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instants philosophie

Signe vers la perfectibilité

25 Décembre 2021, 09:16am

Publié par pascal doyelle

On fait court, et dru.

C’est seulement que l’être est contenu dans un mouvement et que ce qui existe, ex-siste, est le mouvement. Donc le mouvement est seul réel. S’il est seul réel, il ne se fige pas, jamais (sinon tout disparaîtrait, et en vérité ceci, ce gel du réel, est impensable et à peine imaginable, sinon abstraitement).

On envisage donc la suspension (infinie) du réel. Un présent infini, en verticalité, si l’on peut dire. Et le sens, pour nous, lors d’une vie vécue qui se sait et devient dès lors une existence (et plus seulement une vie) est la révélation que le je est feuilleté. Il s’est-su, il se-sait, il se-sera.

Il déplie le long d’une courbe, l’arc de sa conscience de soi.

Étant entendu qu’il ne s’agit pas de la conscience d’un-tel moi ; ça n’est pas la conscience « de » pierre. Comme simple fonction d’une identité ; laquelle consisterait en quoi ? Mais bien Pierre qui est fonction de cet arc de conscience ; tout dépendant de ce que ce je fera de ce « moi », bricolé à l’arrache, au cours d’une vie, plus ou moins vécue, et arc de conscience qui fera son je de ce que les autres, la vie, le monde ont fait de lui.

Il est ainsi une ligne non visible qui glisse au travers, et se tisse d’un vêtement. L’autre vêtement. L’autre surface du corps. Celle sur laquelle les signes sont écrits. Les signes au sens strict ; ils montrent l’orientation, désigne, signalise.

L’ensemble de tous les signes qui tracent les possibilités de l’existence, cet ensemble n’est rien que et tout entièrement l’ensemble de l’historicité. Il n’y a aucun raccourci.

Excepté quelques points ici et là, et évidemment le seul est unique christique. Qui rassemble structurellement, absolument toutes les positions possibles ; celles que l’on a pu repérer, avant parfois mais essentiellement ensuite, et les positions que l’on ne comprend absolument pas du tout.

Ce qui veut dire que toutes attitudes qui en découlent sont … des attitudes et non la seule et unique position incompréhensible par débordements en tous les orientations effectives dans un monde et un corps.

Il n’est en vérité aucune autre position ; on continuera de les qualifier telles ‘positions’ pour simplifier. Descartes évidemment occupe la seconde position ; soit l’instruction, l’in-formation du je par lui-même, et non plus pas le seul regard christique ; il fallait bien sur que le regard, externe absolu, du christique vienne se prendre dans l’actualité de tout je (le christique portant l’égalité de tous sous le sien et Descartes redirigeant le regard en interne de l’arc de conscience ; on dit bien en interne et non « intérieurement », comme si il se constituait une subjectivité ; le je n’a rien à voir avec la subjectivité. Le je expose absolument dans l’externe du réel ; à preuve, on ne sait pas « quoi » en faire, puisque tout (ce qui tombe sous les yeux, dans un monde, une vie vécue, une perception, etc) est dans le champ qui lui-même n’est pris dans aucun autre. Il n’est qu’un seul interne et c’est celui du Père ; soit l’intention formelle absolue ; qui est purement intentionnelle et qui signifie tout le reste (qui ne « pense » pas, qui signifie).

Ensuite vous essayez de comprendre ce déroulé comme il vous semble ; que dieu, le christique, le sujet, le réel ou la pensée, ou ce que vous voudrez, existent ou non, ça n’est pas le problème ici.

Il s’agit de mettre en place les paramètres qui furent positionnés tout au long ; admettant, par principe ferme, que toutes les articulations qui eurent lieu s’imposent comme effectivement réelles ; Socrate a raison, Plotin, st Thomas ou Sartre. Bref tout le monde a raison, même si on ne sait pas pourquoi. Sous-entendu ; ils n’étaient pas plus stupides que nous. Bien sur il est un zone moyenne (grosso modo tout le monde finit par déconner, certains moins que d’autres… mais aussi souvent on agglutine des raisons arbitraires ou particulières ou immédiates ou faciles ou idiotes ou habituelles ou tradi ou ce que l’on voudra ; bref du très moyen, ou du très névrotique ou imbécile ; l’histoire fait le tri ; ça ne viendrait à l’idée de personne de moquer Descartes, ou alors c’est votre jugement qui vous juge).

Autre validité : notre être n’est pas une idée, une pensée, et n’est même pas un « être », déterminé. C’est une structure ; la structure intentionnelle de l’arc de conscience ; qui ne peut pas se déplier comme notion ; sinon en tant qu’il s’(agit du rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » n’est pas une identité, ni un être donc, mais le rapport lui-même ; et ce rapport se voit à partir du Bord, ce qui veut dire qu’il doit ‘se’ voir, pour exister… Il requiert absolument l’actualité, l’actualisation, raison pour laquelle on ne pense pas sans… penser… C’est actif, ou ça n’existe pas, on est attaché à l’activisme et donc au présent. N’étant pas une idée notre structure agit et réagit adéquatement ; Descartes ou Socrate juge ou pense ou décident adéquatement, pourvu qu’ils se garantissent d’une éthique divine (ce qu’ils avouent bien nettement).

Comme il s’agit d’une technologie intentionnelle,

- qui se fonde sur son indétermination, et n’existe que dans et par l’in-détermination elle-même du réel, à à savoir que la logique est celle du possible, ce qui n’est pas du tout le vide, ou le néant ou autre notion métaphysique ou irréaliste ; et puisque, par ailleurs, pour nous le réel est le possible brut, le pur possible qui ne cesse de se réaliser, réal-iser, de s’instancier, de se suspendre verticalement, oui comme le Baron de Münchhausen ; il n’y a aucune autre explication possible et donc hypothétiquement aucune autre explicitation, qui déroule la structure du réel, du présent, des arcs de présent et de conscience, de leur Actualité formelle,

- que le réel soit suspendu par lui-même, signifie le déploiement ou l’auto déploiement de la réalité, revient à dire qu’il existe en tant que déploiement de rapports (qui tous se tiennent dans leurs propres formulations, et ne viennent pas d’un « ordre » extérieur, que les choses et les êtres soient leur(s) rapport(s) c’est ce en quoi et par quoi ils consistent, comme activités, mouvements),

- et de rapports, en nombre infini (au début mais ensuite ils sont encore infinis… réfléchissons bien cela),

- et rapports qui se voient, en tant que réalités précisément déterminées, dont la détermination aboutit donc à ces champs de perceptions, ce qui veut dire de distinctions continuées,

comme donc il s’agit d’une ‘technologie’ (créée par le réel donné là dans son activisme forcené, le réel étant de fait extrême, extrémiste ; on existe toujours au Bord du réel, en tant que présent, qui est le seul Bord de la réalité, de l’univers, supposé ici infini ; infini n’étant pas en soi une unité mais une qualification ; le réel use des infinis afin de perfectibilité ; par quoi la perfectibilité pourrait-elle s’approcher sinon par ces infinis ?)

technologie, donc, intentionnelle ou structurelle, actuelle, c’est vraiment l’indétermination qui recrée constamment ; le un de Plotin, le je suspendu de Descartes, l’esprit hégélien, etc. Et évidemment chaque position offre quantité d’effets, d’effets cette fois déterminés dans le champ intentionnel ; du christ à la révolution, de dieu à la nation, de la vie vécue à l’existence et aux littératures, des objectivités aux subjectivités, etc.

Seule manière de réserver l’organisation localisée à partir de larges bases statistiques (les particules par ex) organisation d’une réalité, et dans sa brutalité, puisqu’étant rapports les choses et les êtres doivent s’articuler, produire leur capacité, et ne reçoivent pas un ordre extérieur mais se gérèrent de rapports (forcément) actifs. Et par quoi on peut tout autant prévoir que l’activité de dieu consiste à propager l’autonomie (non la pensée mais le ressort interne de ce qui est).

Il est évident que de ce fait, ce Fait absolument majeur, formel, et absolu, il n’en existe qu’un. Si l’arc de conscience est le réel mouvement lui-même, il signifie une seule orientation, mais comme c’est un rapport, indéterminé, il contient tout le reste. Cependant, donc, quoi que l’on fasse, désire, décide, imagine, perçoit, pense, etc, on signifie un seul et unique rapport.

Du reste si le rapport existe il est exclusif, n’étant pas composé, il est « tout rapport quel qu’il soit ». L’exister est ce rapport, qui peut être décliné en « possibilité ». évidemment il n’y a de « réalité » que du possible brut, mais cela veut dire que le « programme » de l’exister est le possibilité même ; soit cela seul qui peut devenir, se ceindre de la perfectibilité, et donc un sujet. La structure sujet est cela qui est réal-ité, parce que seul le possible pur a un sens .

Rappelons par ailleurs que seul ce qui est « rapport » continue d’exister, puisque ce qui est ‘en rapport’, selon un ordre local, une organisation, une cohérence, offre du temps en plus … ce qui veut dire dure, dure dans le temps ; ce qui est décousu s’étiole, c’est la formulation ‘en rapport’ qui ouvre une plage relativement stable, et locale. Ce qui est sans-rapport(s) disparaît. De toute l’infinité qui s’imposait, ne reste que le relativement stabilisé (mais peu importe puisqu’originellement de l’infini il reste l’infini de l’univers plus ou moins organisé). Et « plus ou moins et local » parce qu’il n’est pas un Ordre régnant uniformément sur tout ; ça n’a même aucun sens ; il faudrait imaginer un Rapport terrifiant qui ne laisserait aucunement les rapports (que sont les choses et les êtres) s’établir ; or les choses et les êtres sont des rapports « vivants », autonomes en se constituant eux-mêmes (leur essence étant les rapports, ceux que l’abeille produit pour être abeille, et rien d’autre et ce sur des millions d’années dévolution du vivant, qui lui offre des bases locales stabilisées ; pensons alors à dieu qui n’aurait pas en cas créé un ordre mécaniste ou déterministe amis une variabilité intelligente, au sens où choses et êtres et réalités « perçoivent » le donné ; toute chose, même inerte, perçoit le donné en ce qu’elle l’est, ce sont l’ensemble de ses déterminations ; il n’y a détermination que parce que perception, cad « réalité » ; la réalité est cela qui perçoit (et nous nous nous percevons, à partir du Bord, de l’horizon et potentiellement de tout horizon, puisque l’on ne perçoit pas de l’horizon, ce qui est le rapport du rapport sur lui-même sans détenir la formule divine elle-même ; à son ‘image’).

Plus il y a aura et plus grande sera la possibilité. Dieu même, comme idée si l’on veut, est la plus grande possibilité possible, et donc toujours dans le Créé.

Le plus sidérant (entre mille) étant qu’un tel divin délègue. Il délègue le rapport lui-même. Ce qui veut dire que pas un n’existe sans se-savoir.

Nous voici donc introduit à ce se-savoir étrange. Rappel : on nomme se-savoir parce que justement ça n’est pas une connaissance ; si tel était le cas il serait déterminé (même sous l’universalisation qui se qualifierait de telle ou telle). Le se-savoir est le rapport à soi, du rapport lui-même. Et donc pour nous le rapport cartésien.

