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instants philosophie

Le sujet désespéré, le moi déprimé

25 Février 2023, 16:43pm

Publié par pascal doyelle

Rappelons que l’individualité est originellement un corps vivant coupé en deux de bas en haut, par le signifiant ; de bas en haut cela veut dire que dès lors ce vivant est déraciné, coupé de lui-même, il n’est plus le corps qu’il est, mais une distance qui ne correspond à rien, puisqu’alors elle s’institue vis-à-vis d’elle-même ; soit donc un rapport ; ce qui existe en tant que rapport est (avant toute autre détermination) ce rapport lui-même. Il peut nommer cela « maya » ou dieu ou pensée ou sujet ou réel, ce sera un signifiant qui se re-désigne et donc échappe, en cette minuscule part, à tout le reste (sinon cette distance ne serait pas un rapport, mais un être).

Le sujet en tant que rapport sent bien qu’aucun contenu n’arrive à la hauteur de son être à lui, qui justement n’est pas un être ; Hegel et les allemands, idéalistes, s’useront à tenter d’élever (croient-ils) le sujet à la valeur (supposée) du concept ; mais ça n’est pas un concept. On prétend, ici, qu’il est beaucoup, beaucoup plus grand que n’importe quel concept (ou à rebours, que dans un concept il tend bien plutôt à s’oublier, à dénier, à étouffer son Existence).

Coupé en deux, mais dont l’un des « bouts » du rapport manque… or si un bout du rapport manque, l’autre bout manque également ; c’est non pas le début ou le terme qui comptent mais le rapport lui-même, ce mouvement ; le pur et simple étant entendu que le rapport ne signifie pas ceci ou cela (sinon comme signifiants représentatif, qui de fait s’instaure comme pur signifiant ; dieu, l’être, le je, le réel ; sont les formes, les formules vides, vides mais formelles et donc encore plus existantes que n’importe quelle détermination, l’exister étant plus grand que l’être),

mais se signifie lui-même ; en tant que formel, il se situe hors de tous les contenus (et ainsi peut broder des contenus qu’il saisit ou plus encore inventer tous les contenus qu’ils lui seront nécessaires) ; il suffit, on s’en souviendra, d’un minimum de décalage, dans l’arc de conscience pour instancier quantité de possibilités ; la moindre variation de signes modifie la phrase, c’est connu ; il est largement plus facile de déplacer des signifiants, plutôt que de mouvoir les choses… jusqu’à ce qu’ils puissent s’incruster dans les choses mêmes, par la pensée (qui rend accessible l’humanisation, par la raison ou par le christique, qui donne à chacun … qu’il soit chaque un), et donc plus généralement par l’intentionnalisation (registre total, tandis que l’universalisation, rationnelle, est relativement limitée ; ou dit autrement l’intentionnalité, qui conquiert toute l’humanisation puis toutes les personnalisations, est plus grande que la rationalité, ce qui ne retire rien à celle-ci, au contraire).

Mais donc le corps est coupé en deux et ne sait pas de où existe cette coupure ; pour l’animal vivant « il est perçu » ; ce qui est synonyme de danger (si je suis vu, je vais être mangé, en résumé) ; source paranoïaque complète mais également nécessité de tout signifier, pour le parano tout est signifiant ; ou de signifier au maximum ; puisque l’on n’est plus limité par la rigueur du groupe, qui devait veiller à la stricte transmission du trésor du langage, et dès lors se déploient quantité de langages, les maths par ex, les esthétiques, les littératures, les philosophies, etc, y compris un début de personnalisation).

Qu’il soit un rapport et qu’un bout soit insituable, rend le rapport lui-même insituable ; puisque son contenu, réel, dès lors, échappe ; il renvoie (éternellement ou infiniment) à lui-même (mais un lui-même formel, qui lorsqu’il adviendra comme moi, cad en tant que personnalisation suivant l’humanisation universelle de la révolution, se prendra pour son corps, sa vie vécue, chaque vie vécue est envoyée vers elle-même, règne de l’individualité brute). Il pourra cependant, inversement à cet égarement ou déréliction, s’inventer et inventer sa représentation, son corps à nouveau vivant. Évidemment si il y eut le Corps du christ, ça n’est pas pour rien ; chacun pût alors percevoir en négatif pour ainsi dire sa vie en tant qu’existence (ce que l’on a traduit alors par ; le christ est le Vivant, que nous réintroduisons en tant qu’il est l’Existant, celui qui transforme les vies en existences qui se désignent elles-mêmes, via le christique d’abord ; ils sont perçus par le dieu Existant, puis réintégré en chacun par Descartes ou la révolution, chacun advenant alors à soi-même.

Le je fut d’abord ce sujet du désespoir, puis au 20éme le moi déprimé ; différence entre l’individu célinien et le moi houellebecquien, somme toute (la dérision en est comique, en mesurant l’envergure du premier et l’incohérence ou la délictueuse qui noie le second, mais c’est aussi sa finalité). Pareillement il fut le sujet nietzschéen ou quelque enthousiasme que l’on voudra, Rimbaud par ex, qui se double d’un anti-héros, tout comme Nietzsche soit dit en passant) et à partir de la moitié du 20éme le super héros représentant le moi individuel énormisé et fantasmatique (ou faussement fantasmatique, puisque le fantasme est bien autrement psychique et non pas psychologique, différence entre le behaviorisme et la psychanalyse au fond, entre l’apparaître et le signifiant, le conscient dans son durcissement et la compréhension par l’inconscient réel ; le super héros est un super moi, qui répétons-le, ne relève pas du fantasme au sens psychanalytique, mais du fantasme psychologique, qui vise à illustrer ou renforcer la cohésion du moi et qui, a contrario, le dissout dans l’irréalisme, du fantasme d’objet ou son corollaire le « leader », le « führer », de mégalomanie disruptive ; soit le pseudo sujet irréel, soit l’objet inerte, que l’on fait passer pour le désir).

Le sujet, à l’époque moderne, c’est retrouvé déjeté dans le grand monde, soit donc l’univers, et ne sût plus comment récupérer ses billes.

