la pensée existe et elle veut des quantités d’intentionnalisations, mais il est un rapport natif celui au corps ; toute pensée aboutit au corps, est en quelque sorte une disposition du corps, une manière de se tenir comme corps, une orientation ou désorientation, une constellation sur la peau qui réfléchit, qui se tourne et se re-tourne ;nous ne disposons pas d’un corps « normal », mais d’un corps travaillé (également torturé) et œuvré, distordu certes en autant d’intégrités qui puissent se produire, mais ces intériorités sont une disputions à exister, au présent et ce présent serait-il indéfiniment recouvert par des mémoires et des temporalités, réelles ou rêvées.

Nous existons donc par ce-corps, disposé sur le sol du monde, et en état instable ou plutôt comme non stable (de sorte que l’on peut glisser de fait et structurellement dans l’instabilité) ; ce qui revient à dire que nous ne sommes pas tel ou tel contenu, telle identité, mais le rapport qui tisse en lui-même des plis et replis d’identités, qui se donnent pour réelles et concrètes (et qui le sont effectivement sauf que le réel ne se limite pas aux totalisations localisées, rien ne forme un Tout qui ne serait pas rompu et disloqué par l’arc de conscience ou le présent ; pour la raison que l’arc ou le présent sont originels et que rien de ce qui est produit dans ou par le présent ou dans et par le faisceau intentionnalisateur de l’arc ne remonte et qu’aucun ne s’impose par dessus l’originel ; l’originel est la source qui ne peut pas se recouvrir (de quoi que ce soit).

Relevons cette illustration ; le christique est un rapport ; du dehors on peut bien croire que les zozos qui croient en un corps ressuscité, etc, se figent en une identité, mais du dedans (que l’on y croit ou pas ne pas comprendre cela c’est ne rein comprendre du tout, et laissé le christique mais aussi toutes les religions, les pensées diverses, les intuitions et révélations comme lettres mortes ; chacun fait ce qu’il veut mais se priver de ces expérimentations, de cette richesse et diversités est absurde), du dedans le christique a créé dans le monde un rapport radical (à la racine et activiste à la fois), absolument neuf et littéralement Autre ; chacun est de fait exporté hors de lui-même à partir de on ne sait où (on ne sait pas le point externe qui expose là au-devant tout vécu comme naissance et déjà-mort ; ce que l’on est effectivement ; on sait que l’on va mourir).

Le dit rapport est l’altérité pure et dure ; il exporte hors-de. Si on veut le définir ou recouvrir de telle détermination, on se trompe (y compris les déterminations objectivistes, qui paraissent dans le champ du rapport et même expliquant ses compostions, neurologiques, linguistiques, etc, ne peuvent pas, ces objectivités, exposer le rapport qui précisément les crée comme sciences, ou comme religions ou comme idéologies ou comme psychologies, etc) ; on se trompe et on trompe les autres, parce que souvent le but est quand même que les autres soient pensés par telle ou telle identité … au lieu que la philosophie doit être comprise par celui qui l’emploie ; la philosophie crée que chacun soit en mesure de se saisir de ce qu’il aligne mentalement (sinon elle n’existe tout simplement pas, elle est rendue impossible d’être seulement apprise par cœur, ce qui n’aurait aucun sens du tout ; la différence entre tel ou tel corpus et celui philosophique, qui existe effectivement, tient à ce qu’il faut philosophiquement reconnaitre que « non ça n’est pas ça » ; la représentation y est mesurée à une intuition, impression, révélation absconse ou absurde, douleur d’exister ou impossibilité, illumination qui veut à tout prix passer dans le monde, mais n’y parvient pas ; de sorte que bien qu’effectivement réelle et ici et maintenant et ici même, et non pas « ailleurs » (auquel cas il manquerait des éléments et que l’on basculerait dans l’au-delà supposition, le donné « là » n’est pas représentable, ce qui engage chacun à se le re-présenter ; d’en obtenir l’expérience, ce qui est inséparable de la présence du corps : grec, christique, du rêve cartésien, nietzschéen, lacanien).

Si le réel est le rapport c’est tout aussi bien celui de l’arc vers lui-même (qu’il ne referme jamais, sinon il cesse, de là qu’il soit impossible), de l’arc au réel (arc étiré vers le réel là devant qui ne re-vient jamais le même, sauf qu’il re-nait constamment identique à sa forme indépendamment des contenus ; on est toujours conscience de (soi), cad conscience du rapport comme rapport, cad vide mais formel, structure effective sans rien), mais aussi du réel à lui-même ; le présent relance constamment le même réel, qui ne l’est jamais, le même; le présent est ce qui relance la détermination ; il n’est pas l’effet du donné- monde mais ce en quoi le donné monde est pris.

L’étrange forme du présent en lequel s’articule, se rapporte, non stable, non fermée, notre arc de conscience, est ainsi la manifestation ; « ça » se manifeste comme monde parce que le présent a engendré (ontologiquement et non comme étant lui-même une « matérialité » ou un donné quelconque) a engendré les effets ; le présent évidemment ne nous quitte pas … il ne quitte rien qui soit.

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Les effondrements de civilisation et le Bord-sans-mondes

13 Juillet 2016, 09:28am

Publié par pascal doyelle

C’est très curieux d’observer un monde qui s’enchaine dans la répétition ; et au fur à mesure du même cycle toutes les compostions se durcissent et se caricaturent.

On a créé un monde en soi ; il fallut peut-être 30 ou 40 années. Un monde total, avec des automobiles pour tous, des machines à laver, et l’apogée fut sans doute l’accès internet ; à partir de là le monde était complet, complètement réalisé. Evidemment il déchaussait déjà avant le net (cad avant la micro médiatisation, qui fit suite à la mass médiatisation) ; l’ascendant et le descendant se sont croisés, mille et une fois, c’est juste une montée et une pente statistiques. C’est une spirale enroulée, jusqu’à son début de forme parfaite, fin années soixante. A partir de là il va commencer de se caricaturer ; il se caricature pour (se) survivre. Debord par exemple nous raconte ce mouvement, il le devine, le lit dans la réalité.

Un système de vie complet s’est donc élaboré et il conserve sa logique, qui se renforce, se contrefait, se falsifie, et se rend de plus en plus impraticable, non viable, ce qui ne l’empêche nullement et il poursuit par exemple un idéal de croissance indéfinie (qui est intenable et prise dans un système de rétribution hérité non adéquat ; tout se rétracte dans un faux monde humain), ou une hiérarchisation très pointue tournant à la caricature, dont les fameuses inégalités sont un des effets, ou une méritocratie 19émiste, figeant les caractères et rigidifiant le relationnel objectif, enrobé de la cool attitude, le relationnel subjectif, et puis de moins en moins amusant, amusé, le relationnel objectif tendant à dévorer le subjectif ; inégalités cela signifie hiérarchie extrême ; ça n’est pas qu’il est un affaiblissement du contrôle social, et pourtant nous ne sommes certes plus au 19éme, mais il est une profusion discontinue de toutes sortes de contrôles intériorisés, qui obsèdent les individus parce que chacun demeure singulièrement attaché à la « valeur ».