 

Comme il est très difficile (voire impossible mais c’est autre chose) d’entrer dans le rapport lui-même, on use de subterfuges ; et cela tombe bien puisque l’introduction du rapport dans le monde, l’historicité ou la réalité humaine ou la vie individuelle ou la perception est cela même qui modifie de bout en bout tous ces champs (et conséquents et subséquents). Il est monde, historicité, vie personnelle ou réalités humaines par et dans la construction du champ intentionnel ; qui évidemment ne crée pas les dites réalités, mais les re-prend dans son champ ; on a une vie ou un corps, parce que nous ne sommes pas cette vie ou ce corps ; sinon nous serions. Nous serions peut-être dans un milieu d’un être vivant, qui ne se perçoit pas à partir de l’horizon, et nous percevrions effectivement ce qui nous entoure, mais nous ne nous percevrions pas nous-même dans un horizon. Et si nous percevons de cet horizon c’est que nous sommes potentiellement et donc structurellement tous les horizons parce que « tout horizon ». Il y a un effet absolu, cad formel, de Bord.

(et on a dit que le bord de tout ce qui est (être) est le présent (exister)

l’introduction du champ intentionnel dans le champ lui-même, à partir de quoi il sait dès lors qu’il est producteur de contenus ; et non plus qu’il reçoit le monde informé tel ou tel, qui était à chaque fois déterminé, maya par ex, et n’est parvenu à se savoir que de se désigner, sinon comment aurait-il pu ?

Et ceci se rend réel, à soi-même, sous les deux formules ; dieu (intention pure) et le monde donné « là » (l’être, soit donc la notion universelle, com-portant l’universalisation comme telle, dès que l’on commence de signifier universellement, en sachant ce que l’on fait, mais on le sait forcément, on signifie tout, on forme idées et systèmes d’idées afin que le rapport, devenu explicite, parcourt toute sa capacité, de même que calculant les choses, elles peuvent faire un ou un+ ou un- , mais alors il faut comprendre d’où vient le plus ou le moins, afin de retrouver le un objectif).

Et donc chacun est ainsi constitué du monde donné « là » (l’être universel) et le je (sous la formule du christique, via le regard du un tout-seul, abandonné, trahi, jugé et crucifié, qui distribue instantanément, par-delà et hors du temps et eschatologiquement évidemment, le nouveau temps, qui est le temps réel, cad le présent dressé verticalement en et partout et par tous).

Remarque ; que le je soit ce méta-universel du je, ne signifie pas du tout que son unité de je soit rompue par une transversalité quelconque, écrasé par l’universel, mais bien que le je contient l’universel ; l’universel est le rapport déplié (dans diverses directions et donc constitue comme tel la performance même du je, du rapport) ; mais le seul sens de l’universel est le je, cad la structure sujet qui seule admet la perfectibilité in-finie ; aucun terme ou aucun début de rapport ne contient le rapport lui-même, qui s’appartient seul, mais comme il est ce « rien agissant », il Donne, et par le christique qui remplace la Loi qui nous juge par l’intention, infiniment infinie, il par-donne ; en vérité vous serez jugé par votre intention, vous sera révélé votre vraie intention.

On signifie par là que n’existe que le transcendant ; l’immanence ou les immanences, comme on veut, ne sont que dans l’exister, et l’exister est brut mouvement qui se subtilise in-finiment ; si il cessait d’être in-fini, il cesserait tous court ou il faudrait imaginer (ce serait une imagination) un infini figé, ce qui n’a aucun sens. (c’est de cette imagination ontologique métaphysique dont se moquait Lacan, en raison précisément de l’élément non rationnel, non compréhensible, qui unifie mentalement pour le dire «l’idée de l’être », sans lequel elle ne se produirait pas comme borne des idées ; l’être, le bien, la pensée, le un, le dieu-théologique).

Ce qui ‘est’ ; soit donc ce qui est déterminé) est toujours de fait limité ; et se tient donc dans sa propre vue ; se tenir dans sa propre vue, veut dire être déterminé. Et ainsi se définissent les choses et les êtres des uns aux autres, de face ; puisqu’il n’y a dans la réalité qu’une seule face. Et de manière générale ou même absolue, cad formelle tout l’exister est tourner d’un seul côté ; vers le plus, le plus réel, celui qui actualise la plus grande possibilité possible (reste encore à signifier ce en quoi consiste cette possibilité la plus grande ou plus exactement en quoi consiste sa « grandeur », qui n’est pas du monde, comme on sait. Tout ce qui est, est tourné d’un seul côté : en avant. Dans et par la possibilité brute … très brute… qui se subtilise au fur et à mesure et dont la subtilisation continue, est toujours cela même qui (seul) existe.

La question, derechef, n’est pas l’être ou le néant (auquel cas il faudrait trouver une raison, ou une cause, extérieure, à cet être ou néant), mais (puisque le néant existe tout autant que l’être, au sens générique, et que le néant n’oppose évidemment rien à l’être, et que donc les deux existent, et ainsi le possible est la règle des deux) qu’est-ce que l’être (cette fois au sens spécifique d’exister) et si il est exister et donc mouvement, comment pourrait-il cesser ? Donc le mouvement existe in-finiment d’une part et d’autre part on n’en trouvera pas de « raison » qui lui serait extérieure, mais on en saisit le ressort interne ; afin d’encore plus de possible.

Ou dit autrement (puisque tout le reste est réglé et qu’il n’est pas de cause ou de raison extérieure ; c’était une vue de l’esprit, littéralement) alors tout est absolument et totalement et de A à Z positif ; ou donc qu’elle est la raison interne (la Possibilité brute) et quel est le ressort interne (le présent, comme déroulement, qui n’est pas de même genre que le temps, de là qu’il soit la cinquième dimension, si l’on veut).

C’était une vue de l’esprit qui ne se prenait pas lui-même en compte ; il objectivait et assignait une extériorité. Tout le travail fut (depuis Descartes, mais aussi Hegel, qui par ailleurs va tenter de réinstaller le sujet dans une pensée, qu’il doit ressaisir d’une façon non métaphysique, mais quand même ça le titille) de concevoir que la cause se présentait (littéralement encore) comme effet ; ou inversement que l’effet est la cause. Que le réel est un rapport qui non pas avance en avant et revient en arrière, mais avance en arrière et revient en avant. Ça n’est pas le même « temps » et donc ça n’est pas le « temps » du tout ; c’est autre chose, autrement.

Et cet ‘autre-chose-autrement’ est ici-même (ce qui revient à dire qu’on le quitte pas et qu’il ne nous quitte jamais, il n’y a rien sans que cela soit présent, donc le présent est toujours présent, sauf que l’on nomme cela « présent », comme si c’était le temps - présent – alors que c’est tout autre-chose-autrement)

et donc en chaque ici même (où et quand que l’on soit, puisque personne n’est en dehors du présent, et donc tout est dans le « présent », comme autre-temps, mais comme ça n’est pas du temps on estime donc que l’exister est la trame même).

Et donc appliqué au je, il n’est pas lui-même (puisque de toute façon l’être est mais n’existe pas et seul existe l’exister, le mouvement pris en tant que tel). La bizarrerie du ‘rapport’ étant déjà envisagé par Hegel ; où « est » le rapport ? Pourquoi tout est-il « rapport » conclu, si l’on peut dire, par un seul rapport ; la pensée pense des pensées, et le savoir absolu est l’ensemble des connaissances mais est-il lui-même une connaissance ou seulement une affirmation, formelle, de lui-même ?

Bref.

Ceci c’est dans la perspective métaphysique, universelle et objective (selon la philosophie donc). Mais si cette affirmation est le je lui-même ? Et si le réel est ce présent, s’activant de toutes parts ? De toutes parts puisque il n’est aucun présent au repos.

Qu’est-ce que cette activité, cet activisme, cet actualisme ? Comment comprendre que n’existe que dans et par l’actualité ? Se peut-il que l’actualité ne soit rien d’autre qu’un passage et donc disparaissant tout intégralement ? Et emportant, à jamais, tout ce qui apparût ?

Qu’est-ce que l’inverse, à savoir qu’est-ce que le présent qui dresse la colonne des possibilités, occupant toute la réalisation, étant entendu qu’alors celle-ci est splittée par le présent lui-même ?

Et ainsi : quelles sont les variations, versions de vous-même ? Une, deux, quatre, dix ou cent variations ne vous sont-elles pas venues ? Vous reconnaissez la route, mais les diverses routes qui pouvaient s’emprunter ? Avez-vous vraiment oublié vos possibilités de choix ?

Quelques moments étranges laissés ici et là. N’existe-t-il pas quelques moments distincts ?

C’est par la distinction que les réalités se découpent, l’instant de feuilletage de la perception intentionnelle.

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Le rapport seul existe

18 Décembre 2021, 08:40am

Publié par pascal doyelle

Que le je soit infiniment lui-même. Soit donc le feuilletage du je. Ce qui est une chose, que l’on verra. Mais aussi ça interroge sur la nature du je. Le moi est, dans le champ intentionnel, un objet, construit (ici, bricolé), dixit Sartre. Si le je est un champ intentionnel (que Sartre présente ou suppose universel), on précisera bien plutôt que c’est un rapport ; tout ce qui entre dans et par le champ intentionnel, s’installe dans un rapport.

Il n’y a pas un je supposé parce que l’on veut à tout prix instaurer un sujet. On admet un je supposé, un (en tant que rapport) parce qu’un champ intentionnel est fait, constitué, de A à Z de rapports. De signes. Et donc de tous les rapports il s’en tient un seul. Puisque, à tout le moins, ce tissage de rapports se place lui-même dans ce tissage ; il se place dans ce tissage afin de se déplacer et il se déplacer (de rapport en rapports) afin d’organiser le tissage, particulier, généralisé, singulier, perspectif, représentatif, intellectif (sciences, philosophie, idéologies, religions, etc). Imaginer un champ intentionnel qui n’utilise pas son propre repérage est une absurdité ; parce qu’il existe en tant que rapports, et un rapport se sait. Si il ne se sait pas, il n’existe pas. C’est le signe (qui n’est pas une connaissance) qu’il s’envoie qui le crée et ce absolument en une actualité, cad un présent. Il n’y aurait pas de représentations (ni de signes) ni de pensée, ni d’organisations et tout cela ne serait tout simplement pas viable (ni n’apparaîtrait, et n’existerait pas). Ceux qui nient la liberté nient que le je se sait (ce qui ne veut pas dire qu’il se connaît ; il suffit de se désigner pour se savoir, cad se produire sur la scène et donc se placer et se déplacer et modifier tout le tissage, de porche en proche ou en une fois, dire « je » par ex modifie tout).

Ceux qui nient la liberté, prennent la pensée, par ex, pour une « information », ce qui ne veut rien dire du tout. Même pour une pierre ou un vivant, ça n’est pas de « l’information » (qui est juste une sorte de repère idéologique vague, de même que le « désir » est un des fétiches pseudo naturaliste, ou réaliste, qui représente dans un moment idéologique, la liberté de chacun). Dire « une information » c’est croire qu’elle substitue par elle-même (c’est une vue de l’esprit tout à fait idéaliste, comme beaucoup sinon toutes les substitution depuis 2 siècles). Ainsi on imagine que le robot est « intelligent ». aucun sens (c’est un ensemble de règles, pas une conscience, pas un rapport . Remarque seul ce qui est en soi-même rapport est capable de rapports. Et le seul rapport, comme on a vu et verra, est unique ; c’est de non pas percevoir l’horizon mais de se percevoir à partir de l’horizon, de l’en-dehors, du « là » du réel, du réel de la réalité, à partir donc de l’autre-point. Et si on perçoit à partir du point-autre, on perçoit à partir de l’autre-point ; le rapport étant non une qualité, une détermination, lorsqu’il est saisi (ou lorsque l’on en est saisi) on saisit l’autre-point absolu, cad formel. Dans le rapport qu’est toute conscience, le formel est absolu.

