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instants philosophie

L'être et l'Exister

27 Février 2016, 09:01am

Publié par pascal doyelle

Ayant remplacé la logique des mondes particuliers (construction à partir d’un donné immédiat et d’une expérience communautaire, qui se crée comme synthèse particulière, de la tribu aux royautés et empires, qui se soutiennent encore du sacré, de la révélation, de la filiation),

par la découverte de l’activisme de conscience, de décuplement de l’attention qui évidemment pour se saisir d’elle-même crée sa propre logique ; que tout soit ici même, ici et maintenant. Rassemblé.

Le rassembler ne s’effectue pas du tout dans la réalité ; la réalité est dispersée ; les lois déterminées des choses sont dans les choses mais produites par celles-ci, ou plutôt attenantes des choses mêmes, du dedans, il n’est pas de lois sans les choses. Les lois paraissent s'appliquer de l'extérieur, peut-être, mais aucune chose n'existe sans un univers alentour, pour ainsi dire ; l'extérieur est la soupe des particules ou la cadre de l'espace temps. Lorsque l’on pense les lois dans les choses, on les extrait et les maintient dans l’existence telle quelles, nues ; il est même envisageable que les quelques lois extraites ne soient qu’une partie et qu’il puisse exister d’autres séries de lois selon d’autres efficacités non aperçues ; la réalité serait tel un texte dont on peut tout à fait comprendre quelques significations pertinentes mais l’épaisseur du texte est un feuillage énorme, relié de pliures ; la sureté d’un résultat ne signifie pas que toute la complexité soit mise au jour.

C’est en ce sens que Descartes se rendait à l’évidence que la pensée, la philosophie maniait plus certainement la vérité que les mathématiques ou la mathématisation du donné ; la pensée de dieu, utilisée comme hypothèse au même titre que le doute utilisera la folie ou le rêve ou l'angoisse, et la création du monde par dieu ne nous sont livrés que chichement et dieu lui-même, idée pharamineuse de René, ne est su que de l'indéfinie volonté...Dieu (ou la nature ou le monde) sont bien plus étendus, a priori, que les quelques lois découvertes ; a priori parce que la pensée, la réflexivité (qui n’est pas la réflexion mais situe cette réflexion dans la plus grande ampleur de la réflexivité) est précisément ce qui mesure la possibilité, dès la racine. Le recours à dieu, à l’infini, à la volonté tout à fait autre que l’entendement n’est pas une planche de salut, mais la comparaison du possible, du possible pur, cad de la Possibilité même ; ça n’est pas par faiblesse mais par excès significatif de prise de conscience de l’arc et de l’acte de la réflexivité.

La possibilité même parce que Descartes sait bien qu’il a atteint la pointe extrême en-deçà de laquelle il n’est plus rien (et qui renvoie par conséquent à tout ce qui est « là devant », la reprise antérieure, le levier, très court, de la Possibilité même, laquelle ne tient pas dans le monde seulement mais réclame dieu ou l’indéfini ou l’infini ou l’ampleur ou donc en un autre sens encore ; le Virtuel ontologique, ou pour nous ici la sstructure et l'arc de cosncience) ; la philosophie est précisément le lieu premier, antérieur à tout ; non de ce que ce lieu soit la détermination fondamentale mais de ce qu’elle est l’indétermination et que cette indétermination n’est pas une privation mais une nature, une structure, une activité, une forme, un être spécifique ; l’acte, l’arc de conscience n’est pas un programme mais une forme dont le programme est sa structure même et rien que ; autrement dit on n’est pas conscience de ceci ou de cela, on est conscience de l’activité même de conscience ; le rapport premier, qui permet de produire quantité de rapports déterminés, est son propre sujet (dont on ne peut dire ni qu’il soit objet si qu’il soit sujet); de là qu’il soit le sujet impossible, et sujet parce qu’impossible.

Il n’est rien antérieurement à l’arc de conscience et ce depuis le début si l’on interprète la pensée non comme la raison (programme dans le programme, donné expliquant le donné), mais comme réflexivité de l’intentionnalisation, du processus qu’est l’intentionnalisation en tant que jusqu’alors cette intentionnalisation croyait à ses contenus (de tels ou tels dieux à telle nomination du monde partagée par la communauté, le groupe, dans la parole et les échanges), tandis que la pensée est justement ce qui cesse d’admettre les contenus et crée, de toute pièce, le système formel et non plus tel ou tel système essentiel ; si les grecs parlent des essences, des idées, élaborent quantité de systèmes, c’est que justement c’est non pas de système essentiel dont il est question mais des cadres structurels de tout système , quel qu’il soit ; soit donc les conditions de la pensée ; comme Descartes, Kant et Hegel lanceront les conditions du sujet (impossible) jusqu’à Husserl, et comme Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan exposeront les conditions de l’altérité.

Que le structurel du système des conditions d’exister (puisque ce système formel est actuel et ne tient que de se saisir de l’actualité de l’être, de ce que les grecs nomment l’être, le réel, et que nous nommons l’exister, ici et maintenant, ici même et qu’il demande à ce que l’on convertisse tous les contenus de conscience, quels qu’ils soient, vers la pointe nue et sans rien de conscience qui est saisie comme notre exister réel, ce qui veut dire ; dont s’abandonnant on est saisi)

cible la dimension formelle (de toute pensée, et donc, par réduction, de toute raison, mais aussi de toute perception, nomination, idée, loi, science ou savoir, etc, y compris expérience éthique ou esthétique, qui n’existent que dans la plus radicale actualisation possible ; la perception d’une œuvre est une actualité exigenate et non une consommation, une décision morale ou une ambition éthique vaut de cette orientation là, pareillement la révolution, la politique est un affrontement infiniment profond)

implique que ce Un formel emporte et re-Crée, littéralement, le donné ; lui impose un autre Créé, en plus , (étant entendu que l’exister, le présent est en-plus de l’être) ; par quoi l’exister est la porte qu’il faut franchir, comme pointe, pour lancer le Créé (inscrit comme structurel); le donné-là est pris dans et par le « là » du donné, la réalité par le réel ; la réflexivité, formelle, re-Crée le monde, le donné ou le vécu ou le corps, ce qui veut dire les Crée à nouveau selon le chas de l’aiguille, de la pointe de conscience, ce qui n’a d’expérience que « là », sur et par cette pointe, une par une et telle qu’il faut s’y astreindre, ça ne vient pas tout seul, le Un ne peut pas ne pas se vouloir, décider, ni se-savoir ; ce qui veut dire s’ajoute et ne s’ajoute que par ce moyen (éthique, esthétique, idéel, etc, définissant l’absolu comme le Un cad la potentialité et le présent et non plus l’absolu comme finalité et éternité, ce qui en un sens revient au même … )

lui impose l’être, cette idée des grecs (ou l’infini volonté de Descartes ou l’altérité des suivants), ce rapport, vient en premier qui inscrit le donné là dans l’actualité-seule et unique (il n’y a qu’un seul présent) ; l’idée grecque de l’être n’est pas ce que plus tard on caricaturera comme « l’être », chosifié, et qui n’existe que dans la visée des détracteurs (on caricature l’autre afin de le contredire plus facilement); mais celle de l’écriture par la pointe active de conscience qui se-sait (hors de toute détermination, non pour un « sentiment éthéré » on ne sait de où ni de quoi, mais qui s’assure de sa structure) ;