En bref si l’on pense à soi on va s’envisager comme un moi, comme une entité particulière qui se veut singulière, mais est en réalité composée de tas de morceaux, d’un ensemble d’images et non du miroir, et non pas comme sujet (qui lui est singulier mais d’une façon tout à fait autre, qui n’a rien à voir avec celle du moi, c’est le façonnage de ce sujet que les grecs, le christ, les monothéismes, Descartes et Kant et Nietzsche et évidemment Sartre ou Lacan recherchent et qu’ils configurent, c'est le surgissement de ce sujet impossible que créent l'esthétique, le poétique, qui se voulurent un temps sacrés, que rêvait la Révolution comme idéal, par le politique, que se dessinent au travers de mille éthiques individuées d'orientation et de désorientation, arrachées au corps effarant). La plus déroutante rupture c’est l’échec de Rimbaud ; qui a tout usé, jusqu’à la corde et ce en quelques années. Le rassemblement de tout son vécu et de toute l’historicité en quelques phrases.

Autrement dit si on ne parvient pas à retrouver le sens originel de toute l’historicité dont nous ne sommes les doubles, mais de plus en plus approfondis ou défoncés, c'est selon, on ne renouera pas avec l’architecture fondamentale. Le rapport fondamental, c’est celui qui est caché par toutes les révélations, illuminations, traversées (aussi bien collectives qu'individuelles ou individuées, selon les mois ou les sujets impossibles). Celui qui doit parvenir à se dénouer, les doubles usés à détourer son enveloppe (ici l’arc de conscience lancée vers le réel, cad le présent ; vers et par le présent comme origine de tout).

Qu’il y ait originellement une orientation absolue se signale de ceci ; ce qui, en 25 siècles, fut réalisé. Qu’il y ait eu massacres, exploitations, aliénations, et en même temps révélations, créations, déploiement mondial c’est un fait. L’idée sous-jacente, ici, est que d’une saisie originaire on a créé, forcément, quantité de doubles, et qu’au fur et à mesure les doubles se sont à la fois concrétisés et appesantis ; au point que l’originaire s’est fondu en un monde ; et le dit monde concrétisé est tellement réel et certain que c’est celui-là qui s’est étendu à toute la planète ; ça n’est pas pour rien ou par hasard ou par puissance seulement que le modèle est devenu-monde ; c’est parce que c’est celui-là qui est, qui est, doit-on précisé, de la réalité du monde donné, naturel, humain, individuel, selon les corps et les cervelles, le relationnel et le sociétal. En somme il y eut un réel qui fut activé et c’est ce réel qui s’est déployé. Il ne sert à rien de prétendre que cette civilisation est une parmi d’autres ; elle est la seule et l’unique ; la seule et unique parce que c’est une a-civilisation ; elle n’est pas liée à un territoire, un peuple, une culture, un système familial, un structuralisme ou un groupe. Cette a-civilisation (cad qui est le contraire d’un monde donné humain, qui est a-civilisation de « a » privatif, négateur, absent) est celle du monde-donné réel.

Il n’est donc pas d’autre monde ou réalisation du monde, que celle ayant effectivement eu lieu ; il faut ainsi considérer d’une part une structure rendue active (par abandon de tout formulation en monde particulier, un par un ; les mayas, les chinois, etc) et d’autre part ses effets (l’a-civilisation, qui est passée par les juifs, les grecs, toutes sortes de cultures méditerranéennes, les musulmans, le moyen-âge chrétien et la renaissance, et le protestantisme, et la révolution, etc).

Sans aucun doute la transformation (la sortie de tout monde donné particulier) aurait pu se dérouler en reniant la violence et l’exploitation … D’autant que c’est bien ce qui fut dit ; de la loi juive au christ, en passant par la pensée grecque ; et qui ne fut pas entendu, à peine écouté en réalité. Mais la structure énoncée, rendue intentionnelle, est, elle, constitutive. Application âtarde de la structure : ce dont nous sommes en ce sens absolument coupables en ceci que nous n’avons pas su user de la structure de conscience ; nous nous sommes fourvoyés en demeurant soumis à la ligne de mort. La ligne de mort étant la montée au paroxysme immédiat ; soit donc l’exploitation de l’autre ou sa mort. Aucune autre stratégie de résolution ne fut réellement mise en œuvre, excepté pour quelques nations au cours du 20éme ; et c’est encore la ligne de mort, de destruction, collectif ou individuel, qui prévaut ; elle nous parait, à vrai dire, le sens même du monde (tout ce qui est dans le monde disparait, s’anéantit, excepté le présent, qui seul existe ; le présent est la forme au-delà de toutes els disparitions). Le sens même du monde, si l’on considère que le monde est le seul réel (ou comme dit ici si l’on croit que le monde n’a pas de Bord, ce qui est absurde ; le monde a forcément un Bord. Si le monde a un Bord, il vaut mieux, à tout point de vue, se consacrer par le Bord, plutôt que de s’enfoncer dans le marasme.

La structure rendue active (autour de la méditerranée) a démultiplié les moyens (puisqu’il prend le monde antérieurement et permet de soulever toute détermination), mais bien que le véritable moyen (non violent, non destructeur) nous ait été prescrit, nous nous sommes soumis à la ligne de mort du monde donné là. Si on désire selon le monde, comme on ne sait pas du tout ce que « le monde » ça signifie, on tombera toujours sur telle ou telle partie de monde, des morceaux (il n’y a pas de tout du monde, pas plus qu’il n’est un moi, et quant au sujet qui existe il est impossible, constitutivement), parties que l’on prendra pour le monde même (ce qui est absurde).

Et pareillement si l’on se condamne soi, si l’on définit son « moi » par telle ou telle partie de monde, on se scindera soi-même d’une incompréhensible manière ; on sera selon l’objet du désir. Et alors impossible d’y échapper. De désirer on est l’objet. Et donc on n’apparait plus, on disparait ; ce qui est le but recherché au fond ; non pas s’anéantir, bien que cela puisse y aboutir, mais disparaitre comme « n’ayant jamais existé » ; disparaitre, ne plus se faire face puisque, de toute évidence, lorsque l’on se fait face on obtient l’impossibilité du sujet ; il apparait alors que maintenir la dite impossibilité est la voie ; il faut trouver la voie… comme elle n’est pas, il faut en déduire le re-pli, et déduire le re-pli c'est toute l'élaboration de la mystique ontologique de l'occidentalisation.

