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instants philosophie

La France contre le monde entier

30 Mai 2014, 17:28pm

Publié par pascal doyelle

Les français sont tout à fait amusants. La France entière tombe à bras raccourcis sur Hollande. Il faudrait peut-être expliquer sa "stratégie".

Il ne veut pas sacrifier le système français, mais ne peut pas déployer une politique « de gauche ». Alors il patiente. Voila tout.

C’est donc l’impossibilité d’une politique de gauche qui est en creux ; en clair si quelque chose changeait en France, ce serait unilatéralement vers un libéralisme que partagent la quasi totalité des pays. Il n’y a quasi aucune autre possibilité de « changement »de l’ordre des choses, sinon de suivre le cours du monde.

Sans doute il faudrait réinstaller une autre logique constituant la réalité même à ce point çi de l’histoire ; tout part en tous sens immédiats et à courte vue et se perd lamentablement. Mais le rythme de ce qui est, est tel. Pas autrement. Il est un libéralisme total sur toute la planète et quelques ilots résistent plus ou moins ; si l’on commence à changer le système français ce sera uniquement en l’infléchissant vers le libéralisme.

Non que ce soit un mal absolu (il serait bon que l’on puisse exercer sa capacité de créer, des entreprises en l’occurrence ou de se développer), mais étant donné la pente que suit le libéralisme réel (par opposition au libéralisme théorique qui peut engendrer de considérables réalisations), ce serait la destruction du système français de socialisation et de capitalisme à la fois ; nous sommes à la fois communistes ou socialistes et libéraux.

On peut bien rêver que le monde soit autrement qu’il est, certes, et c’est nécessaire d’imaginer d’autres possibilités, mais la quasi totalité de ce monde est converti de gré ou de force au libéralisme, voir à l’ultra libéralisme et en proie à une restructuration des investissements.

On peut rêver à une ancienne France, celle qui a pu se développer lorsque le couteau n’était pas sous la gorge et nier qu’il puisse exister un monde. Tout comme on peut imaginer une utopie par laquelle on ne perdrait plus nos plumes, nos acquis, nos avantages, nos sécurités.

Il faut quand même bien se rendre compte que la réalité, la réalité humaine, est organisée autour et par la monnaie, l’argent si l’on veut, ce qui signifie la capacité d’investissement. Ce qui commandite le futur est ce qui peut mobiliser l’investissement que rien ne pourra contraindre puisque c’est lui qui ordonne ce qui est.

Ceci est une horreur ; il est hors de question de valider que l’essentiel des capacités, des investissements, que le futur à venir, soient ramenés à quelques uns, que l’on ignore, qui ne rendent compte de rien à personne, qui sont « le monde même comme il va ». il serait impératif que la collectivité récupère cette capacité.

Mais comment et par où commencer ? Ce sont les moyens mêmes qui sont emprisonnés par une privatisation fondamentale au sens où elle possède la réalité. Rompre cette privatisation est-il seulement pensable ; comment envisager que l’on puisse non seulement récupérer le trop plein, mais que cette transformation puisse être organisée, dans le faits, réellement ?

Si l’on ne récupère pas cette fortune, cad ce futur, il serait nécessaire de rétablir la redistribution et une autre répartition des sommes en cours, en cours de passage d’une poche à l’autre. De sorte que la redistribution puisse autoriser un monde, un monde à venir, en réinstallant du sens, des choix, des inventions, des capacités qui pour le moment nous échappent puisque les moyens de ces choix sont enclos en et par quelques uns.

Il faut alors bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’obtenir pour tous une vie humaine universelle (ceci est le rêve utopique qui par ailleurs considère que les êtres humains seront satisfaits de l’exploitation commune des réalités), mais de lancer que chacun ou tous les chacuns sont susceptibles de se perfectionner d’une part et d’inventer d’autre part (c’est ce que réclamerait la transformation écologique ; que ça s’invente, d’une multitude de propositions tout à fait libérales et recherchant d’éliminer les pertes absurdes ou les excès en pure perte, ce qui aboutirait à une rationalité de nos ressources).

Ce qui est tout différent que d’espérer une satisfaction universelle, celle du « à chacun sa quote-part ».

Or les moyens en investissements ce sont aussi les moyens déjà investis, déjà produisant ce monde là, le monde réel. Et ce monde là, tel quel, est en soi un monde, un monde qui repose sur ses propres réalisations ; imagine-t-on de se passer d’automobiles ? Certes, par quoi les remplace-t-on ? Qui soit aussi efficace et précis ? C’est à ce niveau là que se situe la précision d’un monde, de tel monde donné réellement là.

Les moyens investis, plus ou moins, (avec quantités d’absurdités partielles et de gaspillages continuels) ont produit un monde ; un « monde qui se tient ». Qui répond à des besoins, désirs, mais aussi à des possibilités, des possibilités exploitées, utilisées, réalisées. Comment et par où changer de monde ? Le monde en possibilités (qui ré accélérerait l’économie et qui plus profondément redéfinirait le sens, l’orientation du devenir humain) ne trouve pas dans les moyens investis évidemment et dans les moyens disponibles sa propre naissance.

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La pointe de la pyramide réécrit le réel

30 Mai 2014, 15:19pm

Publié par pascal doyelle

Nous sommes sortis des mondes humains clos, jetés dans l’historicité, égarés par le libre pur qui s’agite au travers de chaque moi, chaque personnalité nouvelle (toute personnalisation est nouvelle pour elle-même), sans repérage qui tienne. Mais tout cela est bien.

Le langage conserve encore l’ancienne régulation, la vie du groupe dans son monde immédiat formant système de parole qui régule tous les échanges (entre soi, éventuellement d’autres groupes, ou en interne à telle tribu entre classes, échanges avec le donné, les choses et les êtres, tout cela parlé et formant cercle, cycle, expression perçue à même le donné),

Mais il surgit une rupture radicale qui interrompt el langage, les peuples, les mondes, les cultures, et ceci est d’une pyramide se tenant sur la pointe.

Si les mondes antérieurs cherchaient à réunir une base donné là et à élever peu à peu jusqu’au sommet une synthèse de tous les éléments rassemblés, il se trouve que soudainement cela s’inverse.

Il existe deux pointes acérées ; l’idée de l’être (qui n’est pas une idée au sens habituel) et le sujet (qui est encore moins idéel). Le sujet est une pointe plus fine encore que ‘l’idée de l’être. Mais déjà l’être réécrit le langage et les peuples et les mondes, et plus encore ayant assuré l’être durant 20sicèles (via les grecs, les chrétiens, la renaissance), le sujet a commencé de récrire le donné, ce qui veut dire par exemple son propre corps, sa cervelle, son identité, son moi, etc.

Il apparait que la pyramide reposant sur la pointe, subit une densité de l’être, d’une part et une intensité du sujet d’autre part.

Il faut admettre plusieurs compostions ; il est tout à fait possible de recentrer la pensée grecque sur dieu, et il est tout à fait certain que même les sujets en révolte contre la pensée de l’être (jusqu’à Hegel en gros) participent eux-mêmes du semblable, de l’identique devenir ; ce qui revient à dire que l’on ignore encore ce qui a bien pu se passer par les grecques, que l’on ne sait pas ce qui nous est arrivé.