ce qui se sait ça n’est pas la conscience comme contenu (qui n’existe pas vraiment puisque c’est l’exister qui seul existe et l’être en est le dépôt, tout passe sauf le présent) et dont toutes les dénominations de contenus sont des symptômes ; en ceci on a raison de ne pas essentialiser ce qu’est le moi, qui est seulement un sujet impossible, le monde qui est mouvements et devenirs, les choses pleines de vide ; ce qui existe, mais n’est pas, c’est le rapport qu’est la pointe de conscience et qui se redouble comme « qui se-sait comme pointe », comme pensée grecque intentionnalisatrice, exposition du corps christique ou sujet impossible ou altérité existante comme structure (et non pas altérité pour n’être qu’altérité, en révolte simple, mais en ceci que Nietzche, Heidegger, Sartre ou Lacan ne nous abandonnent pas dans la dispersion mais imposent que l’altérité soit structurée et qui plus est fortement structurée).

La pointe vide de conscience, qui écrit, ne retrouve pas seulement ce qui est déjà dans le monde, elle fait être en plus, par l’exister de dernière instance, ce qui n’est nulle part. Pour cela l’arc de conscience n’est pas la réplique du donné (tel la raison, la réflexion ou tel le moi qui se croit lui-même éternellement pour ainsi dire) mais l’ajout au donné là, en creusant cela même qui existe dans le monde ; qui creuse le présent qui s’augmente de la dimension.

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La conscience comme réel physiologique

24 Février 2016, 20:13pm

Publié par pascal doyelle

On dira donc que qu’autour de la méditerranée se crée une ouverture très étrange d’accès à ce qui est absolument ; jusqu’alors on cherchait, par d’autres ensembles de pensée, l’absolu comme situé au-delà dont on recevait la révélation ; autour de la méditerranée survient l’idée, la possibilité de saisir ici même l’absolu et puisque l’absolu est ici même, il est Un.

On ne sait pas du tout en quoi consiste cette unité puisque ce que l’on découvre c’est un mécanisme, une structure, une articulation qui est « là », posée, comme un réel, tel quel, et si on parvient à commencer de le percevoir (en tant que pensée qui consiste en toutes ces variations intentionnalisatrice qui produisent des systèmes d’idées, cad de rapports et par lesquels rapports d’une part on inventent quantité de différenciations et donc de perceptions nouvelles, et d’autre part par lesquels on s’adapte à cet activisme nouveau qui veut par dessus les groupes-langages crée sa propre expérience actuelle accessible à toute intentionnalisation) et si on en use donc, on ne sait pas en quoi il consiste (elle est par contre extensivement indéfinie et intensément hyper active et engendre quantité de consciences distinctes une par une) ;

et cette unité est désignée comme étant tout entière ici et maintenant (raison pour laquelle il est supposé qu’on ne puisse en faire le tour et rassembler, en cohérence tous les éléments, en une fois et dont on puisse se saisir ou dont on soit saisi, au vif).

La pensée alentour de la méditerranée suit donc une autre voie ; qui n’entre de ceci pas en concurrence avec les autres, non « occidentales », dont on présente ici que plutôt qu’occidentale elle doit être dite méditerranéenne, pensée qui aboutira de toute manière à constater que oui effectivement il est en notre être un décalage ontologique ; qui pourrait tout aussi bien se poursuivre au-delà ,mais de cette perspective on n’en sait rien, on n’en sait rien ici et maintenant, le cercle de la pensée présente ne peut pas excéder sa logique, son principe d’effectivité ; elle doit être intégralement réalisée et ça ne se réalise qu’ici même.

Cette autre voie est poursuivie très rigoureusement et ce dans tous les domaines ; esthétiques, éthiques, politiques, idéels (connaissances), mais aussi humanisation, acculturations, personnalisations (chacun des mois est une telle équation dont il voudrait toucher la résolution). Puisque ce qui avance, dans le monde, le vécu, les corps, la réalité, ça n’est pas la « pensée », qui est la reprise de cet-être, de ce mécanisme tel qu’il peut se concevoir et commencer de se saisir et de se contrôler, puisque ce mécanisme de conscience, par les grecs et la méditerranée, se pose « là » au devant de lui-même, ayant été extrait de tout monde humain particulier et livré à la pure perception de son être-là-au-devant, dans la distance, ce qui avance c’est une structure jusqu’alors prise dans chaque groupe-langage-monde humain. C’est au-devant de lui-même qui veut se percevoir et au sens absolument strict de se percevoir ; physiquement, de là qu’il produit, invente, crée toutes ces réalisations, de l’esthétique au politique, et éprouve jusque dans son corps la modification dont ayant pris ne pinces sa structure il élabore le possible (qui n’était en aucun monde humain ni représenté ni voulu séparément). Et qui ne se contentera pas de la « contemplation » classiciste, puisque c’est politiquement ou esthétiquement ou plus loin encore dans chacun des corps qu’il se ressentira opérateur de réel ; du christique qui objective tous les corps, aux mois qui essaient de résoudre que dans un corps et un vécu, s’existe une structure attentionnelle qui se veut. C’est l’activisme de conscience qui en chaque moi, lorsque l’universel aura installé la personnalisation, travaillera, torturera chacun des corps.

Certes elle se donne ou se prête comme Pensée ; on dira que par là elle est déterminée ; mais c’est tellement peu vrai qu’elle ne cesse de multiplier les systèmes ; puisque précisément il ne s’agit pas de trouver la vérité seulement (c’est second, non pas secondaire mais second dans l’ordre de priorité), mais d’explorer cette sur intentionnalisation que les grecs découvrent et tout autant que les monothéismes par leur extrême concentration dénudent ; parce qu’il est bien clair que l’articulation mise à nue dans les deux cas (et on passe sur toutes les pérégrinations qui se créent autour de la méditerranée, religions ou sectes, théories et gnoses, droits et Etats, acculturations en tous sens) est opérante en tous les domaines de l’humain ;

puisque c’est la pointe qui existait en chaque monde humain particulier qui sort ici par le devant, la pointe sur laquelle on décide de se reposer ; en tant que jusqu’alors les mondes humains se constituaient en pyramide, la base étalée sur le sol donné de chaque expérience particulière jusqu’au sommet synthétique, le tout étant sa propre expérience éprouvée de « ce qui est » tel que perçu/partagé, expérience et communauté se représentant elles-mêmes et se légalisant si l’on peut dire dans sa mythologie et pensée religieuse et révélation,

et que dorénavant la pyramide repose sur la pointe et s’évase vers le haut, vers l’horizon du monde désormais unique, serrée à partir du point et étendant son activité possible ; ça n’est plus la synthèse sur le haut qui canalise l’activité possible, mais l’écriture par la pointe qui doit détenir en elle-même, resserrée, ses règles de « calcul », de perception, d’inscription ; la pointe doit s’élaborer afin de produire possiblement son extension sur le monde là au-devant.