Il faut saisir d’abord que le sujet moderne est délivré, tel quel, libre, ce qui veut dire supposément un. Autrefois le sujet s’échappait hors de lui-même, par dieu, la pensée ou le sujet christique (et avant le christique, il n’existait pas de « moi » ; évidemment chacun comprenait bien qu’il existait en tant qu’individu, mais cette individualité n’entrait pas dans la représentation ; il était homme ou femme, libre ou esclave, riche ou pauvre, païen ou juif ou de tel ou tel groupe ; par le christique il est « vu », regardé lui-même en tant que lui-même, et certes égaré, perdu, pécheur, mais récupéré par le regard du christique ; il se percevait donc en cette représentation, par une sorte de négativité ; une négativité alors même qu’aucune positivité ne lui venait spontanément, ni réflexivement ; en fait il faut attendre Descartes pour que dans la représentation, le sujet s’introduise, lui-même, comme positivement existant ; il est libre, la liberté en lui ou sa « volonté » est le sceau-même de dieu ; et étant libre il faut front avec-lui-même ; de là qu’il se devait que ce soit au moins un, un seul, tout seul, qui revendique cette existence ; il a pour nom Descartes (même si il y en eu auparavant et qu’il y en aura ensuite, « Descartes » est une marque, un signe, une balise, un repère et évidemment en tant que particulièrement bien détouré, dessiné, exprimé, et planté là sur toute l’étendue du monde, ou version pascalienne perdue dans l’étendue des espaces infinis ; Pascal invente le signe du « moi », comme Descartes celui du « sujet ».

Blaise crée instantanément le champ existentiel (jusque Céline et Sartre, entre autres) ; au lieu du flamboyant je cartésien, lucide, courage, généreux, qui comprend sa capacité de créer des rapports (que lui délègue dieu, le Grand Rapport de tous les rapports, et vers lequel légitimement tout converge, perfection de tous les rapports, ce qui veut dire de toutes les distinctions ; rappelons que le rapport est en lui-même distinction, distinctif, et emporte toutes les déterminations ; les choses sont des distinctions qui se définissent de se distinguer, l’espace temps est lui-même l’opérateur de toute la singularité, pierre angulaire de tout ce qui est, et ce sont des distinctions, ce qui veut dire des mouvements). Blaise qui se rapporte aussitôt au seul grand rapport qu’il sait ; le christ.

Et c’est à la fois rené et Blaise qui ont gagné ; l’un comme l’autre.

Le premier, rené, parce que toute individualité se signale du sujet ; et le second parce qu’effectivement en pleine déprime, le sujet devient un moi. Et il y eut une effusion de mois.

Le sujet est celui qui fait retour sur lui-même et obtient un repérage de son être, qui se transforme donc en existence ; le moi se constate tel quel, et croit que son être est « là », composé de monde, de réalités, de vécus, de désirs et d’objets, d’images et au fond d’une identité.

Bien sur à la fois chacun est plus ou moins un moi et plus ou moins un sujet. Par exemple le roman permit à quantité de mois d’apercevoir leur sujet. Puisque dans le roman est exprimé et représenté, ce qui rend possible la personnalisation d’un sujet (on se souvient de Werther…)

Le sujet est la forme théorique, théorétique du je ; le moi sa formule selon le monde, la vie, vécue et le relationnel humain, humanisé ; et le « je » est la forme originelle indescriptible, qui ne rentre en aucune désignation (et encore moins en un concept) et tel qu’il se prononce et dit « je ». Et ce je n’est accessible qu’à lui-même (et à dieu, et vis-à-vis de l’universel il est antérieur et in-finiment supérieur à l’universel, il en est la forme native, bien plus grande).

On a vu que si l’être humain est divisé, c’est de bas en haut, et que cette division est première et aussi dernière ; aussi faut-il comprendre le mouvement et non quelque illusoire effet ou résultat, qui ne permettent jamais de remonter jusqu’à la structure du mouvement). Le moi déprime parce qu’étant intégralement constitué à partir du mouvement, il n’éprouve plus aucune velléité d’intentionnalisation (de désir, dit-on, dans le vocabulaire naturaliste supposé réaliste des deux derniers siècles) ; supprimer le mouvement, tout s’effondre, toute la construction du moi, qui est un bricolage vite-fait, et ne tient que de son intention ; rappelons que le christ « jugera » cette intention ou plus exactement, comme le christ pardonne, tout, c’est cette intention qui se jugera, qui découvrira la finalité qu’elle voulut se donner durant sa vie vécue, son existence ; en quoi on apprend ceci que l’intention est bien un rapport qui connaît sans doute ses départs et ses égarements, mais ne connaît pas à tout coup ses aboutissements et ses résultats réels …

Ce qu’est bien venu signifier le christique ou ce que cet événementialité nous à prescrit ; nous révélant ou nous instruisant que notre être (qui n’est pas un être) est un rapport, et que donc dès son actualisation, dès son émergence il est-déjà plus-grand que lui-même ; un rapport c’est, littéralement ce qui existe déjà encore plus (sinon il ne serait pas rapport ou alors on rétrograderait le « rapport » à tel ou tel contenu, toujours réducteur, serait-il, ce contenu, la pensée, la raison, le désir, etc).

Ne plus désirer d’objets ou se rendre compte que notre « désir » n’a pas du tout d’objets, mais qu’il doit se saisir lui-même comme structure, cela ne peut s’effectuer que de reprendre l’ensemble si possible ou à tout le moins une des possibilités dans l’historicité même ; dieu, la pensée, le sujet et le réel. Mais il est bien clair que le trajet complet seul offre « d’en être saisi ». par quoi seul il existe en tant rapport, lequel est déjà plus grand que lui-même.

Aussi peut-il se glisser dans ce rapport quantité de nécessités ou de causalités, évidemment, mais aussi un ou des inconscients ; qu’elle soit un rapport est effectif dans le moment du rapport, qui est tout à fait minuscule (mais ce décalage suffit pour transformer de fil en aiguille, mais parfois brutalement ce que nous sommes ; l’exister est déclenchant, l’actualité déploie son propre champ, puisque l’intentionnalité est un champ (qui n’existe que dans l’activité).