Soit donc il faut décréter les caricatures, les critiques faciles et les jugements à l’emporte pièce, qui se soumettent en fait la plupart du temps à quelques intérêts momentanés et choisissent leur faire valoir, qui ira de son Spinoza, et puis de ses présocratiques, et puis de son idéalismes ou qui entendra déconstruire. Tout cela est tout à fait bien ; mais c’est la même structure qui fut lancée 25émes auparavant qui continue d’user, d’utiliser, d’épuiser les mondes, les humanisations, les personnalisations.

Il est clair que ce qui fut inventer, découvert est au-delà et par-dessus les systèmes, les idées, les raisons de toute sorte, au-delà de la science et des rationalités, des peuples et des engouements partiels ; le mécanisme mis au jour pousse à être tout ce bel ensemble. La pointe de la pyramide continue d’écrire et de réécrire sa propre trace. Elle est indépendamment de ce qu’elle dit mais à ceci près ; que par elle tout peut être épuisé, mangé, dévoré. Et donc elle n’est pas rationnelle ou irrationnelle mais déploie toute la rationalité et l’idéel mais aussi la plus terrifiante ir-rationalité ; étant la puissance même cad le potentiel pur.

Ceci en plus de la densité de l’être et de l’intensité du sujet (de tous les sujets qui apparurent, remplacés par des mois), il est un être virtuel (le mécanisme est toujours déjà instruit de son possible) et un être potentiel (de ce qu’il va réaliser effectivement dans le monde, dans le réel).

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La philosophie du 20éme

26 Mai 2014, 16:04pm

Publié par pascal doyelle

Nous sommes passés de la maitrise de la pensée (qui élabore les intentionnalités ajoutées au langage et au groupe ; ce que l’on nomme pensée est la connexion des intentionnalités entre elles, intentionnalités qui n’existent pas dans la réalité, le monde, le donné, le vécu, et qui sont produites, créées par une conscience à chaque fois, jusqu’à s’inscrire en universalités) de la maitrise jusqu’à la conscience posée phénoménologiquement, de Husserl (qui approfondit le sujet, de Hegel-Kant qui eux-mêmes reprenaient l’activisme du sujet cartésien dans sa découverte, qui renouvelait la réflexivité des grecs et des chrétiens et relançait la machine à produire des idées, cad des rapports au réel).

Ce faisant nous sommes parvenus à nommer directement ce qui « existe », ce par quoi nous nous distinguons non seulement du monde, des choses, mais aussi de nous-mêmes ; on ne peut pas avancer plus loin ; notre être est nommé et isolé en lui-même, comme être de conscience (qu'il ne faut pas confondre avec le conscient, qui est un de ses effets, et conscience non en tant que l'humain prend conscience de soi, mais an tant que "conscience" prend conscience, et prend d'assaut, l'humain, mécanisme qui explose notre humanisation ou notre personnalisation). Que la phénoménologie, de la conscience, n'ait pas réalisé son projet, n'ait pas amené à aligner les contenus de conscience de telle sorte que le Sens se révèle à nous, est second (second pas secondaire), parce que l’essentiel fut de décortiquer suffisamment sa structure et que cela apparaisse ; que le structurel de conscience dépourvu de sens se montre.

Reste que puisque parvenu au rapport direct avec notre être, il est forcé que nous passions à autre chose ou autrement.

Heidegger détoure la conscience en lui supposant un « lieu » ; la conscience est une ouverture qui ne se commande pas d’elle-même (ce qui est en partie faux) et donc doit s’inclure dans un procès que l’on peut définir comme l’intention de l’être ; l’être nous veut quelque chose et que l’on ne presse pas d’en saisir le message, puisqu’il s’agit d’abord de questionner, d’observer, l’analyser ce lieu de l’être qui nous a prescrit comme conscience. La première partie (Etre et temps) consiste à oublier qu’il est une subjectivité et à montrer les contours existentiels de cet être-homme (quel qu’il soit, angoisse, monde, temporalité spéciale, etc). La seconde partie non pas à représenter le contenu de ce « lieu », là, l’ouverture de l’être en laquelle et par laquelle nous sommes, puisqu’il est plutôt difficile de montrer le lieu comme si il était un contenu ; il est le lieu des contenus.

Que ce projet n’aboutisse pas, non plus, il faut voir ; parce que le lieu du lieu, pour ainsi dire, est le langage. L’être dans son intention pour nous (son intention structurelle, pas son intention personnelle) se dévoile en se parlant lui-même pourvu que l’on parvienne à délaisser notre subjectivité ou plutôt de la laisser se déconstruire elle-même afin que la parole remonte ; plus on sera malheureux plus ça surgira du lieu, du être-le-là.

Il y eut, à la suit,e beaucoup de « laisser venir à moi ma pensée » la présence de l’être ; ou donc l’abandon de la subjectivité, qui se retrouve cloué théoriquement à son cercueil, preuve qu’elle n’est rien ou pas grand chose (parait-il). De ce que l’être nous parle (ou qu’il nous veut quelque chose, ou qu’il est une logique ou une histoire ou une détermination propre de l’être par dessus et au-delà de la phénoménologie, au-delà de la conscience, rétrogradée en seconde position, voir anéantie carrément) cela revient à rendre nul et non avenue la percée de Husserl.

Le problème est que l’on ne peut pas annuler un être réel, et que le "message de l’être" que l’on retrouve alors de quantité d’interprétations plus ou moins intelligentes, parfois éminentes, sur le sens de ce message, de cette intention, de cette préstructure qui conditionne notre être humain, par ce message de l'être donc à notre endroit, on assiste à une sorte de retour de l’ontologie, de l’ontologie directe pourrait-on dire ; on veut considérer l’être tel quel, indépendamment de l’humain, qu’il soit mathématique ou rhizomatique, message de l’être, langage lui-même qui nous parlerait, philosophie analytique, ou donc de manière générale par cette ontologie "directe" on parviendrait à notre structuration (par l'être, le donné, l'économie, le langage, l’inconscient, etc).

La dite structuration entend totalement ignorer l’humain (d'une part et en outre que philosophiquement elle ignore la percée cartésienne-husserlienne et donc veut à tout prix, à toute force ignorer notre être de conscience structurelle) ; ce qui est plutôt curieux, parce que l’humanisation est précisément ce qui s’est déployé le plus totalement possible ; par la constitution démocratique et par les libéralismes (il en est des tas, de variantes, à commencer par le libéralisme politique, lequel est par ailleurs condamner comme idéologie, petite bourgeoise ou non, société de consommation et autres versions).

Le problème donc est que cela tend à ignorer superbement ce qui est. La réalité-même.

Par ailleurs ces options critiques, criticistes, cette recherche de la structuration de l’être par-dessus la subjectivité d’une part et donc sa version philosophique de phénoménologie, participent sur un autre plan, de l’augmentation philosophique propre ; de ces révoltes, négations, retours, remous et autres particules désordonnées, il en ressort une plus grande acuité et ce qui est perçu, pensé, imaginé, élaboré tel, s’existe, surgit sous les yeux du sujet, du sujet qui expulse ainsi hors de lui la totalité des déterminations.

Les sciences et les physiologies diverses (neurosciences par ex), mais aussi sociologismes ou psychanalyses, comme la pensée de l’être, de la structuration de l’être par-delà l’humain, exposent là au-devant tout le pensable à partir du sujet cartésien ; du sujet absolument dépourvu de toute qualité, de toute détermination suspendu dans sa conscience du doute. En fait cela relève du doute intégral et finalement ces options critiques déploient le projet cartésien lui-même. Sujet de la science, le sujet qui s’absente dans, vers son objet, ou sujet méthodique du doute, il poursuit toutes les pistes, sujet non plus absent mais sujet formel qui exporte hors de soi.

