Le statut de Salarié (en comparaison de la Richesse)
Pourquoi croyant vivre de sa propre vie, ce qui est la base de toute la personnalisation en jeu depuis qu’au-dedans de la démocratie, il s’est fait jour que la personne devienne la réalisation « réelle » de l’universel (qui autrefois, avant les révolutions, ponctuelles, dessinait l’horizon en sa finalité, au sens où les personnes, qui existaient évidemment, se projetaient, en tant que moi, selon, vers et par l’universel ; tandis que dorénavant, post révolutionnaires, elles ne se projettent pas via l’universel, elles sont « dedans », elles naissent effectivement et bel et bien à l’intérieur de l’universel).
Mais croyant cela, bien sur ça n’est pas faux du tout ; c’est concrètement ce qui est en jeu pour chacun (et c’est tout autant l’aboutissement , partout, de la production ; les personnalisations sont le fondement dernier de toute production, et conforment ainsi le summum du comble ; un monde de moi-mêmes, comme fondement seul réel de toute humanisation, qui pensait pourtant auparavant, auparavant tout ce 20éme siècle, que « l’homme », l’essence humaine, en constituait la fin dernière. Or sans la sécurisation de ce monde des moi-mêmes, (ce que les pouvoirs, tous objectivistes ; de production, de technologie et d’étatisme ; tendent par mauvaiseté mais aussi de manière purement mécanique, à réguler ou donc à écraser, ou économiquement à canaliser abusivement), sans le développement du monde des moi-mêmes, l’humanisation ne peut plus se continuer ; l’universel n’est pas en soi le bout du cheminement.
Ni uniquement ce sur quoi tout peut être jugé ; autrement dit les Constitutions telles que parfaitement réalisées en leur être historique, (parfaitement puisque les sociétés civiles ne parviennent pas même à en respecter la lettre et que les pouvoirs ont hâte de les déconstruire), les Constitutions doivent être repensées.
Sans doute aucun il y eut de nombreux, quantités d’aménagements législatifs et même de remodelage des mêmes constitutions, mais sans qu’évidemment ces remodelages ne parviennent à restructurer le Constitutionnel démocratique lui-même. C’est qu’il est affaire en cela de l’essence même de la constitution démocratique, sous –entendu après les vagues successives de libérations, d’acquis, de propagation du libre, de remontées du monde-même dans le vécu de tous et de chacun, vagues qui coururent tout au long du 20éme ; en cet état des moi-mêmes tels quels, qu’en est-il vraiment de la constitutionnalité des sociétés humaines ?
Autrement dit ; que doit-on respecter, sans quoi toute pseudo-réalisation s’effondre ?
Il n’est pas du tout faux de considérer que sa propre vie est l’essence d’elle-même (qu’elle est la valeur même, ce par quoi toutes les autres valent, et conséquemment en quoi valent toutes les vies individuelles, puisque reconnaitre cela c’est sortir du stricte égoïsme no-conscient de soi ; ce que démontrent, manifestent, qu’ils le veuillent ou non, les mass-médiatisations ; le tuyau fait office de vérité, malgré lui souvent …).
Mais le problème n’est pas seulement en cela ; il est de comprendre « ce qui est déterminant » ou pas.
Or le déterminant dans une société est l’organisationnel. Ce qui organise les réalités (en l’occurrence, produites) est déterminant ; et ce qui détermine les réalités pour l’ensemble et en partie, énorme souvent, pour chacun, c’est l’argent.
Etant entendu que l’argent est la manipulation de la Richesse, laquelle est en soi l’investissement. Comme de juste l’investissement est ce qui maitrise l’avenir. Et pour chacun son à-venir.
Si l’on vous prive de votre investissement, on vous prive de votre avenir ; mais essentiellement en ceci que l’on vous prive du jugement quant à votre avenir, on vous prive de vous déplacer en cet avenir de logique autonome. Et la variante de cette privation est de détenir les flux contrôlés de ces investissements ; autrement dit, vous pouvez investir, mais en de certaines latitudes seulement.
Il peut paraitre raisonnable de délimiter les investissements selon des généralités ; c’est certain ; il faut une concentration ici et là pour réunir les possibilités. Mais la question n’est pas de supprimer les investissements généraux par des « particuliers », à discrétion de chacun, ce qui n’aurait pas grand sens. Mais d’ajouter aux investissements généraux (d’Etat ou du privatif, qui peuvent raisonnablement assurer le possible en leur matière), de permettre qu’il puisse exister des investissements individualistes, autonomes, autogérés, et fondamentalement que soit constitutionnellement défini que ce soit un idéal, un idéal qui consiste non à accaparer l’avenir en quelques uns, mais que cet avenir soit régulièrement déployé en et par chacun.
Ce qui manifestement revient à dire ; il existe un état de « salarié » auquel on refuse et grignote quantité de possibles, le maintenant dans cette déchéance de n’être que « salarié ».