Le feuilletage puisqu’il s’agit, comme d’habitude, de réintroduire de la bizarrerie ou de l’étrangeté ou de l’énigme ou du mystère, mystique, ontologique, dans la vision que l’on a (de la réalité ou de sa vie vécue ou donc du réel tel quel). Parce que rien n’est évident du tout. Le présent par exemple, qu’il y ait « un présent » est une étrangeté absolue. Que l’on dise « je » est une incompréhension absolument totale. On ne sait pas ce que cela signifie. Ça n’impose pas que ça n’existe pas (il faut cesser de croire que la forme objective de l’universel, soit tout l’universel ; le je est bien plus grand que l’universel formulé). Le je n’est pas : il existe. Aussi est-ce cet exister qui est présupposer, partout (dieu,l’être, le là, le un, le bien, le qui-était-là/qui-n’est-plus-là/qui-est-quand-même-là (le christ), le sujet ou la révolution, etc).

Ce qui paraît contradictoire ; à savoir que si c’est un je, il est un. Mais on a vu, maintes et maintes fois, que le je est intentionnel, cad constitue des rapports. Croit-on que le je ne mémorise que les déterminations du monde ou la détermination, hypothétiquement une, de son moi ? Ce serait bien plutôt les positions que, lui, il occupe ; en tant que : qu’est-ce qui est sujet ?

On retrouve ce problème avec Badiou qui caractérise le sujet par l’universel ; il n’y a de sujet qu’universel. Mais l’universel en soi non seulement n’existe pas, mais il n’est pas ; il n’y a d »être que dans le mouvement de l’arc de conscience ou l’arc du présent ; ce ne sera donc pas sous la formulation objective (de la métaphysique de la vérité universelle d’un discours) mais sous celle de la position qui définit à la fois le début et le terme d’un rapport.

… c’est pour cela que c’est une formulation toujours très étrange. La forme « le rapport » suppose toujours un autre. Un autre sujet. Et comme dit Descartes un sujet plus grand. Pour lui, dieu ; ou plus exactement la refonte très spéciale cartésienne de dieu.

La formule de l’autre bout du rapport en tant que sujet est évidemment née et poursuivie en dehors de la philosophie, ou alors sous des notions empruntées ; comme l’infini ou l’immutabilité, etc. Ce qui est peu compréhensible dans la mesure où le dieu chrétien est trine, et donc Saint-Esprit en tant que communauté de tout le divin, y compris du peuple de dieu, l’église. Il y a un choc sinon contradiction entre le dieu vivant et le dieu théologique ; qui doit relever de l’universel, lequel définit un objet, un gros objet peut-être mais un objet. Or on a vu que c’est le sujet qui est réel (Hegel l’avoue si « Descartes installe la pensée, enfin, en tant que sujet », donc n’est pas de la pensée, et c’est « l’esprit », une incertitude qui tente de se clore sur l’universel savoir de soi comme savoir).

Mais donc si l’universel ne circonscrit pas le sujet, alors il est ce corps. C’est parce qu’il est retour à partir du Bord (du monde ou du corps ou de la vie vécue, cad par dessus la mort) qu’il y a un sujet et tout cela est réel et réalité ; mais alors qu’est-ce que le corps ou la vie vécue ? Ce qui revient à ; de où se perçoit-on ?

On comprend l’importance cruciale pour un moi, un moi-même, une personnalisation ; qui croit qu’il sait de où il se perçoit.

 

 

Que l’on soit cette conscience, cad ce faisceau intentionnel, veut dire également que l’on est ce champ intentionnel. Or les signes servent à stocker les mémoires. Et si les mémoires absorbent et organisent les déterminations, il s’agit également des positions de l’arc de conscience (et même il n’existe pas de mémoires qui tiennent durablement hors de la position d’un je). Puisqu’il n’existe d’esprit, d’intellect, de mémoire que situés par un je dans un horizon, et l’horizon premier est celui-là du monde réel donné là. Lequel est unique, non remplaçable.il se trouve que ce je déploie dans son champ intentionnel un autre horizon, ou donc un point de fuite, un point de perspective (parfois mal assuré, lacunaire, et qui évidemment ne couvre pas la totalité des déterminations qu’il éprouve au cours de sa vie, de son expérience).

Qu’il soit un rapport veut dire qu’une partie est cachée. Dans la mémorisation (des structures feuilletées) la conscience se dissimule. Il faut saisir que le conscient est un mouvement double ; on prend conscience de V sur l’horizon X. Pour rendre conscient l’horizon X il doit devenir Y sur un autre horizon X. Il est un horizon inamovible, sauf qu’il s’agit de la pure position X du monde donné « là ». Donc Z, le dernier horizon.

Le Z est absolument toujours là. Et c’est bien l’horizon à partir duquel on se perçoit (et donc perçoit toute la perception). Un animal, un vivant est au centre de son milieu. Une conscience, cad ce rapport à soi du rapport lui-même, non pas perçoit l’horizon comme tel mais se perçoit à partir de l’horizon. Et c’est le sens de la coupure psychique qui sépare un corps, vivant, de son centre (la fameuse castration psychanalytique, la coupure du signe, du signifiant, il n’est aucun moi sans cette division absolue, cad formelle, et chacun reste quelque part et plus ou moins prisonnier dans la non-coupure, qui est la confusion, la fusion). Mais si coupure il y a, alors ce corps se perçoit du dehors, dans l’horizon du monde (ou du Bord de son corps, ce qui est un non sens pour un vivant, mais justement c’est devenu un existant et non plus un vivant).

Mais cet horizon du monde est un « là » (l’être ou le point absolu, dieu, ou le regard premier, le christique ou le sujet qui se-sait, ce qui ne veut pas dire qu’il se « connaît », il se positionne, se-sait là). Et ce « là » est la position du réel. Purement formel. Mais ce sans quoi rien n’apparaîtrait puisque c’est par là qu’il y a distinctions, signifiants.Le moi se tient de quelques signes dans le champ intentionnel et suppose imaginairement la consistance de son « être » (qui comme tout être est un assemblage, un agrégat, ou le moi tel un bricolage, que l’on doit sans cesse recoudre, par des objets, accédés, ce qui veut dire construits, ou rêvés, intentionnalisés, par des désirs). L’être n’est stabilisé nulle part ; il est seulement pris dans un mouvement et déposé là momentanément ou dans un dynamisme psychologique ou psychique, comme pour les désirs du moi.

Comme on ne sait pas ce qui est toujours supposé dans le rapport, dans la conscience-de ceci ou cela, le fond échappe constamment, parce que le fond c’est le « là », l’horizon ou l’intentionnel, qui sont vides, sont de pures positions, formels. On n’a jamais de réponses sinon la dernière ; dieu, l’être, l’universel, le sujet, le réel. Il n’y en a pas d’autre, qui soit dernière, sauf des réponses secondes, des substituts. Il n’y a pas de désirs par ex ; ce sont des fétiches, des semblants, des imaginations ou des images ; qui se donnent pourtant comme « réelles » puisqu’on les voit… mais ce ne sont que des perceptions, hallucinées, prises dans le mouvement qu’est l’intentionnalité ; la densité de l’objet désiré lui est prêtée, il ne consiste pas en lui-même, et notre être, qui n’en est pas un, ne désire rien, il veut le réel.

Or la structure intentionnelle unifie, certes, il y a un je, mais avant tout décentralise et ce totalement ; elle est d’abord un processus de décentralisation qui va capter les réalités, perçues. Originellement c’est un champ perceptif, celui du vivant, d’un vivant comme tous les vivants (qui se déplace dans son milieu, étant au centre, pour se repérer ; il ne subit pas des chocs, comme les pierres, et ne pousse pas comme les plantes ; il a des pattes et une peau pour le détacher, séparer du donné) et il reçoit donc les informations du dehors (puisque lui est un avec lui-même). Et l’arc de conscience (qui s’ajoute au vivant) intègre tout ce qu’il peut (question de survie) et ce en créant un champ intentionnel, et susceptible d’être communiqué au groupe et transmis entre générations. Donc une mise en forme culturelle du champ commun (qui se dépliera ou développera en champs individués, par la raison ou par le christique, les esthétiques, les romans, le cinéma, etc).

Mais l’unité des tous les champs, quelle est-telle ? Celui de la volonté du sujet (qu’il soit un groupe, ou des individus). Si ce champ non content d’absorber des informations (en les codant, en somme) ne se prend pas lui-même par la main pour vouloir une unité des champs, cette unité est tout à fait faible ; puisqu’elle n’entre pas dans son propre champ et donc ne se développe pas, ne s’affirme pas et se perd de vue, littéralement.

Par quoi on en revient à désigner la structure comme un dispositif, lequel doit, pour admettre qu’il peut et doit, pour augmenter son rayon (la pensée) ou intensifier (dieu, le christique, le sujet) ou accélérer (cartésiennement) ou partager et propager (la révolution, entre autres), qu’il doit se dénicher non une unité mais une décision. Une âme. « L’insondable décision d’être ». Lacan. Puisque cette décision s’avance jusqu’au moi-même, le moi-même, la personnalisation étant la plus concrète, et la plus dense (densité), expression de l’arc de conscience.

Ce qui était déjà prévu par le christique … puisque la raison, l’universel, la pensée, vous récupèrent et ajoutent un étage à votre être, une presque conversion, une décentralisation (vous n’êtes plus le centre), mais cette caractérisation de la pensée consciente n’est pas la conscience que vous existez.

Et dès que le christique s’impose comme véritable révolution, elle est totale ; elle engendre une civilisation (ou la possibilité une civilisation, totale, qui s’empruntera par ailleurs de tout ce qui existe, Rome de fait). Et le moyen de relativiser cette conscience existante, c’est le regard du grand sujet (le christ, qui de plus donne comme infranchissable logique autrui en tant qu’autrui, soit donc l’égalité sous le regard de l’unique, du un tout-seul) ; la relativiser puisque c’est dans cette distance qu’elle décolle d’elle-même, que ses déterminations basculent dans un rapport, en lequel et par lequel seul elle existe, à son propre regard.

Bien que le vivant en nous se sente comme le centre, l’arc de conscience est toujours et structurellement autre ; c’est cette altérité qui est distance, qui est amadouée ; de sorte qu’au lieu de subir elle soit utilisée (point de vue de l’efficacité), ou alors qu’elle soit précisément notre existence réelle, la seule qui vaille, et ayant à déployer son propre ressort, organisation, finalité, intention.

Étant un rapport cette finalité ne peut pas lui venir du dehors. Ou plutôt si mais à condition que telle orientation soit reprise et admise en et par soi, à condition donc d’avoir un « soi ». lequel n’est pas une identité, mais une capacité. L’éthique de ce dont elle est l’éthique ; l’éthique de la possibilité. Une éthique qui supprimerait la possibilité est de fait un égarement, et le moi reste dans son bricolage.

Cette éthique est celle non pas qui va réaliser un idéal (il s’y croirait, ce qui ne se peut pour un rapport, et demeurerait dominé par l’imaginé) mais qui présentera toujours la capacité (celle de n’être pas, Sartre, ou celle de Heidegger en plus symbolique).

