(NHSL) Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan
Dans la perspective de redécouvrir la lune, cad de prendre conscience de ce qui effectivement nous situe là, sur le lieu, sur le point de temps, où nous sommes.
Il y eut ainsi la surintentionnalisation (les grecs), l’hyper-intentionnalisation (dieu et le christique), la méta-intentionnalisation (Descartes jusque Husserl) puis enfin l’anti-intentionnalisation Nietzsche, Heidegger, et l’analytique qui est nommément de l’analytique pur de la structure de notre être, Sartre et Lacan).
Nietzsche et Heidegger sont explicitement des anti ; ils nient absolument totalement toute l’humanisation et l’individualité des siècles ; Platon, le christ, Descartes et le sujet, la raison, la science, la démocratie, l’individualité du moi, la liberté, l’humanisme et veulent remplacer tout cela par une "totalité" de leur cru. Repenser tout ce qui fut et immergé tout cela dans l’altérité du donné tel que « là » et absolument non humain, surhumain ou inhumain. Il est clair que si pour Nietzsche c’est excusable, et oh combien, c’est dans la seule mesure où Nietzsche n’est applicable qu’individuellement ; c’est individuellement que l’on s’explose et s’expose à la grande pensée ontologique de Nietzsche ; mais c’est tout à fait traumatisant de croire que l’on puisse exporter cette non humanité dans la vie réelle ; Heidegger.
Par contre le principe dont ils partent ; que la réalité est Autre et qui les abreuve et finalement les noie, perdus corps et biens, est un vrai principe et une sorte d’évidence incompréhensible et déchirante. Fort heureusement cette altérité sera en une fois définitive réduite à la constatation, encore plus inacceptable et incompréhensible et non humaine de la nausée sartrienne ; le réel est structurellement Autre ; la nausée, la racine noueuse qui soudainement Existe aux yeux de Roquentin, est par Sartre le basculement d’une sur- interprétation souvent romantique et « génialissime », sorte de théosophie et de dangereux non-sens qui se couvre abruptement d’une super signification délirante (N et H), est le basculement en un seul et unique Fait, indiscutablement là ; le réel Existe.
Dès lors on passe à autre chose ; la mise en arme de notre attention vers le donné tel que là, qu’est la réalité ; les deux français pourront commencer de découper et isoler le réel de la réalité et ce sans succomber à une surinterprétation délirante (lesquelles étaient dans les deux cas, N et H, absolument passionnantes et fondamentales … mais délirantes, l’une relançant la Volonté, l’autre l’Etre, et reviennent dans ces états hypertrophiés l’ancien engouement, voire une envolée psychique, pour l’un extrêmement dangereuse, qui croyaient passer par-dessus l’articulation, l’architecture de la cohérence, mais qui finalement remontent par en-dessous, jusqu'au pire enthousiasme, le peuple allemand comme sens de l'histoire ; remarquons que Sartre ne put pas s'empêcher de s'affairer marxistement, non sans espèrer refondre tout ce système dans l'intervention individuée du pour-soi). Autrement dit par Sartre et lacan on entre dans le dur. Le solide, la précision, et l’atteinte au bout du Bord du réel ; tel qu’au moins ce réel s’expose face à nous et peut être expérimenté ; expérimenté par tout l’être que l’on est ; il faut armer intégralement tout ce que l’on est, de corps, d’humanité, de personnalisation, d’esprit et d’images, afin par tout cet ensemble tendu, cibler le Fait et ramener toute la possibilité de cette anti-intentionnalisation ; puisque si il est une logique elle tient en ceci que le Fait d’Exister est autre et oppose une effarante altérité qui nous expulse hors du monde, de la vie, du corps, de toute pensée, de toute intentionnalité ; l’intentionnalité qui s’est révélée notre structure même, est brisée, rompue, en totalité par le Fait d'Exister du réel tel que Autre.
Mais au moins c’est clair. Il est impossible de supposer un quelconque délire dans la réalité ; elle est juste « là », sans présupposition et telle une factualité monumentale et hors de toute proportion (nous affectant d’une facticité qui atteint tous nos organes, capacités, sens et significations). Mais ce « là » plutôt que lui nier la faculté de « se produire » (cette négation est manifestement fausse), on doit y avancer et dénouer le réel, démonter le réel dans son activité et même en vrai, de son activisme (son caractère absolument Autre et brutal, au sens de violence et de mécanisme brut et sans fard du réel), et c’est ce mécanisme qui est enclenché et entraperçu depuis la méditerranée, puisque la méditerranée met à jour le nœud lui-même, l’articulation qui a lieu en tant que le réel intervient dans le réel (qui se nomme dieu, la pensée, le corps christique, le sujet, l’altérité, l’analytique de la structure).
