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instants philosophie

L'historicité et le mouvement

25 Juillet 2020, 09:06am

Publié par pascal doyelle

Au début il n'existe que des mondes particuliers. Il faut être maya pour comprendre, percevoir, parler, se vivre dans le monde maya. Les mondes particuliers sont dits tels, particuliers, parce qu'ils créent, inventent chacun sa mise en forme culturelle ; ils créent la culture humaine, avec chacun son langage, ses échanges, son système familial, sa représentation ou sa mythologie (qui explique le monde et sa présence dans le monde), et globalement son système de perceptions. Ils inventent réellement la mise en forme culturelle, dans et par un groupe qui voit, parle, perçoit, se communique à lui-même et se transmet (dans la rigueur parce qu'il est impossible de perdre une partie de la mise en forme, sous peine de ne plus rien comprendre) ; le groupe qui vit et qui parle est la vérité, la véridicité, et de manière figurée ou non, le groupe pense ensemble.

Dans la conflagration généralisée (de multiples influences, de l’Asie à l’Afrique, du nord au sud) il se produit autour de la méditerranée une nouvelle mise en forme culturelle qui ne peut plus recevoir ce qualificatif ; on le nommera acculturation. À la fois parce que c'est une situation privative de la culture (les gens sont jetés dans les milieux humains divers et variés, ou à un moment déplacés dans la Pax romana, dans l’État romain universel) et en même temps ils apprennent à réunir toute cette dispersion ; mais alors ce ne sera plus une culture en elle-même mais les deux possibilités manifestes ; d'une part qu'il y a un monde (universel, unique, au dessous de tous les mondes humains divers) et d'autre part que chacun soit sa vie, individuelle (unique et en ceci que chacun a un corps, et donc Un corps dans Un monde).

Nb ; la pax romana est le milieu en lequel apparaît le christique ; il peut bien tendre la joue, puisque la paix est assuré par un État, le dieu des armées ne l'entendait pas ainsi, puisqu’il se devait de défendre, évidemment, son peuple élu.

Les grecs se chargent de l'universalité du même unique monde universel. Le christique (et antérieurement et postérieurement le monothéisme) désigne l’individualité comme Une en tant que ton-corps est le tien (ou dans le christique ; ton corps est le sien, crucifié, honni, banni, torturé, méprisé, destiné à la mort mais qui te regarde par dessus la mort et l'horreur et par delà ta propre vie, du vivant vers l'Existant).

On a vu que le monothéisme manifeste non pas que le divin soit ceci ou cela (le soleil, le principe, l'esprit du monde, etc) mais que dans le monothéisme le divin est l'Intention. Il est tellement l'intention qu'il a créé tout le reste. D'un côté l'intention, seule, nue, sans rien, et de l'autre le monde, les choses, les vivants, les humains, les anges (y compris révoltés), l'histoire.

L'hypothèse générale est qu'il y eut de la sorte ré-anthropologisation à partir des deux évidences ; qu'il y a un monde (et un seul) et que chacun est ce corps (et celui-là seulement et rien que celui-là). L'hypothèse sous l’hypothèse est que s’applique alors une réflexion, littéralement une réflexion ; un retour, on se regarde, s'observe, s'analyse ; parce que notre être est un tel regard, une perception détachée et autre que ce qu'elle perçoit et que prenant cette perception comme moyen on extériorise tout ; la pensée (universelle) est hors du monde, dieu, le christique sont hors du monde et hors de la vie de chacun ; nous entraînant à percevoir et donc analyser tout le visible à partir de ces points extrêmes découverts (ou révélés, comme on veut).

Dit autrement au lieu de produire un monde humain et de le considérer comme « naturellement » donné là, (on naît maya, on est maya), on s'aperçoit que c'est nous qui produisons ces mondes ; et on peut commencer d'en créer des tas ; des mondes philosophiques, politiques, éthiques, esthétiques, personnels, universels, etc. Nous prenons conscience de notre capacité de créer des systèmes de perceptions et il faut bien réguler, régler, organiser, partager, communiquer et transmettre ces mondes créés un par un et souvent relatifs à un tel ou tel autre individu ou selon cet étourdissement assez stupéfiant des Faits Majeurs universels ; à savoir qu'il y eut la pensée grecque, l’État romain, le christianisme, la renaissance, la révolution, la mass médiatisation généralisée (macro, les années soixante, et micro, internet). Rendant au fur et à mesure accessible que chacun soit à la fois séparé et coordonné avec tous les autres et non pas baignant dans un même-monde ; ce qui veut dire que chacun doit s'efforcer, prendre sur soi, admettre, instancier, organiser l’articulation de chaque chacun , pour ainsi dire, aux autres ; et ce par effort, par retour sur soi. Difficile, supposant l'unité du sujet, de relier les sujets ...

Les mondes particuliers furent dissous par l'acculturation généralisée qui eut lieu autour de la méditerranée, puis sur la planète entière. Mais dans un monde particulier (lorsque le groupe supporte la véridicité), il n'y a pas d'universalité (un seul monde) ni d'individualité (sinon le chef, le roi, l’empereur, etc, mais c'est une fonction) ; et si l'on veut Platon, Michel-Ange, ou Rimbaud ou Newton, il faut que chacun soit délivré et séparé, à chaque fois, et que cesse le poids organisateur mais écrasant, de la véridicité imposée par le groupe. Remarquons que la science, l'objectivité, la connaissance au sens moderne ne peut pas s'instancier elle-même, mais par une vision, une organisation externe, un se-savoir du sujet (qui s'initie centre et finalité, sous condition de cohérence ; le sujet n'est pas le subjectif).

Si dès lors la dite véridicité revient hors du groupe et à partir des sujets (entendant sujet non comme subjectif mais en tant que capable de tenir toutes les objectivités, subjectivités, perceptions, expressions, et donc d'une puissante cohérence s'instancient ces sujets) alors l’historicité non seulement naît (au sortir des mondes cycliques qui devaient préserver leur mémorisations intentionnelles, mot à mot, perçus comme monde donné là)

mais de plus cette historicité se démultiplie ; chaque arc de conscience étant en capacité d'augmenter l'ensemble de la mémoire (cad des intentionnalisations et des systèmes différents).

La quantité faramineuse des créations, des individualisations, ont pour finalité d'augmenter la capacité de chacun ; que vous soyez convertis par le christique, décuplés par Platon, éblouis par Vélasquez, étourdis par Mozart, exorbités par les Rolling Stones : peu importe vous serez touchés d'une manière ou d'une autre ; de même que le statut de citoyen (argumenté à celui de peuple, selon l'égalité) ne peut vous laisser indifférent mais vous crée (ce que vous avez de toute manière déjà appris à imaginer depuis tout récit, tout roman, et toute individuation de la perception) .

L'ensemble du mouvement veut atteindre chacun, par ses moyens et ses finalités, et dupliquer le dispositif-sujet ; ce qui ne se peut que si chacun sinon crée du moins invente et au minimum se modifie, se réoriente, étend sa probabilité, mesure son extension et préserve sa capacité ; que l'on ne se croit plus limité par son être donné, par sa vie, son passé, son héritage ; tout héritage est dynamité depuis 2000, 2500 ou 3000 ans, étant entendu que ce qui vient sur la scène ça n'est plus tel ou tel contenu, mais la structure qui produit des contenus et qui donc, elle-même, se définit, se visualise, s'imagine, se représente et programme, prévoit ses déplacements, ses possibilités.

Dieu, la pensée et l’universel, le christique et le sujet, la révolution et le réel formulent cette représentation de l'irreprésentable mais qui si il échappe à la connaissance est absolument, formellement signifiant pour tout sujet. Pour tout sujet qui ne se prend pas pour une partie de monde, mais intuitionne le caractère formel de ce qui n'est plus son être (situé, hiérarchiquement par ex ou catégoriquement, esclave/libre, homme/femme, pauvre/riche, etc) mais est son ex-sitence. Qui relève à la base du Regard "qui s'est élevé" hors du monde. 

Il s'agit d'admettre puis d'observer ce qui se passe ; pour les grecs, la découverte de la production effective de contenus outrepasse tout contenu immédiat (immédiat en et par un groupe, immédiat selon la perception naturelle) ; par le christique le dépassement de l'immédiateté de la vie et l'intransigeance qui remonte bien antérieurement ; bien antérieurement à tout contenu et à toute intention immédiate et donc requiert un point-autre qui organise cette antériorité ; nous ne sommes pas notre vie mais le point de regard sur cette vie, en l’occurrence le christ ; point-autre qui sera réinvesti ensuite de plus en plus distinctement, mais sans parvenir à l'envergure sidérante du christique ; chaque sujet sera à son imitation, serait-elle contradictoire.

Christique reconnaissant l'intégral renouvellement continuel que suppose l'Intention (dieu, le christique, l'esprit, le sujet, mais également la vérité au sens grec comme principe et non pas comme contenu) et christique situé plus avant dans l'antériorité (on ne sait « où » s'initie l'intention ni comment elle aboutit) le christique pourra reprendre à son compte la totalité de la pensée et des intentionnalisations (que sont les idées et les systèmes, éthiques ou politiques ou les connaissances au sens métaphysiques, etc) ; au lieu de « seulement » contrôler les contenus (par la pensée), on cherche à contrôler le processus même d'intentionnalité  et de le distinguer, le percevoir, le découpler de ses opérations. Et ce jusqu'à Lacan (et s'ajoutant à la phénoménologie durcie de Sartre) qui tente de cartographier les effets dans un corps, un vécu, un moi, les affects, jusqu'à délimiter la cause interne des effets (nous sommes les effets, elle est la cause ; ceci n'a pas pour but de nous clouer au donné, au vécu ou au corps, mais parvenir à user de l'intentionnalité, ou donc de l'articulaiton qui évidemment modifie le corps en tant que surface, subissant psychanalytiquement ou intensifiant que des signes s'écrivent).

Que le christique imprime le renouvellement continuel, revient à réaffirmer l'intention initiale et lance sa conséquence fondamentale ; le pardon, ou donc, pour le dire, qu'aucune intentionnalité vécue, éprouvée, perçue ne détruit l'intention en tant que structure (puisque tout ce qui arrive c'est par, selon et pour la structure intentionnelle). Ce qui revient au principe (double) liberté-égalité, lequel est en lui-même beaucoup plus précis que n’importe quel autre ; si l'intention est le chantier, le processus toujours en fonction, toujours actif et toujours renouvelé alors soi-même et autrui s'organisent , surtout comme historicité et comme vivant selon l'Existant qui re-Crée à chaque fois. 

 

La philosophie

Pour ce qui est de la philosophie, elle est passée, très sommairement, de la découverte de la capacité à créer des contenus (les idées) à la situation très précise de cela même qui crée des contenus. À savoir l'arc de conscience, l'intentionnalité, l'intention. Les idées sont elles-mêmes des intentionnalisations auxquelles parvient chacun lorsqu'il pense ; de ce qu'il produit lui-même ces pensées il perçoit plus et plus loin et de façon plus ordonné que selon le groupe humain ou la mise en forme culturelle ; ainsi a-t-il affaire directement au monde donné « là » ; le « là » monumental étant dénommé l'être, le fait d'être universalisable dans des intentionnalisations, qui prennent immédiatement cette formulation, universelle ; parce qu'intentionnalité est un rapport, qui ne tient pas au contenu de départ ou à celui d'arrivée (il ne désigne pas la chose là, dans le monde, particulière), mais ce rapport signifie l'universalisation elle-même. De la sorte peuvent se construire des systèmes qui recherchent leur cohérence puisque par là l'intentionnalité ne se perd pas et assure son maintien, reliant et liant continuellement ; non seulement cohérence et réflexion du contenu électif (les idées) sur lui-même mais cohérence dans la pratique, la perception, l'éthique, la politique, la connaissance, etc ; l’adéquation globale intérieure et extérieure. La pensée ne fut jamais séparée du monde, même platonicienne, puisque par les idées on perçoit beaucoup plus.

Or la philosophie ne s'est nullement limitée à la « connaissance » ; elle est réflexion, retour sur, et retour sur cet être étrange qui-pense, cad intentionnalise (de là qu'aucun domaine ne lui est extérieur, puisqu’elle s'attache au noyau, au mouvement réel qui-pense, qui-relie). Et réflexion sur cet être qui le découvre, cet être, comme n'étant pas un être (par ex à l'origine nous sommes volonté-cartésienne), mais ensuite on en vient à considérer et admettre que l'intentionnalité est en elle-même ce qui décrit le mieux ce mouvement ; par Husserl et Sartre ; Husserl demeure dans l'idéal idéaliste, Sartre l'instancie dans ce-corps, ce-regard, cette-vie, dotée de ses affects propres, qui sont bien plus précis, que ceux de Heidegger par ex, et en attente de Lacan qui va analyser les plis et replis de l’articulation (sur-un-corps, vivant et qui en souffre) de conscience (Lacan est obligé de nier la conscience, sartrienne, pour faire émerger et percevoir les tours et détours existants et mouvants, et l’ensemble des affects encore plus profondément instanciés dans et à la surface de ce corps).