L’analyse du moi déprimé ou de sa sur-amplification par le règne du désir, et donc des objets de désir, est évidemment considérable ; c’est l’entièreté de ce qui fut inventé depuis la révolution, et ce, souvent, envers et contre le christique ou le philosophique ; qui conseillent bien plus la régulation des désirs, en tant que fausses résolutions et de toute manière résolutions indéfinies en nombre, puisqu’aucun ne parviendra au niveau de l’arc de conscience ; il n’y a de désir (toujours non naturel) que d’un champ intentionnel, qui ne s’adresse que secondement à telle ou telle partie de monde ou de vie vécue. Rappelons qu’autrui n’est envisagé que dans et par le christique, ou dans et par la liberté cartésienne, etc. Dans le même temps tout sujet (théorétique et formel) devait s’incarner, c’est manifeste, et le christique aussi absolument révélateur qu’il ait été, nous enquérant d’une transparence exhaustive sur notre existence, notre exister, la structure existentielle réelle du rapport, devait nous déléguer la capacité d’inscrire de nouveaux rapports en quantité et en pertinence et en précision.

Le ‘négatif’ christique avait pour but, fonction et peut-être finalité (pour les croyants) de rendre accessible le positif du rapport en et par chacun (via ce négatif qui n’en est pas un, et qui consiste en « être vu » et ainsi signifié, ce qui n’eut jamais eu lieu auparavant, un par un, et d’intérioriser ce regard, jusqu’au point où suffisamment certain il s’extériorise de et par lui-même, cartésien ; afin d’obtenir ce regard sur soi, ce qui n’a pas manqué, St Augustin par ex ; rien ne peut, dans le monde, s’opposer au regard divin). Investissant que chacun ait une vie vécue et donc un ensemble infini de rapports potentiels ; il est autre, cad divin (le sacré est une partie réservée du monde, le divin existe séparément, puisqu’il est l’intention, formelle et non composable, originelle ; créateur de tout ce qui n’est pas lui, et donc de « tout »). il est autre parce que le rapport n’est aucun de ses contenus (ni donnés, ni inventés, ni potentiels). On ne crée pas des contenus (on les compose, d’éléments donnés là) ; mais ce qui est créé ce sont les intentions (qui manifestent quantité de contenus ; retirer le regard le tableau n’est qu’un mélange de taches, qui ne parle à rien ni à aucun autre vivant) ; qui sont autant de tissages de rapports, effectifs dans et par un champ intentionnel, quantité de champs intentionnels ; soit donc l’historicité.

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Le temps

18 Février 2023, 08:58am

Publié par pascal doyelle

Unité de l’essence et de l’existence - l’exister formel.

On peut se demander si la théorie de l’univers bloc (un seul bloc d’espace-temps) n’est pas, à nouveau, une réduction du temps à l’espace.
Quelle manière alors de représenter le temps ?
Dieu. Ou l’esprit, la pensée, ou enfin le sujet, le je lui-même.
Soit donc les quatre formes d’actualisation. Qui sont, donc, les expressions, représentations, pensée et décision du temps lui-même. Et le je, sujet terminal (que l'on sache ou expérimenté en tous cas), devient dans le temps selon dieu, la pensée, le sujet et le réel. 

Qui permettent de raccourcir, de raccourcir l’espace (et ce qui se trouve dedans), et ce via le signe, le signifiant. Pas seulement le langage ; mais le langage forme la base, l’assise des raccourcis ; et ensuite on peut développer quantité d’autres systèmes de signes ; le signe n’offrant que peu de résistance, il peut même se systématiser par et en une individualité ; son système de signes en propre.

Bref.

Le point qui échappe à l’espace est le temps, mais le temps, de ce que l’on en connaît, cad que l’on peut éprouver, c’est l’actualité ; ou donc l’actualisation ; dieu, la pensée, le sujet et le réel actualisent ; le réel est ainsi l’actualisation.

Mais si l’actualisation est le réel alors tout le reste est suspendu à l’actualisation, cad l’activité. L’activité est ce qui prédomine ; c’est bien pour cela que le réel avance ou que le temps passe.

Le plus remarquable, marquant est qu’au final tout ce qui est (pour nous l’univers) finira. Faut-il alors compter sur cet univers ? Outre que les distances sont telles (et probablement infinies dans l’étendue) que l’on n’obtiendra en vérité rien du tout d’une telle configuration ; nous sommes destinés à cette terre, en quelque sorte. Ou donc ; l’intérêt, d’exister, n’est pas de « conquérir » tout ce qui est ou de s’étendre indéfiniment ; plus loin, le devenir (le devenir réel, qui n’est pas « du monde » lequel est condamné à la décomposition indéfinie) n’est pas l’extension mais la possibilité de l’activité.

Donc « l’activité » ne désigne pas le pouvoir-sur un quelque chose quelconque (tout quelque chose est quelconque). Et la seule ouverture que nous possédions c’est la signification, le sens, l’orientation ; ce que l’on nommait dieu ou la pensée ou l’esprit ou ensuite le sujet et ses variations, puisqu’il a commencé de s’analyser et donc de se construire, élaborer en dedans de lui-même sa possibilité (c’est bien pour cela qu’il faut avancer avec l’historicité ; de Descartes à Lacan)

Celui qui avance dans l’historicité prend le raccourci du temps. L’espace est certes bien passionnant, mais le temps est le réel même ; puisque c’est dans le temps que cela se réalise ou pas ou plus ou moins.

Ce qui revient à dire que l’on doit se poser la question des questions ; que faut-il faire ? Ou si l’on veut ; à quoi faut-il porter attention ? Ou donc ; que doit-on faire entrer dans la perception, la représentation, l’imagination, la décision, l’intentionnalisation au sens global ?

Puisque tout dépend de l’intentionnalité, de l’arc de conscience, sans qui il n’est pas de représentation, et donc pas de perception (puisque le champ intentionnel reprend le champ de perception du vivant dans l’actualité de l’intentionnalité, qui est faite pour cela ; offrir une autre mémorisation qui résout les situations, du monde donné ou des échanges).