Ce que l’on nomme alors systèmes et pensées, ce sont les activations qui permettent que cette pointe puisse écrire et réécrire incessamment tout ou parties du monde ; ça n’est donc pas la vérité du monde qui sera travaillée d’abord mais le minimum d’organisation de la pointe qui travaille et ses logiques ; on n’a pas découvert la vérité mais beaucoup mieux ; ce qui existe antérieurement à toutes les vérités.

Remarquons bien que cette prétention à l’universel établissement d’un seul règne est absolument valide ; si il s’agissait par les grecs, mono ou christique ou droit romain, etc, d’opposer une vérité à une autre (l’occident à tous les autres, dont on a dit qu’il était en fait « ce qui arrive autour de la méditerranée »), ce serait une absurdité, mais ça n’est pas cela qui s’est passé ; la méditerranée (probablement en étirant tout ce qu’elle a pu recevoir de l’orient ou de l’Afrique) est juste et très simplement passée en dessous ; de sorte à renverser la pyramide « naturellement » acquise par toute société humaine (il n’était bien sur rien de naturel dans les immenses élaborations des autres civilisations). Ce serait par exemple comprendre la pensée grecque comme si elle était la « raison », en soi vraie et réelle, alors que la pensée, grecque, interroge bien plus antérieurement ou en-deçà ou au-delà que la raison (qui est cristallisation, à partir du 18éme, de la pensée, réduite et réduite afin de se rendre adéquate au monde, au vécu, au corps, et non pas réduite pour rien, par dégradation ou par petitesse, ce serait absurde).

Ce qui se détoure dans la pensée, le christique, comme le mono ou la méditerranée en général c’est l’articulation qui usera de la pensée, de la raison y compris, mais aussi de l’esthétique et de l’éthique, du politique et de l’humanisation, de dieu-christ autant que du judaïsme et de l’islam ; et ce qui se montre par là, c’est non pas une vérité supérieure mais dirait-on une vérité inférieure, en-deçà ; la pointe antérieure à nos réalités humaines (où qu’elles soient, en quelque monde) et telle que cette pointe commence de s’exposer nue là au-devant.

Puisque cette pointe n’a de représentation en aucun monde et de toute manière elle n’y tiendrait pas (elle est antérieure aux pyramides civilisationnelles, aux tribus et aux mythologisations du monde, ontologiquement, même si elle est postérieurement découverte, et puisqu’elle est antérieurement ontologiquement c’est donc pour cela qu’il faut établir cette ontologie à partir de sa propre forme, la pointe qui va écrire nouvellement la réalité et le réel, le donné-là, le monde et écrire sa propre positon qui n’est dite en aucun langage, aucun monde, et donc ici ne se tient pas d’un absolu au-delà mais selon le un montré du doigt se tenant « là » devant », dont on sait qu’il est le doigt lui-même, comme structure réelle dans le même réel, « là »),

elle va devoir créer ses propres repères ; les grecs inventent le monde (cad un monde unique, donné là, en-dessous de tous les mondes) et le christique invente le corps (le corps tel qu’attenant à toute conscience de soi).

Ce qui s’invente ou se découvre c’est le monde antérieur et le corps antérieur, qui évidemment n’existaient pas auparavant puisqu’ils sont tenus de l’arc de conscience, du mécanisme et postés au-devant de son activisme nouveau. Mais qui existaient cependant tout à fait puisque le premier est le monde donné « là » (que l’être ou le réel portent à exposition) et que le second est la structure, le mécanisme de conscience, la conscience comme mécanisme (ayant sans doute produit les mondes, les langages et les groupes humains comme mécanisme vide, sans rien, surgissant de la cervelle, tout nu et physiologiquement).

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L'arc de conscience et la conscience inversée

20 Février 2016, 18:36pm

Publié par pascal doyelle

L'inconscient généré par l'arc de conscience comme corps et surface

Puisque des ex-stases il en existe des tas, et que notre structure de conscience est faite pour cela, elle bute cependant dès le début et immanquablement sur le réel. Et ceci est l’extase absolument maximale ; pour illustration l’absurde camusien, le soleil écrasant et éblouissant du monde, ou la sombre ulcération sartrienne ; et ceux deux là puisent à même l’évidence du donné tel que « là », en une radicalité (dont on peut se demander ; pourquoi fut-elle française ? pourquoi Céline et son existentialisme mille fois plus éreintant ?).

Ceci à condition d’assumer la « castration » comme il est dit (et pourquoi y eut-il Lacan ?) Ce qui signifie en somme que telle conscience est parvenue à assumer son être de séparation, qui n’est donc pas un être du tout mais un Exister ; avant la séparation on est ni un être ni un exister, on est un enfant ; après la séparation on est un exister mais on croit, on imagine que l’on fut un être (ou qu’un jour si ça trouve, on y parviendra ou éternellement se supposer éternel).

Ce qui n’a jamais été et ne sera jamais ; on demeurera toujours en état d’extrême séparation. C’est l’articulation d’être conscience-de, Exister arcbouté à l’Exister du présent seul et c’est en cette articulation même, cette division parfaite, que l’on doit découvrir et élaborer son architecture (de Parménide à Lacan, on ne parle que de cela ; lire les Idées ou les systèmes ou le christique ou le cartésien comme des chosifications est une absurdité ; les cas de Nietzsche et Heidegger sont plus compliqués parce qu’ils dynamitent leur pensée ayant affaire à l’altérité extravagante du réel ils sont obligés de rendre leur pensée distordue ; ce qui se marque plus encore par Lacan, la distorsion est à vif … elle ne se représente plus comme Pensée ou Christ ou Sujet ; l’os est à nu, depuis la révolution, française, l’os est à nu).

L’irréalité et l’horreur

Or si la séparation, la castration, est accessible ou réalisable pour l’arc de conscience, et seulement par cet arc, pour tout le reste (la cervelle et l’irréalité, le rêve ou le moi et le conscient, ou l’image de soi ou le regard de l’autre) cette séparation est inactualisable ; ni la cervelle, ni le moi (dans l’activité de s’imaginer, ce qui le constitue en propre), ni le conscient (qui chosifie toute motion ; un contenu de conscience est un conscient, en lequel cette conscience se réunie, vainement) ne comprennent la séparation ; ce qui veut dire que même séparé, scindé, autre que « soi », on n’admet jamais vraiment la coupure de « soi » par (soi). Un morceau de notre actuelle conscience (qui n’est que cela, actuelle) reste coincé dans l’entrelacs de la cervelle, de l’identité, du corps ; c’est ce par quoi on n’est jamais tout à fait actuellement « là », et c’est donc la raison pour laquelle il est un « là » …

C’est donc immanquablement et définitivement qu’il est un arc vers le réel ; c’est parce que l’arc est « incomplet » qu’il y a pour cet arc un réel.

Si on était absolument -là-, le « là » disparaîtrait ; si on n’est pas tout à fait « là », c’est bien parce qu’un morceau est coincé ailleurs et que donc apparait ainsi un « là ». Ou dit autrement ; parce que l’on n’est pas « là », on n’est pas, et de ce fait on Existe.