Ce qui est objectivé ça n'est plus la pensée (on en a fait le tour et déplacé toutes les occurrences, qui attendront Hegel pour dresser leur double phénoménologie, de la conscience en devenir et du savoir des idées, des déplacements de la conscience) mais la nature de cet être qui n'est pas un être (ne serait-ce de ce que quantité de contenus divers et variés lui sont accessibles d’une part et possibles d'autre part, ceux qu'il crée) ; son analyse débute par Descartes jusque Lacan. La pensée et l'ensemble de son domaine cède le pas à la réflexivité, au retour sur cet-être étrange ; dont on croit qu'il désigne avec Husserl une unité idéelle, idéale, mais dont on commence de saisir également et ce dès ce deuxième début, cartésien, qu'il est comme une île, voire une absurdité dans ce que l'on va nommer l’univers (le silence des espaces infinis). Nous sommes à ce point impressionné par son gigantisme que paraissent ridicules nos attentes. Lesquelles seront alors interprétées par et selon la disproportion de la réalité : égarés dans son immensité. Et l'idée même de « conscience » est alors bannie, on tente de la démonter, mais aucun concept selon le monde ne peut atteindre l'articulation intentionnelle (puisque toutes sont produites dans cet articulé).

Et l'énormité de l'univers a-t-elle quelque rapport avec la puissance propre de cet arc de conscience ?

Si l’intuition interne à la structure était du même ordre que le monde, aussi énorme soit-il, elle doublerait la réalité donnée là ; elle laisserait supposer une « autre sorte de réalité » mais qui ressemblerait quasiment à cette réalité donnée ; quel intérêt ? Retenons que si ce dont nous obtenons la prééminence existe, l'articulation, le regard, la structure, ça ne sera certes pas à la ressemblance du monde donné, du vécu ou du corps. Si elle existe, elle est non déterminée. On devra donc définir l'indéterminé. Ce qui est le but.

Et il faut au minimum supposer une telle distinction puisque notre capacité, susceptible de prendre à rebours n'importe quel donné (au point de remettre en cause toute la planète, et plus évidemment capable de remettre en cause les conditions de telle situation), cette capacité ne fonctionne que de s'articuler extérieurement, du dehors ; quel dehors ? (On a nommé cela le Bord du monde). On a un corps, on ne l'est pas. On a une vie, et bien que beaucoup s’emploient à nous convaincre du contraire, on ne l'est pas (le christique initie que nous ne sommes pas, du monde, du vécu ou du corps) ; nous ne sommes pas de l'ordre de l'être (L'objectivisme reste, quant à lui, coincé dans le principe de l'être et demeure extrêmement métaphysique, tandis que la philosophie est passée depuis longtemps dans la structure, depuis Descartes, et en vérité les grecs supposaient déjà le retournement étrange de toute pensée, selon l'être, le bien, le un, etc).

C'est pour cela, entre autre, qu'il faut supposer un dispositif sujet ; rappelons que le sujet est seul capable d'être destiné à la perfection, et dès l'abord au perfectionnement continué ; le mouvement qu'est le réel ne peut pas s'arrêter, il ne s’arrêtera jamais et s’élèvera sans cesse, pour peu que l'on s'y engage ; une perfection fixée, figée, est un non sens.

 

Les devenirs

Tel ou tel à tel moment de telle époque de l'historicité un je prend sur soi, en tant que dispositif-sujet, et s'attache non seulement à la réalité, aux réalités, mais au réel, à la structure (de toutes réalités) et remodèle le champ. Un groupe concocte son monde, un sujet est face au donné "là". Le je, le sujet est non seulement capable mais crée l'objectivité, l'altérité, et relève d'une énorme cohérence interne au confluent de tout ce qui vient, monde, vécus, perceptions, corps, désirs, bref tout. Ce qui engendre un certain chaos, mais c'est qu'il revient au sujet, et en définitive à chacun, de s'élaborer suffisamment et c'est le but de toute une historicité de créer un royaume de sujets, assez bien ordonnés eux-mêmes, qu'il puisse reposer sur sa propre force, sa propre capacité. Sujet ordonné et non pas assurant sa subjectivité, ni même une certaine composition de contenus, plus ou moins originaux, mais la structure, abstraite et existentielle, argumentée et vivante, éprouvée et créant les affects adéquats, les perceptions et les couleurs, et fondamentalement amène la structure elle-même (qui est universelle et unique, purement formelle et pourtant absolument singulière, puisque formelle) au plus près, au plus proche. Cent mille créateurs, dix mille artistes, mille poètes, adoration des créateurs, ce qui se mène depuis la Renaissance (et bien avant) en noms propres et non plus sous le couvert ritualisé d'une église, ou d'une communauté.

Or il s'agit précisément de propager l'esprit, même en dehors de l’église, puisqu’il ne convient pas que l'esprit soit accaparé. Si l'esprit doit descendre en tous c'est en chacun ; ce qui manquait à toute église s'obtient historiquement comme déploiement de toute individualité, mais de toute individualité déjà élevée et organisée (et non pas laissée à la naturalité ou à l’immédiateté ou aux seules vies déjetées, ni aux mois donnés là) et ainsi déjà une individualité architecturée et reliée, coordonnée, partagée. C'est parce que ceux-là furent déjà ordonnés intentionnellement qu'ils seront en mesure de remodeler les champs de perceptions et l'unité de liberté, en tant que cohérence et non pas comme battant la campagne.

Répétons que l’articulation, cad le mouvement, est cela même qui doit se propager. La vérité se partage, la liberté se propage, et jamais l'un sans l'autre, de même que s'affirmer soi comme libre inclus de fait la liberté d'autrui.

Le christique est d'abord venu éclairer l'égalité parfaite (en intention, relativement à cette structure de l’intention, qui étant autre, que toute part du monde ou du vécu, est semblable en chacun et indéfiniment renouvelable, avec ou sans le Regard christique) et ensuite il fallut en tirer la liberté pure et brute ; ce que fit Descartes en amenant la pensée à son origine ; la « volonté ». Qui deviendra l'intentionnalité (après être passée par Kant, Hegel, Husserl). Il faut du temps pour que ce qui est en dehors de la scène de la représentation passe au-devant de la scène et se montre ; il faut que tel ou tel sujet parvienne à suffisamment de clarté et au travers de sa propre épreuve (et cette épreuve est sa preuve, comme le cogito cartésien). Tout ce qui touche à l'intentionnalité transforme la totalité des intentionnalisations ; c'est bien pour cela qu'il existe cette fonction qu'est « la conscience » ; pour intégrer dans son propre champ et de par soi ce qui paraît (et ne peut être ni perçu ni mémorisé autrement ; ni dans l'atome, ni dans l'adn, et non plus par les mises en forme culturelle de groupe, puisque nous sommes passés à plus précis et plus resserré ; que chacun centralise l'expérimentation au lieu que ce soit la communauté dans sa mémoire culturelle ; l’universalisation qu'opère le langage devient l'universalisation en elle-même, grecque, l'individualisation de l'intention devient la règle absolue, dieu lui-même faisant foi ; le christ est dieu, rappel).

Chacun ses repères, cad son repérage. Il existe dix mille entrées immédiatement accessibles, puisque nous nous sommes ingéniés à organiser quantité de "musées", de toute sorte, de répertoire, de catalogues, et que nous précédant cent mille créateurs ont exploré et donc Créé les lignes effectivement réelles de la Possibilité. Le Créé est finalité même ; continuer la Création. Or on s'aprçoit, ce disant, que l'on ne peut créer sans liberté pure et brute ; quel sens cela aurait-il sinon ? Il faut, pour que le perfectionnement s'acquiert, qu'il repose sur sa propre force, son propre mouvement, sa capacité exclusive ; cette exclusivité semble non universelle... mais c'est l'inverse, il n'y a d'universel que par la forme-sujet, cad par un rapport qui est à lui-même son propre rapport et sa puissante cohérence, plus puissante que quoi que ce soit au monde et bien plus que toute vie vécue. Le rapport seul crée, le rapport est déjà toujours universel. 

Laquelle, bien qu'elle soit l'essence du réel, cette Possibilité, rend impératifs les devenirs dans tous les sens ; puisque ça n'est pas une essence... Que le réel ne soit pas une essence ne laisse aucune autre caractérisation que celle du Créé ou de l'acte. Et aucune compréhension qui soit inférieure en niveau à celui de l'acte pur et originellement brut ; lequel lentement tendra à se subtiliser, à s'élever. Étant entendu que l'acte est lui-même toujours actif et toujours le plus-grand-réel, et ce en un sens spécifique ; il continue de s'élever, et nous ignorons jusqu'où il peut s'élever. Et dépendront encore et dépendront toujours de votre engagement (dans l'existence, dans l'exister) les hauteurs de cette réal-isation du pur et brut réel.

C'est par cela que se délimite le plus fortement la capacité (du réel et donc de chaque arc de conscience) ; comme l'énonce presque clairement le christique, c'est déjà commencé, c'est commencé depuis le début. Le réel est un commencement continué, sera toujours un Commencement absolu. (Tout est transcendance, cad Articulation, et les immanences, qui sont bien concrètes, sont dedans).

Ce que l'on nomme le dispositif-sujet (seul susceptible de lancer et relever constamment la perfection) est probablement une pâle évocation de l'activité-sujet, aux innombrables devenirs, bien au-delà de nos intuitions. Mais comme l'Acte, la structure existent comme formes, alors l’inauguration, l'initiation, l'initialisation d'une intuition est déjà pourtant tout entièrement la forme elle-même qui ne peut pas se scinder. Aussi lorsque le christique se désigne en personne comme étant ici même le divin, il suppose le complet activisme du réel. Il peut exister une indéfinité de compositions, mais le mouvement est unique et continu, et on a vu qu'il existe plus fondamentalement que n'importe quelle détermination, destinée à la disparition. Seul le mouvement existe, le rapport, la structure.

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L'effondrement du royaume

18 Juillet 2020, 09:26am

Publié par pascal doyelle

(selon le monde)

D'aucuns attendent encore que la vérité, philosophique, soit de même nature que les vérités de la science, ils attendront longtemps encore. Ça n'a rien à voir. La philosophie est antérieure à la science dans tous les sens ; elle s’intéresse à l'exister de l'être et non pas à l'être lui-même, tel qu'il pouvait encore s’imaginait, s'imaginer, selon la pensée dont on a vu que, métaphysique, c'était en vain. Parce que quelque structure bien plus réelle que la pensée et l'être, c'est cela même qui est en jeu.

Par quoi on peut rejoindre cette performance à ce point absolue, à nulle autre pareille, de la religion dite christique ; jamais personne et en aucune manière n'est parvenu à étendre depuis un tel lointain, la vérité, de structure, du réel.

Tout est livré au monde et la perspective christique ouvre infiniment le champ, n’appartenant à personne sinon celui qui précisément est mort, et nous regarde au travers. Ce qui est surprenant. Il fallait qu'il n'y soit plus pour que l'éternité et l'invisible puissent laisser place à tout le visible (ce dont les derniers nous convainquent) et à l'immobilité de la forme des réalités ; tout se meut, d'un monde, à l’intérieur de la structure qui se meut si rapidement qu'on ne le voit pas.

Pensons bien que dès le début il s’agit de la même structure, dite « de conscience », en considérant ce fait, de conscience, comme un réel tout à fait effectivement réel ; de là que quelque que soit le contenu, identité ou détermination ou perception, il s'agit toujours de la même structure, de la même conscience. Dit autrement la conscience-de pierre est la même que la conscience de Paul, c'est évident. Ce qui ne les empêche nullement d'être absolument distincte, par quoi l'on commence, à païen, entrevoir la dimension dans et par laquelle existent les consciences. Que Pierre et Paul soient « numériquement » ou donc formellement distincts est un fait fondamental (la formalité est antérieure au numérique, ce qui se dit « un » est juste le rapport à lui-même d'un objet ou d'un sujet).

On a vu que la caractérisation de l’arc de conscience le considère comme intentionnalité ; on aurait beau dire que toute conscience est conscience de quelque chose, ce ne sont pas les dites choses qui emprisonnent la dite conscience ; elle les produit dans son champ intentionnel, à moins de considérer que nous serions accrochés aux wagons de contenus ou de super contenus qui existeraient en eux-mêmes comme des idées ou des systèmes magiquement coordonnés ; ce qui requerrait une telle masse de systèmes enchevêtrés que l'on ne comprend même plus pourquoi la nature, la réalité ou dieu auraient bien pu inventer ou créer un tel mini système simple, formel, infiniment souple qui peut prendre conscience de tout et n'importe quoi, et donc libre. La liberté n'est pas là pour rien ; mais pour assurer que quelque situation trouve une résolution encore plus performante que ce pour quoi elle se donne ; que donc l'on puisse revenir, remonter dans les conditions de la situation et les modifiant la transformant. Et ainsi que nous survivions.

Or il était prévu, si l'on peut dire, que nous outrepassions la nature, mais quant à surpasser notre être c'est une autre affaire … et apparemment nous en sommes incapables et c'est cela qui va nous tuer. Que l'arc de conscience soit capable de dominer la nature mais qu'il soit dans l’impossibilité de se mesurer lui-même.

Se demande-t-on cela très exactement qui est requis pour que l'on puisse de son acte de conscience prendre conscience ? Oui.