A contrario, se tenant sur le Bord du monde, on n’a pas d’autre monde que celui-ci (sans doute on a pu figurer cet équilibriste sur le Bord comme çi ou comme ça), mais se tenant sur le Bord et ne quittant pas le monde (pour aller où ? puisqu’il est très clair psychanalytiquement que ça y revient, quoi qu’on fasse et insaisissablement, au corps, rien qu’au corps, et comme de juste au drôle de corps, au corps étiré vers le point d’attirance, le point structurel), se tenant sur le Bord on anime la réalité et ses plages de déterminations diverses, mais, pointu, à partir de l’externe. On n’atteint les réalités du monde, non dans l'objectivité qui caractérise les objets (localisés) mais comme objectité qui pense notre-être comme cet-être et éjecté hors du monde, perché sur le Bord et au plus loin ; ce qui veut dire en ne les atteignant pas et en en assumant l’impossibilité, puisqu’autre chose que le monde pointe au travers ; de même que le moi imagine qu’il profite de ceci ou cela, mais aucune détermination n’est intégrée, c’est seulement un rêve de bonheur incorporé. Et en particulier un rêve perçu du dehors ; dans le regard généré extérieurement ; sous le regard des autres, certes, mais sous le regard-autre (ce que Lacan trace au plus prés, mais Sartre également, ils se suivent) ; d’être perçu extérieurement cela nous confère cet être que nous n’existons pas du tout.

L'objectité est la positon de notre-être sur le monde ; l'objectivité est l'objet détouré qui ne fait pas monde (puisque "le" monde n'existe pas, il n'est que des totalisations limitées et non une totalité intégrale, tout est sous une certaine dispersion ; le Un, l'exister, ne fait pas le Tout ; le Un est la forme des totalisations dispersées, les réalités existent par le présent qui seul existe).

L’esthétique, le poétique, la science pour sa part, etc, tentent de nous tenir, un minimum, depuis le début, tandis que pour sa part on parvenait philosophiquement jusqu’à la pointe de l’exister, sans passer outre, parce que outre, il n’y a rien. Et limite, extrémité du monde que l’on commence à peine, et que dans la réalité on ne parvient pas à tenir ; puisqu’au fond concrètement c’est selon le moi, le monde, les déterminations de monde échangés et la ligne de mort que nous appartenons au monde ; le monde étant par nature destiné à disparaitre, cette évidence est incrustée dans toute la manifestation, toute la réalité, excepté que la fine pointe ne peut pas supprimer qu’avant, qu’antérieurement, ontologiquement (cad chaque fois que l’on a conscience de n’importe quoi) le miroir n’est aucune image.

La concrétisation c’est la densité ; l’extensivité grecque (la pensée comme variation intentionnelle, mais surtout comme machines intentionnalisatrices que sont les systèmes qui augmentent considérablement les différenciations du donné là-monde, sur la base du mécanisme de l’arc de conscience) ; l’intensité christique (qui opère, littéralement le « là » du corps en un-seul , lequel assume et assure le point de vue externe de toute existence, forcément au-delà, et sépare les consciences une par une sous couvert de les ré-unir, médiés, en un-seul) ; l’objectité de Descartes et suivants (qui présente là au-devant à la fois l’étendue du monde mais aussi notre-être transformé en cet-être, que continueront Kant, Hegel, Husserl, jusqu’à Lacan), et enfin donc la densité ; la réalisation réelle d’un monde (humanisation puis sa réflexivité interne la personnalisation, entrainant une surconsommation de tout le donné), et densité qui est concrétisation non seulement au sens de matérialité, mais aussi au sens de matérialisation ; l’intentionnalisme se transforme en choses réelles, en déploiement de signes concrets, et particulièrement sur le corps, transbordement de l’intentionnalité en matière, exposition au-regard de tout le donné et de toute l’humanité (jugement dernier en somme), soumission et difficulté du regard lui-même (de l’Autre comme regard ; de l’éthique ou de la morale que cela implique jusqu’à l’objectivation sous l’autre de la science ou de l’Etat, en passant par l’enfer des autres ou les libérations, du mouvement ouvrier à la sexuation, du relationnel aux dégradations individuelles, du mass médiatique dévorateur aux micro médiations).

Heidegger disait que les juifs étaient sans-monde, il avait raison ; c’est pour cela qu’ils se détenaient du Un, tandis que Heidegger imaginait, dans l’effondrement de sa pensée, une sorte de super-monde, une révélation somnambulique, autrement dit un délire, une imagination prise dans l’imagination même, et non une imagination qui serait tenue du Bord ; parce que c’est toute la différence, la seule qui soit, réellement en tous cas ; de où anime-t-on le monde ?

Or pourtant on voit bien que Heidegger approchait du lieu, mais ce lieu n’est pas dans le langage, ni d’un territoire et encore moins d’une « race » ; c’est l’ensemble de toutes les positions de tous les systèmes et de toutes les pointes avancées ontologiques, et de toutes les éthiques et esthétiques et poétiques, et mystiques y compris (puisque la structure est à la racine), qui dessinent le diagramme de notre situation.

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L’activisme du réel

9 Juillet 2016, 19:15pm

Publié par pascal doyelle

Il est très clair que malgré son effort principiel, malgré la structure stricte de son opération, la philosophie s’est pris les pieds dans le tapis, très continuellement, elle a cru ce qu’elle disait, plus ou moins ; peu importe en un sens puisque la forme active de la pensée, qui veut saisir ici même, ici et maintenant tous les éléments, constater le réel effectivement réel, même lorsqu’elle s’embarque pour tel out el rêve ou imagination ou supposition ou conclusion, la forme même de la pensée ramène au réel donné là ; on ne peut rien énoncer sans que cela soit activement constaté ; et par énoncer il faut comprendre « mettre en jeu dans le circuit intentionnel » et par constaté « qui soit effectivement positionnable par une quelconque conscience », positionnable à la surface du réel.

La question est donc ; qu’est-ce qui est situable sur le réel comme surface ? Étant entendu que la surface signifie « tout ce qui est effectivement là », au-devant. Et interrogeant ainsi la structure de cette surface comme présent.

Sur cette surface se dresse la verticalité ; il est un Bord du monde, du donné là, et il consiste en ce « là » du donné ; le bord le plus accessible est l’arc de conscience lui-même qui crée se décalage (entre l’acte de conscience et tous les contenus, par quoi nous ne sommes pas, de toute évidence, ce dont nous avons conscience, ni ce corps, ni cette humanité, ni cette pensée, etc, bref par quoi nous ne sommes rien de ce qui est, introduisant ainsi une distinction entre l’être, le donné là, et l’exister, le « là » du donné), le bord le plus éloigné est en vérité encore plus proche bien qu’extrême et ce bord est le présent ; le présent est traduction d’un fait plus instantané encore ; l’exister. Chaque point d’exister est parfaitement l’unique forme de réel. Que cet exister soit la borne ultime n’est pas indifférent ; le présent use les mondes et tout ce qui s’y trouve.

Qu’il soit le fait-même signifie que l’exister est antérieurement à toutes les réalités ; que ces réalités ne forment pas un tout, les réalités étant constamment brisées par le réel, ce qui se traduit par ; les réalités sont la mémorisation de l’activisme du présent ; et que la certitude du réel est assumé par le seul fait d’exister.