Raison donc pour laquelle il est un inconscient, par rétroactivité de l’arc de conscience pris dans la cervelle (ou l’identité ou le corps ou le conscient mêlé d’inconscient) et raison pour laquelle ce qui se lit par l’arc de conscience est un Autre-Corps ; l’arc de conscience crée une autre Surface afin d’élaborer un autre-corps (qui ne vient jamais sinon comme surface potentielle ou virtuelle). Le déplacement de la jouissance est l’articulation plus ou moins rendue possible dans le dés-ordre des deux corps (qui évidemment n’en font qu’un, il n’y a pas deux corps superposés, puisque le deuxième corps, né de l’arc, est absolument éphémère, volatile, impossible, etc).

Le morceau coincé est plus ou moins imposant et importun ; mais présent fondamentalement en tout moi ; lorsque la séparation n’est pas actée ou n’est pas « plus ou moins acté » (parce qu’évidemment c’est parfois tout à fait millimétrique et en fait ça n’est jamais acté, jamais un arc de conscience ne se distingue de sa conscience inversée), c’est tout le système structurel qui bifurque ici et là jusqu’à tournicoter totalement ; une partie est non séparée ; il ne se tient pas de l’autre, mais de l’autre Autre, pas seulement de l’autre, autrui (parce que se détenir de l’autre humain est la meilleure manière d’être fou, il faut le dire) ; de l’autre comme Autre, cad le Tiers, et le tiers n’est pas, il existe. De l’Autre objectif ; tout naturellement de la mort, on meurt tout seul et sans rien ; ou de la distance incommensurable (entre deux points dans le réel il est une distance immesurable, infinie, horrible) ; ou de l’impossibilité (pour ceux qui cherchent le sujet, le sujet impossible, et qui n’acquièrent qu’une part très étrange de ce sujet impossible en l’acceptant, y accédant comme absolument Autre, nietzschéen, sartrien, mais pourtant déjà cartésien …) ;

une altérité qui ne rentre pas dans le monde, le donné, le vécu, le corps, le moi, les autres, le bonheur ou le désir, etc, bref en rien. D’où la nécessité d’élaborer des textes, des signes, des couleurs, des langages actualisés qui puissent outrepasser originellement le donné, le commun, le monde, les autres, etc ; une Œuvre montre le « là » originellement, non pas en lui-même d’abord (mais aussi en lui-même) mais surtout tel que le donné « là » peut apparaitre pour un corps qui l’élabore sur sa surface (ce qui veut dire que cette élaboration n’est pas « subjective » mais ultra objective ; Descartes est ultra objectif, Nietzsche aussi, ou Rimbaud, ou qui l’on voudra qui anime votre corps propre, Descartes les avait tellement qu’il préférait la philosophie aux maths … plus certaine, disait-il ; il avait raison, parce que si tout le monde ne pratique pas les maths, tout le monde est une suspension intentionnelle et un cogito). Il est absolument essentiel que les grecs aient un Corps. C’est parce qu’ils le veulent dans un corps qu’ils sont grecs. C’est le Ramener de l’absolu (situé jusqu’alors au-delà), le Ramener ici même et puis ensuite ici et maintenant par le Corps du christ (par qui on comprend tout de suite que ça n’est pas le corps donné là, bêtement, mais l’Autre Corps, l’impossible surface).

L’affrontement envers l’Autre est pour chaque conscience le reflux de son corps dans une partie coincée ; le lieu de l’attachement effrayant à la partie de l’être, alors que, séparé, soumis à la séparation, on est un Exister ; ce que l’on n’accepte jamais ; on est déjà toujours dans un détour réfugié dans l’attachement supra intérieur, dissimulé dans le repli de la cervelle ; et ceci est extrêmement individué … ça tient au corps même ; incompensable par quoi que ce soit ; et on comprend bien que cet arc inversé (tendu dedans la cervelle, vers le pli de la cervelle) est aussi inversement l’exacte précision de l’actuelle conscience qui, elle, est purement structurelle, vide, formelle, libre et inadéquate à quoi que ce soit de déterminé(on a le choix entre un plein étouffant et déjà mangé et un vide totalement perdu), et ayant capacité, cette structure vide, à s’emplir de tels et tels contenus indifféremment, sauf que quand même le poids de l’attachement, de l’arc inversé lui tient au corps ;

l’arc inversé, l’inconscient, le conscient et l’arc de conscience sont tenus en une fois, puisque l’arc de conscience est intégralement une tension, et non un état (il faudrait que «conscience » soit « quelque chose » et elle est juste une structure, cad un rapport au réel et le rapport de ce rapport). Cette manip est intégrée à elle-même ; l’intégration est le vers et le devers d’un seul plan qui se tient de son articulation au réel (qui est un événement cataclysmique pour toute cervelle et toute identité); la sortie hors de la cervelle, par contrepoint (qui exige un Point externe, on tombe amoureux à l’adolescence, en somme) par contrepoint du point interne (profondément irréel et réel mais caché dans le pli de la cervelle et du corps).parce que cela sert d’un corps … et que probablement l’obtention finale est précisément un corps œuvré.

Un corps œuvré mais qui surnage à peine (les sujets, qui sont le possible, le potentiel de tout moi, depuis la révolution française, puisqu’avant la révolution les sujets existaient mais vers l’horizon de la révolution, vers l’humanisme, le droit, le citoyen, la science, etc, à l’imitation de Descartes évidemment mais aussi de Montaigne …), un corps œuvré qui outrepasse tellement qu’il ne tient pas dans la réalité, le monde, le vécu, ni ne tient sur la surface de ce corps donné là ; un corps-en-plus, non attaché, qui se re-perçoit (constamment, et passée l’illumination il lui faut se re-vouloir incompréhensiblement et pour-rien, parce que, parce que la structure ne demeure tendue par son exister que dans la motivation pure et vide et brutale, extrêmement brutale d’exister, présent par présent ; « je veux que cela soit ici et maintenant, ici-même » dit-elle). Impossibilité que l’on ne peut pas dire (sur le mode conscient) mais que l’on peut actualiser (sur le mode conscience unilatéralement arcboutée au réel) ; c’est que l’on intègre (le vers et le devers) constamment ; dès qu’il y a arc de conscience (qui se produit d’une cervelle) ça va vers le réel (ce qui met en jeu l’arc inversé vers la cervelle).

Cela pour signifier ceci ; ça ne se réalise pas sans extrémisme … bien qu’un un sens c’est ce qui arrive constamment à tout moi (soit donc à la formulation assignée de chacun depuis que la personnalisation a approfondi, si l’on veut, la réflexivité qui déjà c’était instanciée par la révolution ; la révolution réalise l’humanisme sur la base de l’universel, mais se fait aussitôt dépassée par la personnalisation, qui incruste la structure au plus loin, dans les corps, les corps des mois, à commencer par les prolétaires … ou les romantiques).