C’est pour cela que la psychanalyse joue des surfaces, des parcours ; il y a un trou, au moins, dans le parcours de la conscience du moi (qui veut, désire, imagine faire-un, sous un regard), alors que le regard est un vide (Sartre) ou plus précisément et plus réellement formel. Il y a une exigence absolue et invincible dans la conscience qui est en tant que rapport. Dont un des bouts manque. Et ainsi qu’il y ait torsion, torsion ouverte ; on ne sait pas où elle va. On ne sait pas ce que l’on perçoit ni qui nous perçoit ou ce qui nous perçoit lorsque l’on désire ou pense, etc ; non que l’on ignore ceci qui se présente (sous nos yeux) mais on n’en connaît pas le fin mot…

Et pour un être dont le réel est un rapport, ne pas saisir le fin mot, le dernier mot, est un non sens, jeté dans le résidu, rejeté hors de l’être, sans cesse dénié dans l’im-monde. Un rien du tout, ou si l’on veut non un être mais un bricolage, mal foutu, qui rate, tout, tout le temps.

Ça n’est pas seulement une impossibilité logique, que l’un des bouts du rapport manque, parce que ce qui manque est évidement le bout essentiel, et le plus horrible tourment. Résoudre ou réduire cette souffrance, est une partie de l’enjeu (outre de savoir comment utiliser ce qui nous utilise, dans ce tour et re-tour lui-même, ce re-re-tour indéfini, puisqu’il est tel et revient, re-vient comme si de rien, il ne re-vient pas seulement, ayant déjà eu lieu mille fois, il Vient à chaque fois, nu et sans rien, sans fond, horizon brut, et pur). Amadouer la souffrance et donc organiser la capacité.

Lacan part du moi, tout à fait commun, qui se rencontre partout et selon chacun. Et ce moi imagier être, mais si il existe il n’est pas. Et il ne comprend plus du tout qu’il puisse « exister » ; pour lui, qui se réalise dans une société humanisée et en cours de personnalisation généralisée, démocratisée pour ainsi dire, les années soixante, il doit nécessairement être, être cette vie vécue et tellement heureuse. Tout se réalise quasiment complètement mais la complétude n’a pas de sens, au niveau de la signification structurelle (par ailleurs dû à la puissance intentionnelle dégagée, libre d’une part et régulée, par une égalité, quantité d’intentions, d’entreprises, de projets, de libérations, se réalisent, se rendent réelles) ; signification inaccessible structurelle qui ne vient, elle, que du réel (ou de dieu, de l’universel, du sujet, de la liberté-égalité, de la révolution toujours à continuer, renouveler, et non de la liberté seule, etc).

De la position-autre qui est insituable et ce à partir de quoi, de qui, de où tout le reste est situé, envisagé. Même autrui n’est envisagé, par le je, que via, selon, par et dans le (grand) détour de dieu, de l’universel, de la liberté-égalité, du réel. Un je ne peut pas ne pas instancier la verticalité, brute. Et à partir de cette unité, décisionnelle et non acquise et encore moins donnée, autrui est envisageable (sinon il est un esclave, mental, peut-être cool plus ou moins mais au final qui, étant déjà positionné dans le là du donné, s’impose et de manière terrifiante ; c’est le propre des mass et micro-médiatisations, le cinéma, la télé ou interne).

Par là on voit que c’est du corps dont il est question ; à savoir que l’arc de conscience existe, il est tendu (au travers de tout, puisqu’il pointe l’horizon Z dernier, le « là », formel, dieu ou le réel ou le je), qu’il absorbe quantité de perceptions (du donné, du vivant, du corps biologique), des informations de la réalité humaine (de son temps propre, lequel est depuis le christique soumis à l’eschatologie de la fin de temps, cad ce court-circuit gigantesque qui projette toute l’historicité sur le dernier champ intentionnel, du Jugement, qui est très compliqué, puisque ça n’est pas la Loi juive de dieu qui condamne), mais tout cela n’obtient pas le bilan conclusif ; le bilan conclusif est l’actualité du rapport ; une conscience est un rapport et n’existe qu’actuellement et ainsi garde toujours le pas dernier. Le rapport est structurellement vivant, ou si l’on veut existant (puisque le vivant est préservé pour le corps vivant).

L’arc de conscience, dont on a pu se gausser, nier la position sartrienne par ex, décide « en fin de compte » ; lui-même Sartre a contrevenu à sa position initiale (le pour-soi antérieur) en présupposant le marxisme. Puisqu’il ne se voyait pas réaffirmer toute la tradition … ou ce qu’il considérait comme tel. Or il n’y a pas le choix ; si la conscience brute existe alors elle réaffirme tout. Toute sa lignée. Dieu, pensée, christique, le sujet, la révolution originelle (la seule en fait, puisque les autres adapteront en imposant, l’égalité par ex sans la liberté, ou la liberté sans l’égalité, et diverses variations, parfois autoritaires ou dictatoriales donc ; il faut un peuple et une historicité spécifiques).

L’arc de conscience en tant que conclusif, celui qui, au final, prend la main, dans l’actualité de la décision, n’est pas un énoncé conscient de raison, philosophique, théologique, rationnelle ou de rationalité ou idéologique ; c’est pour cela que la finalité eschatologique christique (qui n’est pas là pour faire joli ; pourquoi aurions-nous inventé un tel règne terminal ? De où cela sortirait-il?) est la question même du sens, de la signification, de la structure du rapport que chacun est, que chacun existe.

De ce que Sartre se crut dans la nécessité, tout à fait théoriquement compréhensible, de revenir au marxiste (cad en fait à la densité d’un monde aliéné réel et d’une historicité ayant à se rendre réelle concrètement, ce qui en un sens est le comble de l’idéalisme mais peu importe ; nous ne sommes pas matérialistes depuis le 18éme, nous croyons rendre réelles nos intentions, c’est de la matérialisation d’idées ou d’images, non du matérialisme, et c’est cette réalisation, manquée, forcément, qui nous déchire et brise également les mois, dont la vie vécue n’est pas l’image de la vie vécue). Il voyait bien que l’arc de conscience se destinait au réel, mais à moins de nommer un Grand Réel, il lui fallut designer la réalité donnée (aliénée) ou réalisable (historiciste).

En vérité il n’y avait pas d’autres possibilités que de dresser la carte du réel tel quel, vide, formel, indéterminé, structurel (tous comme Nietzsche et Heidegger signifiaient la Volonté (la conscience comme n’étant pas le conscient) et l’Être (le présent, le réel comme contenant les réalités, l’Être distinct des étants).

Si le corps, l’image-idée du corps du moi, est fondamental (de ceci que la mass médiatisation en soit emplie, les objets, industriels, eux-mêmes sont des extensions) par contre pour le je c’est la décision ; le rapport actif nu, sans rien, qui se livre et libère (de toutes les chaînes). Et la plus ou moins grande capacité de son activité (un moi va réduire le champ de l’activité, puisqu’il se compute, se voit, se représente selon des déterminations, l’image pub par exemple, la mode, le flux de l’information recomposant sans cesse ces limites, à volonté, selon la volonté des autres qui commanditent l’information, l’in-formation, l’injection continuelle depuis les années soixante ; auparavant il s’agissait d’institutions pour ainsi dire, mais depuis lors l’in-formation directe s’est déversée et continuellement).

Il est clair qu’il faut alors élaborer les ouvertures dans cette capacité ; à savoir les débats tout au long des siècles de christianisme, de l’idéalisme ou des réalistes modernes ; on ne sait pas ce que

veut la structure de conscience. De même les multi-expériences démocratiques en France à propos de l’énigme de la Révolution ; quelle doit-elle être ?

Lorsque le moi s’inquiète, et même à vrai dire s’angoisse de son être, de sa réalité, de la réalité elle-même (celle-ci glissant continuellement, cad indéfiniment, comme un tourment, dans le fantasmatique irréel), lorsqu’il ne sait plus quel est l’objet de son désir, il lui est appris qu’il n’a pas, en fait, de désir. C’est une construction que ce moi qui se bricole et suppose, cad imagine, sa synthèse (qu’il place ici et là dans des objets, pensant recoudre la déchirure, sans laquelle pourtant il ne serait pas apparu, ne serait pas né) tandis que son être de structure (qui n’est pas un être et ne correspond à rien dans le monde ou la vie vécue) est formel ; il construit mais secondement, la structure existe en et par elle-même, sauf qu’elle est indéterminée (et conserve jalousement cette indétermination, refusant originellement ou actuellement ou éternellement ou structurellement quelque chaîne que ce soit ; puisque ce qui existe indéterminé ne peut pas, ne peut pas, succomber au donné, au monde, au vécu, ni même à ses propres fabrications, largage ou systèmes humaines ou relationnels etc).

Sauf qu’elle est indéterminée (puisque rapport, ou signes) et surtout qu’elle se produit dans l’actualité. Un je doit s’actualiser, l’universel doit être pensé, le réel doit être positionné, et dieu doit être crû ; dans le christianisme il s’agit d’avoir confiance dans la confiance, puisque cela seul crée la possibilité, l’entrée dans le grand rapport, celui qui prédispose de tous les autres, laquelle prédispose non pas notre « être » mais l’intention qui ne naît qu’actuellement ; dit autrement le divin doit se-décider, sinon il ne vient pas à l’exister ; ça n’est pas l’être qui mesure le réel mais l’exister, ce qui veut dire le créé, la structure créée, et qui se poursuit par ce dont le christique est la proposition; le renouvellement, puisque l’on y pardonne l’intention, qui échappe à la condamnation de la Loi, nous découvrant toujours coupables.

Hors l’actualisation pas de je, pas de dieu, pas d’universel et pas de réel (c’est la marque même de la psychanalyse, de sa révélation ; si on n’accepte pas le joug (du réel) on n’accède pas). On n’est pas, nous ne sommes pas, l’être lui-même n’est pas, il est pris dans l’exister, n’existe que le mouvement (cad l’exister, comme structure). On ne peut pas remplacer le vide de la structure par un de ses contenus. Et évidemment on a désigné ce vide dès le début (de la sortie de mondes particuliers qui se vivaient dans tel monde partagé au sein d’un groupe), lorsque l’on a compris que l’on produisait les contenus et que donc « quelque réel » (en terme de non-contenu) fabriquait ceux-ci et donc relevait d’un traitement spécifique (à cette formalité).

Le moi se bricole (et il ne cesse pas, il s’arrange à ne pas trop s’en vouloir ou aux autres, quitte à réduire la déception continuelle par la psychanalyse ou tout autre moyen, comme la psychologie, cad non la, relative, mise à jour psychanalytique, mais le renforcement du moi), mais le je se réserve.

Le je est toujours en-dehors, ce qui veut dire suspendu, suspendu dans le temps, ou plus exactement hors temps, puisque le présent, qui est l’exister, n’est pas le temps mais autre ou antérieur au temps, et puisque le Bord, du présent, entoure toutes les réalités (à quelque moment que ce soit) ; il n’est (peut-être) pas dans l’éternité ou l’absolu, mais dans… l’actualité ; dans l’actualité en tant que possibilité non pas tant pure que brute. On n’atteint jamais aucune pureté (idéale) sinon au sens de purement brute. Ce qui veut dire nue. Le je est absolument, formellement, structurellement virtuel et ne peut pas ne pas l’être (puisqu’il ne se concrétise en aucun contenu ou aucune détermination).