Mais comme on ne peut pas désigner tel ou tel thème ou telle réalité puisque thèmes et réalités sont tous limités, et que l’on interroge en fait le « sens » de ce qui est et non pas ce qui est ; seul les ceci ou cela sont, il n’est aucune réalité synthétique ou donnée ou a priori qui résumerait toutes les réalités ; autre manière de dire qu’il n’existe que des réalités (et ce infiniment, ici et pour nous), et aucune réalité des réalités, mais bien un réel des réalités, cad le Fait qu’il existe le réel.

Qu’il n’existe que des réalités (à perte de vue, jusqu’au point où la vue ne reçoit plus la lumière et donc on ignore si c’est infini ou pas, cet univers ; ça n’est pas qu’il n’y a plus rien, c’est que l’on ne voit plus au-delà), devrait nous mettre la puce à l’oreille.

Si ce qui est ne se limite pas aux réalités (qui sont toutes finies), c’est que « le réel » cette unité qualificative du fait (qu’il existe un réel) désigne une autre part et c’est celle en laquelle tout le reste paraît, comme disait Heidegger, l’estre, le « là » de tous les étant ; et qu’il engagé comme « temps » (je ne sais plus ce qu’il entendait par là, ou alors ça n’était pas clair, ça n’était pas signifié (qu’on me le dise au cas où) ; ici le « là » dans lequel paraissent les réalités, c’est non seulement ce en quoi elles apparaissent mais le rapport en lequel et par lequel elles se produisent ; et qui plus est elles se produisent elles-mêmes en tant qu’elles-mêmes ou pour l’avancer nettement, elles sont des rapports qui se créent, se fabriquent, se constituent de et par leur activité, au point qu’il est possible de dire qu’elles sont cette activité, qu’elles sont en tant que telle ou telle activité (abeille désigne l’activité-en-tant-qu’abeille, bourdon l’activité en tant que bourdon ; et rien d’autre ; les essences des choses et des êtres sont leur activité (d’activités, ou si l’on veut « c’est plein de rapports, parce que ce sont les rapports qui sont, dont on peut souligner alors que ce sont ces rapports, ces activités, ces mouvements qui existent, leur être est né de leur ex-sistence).

Et donc le rapport des rapports, de tous, est le présent ; le temps est « ce que l’on ne voit pas » parce que c’est ce en quoi et par quoi tout devient ; le présent est peut-être le fait simple du présent, entre le passé et le futur (ce qui pose d’innombrables questions, peu importe), mais ici le présent est le rapport qui tisse les rapports (cad la réalité, les réalités), en tant qu’elles sont des unités de rapports pour ainsi dire, et que donc en tant que rapports, et ainsi activité, ne sont possibles que « s’actualisant ». il y a un présent afin que les choses, qui s’activent et consistent en cette activité, s’actualisent. Le tout est l’ensemble des activités actualisantes, soit donc le présent.

Mais alors, ajoute-t-on, le réel est cet activisme, cad la forme qui « entoure » toutes les unités de choses ou d’êtres ; cet activisme, cad ce présent actualisant. Aussi est-il tout à fait Un ; il existe un seul présent, une seule actualisation mais en prenant bien en compte que le réel est cette forme ; ce qui implique que la « substantialité », la « consistance » sont transférées dans l’activisme ; qu’alors tout est relatif à ce mouvement ; et donc les choses et les êtres passent, disparaissent, mais dans et par la forme, reste à saisir ce que c’est que la forme ; on a dit que, pour nous, dans notre expérimentation générale depuis des lustres, on la caractérise comme dieu, la pensée, le sujet et le réel (l’actualisation de toute l’actualité, ce qu’est notre historicité depuis deux siècles, pour schématiser). On ne choisit pas ici entre la fonction de dieu, pensée, sujet ou réel, et la dimension dieu, pensée, sujet et réel (mais en fait, on est invinciblement et logiquement supposant qu’il s’agit d’une dimension, formelle, qui seule existe et non pas seulement d’une fonctionnalité, auquel cas toutes les réalités termineraient dans la dispersion, voire la disparition, le néant, comme si n’ayant jamais existé, oubliés puisque plus personne pour se les rappeler).

Dans l’actualisme de tout tissage de tous les rapports (cad de tout) le présent est cette puissance, agissante, et donc ce Possible brut et puis de plus en plus épuré, subtile, mais subtilité parce que dès le début (de la plus grande des brutalités, ce big bang déchaîné, par ex) c’est la subtilité qui existe … et que peu à peu l’entière manifestation avance vers la subtilité ; la subtilité en tant qu’elle est la dimension elle-même.

Ou dit autrement ; ce qui est rapport peut être nommé autrement en tant que distinctions (les rapports sont des distinctions, des finitudes si l’on préfère) ; et distinctions jusqu’à la subtilité. Ou enfin ; l’attention, la conscience-de. La pensée, le langage, les intentionnalités et les champs intentionnels, sont créés de distinctions ; les réalités existent comme distinctions ; il y a rapports ou unités de rapports, choses et êtres, que se distinguant, ou s’activant.

Le temps impose ou reflète le possible possible ; qui s’actualise, ou non, et si statistiquement la multiplicité (celle des quartzs, des atomes, ce que l’on voudra, des moustiques par ex au sens où il n’existe pas qu’un seul moustique… par contre il n’existe à chaque fois qu’un seul je, un seul sujet, puisque c’est un rapport à lui-même explicite) la multiplicité se déploie en un ordre de fait, puisque les semblables se comportent semblablement, évidemment, pour nous, en tant que consciences, la statistique joue tout aussi bien mais également permet d’ouvrir ou de fermer des portes, non pas des causalités mais des libertés, de même que les atomes non seulement se causent de et dans leur nature même, mais ces causalités sont des possibilités ; et ce qui est organisé, c’est cela qui dure ; ce qui est inorganisé, disparaît ; causalité se réfère à un ordre ou une logique extérieure, mais possibilités sont les possibilités des rapports eux-mêmes, qu’ils soient selon la détermination ou l’être, (les choses et les êtres sont ce qu’ils sont) ou selon l’orientation et la décision et l’intention (les consciences existent dans l’actualité du rapport qui est, lui-même, le rapport qu’il se représente, il se présente, réel, en tant qu’il se représente, a conscience de soi comme rapport, qu’il signifie comme autre ; dieu, pensée, sujet ou réel.