L’arc inversé, vers le pli de la cervelle, libère infatigablement l’arc de conscience vers le réel ; en réalité il se tire de là ; l’arc le plus vide et formel est encastré (littéralement) dans la cervelle par son inverse, via l’autre surface du corps qui n’est pas mais existe ; l’inconscient est la même phase que l’arc de conscience générant un corps en décalage de lui-même ; ou plus exactement une interface corporelle évidemment non écrite, non signifiant sur le corps mais visant à s’y substituer (sans y parvenir jamais mais dans l’impossibilité d’annuler son trajet corporel puisque arc de conscience on est et restera ; elle émet et elle s’efface instantanément, se disposant à retenir d’autres signifiants encore). L’arc de conscience crée un horizon, indescriptible, puisque toute description prendrait place avant cet horizon (un objet est posé vers l’horizon) et le repli qu’est cet horizon renvoie à l’arc inversé puisque l’arc de conscience et l’arc inversé sont le même corps.

Il faut saisir que la réflexivité ne s’opère pas d’un conscient vers le conscient (ce que l’on entend habituellement par réflexivité, en réalité c’est alors de réflexion dont il s’agit et non de la réflexivité même, la réflexion est un effet de la structure qui est la Cause, la seule et unique cause dans le seul et unique présent, seul existant) ; non d’un conscient vers le conscient ou du donné vers le donné, mais du Bord (qu’est un arc de conscience, puisqu’elle a pris la forme du réel, cad du présent, lui-même Bord de toute réalité) et que donc ce Bord se retourne sur-vers-par lui-même, bien qu’il ne soit rien … d’où la difficulté ; la réflexivité de l’arc de conscience doit retourner ce qui est … à partir de rien.

Ou donc ; on pivote ; le pivot pivote sur lui-même (ce qui est absurde ou incompréhensible, de fait, ou ce que l’on voudra) ; il prend appui sur son être mais cet être est un Exister, cad un Bord. De sorte que l’on peut bien supposer qu’il soit ceci ou cela, ça ne fonctionnera pas ; il faut le nommer par son intitulé « conscience », ce qui veut dire rapport à (soi) (où le »soi » est le rapport lui-même, et rien d’autre) et qui bien que n’étant pas - il n’est pas de l’être, de la détermination - il existe néanmoins et donc cet-être, qui est non-être, cad qui est exister, est quand même descriptible et en un sens on n’a décrit que cela : tout le temps, ce qui veut dire depuis le début, depuis que les grecs et autour de la méditerranée s’est engagé non de relativiser l’absolu ici même, mais de le trouver ici et maintenant et ce absolument ; l’absolu est réellement et effectivement ici même ; c’est l’articulation de l’arc de conscience qui sort d’une cervelle vers le réel donné « là » qui est en jeu.

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L'impossibilité de l'histoire

18 Février 2016, 10:40am

Publié par pascal doyelle

Réflexion et réflexivité

On a réalisé, déjà depuis longtemps, le vrai, le bien et le beau, depuis la révolution française et cela suit son cours (bien pénible lors même qu’ayant figé la réflexivité en réflexion, comme on verra, on ne peut plus renouveler la dite révolution ou la compréhension de l’humain par lui-même, qui ne voit pas qu’il est effet de la réflexivité et non pas se possèderait restrictivement par la réflexion), mais c’est autre chose qui a commencé depuis lors et on ignore ce que c’est (Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan, et d’autres, essaient de définir à la racine ce dont il s’agit) ; remarquons que le tragique est que cela vient trop tard et que l’on se dirige vers une catastrophe complète et une dégradation de tout ; nous n’avons visiblement pas relevé le défi.

Nous n’avons pas compris que certes la révolution a instauré l’universel, mais que l’universel dépendait lui-même d’une plus radicale forme ; tant que l’on tentera de penser puis d’organiser en fonction d’une telle pensée de réflexion qui ne se fonde que sur l’universalisme ou de réguler ou de solutionner les problèmes à partir de cette pensée fixée sur la seule raison, on ne parviendra qu’à réinstaller la même forme de l’Etat, de la raison, du moi, etc, et ce au mieux ; et au pire de ne plus même comprendre ce que raison, Etat et personnalité signifient ; puisque l’on ne peut pas restaurer ce qui fut tel que cela fut et comme l’arc de révolution universel est lui-même une perfection, toute réinstallation aboutira à une déformation, une redescente de niveau, de degré d’organisation, d’un effondrement de la complexité organisée, parvenant à peine à se gérer, et plus du tout à s’inventer ; en bref on n’inventera plus rien sinon de recycler, en dégradation, le même monde devenu clos, l’universel, réalisé, pour se continuer aurait du se recréer, autrement et selon sa poursuite, son dépassement.

On n’a pas compris donc que ce qui fut réalisé, l’universel et la raison et l’humanisme et le naturalisme et le vrai, le bien et le beau, dont on ne peut en aucun cas se passer (avancer vers plus de complexité intégrée suppose de conserver les acquis, or ce sont bien les acquis qui sont en jeu), relevait certes de la réflexion, mais qu’en deçà de la réflexion c’est ce que l‘on nomme la réflexivité qui s’agissait et cherchait, recherche dans le monde, le donné et le « là » (dans la réalité et le réel) ; c’est la réflexivité dont on a dressé le portrait, vertical, qui fait « l’objet » de la philosophie en ceci que la philosophie est la discipline qui se charge de penser « ce qui est arrivé » à l’humain, en passant des mondes particuliers au monde unique universel ; et nous sommes passés des particuliers à l’unique monde non seulement parce que l’on a considéré le monde tel que donné là (en gros ce qui constitue la réflexion) mais parce que surtout, et à la racine, on a considéré notre-être et ce tel que cet-être (devenu hyper objectivement pour lui-même posé « là », conscience, rapport posé dans, sur le monde) que cet-être soit effectivement l’arc de conscience ; la structure formelle et vide qui surgit de la cervelle de tout corps humain.

Assise double donc (mais qui est un seul réel); que l’on ait pris en conscience cet arc de conscience inclut ou implique que dans le même temps on débouche sur le monde tel que donné « là » (cet-être et ce-monde sont exclusifs). Les grecs pensent le donné « là », cad le donné (le monde) et le « là » (l’être, comme ils le nomment) et dans leur Pensée est ordonné le rapport notre-être/dans l’être ; en une seule fois, ce qui fait qu’il nous est difficile de les comprendre, puisque nous pensons, nous, la plupart du temps selon le sujet/objet de la raison ; mais n’oublions pas que la philosophie, elle, continue de penser l’articulation notre-être/dans l’être ; le rapport c’est en fait complexifié, retourné une nouvelle fois, par Descartes, (mais précédé et suivi, il n’a pas « tout » exposé, évidemment, c’est juste mais réellement une marque, un marquage ; Kant re-pense l’articulation non pas sujet/objet mais notre-être/dans l’être ; de même Heidegger, ou Sartre ou Lacan, les idéalistes allemands ou Nietzsche).