Ontologie actualiste

Aussi doit-il penser cette antériorité hors temps (étant entendu qu’il s’agit, à tout le moins, du présent, ou donc de l’exister). La structure interne du je est externe (ça n’est pas compliqué, c’est un rapport donc il est externe, à tout, y compris externe à lui-même), mais cet externe s’impose donc comme interne (dans et par rapport au monde donné là et à sa propre vie vécue) ; c’est la ruse créée par le réel ; non pas une « intériorité » (qui ne saurait obtenir de consistance) mais une surface encore plus externe qui donc se produit comme interne, offrant une surface en plus (le champ intentionnel) qui rend possible que dans la détermination et usant de la détermination se crée un champ de possibilité.

Or ce champ de possibilité est celui du rapport en tant que tel ; la conscience n’est pas celle de ceci ou cela, mais conscience de (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (sa possibilité) et non telle identité (toujours quelconque et déterminée). Et ainsi le rapport, qu’est une conscience, est son propre rapport, et comme c’est un rapport il n’est jamais (jamais) tautologique, mais distinctement découplé (de là qu’elle soit toujours conscience de quelque chose, mais n’est jamais aucune des choses dites).

Que l’ontologie (cad celle du réel) soit actualiste, veut dire que pour devenir réel le rapport soit ex-sister, se produire lui-même comme rapport(ce qui est logique, en quoi il s’agit d’une logique d’acte), s’intégré dans son propre champ. De même qu’il est passé de la conscience du groupe à la conscience de l’intention pure (dieu), du « là » du monde grec (l’être), du je qui se tient du christ, du je qui se tient de lui-même (Descartes, liberté) et de la constitution du réel humain comme Constitution précisément.

Ce qui est réel c’est non pas le donné (la détermination) mais ce qui devient ; puisque seule la structure sujet est capable de réaliser le possible ; le sujet se permettant de re-venir sur son état antérieur, étant constitué non de ce-dont-on-part ou de ce-à-quoi-on-arrive mais étant constituée du mouvement même. Il n’y a aucune autre possibilité ; impossibilité d’imaginer et encore moins de penser une Détermination ou une super-détermination qui s’assurerait dans la seule réalité.

Si le réel est la réalité (déterminée) qui tombe dans la dispersion néantique, alors tout est livré aux ténèbres. Feu follet dont personne ne se souviendra, puisqu’il n’existera plus personne du tout.

Le mouvement est dieu, l’universel, le sujet ou le réel

(et outre donc que l’on ignore toute la dimension du mouvement-même,

n’opérant que de ce dont on éprouve l’expérience, de ce qui apparaît dans le champ intentionnel, lorsqu’il est instancié structurellement, selon les points indéterminés).

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Naissances du Possible

11 Décembre 2021, 09:25am

Publié par pascal doyelle

Le but premier est d’éclairer la structure qui nous anime, via même des perspectives que l’on pourrait juger hétérogènes.

(puisque notre être n'est pas une idée mais une structure, intentionnelle)

Et le but moyen de voir un peu plus clair dans l’histoire de la philosophie, et de l’historicité.

La finalité dernière est de comprendre le sens de tout ce qui est (on en est loin).

Alors habituellement on bute sur des qualificatifs ; tel l’infini ou l’éternité ou l’absolu ou le un ou le Bien ou l’Être, etc. On ne sait pas du tout ce que cela signifie.

L’infini, « ce qui n’a pas de bornes », est une sorte de vide, d’idée vide. Et nous voilà dans la problématique hégélienne ; l’être ou le néant, c’est pareil. Ça devait l’agacer très fort, puisque Kant définissait des tas de réalités, mais supposait un nouménal. L’écrin transcendantal et au dedans on ne sait pas, on ne sait rien. Et Kant, cependant, parvenait à mettre en lumière toutes les procédures et tous les repères, antérieurs au nouménal et au point de compte non plus sur une définition de l’être (ou de dieu, ce qui est encore plus illusoire dans l’ambition ou la vanité) mais sur précisément l’ensemble des descriptions procédurales du transcendantal ; voulant, de par sa structure fine justement, comme preuve d’un fait organisé absolu et donnant le sens, la signification de la structure de « la pensée » qui n’est plus la-pensée, métaphysique, mais l’ontologie, la présence ordonnée ici même, dans le monde, la vie ou le donné, telle qu’elle s’expose si l’on y réfléchit. Si l’on amène l’attention non plus aux finalités habituelles, métaphysiques (en se laissant mener par le bout du nez de suivre les contenus des idées ou des notions en enfilade, jusqu’à dieu, au monde-idée ou au moi), mais conduit cette attention à s’observer elle-même et supposer de cet « être » spécial qu’il est spécifique et indique par l’orientation de son regard, de son intention, de son jugement, de son activité vers « où » tout cet ensemble de structures avance.

Aussi Kant veut-il relancer la philosophie non plus sur la notion mais sur la réflexion ; la réflexivité sur cet être, spécial, et cela veut dire qu’un discours nouveau est requis et Kant en opère immédiatement le déroulement. Et ça fonctionne tellement que Hegel appliquera le déploiement de l’ici même, de cet être spécial, sur toute l’historicité ; offrant une telle quantité de perspectives que l’on n’a pas fait mieux depuis. Les deux phénoménologies (de la conscience et du savoir absolu).

Ce qui veut dire que l’on ne se contente plus des notions indéfinies (l’infini, l’éternité, le un ou dieu, interprété théologiquement) mais que l’on va vouloir désigner ici même cela-qui-agit. Kant et Hegel ne procèdent pas autrement ; il s’agit de montrer l’agissement de ce qui est, là où cela existe.

De même que Descartes ne signifie pas une abstraction mais un dispositif ; cet être qui use de la pensée et qui n’est pas la pensée. Une « chose qui pense » doit s’entendre comme « il y a un - réel - qui pense », qui se représente, qui signifie. Et la pensée subit une redéfinition, que Descartes ne mène pas jusqu’au bout.

Et pour une bonne raison c’est que l’on touche là au réel même ; non plus à dieu, le un ou la pensée en soi, mais à ce qui se passe ici même, dans l’agissement ; ce que Kant essaie de calibrer et Hegel de décrire dans son activité même ; et si cet agissement est le réel-même, alors il serait plutôt surprenant que l’on en vienne à bout en une fois. Aussi de Descartes à Lacan cette structure active est-elle multiplement décrite, abordée par tous les chemins, et y compris par Nietzsche et Heidegger ; la Volonté ou l’ouverture de l’Être. Dont il s’agissait de décrire l’altérité de la structure ; la volonté comme Volonté, autre, surhumain ; ou son hyper objectivité métaphysique ; l’Être nous plie à sa capacité, sa grande capacité non humaine, voire inhumaine…

et effectivement la structure opérante, ce dispositif en nous, c’est ce qui nous produit, littéralement ; le moi est un moyen, l’humanisation est un moyen, notre subjectivation est, en un sens, générée par le grand processus réel qui dispose notre détermination afin de s’imposer. Ainsi le moi supporte peu ou à peine de devoir subir la liberté ou l’égalité ; si il suivait l’unité immédiate du corps, il ne chercherait que sa plus concrète satisfaction ; c’est seulement si il « fait comprendre » au corps, au vivant, au dynamisme du vivant qu’il existe un déploiement plus grand qu’à partir de là la liberté ou l’égalité, la pensée ou l’esthétique, etc, prennent place dans la perception.

Créer une image extensive de notre être, vivant, est évidemment l’enjeu bien effectif. De là qu’il faille d’une part que s’impose l’humanisation et d’autre part la personnalisation en cette humanisation (soit les deux derniers siècles, préparés diversement). Nietzsche et Heidegger voulurent relever d’une sur-image assez baroque, respectivement, puisqu’ils pressentaient l’absolue altérité de la structure, du dispositif de cet être spécial.

Qui ne se confond pas avec le monde, le donné, ou même sa propre vie, mais s’en distingue.

Il fallut donc que Sartre et Lacan s’interposent et analysent cet être en tant que spécifique et notamment spécifique en tant qu’intégralement et en toute intégrité formellement distinct du donné (l’en-soi) et du corps (inconscient).

Cela sous-entend que l’on ne pouvait pas demeurer dans la dépendance théorique de la pensée ; ce que Descartes, Kant et Hegel, malgré tout, conservaient. Puisqu’il est extrêmement difficile de se passer de l’universel tel qu’exprimé, exposé, si l’on veut comprendre quelque chose à quoi que ce soit.

Ça n’est donc pas d’annuler l’universel qui devrait être pris en compte mais de découvrir l’universel adéquat au réel ; cad à cet être spécial qui, entre autre, pense, et d’une manière générale signifie ; il signifie via ses mondes humains ou via ses esthétiques ou ses éthiques, qui organisent des champs de perceptions.

Il n’est aucune autre possibilité, pour maintenir l’universel d’un bout et tenir le réel de l’autre bout, que de supposer l’exister. L’exister, jadis invoqué par St-Thomas (en gros le fait du « là », qui relève de dieu et de dieu seul et que la pensée, humaine universelle, ne peut pas aborder).

D’une part l’exister, et d’autre part le possible.

On tient ici que le nœud absolu et formel est celui de l’exister et du possible, comme formellement le seul absolu pensable. Il y a un exister, cad pour nous un présent, parce que le Possible règne. Peut-on dire du possible qu’il « règne » ? Évidemment non.

Si le possible est c’est afin que les rapports (des choses, des êtres et des sujets) s’autonomisent d’eux-mêmes ; on n’imagine plus, de cela, qu’il y ait une réalité réglée sur un Ordre mais que l’ordre est dans et par les réalités ; si les choses ou les êtres sont complexes c’est qu’elles et qu’ils sont les rapports (complexes) qu’ils sont, qu’ils existent.

Et imagine-t-on une « réalité » qui ne soit pas complexe ? Non.

Donc la réalité repose sur sa propre densité, laquelle est désignée comme rapports. Il est ainsi impossible de la penser autrement que selon la possibilité qui s’actualise (dans les rapports qui doivent absolument s’effectuer eux-mêmes et d’eux-mêmes).

Mais alors le fait structurel absolu est l’actualisation. C’est cela qui devient. Non pas ce qui est actualisé mais la possibilité, absolument et formellement conservée comme telle (activité).

Ce disant, que l’exister et le possible formulent le réel, on comprend bien que l’on ne répond pas au problème, on le pose.

Et il faut voir, entendre la pensée (depuis toujours et depuis « la pensée » et « dieu ») comme la manière d’approcher le problème, de le formuler en tant que problème.totu au long l’attention s’est portée et déportée vers le problème, soit donc l’articulation que dans le réel il y en a au moins un qui perçoit le réel. Et donc ne l’est pas.

Mais si cet être spécial ne l’est pas, l’événement est considérable. Parce qu’il implique que le réel supporte cet être spécial. Une telle spécialité ne peut pas, ne pourra pas s’effacer dans un être inerte et sans conscience. Il faudra que le réel soit au moins égal à cet être dans sa spécialité même et qu’il y soit entraîné. Il ne serait pas conséquent du tout que la spécialité du réel soit inférieure à la spécialité de cet être spécial, il serait même plutôt préférable qu’il, le réel, lui soit supérieur ; qu’il soit une plus grande articulation (que cette spécialité en nous).