Et si le temps reflète, manifeste, le possible possible, c’est que la structure du réel est sa logique, est le possible même ; non pas le possible d’un quelque chose (un quelque chose disparaît toujours, composé il se décompose) mais le possible du possible ; le possible assure un plus grand possible possible (de même que l’inerte, l’inorganique, organisé offre une base à la liberté de gambader de l’organique, ou que la révolution ouvre le pouvoir à chacun, théoriquement, et assure à chacun les moyens de cette liberté, soit dit en passant).

L’idée, le principe du principe, si l’on veut, que l’on trouvera derrière, est que le temps déploie intégralement tout ce qui fut, est, sera, (de même que la réalité occupe tout « l’espace », tout le possible, puisqu’elle est le possible, et que cet espace est le rien, le néant qui n’oppose rien à l’être) et que le devenir est « dedans » cet instant et que comme tel il est non-fini…

Dans le moment de totale existence de tout, l’instant total de tout, ça devient. Puisque le possible est cela qui existe. Le possible est interne au possible (ce qui est absolument logique ; si le possible est cela qui seul existe, il ne cesse pas d’être possible) ; le réel est plus grand que lui-même, non pas extérieurement (il n’y a pas d’externe à la réalité, qui de toute manière est déjà toute l’extériorité, toute la manifestation), le réel est plus grand que lui-même mais en interne.

Aussi le présent, cad le temps pur et brut, actualise un plus ou moins grand possible, mais tout porte à croire, à comprendre que tout le possible le plus Grand arrivera puisque la logique de ce qui est, est le possible-même (on ne voit pas qu’il puisse se faire faux bond ; la notion de possible échappe nativement à l’obtention de l’être, à l’idéel ou l’idéal ou l’objectivisation ou la chosification de l’être ; et n’étant pas « un », le possible est déjà « tout ce qui existe », « à tout ce qui existera» dans son domaine, sa dimension donc in/finie).

La notion d’une arrivée de l’accomplissement de tout (je suis celui qui sera, je suis celui qui est en cours d’existence) c’est littéralement ce que l’on nomme le possible en tant que Possibilité ; ou si l’on préfère, si le possible est cela seul qui existe, alors le possible se réalisera ; et ce que l’on a toujours désigné comme sens ou signification de l’existence, étant entendu que la signification est cela même qui agit ; toute la réalité s’écharne à rendre possible le possible ; comme l’énergie l’univers (et la matérialité donc, la détermination), comme l’inerte la vie, la vie la conscience, la conscience le possible libre, cad celui qui dépend de lui-même (et non de ses contenus) ; puisqu’étant le rapport dont l’exister est le rapport lui-même. Indiquant donc que la liberté est la cohérence, et non le n’importe quoi arbitraire, cad qu’elle est le rapport serré qui-se-tient dans sa propre vue, ce qui ne manque d’être pas d’être douloureux, ou difficile.

La structure libre doit se tenir dans la détermination (qui l’attire inversement), mais par la détermination et par le monde, ou la vie vécue, en ceci qu’elle est le possible même, la structure même du réel. De ceci qu’elle soit l’actualisation elle-même ; en cours d’existence ; ce qui indique la structure même du possible ; qu’est-ce qui doit s’actualiser, se décider ou se créer ou se re-recréer (puisque le possible est toujours in-finiment possible, étant cela seul qui devient, qui s’approfondit ou s’étend, s’étend dans le cercle interne de cet externe qu’est, forcément, une réalité exposée).

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Origine du langage

11 Février 2023, 09:33am

Publié par pascal doyelle

Origine du signifiant

le corps est donc transporté instantanément hors de tout monde, toute réalité, toute détermination. Puisque le corps est « devenu coupé » si l’on peut dire, par le signifiant (de la psychanalyse, et précisément Lacan) ou par le signe et ces rapports (via les signes) que produit la conscience.

L’arc de conscience est comme le cheveu sur la soupe et rompt instantanément ce qui est.

D’une part parce que « ce qui est » n’est pas selon l’être (et la détermination, serait-elle une absolue détermination, ce qui n’a pas de sens, l’être, l’essence, la substance ne sont plus de la détermination mais équivalent à l’esprit ou la raison ou on ne sait quoi, susbtantialisés, imaginés), mais selon l’exister, cad le présent qui déroule toutes les réalités déterminées (à voir si le présent est fonctionnel ou dimensionnel, cad si il s’écoule avec les choses ou si il tient au travers des choses).

Et d’autre part instantanément parce que qu’une fois installé l’arc de conscience prend toute la place, occupe toute la réalité, le vécu, le corps, étant donné que c’est dans cet arc, dans ce champ intentionnel que réalité, vécu, corps, le moi, autrui, l’humanité, que tout cela apparaît.

Tout cela apparaît puisque tout cela nous ne le sommes pas, nous en avons conscience et c’est cette conscience qui les crée ; cette distance est rendue possible par la venue dans le champ qui, lui, se tient de lui-même, puisqu’il n’est pas (qu’il n’est pas consistant) mais qui, alors, est activité, puisque ce signe n’existe que signifié. Donc si nous étions ce corps nous le serions ; comme nous en avons conscience nous ne le sommes pas ; mais alors « où » sommes-nous ?

Dans et en tant que champ intentionnel.

Qui n’est pas, parce qu’il est mouvement. Le mouvement est ainsi ce qui tient la réalité (déterminée toujours) dans sa suspension, laquelle est in-finie.

Le signe ou le signifiant découpent les réalités, le vécu et le corps. Et comme ils sont produits par l’arc de conscience qui est purement formel, celui absorbe tout ce qu’il peut de toutes les origines accessibles ; ou donc il absorbe les perceptions du vivant, du corps, de la société humaine quelle qu’elle soit, et même qu’il peut tout à fait traduire dans sa vision, dans son intentionnalité des signes réellement hétérogènes, d’une autre culture, d’un autre langage et évidemment d’inventer de multiples langages, puisqu’il ne colle pas à ses contenus, et s’il ne colle pas c’est qu’il est, lui, comme champ intentionnel et comme arc de conscience d’une autre nature que toutes ces déterminations.