Dans l’autre sens, chacun le sait ; c’est le moi, que l’on Est. Et ceci non pas du tout bêtement, ni mass médiatiquement, ni comme mois produits industriellement par la fameuse société du marketing ou des objets, ni comme animaux psychologiques, ni comme animaux qui parlent, etc. C’est dans le creusement effarant, formidable du moi par lui-même et des mois les uns par et pour les autres, que « ça » se joue. Quoi, qui se joue ? L’historicité.

Autrement dit le plus méprisé, le plus ignoré, le plus annulé sous la figuration de la « subjectivité » (qu'elle soit la conscience comme structrelle ou le moi comme non animal, et non langage) est ce qui est agit et pense et crée le plus. C’est « cela qui s’auto organise ». Qui n’attend pas du tout la suite de la parole de l’être ou les bricolages de son inconscient ou des conditionnalités économiques ; les mois travaillent, au sens propre ; ils travaillent la matérialité, des corps, des signes, des idées, des jugements, des projets, et cherchent la logique de ce qui est.

La pensabilité de l’être (cad de l’être comme hors de l’humain, d’une part et hors de la conscience, réprouvée autant qu’il se peut, ce qui vaut pour les sciences comme la philosophie épistémologique ou la philosophie du message ou du sens de l’être) en croyant éliminer la conscience et le sujet, expulsent toute la détermination, et le sujet comme la conscience restent isolément et n’ayant rien à voir avec tout cela.

Demeure donc Sartre, d’une part et Lacan d’autre part ; l’un assurant l’autre. Pile et face. La technologie lacanienne n’est pas ignorante (tant s’en faut ! et de loin, très loin) de la prédominance abusive mais en même temps radicale du sujet… De même Sartre ne subit pas la destruction métaphysique ou ontologique de notre être, son remplacement par une structuration soit de la pensabilité soit du message de l’être, de la détermination (selon les maths ou selon une logique ou illogique) de ce qui est par delà l’humain, ou de la détermination des empiries diverses ; son sujet est exponentiellement libre et définit absolument ce qui constitue le centre du moi de tout le 20éme, radicalement au plus minuscule de lui-même, mais sèche et nette ontologie du pur sujet.

Ce qui se déroule est donc la distinctivité de notre être en propre réduit à son squelette, à son os réel. Il est clairement une continuité cartésienne, qui se varie en phénoménologie ou selon Sartre (à la suite de Kant-Hegel, du sujet transcendantal ou de la négativité pure et violente), s’étant proportionné kantiennement ou déployé hégéliennement comme esprit-sujet, empli de sa négativité pure) mais aussi une surdominance du sujet de la science ou du sujet du doute ; non parce que Descartes est Descartes mais parce que Descartes montre, expose un être qui est un réel et que l’on ne peut pas annuler. L’être que montre Descartes est une structure effectivement réelle dans le réel, et tout cela n’a à voir avec les « idées » (entendues habituellement) qu’en tant que les idées sont ses effets.

Les philosophies du doute ou de l'ontologie directe, les épistémologies ou les analytiques, les sciences ou les inconscients, sont les effets de articulation majeure qui s'est montrée et imposée cartésiennement.

Il n’est donc rien de disconvenu du devenir philosophique, ni d’éperdu, tout se déroule parfaitement selon son registre rigoureusement adapté à « ce qui est tel que cela est ».

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La philosophie comme descriptions du bord du monde

25 Mai 2014, 09:41am

Publié par pascal doyelle

Il est donc une réflexivité, une conscience articulée en et sur elle-même qui s’est extirpée des mondes particuliers, mais la nature immédiate de la conscience n tant qu’elle se fie à ses contenus, consiste à relancer ou continuer encore la synthèse qui survient mécaniquement au bout de toute intentionnalité, de toute décision, de tout désir, de toute connaissance.

Vola, on obtient un résultat, là, comme une chose, et on est content.

La retenue sur le vide

La philosophie maintient toujours le spasme final ; elle ne cherche pas l’aboutissement de son désir ; puisqu’elle nie que nous soyons un désir, fut-il désir d’être (on en sait pas ce que c’est).

Etre on ne sait pas ce que c’est, parce que déjà l’on est, et que cela est plus que suffisant. Il faut une imagination fixiste pour désirer être, alors que l’on existe, de fait, et que si quelque chose se passe, c’est ici et maintenant. Pas ailleurs.

Du reste le christ nous en a prévenus ; c’est déjà arrivé. C’est déjà commencé. Ce qui porte considérablement dans l’historicité humaine (que l’on y croit ou non). La philosophie suspend son vol et demeure stationnaire mais dans les airs. Elle inventorie. Elle inventorie non seulement tout ce qui est, le fatras habituel des trucs et des machins, des choses et des êtres, taxinomie généralisée. Mais surtout elle inventorie les possibilités, les tracés, les devenirs ontologiques, les devenirs investis et les existers, les existences susceptibles de restructurer notre être. Les capacités d'exister.

La philosophie sert à cela ; comme elle se tient tout au bout de notre être (de notre être en réflexion sur son être), elle mesure les distances jusqu’au bord du monde. Les systèmes ou les lancés (de type Descartes ou Nietzsche ou plus loin Plotin qui s’approche si précisément du bord du trou, presque au-delà du monde, de tout monde s’entend puisque depuis les grecs nous existons, notre être existe au plus près de la dernière limite réelle, au bord du trou au-delà de tous les mondes humains).

Le moi qui bascule

Par exemple, il est clair que tout moi, cad chacun, existe au bord de lui-même… ça se voit ici et là pour quelques uns, mais tout moi est au bord de succomber à la puissance infuse, extrêmement bizarre, qu’il contient, qu’il peine à contenir, qui s’échappe parfois, qui s’embarque elle-même. C’est invincible et de toute manière la limite se confond avec le monde … avec la réalité, avec le réel et que la réalité se charge, se charge, de nous y ramener, de rebrousser chemin inverse.

Quelques soupapes de sécurité ; des folies amoureuses, des dépressions, des coups de violence, des amoindrissements physiologiques ; mais quelques fois c’est structurellement que tel moi est atteint par on ne sait quel détour aberrant. Ça a pris le pli, à un moment, et le bord du réel s’approche tout au long d’une vie.

Autrui comme « solution »

C’est le même bord du monde, bien que transmuté dans la conception qu’est le moi, et que ça ne prenne pas la même expression, ça prend son corps. Son identité, dont même la plus haute psychanalyse ne parvient à combler le vide que de renvoyer chacun à la promesse de/à l’autre ; redevenez réel qu’ils disent. Oui, mais du réel c’est justement ce dont on part…

Alors sans doute l’Autre va colmater les brèches, après tout une autre conscience peut bien renouveler la mienne, ça se nomme l’amour, toute sorte d’amours. Mais le problème n’est pas là. N’est absolument pas là.

Colmater c’est très bien, c’est même irréprochable ; mais ça ne rend pas l’envie surabondante qui existe. Ça distrait peut-être … oui, sans doute, ça dérive le truc infatigable, qui ne cesse, dans l’externe, au plus loin, au bord du réel. L’amour ça ramène vers le monde, bien gracieusement, mais le bord, s’y tenir, puisque de fait on se penche invinciblement par-dessus bord.