C'est le but, la finalité et ce qui est mis en œuvre. Ça n'aboutit pas du tout à une connaissance, mais depuis Descartes il ne s'agit plus de connaissance mais du savoir, le savoir de soi, autrement dit le se-savoir de la structure considérée comme articulation et donc comme référée à elle-même en tant que cette tautologie, apparente, est dépliée, soit donc le pli du réel comme tel admis, ici, dans sa ré-présentation précise ; celle du présent, le présent, le temps ou si l'on préfère l'exister qui entoure tout ce qui est, fut, sera, est considéré comme étant le réel même, le pur et brut, très brut mouvement.

Il est ainsi admis que l'historicité qui se développe depuis que nous sommes sortis des mondes particuliers, à partir donc du dieu monothéiste (le un tout-autre, ayant créé toutes les déterminations, les réalités et donc conçu comme pure Intention, c'est en cela que, n'étant plus du monde, le dieu unique est hors champ et donc en crée de nouveaux, de même qu'il crée toute réalité), depuis cette libération (de tout monde contenu) la structure avance manifestement telle quelle.

Ce qui veut dire nue.

Elle est formelle et donc s'expose comme telle. Elle ne peut pas emprunter des vêtements quelconques qui sont toujours en-deçà. Et la forme la plus adéquate de cette exposition est celle christique ; celui qui disparaît du monde et vous regarde, chacun, un par un (que l'on y croit ou non c'est ainsi que cela fut instancié dans et comme historicité).

Rappelons que les mondes particuliers (on doit naître maya pour comprendre, percevoir le monde maya) prennent pour mesure de la perception les contenus de conscience ; ne se dégage jamais la structure en elle-même, mais toujours incluse dans les perceptions, la parole partagée et les représentions identiques (à leurs contenus) tandis que dieu, la vérité comme principe, le sujet et la liberté sont inadéquats à quelque contenu quelconque, et tous les contenus sont quelconques par rapport à la forme.

Or il y eut un fait majeur structurel qui soudainement s'est échappé à lui-même ; le christique emplit déraisonnablement toute la possibilité du réel de l'activité de conscience en prévoyant que oui, décisivement, ne croyez pas que vous puissiez en quelque manière combler le hiatus entre vous et vous-même (vous et votre corps, votre vie, vous et autrui, et tout ce qui se peut rencontrer sur la terre) ; vous n'y parviendrez pas, jamais, et que donc s'initie une imperturbable (qui ne peut plus être perturbé par quelque part ou partie du monde) une imperturbable possibilité (qui est ainsi une impossibilité selon le monde, puisque tout ce qui est du monde disparaît, structurellement s’anéantit). Ce qui revient à dire que jamais votre intention ne rencontrera, durant le temps d'une vie, sa réalisation, mais que donc votre existence (et non plus votre vie qui est dès lors transformée dans son essence même, puisque quittant le domaine des essences, des contenus, des vécus, du relationnel, du réalisé), que donc votre existence réelle ne se rendra qu'à sa plus extrême pointe ; cette extrémité, qui est aussi un extrémisme, consistant à croire plus réelle votre intention que n'importe laquelle des intentionnalités ; nous ne sommes plus même dans le registre des intentionnalisations (comme dans la pensée ou la pratique grecque ou éthique ou métaphysique ou théologique) mais dans la mouvance même de l'intention pure et brute, nue, sans rien.

Dit autrement la racine antérieure, la source en-avant de toute réalité, le mouvement originel parvient enfin à son apparition, sa propre présentation dans la représentation laquelle est outrepassée, dépassée, ne peut plus subvenir à l'afflux hors de tous les flux, et tente de canaliser le réel dans les réalités, mais ce sera alors de se perdre dans les effets de cette découverte (le moi va écraser le sujet, le citoyen). La perte de la voie unique (parce que la forme qui existe indéterminée ne peut pas être remplacée, aucune comparaison et aucune composition qui pourrait entrer en concurrence, aussi remplace-t-elle toute royauté par une seule, toute nation par une seule) est évidemment ce dont il faut se prémunir et contre quoi on ne peut pas lutter ; parce que si nous nous tenons, dès lors, selon l’a-priorité de la structure dans la source même (antérieure et prochaine), nous sommes absorbés, en réalité et nos vies, par les effets, les conséquences de la cause antérieure (qui de par sa puissance décuple le monde, les vécus et le relationnel, le corps et les perceptions de manière générale, on perçoit en dehors du cadre ordonné du groupe) et nous ne pouvons retourner dans l'a-priorité et imaginer les possibilités de structure parce qu'étant structurelles elles ne se visualisent pas selon le monde, le vécu et le corps, qui sont tout entièrement de déterminations.

On se jugerait alors coincé (dans la mondanéïté) sauf à se re-prendre soi-même comme sujet ; et seulement chacun, un par un, est en capacité d'atteindre la structure qu'il existe et qui ex-siste en-avant de tout ; or le sujet ne se détient pas de lui-même ; un arc (de conscience) se détient d'en avant, de dieu, de l'universel, du sujet ou du réel. Et cela le moi ne peut pas le concevoir ni même l'intuitionner ou le prévoir (le moi se produit d'une identité à un contenu de conscience et non à cette conscience même comme structure, le moi est tel un accord de la volonté dans la pensée, de la perception dans l'image, du désir dans son objet, qui est en soi désirable) ; le moi reste donc sans voix devant l'inimaginable pour lui. Il veut se replier sur une position de défense, de préservation, de continuité, de possible selon le monde (et ses désirs, ses contenus) et non se rendre impossible selon la structure (ce pour quoi en vérité nous sommes destinés) . Il veut se replier parce qu'il croit spontanément qu'il doit se plier sur un contenu ; sinon il n'a pas de face, pas de visage, pas de représentation pour lui-même ou les autres, pas de plan de vie ou pas de corps ; la question n'est pas de se passer d'identité, ce qui serait absurde et impossible, mais de passer outre en plus de telle ou telle identité ; qui que vous soyez le christique vous sait, le sujet vous structure, l'universel vous comprend, le réel vous instancie, mais cela, ce dernier mouvement, qui est aussi le premier, il faut le tenir au-devant des yeux, le voir, le percevoir au travers, malgré et en plus des perceptions.

Le péché originel ça n'est pas de pécher (ce qui est la condition tout à fait commune et continuelle) mais de s'y restreindre et limiter, de le réaffirmer, de le croire ; en fait il est irrationnel de se définir en ceci ou cela, le rationnel est de se non-définir, à condition que cette non-définition soit tenue, soutenue, élaborée. Et c'est ainsi que le christique inaugure 'au-delà du péché, puisqu’il ne se fie plus à la Loi (trahie ou refusée) mais à l'Intention (constamment remise, dont la puissance est non finie, hors monde, ce par quoi il y a monde et qui n'en est pas, et nous percevons à partir du Bord ; c'est cette capacité de perception qui est explorée).

Aussi faut-il être soutenu du Regard, du point-autre et de l'autre corps. D'un point autre qui puisse assurer que l'intentionnalité ne glisse pas dans les intentionnalisations, qu'elle soit retenu par un bout qui soit le Bord.

De là que l'importance que dieu, la vérité grecque, le christique, puis le sujet ou la révolution, se donnent, à eux-mêmes, et qui n'est pas, cette importance, un fait de « croyance » mais de foi (et par laquelle ils s’annoncent ; attention voici ce qui « est » ou ce « ce qui est en cours d'exister » et qui se configurera par votre effort et uniquement) ; selon la dimension qui creuse la réalité, la réalisation, l’humanisation évidemment et, bien qu'alors, ayant atteint ce degré-là, nous ayons oublié cette dimension, la personnalisation (qui prétend ne reposer que sur elle-même).

Retirer à la pensée, au christique, au sujet, à dieu leur factualité fondamentale est insensé. C'est parce qu'ils sont fondamentaux qu'ils sont factuels ; ils s’imposent de et par une actualité, parce qu'ils sont une actualisation, de la structure, de la structure intentionnelle qui est, en elle-même, un acte et se produit dans le court-circuit que cette intentionnalité crée dans le monde ; que la pensée n'existe que pensée, que l'universel n'entre dans et par la volonté que décidé, que le sujet soit une autre surface du corps (à quoi nous expose les esthétiques, poétiques, récits), que la justice soit une tâche éthique et politique, etc ; tout cela n'existe que selon la décision.

Alors voyons comment comprendre la décision à partir de la soudaine distance qu'instancie, dans le monde et créant l'historicité, le christique. On a vu que l'intention n'est pas de ce monde et qu'elle ne s'y retrouvera pas, et donc ce qui doit être désigné comme « décision » ne peut pas advenir dans la réalité, ce sera toujours raté, erroné, illusionné. Sauf que tel ne fut pas le cas ; dans ce qui effectivement eut lieu c'est le droit et l’exigence qui creusèrent la réalité, la réalité humaine, au point qu'il n'existe aucune humanisation qui n'y souscrive pas ; il n'existe aucune société sans loi. Et on voit bien que l'on s'est orienté plus vraisemblablement du plus compliqué (des systèmes familiaux très compliqués ou des langages pénétrés de monde, de représentation, de perceptions) vers le plus simple. Évidemment dans le même temps nous entrions dans la grande complexité des discours ; non plus qu'il y ait un seul langage communautaire (qui percevait le monde) mais une base minimum et quantité de discours seconds (sur lesquels l'effort de chacun est demandé). Et donc plus aucune présence (magique pour ainsi dire) du monde. Ce qui signifie chacun abandonné (comme le un tout-seul, le christique) comme corps face au monde étranger (universel ou grec ou étatique et romain).

On a vu que l’acquisition structurelle consistait essentiellement à supposer un individu seul (christique) face au monde (grec universel) et que depuis nous vivons sur cette position qui est inexpugnable. Parce que lorsqu'elle apparaît la structure saisit immédiatement le réel et le réalité ainsi que sa propre possibilité (le je et l'universel en l’occurrence) ; elle ne se trompe pas. Il ne s'agit donc pas tant d'une énonciation argumentée (philosophiquement) que le développement intentionnel généralisé, chacun par chacun (à partir du premier de tous ; le Fils de l'homme, le christique, l’appellation est quand même bien étrange...) Elle est donc inexpugnable puisqu'elle se-sait non donc seulement immédiatement ; comme accès intentionnalisateur, pensée, au monde mais comme conscience de (soi) ; mais aussi elle se-sait instantanément et dans cette instantanéité tout lui vient, la structure intégrale lui apparaît, comme intuition absolue formelle totale.

Platon le sait bien, le christique également, Descartes, Sartre, bref tout le monde. Ça vient « comme ça ». D'en haut. Ou du dedans. Ou du réel tel que soudainement donné « là » ; que ce soit l'être, le là du monde, ou l'existence telle quelle (ou la mort ou la souffrance ou le non sens d'une vie). Il se présente toujours une expérience du réel, de l'altérité, de l’exigence outremesure (cad qui dépasse toute détermination et les tient, toutes, en dessous). Rappelons que l'on considère et admet que le réel est formel, et en tant que pur et brut mouvement que « le réel » n'existe pas autrement que selon ce mouvement que l'on identifie à la Possibilité (en tant qu'elle reste et demeure seule constitutivement effective ; il n'y a que du Possible et le Possible est cela qui existe, qui donc ex-siste ; on tient ici que le Possible existe, réellement, en tant que tel, et constitue donc la Dimension (qui s'ajoute aux autres si l'on veut) en laquelle tout est (l'exister du mouvement est plus grand que l'être, les déterminations, qui sont les plis du Pli unique, puisque formel, il serait non-unique si il était composé, or il est indéterminé). Mais c'est simple hypothèse ; a minima il est admis que la structure est suréminente au donné, la forme « réel » est plus grande que les réalités (sans constituer pour cela la Dimension). On a ajouté que si l'on admet la Possibilité comme forme absolue, cela s'accumule comme sujet, dispositif sujet, puisque ajoutant que la perfection est le sens du possible et que seule la forme-sujet accède à, garantit la perfectibilité comme règle ; seul un dispositif-sujet peut devenir et se modifier.

C'est ainsi en réaction, absolue, formelle, que soudainement le réel (dieu, l'universel et l'être, le christique et le sujet, la révolution et le réel) s'impose ; l'attachement époquale (relativement à une époque limitée) au réel sous les espèces du monde, de la matérialité (idéologique, productiviste, scientiste, psychologique) et de la matérialisation (de nos intentions) est juste une étape dans le long processus (de sortie des mondes clos humanisés et partagés communautairement) ; de sorte que notre dernière invention, le déploiement du moi sur toute la planète vient suivre l'humanisation mondiale sous la forme constitutionnelle de l’État, qu'il fut généré selon le libéralisme ou le communisme ou tel établissement plus ou moins dictatorial, ce déploiement du moi comme seule réalité, est tel une projection d'image (de « soi ») et donc placé sous le regard du sujet, du sujet qui n'est pas le moi et qui se donne à Voir, réellement, effectivement, concrètement, tout cela qu'est un « moi », un « vécu », un « relationnel », un « monde de et pour le moi » (qui s'est produit, industriellement depuis 100 ou 200 ans, selon que l'on y remonte) et non seulement via l'établissement étatique mais aussi selon la mass puis micro médiatisation et évidement tout l’ensemble de la société dite de « consommation », de la mise à disposition de tout un monde, tel que pour-les-mois, qui a surgi de but en blanc, avec une rapidité fabuleuse ; dont on a dit déjà que cette médiatisation s'avérait en fait une médiation ; ce par quoi l'on se Voit, et par quoi évidement on Voit les autres, ou ce par quoi l'on concrétise nos intentions, réalisant tout intégralement le possible ; à partir de la structure du sujet, celui abstrait du droit, et de la révolution, et de la techno-science et de la raison en général, de cet objet qui se présente pour un sujet, qui glisse, lui, par en-dessous, qui disparaît lorsque les objets apparaissent (tout comme le moi s'évanouit lorsqu'il tombe amoureux par ex).