La réflexivité (le retour sur cet être tel que là, immédiatement posé sur le monde et instantanément lié, rapporté au réel de cette réalité, au présent, sur le réel, articulé au monde, aux autres, au vécu, qu’est notre être ramené à sa stricte structure ; l’arc de conscience sartrien, le pour soi face à l’ensoi monumental) va accentuer, amplifier son attention au plus près en décortiquant notre réalité, puisqu’est acquise la structure réelle agissante, décidante, d’orientation et de désorientation qu’est notre être en son « essence » ce qui signifie en sa forme, vide ma structurelle, étant entendu que notre être n’est pas un être mais un exister ; arc de conscience articulé à l’arc du présent.
Orientation et désorientation forment la plus difficile opération sartrienne, et la source écrasante de son Exigence (Sartre assume au plus durement l'exigence, la sur-morale, l'éthique ontologique, celle qui décide de notre être, notre vécu, notre corps et ne cède jamais) ; comment décider et selon quelle direction ? Quelle direction dans la réalité et au cours d’une vie ? Doublé par la question lacanienne ; comment être « soi » alors même que cette identité recule par principe, puisque c’est de l’inconscient dont il s’agit, et recule alors même que l’on en approche ?
Mais Sartre et Lacan ne comprennent pas, puisqu’ils s’opposent à toute l’intentionnalité des 25 siècles précédents, ils se situent dans l’anti-intentionnalité (soit donc l’intentionnalité qui se sert d’elle-même afin d’avancer dans la précision de sa propre appréhension et compréhension), ne comprennent pas que autant ils veulent examiner, décortiquer, découper notre réel actuel, autant Plotin, St Augustin, ou Descartes se produisaient, eux, en avant d’eux-mêmes ; de sorte qu’il n’est nulle contradiction entre les positions ; ce qui se voulait autrefois dans la prospective, s’est retourné, depuis, sur son origine ; Sartre et lacan ; avançant à reculons, mais avançant réellement, décortiquant l'articulation.
C’est l’entièreté du présent dans son architecture qui se découvre en s’inventant ; en somme ce que l’on nommait éternité ou vérité au-delà de l’immédiateté, ou sujet c’est l’actualisme absolu de cela seul qui existe ; que le présent, qui est la forge même de la réalité, des réalités (puisque la réalité n’offre plus la possibilité d’unifier tout ce qui est, il n’est pas d’unité, de Un qui soit Tout, de résumé essentialiste de toutes les choses dispersées qui paraissent), se transmute et transite dans notre monde en tant que dieu ou pensée ou sujet idéaliste, n’est pas si surprenant puisque dieu, la pensée ou le sujet se remarquent spécifiquement de ceci que l’on n’en voit pas le bout du bout.
On n’en voit pas le Bout parce qu’ils sont le Bord ; ce à partir de quoi tout le reste apparait. Le miroir et non plus les images, les idées, les contenus dans le miroir ; c'est la miroir qui parait.
Et c’est pour cela que Plotin ou Descartes ou Kant autant que Nietzsche doivent être maintenus ; sinon la vision (de la réalité) s’étiole. Sans l'historicité entière la réalité se perçoit encore mais à partir de présupposés qui ne demeurent pas au niveau du réel ; qui affaiblissent la tension de l’arc de conscience. Présupposés qui se pêchent dans le monde, raison remplaçant la pensée, le moi le sujet, la naturalité dieu. Si l’on se perçoit, consent, admet comme « moi », on jugera selon le moi (de même qu’à partir du christique on peut juger du vieil homme ou selon le nouvel homme). Rechercher la plus haute ou précise ou exigeante limite, c’est ce que déjà travaillent N et H, reniant raison et humanisme, pas suffisant ardus pour se tenir ontologiquement dans le "là" énormissime du donné brut ; ce faisant ils outrepassent la possibilité réelle, et imaginent un autre « bord » du monde ; dont le forçage parait gage de vérité (plus ce sera anti, anti tout et n’importe quoi, plus ce sera « vrai »).