Le déversement ininterrompu

Alors la philosophie le dit ; on est sur le bord du réel, (on nomme ; l’être est), et la pensée pousse à contrôler l’équilibriste qui joue sur le fil. Et se tenant là, suspendu, on s’aperçoit de ceci ; que ça se déverse. Ça se déverse à partir du bord. Et que si l’on existe comme source, source sans raison dirait Nietzsche, elle n’a plus aucune justification, ce qui signifie de retour impossible vers le monde seul, clos, sans bord du tout (illusion résurgente), plus de justification, elle est la raison surabondante d’exister, de rechercher son être de bord du monde ; elle ne désire plus. Ce qui l’anime ça n’est plus le désir d’un être qu’elle n’a pas, elle l’est. En déversoir fondamental; pour ainsi dire.

Elle tient les désirs mais tournés vers le monde, toutes sortes de désirs, mais comme s’écoulant d’un être qui est. Certes il est en tant que limite externe, externe au-delà de quoi il n’y a rien.

C’est ce que dit la philosophie ; que l’être est. Que ce qui convient c’est de rattraper l’être qui est (c’est certain) et de ramener la barre sans cesse vers la limite effarante, de maintenir le devenir de telle sorte que l’on s’en rapproche, encore, toujours encore plus, de ne pas le perdre de vue et que cela est possible ; il suffit de poursuivre la Même cohérence (extrême mais nous sommes ou plutôt notre-être est fait pour cela).

Se maintenir sur le bord, puisque de toute façon on y est déjà. Il ne sert à rien de ruser, de glisser en se dissimulant ; c’est structurellement que l’on est suspendu. Toute ruse se renverra la balle, ça sera juste du temps perdu.

De sorte que sans remonter une illusion sur le bord du monde, il est cette limite externe, mais cet externe se révèle un être interne propre ; celui qui structure tout le devers, le déversement dans le monde, le moi, le vécu, les désirs, les choses et les textes, enfin ce que l’on voudra, puisque tout est par devers le bord du monde.

La fondation première

Ceci étant bien sur que par hypothèse lorsque les grecs inventent la réflexivité pure et simple, (mais difficile à exister, au bord), c’est notre-être qui affleure dans le monde, l’os.

Si l’on se tient sur le bord et que l’on réfléchit, miroite cette position, elle se renvoie à elle-même la, les structures de bord du monde ; ce à quoi servent les systèmes et les lancés ; à répertorier, d’y jouer son être (parce que ça n’est pas simple, quand même), afin d’avancer sur la ligne, de tracer des possibilités et donc de créer sur la ligne externe, des schémas internes au bord, des positionnements d’un pied sur l’autre, de danser , ,comme dit l’autre, d’improviser des chorégraphies qui mesurent à quelle distance on se tient.

Les descriptions de ces positionnements, ils se nomment eux-mêmes (puisque rien dans le monde, le vécu, le langage, les groupes humains ne les parle) ; ça se nomme métaphysique (lorsque l’on pensait selon la pensée cad la structuration de l’intentionnalité en idées) et ontologie lorsque Descartes dé-couvre l’os lui-même et l’expose à la vue méthodique.

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La surface antérieure à notre moi

24 Mai 2014, 15:18pm

Publié par pascal doyelle

On n’est donc pas le moi que l’on est.

Pour qu’il y ait un moi, il faut que quelqu’un regarde. Comme on n’attend pas qu’il y ait réellement une autre personne pour être qui l’on est, il faut donc supposer que l’on est toujours ce quelqu’un qui regarde et qui n’est pas le moi.

Or le moi sait ce qu’il fait ou dit, ou perçoit, plus ou moins, et considération prise de ses limitations pratiques. Si celui qui regarde n’est pas le moi (puisque le moi se sait au-devant de lui-même), alors celui qui regarde ne se retient pas, ne se mémorise pas, en tous cas pas de la même manière que le moi.

Ou donc ; il faut toujours supposer un point de vue pour que quelque chose apparaisse. Ce point de vue, on le sait, n’apparait jamais. Même si on le convoque, il est « ce qui convoque » et non pas ce qui est convoqué. On ne peut jamais saisir le point de vue en retrait.

Lors même que le moi non seulement fait comme si il était le moi actif dont il est question, mais lors même que le moi Est réellement un tel moi actif, il contient ou plutôt est déporté par le devant par le regard qui le pose.

Comprenons bien que le moi est réellement ce moi là, et qu’il est lui-même, et que personne ne prend sa place ; il ne s’agit pas d’un double ou d’un autre être ; c’est une structure qui existe ou qui plutôt préexiste.

D’aucun présente que cette structure préexistante se produit non pas d’abord, puis le moi, mais qu’il y a d’abord un moi qui produit par l’envers un tel regard (qui le suppose et donc IL se produit). De sorte que le regard contient comme en inversion ou double face le moi lui-même ; qui retient pour sa part ce qu’il veut bien, ou donc évidemment ce qui le compose plus ou moins raisonnablement et en tant que ce moi a à se présenter (au devant des autres, de soi-même, de son corps, etc). qui se compose au-devant.

Mais qui n’a aucun accès à la conscience de surface première.

Il n’est pas question de définir cette "préconscience" comme existant en soi et dotée d’une unité ou d’une identité ou de lui affecter des possibilités de quelque ordre que ce soit. il faut la prendre comme une surface parfaitement unie et unilatérale. Elle n’a qu’une seule face. ce qui est absurde et impossible, mais il faut entendre que l'autre face est composée par le devant par exemple du moi ou de la perception.

Sauf donc que ce qui se produit (le moi par ex) se produit au-devant de cette surface. De sorte qu’elle le sait, mais elle est impossiblement objectivable, objectivisable. Elle recule continuellement. C’est structurellement qu’elle recule, sur la même surface unilatérale.

C’est cette unilatéralité qui permet que se produise un moi. Le moi peut se connaitre (je suis un tel, etc, je perçois ceci), mais ceci sur la surface première, qui n'apparait jamais.

Il est probable que la surface première se produise d’un moi, qui se rétribue à rebours par la conscience première. Mais ceci n’importe pas pour l'occasion. Parce que cette première surface qui se produit, est absolument parfaite et native.

En ceci ; qu’elle acte un être spécifique, qui existe comme ça, ainsi ; de se produire en plus d’un moi.

Il serait, il eut été étonnant que l’être humain soit si aisément et « là » comme une chose, même une chose complexe… C’est uniquement de manière retorse que l’on est. Parce que cette re-torsion est cela seul qui nous constitue comme « au-devant » « là ».

Avancer donc que cet au-devant est « conscience » ne signifie pas qu’elle est « conscience de soi » (de quelque "soi" que ce soit), mais par contre elle est un point, un point au-devant, se produisant sans doute par un moi (une personne humaine, telle que décrite par la psychanalyse de Lacan), mais ce point, cette surface point se propose ou doit être pensée ou com-pensée en tant que conscience à même, conscience surface.

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La mise en forme de l'humain

24 Mai 2014, 09:47am

Publié par pascal doyelle

Notre-être au sens strict se limite ainsi à ce petit phénomène incertain de la conscience, distinguée du conscient (et duquel elle a émergé par les grecs, modifiant absolument toute humanisation, en s’extirpant des mondes particuliers, des mondes de synthèse unifiée bâtis sur le donné « là », local, d’un langage-groupe-immédiat).