Ce glissement du sujet sous le moi ne peut toutefois pas annuler le sujet ; il y a un moi (qui semble donné là) parce qu'il y a un sujet qui lui ex-siste, cad perçoit à partir du Bord (du monde, du vécu et du corps) ou du Bout (de sa propre vie, de sa temporalité, de la position de l'autre ou du grand Autre, comme dit Lacan). Sans cette tenue à partir du Bord (grec) ou du Bout (christique), ça n’apparaît pas ; parce qu'il n'y a pas de champ de perception dans lequel apparaître.

De sorte qu'à l'inverse il fut établi une seule piste de lecture, par laquelle tout devait s'interpréter ; l’intérêt ou le vécu individuel. Lequel concrétise effectivement le contenu réel de l'humanisation (qui sans cela resterait un cadre abstrait, ou un homme générique, selon les besoins communistes par ex, et non selon les désirs libéraux, sauf qu'il ne demeure plus que les dits désirs, partant en tous sens). La folie individuelle ne trouvera dans le monde aucune limitation, aucune contrainte (rien ne peut arrêter sa prolifération, épuisant même les mois eux-mêmes), seul le sujet est capable de se contraindre lui-même (auquel cas il ne s'agirait plus d'une contrainte) ; capable de borner le flux incessant des objets, des désirs, des images, mais aussi des intentionnalisations, déchaînées en tous sens. Et le vécu individuel, aussi louable soit-il érigé en valeur absolue, ne suffit pas. Il lui manque toute la partie fondamentale, celle du réel (plutôt que ce jeu, ce miroitement hyper égocentré, que surent flatter les pouvoirs, les dominations, puisque les dominations s’exécutent sur et par les nécessités, les fascinations, les obsessions, les facilités donc). Sans bornes le vécu et le flux individuel use le sujet (sans pouvoir l’anéantir évidemment).

Et donc le réel va se rappeler à nous, et entièrement démonter cette irréalité, ce fantasme généralisé du vécu individuel exclusif.

Il n'y a aucun autre moyen ; le Royaume est celui des sujets, pas celui des mois qui sont immergés dans le monde, leur vécu et le corps. Or le sujet est précisément l'insatisfaction, le contraire absolu, cad formel, de la satisfaction accrochée, arrimée, embrayée, étayée au corps ; le moi, en vérité, n'est arcbouté, dans sa faiblesse (qui est aussi son concret essentiel) que sur son corps ; son corps est cela qui finalise les intentionnalisations. Si le rythme de l'intentionnalité ne s'élabore pas vers le haut, il tombe vers le bas ; il n'y a pas de moyen terme. Structurellement on ne peut pas ne pas choisir (comme disait l'autre).

Et c'est pour cela qu'il y eut la formulation de l'autre-surface du corps. Le christique mais aussi l'esthétique qui veut réorienter le champ de perception et réclame non un moi mais un sujet. Si on n'extrait pas le moi de cette immédiateté, non seulement il va couler, tomber dans le monde, mais la racine même, qui est celle structurelle du sujet et sur laquelle et par laquelle un moi est possible, cette racine, cette source, ce cadre singulier, cette cause du moi qui en est l'effet, se supprime et démantibule le moi, la psychologie, l'intentionnalisation, l'intentionnalité même. On ne sait alors même plus ce que l'on perçoit, et toujours moins qui perçoit et pour quoi ; c'est l'intentionnalisation, comme procédé, qui se démonte.

Une intentionnalité doit se représenter et manifester son être et sa structure et sa finalité ; elle se devait à dieu, à la pensée (ou à l’État romain), au christique ou au sujet (et à la nation révolutionnaire), à tout le moins au réel et à la liberté comme finalité ; et non comme simple moyen pour d'autres fins, qui constitueraient notre « identité », c'est pour cela que Descartes comprend que la liberté est notre existence, qu'il peut se trouver des finalités dans le monde mais secondes, et qui ne valent que ce qu'elles valent par et pour la liberté. Une œuvre esthétique, poétique s'adresse instantanément à une liberté, une perception, cad un champ de perception (il n'y a pas de perception sans un tel champ et ce champ n'est jamais indifférent ; c'est de n’avoir admis qu'un champ indistincte, objectif, qui a noyé le sujet dans le moi, alors qu'il eut fallu élaborer le champ sur-objectif du sujet sans lequel il n'est aucune possibilité d'objectivité (ou de droit ou d’œuvre ou de psychologie ou de relationnel, bref rien).

Cette non-élaboration du sujet est l'anti-royaume, le royaume mais selon le monde, le vécu ou le corps (le remplissage de la systématique liberté-égalité-fraternité par le monde et des vécus, le dénivellement des esthétiques par la production industrielle des images et des sons, des perceptions qui viennent jusqu’à remplacer l'existence). Évidemment comme le sujet est absolument réel (il existe quoi que l'on fasse, sinon, sans un arc de conscience, il n'y aurait rien qui apparaîtrait) la structure ordonne effectivement et réellement (par ex en instituant le statut de citoyen ou de héros de récit ou d'esthétique) mais sans assumation, en conscience de l'Intention, la structure est tordue et utilisée vers le bas ; le citoyen dérive, glisse, se perd dans ses activités, dans ses images, ses images de plus en plus faciles et décousues, dans la séduction du donné miroitant, celui là même qui en vérité annule la perception, enferme l'arc intentionnel dans la perception, dans l'inertie des images comme si elles étaient les choses elles-mêmes et ce substitut des choses mange les choses réelles, et le moi est dévoré, grignoté par ses contenus et sans jamais s'annihiler le sujet entre en régression, s' éloigne de sa possibilité réelle. Et tout aussi bien de sa propre historicité qui est niée, écrasée (qui s'éloigne d'autant au fur et à mesure), qui est remplacée par des interprétations qui veulent passer pour neuves et multicolores et qui produisent leur propre justification comme interprétativité généralisée ; mais qui croit vraiment que l'on va découvrir La-Vérité de but en blanc indépendamment de l'historicité ? Et que proposons-nous, ici, sinon de recouvrer l’ensemble des temps ?

Cet anéantissement du temps (et de l’activité du présent seul réel) dans l'espace, la spatialisation, reprend très exactement le postulat de la scientificité ; le donné seul explique le donné, il n'y a pas de reste. C'est faux. C'est bien par cela que le présent , entendu ici, est similaire à l'éternité du déploiement du réel, au travers de toutes les temporalités, et non pas sa raréfaction millimétrisable et objectiviste, misérable et psychologique ou psychique, consommable et sociologiste et idéologique ; au sens où tout ce qui est exprimé est enrégimenté dans la modification objectiviste et mass-médiatique ; ça part du monde et ça revient exclusivement au monde (ce qui va dans le sens de la concrétisation, de la matérialisation des intentions, sans comprendre que toute libération est certes bienvenue mais qu'elle engage en la croyance que la vie est tout, qu'elle n'est pas une existence, cad comportant un réel qui ne s'y réalisera pas).

(l'idéologie s'entend alors dans une compréhension beaucoup plus large ; le marxisme, qui a pu imposer l'occident aux peuples hétérogènes, est lui-même pris dans le plus grand déploiement historique qui fut jamais, planétaire, d'une seule et même structuralité).

Rappelons ceci ; la structure de conscience n'est pas subjective, ni objective, c'est pour cela qu'elle est désignée comme structurelle ; structurel est le champ intentionnel dans lequel apparaissent subjectivités, objectivités et de considérables champs de perceptions divers et variés ; sans l'intentionnelle structure rien n’apparaîtrait, et donc il est décidé, ici (c'est l’hypothèse), que cette structure est dimensionnelle, qu'elle existe en elle-même (et non pas en tant que faire valoir des contenus divers, de même que le présent n'est pas le vague résultat des réalités mais la forme même des réalités).

En tout ceci il n'est nullement question de pleurer sur l’impossibilité ou la dégradation du royaume selon le monde et le moi, au contraire. Ce qui compte ce en sont les résidus du mouvement mais le mouvement même, le mouvement seul.

Et plutôt que de gémir sur le faux royaume (qui était en lui-même impératif, il faut qu'il y ait des mois) et déprimer du royaume inversé (qui va renier qu'il dispose de sa propre vie ?) c'est d’aboutir au cœur, tel quel, qui permet justement d'avancer dans la structure, d'actualiser ici et maintenant la capacité pure et cependant encore trop brute.

C'est, cette manière, le perfectionnement de la brutalité initiale (celle du réel et celle de l'arc de conscience).

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Distinction interne à la philosophie

11 Juillet 2020, 09:15am

Publié par pascal doyelle

Il y a trois siècles que la philosophie n'est plus du tout la philosophie entendue métaphysiquement ; apparemment ça ne se voit pas et de manière générale on fait comme si il s'agissait toujours de caractériser l'être, ou quelque substance qui en tienne lieu, mais en vérité depuis Descartes la pensée est entièrement réassigner.

C'est comme de ne pas prendre au sérieux Kant (ce qui est un comble) lorsqu’il nous avertit que la pensée, la pensée métaphysique, ne peut pas outrepasser les bornes du donné là ; il ne se contente pas de condamner la construction mentale « métaphysique », il pose les bases de la structure ici même du sujet, qu’il nomme transcendantal et par lequel il entend établir un nouveau règne de penser. Autrement dit de réflexivité.

La réflexivité se limitait autrefois au cercle de la pensée ; la réflexivité consistait à assurer la cohérence des énoncés en revenant sur leur déroulement interne, sur l’assemblage des intentionnalisations (qui se nommaient idées, et qui exigeaient la transparence afin que l'intentionnalité puisse naviguer et se repérer dans les pensées et dans le monde) et à leur adéquation à la chose pensée. Il existait ainsi une surveillance généralisée qui coordonnait l'ensemble des propositions et des perceptions.

La « masse » de l'être était supposée tenir d'elle-même son poids propre, dont la consistance s'obtenait par son unité logique, compréhensible, et sa capacité de com/préhension (l'eau, l'être, le bien, le moteur, le un assument, assurent le reste des étants).

 

Or la réflexivité s'est transformée et est devenue tout à fait autrement ; il s'agit depuis Descartes de revenir sur cet être étrange donné là, le sujet, et de l'examiner ; retour-sur le dit sujet qui, par là même, se crée, se constitue autant qu’il se découvre, se dé-couvre lui qui était recouvert par les liasses de pensées diverses et variées et de perceptions orchestrées (dans un groupe ou dans une didactique générale). Et il se crée autant qu'il se découvre puisque si il entre lui-même dans son propre champ, il se modifie. Aussi le sujet, dans son unité, son unité puissante, intègre toutes les possibilités qui jusqu'alors se déléguaient à lapensée (en un mot).

Et bien sûr les possibilités issues du sujet sont extrêmement plus nombreuses et précises que celles de la « simple » universalisation (en quoi consistaient les idées dans des systèmes qui créaient, qui organisaient et qui vérifiaient les adéquations et les cohérences). Cela veut dire que le système de réflexivité précédent (la cohérence et l'adéquation) est repris entièrement mais appliqué à une considérable quantité d'éléments, d'événements ; tels que par ex Hegel en établira les deux phénoménologies (du devenir de la conscience et du savoir absolu, qui est une autre sorte de phénoménologie, des déplacements de l'acte de conscience dans les concepts).

 

On obtient à terme, et passant outre les reprises métaphysiques qui tentent de se reconstruire après Descartes et Kant et Hegel (les allemands entre Kant et Hegel veulent assigner le « sujet » à un « absolu », Spinoza et Leibniz veulent repenser comme métaphysiquement ce qui a été distingué, les empiristes anglais détachent le sujet et le monde, et la perception, Schopenhauer prend une antithèse 'la volonté' comme si il s'agissait d'un anti-concept métaphysique, etc),

il y eut donc par contre de décisives avancées analytiques quant à la structure du dit sujet ; Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan. On peut dire qu'alors on entre dans le dur ; dans l’articulation elle-même et qui peut légitimement s'élaborer puisqu’il ne s'agit pas de « concepts » mais d'analyses des flux, des attachements, des possibilités, des mises en forme de l'activité de conscience, laquelle est donné là ici même et ici et maintenant dans le monde, le vécu, le corps, la perception, le relationnel, etc.

Ce qui compte c'est que si il existe un sujet, alors il récupère dans son rayon d'activité tout le reste. La pensée, serait-elle la raison (mais laquelle ? Non pas seulement quel système spécial, mais la rationalité ; de quelle science, à quelle époque, qui a validé puis abandonné telle ou telle thèse, qui s'est remodeler totalement à tel moment, etc ? La science est excessivement meuble et son objet, par définition, toujours limité et ne jugeant pas, jamais, selon le tout, ou selon le réel ou en l’occurrence du possible inaccompli, or notre historicité est emplie d'impossibilités qui furent réalisées)

la pensée donc est relative au sujet, ce qui ne nie pas la pensée ou la connaissance mais les installent dans une cohérence plus grande ; le sujet mène une cohérence plus étendue que la « raison ». La raison est un instrument non pas d’un irrationnel mais d'une structure qui sait organiser, représenter, esthétiser, inventer, créer encore plus de réalités (dans le monde) et de réalisations (dans l'historicité humaine). C'est donc une articulation qui œuvre ; ce qui arrive vient d'en avant. La liberté est plus précise et plus déliée que la « raison », aussi la révolution confie la décision au jugement de chacun, ce par quoi il pourra exister à l'avenir des vies individualisées (et non la complexion générique de « lhomme »).