Ou donc l’exister est un activisme ; le présent n’est pas le résultat d’une activité, le présent est l’activité. Tout ce qui est, est un activisme absolu, cad radical ; à la racine. Ou encore ; ce qui est, est non pas seulement l’être, mais l’exister ; l’être se double d’un exister parce que l’exister est-avant l’être ; la forme avant le contenu ; de même tous les contenus de conscience sont seconds et installés par la forme de conscience.

Il n’est ainsi pas de sens, parce que sens est ici ; il ne va nulle part, il est lui-même « là où cela conduit ». Et pareillement le présent est l’activisme et en lui-même retour-vers-lui-même ; ce retour vers lui-même n’est en rien centralisé puisque le Un n’est rien, il disperse instantanément toutes les réalités, telles qu’elles sont ; il ne fonde pas une unité totale, ni n’avance vers une réconciliation ; la forme même de la manifestation est la dispersion, qui est constitutive du manifesté ; ceci lui confère son incroyable dureté, brutalité, voire sauvagerie ; le Un est ce qui fonde l’altérité la plus distinctive ; ce qui est distinct seul est l’altérité accomplie (rien de plus autre que « soi » que ce qui se distingue considérablement et de plus en plus des autres), et l’altérité veut dire « qui est le réel même », ce sans quoi il n’y a pas de réel.

Il apparait de la sorte qu’il est impossible de se réfugier où que ce soit ; si la forme est l’exister lui-même, qu’il est parfaitement formel, vide, sans rien, il est agissement intégral ; il est une transcendance mais elle est le Bord de tous les mondes (sans que l’on sache ni ce qu’est le Bord, où il avance, ni ce que sont les mondes, nous ne connaissons approximativement que celui-ci ) ; or cependant depuis que l’on a tourné le regard vers ce qui crée les contenus de conscience, on a remonté le long de cette limitation (qui est structurellement limitative, sinon elle ne serait pas ; la limitation n’est pas un défaut mais constituante de la structure ouverte ; la séparation, la division, la scission, le décalage exister-être, conscience-contenus est structurelle ; il n’est aucune unité ; ce qui fît « sens » dans l’occidentalisation ce furent des procédés qui permirent de creuser, de splitter, de découper plus avant encore ; le Un, dieu et le christ, le sujet, l’altérité s’utilisent afin d’analyser plus loin et plus strictement au fur et à mesure ; et tout l’ensemble n’est en aucune manière décomposition mais augmentation de distinctions. Il n’est aucune unité parce que l’unité est formelle.

Vouloir retrouver dans une unité de sens, une unité de contenus la forme seule activiste c’est tomber à nouveau dans le monde, le donné, le corps, le contenu ; il n’est aucune partie qui contienne le tout, et le tout lui-même n’est pas ; il n’existe que la forme qui poursuit les distinctions, mais la forme existe ; elle est douée comme dimension propre et sa description est toute la réflexivité instanciée depuis la méditerranée (et sous une autre forme en d’autres civilisations, qui voulurent être saisies de la forme au-delà du donné, supposer le décalage comme Autre ailleurs) ; le retour du regard sur le regard lui-même puisqu’il s’agit d’entrer dans la division radicale, travaille à même toutes les réalités (engendrant la réflexion) mais aussi élaborant et découvrant le réel pur et brut (la réflexivité) et découvrant comme le réel est en lui-même réflexivité par et dans le présent, puisque le présent est originellement « l’exister même ».

Vouloir retrouver l’unité substantielle dans la forme est impossible ; la forme n’est pas autrement qu’activisme intrinsèque ; c’est dans et par l’activisme absolu (seul ce qui existe, ce qui se suspend formellement, est de l’ordre de la perfection absolue puisque non composé, la composition est une boucle à partir du Bord mais non pas le Bord lui-même) ; puisque la forme est le Bord, c’est « se tenir sur le bord » qui lance notre exister ; le bord distingue l’avant et l’après mais l’avant et l’après du bord sont au-devant , c’est en ceci que non stable le réel est réflexivité, relancement instantané continuel. Sur la pointe qu’est le présent est la pointe de l’arc de conscience.

Non pas le présent comme simple fait résultant, mais le présent, comme on a vu, en tant que tout est supporté par celui-ci. Le présent est le Un antérieur à toutes les réalités, d’une part, et à toutes les actualisations structurelles d’autre part ; il revient à cette structure fine et impossible et sans être, qui se tient de l’exister, comme verticalité antérieure à toutes les horizontalités, tous les mondes, de complexifier, élaborer, découvrir / inventer son architecture sans épaisseur ; c’est en ceci que le devenir structurel ne passe pas par les contenus, mais les traverse et les utilise ; ce qui doit se montrer c’est que chaque arc de conscience devienne selon la forme ; une œuvre demande que l’arc de conscience qui perçoit transperce l’œuvre nominalement déterminée ; elle est le mouvement de restructurer la conscience que perçoit. L’esthétique et le poétique sont des apprentissages/actualisation/invention de la structure de l’œil, du regard d’intentionnalisation ; on en retient, en sa structure d’attention, le pli.

Le pli qui permet à chaque arc d’éprouver, comme un corps, le réel comme réflexivité, retour-vers, retour incessant vers la suréminence ; la suréminence du Bord.

De l’ampleur esthétique et poétique on remarquera l’impossibilité et l’instanciation unique ; on mémorise effectivement le pli, que le réel se présente « là » comme re-pli instantané, mais c’est l’œuvre et uniquement le surgissement et l’apparaitre de l’œuvre qui crée en notre arc d’attention la structure invinciblement plus que complexe, retorse. L’œuvre effacée, il nous reste le mouvement et rien que le mouvement ; il faudra à nouveau retrouver l’œuvre pour relancer le processus de structure. Et l’impossibilité en ceci que le re-pli disparait dont on ne garde que le lancement interne de l’exister ; l’exister est le continuel départ de devenir(s) possible(s). Un départ qui aboutit cent mille fois, mais re-vient au Même instantané.

L’impossibilité de garder l’attention structurelle (en dehors de la présence de l’œuvre même) c’est tout l’effort invraisemblable qui pousse l’occidentalisation à délimiter ce réel-activiste. A mémoriser en des technologies spécifiques ce qui échappe parce qui existe est à la racine et ne peut se représenter dans le monde, non par manque mais par excès ; l’excès est à l’origine et ne passe pas dans la réalité, il est le réel des réalités et notre structure spécifique est adaptée absolument au réel ; si le donné de par le « là » a inventé un mécanisme d’arc de conscience, c’est à cette fin et pour cette finalité inconnue. Et occidentalisation qui parvient à repérer, marquer, suivre et poursuivre le réel activiste ; non seulement parce qu’il a développé des sciences, du droit, de l’Etat démocratique, une énorme acculturation généralisée et en plus exportée sur la planète, mais aussi parce que la même sorte d’attention spécifique a pu creuser et avancer dans la structure ; dans le Bord du monde, du corps, et de la réflexivité comme Bord effectivement réel.