Et si le Bord prend la forme du Bout du réel, littéralement l’extrême extrémité, c’est que dieu, la pensée, le sujet, et l’altérité ensuite, ne sont pas ; ils existent, déjà tenant le Bord-même. Il faut y croire. Il faut avancer dans la croyance d’une cause interne à la réalité, qu’ensuite on nomme cela dieu ou la pensée ou le sujet, peu importe ; ce que l’occidentalisation a analysé c’est que nous sommes d’un décalage, et que ce décalage ne peut se comprendre que de définir le réel comme étant le réel, bien sur, mais en tant que le réel est un mouvement transcendant, et que ce mouvement transcendant loin d’échapper à l’analyse se doit d’être analyser, et que ce mouvement est le présent, comme machine générale de tout ce qui est (l'exister distinct de l'être, la cause de l'effet) ; cela qui se construit sans cesse sur la pointe extrême de l’activité ;
Il faut penser et saisir non pas seulement comme la pensée augmente le monde et y ajoute du perçu mais aussi augmente, décuple notre attention, notre faisceau de conscience, acte de conscience splitté en consciences, accélérant la distinction non seulement des mots, des idées (et donc des perceptions que l’on voit depuis ce splittage du langage surintentionnalisé) mais distinction dans l’acte de conscience même ; c’est cet acte de conscience qui est divisé et se divise selon la pensée, non pas pour la pensée, mais en usant de la pensée ; la finalité n'est pas une "pensée" qui contiendrait tout, mais les milliers de consciences possibles en une seule absolument actuelle et hyper activiste ;
Il faut croire en le christ et prendre antérieurement à sa propre vie comme il est une dimension de saisissement en plus qui commence de restructurer notre vécu, notre expérience de l’existence,
Il faut se réfléchir et percevoir comme second par rapport à soi (de même que Descartes se demande si les silhouettes sont des automates) ; inaugurant de fait, dans le fait même d’exister ici même comme on est (déjà) autre que soi , parce qu’après tout si je dis que je pense donc je suis, je ne suis déjà plus qui je suis, je suis fondamentalement celui qui dit que, celui qui intentionnalise celui-ci qu’il est (ce qui est aberrant structurellement), celui qui (se) signifie ; de même que les grecs en prononçant la « vérité », ne sont plus « dans » la vérité, mais en dehors, de même descartes n'est plus dans la conscience comme idée ou soi, mais est Autre.
Et enfin il faut accrocher au donné tel que « là » ; l’arc de chaque conscience dépouillée de toute communauté, parole partagée, identité est jeté à même le réel, immédiatement et instantanément.
Cela revient à dire qu’au terme (pour l’instant) de ce processus d’occidentalisation, ayant débroussaillé la totalité des possibilités à partir de la découverte de cet-être dans sa spécificité (à savoir qu’il n’est pas un « être » mais une structure et qu’il est La Structure, celle antérieure à toute humanisation, représentation, langage, monde humain, structure comme sur-intentionnalité grecque ou hyper-intentionnalité christique) il nous faut maintenant passer par-dessus ; par-dessus notre être et commencer de saisir le « là » tel que donné dans le monde.
Rien donc qui ne soit déjà expérimenté.
Parce que Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan s’y emploient.
La Volonté nietzschéenne est autre et elle est autre « en-nous », littéralement (de même que Freud se dirige vers ce que suppose le cartésianisme, non que Descartes en sache quelque chose, bien qu’il y ait la fille qui louche dont il se souvient de s’en souvenir, mais en ceci que Descartes décrit une structure réelle, un être et qu’il s’agit évidemment du même être que celui sur lequel tombent Freud, Lacan, Sartre, Nietzsche, Heidegger, etc) ;
L’Etre est Autre que l’être habituel, et l’Etre est d’abord le donné « là », qui imprime sa forme vide, de néant-autre, à notre humanité, lui imprime des affects-étranges, angoisse etc, et un destin hors l’humain ; pour son égarement, Heidegger est splitté par l’absolue Altérité du donné « là », et Heidegger ne comprend pas que l’altérité est déjà effective par la pensée grecque, par le christique et le mono, par Descartes et le sujet ; il croit que l’altérité est l’indéterminé qui s’incarne, et dont lui seul Heidegger est le garant, le berger, non humain, lui et le peuple allemand en l’occurrence, alors que l’indéterminé n’a pas besoin de s’incarner ; il est la cause des effets que sont les réalités, les mondes humains, la pensée, les sujets, etc, la cause ne peut pas et ne passera pas dans le monde, c’est non le monde mais la cause et l’architecture causale du monde qui se crée ; rien de la pensée, du Un, du sujet, de l’altérité ne peut être intégré dans une détermination.