Cette petite conscience de rien du tout, absolument vide, sans rien, s’en prend dès lors au monde, au donné, mais aussi au vécu. Elle atteint tout progressivement (elle débute de zéro et retourne toujours instantanément au zéro, au rien pur et simple de sa forme ; si elle ne contient rien, aucune détermination, si elle existe à peine, son demi être n’en est pas moins réel, et même sitôt qu’il se le dit à lui-même, se le manifeste sa structure s’investit commence de s’inscrire, peser à même le corps, dans la perception, dans l’humanisation et finalement dans et par la personnalisation, qui se débauche furieusement au 20éme siècle).

Ceci n’est rien du tout ; un petit mécanisme, qui cependant est le rapport lancé de la cervelle (et tout ce qu'elle contient, cad tout...) vers le réel donné « là ».

Si les grecs découvrent cet être, ils le dé-couvrent ; l’os apparait de ce qui était jusqu’alors recouvert par la représentation d’un groupe (que celui-ci soit la tribu et sa mythologie organisatrice de son monde, y compris de ses échanges, soudée par la Parole et la communication impérative, préservant le trésor de son langage marquant son monde, son territoire intellectif au sein de la masse qu’est la réalité incompréhensible telle qu’elle s’accole sur nos yeux, s’y précipite, la tribu ou les empires qui tentent de resynthétiser par la magie du roi ou de l’empereur dieu, de fournir de la magie de Parole dans l'hyper complexité des royaumes étendus).

L’os qui apparait n’est rien ; il ne faut pas se laisser tromper par l’apparence de résultats que produisent les grecs ; il ne s’agit pas d’un discours « là », une raison objective, (bien que l’activisme de la conscience se réalise par la surintentionnalisation des signes, des signes en tant qu’idées, qui elles-mêmes sont des rapports intentionnels ajoutés au langage, au groupe, comme la politique, par ex, au corps ou à la perception qui s’intensifie comme esthétique pure et voulue en et par elle-même, etc). Les grecs instaure la Pensée, ce qui signifie la réflexion sur ce qui (nous) vient ; dès lors il faut inventer chaque mot puisque l’intentionnalisation qui se met en place relève de l’expérimenté lui-même qu’une conscience opère sur son être propre.

Évidemment on ne sait pas ce que c’est que l’être de conscience pure et simple ; on le sait à peine au 21éme et on ignore à quoi cet être peut bien correspondre... Mais la maitrise de ce qui nous vient par le retour et la redéfinition des mots, des signes, n’aboutit pas d’abord à un discours tout fait et un corpus, mais aboutit à cet être-çi qui réfléchit son contenu et s’attache à tourner et retourner et détourner son contenu ; son contenu cela veut dire ses intentionnalisations.

Ainsi on ne veut pas la Vérité, on refuse de tomber dans une vérité qui ne serait pas dument agréée, assujettie, contrôlée de telle sorte que l'on puisse alors nourrir notre être intentionnel ; aussi va-t-on multiplier autant de systèmes possibles, déployant du même coup un discours second sur le discours ; les conditions de vérité (d’acquisition de l’intentionnalité débordante, qui emplit l’actualité de la conscience de la pensée) recouvrent « ce qu’il faut être afin de se laisser saisir par la pensée ». La pensée déployée par-dessus les mondes humains, désignant du même coup le monde donné là (commun à tous les mondes humains) et passant outre la limitation de chacun (qui s’augmente de penser, de multiplier l’intentionnalisation intense de son être de conscience pure, de cette forme).

Si l’on désigne l’être de conscience (qui n’est pas le conscient, ni aucun contenu et qui est la lancée hors de la cervelle vers le réel) comme forme, c’est d’abord que ce demi être (qui est et n’est que retour-sur, tel ou tel donné, tel ou tel contenu ; il ne dégage pas un contenu en propre, il s’active à propos de ceci ou cela, il lui fait retour et renvoie tel ceci à tel autre ; ce qui signifie en fin de compte le renvoie au réel, là devant ou ici même, ce corps par ex, cette perception, ce langage, ce mot), ce demi être existe tel quel ; comme structure (sans contenu). Mais aussi que d’autre part cette forme est « mise en forme ».

Il est clair qu’il y eut une restructuration complète de l’humain via les grecs, chrétiens et affiliés, via Descartes et jusqu’à Lacan (en passant par la révolution unique qui se déploie sur toute la planète). Et que cela a modifié non pas ceci ou cela mais tout, (étant entendu que ce « tout » s’effectue à partir d’un minuscule être de structure fine, l’articulation de conscience vers le réel), et qu’en plus le centre de notre réalité (humaine en général) s’est déplacé ; du groupe-langage-monde immédiat on a basculé à l’individué, à l’intentionnalisation du/sur le langage et au monde universel unique, au « là » absolument « là » au devant de nous, de tous, de chacun (indépendamment de tout contenu de conscience puisque celle-ci, libérée, tisse les rapports qu'elle veut selon sa structure).

Ça n’est pas une histoire de pensées ou de système culturel ou de spiritualité ou de tout ce que l’on voudra ; on est sorti de tout cela. C’est question d’un être réel qui est devenu, qui s’est activé et s’est transformé structurellement.

Remarque ; on peut continuer de croire et comprendre cet être bizarre si l’on est bouddhiste ou musulman ou chrétien ou matérialiste, peu importe ; cela est du domaine de la croyance (qui sup-pose un au-delà explicatif, tout à fait passionnant à chaque fois, mais philosophiquement, qui est la compréhension, la réflexion sur cet être étrange de conscience, c’est ici et maintenant que cela forme cohérence, ou non, mais ici et maintenant ; ce qui vaut pour chacun de quelque monde humain qu’il soit issu ou de quelque personnalité qu'il se tienne, qu'il se tienne comme sujet ; c’est un système formel second qui autorise les autres systèmes et les inventions de soi, étant entendu qu’il est néanmoins des conditions de vérité et de sujet, à admettre).

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Notre être comme difficulté pure

22 Mai 2014, 16:27pm

Publié par pascal doyelle

Il n’est donc plus à proprement parlé question de chercher la vérité, puisqu’elle est « là ». Sauf évidemment que l’on ne sait pas « ce que » c’est. Et on ne le peut pas puisque la vérité est en cours et se nomme réalité, dont nous ne sommes pas au bout.

Par contre il n’est pas négligeable du tout de comprendre que l’on a effectivement saisi la vérité telle qu’en acte et que de fait l’on existe au bord du monde, au bord de tous les mondes. La vérité est un être, spécifique, incompréhensible, étrange, non pensable en soi, qui pourtant se-sait.

La philosophie continue donc de réaliser son « programme », sauf que ça n’en est pas un ; c’est l’activation de notre être même, en tant que se sachant il se veut.

Et puisque cet être est tout à fait vide, en « se voulant » il ne tourne pas en rond mais absorbe les réalités, mange les langages, dévore les corps.

On peut donc dire qu’ayant découvert, dé-couvert ce qui était recouvert auparavant par les mondes humains divers, les cultures et les représentations, on a explosé l’effroyable effarant gouffre dévorateur. La gueule dévoratrice ouverte qui mange sans faim.

Lorsque l’on a abandonné les mondes clos (de chaque monde humain particulier), ou plutôt lorsque l’on a créé par-dessus les mondes clos notre être universel, il fallut attendre Descartes pour que la pensée (qui est cette certitude de soi de la réflexivité pure), se dévoile comme sujet.