Ou dit autrement soit le dieu divin nous a créé à son image (lui le Grand Rapport de tous les rapports, soit donc le rapport de conscience dont le contenu n’est pas ceci ou cela, mais le rapport lui-même rendant possible les signifiants)

ou la réalité, la nature l’univers, le donné a trouvé un moyen (le moyen) d’user de la détermination (les signes qui sont effectivement matériels) pour dépasser la détermination (qui se limitait à être ce qu’elle est, ici le signe est autre que lui-même). Recherchant le plus grand possible. (que seul le sujet assume et assure).

Mais le signe est autre que lui-même, déjà de fait et avant tout, parce que l’arc de conscience est un rapport, un rapport dont l’unité ou le contenu de structure est le rapport lui-même ; se désignant lui-même il est en mesure (dans cette forme vide mais formelle réellement) de (se) remplacer constamment par toutes sortes de signes. Et évidemment avant tout est capable de créer qu’il y ait des signes ; il y a des signes parce qu’il existe un signe premier qui ne signifie rien mais (se) signifie. Il (se) signifie en tant que formel et ainsi s’agite continuellement dans tous les sens (sauf lorsqu’une forme de société humaine vise la répétition afin de se communiquer et de transmettre, le plus fidèlement possible puisqu’alors le trésor est le langage, la parole).

Résumé ; c’est parce que le rapport « conscience » se désigne soi, qu’il ne désigne rien et que donc il peut cibler tout, ou formellement n’importe quoi.

Tout ceci n’est pas réduire la raison, dieu, le sujet, la réalité, puisque l’on ne sait pas ce que c’est que cette caractéristique formelle du rapport de conscience. On a dit que cela pouvait désigner aussi bien une « simple » fonctionnalité (il y a une conscience émergente qui permet de réguler quantité de données, de même le présent comme actualité de tout ce qui apparaît et devient) ou une dimensionnalité (il y a un présent et une conscience qui tiennent toute réalité en suspend dans leur activité et cette activité existe en et par elle-même ; dieu, typiquement, en tant qu’intention qui crée, soutient et déploie une finalité.

Il est, ici, tout à fait évident qu’il s’agit d’une finalité ; la réalité ne pouvait pas ne pas aboutir à une duplication d’elle-même en un être spécifique qui se-veut, parce qu’il se-sait et donc entre dans son propre champ ; le se-savoir n’est pas la connaissance, mais la désignation ; il ne se pense pas (ce qui tirerait vers une connaissance) il se-signifie (cet acte est hypertrophié et plus grand que la connaissance, ce se-savoir est celui-là même cartésien, qui se prouve de fait et réclame à tout un chacun de se-savoir, d’entrer dans son propre champ).

Il entre dans son propre champ nanti, organisé déjà comme autre que soi ; il n’a pas de soi et donc est le centre vide mais formel et structurel, et non le « néant » hégélien, heideggerien ou sartrien, de même qu’il est antérieur au signifiant lacanien, il n’y aurait pas de signe si un rapport existant, existentiel, ontologique ne précédait pas ;

ontologique cad l’arc de conscience qui se définit précisément d’être, d’exister comme rapport (il n’existe qu’activement et donc n’est pas, mais le réel n’est pas, il existe, puisqu’il se déroule par le présent, l’être est second et à vrai dire l’être est une notion, cad un signe, alourdi par notre imagination, qui le solidifie, puisque la notion elle-même, l’idée, est et n’est qu’un ensemble de signifiants à son tour)

et ainsi toujours actif, toujours en son activité ; on existe, on n’est pas, rien de consistant en nous, mais si l’on suppose cette activité alors cette activité est le réel même, le mouvement est le seul réel qui soit, reste à comprendre, éventuellement, jusqu’où s’avance ce mouvement ; sa dimension (sur laquelle on parie ici, soit donc la non cessation du mouvement qui porte toujours plus loin le réel, le réel plus grand que lui-même, ou le Possible comme seule finalité digne et accordée à ce fait absolu (évidemment) que le réel existe. On a vu que le néant existe autant que l’être (génériquement ou abstraitement parlant, puisque de toute façon le néant ne peut rien opposer à l’être, sinon abstraitement, donc, dans notre esprit où l’un chasserait, hypothétiquement, l’autre) et que le possible règle tout ce qui est.

L’arc de conscience désigne donc la possibilité du possible, ce que pour nous on a toujours désigné comme la morale ou l’éthique ou au final l’ontologie ; à savoir ; que faut-il mettre en jeu, préserver ou déployer, pour le possible soit encore toujours plus grand.

Il est clair qu’il ne s’agit nullement des possibilités de pouvoir, de puissance sur le monde et selon le monde, en cette vie vécue ou selon cette vie vécue, mais de tout ce qui précède le monde ou la vie vécue, la pré-disposition. Puisque selon le monde et la vie les possibilités s’effondrent tout à fait rapidement, se dispersent, s’anéantissent, ou donc se décompensent, étant composées. Il s’agit donc des possibles qui ne se perdent pas, et qui plus est, donc, étant des possibles, qui rendent encore plus possible le possible ; comme la nation (et dieu), la pensée (et les intentionnalisations sur le monde «là », l’être), le renouvellement incessant de l’intentionnalité (qui ne s’inhume pas dans la vie, et intention, donc, qui renaît constamment de sa propre capacité ; le christique et le cartésien), la révolution (qui redistribue intégralement toutes les cartes, ou le devrait), de la considération de (soi), étant entendu que l’on n’est, évidemment, pas seulement celui-ci que l’on est mais que le moi ouvre au sujet (lequel peut récupérer la totalité des sujets possibles, comme autant de possibilités de résolution de ce qui se peut en une vie, qui se transforme alors en existence.