La forme, autre en nous, la Volonté nietzschéenne, et la forme autre hors de nous, l’Etre heideggérien, impliquent intensément et extensivement tout ce qui est selon l’interne et l’externe. Et alors intégralement redistribuée ; de là l’exigence à laquelle ils souscrivent tous les deux ; pensant reconduire toute l’occidentalisation ; mais ils n’en sont que les pointes aigües avancées ; c’est toute l’occidentalisation, ce processus, qui est la restructuration.
Mais Sartre orientera l’attention, l’acte de conscience, l’arc de conscience de ce qui l’atteint de l’externe, d’une part l’exister des choses, l’en soi, et d’autre part le regard des autres ou individuellement l’altérité de « ce que l‘on devient dans sa vie » ayant voulu autre chose ou à tout le moins autrement (et ceci non seulement individuellement mais collectivement, selon l’historicité qui l’engagea si fort ; comment les hommes font l’histoire sans le vouloir).
Tandis que Lacan creusera, dépliera l’enroulement non fermé qu’est cet arc en tant qu’il est pris-dans-un-moi, et qui se cherche partout en tant que moi alors qu'il n'est que le regard qui cherche et non ce qui apparait ; élaborant toute la structure interne de conscience supportée d’un corps. Démontant précisément l’incarnation hypothétique. La structure interne lacanienne qui précisément a affaire aux surfaces, aux surfaces qui glissent les unes sur les autres et dont nous sommes le jeu et le produit ; puisque notre être est une structure, et que celle-ci est un rapport, elle n’est pas, jamais, saisissable ; elle est ce par quoi toutes les surfaces se meuvent ; l’arc de conscience n’est jamais où il se trouve ; ce que l’on trouve ce sont toujours des représentations, des images, des contenus, des surfaces de corps ; ce à partir de quoi il est perçu est toujours en retrait et dans ce retrait tout est ouvert, aux quatre vents ; ce qui compte ça n’est pas ce qui est perçu mais le point qui perçoit et qui n’apparait jamais et donc recèle (les raisons de ce qui est perçu).
Si Sartre et Lacan objectivent, hyper-objectivent notre être, de manière extrêmement précise et descriptive, et d’une « scientificité » indiscutable (ou alors c’est que l’on ne comprend pas), il faut également lire Platon ou Descartes ou Kant selon la même logique, le même principe d’hyper-objectivité ; c’est juste que Descartes ou Platon montre au-devant « ce que cela peut », développe, créent l’arc dans son ampleur, tandis que Sartre et Lacan reviennent sur cette articulation, sur « ce qui rend possible » qu’il y ait une telle ampleur de projection au-devant, vers le réel, vers le présent.
Tout l’ensemble montre suffisamment que ce ne sont pas des « idées » mais des descriptions de la structure, unique, antérieure à tout, puisque nous sommes vraiment, réellement, perchés sur le Bord du monde depuis la méditerranée, depuis que cette structure a émergé hors de tous les mondes particuliers et donc a abordé au monde même, donné là, et s’est approché de son centre, du centre de notre être, sauf que ce centre n’est pas le centre idéel, idéalisé, idéaliste, mais est un arc ouvert tendu hors de soi (il est de la nature même d’un arc d’être hors de soi).
Puisqu’il s’agit d’une structure réelle (qui ne dépend pas de ses contenus, qui n’est pas déterminée, ni de l’ordre de la détermination) toute pensée en sort et surtout, pour ce qui nous occupe, toute pensée y revient ; Descartes parle de la même structure que Sartre. Ils tournent autour, parce que l'on ne peut faire autrement que de s'approcher sans y être, non par manque mais parce qu'on l'existe.
Et cette structure est implantée dans le réel, dans le donné du monde (par un corps spécifique, un corps qui n’est pas seulement un donné mais un re-percevoir, un percevoir de soi à nouveau, du dehors, l'autre-surface du corps) ; pour discerner la nature de ce réel sur lequel nous sommes disposés il est arrivé une intuition fondamentale, dispersée au travers des uns et des autres ; de tous ceux touchés par l’assujettissement, l’assujettissement à condition de sujet ; du sentiment d’existence de Rousseau à l’horreur du réel lacanien, en passant par l‘altérité du monde nietzschéen, l’angoisse de Kierkegaard, et évidemment la puissante évidence de l’exister sartrien.