Lorsque l’on cesse de re-créer l’arc structurel, le re-pli ; qui implique un retour extrêmement dur, difficile, très incompréhensible, puisque le pli lui-même nous projette vers l’avant, et que l’on aime se saisir-de, alors que le re-pli, qui est une adjonction reverse, est d’être saisi par une altérité ; la structure de conscience est Autre pour elle-même, contrairement à ce qui peut sembler tout à fait rationnel ; à savoir « que l’on se sache implique que l’on se connaisse » ; que le conscient soit égal à la conscience, dont on a dit qu’elle était une structure sauvage, très brutale ; en fait la réflexion qui explique le donné (raisonné) le donné (immédiat) n’est pas la réflexivité qui faisant retour-vers non pas notre réalité (humaine, naturelle, langagière, sociétale, etc, toutes choses valables), mais vers notre réel (la structure de conscience et sa dimension) ; et la réflexivité se heurte tout à fait objectivement (mais comme ça n’est plus un « objet » mais l’articulation qui rend possible des objets, y compris des objets de désirs en fait mais on voit alors que objets de désir, ils reviennent vers le sujet impossible, cad que les objets sont impossibles et occasions de « quelque plus grand qu’eux-mêmes ») se heurte à un mur (le structurel même, d’une part et le réel d’autre part), la réflexivité n’est pas sous condition d’utilisation …

C’est pour cela que l’œuvre seule nous donne le saisissement, qui n’existe qu’à telle ou telle soudaine occurrence ontologique qui du Bord du monde exhibe soudainement « de la réalité » de plein fouet, de l’apparaitre résolument autre ; du monde, du corps, du vécu, et puis fondamentalement du virtuel, de l’arc de conscience virtuel (selon le principe que le « là » du donné et du donné là, l’être, comme idée formelle, montre, fait-voir le monde, le vécu, que ce soit la pensée grecque ou le christique ou le sujet ou l’altérité) ; et engendre l’arc insoumis et autre, sauvage et externe en chacun, autorisant chacun a acquérir son interne élaboration de structure ; les estéhtiques et les poétiques sont toujours plus que la représentation de soi du monde grecque (Socrate est banni/suicidé et la philosophie comprend qu'il se présente dans l'esthétique plus que le donné là, qu'elle perçoit à partir du rond-point de la pensée, de la démultipicaiton intentionnalisatrice, qu'elle est un maelstrom du regard quiva lancer la perception dans la structuration, la pluarlité des esthétiques et poétiques), plus que chrétien (l’hérésie menace constamment) , plus que révolutionnaire, plus que représentation de quelque groupe et plus que simple expression de l'humanisme ou du moi. Et si la réflexivité est plus-que c’est que par elle le donné là revient à partir du « là » du donné, cad à partir du Bord. Mais ce Bord il faut l’acquérir en s’y soumettant.

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Situation de la pensée (vue de France)

6 Juillet 2016, 08:44am

Publié par pascal doyelle

Si la pensée (la mise en place de la réflexivité, et non seulement la réflexion, l’explication du donné par le donné ; la différence étant que la réflexivité ajoute au donné le « là » du donné, soit donc l’être ajouté au monde pour les grecs, le point externe du christ pour le christique, le sujet pour Descartes et suivants , et l’altérité pour les pensées de l’altérité, Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan) aboutit à dénicher le lieu unique de l’articulation au réel , à savoir l’arc de conscience, ça ne revient pas à sombrer dans le subjectivisme, mais précisément à montrer, voir démontrer, et toujours exposer et décrire le dit mécanisme d’arc de conscience, comme une structure, et à le montrer tel que « là », cad objectivement voir hyper objectivement (puisqu’il faut distinguer l’objectivisme et l’objectivité réelle ; l’objectivité réelle est de décrire notre-être/dans l’être, l’objectivisme consiste à se restreindre au monde, au donné et expliquer toute réalité par l’objet sans sujet ; ce qui est tout à fait valide mais limité, par définition, la philosophie seule prenant en charge l’articulation en-plus ; celle de la réalité au réel, du monde à l’être, de l‘étendue au sujet, de l’autre dans l’être).

Toute autre position que celle de la structure est seconde ; c’est une attitude ; la seule positon qui soit est celle philosophique (et dans une acception tout à fait étendue) puisque de fait la philosophie est la discipline qui s’est destinée à comprendre le décalage de notre réel au réel ; de notre être au donné « là » ; il fallait un discours qui s’en prenne au réel, c’est celui-là ; si l’on affaiblit la tension on retombe du réel même à une partie de la réalité ; on extrait, découpe telle détermination ou ensemble de déterminations comme explication du donné, de la totalité de la détermination ; projet qui doit être poursuivi et est essentiel, mais qu’il faut replacer dans non plus l’ensemble mais dans la structure ; ce qui est particulièrement absurde c’est que la structure est précisément ce qui est décrit en tous sens possibles, toutes directions vers le réel depuis 2500 ans (au minimum et il existe également un maximum, au-delà, autour de la méditerranée et en d’autres civilisations et il n’est pas dit que toutes les directions ont été découvertes, notre réflexivité ne couvre peut-être pas toutes les orientations possibles de cet-être-de-conscience, mais comme il est la racine, structurelle, il crée ces orientations et on n’en obtient le saisissement que de ses aventures, aperçus, flashs, ouvertures interne ; si il s’agissait de parties du monde, lorsque l’une ou l’autre manque on s’en rend compte tôt ou tard, mais ici il s’agit d’interstices dans le réel qui existent antérieurement à toute partie du monde).

Et ayant accès à toutes les explorations déjà effectuées, les coups de sonde dirait Bergson, on se contente malgré tout d’une attitude stricte et limitée, qui annule les expériences internes et externes du réel (puisque dans le réel l’interne est un versant du même externe et non une intériorité-extériorité, intériorité et extériorité sont au-dedans de interne-externe du réel, un re-pli du réel) et on ne retient que les données, les datas ; ce qui est tout à fait légitime mais insuffisant ; parce que l’articulation au réel est autre ; elle tient d’elle-même et de sa propre dimension et c’est, par exemple, cette dimension qui est éprouvée de plein fouet par le moi, le corps du moi, ou la question de la sexuation, ou évidemment, collectivement, la question des différences « raciales », ou celle des religions en perte ou surexcitées ; on cherche dans la réalité une distinction qui n’existe qu’au sens du réel.

