La France contre le monde entier
Les français sont tout à fait amusants. La France entière tombe à bras raccourcis sur Hollande. Il faudrait peut-être expliquer sa "stratégie".
Il ne veut pas sacrifier le système français, mais ne peut pas déployer une politique « de gauche ». Alors il patiente. Voila tout.
C’est donc l’impossibilité d’une politique de gauche qui est en creux ; en clair si quelque chose changeait en France, ce serait unilatéralement vers un libéralisme que partagent la quasi totalité des pays. Il n’y a quasi aucune autre possibilité de « changement »de l’ordre des choses, sinon de suivre le cours du monde.
Sans doute il faudrait réinstaller une autre logique constituant la réalité même à ce point çi de l’histoire ; tout part en tous sens immédiats et à courte vue et se perd lamentablement. Mais le rythme de ce qui est, est tel. Pas autrement. Il est un libéralisme total sur toute la planète et quelques ilots résistent plus ou moins ; si l’on commence à changer le système français ce sera uniquement en l’infléchissant vers le libéralisme.
Non que ce soit un mal absolu (il serait bon que l’on puisse exercer sa capacité de créer, des entreprises en l’occurrence ou de se développer), mais étant donné la pente que suit le libéralisme réel (par opposition au libéralisme théorique qui peut engendrer de considérables réalisations), ce serait la destruction du système français de socialisation et de capitalisme à la fois ; nous sommes à la fois communistes ou socialistes et libéraux.
On peut bien rêver que le monde soit autrement qu’il est, certes, et c’est nécessaire d’imaginer d’autres possibilités, mais la quasi totalité de ce monde est converti de gré ou de force au libéralisme, voir à l’ultra libéralisme et en proie à une restructuration des investissements.
On peut rêver à une ancienne France, celle qui a pu se développer lorsque le couteau n’était pas sous la gorge et nier qu’il puisse exister un monde. Tout comme on peut imaginer une utopie par laquelle on ne perdrait plus nos plumes, nos acquis, nos avantages, nos sécurités.
Il faut quand même bien se rendre compte que la réalité, la réalité humaine, est organisée autour et par la monnaie, l’argent si l’on veut, ce qui signifie la capacité d’investissement. Ce qui commandite le futur est ce qui peut mobiliser l’investissement que rien ne pourra contraindre puisque c’est lui qui ordonne ce qui est.
Ceci est une horreur ; il est hors de question de valider que l’essentiel des capacités, des investissements, que le futur à venir, soient ramenés à quelques uns, que l’on ignore, qui ne rendent compte de rien à personne, qui sont « le monde même comme il va ». il serait impératif que la collectivité récupère cette capacité.
Mais comment et par où commencer ? Ce sont les moyens mêmes qui sont emprisonnés par une privatisation fondamentale au sens où elle possède la réalité. Rompre cette privatisation est-il seulement pensable ; comment envisager que l’on puisse non seulement récupérer le trop plein, mais que cette transformation puisse être organisée, dans le faits, réellement ?
Si l’on ne récupère pas cette fortune, cad ce futur, il serait nécessaire de rétablir la redistribution et une autre répartition des sommes en cours, en cours de passage d’une poche à l’autre. De sorte que la redistribution puisse autoriser un monde, un monde à venir, en réinstallant du sens, des choix, des inventions, des capacités qui pour le moment nous échappent puisque les moyens de ces choix sont enclos en et par quelques uns.
Il faut alors bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’obtenir pour tous une vie humaine universelle (ceci est le rêve utopique qui par ailleurs considère que les êtres humains seront satisfaits de l’exploitation commune des réalités), mais de lancer que chacun ou tous les chacuns sont susceptibles de se perfectionner d’une part et d’inventer d’autre part (c’est ce que réclamerait la transformation écologique ; que ça s’invente, d’une multitude de propositions tout à fait libérales et recherchant d’éliminer les pertes absurdes ou les excès en pure perte, ce qui aboutirait à une rationalité de nos ressources).
Ce qui est tout différent que d’espérer une satisfaction universelle, celle du « à chacun sa quote-part ».
Or les moyens en investissements ce sont aussi les moyens déjà investis, déjà produisant ce monde là, le monde réel. Et ce monde là, tel quel, est en soi un monde, un monde qui repose sur ses propres réalisations ; imagine-t-on de se passer d’automobiles ? Certes, par quoi les remplace-t-on ? Qui soit aussi efficace et précis ? C’est à ce niveau là que se situe la précision d’un monde, de tel monde donné réellement là.
Les moyens investis, plus ou moins, (avec quantités d’absurdités partielles et de gaspillages continuels) ont produit un monde ; un « monde qui se tient ». Qui répond à des besoins, désirs, mais aussi à des possibilités, des possibilités exploitées, utilisées, réalisées. Comment et par où changer de monde ? Le monde en possibilités (qui ré accélérerait l’économie et qui plus profondément redéfinirait le sens, l’orientation du devenir humain) ne trouve pas dans les moyens investis évidemment et dans les moyens disponibles sa propre naissance.