Le renouvellement est évidemment la marque de l’intentionnalité ; qui ne se fie plus, ne se confie plus, ne confie plus son être aux contenus (on n’est plus ni homme ni femme, ni libre ni esclave, ni riche ni pauvre, ni juif ni païen, par ex, et on n’est plus tel ou tel sorte de monde particulier, mais référé à dieu, cad la forme une de l’intention pure et simple ou la formalité incarnée en un corps, quel que soit ce corps). Mais à l’infinité de l’intentionnalité, à la quantité non finie de rapports, de signifiants (et évidemment de signifiant de signifiant, puisque c’est le but ; l’adaptatbilité de l’attention, de la conscience à toute situation, lors même imprévue par l’adn d’un vivant, ouvre sur la possibilité infinie). Cette infinité est divine, littéralement ; aucun monde ne l’épuise.

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L’horizon du corps et du réel

4 Février 2023, 11:31am

Publié par pascal doyelle

Évidemment il y a une version tout à fait convaincante et pour ainsi dire commune quant à l’explication du développement humain. Il s’agit d’un animal vivant doté d’un plus gros cerveau, qui crée une culture, et un langage, et ainsi son corps, d’animal vivant, peut augmenter sa consommation de réalités, s’adapter un peu partout, et apparemment en différentes aires, non limité donc à son « milieu », puisque son milieu c’est le monde (ou l’univers).

Ce qui déjà est plutôt étrange. Comment traiter de n’importe quel milieu, naturel ou sociétal, alors que l’on est soi-même déterminé, que ce soit par un substrat matériel (une cervelle, l’adn, etc), ou par une interpolation idéelle, la raison, les mathématiques, la logique, etc, qui existeraient en dehors on ne sait où et qui commanderait de tout en-haut tout ce qui est la réalité obéirait à un corpus.

Toutes invraisemblances qui tombent si l’on admet que les choses elles-mêmes sont des rapports, et assujetties en tant que tels, en ce qu’elles sont en tant que rapports et sujets du devenir, et douées donc de leur propre activité qui se mélange sans doute les capacités, lesquelles disparaissent, et qui peu à peu s’élaborent ; sinon les rapports sont incohérents et ne survivent pas, se défont ; c’est parce qu’il y a la matière, fortement organisée par tous ses liens tissés, qu’il apparaît « la vie », laquelle est quasiment sans aucun doute, le prolongement hyper actif d’une réalité matérielle déjà suffisamment organisée ; ce qui est organisé dure et ce qui est organisé permet que les niveaux d’organisation se superposent ; la vie naît dans un monde composé et est elle-même hyper composition. Il est une téléologie, un finalisme de fait, parce que dans les faits eux-mêmes ; l’activité (et non pas l’être) se déploie, et se déploie selon cette mise en forme du rapports ; l’intellectif se pense de et par les choses, qui se-voient, elles se-voient elles-mêmes et ainsi tissent.

Mais l’autre version consiste à intercaler une dimension en plus ; la « raison » ou la « cervelle » sont une augmentation, certes, mais sont elles-mêmes causées d’une structure bien antérieure.

De même il est impossible de comprendre la raison par elle-même (comme les mathématiques ou la logique du reste).

Cette interposition débarque nue et sans rien, parfaitement vide et formelle ; l’arc de conscience est purement intentionnel. Dieu est purement intentionnel, la forme antérieure aux signifiants. Ce qui veut dire, en retour, que la forme doit s’adapter et étant formelle, s’adaptera en quantité de milieux, de mondes, de donné et de données.

Schématiquement une pensée ne contient pas « de la conscience », c’est la conscience qui produit, entre autres, de la pensée, et plus généralement des signes, puisque les signes sont eux-mêmes des rapports. Un système, philosophique, représente via des champs intentionnels des réalités ou des réels, mais tous systèmes positionnés par l’arc de conscience (lui-même existant dans l’horizon de la réalité donnée là, ou le réel, par ses quatre structures, dieu, l’universel, le sujet et le réel comme présent et exister), de même que le conscient ou le moi sont installés dans la limite du corps, qui re-vient sans cesse (psychanalytiquement, qui se situe, elle, sur le bord du corps, tel qu’elle l’a ou que Lacan a tenté de la cartographié, littéralement cartographié, le corps faisant office équivalent de dieu (qui du reste fut le corps du christ), du monde, de l’horizon ou du réel).

La résolution, schématiquement, suppose non pas qu’il existe un concept de tous les concepts, ce qui est en soi absurde, ni qu’il existe une réalité de toutes les réalités (qui se situerait où, dans la réalité, en dehors de la réalité ?), ni encore qu’il est une complexité cachée dans la complexité, mais bien que les réalités, les concepts et les logiques sont des rapports. Une chose, un être tissent leur unité de leurs rapports ; la logique est un détour par la tenue des rapports ; l’idée est un rapport, un signifié … mais de signifiants (idée qui n’est elle-même consistante que des relais signifiants, qui renvoient à encore d’autres liaisons, et pour finir à une chose, un être ou un corps, et pour le moi son propre corps, raison pour laquelle sans doute c’est le corps psychanalytique, il n’y en a qu’un pour chacun, de corps, et qu’il supporte tous les signifiants ; est-ce pour cela qu’il fut, divin, le corps du christ ?

C’est tout aussi étrange. Le corps est, pour chaque moi, l’horizon sur lequel se produisent les signifiants, aussi est-ce par, sur, via le corps qu’ils, parfois, se manifestent. Le corps est pour chacun comme le point aveugle, et aussi celui qui voit (en tant que vivant et en tant que porteur des signifiants). Et il est lui-même, chaque corps, le signifiant du rapport ; que celui-ci ne peut pas atteindre puisqu’il ne peut être ramené à l’état spécifique de signifiant ; malgré que le moi, la f

Rappelons qu’il vint à Freud, en rêve, la solution de tous ses problèmes, L’injection faite à Irma ; « Irma va mal, elle souffre de la gorge, du ventre, du nez ; Freud l'examine malgré sa résistance, il est inquiet, se demande s'il a commis une erreur médicale, appelle en consultation deux amis médecins, M. Et
Otto ; ceci débouche sur un diagnostic absurde où il est question de triméthylamine
. »

La formule chimique qui ne représente rien, sinon ceci qu’elle était une ‘formule’, ce qui veut dire un « mot ». Un signifiant. L’inconscient, qui n’est pas du tout limité au subjectif, lui livrait là le résultat de ses réflexions parallèles (parallèles au moi) ; que l’inconscient est structuré comme un langage ; il se sert de repérages ; il n’est pas le langage, mais « comme » un langage.