Depuis Descartes tout sujet est jeté dans le monde et c’est par là qu’il perçoit le monde comme étendue, par quoi c’est l’étendue du monde, qui ne se restreint plus aux essences des choses, mais tient, pour ainsi dire, tout seul comme existant là. Et Descartes ne suppose pas dieu puis le sujet (auquel cas l’humain serait l’agent plus ou moins actif ou passif de l’universel, de la pensée comme universelle), c’est le sujet qui suppose dieu ; de même que les grecs supposant la vérité en général se tiennent à distance de toute vérité évidente. C'est l'intégration de l'activisme et non la dépendance à quoi que ce soit.
L’arc renvoyé par Descartes est sans doute un rappel de dieu, mais ça n’est plus d’une part le message de religion, ni même le christ, et ni même la théologie de la notion universelle du discours « dieu » qui est mis en fonction ; c’est l’auto-articulation, pour le dire, du sujet. Le sujet est le socle, ce par quoi tout le reste est ou n’est pas. La notion de l’infini en un sujet n’est pas procéduralement la notion de l’infini dans le discours (métaphysique du christianisme) ; c’est l’arc du sujet vers lui-même qui contient l’infini ; que l’infini soit contenu dans l’arc du sujet est la "religion fondamentale", cad en fait est la révolution interne même de ce pli qu’est notre être, sa structure, dans le pli du réel (ici l’étendue-monde), dans le pli qu’est l’altérité (de Nietzsche ou Heidegger ou le pour-soi sartrien ou le sujet-ICS lacanien), est le pli dans le pli qu’est le présent.
C’est ainsi l’entière architecture du réel, comme présent et comme arc structurel, qui fut dressée depuis le début ; épuisant tous les possibles ; puisque l’on y existe depuis lors instantanément ; instantanément n’est pas immédiatement. L’immédiatement est seulement le présent habituel ; il n’est jamais atteint ; il passe. Le présent instantané est celui qui demeure toujours présent ; le Même présent. Le Même depuis le début et au-delà ou en-deçà, comme on veut, de toutes les réalités. L’intuitionnisme existentiel ou celui de l’interventionnisme de dieu ou celui de la constante présence christique (on a toujours le même autre-corps, la même autre-surface et littéralement il est un seul et unique autre-corps, bien que sujet par sujet il soit unique à chaque fois, ce que l'on conquiert patiemment depuis le christique, qui exemplifiait l'autre-corps, c'est aussi le seul qui est sur-vécu, qui soit le sur-divin, le divin-en-plus) indique constamment la même orientation ; il n’y en a qu’une ; celle de l’acte unique qu’est le réel.
C’est l’intervention de cet acte qui est ciblé par la pensée, depuis le début ; qu’elle se donne comme pensée et surintentionnalisation qui requiert l’activisme intentionnel (de la pensée des grecs), l’expérimentation individuée du monde, qui se passe du langage commun et commence de créer son propre vocabulaire qui signifie exclusivement pour chaque individuée conscience, une par une (mais c'est le même monde, le même corps, le même arc de conscience, en bref le même réel) ; on ne peut pas penser à la place d’un autre, de même que l’on ne peut pas mourir, par le christique, à la place d’un autre. Qu’on le prenne comme l’on veut, comme l’on peut, ce qui se trame là-dessous, c’est la forme du sujet ; manifesté comme dieu et mono, pensée et universel, sujet et corps, altérité et existentialité brute. « Pas sans moi » impose le sujet, bien plus précisèment que si on affirmait seulement que l'absolu est, et qui pour le sujet ne signifie plus rien ; il n’y a aucune vérité sans le sujet individué de l’arc de chaque conscience, puisque l’arc est seul à intervenir dans et par le présent.
Autant dire que le dépassement de l’individualité par la Volonté ou l’Être est non seulement impossible mais un contresens fondamental ; tout autant qu’il est erroné de croire que le sujet ce serait la subjectivité ou l’objectivité ; la vérité est que le réel est puissamment architecturé et qu’aucune des articulations ne doit manquer ; il n’est pas de raccourcis qui remplacerait la dureté de l’arc de conscience par l’un quelconque de ses contenus, l’une de ses représentations, une de ses images ; aucune articulation ne doit manquer et l’historicité depuis la méditerranée doit sans cesse se remodeler, en approfondissant la distinctivité, sans rien en retirer. Ce qui a joué ce sont les grandes configurations ; dieu, pensée, christique, sujet, altérité ; selon la déclinaison de l’arc structurel dans l’arc du présent, par quoi cet être qui est le rapport à (soi) qui est (le rapport lui-même) se restructure sans cesse par le Fait toujours architecturalement Présent de l’exister, acte formel pur et brut. Qui est cela même qui devient.