Et cette dimension en elle-même est abordée tout à fait objectivement dans les différentes formes logiques, de la logique qui se tient de l’être (comme Tout, cad grec, ils croyaient à une machine-être augurant d’une intentionnalisation intégrale, parfaite et parfaitement déterminée en pensée, c’est en ceci que pour les grecs la réalité est réelle et notre être augmenté par la pensée, que le tout est Un et le Un est tout, jusqu’au clash plotinien), de la logique de l’exister thomiste, du sujet-étendue cartésien, du sujet transcendantal kantien nouménal, évidemment de la logique hégélienne presque complètement inversée, et des logiques cassées des pensées de l’altérité ; ce que les objectivistes tiennent pour absurde, incohérent, métaphysique, subjectiviste, et objectivismes globalement qui prennent les pointes accentuées des sujets pour des délires psychiques, des désadaptations, qu’il faudrait redresser, ou, c’est la même chose, interpréter (Marx, Freud opérant d’une même réduction) .

Les pointes structurelles qui ont exploré le réel, ne peuvent pas s’interpréter ; il faut une actualisation de même niveau pour en rendre compte et ce en une autre et nouvelle pointe articulée. On ne peut pas l’actualiser autrement que via une archi-tecture du sujet ; que ce sujet soit la pensée, le christique, le sujet tel quel, ou l’altérité ; le « sujet » est la position ontologique structurelle, une forme effectivement réelle, un être spécifique, qui doit être décrit en sa cohérence propre et cohérence qui est de fait tentaculaire puisqu’elle est la racine ; la racine ontologiquement antérieure à toute représentation ou toute réalisation. C’est en ceci que l’expérience structurelle, qui est de toute évidence ce dont nous sommes le champ depuis sa découverte autour de la méditerranée (et ceci puisque la méditerranée bascule le réel d’au-delà à ici-même), vaut en et par elle-même ; il n’est aucune raison de ne pas penser les devenirs structurels depuis cette découverte et invention, comme s’effectuant solidement orientant et désorientant la forme de conscience (et donc en ceci découvrant et inventant, à la fois, puisque l’arc de conscience est rapport et qu’il n’existe que du rapport qu’il instaure au réel, il se crée donc au fur et à mesure, nous sommes hors du principe « le donné explique le donné » ; le bord du monde ne peut pas se trouver dans le monde et doit engendrer sa structure.

L’hypothèse interprétative de la raison raisonnante du 18éme (que l’on extrapole notre esprit dans des contenus superfétatoires) est justifiée mais inopérante puisque les superfétatoires sont en fait des structures élaboratrices ; le curieux étant que si le christ nous pense, nous externalise intégralement par le Point tout à fait Autre qu’il présente (autre et hors de tout vécu, hors chaque naissance-mort, hors de chaque corps donné), c’est ce que réellement il rend réel … Qu’on le prenne comme on voudra (on peut y croire ou non), mais le Point-Autre est de fait instamment instauré sur, cad hors de la surface du monde ; de même le dieu un judaïque est absolument le un-abstrait et parfait cad formel (plus question de lui attribuer des « qualités » du monde, et lorsqu’il produit le monde il le crée objectivement « là au-devant », selon l’externe) ; pareillement l’altérité du donné là nietzschéen, ou l’être heideggérien entourant les étants et préalable aux étants et être qui dis-pose de notre être-le-là, le pose « là » ; le « là » ayant à être assumer par notre être, sans lequel Etre notre réalité est livrée à l’existentialité quotidienne en laquelle il lui faut trouver le cheminement par son délaissement, ce qui inclut l’abandon de l’individualité, dont on voit les effets … ) ; la mortification qui nous atteint, supposément, de comprendre notre être-pour-la-mort, devant nous charger du sens de l’Etre ; l’Etre, son inhumanité, après la surhumanité nietzschéenne (qui au moins était fastueuse), nous confère le sens qu’il nous impose d’être mortels.

La monstration heideggérienne (quels que soient les finalités étranges qu’il nous promet, et ça n’est pas rien cependant qu’elles soient monstrueuses) n’est possible que de la position extrémiste qu’il admet, adopte, installe ; ce point extrême fait remonter la présentation de notre être « comme il existe » (S&Z) et « là où il existe » (tout le reste). Il faut donc comprendre, par cet exemple, que l’entreprise globale de la pensée sur la nature de notre être, nous en montre la réflexivité ; notre être est réflexivité mais par et selon la pointe d’exister (sur laquelle les pensées de l’altérité veulent jeter la lumière quand bien même serait-elle surhumaine, ou inhumaine ou divine (au sens où Heidegger attend qu’il soit le prophète de cette révélation divine).

Il apparait également que toutes les variations sur la place, le sens ou l’importance de cet-être que nous sommes (ou qui est antérieurement) sont plutôt bizarres … Il faut voir que l’on voudrait mordicus que ce lieu ait un « sens » transcendant ; mais si transcendance il existe réellement ça n’est pas, ici, autrement que comme Bord du monde ; les hypothèses exubérantes ou surhumaines ou inhumaines ou divinisantes (qui valent de révéler, d’ouvrir l’intentionnalisation, la rendant plus extensive ou intense) plient le genou tout coup par deux descriptions claires et nettes ; Sartre et Lacan. Qui radicalisent parfaitement l’ici et maintenant ; que d’une part le réel est creusé par notre être (Sartre) et que notre être est creusé par sa structure (Lacan). On ne se paie pas de mots. Et Heidegger, qui voulait la peau de Descartes, en est pour ses frais.

Sartre et Lacan analysent scrupuleusement l’articulation ; soit la propension invincible et exigeante sartrienne (Sartre mène une éthique radicale, stricte, froide, et si il ne la condense pas en une suite équivalente (à Etre et Néant) c’est que toute l’œuvre est cette éthique elle-même, cette éthique ontologique, dont on a vu qu’elle occupait toute la possibilité, puisqu’il ne s’agit pas de morale mais de creusement de la structure), soit le maelstrom intérieur lacanien qui est tout aussi bien externe, projeté comme technologie très précise, extrême, technologie qu’est toute personnalisation, projection sur et par le corps sous la forme de ligne de séparation, de Bord interne-externe.

Ethiques ontologiques qui sont elles-mêmes effets de Bord (de sorte que l’éthique est supposée par le politique et le poétique et que toute esthétique est éthique, que Nietzsche ou Heidegger , Kant mais aussi Descartes montre le cheminement du possible, de l’avancement de la structure, celle impossible qui se tire de sa forme vide); en quoi la, les descriptions philosophiques avancent sur le réel ; non seulement notre-être est cet-être (une structure dont nous sommes l’effet, et non pas un sens ou un contenu nous appartenant ; est cet-être posé « là » par Descartes sur l’étendue), mais de plus son avancée ne s’effectue pas « en lui-même » (vers une intériorité tendue en un horizon de sens) mais son avancée se décrit délimitant la limite du réel et même les effets de sens et de contenus sont supportés par la ligne interne-externe. L’humanisation et la personnalisation sont requis par le sujet, la structure impossible ; là seulement elle continue l’exister.