Il est clair que c’est un drôle de sujet (qui ressemble aussi peu au « sujet » dont on caricature la structure que la pensée grecque ressemble à la « raison » ; la pensée grecque et le sujet cartésien sont bien plus exponentiels que les figures critiques sous lesquelles on a cru les travestir, de sorte qu'il s'agit de redécouvrir ce que s’agitait là en tant que structure dévoratrice).

Ce sujet et cette pensée grecque ne se transmettent pas dans leurs textes ; leurs textes sont articulées en tant que l’on y entre ou non selon que l’on y devient pensée ou sujet. Il faut modifier sa conscience pour les admettre, pour sentir comme ces textes se transforment en structure de conscience.

L’hypothèse centrale est donc ; les grecs dé-couvrent notre être lui-même ; non pas une interprétation de notre être, mais cette structure même qui existe et qui par les grecs se-sait, se dit et se dit qu’elle le sait (ce que l’on nomme philosophie si l’on y songe …).

De sorte qu’au bout du compte, du déroulement du devenir de cette structure dé-couverte, mise à nue, on aboutit au moi. Au moi de chacun, dans la mesure où si la structure est l’être de l‘homme, tout moi est absolument en proximité de cet être. Il existe tout près, avec, par, selon.

Rien d’étonnant (enfin si c’est étonnant) que Lacan soit le dernier Grand philosophe en date ; celui qui va chercher dans l’humain sous, dans, à l'intérieur de la conquête dernière réalisée, en tant que Moi, va chercher ce qu’il en est de l’être, de notre être, de « comment ça marche ».

Rien d’étonnant que cela, cette articulation du moi, soit si difficile à comprendre ; c’est qu’on ne peut la saisir qu’en acte, en activité, et que la difficulté est la même par la philosophie ou par Lacan (puisqu’il philosophe de fait), il faut y être pour que cela apparaisse, ce qui veut dire pour que la structure (de réflexivité) se mette en place en vous.

Puisque cet être est découvert par les grecs (et continué et renouvelé et recréé cent fois dans son devenir structurel jusqu’au Moi, la personnalisation qui suivit l’humanisation), il ne faut pas se poser la question ; pourquoi cet être là et pas un autre, une autre représentation de notre être ? Parce que c’est la structure même qui existe, en-deçà de toutes les autres représentations, et que cette interprétation là n’en est pas une, de représentation ; autrement dit ça n’est pas une idée que découvrent les grecs, mais une structure.

Non pas au sens où cette structure mettrait en place une représentation d’elle-même (cela toutes les humanisations produisent telle ou telle représentation), mais au sens où la structure se représente oui mais comme structure ; elle se dit telle ; je ne suis pas la vérité je suis les conditions de toutes les vérités, je ne suis la liberté telle ou telle, je suis la structure qui rend possible tous les choix, toutes les inventions. Ce qui veut dire donc vide.

Vide comme l’idée de l’être est une idée réelle, vide, formelle. Ou comme le sujet cartésien est un sujet vide et sans rien (simplement volonté pure en suspend, autre qu’elle-même mais ne se quittant pas ; elle se fait voir-autre, se montre en son discours, en un acte, en un activisme radical).

Ou donc ce à quoi on est parvenu, c’est à la conscience de soi comme conscience (sans rien d'autre) ; la réflexivité n’est pas la réflexivité « de » tel être « sur » lui-même (qui se découvrirait par et dans la réflexivité ; ainsi l'homme se définit comme animal raisonnable qui s'acquiert tel par la réflexion appliquée à sa nature ou son essence, non, l'homme est l'activité réflexive même et rien d'autre ; tout le reste ce sont des effets). ça n'est donc pas réflexivité sur un être "humain" : la réflexivité est cet être même, il n’y en a pas d’autre.

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Le moi dans son Réel

20 Mai 2014, 15:33pm

Publié par pascal doyelle

Si le moi, la personnalisation est ce qui suit l’universalisation, si au-delà de l’humanisation à fondement universel (raison, droit, Etat, Kultur, celle qui a pour horizon l'universalité, l’humain lui-même comme humanisme), s’impose l’humanisation mais à fondement de personnalisation, c’est que l’on ne voit pas à quoi pourrait bien servir l’universel, sinon d’aboutir à des sujets ... ou des mois.

Ça ne prend pas encore le nom de sujet, pour l’instant cela se nomme des mois.

Pour découvrir les sujets, il faut s’orienter vers les Grands Sujets ; ceux qui battent leur être à coups de trique. De Rimbaud à Ph K Dick, mais il en existe des quantités ; des quantités parce que Descartes à déchausser notre être et en état de suspension intégrale, il y eut quantité de sujets, quantités d’êtres libres. Ils s’en prirent à leur moi, à leur vécu, à leur monde ; c’est que l’horizon des grands sujets est le sujet tel quel, de même qu’auparavant l’horizon des inventeurs et créateurs était l’humanisation et l’universel, qui se sont réalisés comme révolution des droits et de l’Etat, comme acculturation généralisée et humanisme, science et raison (à distinguer donc de la pensée).

Une fois l’Etat et le droit réalisés, chacun est reparti à la chasse, à la chasse au vrai, ce qui veut dire pour ceux là, au réel. Et leur horizon, au-delà de l’universel réalisé (Hegel a tout parfaitement raison pour ce qu'il tient lui-même, mais l'historicité continue) se dresse absurdement sur le sol : en tant que sujet.

Mais on est, semble-t-il, loin par les mois se dépatouillant de leur donné vécu bricolé, de ces grands sujets (qui explosent leur donné en sacrifice et de par leur être, élancés vers ce réel inusable et impossible, impossible à exister).

Cependant la révolte (la révolte ontologique, celle qui s’en prend au monde tel qu’il est, ou dont une variante fut le révolutionnaire qui s’en prend au monde dit aliéné, à juste raison), et la révolte ontologique du moi (qui n’a plus de révolution universelle possible, puisque le monde est « là », déjà là, effectivement fondé en Etat et Droit, le monde unique de la révolution unique, il n’y en eut qu’une, en fait, de révolution, il y en aura d’autres mais internes à celle là, la première), la révolte ontologique du moi est encore plus tordue et en fin de compte inimaginable.

La révolte ontologique du moi, c’est son soulèvement ; la construction et déconstruction de ce que le moi est, un corps. Évidemment un corps tout à fait spécial. Et par ontologique on s’en prend donc à une version spécifique de l’ontos. La version qui conduit de notre être à notre être via le moi et son « corps ».

Ça s’est produit ; le moi s’est vécu (lui qui s’inventait, puisqu’il n’y eut jamais de société humaine fondée essentiellement sur une entité telle que le « moi », la « personnalisation », et outre les grecs, qui dénotent en tout apparemment, parfois ici et là un seigneur ou un roi se permettait ses gouts et ses couleurs, c’était même sa marque insigne de grandeur et d’élévation, qu’il soit une « personnalité » reconnue telle), le moi s’est vécu et éprouvé en se découvrant.

C’est un cheminement invivable que celui des mois ; leur vécu est à la fois une réalisation et une abomination (dont les grands sujets offrent, gratuitement mais chère payée l’autre face, laquelle ? ). Il fallut que le moi s’organise abandonné à lui seul ; plus aucune couverture pour le rassurer, livré aux productions industrielles de leurs vies ou à la sexuation incompréhensible et au corps, ou aux angoisses indescriptibles détruisant la structure même du sens qu’ils en attendaient. Un total désordre et il fallut une puissance de représentations, du cinéma aux mass médiatisations décuplées, pour couvrir ce dés-ordre, ce délitement réel de tout, la séparation, la division portée à son maximum.