 

Il faut donc se défaire du principe exclusif de la pensée dite « objective » (et la ramener en son ordre et à sa place) et ne pas à l’inverse glisser vers une irrationalité ou une fantaisie, puisque la liberté du sujet est plus concrète que la raison ou plus exactement les divers discours rationnels (qui ne sont pas unifiés). Rappelons que l'objectivité fut déjà créée et élaborée lorsque toute l'objectivité se tenait dans le discours, dans l'énonciation et énonciation systématique (il y a une réelle densité et concrétisation dans et par l'énonciation)  et ce bien avant que cet idéal de connaissance prenne chemin de la science et de la technique. Dans le discours chaque intentionnalité se distingue et se produit comme idée et les idées restent coordonnées non seulement entre elles (système) mais également relativement à l’expérience, en l’occurrence à la perception ; par ailleurs on ne pense pas par délégation, il faut soi-même comprendre ce que l'on dit, et la pensée est exclusivement actuelle et de plus amène à la perception du monde tel que donné « là », requérant instantanément que l'on identifie ce « là », l'être, le bien qui ordonne, le pensée de la pensée, le un, etc.

Il est impératif de situer ce à partir de quoi l'on part ou ce vers quoi l'on arrive ; on y arrive instantanément, l'être s'avance immédiatement et se dit tel, il ne s'avance pas sans s'annoncer, puisque c'est un processus de conscience actuelle qui se rend réelle en se désignant ; ici et maintenant « cela » (le mouvement) existe, et donc ex-siste. De même dieu, l'être, le christique, le sujet, la révolution et le réel.

Il n'est pas seulement l'être qui densifie la réalité et le discours, mais une existence, une par une, individuelle (qui sera, fut christique du point hors de la vie, au-delà du monde et de l'histoire humaine) et d'autre part l'exister même tel que « là » (l'exister de Saint Thomas, le plus grand scolastique, théologien, penseur organisé) ; ce que l'on nommait le multiple, le perçu, le donné, qui se résumaient par et dans les idées (mais surtout que seules les idées permettaient de percevoir, hors du groupe et hors de l’immédiat). Si le sujet existe, ici même, alors l'ici même est tout différent ; il est métamorphosé par l'unité soudaine du sujet ; et on n'a pas encore pris mesure de l'ampleur du réel pur et brut ici même.

Pas encore parce que si le « réel » n'est plus coincé dans l'être, cette masse ontologique née de et par la pensée, mais s'ouvre dans et par une structure actuellement existante, alors la consistance du « réel » est ici et maintenant ; ce qui devient ce n'est plus lapensée, mais le sujet dans le monde. On choisira ainsi le monde (le donné, naturel, les réalisations humaines, les sciences et techniques, le droit et la révolution, l’histoire et l'avenir) et / ou le sujet (qui sera déplié par Husserl, Sartre et Lacan, imaginé par Nietzsche, Kierkegaard, Heidegger, et créé par les dix mille formes de sujets esthétiques, éthiques, politiques, ou poétique, qui devient en soi la destinée de tel sujet bien réel).

 

Ce qui est arrivé c'est le dépassement ; par Descartes on réassigne tout. Descartes bien que cela ne soit pas explicitement énoncé, nous montre le mouvement ; la pensée naît et vient d'un sujet (Descartes ne désigne jamais « le sujet », on le désignera pour lui plus tard, de même « la pensée » pour Descartes est non pas un discours mais un dispositif réellement existant tel que là, c'est pour cela qu'avec lui débute l'ontologie non plus de l'être, serti dans et par le discours, mais du sujet ; si ça se passe ici et maintenant alors ici et maintenant existe en plein ; la pensée est l’imagination, la sensation, les mots, les idées, et même la troisième substance celle qui unifie l'esprit et le corps, qu'il n'aura pas trop le temps de développer).

Dès lors il faudra continuer sur la même lancée (il n'y en a qu'une ; l’attention au réel pur et brut), et analyser ce que ce « sujet » est ; par quoi on s'aperçoit qu’il est devenu impossible de penser métaphysiquement (comme si l'ontologie était celle de l'être du discours) mais impératif de penser ce sujet existant « là », ici même, et le décrire ; Kant et puis Hegel qui rassemble toutes les phénoménologies de l'activité de conscience ; ainsi l’ensemble de toutes les possibilités d'intentionnalisations globales sont acquises.

Reste que le sujet est « là », posé sur le monde donné tel quel (pour Descartes l'étendue ; l'étendue est aussi ce que Descartes découvre, invente, crée). On reviendra sur le-réel, parce que c'est précisément l'énigme absolue qui se dresse face au (nouveau) sujet.

 

Pensée non substantielle

Et il ne s'agit pas seulement de quitter l'être.

Tout ceci jette l’incompréhension puisque l'on a définitivement quitté la métaphysique ; nommer la réalité comme volonté et représentation (Schopenhauer) ou comme substances étendue/pensée (Spinoza) ou comme volonté de-vers la puissance, ce serait encore prescrire la réalité et la définir, cad réintroduire une métaphysique.

Il est clair pourtant que l'on ne peut rien affirmer du réel tel quel ; sous peine de glisser dans une projection (pourquoi la « volonté » comme essence de la réalité ?) ou de caractériser par une détermination l’ensemble de toutes les déterminations (l'énergie, la matière, l'atome, etc, tout cela est vrai mais limité, partiel, et ce sont des connaissances parce que partielles et limitées à leur objet précis). Il n’existe aucune réalité qui résume, en quelque sens que ce soit, les, l’ensemble de toutes les réalités ; les réalités sont visiblement étendues là au-devant ; ce que l'on nomme « univers » (dont on ne sait si il est infini, unique, etc).

Et rien ne peut être affirmé du réel puisque celui-ci est formel ; il est formel comme est formel l'arc de conscience ; tout ce qui s'analyse, se dessine depuis Descartes avance dans le même sens ; de Descartes à Lacan il s'agit de délimiter, de tracer le bord du sujet ; puisque notre être est formel, alors il faut le cerner dans l'intuition qu'il parvient à obtenir de sa structure ; ce à quoi s'emploie, déjà, Kant (et Descartes par le sceau de dieu en tant que ma volonté est non-finie) ; et puisque ne statuant pas sur un être transcendant mais sur l'activité ici même, actuelle, toujours agissante, alors il est possible de repérer cette structure agissante et de tenter de comprendre la nature de cette structure.

La philosophie intervient de la sorte puisqu'occupant le point d'articulation, celui de l'apparition de l'activité de conscience dans son propre champ (de conscience) et tient cette position ; qui n'est jamais parfaite au sens qu'il pourrait exister, prétendument ou illusoirement, une perfection dans le monde ; rien dans le donné ne peut se caractériser comme perfection mais selon une approximation ou une variation (selon le code retenu) ; l'activité de perfection est celle qui se remet toujours au-delà d'elle-même ; rendant impossible qu’elle soit absolument concrétisée en une ou une série de vérités qui passeraient outre la structure du sujet ; auquel cas les sujets pourraient être jugés par quelque vérité admise supérieure à la conscience ; on sait bien que l'arc de conscience de chacun est instancié antérieur et autre que toute réalité, tout énoncé, tout discours ; et tout système qui approuverait la supériorité d'une vérité sur la conscience se condamnerait de fait (mais si alors ceci est reconnu il faut en tirer les conséquences, que le véritable système est celui des libertés, et de la liberté en tant que cohérence et non comme « arbitraire »).

On tient donc que Descartes, Kant, Hegel (puis dans l'analyse Husserl, Sartre, Lacan) se sont introduit dans la forme même, dans la structure, telle quelle et vide, cad formelle ; n'affirmant en vérité rien sinon le structurel (de même que dieu et l'être formulent du structurel) et donnant à voir à chacun sans possibilité d’identification. De là que la toute présence du sujet cartésien est irrémédiable ; on le lit, on l'existe aussitôt et ce fut manifesté selon cette expérience décrite afin et pour que chacun soit instantanément le dit sujet (qu'il existait déjà et qu'il tient dorénavant au devant de soi, laissant entrer le dit sujet dans le champ même du dit sujet, dans cette répétition même qui évidemment ne répète pas le même champ... qui modifie absolument le champ de perception du dit sujet et donc tous les champs, de même que dieu et l'être).

Permettre que le champ antérieur advienne dans le champ du donné est l'acquisition absolue, formelle, qui rend possible tout le reste, cad tous les possibles ; il n'existe de toute manière de possibles que dégagé de tout monde donné ou humain, lorsque la structure, dans le monde, se tient d'elle-même.

 

Ce qui est arrivé c'est donc le changement de réflexivité ; la réflexivité, celle selon dieu ou celle selon les grecs, consiste à tenter de maîtriser, contrôler l'intention (dieu) ou l'intentionnalisation (grecs, celle des idées qui distinguent quantité de perceptions). Viendra l'intentionnalité même (en tant que sujet, Descartes jusque Lacan) qui est d'un tout autre ressort ; une ampleur bien plus étendue, qui veut saisir l'objectivité, la réalité, le réel de cette articulation qu'est l'arc de conscience, et évidemment via ses effets (son intention, par dieu, ou ses intentionnalisations, les idées, les systèmes d'idées, les coordinations intentionnelles qui n'adviennent plus d'un monde donné selon la communauté mais tels quels, jetées dans le monde « là », le « là » du monde étant signifié par l'être comme idée absolue, ou la pensée de la pensée ou le un, etc).

On aura beau prendre des idées antithétiques, la volonté contre l'être et donc le perspectivisme (relatif aux volontés ou aux sociétés ou à ce que l'on voudra), ça n'en reste pas moins des idées ; or on prétend ici que Descartes, Kant, Hegel ou Husserl ou Sartre ou Lacan ne ciblent pas du tout des idées mais la suréminence qui utilise les idées, cette forme réelle qui articule, et qui articule entre autres les idées ; comme on voit que Kant commence d'étendre la réflexivité à non pas la conformité à une ordre (le cosmos grec, le logos, les idées dans les choses supposément) mais à une expérimentation et expérimentation au sens fort ; qui crée des champs de perceptions (les mondes phénoménaux kantiens) ; de même dieu ou la pensée, grecque, ne sont pas relatifs aux idées, mais aux intentionnalisations et à l'intention qui se produit, se poursuit, se développe et se déploie sur le monde, la société humaine, le vécu, le corps, le regard, au travers de champs de perceptions et que la position qu'ils tiennent est en elle-même purement formelle, plie et replie le formel, l'intentionnalité, sous nos yeux et nous donne, nous confère, nous prête, crée en nous la capacité de conscience ; sans la réduire à des énoncés. On ne retiendra pas Platon tel quel mais qu'il invente et découvre les idées comme moyens de plus-percevoir ; et le christique qu'il crée et rend possible que l'on accède à un « soi », qui plus tard sera en mesure d'encore plus se déployer, se démultiplier en et par évidemment chacun, en tant que chaque un.

Lorsque Descartes ramène la-pensée au sujet (et qu'il dissout la scolastique, cad en fait la pensée métaphysique, ce qu'achèvera Kant) il dresse, par contre, qu'il existe une structure ici même active et forte, et même quasi toute puissante à sa source (qui du reste nous vient de dieu, la volonté est le sceau de dieu en nous) ; même lors qu'il sait très bien que cette volonté nôtre est très faible et non comparable à celle de la toute puissance divine (qui crée même la vérité, on ne peut pas mieux décrire la structure même du réel). Cette structure qui est pour ainsi dire évoquée, cartésiennement, c'est celle-là qui deviendra l'objet de tous les soins par la suite ; jusques et y compris chez celui que l'on attend le moins (Hegel, qui réfléchit, représente, analyse, déplie les deux phénoménologies, le devenir de la conscience et le savoir absolu, qui est, contrairement à ce qu'il dit, une phénoménologie).

La structure qui utilise les idées, c'est aussi celle qui crée des esthétiques, invente des politiques et nourrit du dedans tous les vécus (et le relationnel), et anime les corps (en tant que tout corps doté d'une conscience produit une autre-surface du corps, par laquelle il écrit, pense, se représente, se signifie, rien n'est donné, tout est construit). La structure qui existe antérieurement aux idées, c'est celle que dé-couvre Sartre et Lacan, antérieure même au corps ; au point de bouleverser, de crucifier le corps vivant qui n'y comprend rien, qui ne possède pas les émotions, les affects dit-on, qui correspondent à cet arc de puissance pure et brute, tout à fait brute, cad violente. C'est cet arc également que toute relation à autrui, à l'extériorité, au monde, aux choses, à l'historicité que décrit Sartre ; qui ramène toute l'ontologie (et donc toute la métaphysique) à cette opposition de l'en-soi et du pour-soi (cad de ce qui n'a pas de rapport à soi, les choses, et ce qui a un rapport à soi et donc qui non pas l'Est mais l'Ex-siste, étant rapport).