Que l’on ait voulu comprendre l’advenue autour de la méditerranée comme réflexion (soit donc comme raison, basée sur la scission sujet/objet qui est tirée de Descartes ou de la science, ou ayant abouti à l’idéologie, non péjorativement, naturaliste, humaniste, etc ; c’est une vision qui s’est constituée tardivement en mécomprenant en grande partie même la pensée grecque, et refoulant le christique de même) réduisant à la réflexion ce qui en fait était la réflexivité, pousse à repenser ces ensembles et implique une refonte complète qui est à ce point exigeante que jusqu’alors on a du faire appel à des extrémismes ; Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan ; rendus nécessaires parce qu’il fallait sortir du piège la réflexion (pour qui le donné explique seul le donné, le conscient par le conscient, le moi est le moi, il n’est que la naturalité ou que l’humanisme, et pour tomber dans la caricature le marché régule le marché ou, version communisme, le Parti est le Peuple, et pour le moi il serait "lui-même", une identité, une fixité donnée là).

La sortie de la réflexion ne signifie nullement que l’on va débouter la science ou la raison, ou l‘humanisme ; mais que par en-dessous il est un autre plan et que cette surface est la cause dont raison, humanisme, naturalisme, moi sont les effets (alors qu’ils se prennent pour les seules causes).

L'insatisfaction

La sortie de la réflexion implique une refonte de la structure même ; autrement dit la réflexion imagine que le donné expliquant le donné celui-ci sera satisfait (par lui-même). La réflexivité à l’inverse veut dire (sur ce plan) que l’on ne sera jamais satisfait (le donné n’explique pas le donné, c’est autre chose qui « explique » tout le donné), et que l’on admette d’une part cette insatisfaction et que d’autre part qu’il faille se plonger dans l’insatisfaction native (le natif est horriblement distancié de lui-même, il ne coïncide pas, autrement dit le Un n’est pas, il Existe, ce qui est beaucoup plus que d’être). C’est cette insatisfaction en soi qui doit se comprendre (et demeurer insatisfaite, sinon elle se supprimerait dans la mesure où c’est imaginable, mais ça ne reste qu’une imagination, dans tous les cas, non le réel de la structure ; on ne peut pas être satisfait, réalisé, c’est autrement que notre être de structure Existe).

Outre cette circonvolution (qui entame totalement toute la cervelle, et notamment d’un moi qui croit qu’il peut « être », qui se contemple tel ou se désire tel dans son image, son imaginaire) on serait dans l’exigence de transformer la réflexion en réflexivité.

Ce qui est très habituel en philosophie ; elle ne fait que cela, c’est sa finalité même, sa discipline et elle a réussi cette performance constamment en de multiples possibilités ; il est totalement faux de pleurer sur la perte ou l’échec ou la mort de la philosophie, c’est absurde ; ce qui a échoué c’est l’humanité, pas la philosophie ; il fallait comprendre Socrate ou jésus ou Bouddha, ou qui l’on voudra, positionné sur le Bord (ils préférèrent se reproduire … bon, ça signe l’échec en somme, sept milliards d’êtres humains, c’est trop), transformer la réflexion en réflexivité, ce qui veut dire prendre distance de notre être, cesser d’y « être » pour admettre qu’il Existe ; c’est aussi ce qui est voulu dans la verticalité de la religion, mais tellement déformé (les groupes s’emparent de la réflexivité et la détériore en particularités, qui sont aussi des intérêts dans le monde qui séparent toutes les consciences et ne permettent plus d’envisager la montée en complexité structurelle, c’est juste que s’impose une complexité particulariste, une invasion des intérêts).c’est également la conversion structurelle dont les esthétiques auraient dû nous convaincre et engager notre être par son Exister (or on a produit en quantité des recyclages d’images, toutes effondrées).

On est happé à l’inverse, absorbé, dévoré par la cervelle, l’irréalité, contre laquelle la réflexion ne peut rien, le conscient ne peut pas s’opposer à l’inconscient, il s’en déduit ou s’y enroule ; seule la réflexivité ouvre la possibilité et pointe vers le potentiel ; le reste rétrograde ; l’église réabsorbe le christique par exemple. On tombe dans la cervelle et la masse cervicale mange la pointe de conscience (qui est tout à fait minuscule et ce nécessairement puisque sinon elle ne parviendrait pas à se modifier, s’adapter au présent, à l’actualité). La seule piste s’instancie de la structure de conscience ; qui doit s’architecturer telle quelle, ce qui veut dire sur le Bord du monde et non pas dans le monde ou quelque partie du monde.

Sans aucun doute est-il nécessaire de produire la rationalité, l’humanisme, le moi, la naturalité, mais ce déchainement d’activités ne permet pas de saisir ou d’être saisi de la structure ; parce que si l’on est rétribué par le réalisme généralisé (raison, humanisme, moi), on doit affronter l’insatisfaction native qu’impose qu’il y ait un Bord du monde, du vécu, du corps.

A l’autre bout ; chacun consomme sans penser aux effets de cette consommation ; chaque entreprise ne vise qu’à sa propre et seule activité sans qu’il y ait concertation sur les finalités (on produit pour produire) ; et il n’est aucune architecture universelle qui puisse réguler les activités, les actes et les décisions ; tout cela est censé se réguler de par soi ; on croit que le donné approuvera le donné, alors que si il est un Bord du monde, du vécu, des corps, c’est du Bord dont il faut partir, et tenir.

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Renouvellements du Bord

14 Février 2016, 15:18pm

Publié par pascal doyelle

La structure de conscience n’est pas un système ; non seulement n’est pas un système philosophique mais n’est aucun des systèmes que l’on pourrait découvrir (et vraiment découvrir, cad qui existent réellement, tels les systèmes de langage, de neurones, etc) ; si il était un système il serait limité ; or il ne l’est pas, il est tellement plurivalent qu’en plus il lui possible d’inventer quantité de systématisations dans tous les domaines ; il serait confondant qu’un tel dispositif soit lui-même composé ; il doit bien plutôt consister en un être effectivement réel, bien que vide et d’autant plus réel qu’il est précisément vide ; mais il est un être structurellement un en ceci qu’il existe en soi en tant que tel ; il est une structure naissant de et dans la cervelle ayant fonction de pur vide articulée à cet autre « vide » qu’est le présent, lequel n’est rien qu’un schéma formel.

Et il est une structure formelle et jamais la forme « conscience » ne se confond avec tel ou tel énoncé ou jamais une intentionnalité ne prend la place de l’intentionnalisation, comme processus ; si c’est un processus c’est un être spécifique qui vaut en lui-même, séparément et si il est séparément il peut faire l’objet d’une description ; en plus évidemment d’exister, réellement, et d’exister en tant qu’il dit « je » ; qu’il soit un moi … un moi parce qu’un corps …. Un moi parce qu’une « identité » dont la compatibilité consiste à gérer ou inventer un corps.