Le moi à lui seul … en réalité avec et par les autres mois… c’est une aperception généralisée distribuée en chaque moi qui a agi et réagi, produit et inventé. Ce sont les grand sujets qui sont seuls, parce que là où ils avancent, dans la zone réelle de leur sujet effrayant, il n’y a rien ni personne. Mais le moi lui se tisse dans une aperception ; cad dans une zone en propre qui produit son humanisation qui, comme vu, ne relève plus uniquement de l’humanisation universelle. Une aperception tel « le monde des mois ».

La révolte ontologique du moi est infinie ou plutôt (comme on ignore ce que veut dire infini), est indéfinie (indéfiniment complexe) ; on ne peut pas supporter que ça existe comme ça, la réalité, le corps, la fin, les liens et les déliaisons, tout cela pèse et appuie sur le moi jusqu’à le déchausser lui-même, et c’est en et à lui-même qu’il s’en prendra. Il nourrira une détestation repliée, une négation d’exister, ou une et des reformulations de sa réalité à partir de son réel.

Et il le peut, il le peut en ceci qu’il se voit du point de vue de son sujet. Il se regarde et de là où il se regarde, il peut nier sa réalité, la détruire en croyant y exister encore, en plus, dans l’observation ou plus exactement dans le retrait de cet être. Mais cela il ne le sait pas. C’est replié dans sa conscience externe, mais lui, il est le moi et se situe dans la conscience intérieure, celle qui croit « qui il est ». Il se peut donc que sa conscience externe joue avec lui, alors qu’il ne le sait pas ; il peut, croyant y survivre, (parce que la conscience externe est prodigieusement indifférente, elle n’est pas un « moi ») s’engager dans des couloirs insortables.

Si l’on doute qu’il existe une conscience externe, il faut bien qu’elle existe ; parce que l’on n’est pas un « moi » comme une chose ou un objet ; on se voit exister. Si un moi était collé à même son identité, ça ne serait pas une identité. Il existe donc un point externe (qui n’est ni l’intériorité ni l’extériorité qui se rapporte à cette intériorité), par lequel on (se) voit.

De cette conscience externe (qui le regarde vivre, exister, elle-même n’existant pas), elle n’est pas seulement radicalement dangereuse, elle est aussi ce qui vise au-delà du moi. Par-dessus son identité.

On pourrait désigner conscience intérieure et l’extérieur plus conscience externe comme étant une « personne », mais ça n’est pas ainsi ; il faut distinguer une conscience externe et désigner intérieure et extérieur, parce que c’est un dispositif, un dispositif complexe ou mieux un dispositif de dispositifs.

Cette conscience externe, si étrange (et insituable ; si elle était situable, notre latitude de point de vue divergent cesserait … ce qui nous rendrait impossiblement existant), est un danger effroyable qui pèse (un « regard » terrifiant, qui n’appartient à personne, pas même à lui-même, infigurable) et en même temps est la possibilité externe de notre être. (En tant que dispositif de dispositifs dont l’un se nomme le moi).

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La vérité sur le "pauvre" Moi

16 Mai 2014, 18:13pm

Publié par pascal doyelle

Le moi n’est donc pas une pauvre petite chose archi dépendante.

Toutes les objectivités s’appesantissent sur sa faiblesse, les pensées elles-mêmes le restreignent et l’enserrent. Il faut Nietzsche ou Artaud ou Rimbaud ou Céline et sa morgue, la morve au bout du nez, pour qu’il s’affirme au travers des états les plus lamentables, ceux-là seuls parlent le moi pur et dur, celui qui se moque et que les effondrements mêmes ne parviennent pas à dénoyauté de son être ; parce qu’il est indénoyautable.

L’être à l’intérieur du moi est pire que tout, plus effarant et plus effrayant en deçà de tous les mondes humains, en-deçà des normes et des folies répertoriées, des idéologies à son chevet ou l’écrabouillant sous le poids des pensées immondes.

On peut mésinterpréter Kafka ou Joyce, Lovecraft ou Ph K Dick, mais tout ceux là sont des pieds de nez. Ce sont les mois qui exposent en toute, en radicale lucidité ce qu’il en est et qui outrepassent n’importe quelle idéologie ou « pensée » prétendant se substituer à l’expérience réelle de l’effondrement, l’effondrement retourné par la seule puissance articulée du moi, celui qui possède le sujet, et qu’aucun discours ne peut effacer, substituer, annuler.

Au point irascible des mois, dotés de leur sujet, se passant de toute acculturation et désintégrant l’héritage (une saison en enfer de Rimbaud qui solde son historicité et l’historicité même, avant de renouveler intégralement toutes les visions du monde nu), il n’est aucun discours qui tienne le coup.

La philosophie emboitant le pas gagné

Il faut que se ramasse toute la philosophie aux points de Nietzsche, Heidegger, Lacan pour que encore une fois la philosophie et la vraie pensée, de l’interne structure (et non qui prendrait contenu comme d’un succédané de son être irreprésentable) relance, comme à chaque fois, la réflexivité pure et simple qui est, depuis le début, son attachement unique, celui au réel radical.

Or ce sont des sauvages. Ça ne pense pas, ça réfléchit ... ce qui est le summum, et expose à même le sol réel, explosant de ce fait l’historicité, le devenir jusqu’à leurs pieds s’éteignant. Il serait absurde de n’en être pas convaincu, puisqu’ils le disent, nommément. Ça ne se cache pas, ça se dit de but en blanc. Le réel que découvrent les réflexivités réduites à leur plus stricte présence au plus proche ; le moi existe au plus près de son être structurel, à même le sujet en tant que réflexivité valant en et par elle-même comme structure et non pas réflexivité d’un (pauvre) être sur lui-même ; la réflexivité n’est pas une fonction appliquée à un être qui serait nôtre, elle est cet être nôtre, et nous ne sommes rien d’autre que ce vide mais structuré et dès lors structuré.

Qu’ils se soient expulsés de l’humain, déstabilisés de leur moi, et qui plus est de leur propre moi, leur tragédie, voir leur absurde exposition d’eux-mêmes et les risques encourus, tout cela parait offrir un désespoir sans borne, mais en réalité fonde la rigueur et la précision de la conscience acquise, et à ce point certaine de son articulation au réel, qu’elle referme l’héritage et ouvre sur l’horizon effectivement là.

Or de ces mois étendus, de ces sujets, de ces grand sujets, il est à revers l’ensemble des mois pauvres et sans rien, qui n’obtiennent de la réalité que leur corps. Mais sur ces mois plus encore s’appesantissent les discours et objectivités, idéologies et marketings, communismes ou libéralismes, discours enfumants, nasse gluante, et comme l’on sait mieux que les mois eux-mêmes ce dont ils s’agitent !

Mais il n’y eut rien de plus actif et de plus entreprenant que les mois. Ceci est le monde des mois, leur monde, leur acculturation en plein, leurs rocks, leurs littératures et leurs cinémas ; leur immense mass médiation (dénommée à tort). Et cette culture là n’obéit plus aux règles universelles (jusqu’alors les Œuvres se situaient vers l’horizon universel, mais l’Etat étant acquis, cet horizon universel l’est aussi, et c’est autre chose que l’esthétique universelle qui nait, surgit de l’historicité).