On a quitté radicalement et totalement l'ancienne relation métaphysique ; puisque ce qui compte c'est la nature de cet être qui n'est pas un être, qui n'est pas constitué par « de la pensée », qui est sujet en tant que sujet et qui se révèle, fondamentalement, cela-même qui crée des pensées (et tout le reste, esthétiques ou politiques, personnalisations ou humanisation, des codes sociétaux, des mondes humains, des mathématiques, des législations). Qui est bien plus objective que les objectivités ; sinon comment croit-on que « la pensée » soudainement nous vienne on ne sait de où ? Qu'est-ce que cette pensée qui préexisterait, qui ordonnerait la réalité avant la réalité ? Nous ne sommes plus dans la « connaissance grecque » pour qui il était essentiel que l'on stabilise la capacité intentionnalisatrice qui permettait de pensait, de percevoir par dessus le groupe humain vers le monde donné là. On a remplacé cela par la considération de l'exister du sujet ; comme structure hyper ou sur-objective ; bien plus puissante et organisatrice que l'organisé, quel qu'il soit et qui est seulement effets ou résultats ou significations acquises.

Ce qui ne nie pas du tout les dits résultats mais ce qui à l'inverse (à l'inverse) étend la compréhension et prétend que la structure de conscience est bien plus réelle et plus cohérente que les pauvres circonvolutions de la raison et de la science et du savoir ; c'est profondément que l'a structure de conscience ordonne les réalités et (et) le réel ; il n'y a rien en nous de naturel et de donné, tout est construit parce que cela même qui est naturel et donné (le corps vivant, qu'il y ait une cervelle et peut-être une prédisposition au langage, au relationnel, etc) cela même qui est donné est repris, toujours, dans le champ intentionnel ; le champ intentionnel est construit à cette fin, pour transporter et transformer n’importe quelle donnée dans une nouvelle redistribution ou rétribution, il doit user de ce qu'il trouve, dans l’immédiate situation, afin d'en dégager une nouvelle situation, un nouveau conditionnement de sorte que l'on ne soit plus piégé par l'atome, l'adn ou quelque système que ce soit ; il fallut des millénaires pour concocter des mises en forme culturelles extrêmement précieuses, jusqu'à ce que l'on décide de faire passer au devant la structure, dieu, la pensée, le christique et le sujet, la révolution des sociétés afin d’augmenter, grec, d'intensifier, dieu et le christique, d'accélérer, Descartes et la révolution et de concrétiser toute modification toujours en accélérant la prise en charge du donné là, de plus en plus précis et de plus en plus organisé et cohérent.

Nous voici donc engagé dans le renouvellement constant, mais au lieu qu'il s’agisse de la renaissance interne de l'acte de conscience, nous tombons dans la démultiplication des activités de conscience, puisque c'est cela, l'activité intentionnalisatrice qui fut libéré (de tout monde communautaire) ; et il revenait à l'acte de se mesurer lui-même et de définir ses priorités, sa hiérarchie d'activité, non pas de bannir le monde, le vécu, le relationnel ou le corps, mais d'assumer et d'assurer l'éthique ontologique de tout je, de tout sujet, et ce en promouvant le monde et le vécu et le corps, mais élevés, amenés dans le giron de la stratégie et non pas se dévoyant dans les facilités, les innombrables facilités du « désir », du n'importe quoi, libérant, certes, mais libérant le fantasmatique, les images publicitaires (au sens large, d'égocentralisme et de pauvreté mentale, puisque si l'on abolit la stratégie (vue d'en haut) on détricote toute l'intentionnalité de haut en bas, n’importe quel « désir » ou image ou la plus misérable possibilité, selon le monde, va attaquer et dissoudre le mental, littéralement).

 

Il n'y eut donc pas d'erreurs dans toute l’historicité ; si on prend effet de dieu, des grecs et de la pensée, du christique et de la conversion (et de la foi), du sujet et de la révolution, de la matérialisation (des intentionnalités) et de la concrétisation du monde (y compris par les sciences et les techniques, autant que par les mass et micro médiatisations), c'est que l'on admet sérieusement la toute validité de « ce qui eut lieu » ; rien ne s'est réalisé, rendu réel au hasard et ce non parce que la « raison » ou le logos ou l'Ordre ou l'idée de dieu se seraient imposés mais parce que tout se tient dans la vue de l'articulation de conscience qui crée, au devant d'elle-même (et de tout, en reprenant tout, toutes les données de perception), crée au devant des champs de perceptions qui sont aussi des champs de réalisations.

Évidemment il ne s'agit pas d'une exactitude au sens de conformité à un ordre, un corpus, un cosmos, et qui irait se nicher dans la moindre détermination, comme par exemple dans un déroulement d'idées ou de concepts tous bien adéquats et relevant de cette cohérence selon la connaissance. Il s'agit d'une cohérence en terme de champs ; l'acquis structurel est plus certain que l'acquisition déterminée, ajoutons qu'il existe un acquis structurel afin que soit modifiées toutes les propositions (mais aussi les organisations sociétales, les humanisations et personnalisations, les énonciations, seraient-elles scientifiques, et au final les perceptions elles-mêmes). Le monde « donné » ne l'est jamais, donné, mais il est meuble et poreux ; l'arc de conscience, cette structure, aboutit, donne dans, cause l'ensemble des effets et remodèle l’ensemble de tous les effets.

Inventer dieu et l'intention, la pensée et l'universel, le christique et le sujet, la révolution et le réel : tout cela crée.

L’ensemble de toutes les vagues suit le mouvement de la vague unique du présent, qui à chaque fois se met à jour, se réemploie, relance l’historicité. La vérité la voici ; les mondes humains, quels qu'ils soient, sans l’acquisition de structure ne valent rien, ne sont rien. De même les vécus et le relationnel ou encore le corps. Tout ce qui se tient pas en haut de la vague s'efface. Cessant de vous tenir au-devant de vous-même vous disparaissez. Sans doute vivez-vous encore dans les courtes vagues de réalités, mais à mesure vous retardez, reculez par rapport à votre mouvement.

Puisque l'être n'est que dans et par l'exister, et que seul le mouvement existe.


 

Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée.
En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.
Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.
Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.
Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.
Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. (Paul Cor. 12-13)

Ce qui pourrait se décrire comme élévation.
Si ce que l'on produit n'est pas susceptible d'élévation alors de fait c'est structurellement inexistant. Mais que l'on se rassure … on existe, c'est un fait, et on existe forcément en tant qu'arc de conscience, et donc on ne se « quitte » jamais. C'est bien ceci que le christique nous prévoit ; l'indéfinie extension de la capacité.

Ancrer l'intentionnel (selon le point de dieu, de l'être, du christique, du sujet, de la révolution),
dérouler l'intentionnel (de manière sévère puis rigoureuse, afin qu'il ne se perde pas),
instaurer l'intentionnalité dans le monde ; en créant une acculturation réelle, assurant le statut de chacun, de l'universel et de la stratégie, et en s'incarnant dans les réalisations humaines qui en seront les effets mais posséderont cette réalité tant que tiendront les intentionnalités et les sujets. Délestés de cette intentionnalité les effets retombent dans le monde et disparaissent.

Si le réel est cela seul qui existe, à savoir le mouvement, en même temps tout ce qui est du monde disparaît. Reste le mouvement exclusivement. Trajets dessinant des tracés.

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L'intégralité de l'expérience

4 Juillet 2020, 07:56am

Publié par pascal doyelle

Tout le jeu et l'enjeu consiste à rendre visible ce qui est invisible.

Et l'invisible est le point à partir duquel on perçoit.

On comprend donc ou on peut se figurer la réalité comme étant l'ensemble des réalités (au pluriel parce qu'il n'est aucune réalité en soi qui garantit l'unité des réalités, qui s »tendent probablement indéfiniment)

et l’ensemble des réalités est étendu sur la surface du réel ; à savoir l'exister, lequel est un seul instant dont tout le reste est le dépli.

Le réel est constitué donc d'une indéfinité de déterminations, qui ne s’effondrent jamais dans l'indistinction totale, et l'ensemble s'oriente dans, vers et par la possibilité, laquelle est toujours constamment en cours, en tant que rapport de tous les rapports, et donc l'exister tient et continue de maintenir toutes les réalités, dont une d'entre elles, au moins et autant que l'on sache, est une réalité spécifique qui se-sait, qui sort d'un rapport à elle-même, en tant que rapport ; c'est le rapport qui se-sait, comme rapport, même si il se connaît, plus ou moins vaguement, comme moi, identité, peuple, système, corps, tout ce que l'on voudra.

Autrement dit la connaissance est de et dans le monde, tandis que le se-savoir doit demeurer vide, ce qui signifie formel. Dieu, l'être et l’universel, le christique et le sujet, la révolution et le réel sont formels : des structures.

On veut à toute force remplir le se-savoir par la connaissance, ou la représentation, ou l'image, ou l'affect du corps. Mais ça n'a absolument rien à voir.

 

Rappelons que l'on considère que les contenus, de conscience, apparaissent dans et par la conscience en tant qu'intentionnalité : l’accolage signes et perceptions permet de découper la masse du perçu et de lier et relier de sorte à tisser un monde humain coordonné ; mondes particuliers qui inventent la mise en forme culturelle, langage, représentation, échanges, système familial, esthétiques ritualisées, etc

Et « soudainement » si l'on peut dire, la réalité humaine outrepasse son réalisé en ceci que l’intentionnalité, qui créaient les contenus, les mondes, les groupes, apparaît dans le champ d'apparition lui-même.

On ne décide pas ici de juger si il s'agissait d'une révélation (de dieu, de la pensée, du christique, du sujet) ou d'une mise à jour de l'anthropologisation. Mais que le champ surgisse dans sa propre vue cela peut effectivement être interprété et éprouvé comme divin. Ni les juifs, ni les grecs, ni les chrétiens et pas même Descartes ou Kant ne s'y sont trompés.

L’apparition comme échappant au monde, au vécu et au corps, puisqu'elle échappe véritablement et de fait au monde, au vécu et au corps.

 

Grosso modo d'un point de vue objectiviste ; comment passer de la complexité des groupes humains, organisés en collectivité, en communauté, en Parole Partagée, qui créent la mise en forme culturelle (inventent la culture humaine)

à une plus grande complexité, à la décentralisation, schématiquement, par laquelle chacun relève de lui-même et que s'augmente donc la complexité générale ; d'abord que chacun s'auto-organise et ensuite que cette auto-organisation soit reliée en un méta (par ex l’État ou le récit ou la mise en forme culturelle, ou évidemment la religion, etc).

Notons bien que ça n'est pas seulement l'individualisme qui est en cause, mais aussi bien sa re-liaison ; il est l'intégration de l’individualité dans l’humanisation, ce qui peut bien lui sembler une contrainte, une pression imposée à l'individu donné qui doit se plier aux nouvelles exigences, qui doit « subir » la nouvelle religion ou le nouveau contrat social ou le régime de représentation généralisée (la mass médiatisation en vue de sa potentielle mass et micro médiation, par laquelle le flux devient tel l'interface entre soi et l'humanisation) ou la rationalisation (par ex entre mille, la professionnalisation des métiers au sens moderne).

On ne voit pas comment, même objectivement, on pourrait se passer de ce fameux retour-sur-soi, et on ne en traiter comme d'un donné mondain, à moins de le réduire (donc dans tous les cas il est impératif d'activer la philosophie, au moins).

 

Par ailleurs l'intégration du sujet dans et en tant qu'humanisation n'est pas en soi une difficulté, puisque le sujet est déjà sur-objectif, capable de toute l'objectivité ou de toute l'universalité qui ne vient pas du tout de l'extérieur ; pour l'individu, le moi, le vécu immédiat sans doute est-ce une extériorité (qui s’impose à eux) mais pour le sujet non. Le sujet peut constitutivement intégré l'universalisation, puisque c'est lui qui la crée... à moins de considérer que « la pensée, la raison, l'universel » existent en eux-mêmes (on ne sait où).

On vu que l'on ne retenait pas l’explication d'un « esprit », d'un corpus déterminé ; si il existait « de la pensée » cela voudrait dire qu'elle existerait comme déterminations ; or tout ce qui est déterminé disparaît. Structurellement. Et de toute façon ne contient pas la capacité de passer outre ses limitations,sauf à supposer une susbtance-pensée. Une pensée est en elle-même limitative, c'est le mouvement qui la rend, apparemment, super réelle, mais le dit mouvement naît de l'acte de conscience, d'intentionnaliser. La pensée se-sait, elle ne se connaît pas ; le se-savoir (cad la conscience de soi, non comme « soi » mais comme conscience, attention, intention) n'est pas une connaissance et si une connaissance se tient au-dessus de la chose, par contre la connaissance n'est pas supérieure à la conscience qui la produit.

 

L'humain se caractérise par l'arc de conscience, la tension qui sort de la cervelle et se dirige, forcément, vers le devant, le donné là du monde, et revient chargé de perceptions distinctes, et distinguées par des signes. De sorte que l’ensemble de la réalité est produite en-avant (et tout doit être construit, on ne connaît rien a priori, il n'y a pas « la pensée », mais seulement le se-savoir qui entraîne tout) est produite en-avant dans le réel acté, dans la communauté des sujets, dans le présent, depuis les possibles, depuis la Possibilité même comme suspension de tout en un infini rapport continué, continuel.