Il faut donc comprendre qu’être une « conscience » (soit donc non pas une identité, qui est déléguée au moi, mais un arc de tension vers le réel, en tant que le réel est positionné « là », et qu’il n’est positionné « là », selon son unité propre, que par rapport à une conscience qui se-sait elle-même Une et Autre, de sorte que le ressort réel de ce qui existe est l’altérité, l’altérité plein tube si l’on veut), être une conscience c’est immédiatement être à partir d’un corps, à partir d’un corps et en retour, dont on voudrait bien qu’il nous en donne la peine, mais qui ne vient pas, mais qui remplace instantanément ce corps par « on ne sait quoi », une surface nouvelle constamment rééditée, montré dans les ex-stases finalement suffisamment nombreuses ( une Œuvre nous entraine en l’extase, le sujet suspendu cartésien est l’arc d’exister pur dont tous les autres reconnurent l’unique voie, le désir ou la dépression, il est de par le Moi quantité d’extases très étranges, puisque c’est lui, le moi, l’invention de la personnalisation et qui bât son plein au maximum depuis les années soixante, la révolution pure, etc) ; l’arc de conscience tire le corps (de son mauvais pas) vers un point, un point d’attirance.

Soit donc crée une nouvelle surface du corps ; le corps est « à nouveau » construit, on ne sait sur quelle surface sa surface à lui. C’est du reste ce qui arrive lorsque l’on se convertit au corps du christ ou lorsque l’on perçoit une Esthétique ; une Œuvre est le lieu qui attire soudainement l’arc, l’acte de conscience dans une nouvelle surface ; il ne faut pas croire que ça ne fasse rien… que ça ne cause pas absolument ; et selon les distinctions de l’extensivité (de la Pensée grecque), de l’intensité (christique) et de la réflexivité (cartésienne et suivants) mais aussi selon la densité incarnée dans, par et pour un Moi.

Evidemment tout cela reste tentatives ; parce qu’une nouvelle surface du corps s’effondre constamment sous sa propre possibilité ; on ne retient rien d’autre que le flash, l’ex-stase, la présence même, instantanée, hyper réelle, autrement dit rien ; ce qui veut dire la Forme même de l’arc de conscience tendu au maximum et ce corps distendu, extatique, happé par l’altérité toute puissante mais faible et in/existante ; ce qui requiert, qu’on le veuille ou non, la foi, l’attente qui se-sait peine perdue sans doute, mais à qui il n’importe pas, parce du monde, du vécu, du donné, du corps commun, on a tout vu, ou suffisamment d’une part et que d’autre part la morsure de la forme pure, celle dont on ne retient rien ; parce que l’arc de conscience tiré vers son Point d’altérité, l’œuvre, l’éthique, l’esthétique, le politique (n’oublions pas que la révolution fut une telle extase universelle), l’idéel et l’intellectivité, l’arc de conscience ne passe pas dans le conscient, la perception, le corps commun ou l’identité du moi, mais que l’arc surpasse et ne garde que sa propre trace, recherchant les trajets de chaque autre sujet impossible (ayant accepté et accédé à son impossibilité) ; de ses diagrammes il ne se souvient que des tracés sur le réel.

Or il n’est à proprement parler que le monde dans un groupe (quand bien même le groupe serait-il désarçonné par toutes les coupures réflexives, de sorte que le langage ait à s’appuyer sur le corps, c’est pour cela que l’on devient fou, dépressif ou borderline ; on n’a pour soutien que le corps que l’on voudrait remodeler en surface, mais impossible, aucun autre ne fait plus office de miroir), il n’est que le donné comme là immédiat, l’identité d’un moi, le corps déterminé, la cervelle embuée de toutes ses inscriptions, et jamais il n’est un tel arc bien qu’il soit absolument et radicalement soudé au réel, forme de conscience dans la forme du pur présent sans rien. Et puisqu’il s’agit bel et bien du Un tel qu’activement arcbouté, il est le soulèvement du monde à partir du Bord. Ce qui n’apparait pas dans le monde vient d’en-dessous, ou du dessus, comme on veut, bref d’ailleurs ; comme on ne peut pas considérer une origine supra réelle (qui ne peut par ailleurs pas être condamnée, infirmée), on dit qu’il se tient du Bord ; un seul monde et rien que, mais un Bord.

Et c’est le Bord lui-même qui est philosophiquement exploré ; c’est la fonction philosophique même (tandis que dans l’idéel, l’éthique ou l’esthétique ou le politique, on essaie de jouer dans l’épaisseur du dit Bord, la philsophie examine, décrypte, inventorie point par point la limite de la réalité).

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Arc de conscience d’une cervelle

11 Février 2016, 10:43am

Publié par pascal doyelle

Le système de conscience, ce mécanisme extrêmement formel, a pu s’imposer de par lui-même séparément de tout contenu et élaborer son architecture tout aussi formelle, mais ce ne fut pas sans mal d’une part et d’autre part de manière tout à fait pauvre et extérieure ; et la faute en revient à notre espèce, apparemment très peu douée et congénitalement ramassée sur elle-même, elle s’est ramassée tout court en fait …

Le mécanisme de conscience, soit donc le rapport à (soi) ; en lequel le dit « soi » est non pas une identité mais est le rapport lui-même et manifeste sa nature propre, purement formelle et arcboutée au réel (l’arc de conscience crée la position du « réel il y a ») ; ce mécanisme de conscience aurait du s’incruster bien plus avant dans l’épaisseur humaine, mais ça résiste et ça en trouve pas du tout son cheminement.

Un arc de conscience ça surgit d’une cervelle et se tend vers le réel, par quoi cette cervelle cesse de se morfondre dans l’irréel, dans la masse cervicale du rêve éternel, atemporel, aspatial, emplie de déterminations mais perdue, engendrant l’irréalité mentale ; et surgissant de la cervelle et n’ayant rien au-devant de soi qui puisse le combler, cet arc doit créer de toute pièce sa propre élaboration et sa construction ; il crée littéralement le cheminement ; jusqu’alors il recevait cette voie, cet accès au réel en posant l’absolu au-delà (puisque toute conscience en quelque monde humain que ce soit sent bien qu’elle relève d’une dimension et peut même travailler très rigoureusement, ,hors occident, sur non seulement l’expérience de cette altérité de la dimension, mais tout aussi bien la cohérence et la doctrine de cet absolu), mais en décidant de trouver ici même, ce qui veut dire maintenant dans, sur ce point d’espace-temps très précis, dans le monde (grec) et dans un corps (christique), de trouver l’articulation suréminente ; celle qui commande tout.

Et contrairement à toutes les habitudes elle s’en ait saisi ; ce point est amené tout doucement à sa conception exacte ; l’arc de conscience ; dont la description, passant en plus et s’ajoutant aux grecs et au christique, commence par Descartes, Kant, les idéalistes allemands, Hegel, Husserl, puis les éminentes pensées de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan) ; de sorte que ces intrusions dans le donné là ramènent sous notre regard la description de l’état du Lieu, unique et exclusif ; l’arc de conscience qui crève la réalité puisqu’elle revient du réel (toute conscience-de est déjà arcboutée au réel, c’est sa structure même). il faut donc cesser de rattacher l’arc de conscience à ses contenus, idéalistes en un mot, de Husserl ; sinon on continue de courir après on ne sait quel « sens » ; et ne percevoir plus que la description formelle ; Husserl, comme Descartes, Kant, etc, mais aussi les grecs, utilisent tel ou tel contenu extrêmement distordu afin de montrer (qu’ils le sachent ou non, comme dit Kant ; un philosophe ne connait peut-être pas réellement ce qu’il montre, et réclame ensuite, en une autre pensée, d’être compris), de montrer ce qui réellement ex-siste ; soit donc l’ex-stase qu’est toute conscience prise de « soi », du soi comme identité et non comme rapport simple et brut.