Et que le sujet-inconscient pensait. C’est ce qui a sidéré Lacan.

(en vérité il semblerait que Lacan comprenait ou envisageait certaines formulations, tout à fait connues comme « je suis celui en cours d’exister », « l’être est, le non être n’est pas », « je pense, je suis », etc, comme de telles formules, de là son attachement viscéral à la philosophie ou aux signes, et comme bien au-delà de nos capacités … et qui pourtant nous viennent quand même, viennent vers nous)

Mais si l’être de la conscience n’est pas du tout le conscient (et les idées ou plus bas les représentations, ou encore le langage, etc), alors le réseau intentionnel ou plus exactement le tissage intentionnel, la formulation de rapports qui positionnent les réels, les points réels (tel dieu, l’être, le sujet, etc) la formulation s’étend bien plus loin qu’initialement ; pour lui la coupure du signifiant est infinie et caractérise son ontologie (ce que, un temps, il nomme le symbolique, ou comme on préférerait ; le signe).

Ce qui est en soi tout à fait saisissable, mais saisissant ; si l’intentionnelle conscience peut admettre, absorber, quantité de signes, c’est dans tous les domaines… aussi bien mathématique que philosophique ou subjectifs ou objectifs, de la perception venue de ce corps vivant (et perceptions parce qu’il est vivant ; un caillou ne perçoit pas) à l’imaginaire de tel auteur, à tout autrui qui nous parle. L’arc de conscience occupe immédiatement ou parfois instantanément tous les lieux ; il n’a pas de lieu. Puisque le présent est son lieu bien effectivement réel et qu’il ne quitte jamais.

Rappelons ; l’arc de conscience est le seul être de rapport dont l’essence, la réalité, la détermination est non pas un ceci ou cela (la raison par ex ou l’esprit ou on ne sait), mais dont l’essence est le rapport lui-même ; « il se-sait ».

Dans ce « il se-sait », et puisque le signifié est le rapport lui-même (qui se-montre-à-lui-même), alors ce signifié est substituable par n’importe quel contenu, n’importe quel signifié en tant que signifiant ; c’est le rapport comme réel-en-acte, qui rend possible les signifiants, qu’il y ait même un « signifiant ». Il ne désigne « rien » et donc potentiellement tout ou au moins n’importe quoi, et au-delà (puisqu’il existe forcément un au-delà de son être, étant entendu que le rapport qu’est la conscience n’est pas fixé, de quelque manière que ce soit ; ce qu’il désigne est « lui-même » en tant que rapport).

Et donc tout aussi bien l’universel. L’immédiateté est la détermination (telle chose ou être) ; l’arc de conscience installe tout de suite la réalité dans le réel, cad dans le signe (qui relie des différenciations). Mais la détermination n’est pas en tant que chose ; au contraire une chose est un ensemble de rapports (qui la définissent et qui existent activement ; les choses ne sont pas produites par une « essence » ou un ordre supérieur, mais en tant qu’activités, de là qu’elles s’inventent), repris par un ensemble de signes, pour nous, et imaginée comme « une ». Elle n’a en fait aucune consistance (la métaphysique décrit mais en plus l’intentionnalité lui fournit une densité imaginée) ou a autant de consistance qu’un atome, et un atome se meut, est un mouvement. La matière étant un refroidissement et une inertie de l’énergie (quant à comprendre ce qu’est l’énergie…)

Le rapport est antérieur et donc plus grand que l’universel, le rapport en tant que tel ; c’est pour cela que la raison ne parvient pas à poser son propre horizon ; elle est posée, d’un externe.

Il est clair, ici, que l’on suppose l’arc de conscience, cad l’intentionnalité, ou donc le rapport comme l’horizon interne qui existe en et par lui-même ; puisque seul le rapport (cad le sujet pur et brut) peut re-prendre le principe du réel, à savoir le possible. Aussi le rapport le plus instancié est celui qui est son propre possible mais encore plus qui est le possible-même ; celui pour qui le possible est son devenir même (étant entendu que seul le formel, la structure, devient, le reste, le déterminé, périt).

Est-ce à dire que l’universel est ramené au rapport dont la plus spécifique exemplarité c’est ce rapport qu’est une « conscience » (laquelle est indérivable, de même que l’exister, ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas la comprendre) ? Oui le rapport, l’arc de conscience, le sujet est une forme antérieure in-finiment plus étendue que l’universel seul (qui est ainsi une universalisation, un processus, un procédé, celui d’un sujet) ; puisque l’on applique cette logique du rapport à tout, y compris aux mathématiques et aux choses, au monde et au présent de ce monde et de chacune des vies (ce qui ouvre une ampleur considérable, excessif).

Et la forme antérieure à tout se situe pour nous dans le possible, dans la capacité, en ce que la capacité est la finalité même du devenir ; ce qui est devient non afin de réaliser ceci ou cela (qui disparaît) mais afin que la capacité soit toujours plus grande.

Dieu existe afin de créer (il est là pour cela) une possibilité humaine qui ne soit pas angélique mais libre, et donc comporte le mal, l’erreur, l’égarement, la folie, la bêtise, etc, mais qui de cela sera encore-plus-grande que l’angélique, et de fait encore plus grande que dieu (ce que révèle le christique et le saint esprit, qui cumule dieu, le fils, et la communauté des croyants).

Une société humaine selon la liberté et l’égalité existe afin que se renforce et se décuple la liberté et l’égalité, leur nœud très réel, et ce jusqu’au cœur (au corps) des mois, des sujets, des je ;

et que donc le je qui se tient tout au bout de mon moi (qui est tout à fait particulier, et souvent embarrassé de ce particularisme, qui en même temps tient sa singularité de base) au bout de mon moi s’organise le je. Ou la coupure du signifiant tel qu’il se peut, peut lui-même étendre sa vigueur, sa rigueur.

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