Le système de signes (qui est systémique sinon ce serait difficile de s'en souvenir, pour être mémorisé il doit s'organiser) ne conclut pas, ne ferme pas l’ouverture ; c'est l'arc de conscience qui demeure toujours prédominant puisqu’il s'agit de percevoir et retenir les événements actuels, de danger par ex à l'origine et d’organisation de la réaction, collective, face au danger ou simplement aux réalités et notamment et notablement aux interactions internes au groupe humain ; l'arc de conscience se doit d'être toujours sur le qui-vive (sinon on ne voit pas l’intérêt, pour la réalité ou pour dieu, de créer un tel être doté d'une telle structure d'attention ; la tension qui sort de la cervelle est l'attention-à, n'importe quel ceci ou cela, attention stockée dans une mémorisation rapide et souple et modifiable, et transmissible évidemment).

 

Les premiers groupes humains créent, chacun, leur monde particulier ; inventant la mise en forme culturelle, le langage, échanges, représentations, le tout ritualisé, les différentes formes familiales, etc, et mise en forme qui se représente, à elle-même, en même temps qu'elle se présente le monde et sa présence en ce monde (les dieux, les grands images mentales réalistes ou imaginaires, magiques, spirituelles, mais aussi abstraites dans les hautes initiations, comme l’hindouisme, etc). La transmission, la plus exacte possible est essentielle ;changer un mot modifie la perception et donc l’accord sur la perception et si il y a manque alors la communauté ne se ressemble plus et ne peut plus communiquer et donc s'organiser.

Toute notre organisation mentale reste impressionnée par le groupe et la communauté, le langage lui-même nous incline à croire ce que l'on dit (dans la communauté « naturelle » les destins individuels n'existent pas et lorsque les destinées commencent de paraître, d’apparaître, de se durcir dans le champ de la réalité, on affronte la duplicité, le mensonge, la trahison des royaumes, des empires, des ambitions, des illégitimités, réclamant une morale, une moralité publique et privée). Le fou qui se parle à lui-même ou entend des voix, reçoit en écho l’organisation d'une communauté dont il subit la multitude des « voix », et ce qu'il entend devient le monde, devient, pour lui, réel, comme dans les communautés qui parlaient et percevaient en même temps.

 

Le régime de division du donné et de la représentation (les dieux, le divin, l’enchanté, le merveilleux sont brisés), de la séparation (des uns et des autres qui n'appartiennent plus à une communauté, qui vivait entre soi, et devait avant assurer son unité temporelle, sa transmission la plus exacte possible de la Parole, sous peine de se dissoudre) s'impose partout mais est déjà pris en charge (division et séparation) par cette réunification à la puissance deux ; à savoir le christique ensuite mais l’État romain auparavant … le christ naît dans l'empire, la pax romana, et il peut tendre l'autre joue parce que la paix est imposé par cet État (tandis que le dieu juif défendait son peuple contre les autres nations) ; dans les conditions de cet État il devenait possible de promettre une entente et un développement moral généralisé et une réunification des individus (séparés par le christ) dans un esprit commun ; le saint esprit, qui est la continuité du Père et du Fils, ils sont la trinité ; ils continuent chacun la Création, ceci est fondamental ; la Création est continuée, ça n'est pas une Loi qui doit être prescrite et obéie, mais une Loi qui doit se créer, se constituer par et pour chacun, en vue de chacun ; certes le Royaume n'est pas « de ce monde » mais les effets du Royaume, si. Et ce sont les effets de cette cause en quoi consiste l'historicité.

 

La troisième voie. Celle qui fut empruntée depuis le début ; qu'il n'y a pas opposition, dualisme parce qu'il n'est pas d'unités séparées sinon secondairement. Il y a de l'être, mais dans le mouvement de l'exister. Il y a des possibles, qui sont réalisés, mais dans la suspension absolue, cad formelle, de La Possibilité.

C'est qu'il faut décider. Si on suit que le réel n'est pas du tout localiser selon l'être ou le néant, mais que seul existe le possible (l'être, titre générique, et le néant existent également, le néant n'opposant rien du tout), alors le possible est la structure même et ce en quoi, en qui existent les possibles, les réalités. Il faut alors tenir que la Possibilité est cela même et cela seul qui existe (si jamais on supposait qu'une réalité existait substantiellement, il cesserait immédiatement que quelque réel puisse exister).

La pensée, dotée de ses concepts, ou ses idées, est encore beaucoup trop substantielle pour exister ; l'exister est purement (et brutalement) formel. Ou plus exactement et pour être complet, on admet ici que le réel débute de par sa brutalité radicale vers la subtilité, la finesse ou le raffinement de plus en plus élevés. Le début et la fin sont d'un seul tenant.

Ce qui doit être analysé et ce qui le fut toujours (bien qu'elle se donne des allures de consistance) c'est le mouvement. Rien d'autre.

Les idées platoniciennes ne sont figées que perçues de l'extérieur ; pour de vrai les idées sont précisément ce qui nous donne à voir ; sans ces idées nous ne percevrions rien ou limités au groupe et au langage commun.

Dit autrement dieu, la pensée, le christique, le sujet, le réel formulent cela même qui est antérieur aux contenus, et donc déploient leur propre dimension, la dimension unique ; il n'y a pas trente-six manières d'être conscience-de, mais une seule. Et chaque fois en tant qu'un seul sujet ; ce qui existe comme rapport est ce rapport, et aucun autre. Cela veut dire que le « rapport » est la forme même du réel. Et si le réel est, existe en tant que rapport, c'est parce que la forme 'sujet' est la seule susceptible d'acter la perfection comme son propre et exclusif rythme. La forme 'sujet' est le pur et brut réel. Le possible pur et brut, la Possibilité.

Et ce en gardant bien à l'esprit que véritablement on ignore quasiment tout du 'sujet '. On ne sait pas ce qu'il désigne, sinon les quelques bribes, signes, entrevues dont le rapport que nous sommes, que chacun existe, retient les extensions réelles, les tangentes du pur cercle du possible réel, du possible seul réel, comme dit ci-dessus. Ce qui veut dire si l'on admet que le « réel » est justement non pas les complications du néant et de l'être, mais la stase de la seule et vibrante Possibilité. Ou donc la capacité de se perfectionner infiniment.

De là que l'on va comprendre dans leur intégralité les anciennes accolades de la perfection et de l'infini, habituellement seulement ramenées l'une à l'autre, et identité simple qui ne permet pas de les saisir du dedans d'une part, cad absolument, et d'autre part relativement à notre être qui, si visiblement, est in-complet ; il est in-complet parce que le réel ne l'est jamais, complet... c'est même sa structure de pur et brut Commencement qui compte, qui seule compte réellement.

Et cela qui se perfectionne la seule mesure que l'on ait pu atteindre ou recevoir est celle christique ; dont ne comprend pas encore de quoi elle nous parle, où elle nous entraîne ; les bases, cad les points les plus lointains et les plus infinis qui nous furent proposés ; bizarrement (si l'on ne croit pas), étrangement (si l'on se pose la question) il apparaît que le programme, projet, que l'extension formel total de la tangente au cercle du réel pur, fut instaurée, initiée à ce moment là par le nommé Jésus.

 

Ce à quoi « l'idée » de dieu n’aboutissait pas du tout. De même que l'universel, la pensée ne parvenaient pas à saisir la liberté même (si il y a un Ordre alors la création est seulement une copie du beau, du bien et du vrai).

Rappelons ; incompréhension de « l'idée » de dieu, mais ça n'est pas ce qui est avancé, explicitement, dans l'ancien et le nouveau testament … à savoir que c'est quand même tout à fait l'inverse (de la conformité à un ordre ou un commandement) qui est clairement posé et qui constitue l'avancement même du christique ; mais déjà admis dans le projet de dieu ; que la nation soit élue et qu'elle réalise, qu'elle réalise l’historicité même ; nation, messianique, ou communauté, des croyants, ou Royaume qui attire l’historicité de par ses effets de ce qui, inexplicablement, existe en-avant du monde, du vécu, du relationnel et du corps. C'est l'historicité que nous présente le christique, en prévenant que « cela a déjà commencé ».

Et c'est à partir de cette prophétie, de ce programme interne, que nous jugeons et apprécions la vie et architecturons l'existence (et les sociétés humaines depuis 2 siècles), en sorte que nous ne nous en apercevons même plus ; dans l'ignorance que cette historicité révélée (divinement ou structurellement) s'opposait à toute l’antiquité et tous les sociétés d'alors.

Nous existons dans ce Pli, déplié, qui s'est montré à lui-même et a continué d'explorer, d'analyser son activité. Mais nous sommes pris dans ses effets et il y eut quantité, une quantité innombrable d'effets, débordés, absorbés, digérés dans les possibles rendus accessibles par le structurel (la science et la technique par ex n'existent que dans une démocratie, sinon un ordre extérieur viendrait couvrir les études).

Et tend à se reconstituer une détermination du pli et non pas sa continuité de structure ; le monde, et donc pour chacun son moi, ses désirs, ses immédiatetés et pour la collectivité, la hiérarchie, la mafia, les pouvoirs, la main mise et les intérêts séparateurs du monde (diaboliques si l'on veut, mais qui divisent également la personnalité si elle ne se projette pas au-devant et croit être ceci ou cela, ou s'identifie à une substance qui colle à même le corps, à une addiction, de toute sorte ; tout ce qui est du monde se referme (et disparaît), sinon d'être tenu dans la structure (la Constitution, dieu, le sujet, etc). La perte du fait de structure, dieu, la révolution, le sujet, entraîne un démantèlement de l'architecture intentionnelle.

Une faiblesse généralisée. Une impuissance, qui peut prendre l'apparence des débordements et de la rutilance du monde, des vécus, et des corps, pour quelque temps, qui ne seront pas, plus fondateurs.

 

Les faits majeurs

 

Et si le mouvement est cela même qui existe, cad si on admet comme on a dit que l'exister est cela seul qui existe et que tout le reste (l'être) est (seulement) contenu dans son pli, et que le pli existe en tant que tel, pli (et non comme si quelque chose était puis subissait le pli) alors le pli seul existant, est la perfection avançante.

Renvoyant au dispositif « comment se produit-il, comment se fait-il, comment se fabrique le réel ? »

et donc les voies de dieu, de la pensée, du christique, du sujet, du réel amènent-elles en cette complexion, complexité, compossibilité, ce nœud dont nous sommes le lien, ou ce lien dont nous sommes chacun le nouage.

Lequel lien consiste en la liberté, la capacité de créer le possible afin d'agrandir le possible.

La mise en forme culturelle fut suivie par l’acculturation généralisée (autour de la méditerranée) qui permit une réanthropologisation organisée non plus sur le contenu de conscience (les diverses cultures selon les groupes humains) mais sur la mise en scène, la mise en avant de « cela » qui produit des contenus ; dieu, la pensée et l’universel, le christique et le sujet, la révolution et le réel. Qui mettent en scène l’intentionnalité, l’intentionnalité parvenue à la conscience de la fabrication d'intentionnalisations, ayant pris conscience de soi comme production de contenus et ayant à dépasser son activité en la désignant et la nommant comme telle de sorte à motiver, mobiliser, prévoir, organiser cette activité ; or on ne peut pas produire spontanément des intentionnalisations consciemment ; consciemment on doit les contraindre et l'activité d'intentionnalité assumé doit créer son rapport comme tel ; l'intentionnalité (qui était organisée selon la perception, très précise et détaillée, du monde selon le groupe humain en cause, un par un) doit se resserrer. Et s’attacher à la distinction des énoncés un par un et entre eux, soit donc former un système, afin de ne pas perdre le bénéfice de l'intentionnalité, et ainsi assumer la contrainte.

Le monde ou le groupe, ou le monde perçu selon le groupe, ne fonctionnent plus. Et le christ comme Socrate seront exécutés par la communauté.

 

On précisera donc ceci ; les Grands Faits Majeurs, ceux de structure, sont hors proportion. On ne peut pas, selon une conscience individuelle, les saisir, parce que l'on en est saisi. Dieu, la pensée, le christique ou le sujet ou la révolution (comme structure opératoire réelle qui eut lieu) ne sont pas agis mais nous agissent. Ou donc il ne sert à rien de croire que vous, individuellement, il est en votre possibilité de vous y mesurer. Le mieux qui se puisse est de tenter d'étendre votre conscience, votre attention, ou votre intention jusqu'au plus approchant de tels Faits.

La question est donc ; qu'est-ce qui s'est instancié en ces Faits Majeurs ?

Comme le réel de ces Faits est au-delà du monde, par dessus la détermination, de telle sorte que le mot ne désigne plus la chose même, ni d'atteindre l'apparition des réalités, des vivants, des cycles naturels, des enchantements, des mythologisations de la réalité et du vécu commun,

de par son altérité gigantesque l'exposition soudaine de la structure antérieure à ces mises en forme, est prise pour divine (la pensée aussi bien que dieu) et est effectivement peut-être divine, ou en tout cas dimensionnelle, antérieure.

Il vient à l'idée que l'on ne réside pas dans un monde, mais sur et en plus du monde : on n’adhère plus au contenu et plus à aucun monde de naissance (il faut naître maya pour comprendre le monde maya). Il faudra donc élever notre réalité et la fonder non sur l'être mais sur la décision, le choix, la possibilité, l'invention, la possibilité.