 

Et évidemment on a vu que la spécialité est celle de la caractéristique de « sujet » en tant que la structure-sujet, en forme de sujet est seule parfaite, au sens où parfait signifie « perfectible ». ou donc il ne convient pas que si dieu, l’absolu, l’esprit ou le réel sont qu’ils soient seulement ce qu’ils sont. Mais bien qu’ils soient sujets, susceptible de devenir, de modifier leur être, de sorte qu’il devient impossible de définir le réel comme un être déterminé (et qu’une hyper-méga détermination, supposée et surtout imaginée, puisque l’on n’y comprend déjà plus rien, que cette hyper-méga est dépourvue de signification). Ce qui est parfait c’est ce qui est peut se modifier soi et qui, même, existe afin de se modifier, d’œuvrer, de travailler à cette redéfinition continuelle de soi. Donc une structure-sujet.

La métaphysique (qui veut constituer le réel en tant qu’être, objet d’un discours qui en analyse la notion, l’idée) ne peut pas atteindre le réel, donné là, or pourtant c’est le réel, donné là, qui entre dans la philosophie. On a vu qu’elle ne disposait pas de la notion adéquate ; à savoir l’exister. Mais que l’exister s’introduit dans la philosophie via le sujet, qui, lui, existe « là » bel et bien ; le sujet, acté, pris en compte dans un discours qui le constate (Descartes), le décrit (Kant et Hegel), l’analyse (Sartre et Lacan).

Ce qui se démontre par ceci c’est que le réel ne change que d’être articulé au sujet, et à sa logique. Puis la logique doit venir surajouter au sujet ; si le sujet est le seul effectivement réel, alors le réel est en, par et pour le sujet ? Non pas. C’est le sujet qui actualise, pour sa propre part, le mouvement effectivement réel ; soit donc l’arc de conscience existe dans l’arc du présent et le présent est l’articulation qui déroule absolument, formellement tout ce qui fut, est, sera.

L’ajout est qu’alors l’exister, le mouvement est cela seul qui existe (le reste est). L’être est conservé mais rétrogradé et pour le dire retardé, littéralement, dans la nasse, la suspension du présent. Dont on ignore la nature, la structure, mais qui paraît s’imposer comme dimension en lui-même. Et ce dont il est question. À savoir que si le réel est sujet, alors le présent est son agent, son agent tel qu’il nous est, en tous cas, donné, offert. Dit autrement le présent est peut-être feuilleté. Le présent est cela même qui travaille la réalité afin que le réel, le mouvement, augmente constamment sa capacité.

Que l’on puisse avancer, de fait purement gratuitement ou presque, que le présent est l’agent de la structure-sujet, paraît, à juste raison, supposer que le présent est seulement une stase, une suspension (celle qui nous est accessible) d’une encore-plus-grande expansion, d’un encore-plus-grand présent, d’une dimension intégralement suspendue à cela même dont on a reconnu la logique, à savoir que Possible.

On a dit déjà que le réel est plus grand que lui-même (et c’est sa raison d’être, il y a une réalité afin qu’elle soit plus grande, qu’elle existe en et par l’infinité de tous les rapports qui l’actent et l’actualisent et un rapport ne vaut pas hors de lui-même, mais n’existe que de se tenir comme rapport, qui inscrit le devenir dans son pur, et brut, voire brutal, devenir ; il n’y a pas de rapport sans devenir, et visiblement la réalité est totalement livrée au devenir, elle s’en constitue).

Mais on doit dire aussi que le Possible est donc infiniment possible.

Rappelons ; le but n’est pas de prétendre l’infiniment possible réel, ou le possible infiniment réel. Ça c’est une chose. Mais de comprendre à quel degré le réel peut s’élever en considération de sa seule capacité constatée ici même.

Et on constate que, visiblement, tout est livré au présent.

Et on en cherche la raison sans présupposer autre chose qui dépasserait le rayon d’action, d’activité, d’agissement, de devenir du présent. On admet ainsi que le présent est infiniment actif.

Et par infiniment on n’entend pas une activité ineffable, mais la réalité et le réel de ce qui se déroule.

De même que ça n’est pas le nouménal qui devient (le nouménal ne devient pas) mais « la pensée, rendue par Descartes, enfin sujet » (Hegel).

Ou le corps coupé, par son milieu, du signifiant (Lacan), en ce que nous n’existons que par et donc dans cette coupure.

L’intérêt de ce genre de spéculation vient de ce qu’alors notre être, qui est la marque la plus fervente ou manifeste du devenir, s’analyse toujours plus précisément. Et plus il s’analyse, plus il devient. Ce qui se remarque absolument depuis l’historicité, depuis que sur la scène du réel s’est ou fut introduit la question de notre conscience qui n’est en elle-même aucun de ses contenus, c’est la prolixité, profusion de tous les contenus, épuisés en un quart de tour, puisque, dès lors, on sait que l’on n’est pas ce que l’on est. Que donc, pour nous à tout le moins, le réel est autre.

Comme il serait un peu bizarre que seul notre être soit autre (soit selon une autre-logique que celle de l’être qui est ce qu’il est), il convient donc de supposer que toute la réalité admet le même devenir ; elle devient-autre ; et il y a une réalité parce que devenant autre. C’est la définition même de « la réalité » et donc, ici, du « réel » (comme forme de cette réalité).

Ce qui ne contredit pas du tout (pour les croyants) que dieu soit l’acteur, le sujet justement ; puisqu’il est prévu, à terme (si l’on peut dire), que tout ce qui est sera re-Créé, qui tient non selon l’être mais de l’exister pur, soit l’intention-sujet qu’est dieu. Quel sens accorder à cette re-création ? Étant entendu, pour ceux qui l’ignorent, que la dite re-création a déjà, très catholiquement commencée, depuis la résurrection ; celui qui ressuscite est celui par qui tout, originellement, fut créé et donc il a-déjà lancé la re-création (ou plutôt il a obéi au Père, qui seul décide, puisqu’il est l’Intention qui ne se voit pas, dans l’être, mais existe ; la sainteté, qui est unique, il n’y en a pas d’autre, consiste à admettre totalement la volonté, l’intention du Père).

 

Dit autrement l’infini, cad ce qui qualifie l’être ou dieu (dans la métaphysique depuis chrétienne, et dont on ne sait pas ce qu’il signifie) et la pensée (chez les grecs, sauf que ça décroche avec le Un de Plotin, dont « on ne sait pas ce que c’est », sinon, donc, le rapport en soi ; l’intentionnalité c’est à cette fin que l’on comprenne que la pensée est signes dans un champ intentionnel, lequel de cela s’étend et étend la réflexivité sur ce déploiement, comme la politique ou les esthétiques, l’humanisation ou la personnalisation) c’est absolument parlant l’actualité, l’actualité du possible et donc le possible comme actualité ; l’actualité qui est ce que l’on constate ici même comme activité et exclusive et unique activité, cette actualité n’épuise pas le possible … cela veut dire que le possible est ce qui utilise l’actualité, le présent ; sinon le possible se terminerait dans une détermination, or on n’a pas retenu cela du tout ; ça n’est pas un quelque chose qui devient selon le possible, c’est le possible qui crée de la détermination. Et c’est pour cela que l’on précisait « absolument parlant » ; c’est qu’il faut décider, est-ce la détermination qui est le réel (cad les choses, les êtres, le monde, etc) ou est-ce le présent, le formel (qui ne se voit pas) qui est le réel ?

 

La forme du réel, soit le présent, totalement non visible (non déterminé) est ici admis comme le-plus-réel, cad le possible pur, et brut. Cette position valide, pour le moins, l’étrange situation du je qui s’adresse, adresse sa capacité, son attention, son intention et son intentionnalité à « on ne sait quoi ni comment ». Bien que l’on ait progressé radicalement depuis Descartes qui tourne l’attention non plus sur la notion, l’idée, mais sur le dispositif ici même (Kant, Hegel, Husserl, Sartre et Lacan et Nietzsche et Heidegger de leur côté, la Volonté plus grande que la volonté et l’Être plus grand que l’être, soit donc l’intentionnalité et l’exister Volonté et Être signifient littéralement l’intentionnalité et l’exister, soit donc l’indéterminée ontologie, ou de l’ontologie de l’indétermination, non, forcément, non visible, puisque c’est celle du Possible brut).

On considère donc l’étrangeté, brute, de notre situation ; que sommes-nous vraiment ? Quel est notre « être » ? Pourquoi, et comment, livre-t-il tout ce qui est, tout ce qui lui tombe sous la main, et tout cela même qu’il fait, qu’il fabrique au défilement infini de l’indétermination de sa structure ? Il est en notre être une brutalité inexprimable du fait.

On reviendra sur ce qui constitue cet être spécial, que l’on dit spécifique (cad ontologique et non pas seulement spécial dans le monde déterminé) ; et singulièrement sur son feuilletage.

Une « conscience » n’est pas une identité (elle serait déterminée comme ci ou comme ça), puisque son « être » est structurel et manifeste, concrétise une relativisation du déterminé dans l’intentionnalité qui certes sait un côté, un bout du rapport, mais lui manque toujours l’autre bout, l’autre côté. Qu’il soit a priori ou a posteriori.Il est une suspension de la réalité dans et par l’intentionnalisation qui est un rapport (tout mot, tout signe, toute phrase, etc, sont des rapports).

 

Si l’on ne saisit pas, c’est peut-être que l’on croit qu’il est une causalité. Que le réel cause les réalités, que la conscience cause les contenus. Que dieu existe avant le monde. Que voulez-vous que fasse dieu avant le monde ? Il faut concevoir que tout vient ensemble en une fois. Et que c’est cette fois-là qui se travaille et se retravaille dans un temps interpolé, cad un présent feuilleté.

De deux choses l’une : soit cette interpolation est réelle, effective, ce qui veut dire en clair que cela occupe un « présent » en soi-même, à part, autre. Soit c’est seulement une manière de définir ou approcher la capacité intentionnelle elle-même. Et donc en ce cas de montrer que le rapport, notre être qui n’est pas un être, s’établit de toujours plusieurs plans à la fois.

Est-ce étonnant ? Se soutient-on de « qui » l’on était il y a dix ans ? Ou trente ans ? Cette rétrocession se conçoit-elle sans prévision ? Est-ce que l’on ne « voit » pas qui l’on sera ? Agissons-nous, décidons-nous, imaginons-nous sans le futur ? Notre conscience occupe toute la longueur, réalisée ou non, et se « conçoit » d’une idée-image-comportement etc, comme l’on voudra, en fait de toutes ses potentialités, de toutes ses facultés, y compris la perception.

On ne sait pas délimiter cette idée-image (ou image-idée, peu importe puisqu’il n’y a plus concurrence de la pensée, de l’esprit ni même du conscient depuis la conscience du je (Descartes et Kant), la phénoménologie (Hegel et Husserl) ou l’inconscient (Freud, Marx ou Lacan). Tout ceux-là revenant à ceci, que dans une activité de conscience qui non pas crée intégralement tout ce qui lui vient mais organise ou commence d’organiser dans des champs (qui ne sont pas seulement pensés, raisonnés ou conscients) toutes les données.

Et ce faisant elle se positionne. Le champ intentionnel oriente son attention. Au lieu, par ex, de se confier au groupe (qui fait office de véridicité, de conformation des vérités) il faudra que chacun devienne à lui-même une centralisation capable de se gérer (à tout le moins, ou de projeter et entreprendre, à tous les sens), et donc qu’il ait sur lui-même un autre-regard (la raison ou le christ ou la science ou l’idéologie, libérale ou communiste, ou la mass médiatisation, etc) ; et donc le « je » est une capacité non pas de ‘soi’ (de cette identité qui tiendrait par elle-même) mais de l’externalité du regard, de l’intention ; il est cette capacité (objective ou subjective, c’est selon) de se-voir du dehors. Et ainsi ; de quel « dehors » ?