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Délimiter le miroir

2 Juillet 2016, 09:01am

Publié par pascal doyelle

On a cru que d’intentionnaliser aboutissait à proposer un sens, un contenu dans lequel on pouvait percevoir ou connaitre, que le miroir avait pour but de composer une image, et que l’adéquation de cette image sauverait ou rendrait compte du miroir. Mais il n’est aucune image qui soit équivalente au miroir lui-même ; le miroir est le début et la fin. Les images sont donc des moyens du miroir. C’est lorsque le miroir s’est entrevu (autour de la méditerranée, Moyen-Orient compris, monothéismes, et par les grecs, mais cela n'annule pas les autres pensées des autres civilisations, c'est une autre voie qui fut créée par la méditerranée, au choix de chacun), qu’il a commencé de produire des images compliquées et surtout actuelles, ayant pour finalité de s’objectiver lui-même, qu’il est entré dans sa considération retorse ; que le miroir a soupçonné qu’il devait, lui, se montrer ; mais l’opération aussi complexe puisse-t-elle être rendue, est impossible et il n’est de considération du miroir que l’arc qu’il va produire, exposer, exhiber à ses propres yeux.

Si c’est le miroir qui est en jeu, il cesse d’être une fonction, fonction d’autre chose que lui-même ; il n’est plus faire-valoir des contenus ; en fait en ce cas les contenus sont constitutivement marqués et composés par et dans le miroir en tant qu’il se sait et veut un objet structuré ; et non plus seulement un objet représenté, une représentation du monde, mais un objet localisé et délimité, ce qui annule qu’il y ait une description globale, un monde commun, un groupe dans sa parole commune, qui donc annule une globalité et installe une localité et donc encore se pense lui-même comme unité ou certitude, vide et formelle, des localisations ; promeut une théorie ou mieux une pensée de sa dimension vide, de sa structure, qui devient le système formel, sans contenu spécial, sans un Tout, avec uniquement le Un, comme formel ; c’est en ceci que les universalités et l’universel lui-même sont des procédés, sont « l’universalisation » comme activité qui fournit des contenus, lesquels ne sont compréhensibles que si le miroir lui-même s’est structuré ; il n’y a pas de « science » ou de « droit » ou de « culture » sans la structuration, la forme du miroir ; c’est elle qui permît ces universalisations ; "où se situe ce miroir ?" est la question et ce en quoi le réel travaille ; lorsque le réel travaille ensuite, mais ensuite seulement, on recherche les réalités ; si l’activité de conscience ne sait pas qu’elle est activité de conscience (mais si elle croit qu’elle manifeste une Vérité), elle ne pourra pas se mettre en œuvre (comme conscience structurelle actuelle) ; et si elle se sait comme activité elle doit installer sa propre dimension et se motiver à être (transformant le Un au-delà en un actuel et activiste comme monde, comme corps).

Peut-être a-t-il même espéré que l’Un-plus-que-quiconque soit en mesure de tenir le regard ; le christ (ou quiconque du même ordre suréminent) ; en lui et par lui, par son regard, sa conscience, il devait accélérer toutes et chaque conscience ; toutes parce que unes, chacune, une par une ; en quoi on comprend aussitôt comme nous sommes alors dans une autre sorte de logique ; on ne peut pas ne pas être une conscience par une conscience et pourtant cette unicité est absolument partagée ; or ceci consiste également, on le sait, par le Corps de cette autre-conscience unique et exclusive ; le corps du christ, c’est connu. L’un-seul et unique corps, qui assume tout le vécu, de la naissance à la mort et projette tout arc structurel d’un seul point de vue absolument externe.

Si nous pouvons nous réfugier dans tel ou tel contenu ou identité (un monde humain en un groupe et un langage, une vérité, une représentation du monde qui serait la parole échangée, et constitutive de telle monde, en lequel il faut être né, littéralement, pour le comprendre-ressentir), par contre à partir des grecs, de la méditerranée et du christique, et, n’ayant plus de monde clos, grecs, monothéismes, gnoses, christique, l’aventure occidentalisée poursuivant l’ouvrage, s’emploient à nous détourer l’être, la structure, le « ce qui existe en-dessous » ; en-dessous du langage, du groupe humain, et ça n'est plus telle ou telle image, mais le miroir formel.

Il s’agit de faire passer le miroir au-devant et non plus les images, mais nous ne disposons que des images. Toute image sera ainsi composée en vue de laisser transparaitre le miroir ; mais il ne peut pas prendre place dans l’image ; il faudra que chaque arc structurel prenne sur lui d’instancier le miroir lui-même tel qu’il le peut ; d’instancier le miroir dans le miroir ; c’est cette tension qui est instaurée. C’est cette tension qui est le réel effectif qui eut lieu (et qui autour de la méditerranée au lieu de se situer au-delà est voulu ici-même ; ce qui signifie que tout est intégralement réalisé, ici et maintenant et non pas renvoyé à un achèvement sur-réel ; ou donc le réel est parfait, bien que nous ne sachions pas en quelle manière et qu'il soit apparemment singulièrement inhumain, hors humain, hors sens) ; voulu ici-même au début soit comme monde grec, soit comme corps christique. Comme c’est ici que le déclenchement fut voulu, aucun élément n’échappe au réel ; le Bien platonicien ou le christ de toutes-chacune des consciences ne sont pas un autre réel mais ce réel même qui se rencontre, qui se délimite (c’est ensuite que l’on a transformé Platon ou le christique comme si ils montraient un arrière monde, alors qu’ils ont explosé, littéralement, celui-ci ; c’est que les penseurs du doute, nommés ici les pensées de l’altérité, prennent appui sur le réel comme Platon ou le christ, mais comme nous nous sommes avancés en ce réel, et que toute notre historicité est une révolution continuée, Platon abolissait les pré socratiques, la pensée chrétienne remodelait la pensée antique, Descartes contre la scolastique, Kant contre toute la philosophie, etc, de même Nietzsche, Heidegger , qui sont plus subtils ; mais tous reprennent une pensée qui-eut-lieu, jadis, quelque part, et ils ne sont pas les seuls et creusent à nouveau plus loin dans l'épaisseur impossible du fil du réel, du Bord du monde).

Au fur et à mesure de l’avancée, le réel est ce qui se découpe ; peu importe les systèmes et les vérités, ou plutôt elles sont secondes ou plus essentiellement sont les images, de plus en plus adéquates à la réalité, et délimitant le miroir approchant ; et adéquates à la réalité de plus en plus puisque le miroir ne projette pas un autre miroir au-delà, mais se saisit du miroir ici même dans le monde, et donc déracine toutes les réalités et ce à partir du plan réel, étant donné que le miroir posé sur le plan du réel se tient antérieurement à ces réalités.