Et par là on saisit que jamais nous n'avons été « naturellement nous-mêmes » mais d'une construction seulement ; ce constructivisme étant dû à l'intentionnalité même, étant rapport celui-ci ne cède devant rien et aucun contenu ne lui est identique ; il peut à l'inverse récupérer, absorber, intégrer les perceptions du vivant qu'il est, mais justement lui il n'est pas, il existe, dans l'actualité par laquelle il recompose les datas dans le champ intentionnel dont la « substance » n'est pas du tout substantielle, « esprit » ou « raison », mais signes et champs de perception éprouvés ; il n'existe donc qu'un champ meuble d'intentionnalités qui se chassent les unes les autres (et non plus un ordre) mais ce qui se tient solidement bien réel c'est la structure formelle ; son savoir, qui n'est pas une connaissance (sinon elle tomberait dans le donné et les contenus) transperce et c'est cela seul, le formel, qui devient.

Il devient en se positionnant. Le « réel » est le « là » du donné, du monde tel que là, la première mention de ce « là » du réel est signifié comme étant « l'être » soit donc la pensabilité, la mise n intentionnalisation serrées ; le rapport (libéré des mondes humains qui repéraient collectivement le donné) doit avec insistance sérier et organiser ses intuitions (au sens kantien, relativement à ce qui'l perçoit mais aussi dans sa propre vue, dans la vue qu'il est, lui, le sujet dit transcendantal, l'unité du divers) ; il ne s'agit pas vraiment de l'autonomie des idées, des mathématisations, des taxinomies du monde et des multiplicités, ramenées aux universalisations (l'idée de chien valant pour tous les chines du monde, la pesanteur active partout), mais de la constante de sujet qui autorise qu'il y ait des objets ; des sujets qui rend accessible qu'il y ait les droits universels.

Autrement dit il est tout à fait terrifiant que la structure puisse se dissoudre. Que le sujet se perde dans son moi et ce moi dans ses images, ou ces images qui sont, par ex industriellement produites, et ce dans le dédain le plus total du réel ; glissant longuement (parce que l'on ne quitte pas le réel aussi aisément) dans le fantasmatique.

Il faut percevoir ce mouvement comme des satellites de champs qui se détachent lentement de la constellation et de l'axe et du pivot ; prenant leur indépendance, ce qui leur semble tellement agréable et par quoi ils, ces satellites de significations détachées, paraissent gagner leur agilité, leur mobilité. Mais ce détachement tourne à la dispersion et si durant un temps les intentionnalisations étendent leur amplifications, le lien général se distend et l'on se perd de vue, ce qui veut dire que l'on ne peut plus monter des stratégies positionnées et agrandies.

On a vu que cette libération revient à vrai au sujet ; le sujet contient dans sa structure à la fois dieu et la pensée, il peut acter l'un et l'autre et ne redistribuer les possibilités avec encore plus d’étendue, de son rayon d'action, d'activités (de jugement à partir de soi que consacre la révolution des sujets) ; cette toute validité du sujet, son degré d'amplitude fondamentale, lui semble légitimer toute la panoplie des possibles, même les plus disgracieux.

Il conviendrait que ce sujet se rende compte de sa propre facilité, et qu'il ne succombe pas à n'importe quoi.

Ce qui revient à dire qu'il n'est aucun moyen d'intervenir dans la structure du sujet ; elle doit se convaincre, se convertir, se réguler elle-même par elle-même ; et cela revient par un raccourcis inouï à ce jugement anticipé par le christique, que lui, le christ, ne jugera personne mais que chacun sera juger … par lui-même.

Il est évident qu'aucune représentation selon le monde (le vécu, le relationnel ou le corps) ne peut vaincre, mentalement, la structure absolue du sujet … c'est pour cela que le christique, encore (qui a positionné la totalité des points de chute du réel, en vérité et en pur et brut réel), le christique donc précise que l'on ne parvient à la considération d'autrui sans en passer par le christ ; ce qui veut dire que seul l’intérêt suréminent du christique peut, en seconde part, ouvrir au respect d'autrui. Rien d'autre.
Rien d'autre veut dire rien d'autre. Seul l'accès au réel pur et brut rend possible une stratégie telle qu'elle accompagne (au moins) l’ensemble de tous les autres sujets en tant que sujets ; et ceci est à l’opposé de toutes nos considérations depuis 2 siècles. À savoir que nous croyons que c'est en aimant les autres, qu'on les respectera ; c'est faux. C'est l'amour du christ ou de la structure ou de dieu, ou de l’universel (et encore ces deux derniers sous la condition christique) qui rend possible d'intégrer dans la stratégie du sujet la possibilité des autres sujets en tant que tels.

Ce que Kant nomme impératif et désintéressement (dont on voit aussitôt que ce dernier est certes rigoureux mais insuffisant ; il existe un réel intéressement suréminent dans le christique qui n'est pas repérable dans le kantisme).

Ou dit autrement encore l'amour christique n'est pas l'amour subjectif. L'élévation n'est pas l'amour propre. Et si il est louable de valoriser l’attachement (plutôt que l’indifférence ou l’égoïsme), le programme de l'élévation christique met en jeu tout autre chose et autrement.

Il tient compte de cette évidence de structure ; ce qui est rapport ne tient que du rapoprt et non de ce qui se rapporte et si le rapport s’élève alors les contenus, d'autres contenus, de nouveaux contenus suivront.

Alors on pourra revenir au monde, au vécu (au relationnel) et au corps, mais selon une autre disposition ou pour mieux dire une nouvelle pré/disposition. Ramenant la structure vers le monde, la structure antérieure au monde, mais aussi au vécu (au relationnel) et au corps.

Laquelle aura à s'entretenir. Parce qu'elle naît dans et par l'actualité (et non par les intérêts du monde ou le bio-chimico-logique ou l'organisation sociétale ni selon la mémoire ou le constitué, mais vers « ce qui vient », ce qui est possible) et donc ne perdure que de se décider et redécider sans cesse ; puisqu’il ne peut se concevoir, se visualiser, se créer qu'en l'actualité de l'existence. Transformant aussi bine notre vie, donnée, en existence, potentielle.

Cet événement du royaume, de la vraie intention, c'est celle qui ne viendra jamais au bout de sa capacité ; puisque, si l'on suit ce qui est avancé ici, la capacité même est l'enjeu total, décisif, fondamental, antérieur, formel de tout ce qui est. La problématique du réel est de se rendre de plus en plus capable, ou que le réel soit plus grand que lui-même, ce à quoi il s'emploie dès son immédiateté et qui conduit absolument à ces champ de perceptions (que l'on désigne comme « réalités ») et dans ces champs à, au moins (et autant que l'on sache), à ce genre d'être qui n'est pas un être mais un rapport et qui crée son propre champ.

 

Visualisons bien tout le schématisme du réel ; si il n'est pas question de l'être et du néant, mais du possible, de la Possibilité même, alors toute elle est donnée, déversée, instanciée là au-devant, et le début et la fin. Mais si il est question, exclusivement, de la Possibilité, alors ce jeté argue en lui-même afin d'être encore plus possible ; c'est le sens même du réel, qu'il existe un réel ; il n'y a rien d'autre que la possibilité, et donc tout existe... Et le réel est cela même qui se rend non seulement possible, mais toujours plus et encore plus lointainement possible. Il est le possible du possible.

Dit autrement il n'existe qu'un seul Instant qui trame en lui-même tous les possibles qu'il tisse en non seulement démultipliant les trajets mais en décuplant les tracés. Le trajet est cela qui se présente selon l'immédiateté, l'immanence de chacun, modifiant la vie, le vécu en existence, et le tracé est le résultat de plus en plus réel des trajets, le dessin qui se forme à la surface du réel au travers des réalités. Chacun pour peu qu'il tisse des trames, créera des trajets qui dessineront son tracé. Et si le tracé est le résultat sur l'autre versant des trajets multiples de chacun, c'est au travers des réalités, des vécus, des relations, des corps ; la révolution (ce cœur de l'historicité) a augmenté et intensifié toutes les réalisations humaines, dans la matérialité même, des sciences et techniques aux Constitutions et humanisations et libérations internes à cette humanisation ; dieu, la pensée, le christique, le sujet de même. Toute inscription sur la paroi de la réalité, (soit donc sur le Bord interne de tout cet externe qu'est « la réalité » qui est forcément toute externe, hors d'elle-même, puisque déterminée ; elle n'est pas déterminée et cachée mais entièrement par nature hors de soi, champ de perceptions) tout dessin manifeste donc, révèle des perceptions et de nouvelles perceptions (de là que l'on a dû libérer les esthétiques des rituels, de même l'éthique ou les échanges ou la politique, ou finalement les corps eux-mêmes). Serait-ce dans le désespoir romantique ou l’ennui baudelairien ou le matérialisme surréaliste ; tout n'est ainsi exposé que de la liberté soudainement acquise (de même que les juifs créent leur nation sur l'Intention seule). Le fait majeur monumental ouvre les réalités, les réalisations ; les années soixante jettent chacun dans une personnalisation accrue.

Ce qui est interne se situe comme surface antérieure à tout l'externe, comme paroi des réalités, mais non pas comme intériorité. Pour le moi il y a une intériorité mais à terme il se révèle comme sujet ; le retour du moi sur/vers lui-même rabâche, il passe d'une détermination à une autre. Le réel du moi est en-avant, n'existe pas encore ; ça vient du possible, du futur, du potentiel, du regard que peut-être avec surprise, le moi va jeter sur lui-même et se comprendre non lié à une intériorité, une cachette, ou plutôt que ce lien est second et c'est qu'il fera-de qui compte (il ne peut pas changer grand chose à ce qui eut lieu, sinon ce qu'il en pense, visualise, se promet lui, maintenant).

 

Il fallut donc supposer et représenter la structure qui rendait possible qu'il y ait des mondes humains, des contenus, mais aussi d'autres mondes humains plus complexes, beaucoup plus dépliés et ouvrant au dedans des champs dont l'unité est assumé et assuré par chaque sujet, associations de sujets et décentralisations dans les sens (le pouvoir n'est plus assuré par un seul ou une centralisation, ce qui requiert que chacun sache se gouverner ou se conduire) et ceci puisque ces vies sont devenues « existantes » (cad ayant conscience d'elles-mêmes dans la complexité et la contrainte du sujet potentiel et rendant compte de leur responsabilité), et d'autres types de relations qui soient médiées par et dans une distanciation qui rend impossible l'identification au contenu sans ma médiation, au sens hégélien quasiment (il n'y a pas d'ordre sociétal sinon celui qui passe par la structure de l'esprit ou pour nous par la liberté et l'égalité, il n'y a pas une vie individuelle qui serait déjà réglée et prescrite, il n'y a pas de groupe qui prenne le pas sur la règle commune de distance et de surobjectivité, État, il n'y a pas d'images immobiles et de textes ritualisés, mais des artistes et des créateurs, des inventeurs et des décideurs, bref ça part dans tous les sens possibles et néanmoins auto-régulés).

Ce que désigne la sur/objectivité, l'intention structurelle c'est d'assurer la continuité des faits majeurs monumentaux ; des acquis de structure qui ne tiennent que de passer par dessus les intérêts, les identités, les réalités données, afin d’élaborer ou de rendre encore et toujours possible le recours aux possibilités, aux autres possibilités, celles qui ne sont pas encore déjà.

Si on « oublie » la Constitution d'une société on régresse. Si on ne se conduit pas dans la vue de sa liberté, on régresse. Si l'on croit se tenir du regard d'autrui, on régresse (Sartre en fait foi).

Et il est limitatif de réduire l'historicité à tel ou tel trait si l'on ne récupère pas au plus loin possible les acquisitions structurelles. Tout ce qui est (au monde, selon le vécu, le relationnel ou le corps) nous bouche la vue en transformant une vie en existence, efface la factualité du réel qui doit entamer ici même ses possibilités et non pas se réfugier dans une mémorisation éteinte, de l'exister et engorger le présent et sa capacité, et affaiblir les révélations qui se pressent sur les yeux, en sorte que le présent n'est plus lui-même révélé mais écrasé par une mémoire apprise, détenue extérieurement, et n'ayant plus accès à la forme interne de la réalité (toute externe) et forme interne, à cet externe, en tant que présent pur et brut ; le présent est la paroi des réalités sur laquelle on écrit, signifie, dessine, trace,

c'est uniquement par l'actualité, l'événement, la nouveauté, ou donc le renouvellement du réel que l'on décide d'entamer le réel prochain, en rassemblant toute la structure acquise. Cela signifie de réinvestir, avec toute l'ampleur requise, le fait structurel qui crée, produit de l’historicité.

Or on l'a vu, l'activité de conscience est dès l'abord, fonctionnellement, cela, ce mini système, ce ressort, cette non-programmation qui remplace la mémorisation passive et lourde (atome, adn, système quelconque) par une actualité de résolution, souple, de possibilités. Et ainsi déracine le monde donné, mais aussi le vécu et le relationnel, le corps et la perception. Le sujet est hors de toute considération. Nous sommes hors champ depuis le début, puisque pour nous apparaît, paraît un champ là au-devant ; de où percevons-nous ?

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