Le « je » n’est pas une identité mais un dispositif et un dispositif au point de créer, de rendre possible une Constitution organisée de la société humaine et de mener quantité de discours, d’idéologies, de représentations, d’esthétiques, etc. Il est la structure-même du réel humain.

Comme on est passé de la résolution de la réalité par le groupe, à la considération de la réalité telle que « là » (que ce soit le monde, universel, unique, grec ou les je chrétiens, individués, puis égaux et puis libres, le christ, Descartes, il faut que le sujet s’auto-acquiert et non qu’il soit seulement instauré par le regard divin) ont requis des paramètres plus précis et intégrés (dans la conscience de chacun, que ce soit comme théologie ou philosophie ou révolution citoyenne, ou roman, cinéma ou télévision, qui renvoient à chacun une image de soi, et ça n’est pas du tout négligeable, évidemment).

Et la structure nettement exprimée, de ces positions, est effectivement suivie par la philosophie (de la métaphysique à l’ontologie de Sartre ou Lacan) qui décrit point par point le déplacement du sujet sur le plan du réel donné là. Par exemple on tient ici que Descartes instancie le je christique mais rendu au monde donné là, et que la révolution (liberté, égalité, fraternité) est la manifestation devenue de l’accès christique (tout cela est évident). Si cette structure était livrée aux « idées », on en trouvera et on en trouve quantité de divergentes, voire hallucinées, ou trop immédiates, mais la structure, étant formellement un réel consistant (et même de la consistance du mouvement, seul réel) agit et réagit en tant que selon sa structure, laquelle est indéterminée parce que le possible est la Possibilité.

Aussi l’intégrité (l’éthique du je qui s’éprend de la structure brute) intervient-elle ; tel je voudra rendre compte le plus explicitement possible de sa situation, de la position possible de … la Possibilité, se remarquant de son indéterminité puisque c’est de la forme indéterminée du réel (qui entoure les réalités selon le Bord, en l’occurrence le présent, comme Bord toujours-là du monde) et c’est pour cela qu’elle sera retenue, historiquement, marquant une rupture à la source même de ce qui devient, immanquable, irrémédiable, s’instanciant comme repère de structure, et sans doute née tout à coup d’un-tel ou de tel autre, mais surtout d’un Fait majeur d’historicité, à l’origine étrange, dieu, ou Moïse, Jésus, Socrate, éthiques divines donc, puisque c’est le structurel qui inter-vient et qui suspend le temps, il est antérieur au temps, et donc à tout ; ou la pensée, la révolution, surgissements du possible brut.

Et rien ne peut épuiser le réel, puisqu’il s’agit du possible brut, lequel se caractérise ou se définit (fonctionnel ou dimensionnel) comme re-tour sur lui-même, nouveau tour, renouvellement ; le rapport est cela seul qui peut re-venir sur ses débuts à partir de ses achèvements.

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Folie et sagesse du signifiant

4 Décembre 2021, 09:47am

Publié par pascal doyelle

On interprète donc le réel tel qu’il s’impose comme exigence,

et implique que quelque réel, quelque intention, quelque architecture de notre volonté ou intentionnalité sont appelés en notre existence même.

Il y a une exigence, invincible. Et c’est elle qui commande le reste ; le reste est un « reste », au mieux un effet. On peut se plaire dans les effets, s’en habiller pour la semaine et le dimanche

Ce que, si difficilement, le moi, le moi du 20éme siècle essaie, péniblement, d’écrire, c’est cette exigence, cette exigence travestie, divertie, modulée, démultipliée sous son interprétation médiatique ou plus strictement psychologique voire psychique.

Puisque cela s’inscrit très profondément bien avant le conscient et l’exposé, de là qu’il y ait l’inconscient et la psychanalyse ; la précision acquise du moi, de cette construction mentale, rendue possible par le statut de sujet, reconnu sociétalement, ou par les romans et le cinéma, etc, cette construction mentale génère la densité d’un inconscient, rapport à un bout, rapport à un autre bout, autrui, le corps, la coupure du signifiant dans le corps et de haut en bas ; il y a un corps, parce que le signifiant nous découpe ; et le signifiant est un rapport, dont un bout ou les deux manquent. Un des bouts est le corps, et évidemment la densité du corps, son opacité, son « là », est cette sorte d’inertie et d’incompréhensibilité, de non signifiance ; les signes sont absorbés - dans - le corps, aucun signe ne ramène le corps dans le champ, sinon imaginairement, support du fantasme, soit donc un « corps halluciné », et en miroir l’autre-corps, celui glorieux, ou celui du sujet est porté, lui, par les signifiants, esthétiques par ex, poétiques, et évidemment à l’usage des mois habituels, les images… qui elles retombent dans le fantasme et non suspendues comme les hauts signifiants, les élévations.

Les élévations ne peuvent pas naître du donné mais de l’intentionnalité, séparément ; de même que le divin, la pensée, le sujet ou le réel s’imposent séparément de toute détermination du monde.

Dit autrement, on se doit de s’introduire dans la structure du réel et cela ne peut pas s’accomplir sans que nous le voulions. La décision, la décisionnalité est de fait la structure ou l’accès à la structure. Pas de quoi s’étonner puisqu’il faut se convertir, ou végéter. Convertir à dieu, la pensée et l’universel, le christique, le sujet, la révolution ou se transcender de par le tomber-amoureux du moi, capacité coutumière du moi-même en état de devenir brut.

Remarque ; beaucoup de moi-mêmes utilisent le tomber-amoureux afin de clore le champ intentionnel. Pour eux autrui est l’autre bout ultime et il n’existe aucun au-delà ; heureusement on sait aussi que la poésie, la révolution ou dieu ou la philosophie existent …

On prétend ici qu’il s’agit d’une décision, mais pas n’importe laquelle ; une décision qui s’engage (comme disait Sartre) en tant que décision. Qui tient sur le fil de sa propre capacité (ce que Badiou peut nommer sa fidélité par ex, mais qui était déjà largement en vue par Descartes en tant que je).

Ce qui ne paraît rien, mais que la décision admette son caractère à la fois extrêmement fragile (elle reste incertaine) et décisive (elle fut prise, et quoi que l’on fasse on en gardera la mémoire, on garde la mémoire des faits structurels qui en eux-mêmes ne concernent pas notre être déterminé, mais les actualités qui eurent lieu en et par notre vie, transformant celle-ci en existence ; on se souvient du tomber-amoureux, de la conversion, de la décision, de la révolution, de la poésie, etc.

Ce qui est déterminé est notre être, mais ce qui est décidé (dans telle actualisation) est notre existence. Et ces décisions (quantité de signes de ce que l’on nomme historicité ou manifestation) tissent le devenir réel, celui qui tient des orientations de l’existence sur et hors du vécu.

Parce que les réels structurels ne sont pas « vécus » ; on ne peut pas s’en tenir aux vécus, effectifs, pour juger du réel des structurels, des décisions, des élévations, des conversions, des Possibilités.

C’est bien pour cela que dieu, la pensée, le sujet ou le réel existent avant. Avant tout le reste.

Que sans doute on retrouvera la vie, les autres, autrui, les distractions et les réalités du monde, mais pas sans avoir acquis le réel pur et brut, et parfois très brut… La brutalité du réel est indicible. Elle s’impose, de même que la colère de dieu, la vision des idées, la résurrection du christ, le sujet énoncé cartésiennement, ou que le réel existe, sartriennement.

Ces structures viennent couper net le vécu et la détermination ; aussi seront-elles dites divines ou structurelles, ou dimensionnelles.

Il est évident que le moi, cette unité psychologique et ensuite psychique (exposée par la psychanalyse) est à mille lieues de récupérer la densité et la torsion qui présidaient à dieu, à la pensée universelle, au sujet ou au réel.

Le moi est un effet de la structure de conscience, mais qui se prend pour une cause. Alors bien sur le moi est cause de quantité d’effets, mais il ne peut pas s’instaurer comme unité ontologique ; le je, dans le moi, est une telle unité.

Pourquoi ?

Parce que l’ontologie se décide dans le présent, dans l’actualité. L’ontologie est ce qui découvre dans l’actualité, du présent, une possibilité, et même la possibilité absolue accessible ; que le présent recèle la possibilité veut dire que la réalité s’élabore dans et par le mécanisme de l’actualisation, du présent. Il n’y a pas d’ordre extérieur aux réalités étant entendu que celles-ci se doivent de tenir en et par elles-mêmes ; les lois ne peuvent pas exister indépendamment des réalités. C’est donc dans l’actualité et l’actualisation de leurs qualités que les réalités se produisent. De là que la matérialité (ou l’énergie) soit en elle-même intelligente ; elle se perçoit, et se modifie en fonction de cette perception. Évidemment perception est à entendre en ce cas autrement que « perçue par une conscience », mais la détermination, cad pourquoi les réalités sont déterminées, veut dire que cette détermination découple constamment tout ce qui est, tout ce qui relève de l’être.

Tout généralement il y a actualité et actualisation (aussi bien des réalités que de notre réalisation même) parce que le réel est constitutivement en tant que rapports et que les rapports n’existent qu’en acte.

Que donc la logique du réel, de « ce qui est réel » est entièrement, intégralement ourdie par l’actualisation ; la structure de ce qui est, est l’actualité. Donc la question (de ce que c’est que le réel) est le dynamisme du rapport. Si quelque réalité venait à densifier le rapport, le réel s’effondrerait sous son propre poids.

Autre manière de dire que le réel est non pas l’être (fixé, voire figé) mais le possible.

Ce qui réclame, du je, qu’il comprenne bien qu’il imagine un être à la fois infini et déterminé ; il n’y a pas, ne peut pas exister de déterminité infinie ; donc c’est un mouvement, que cet infini.

Et c’est dans la conception de ce non-être (en quoi quelques uns ont reconnu le réel, Eckhart, Hegel, Heidegger, Sartre, etc) que dérape toute pensée objective, ce qui veut dire métaphysique ; donc nous voici convoqués en tant que je.

Ce qui veut dire ; susceptible de mener une stratégie absolue, et par absolue, formelle. Une stratégie qui soit en mesure non pas de décider du jour au lendemain, mais à étendre sa capacité réfléchie au fur et à mesure, en quoi elle sera de conviction, de décision longue et élaborée, de perception et d’affect, de pensée et d’imagination ; en bref tout cela qui a été mis en œuvre depuis le début, et qui s’est spécialisé en divers domaines d’élévation (de la religion à la révolution, des esthétiques aux éthiques, de la politique aux personnalisations).

À rebours de quoi

À rebours de quoi, cette humanisation (qui est un bien) puis cette personnalisation (qui est un bien également) se sont embourbées dans les immédiatetés indéfinies du monde humanisé et personnalisé ; chacun ne perçoit plus que le détail du monde, mais aussi du vécu et du corps. L’ancien idéal abandonné, le ,progrès, consistait à promettre encore plus de détails qui puissent remplir ce monde et ces vies humaines personnalisées.