Le miroir posé à même le sol, le vrai sol réel (et aussi le vrai corps, qui viendra peu à peu, qui d’une disposition « morale », christique (qui n’est pas du tout morale en sa structure, qui est tout à fait autre chose et autrement)), ce miroir en se cherchant dans des images, de nouvelles images, à chaque fois renouvelées, commence d’arracher les essences de la réalité ; il s’instruit comme machines intentionnalisatrices à partir de la structure-une activée dont il est également la pensée (c'est même la définition spécifique de la pensée, réflexive dont découle la réflexion sur le donné, réflexivité et réflexion s'instruisant comme là du donné et donné là, être et monde, ou comme ici exister et être) ; les systèmes, qui visent à créer des intentionnalités neuves, qui sont hors du langage commun, cad hors du langage tout court, qui exploitent ce langage et en tirent de surprenantes différences, de nouvelles perceptions et qui instrumentent ce langage pour décrire l’expérimentation même qu’il existe un miroir, qui vaut en soi, qui existe séparément, qui dispose, évidemment, de sa propre dimension, et qu’elle se prend cette dimension, non à tort mais pas au sens qu’elle va décrire par les systèmes, qu’elle se prend pour « la dimension-même ».

Il y eut de créer une dimension en propre et c’est elle le sujet, le sujet actif de la pensée ; la pensée ne se définit pas par ses concepts mais en ceci que les concepts sont des rapports et que antérieurement il faut tenir le plus grand rapport inscriptible sur le sol réel ; le concept au sens de la pensée contient le rapport qui est exposé, le rapport du miroir quant à sa position sur le sol. Son orientation, ou désorientation ; car de même que le christique n’est pas une morale mais bien plus, de même la positon du miroir peut tout à fait assumer une désorientation ; ça n’est pas le bien et le mal, le vrai et le faux, mais comme d’une part ça crée la position en même temps qu’elle est décrite (la description est une avancée sur le fil du réel) et que d’autre part la dimension du miroir est antérieure au monde, au corps, au groupe, au moi, c’est autre chose que le bien et mal, le vrai et le faux ; non que ce soit le mal plutôt que le bien ou quelque inversion du même genre, mais ça crée une autre typologie et cette autre typologie c’est celle qui est déjà pensée … déjà abordée, arrimée par la pensée philosophique ; elle se dessine par Plotin ou Descartes ou Kant ou Hegel ( ici cela se précise soudainement, Hegel est excessivement Autre) et évidemment par les pensées de l’altérité (qui commencent très rapidement avec Stirner, par ex, Marx , et puis Nietzsche et Heidegger, pour les plus étranges, cad les plus exogènes, celles qui recherchent l’autre sorte de « logique », de morale, de pratique (et c’est pourquoi Kant insiste à partir du pratique qu’il tende de définir séparément, et du corps, un nouveau corps même, une autre surface réelle).

Le plus important est donc qu’il faut lire Plotin ou Descartes comme étrangement fagotés, semblables à Nietzsche ou Lacan ; ils voient selon la dimension externe et se connaissent comme dimension interne de cet externalité qu’est le réel ; ils perçoivent le repli et que le repli est constitutif du réel, et que dans ce repli il y a des réalités, lesquelles seront, éventuellement, pensées par la raison intellective et ensuite calculées par cette formulation spéciale des sciences ; mais tout cela n’existe que dans et par le repli constitutif. Soit donc le bord du miroir.

Ainsi on admet dans la réflexivité le bord du miroir qui délimite la surface de la réalité, et plus précisément ce par quoi on connait les réalités, cad les images, pensées ou calculées, mais aussi esthétiques et éthiques (de ces étranges éthiques que nous avons depuis 25 siècles dépliées) ; mais on ignore absolument la nature même du miroir ; on ne sait pas du tout à quoi correspond qu’il y ait un miroir ; mais la technologie philosophique a permis de remonter le long d’un bord ; de le décrire ; de longer le bord, par le troisième œil pour ainsi dire ; cad en fait aussi par le corps, par tout le corps, une autre sorte de corps ; position sur le sol du corps comme il est orienté ou désorienté. On peut supposer ou imaginer ce que l’on veut de la nature de ce miroir (âme, esprit, spiritualités, mystiques, ou moi destinal, etc), mais la philosophie s’intercale entre ces suppositions et le donné là, et ce par le "là" du donné ; elle ne tombe pas dans le monde (qui sera calculé par les sciences, localisations par localisations, qui ne formeront jamais un tout et qui seront alignées par un sujet, le sujet abstrait de la science, celui cartésien mais annulé, disparu, suspendu, dont la dimension n’est plus même évoquée, prétendument, et qui reviendra de partout, puisqu'il est originel) et ne s’élève pas au-delà ; elle est juste la limite et expose celle-ci ; et la philosophie ne peut pas faire autrement (ce qui explique qu’évoquant dieu ou l’esprit, etc, elle utilise dieu ou l’esprit et doit rendre compte de cette utilisation ; elle dit « dieu est l’infini » par ex ou « l’esprit est sujet ») ; la constitution philosophique étant que tout élément doit être situé ici même.

La redéfinition de la pensée par l’objectivisme consistant à croire que la seule acception de l’ici même est jugulé par la scientificité ; il est clair que hors de la science même toute prescription de cette sorte, outre la consistance réelle et avérée de son opérativité sur son objet localisé, que nul ne songe à remettre en question, est en partie un choix, tout à fait légitime (à condition qu’il se présente comme choix et explicite dès l’avant qu’il se tient hors du champ de la réflexivité pour adopter la réflexion seule) et en partie une idéologie (il n’y a pas de sujet, pas d’universel réel historique juste un universel général, naturaliste, raisonnant, etc, en quelque sorte figé et fixe, la réflexivité n’existe pas et n’est que la réflexion, le donné expliquant le donné) ; l’ici même, interprété par l’objectivisme, entend calquer la pensée sur la raison, et la raison à l’image de la science ; auquel cas le miroir cesse tout simplement de se poser au-devant de lui-même, sous prétexte qu’il est impossible ; ce qui est vrai, il est impossible, mais ça ne l’empêche pas et spécifiquement ne l’empêche pas d’avoir des effets, considérables.

Il est tenu, ici, que la technologie du miroir est justement ce qui certes constitue l’objet même de la philosophie (depuis le début, depuis que l’on a décidé d’amener ici même le réel et non plus de le supposer, imaginer, penser, visualiser ailleurs et au-delà et que cette volonté de ce fait s’articule différemment au donné là et au là du donné), mais que ce miroir venant au-devant de la scène, est aussi toute la réflexivité ; des esthétiques éthiques, politiques, idéels (connaissance, l’homme comme savoir, puis comme science, etc), des humanisations « humanistes » et de la personnalisation (comme nouveau régime de devenir de la réflexivité à l’intérieur de la réflexivité qu’est l’humanisation depuis la révolution) ; que l’articulation passe « au-devant », commence de la structurer elle-même ; autrement dit en réfléchissant cet-être (qui est intégralement réflexivité, le réel étant non stable, cad présent absolument d'exister) la dite réflexivité de cet-être devient, le fil du réel se déplie et se plie et se replie en tous sens, en toutes ses directions, perchées sur le bord, des orientations et désorientations possibles.

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