Il est inutile de déplorer ce que la Kultur est devenue ; elle s’est transformée en l’acculturation très exacte de tous les mois qui exagèrent, qui portent et poussent plus loin, qui avancent dans l’épaisseur des pensées et des universalités rendues inertes de s’être réalisées, et ce sont eux qui à même les choses pesantes; à commencé par leur lourd corps. C’est autre chose qui emplit le possible. Et il est évident que l’on ne sait pas encore lire "cela qui s’est créé", à partir du moi, des mois entre eux, mais ceci par l’effet, les effets de sujet (puisque le sujet est une forme vide il lance quantité d’effets réels), par cette articulation contre laquelle le moi s’arcboute.

La conscience comme être hors-cervelle

C’est que la conscience n’étant pas une « idée » (ou plutôt toute idée étant rapport, et rapport intentionnel pur vers le donné « là », c’est cela l’idée réelle, que lance la philosophie par delà langage et groupe humain), elle est un être réel ; une articulation produite de la cervelle, indépendamment de tout contenu, un arc réflexe qui est un arcboutant sur, vers le réel, hors de la cervelle (et a fortiori de tous ses contenus). C’est cela qui constitue l’être (plus loin) de l’homme ; il est un être spécifique en nous qui produit toutes les diversités d’acculturations, de mondes humains, de personnalisations. Une être physique, physiologiquement existant.

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Le devenir de quelques mouvements

16 Mai 2014, 15:44pm

Publié par pascal doyelle

La réalité native de notre être est de se constituer comme flux synthétique dans un groupe qui parle et qui élabore une pensée-ensemble dans le donné même ; chacun est ce corps tel que pris dans la synthèse et ayant force de signes, les choses et les êtres sont parlés, la pensée synthétique se commente elle-même et dit ce qu’elle est ; la vérité et la vérité est le monde, le corps est son rôle (et n’existe pas tel quel, « là », inemployé). Autrement dit tout fait sens et le sens se dit, se parle et s’échange comme réalités significatives en elles-mêmes. Autrement dit tout le donné là est admis tel quel et parlé et pensé tel quel ; ce qui requiert évidement une immense pensée synthétisante qui s’emploie à se préserver elle-même ; le langage est le trésor par lequel chaque monde humain existe en se parlant.

Si l’on délie tout cela, il reste un monde donné, unique et universel mais sans liaisons intérieures, dépenaillé, et un corps donné « là », très bêtement, et une conscience vide et sans rien. Éperdue, et structuralement égarée, parce que c’est tout langage qui fonctionne comme anciennement une Parole (dans un Groupe, dans un Monde, etc, très localisé et entre soi). Tout langage transporte cet héritage ou plutôt en est constitué de pieds en cap. Livré là au monde dépenaillé et sans rien, tout conscience vient tôt au tard à assumer son plus que désespoir, son incompréhension structurelle, au-delà de tout pathos, d’être posé « là » sur le donné absurde.

Mais donc les réalités même telles qu’elles sont, telles qu’elles étaient mais recouvertes dans chaque monde synthétique humanisé en un groupe, dont la Vérité (de synthèse recouvrait cette dispersion, les réalités remontent et apparaissent nues. Toute chose est autre, tout corps est nauséeux ou découpé, tout autre conscience est une horreur ou un affrontement (sur et autour de la parole).

Le coup ontologique fumant

Cependant le coup formidable est que ça n’est pas une déperdition du sens de tout groupe humain, l’effondrement des synthèses et civilisations, qui est à l‘origine de la réalité dispersée, de la conscience nu, du corps à même le sol. Mais c’est cet être lui-même, cette conscience, qui s’aperçoit tout à coup qu’elle crée son être. Qu’elle s’existe de son propre ressort à être. Elle provoque que l’être, comme idée mais comme idée en tant que rapport, soit, s’existe comme surface nue et neutre, et vide et donc formelle.

C’est cette puissance réflexive (la seul dont nous disposions à vrai dire, et si l’on réduit l’humain à son être étrange et disrupteur) qui se crée, qui jusqu’alors n’était fonction que du groupe-langage-monde local.

L’architecture intentionnelle

Qu’elle puisse contrôler l’intentionnalité qui jusqu’alors la soumettait dans un monde clos d’un groupe humain qui parle, signifie que son élan dépasse toute l’organisation de ces groupes dès lors positionnés en seconde part et c’est ce que porte, énormise, enfle au plus haut, au plus loin la pensée grecque (qui n’est pas la « raison » froide et extérieure). Il se déploie donc à partir de la conscience (de la conscience comme être réel et non comme idée idéelle éthérée, de la conscience-de comme structure vide et formelle) une méta organisation ; si le mécanisme de base est la conscience, la machinerie se produit elle-même comme intentionnalité (ou idées en tant que Idée se tient d’un rapport au donné là, au corps, au groupe, à la perception, etc, élaborant ses universalités éthiques, esthétiques, politiques, idéels) ; le déploiement de l’intentionnalité est ce que l’on a nommé « idées ». Elle prend appui sur une idée centrale ; celle de l’être.

Par quoi au lieu d’être immergé dans un monde qui parle, déjà déterminé et déjà organisé, il se dresse face à toute conscience le « là » vide et formel ; l’être. Le là tel qu’il s’ouvre pour l’intentionnalité pure et dure, qui se veut, qui se sait (étant instantanément réflexivité, et qui épuisera les vérités, les systèmes, les morales, les mondes et les corps, indépendamment et autre que tous ceux-ci).

Les mitoyennetés

Entre la tribu qui parle immédiatement son monde et (se) le communique (de même que cette parole parle avec tout le donné là, le donné localisé, non pas le monde unique et universel, mais ce monde là situé et situé dans ce groupe même), et la réflexivité acquise (par laquelle on sait alors que l’on crée l’intentionnalité que l’on produit en conscience), il y eut quantité de mitoyennetés ; par exemple la parole du groupe devient la texte sacré (écrit), ou la parole du dieu unique, de même qu’ensuite le texte sacré devient le texte littéraire, l’Œuvre (d’une conscience qui est supposée connaitre la vérité). Pareillement pour le roi ou l’empereur, et évidemment s’élabore dans ces mitoyennetés, des réflexivités ; l’Etat centralisateur pour l’empire, les mathématiques sont inventées (mais non systématisées, ce qui devient possible lorsque la conscience se sait comme conscience).

L’émergence de « ce qui est »

C’est donc la structure active, activisme pur, qui ne se soumettra plus à aucune monde langage, ou groupe, mais qui s’expose dans le là immense et bigarrée, qui s’est instantanément éprouvé elle-même et se sait de sa certitude vide indépendamment de tous les contenus, qui commence à écrémer toutes les réalités humaines.

« Ceci » est sans contenu, sans passé, et ne recherche aucun Sens, (de la vie, du monde, des choses, etc), puisque cela est le réel lui-même, celui qui avance au travers et via n’importe quelle représentation, cultures, pensées ou systèmes d’idées, et jusqu’à ce moi, qui reçoit de plein fouet son être de cette structure pure et simple, qui s’existe au plus proche de l’os de notre réalité dite humaient. Le moi qui désire encore retrouver l’ancienne formulation du langage, parole dans le groupe de synthèse, et qui supporte l’accès structurel qu’est son être de conscience sans rien, séparé et autre que tout. Le moi est en charge de supporter la tension fondamentale, et reçoit cet être structurel en tant que corps.

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