Aucun moi n’est plus en mesure de ne serait-ce que gérer sa propre vie, son propre développement, sans tomber dans la bouillie épaisse. Et lorsque vous ne maîtrisez pas ou à tout le moins orientez pas vous-même votre existence, alors elle sera contrôlée d’une extériorité, et donc d’une autre conscience que la vôtre, d’une autre intentionnalité. C’est bien ce que l’on nomme depuis longtemps l’aliénation, en particulier le marxisme, mais depuis cela fait florès (puisque le moi qui se cherche ne se trouve pas, ce qui ne nie pas qu’il y ait « aliénations ») et donc la difficulté de dégager une perspective qui soit suffisamment claire, un projet effectivement non seulement individuel et subjectif mais objectif et collectif (ce que le ‘progrès’ imposait très abstraitement, puisqu’il déposait la densité dans une extériorité et non dans une intention énoncée, parlée, pensée ; le progrès s’imposait naturellement pour ainsi dire, comme allant de soi ; le progrès sous-entend que l’on va inventer mille moyens, mais au service d’une « nature humaine », laquelle il suffit de la modifier plus ou moins ici et là, plutôt plus que moins du reste, de l’humaniser, mentalement ou techniquement ...)

Il s’est donc produit cet être spécifique qui, lui, perçoit effectivement dans l’actualité le donné tel que « là ». Et le couvre de signes. Le tisse de rapports, prenant constamment les contenus des rapports (qui visualisent effectivement des réalités) pour la structure qui génère ces contenus. Sauf que réfléchissant il aboutit continuellement à un retournement ; dieu, le Bien, le Un, le sujet, l’esprit hégélien, la Volonté, l’Être de H, etc.

Et prenant conscience de cette activité donc il décuple encore plus avant la capacité de signifier, se signifiant lui-même il passe sur un autre plan ; celui d’un activisme encore plus exigeant, qui repart de zéro, qui doit recomposer ce qu’il perçoit (laquelle perception au final n’existe que dans la recomposition, dans l’invention, dans la création) ; c’est cette activité mystérieuse dite intentionnelle, et dont la structure est celle du « se-savoir ».

non pas du moi-même, mais du sujet, celui susceptible de jouer de tous les signifiants (et secondement de tous les signifiés ; le christique est le signifiant de tous les signifiants, par ex ; le rapport antérieur demeurant invinciblement en retrait, puisque le rapport lui-même ne peut pas se « voir »).

Le se-savoir est cet être dont l’être dépend de ce qu’il signifie ; non pas de ce qu’il connaît seulement (d’une connaissance déterminée), mais qui se-sait.

Dit autrement les réalités sont ce qu’elles sont (et en tant que telles se perçoivent dans leurs qualités mêmes). Mais il y a un être qui est en ce qu’il se rapporte à ; il est de l’ordre de l’avoir et non de l’être.

On a voulu solidifier ce savoir en connaissance et effectivement on peut modifier ses propres pensées, représentations ; mais on passe plutôt notre temps à signifier, à lancer des signes qui opèrent dans la perception, et cela suffit, pour survivre (pourvu que l’on se soit organisé en groupe qui communique entre soi et qui transmet entre générations). On a perfectionné le procédé en comprenant que l’on élaborait ces contenus (la pensée grecque) sous condition que l’on comprend ce que l’on invente ; qu’il y ait une cohérence des signifiants nouveaux (de nouveaux mots organisés en systèmes).

Mais ça ne s’est pas arrêté là. Puisque le christique crée cette possibilité du je.

On a donc précisément situé en deçà des contenus, même métaphysiques, ou théologiques, l’articulation en tant que le je est une structure-sujet et que celle-ci pose question. Il fallut un long temps historique pour que l’on parvienne à substituer au croyant actualisant la foi en Jésus christ, le sujet tel qu’en lui-même il se Voit. Il était auparavant Vu par le Grand Sujet, le Grand Regard ; avec Descartes il se Voit lui-même, et l’ensemble de la structure, du rapport réel glisse de là-haut à ici-même.

Rappelons que le sujet est cela seul qui peut devenir ; il n’est pas, il existe, et par ailleurs correspond absolument, cad formellement, à la forme de la réalité, à savoir le présent. Le présent, l’exister, l’exister comme comprenant l’être, telle la cause les effets. Et donc le réel (compte tenu des réalités en lui) se présente comme réalités qui comme telles se ou sont perçues et donc se modifient…Le réel, la réalité, existent afin de se percevoir et de se transformer, à vue, pour ainsi dire.

Ou plus généralement, si l’exister est le réel alors « ce qui est » existe formellement et non pas selon la consistance d’une détermination (qu’elle soit matérielle ou intellective, le monde ou la pensée). Tout ce qui est déterminé l’est une fois pour toute, et disparaît déjà.

De plus il s’agit de délimiter la bizarrerie de l’existence ; par ex que tout passe et qu’il n’existe, formellement parlant que le présent ; le présent, l’acte de présent est cela seul qui demeure. Ou encore que la forme de la réalité ne peut pas s’objectiver, se percevoir, se voir ; le fait d’exister est en soi totalement autre et « indéterminé » ; on ne peut pas le dire ; sinon en désignant fumeusement un « réel »… Or ce réel seule une conscience comprend ou saisit ce que cela signifie, non qu’elle connaisse (d’une connaissance déterminée) ce qu’elle sait, mais elle en sait la forme étrange ; « réel il y a ». de par sa nature de rapport elle comprend instantanément que le réel existe, puisqu’elle se perçoit (et perçoit tout le reste) à partir de cet horizon.

Donc nous avons accès au fait d’exister dans le rapport même qu’une conscience installe dans le réel. Ce qui implique une telle émergence structurelle, une telle élévation qui commence de rechercher ce qu’il en est de l’indétermination, que l’on s’aperçoit radicalement, à la racine, à quel point nous existons hors du monde donné, du groupe et de l’humanisation, de la vie vécue ou du corps.

Et cet hors du monde, du groupe humain ou du vécu, est évidemment, ici, la forme même des réalités, le réel en tant qu’arc de conscience dans l’arc du présent.

L’arc de conscience et l’arc du présent aucune réalité déterminée, y compris les humanisations, ne peuvent y accéder.

Ce qui dresse tout unanimement la structure de ce qui existe, verticalement, en tant que c’est cette structure qui inter-vient dans la réalité, la réalité partagée des groupes humains particuliers (qui s’instruisaient du sacré qui scinde le monde en deux) et la réalité divisée des sociétés instituées, qui interprètent le divin, lequel existe séparément du monde en tant que un, et vient séparer mais aussi réunir sur un autre plan ; historique ; les devenus individus (selon quoi le divin est la face interne de chacun, et donc aussi son exposition externe formelle ; je suis Vu, et ça n’est plus le groupe).

Lesquels ne sont susceptibles de s’organiser qu’en se redistribuant ; les uns les autres, mais également en eux-mêmes en tant que sujets de leur existence ; de leurs affects à leurs imaginations, de leurs sentiments, de soi, des autres, de la vie vécue, à leur pensée, leurs représentations.

Il existait une pression absolument totale dans la société communautaire, dans le groupe global, dans chaque monde particulier, qui se vivait de la parole commune, du langage intégré et de la perception représentée, des échanges ritualisés. Chacun était absolument soumis à la diction du groupe et personne (il n’existait pas de « personne ») n’était en mesure de moduler la tradition (question de survie, d’entente du groupe par lui-même en chacun des membres). Le regard du groupe s’imposait sans aucune faille, puisque de l’ordre du fait même de tel monde (on ne comprend le monde inca que d’y naître).

Aussi la première libération fut-elle celle de la raison (par quoi chacun repose sur son propre raisonnement, à condition qu’il se soumette à l’énonciation objective de la pensée, de toute façon sinon on ne se comprendrait pas soi-même, pas plus que les autres ne saisiraient ce que l’on dit) et celle du christique ; parce que le christique est parti, s’est élevé, se situe sur un autre plan. Il n’a pas laissé des règles, rigides, législatives, mais un exemple, et un exemple à la fois manifeste et incompréhensible ; on ignore jusqu’où s’avance cette exemplarité. Elle consisterait a priori (entre mille autres perspectives) à rediffuser le rapport, le rapport interne à la structure (celle qui n’apparaît pas, et dont les ramifications restent invisibles et doivent être sup-posées, instanciées par l’arc de conscience ; seul le je les perçoit, au sens où il perçoit les significations des signifiants ; non pas tant les signifiés (solides et déterminés) que les orientations, les angles d’incidence et de propagation ; par ex, la liberté se propage, la vérité se partage, ou ce que le christique nomme l’amour, sous-entendu « aimez-vous comme je vous ai aimés » ; le tout tenant dans le « comme je vous ai aimés », « de cette manière-là », que l’on ne comprend pas.

Les signifiés sont déterminés ; cela veut dire qu’ils relèvent de la science ou du monde (ou du moi ou de la détermination du corps) ; les significations sont perçues exclusivement par les je. Les significations ne s’animent que dans la visée d’une conscience, en acte donc et actualisant, et décidant et intentionnalisant. Les signifiés sont supposés (ou imaginés ou montrés du doigt) par les signes et tombent dans le monde (ou plus simplement désignent des choses du monde et bien sur des choses désignées par le groupe, puisque rien du monde ne nous vient hors d’un discours collectif).

Les significations pré-disposent, prédisposent la capacité, l’attention, l’intention, la conviction, la foi, la conversion (en dieu, la pensée, le sujet et la révolution ou le réel, ou la poésie par ex). De quoi donc poser la question ; est-on prêts à s’avancer dans ce cheminement-là ? Dont on remarque que le christique, lui, s’est avancé jusqu’au bout et au-delà du bout… Que c’est au final la question absolue et formelle, cad l’exigence dont on parlait au début. Comment une énonciation, une volonté, une conviction relevant de la structure de conscience (qui n’a aucun repérage manifeste dans le monde ou le vécu) peut-elle se découvrir, l’initier, se maintenir (lors même que l’on serait Rimbaud, dont on comprend immédiatement la difficulté de tenir la distance, ou d’un peuple qui veut on ne sait comment ce qu’il veut).

Dieu, la pensée et donc l’universel, le sujet et donc la révolution (sous-entendu il n’y en a qu’une), le réel ne se voient pas (mais acquis ils permettent quantité d’effets). Au fond les significations désignent toujours le rapport et rien que le rapport lui-même (qu’il se nomme dieu, pensée, sujet ou réel), mais le rapport ouvre à tout le reste (sinon il est déterminé ou se croit tel). C’est pour cela que l’on signifie toujours au plus haut qui se puisse ; le seul rapport effectif est le réel, le sujet, la pensée ou dieu.

À noter que le moi psychique (celui de l’inconscient dose) signifie le corps, comme impossiblement signifié (qui revient donc sans cesse et insiste, puisqu’il est « là », inabordable et désigne la limite intérieure du signifiant, de la coupure, l’horrible origine du moi, qui sans cette coupure n’existerait pas).

Le jeu du signifiant lorsqu’il indique au-delà (dieu, la pensée qui décentre, le sujet qui est un autre, le réel entièrement jeté d’altérité brute) et qu’il le sait (puisque ces possibilités se décident ou s’intentionnalisent) n’efface pas la coupure (qui est inamovible) mais redéplace le Bord (de la conscience, et sous condition d’y tenir, mais en vérité on y tient de fait, sous quelque formulation que ce soit, serait-ce le tomber-amoureux, puisque cette décision intentionnelle marque structurellement notre actualisation, le présent même ; on y entre dans le rapport même, tel qu’il nous est acquis ou tel qu’il nous saisit ou nous est révélé, pour les croyants).

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