À quoi s’oppose donc la conscience déprise de toute identité, de tout sens, ce pour quoi s’élancent les pensées de l’altérité, qui comprennent parfaitement que ça n’est pas le « sens » qui compte, mais qu’il fait symptôme pour une autre logique et une autre description du réel (les épigones aboutissant à « croire » les technologies de Nietzche Heidegger, etc, et à les prendre au pied de la lettre, à les chosifier ; se prendre pour des surhommes ou des nihilistes ou des poètes de l’être, etc). C’est que la conscience déprise de toute identité n’en est pas moins individuée et même hyper individuée ; son individuation est plus profonde que l’unification du moi, ou du groupe ou de la représentation ou du contenu ; c’est à une effective ascèse qui ne le cède en rien aux ascèses compliquées des autres pensées, que Descartes ou Rimbaud ou Nietzsche invitent ; la technologie mentale « occidentalisée » est encore plus irréductible, si l’on veut, que celle qui nous cherche par l’absolu situé au-delà ; de là qu’on peut ne plus comprendre la pensée comme grecque, le christique et le prendre pour une « morale », le cartésien et couper les ponts de cela même dont on est né, et ne rien saisir à Heidegger puisqu’étant assigné à la formulation du moi, si restrictif. Le moi croit toujours qu’on va lui voler quelque chose et ne perçoit pas du tout qu’il existe un sujet (impossible, ce qu’il comprend encore moins !) étrangement individué par en-dessous. Que les racines communiquent.

On peut soit encore et toujours croire soit que l’on est ceci ou cela (et se prendre les pieds dans un objectivisme, un scientisme, un inconscient ou un homo economicus en prétextant une révolte contre le christique, l’idéalisme ou la société bourgeoise, est un symptôme d’une plus grande historicité), soit passer par le chas de la réflexivité ; et cette entrée s’effectue à l’exemple ; il n’est possible que de se couler dans une autre conscience ; puisque ça n’est pas d’idées dont ii s’agit mais d’une disposition, d’une articulation ; et comme la formulation actuelle de l’humain, de l’humain comme processus et non comme « nature humaine » universelle, éternelle, naturaliste, comme cette formulation est celle du moi

(ce qui est absolument légitime et un acquis, une acquisition décisive mais qui n’est pas le bout du bout, étant entendu que la suite à venir du moi, de l’humanisation dans la situation de moi, doit être interne au moi lui-même, de son propre chef et en aucun cas imposé extérieurement, puisque l’on n’est plus dans intériorité-extériorité, mais dans interne-externe),

puisque la formulation est celle du moi, et que le moi est un corps, pour qu’il puisse passer outre son unification, l’unification qu’il est, c’est le sujet qu’il devrait reprendre ; le sujet mais qui tout en se reconnaissant dans la pensée grecque, le christique, le cartésien et suivants et dans l’éprouvant sujet de l’altérité (nietzschéen, heideggérien, sartrien, lacanien) ne peut plus s’identifier à ces repérages (radicaux et absolus, marquant intégralement et avec toute leur intégrité la réalité et le réel), et doit donc inventer, créer sa propre structure mise à jour.

Sujet grec (que reprend finalement Badiou ; le sujet générique, le sujet créé et soumis à la vérité, alors que la vérité est une extension du sujet et que le sujet commençât d’être décrit dans sa structure par Descartes, Kant, idéalistes, Hegel, Husserl, Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan), sujet christique, sujet cartésien, sujet de l’altérité, restent parfaitement tout ce qu’ils autorisent, mais ne sont guère navigables dans le monde donné là des mois vécus en un corps …

Et c’est ce que recherche le moi dans sa Grande Représentation que sont les mass et puis micro médiatisations qui sont des mass et micro médiations (méditations de soi vers (soi) ) ; le mouvement est excessivement rusé … c’est lentement que l’image-idée de « soi » vire à l’idée-image de (soi). Il faut qu’elle pénètre le corps même. Les religions elles-mêmes (toutes, chrétienne, musulmane, hindouiste, toutes les idéologies dont on voit bien qu’un grand nombre furent défaites par l’image-idée, et rusant d’autant plus dans l’idéologie, non péjorative, du libéralisme et capitalisme, et via le réalisme naturaliste de cette idéologie) sont prises dans la refonte intégrale du corps-qui-se-voit. Et personne ne sait ce qui se passe réellement ; parce que l’on atteint alors la modification de la perception du corps qui œuvre sa surface.

Le moi recherche la sécurité en complète panique de n’être plus identifiable par quelque bout que ce soit, mais c’est qu’il (se) perçoit de l’arc de conscience, du sujet impossible, et cela n’est pas du rassurant, puisque l’arc est perché sur le Bord du monde, le Bord du corps. Et comme il est l’aboutissement de 25 siècles de réflexivité pure et dure, il est investi, qu’il le veuille ou non, de la structure vers le réel telle quelle, sans rien ; rappelons que l’aventure qui nait de la méditerranée veut le Un, ou l’absolu en tant que Un, et que donc lorsqu’il s’engage dans le monde il va remuer toute la réalité pour rassembler tous les éléments découpés, divisés par le réel ; ce qui veut dire qu’il est le réel lui-même comme éreintant le monde, le donné, le vécu et le corps.

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La racine antérieure ; grecque et christique

6 Février 2016, 09:10am

Publié par pascal doyelle

Retournement du monde et renouvellement du corps.

Jusqu’alors chaque monde humain développait son intuition nourrie de tout le donné là à sa disposition ; son immédiateté ; entrait également dans cette immédiateté sa propre expérience de lui-même ; son groupe, son langage, ses échanges, son histoire ou sa mythologie, par laquelle il se re-présentait à sa vue et à son intellect, etc.

Il se décide autour de la méditerranée de se substituer à ce système « collectif » (difficile d’appliquer rétrospectivement un terme qui n’eut de sens que plus tard), ou holiste ou de communauté ou de Parole, de pensée, de parole, d’organisation du monde et du vécu (ensemble), et décidé qu’il était possible de sortir un élément qui puisse valoir en et par lui-même ; qui se nomme de lui-même donc la pensée, et ce à strictement parler ;

pour distinguer ce processus de toutes les pensées qu’il y eut sans aucun doute ailleurs et qui se différencie de ceci ; au lieu de situer l’absolu au-delà, par une révélation, la pensée, autour de la méditerranée, situe l’absolu ici même pour les grecs, et ici et maintenant pour le christique, et se formule ainsi d’après une logique du Un ; le Un, comme son nom l’indique, est entièrement ici, et pas ailleurs ou si il est aussi ailleurs de toute manière on n’en sait rien dans l’actualité, outre que si le Un est ailleurs en plus d’être ici, le Un qui est ici doit être complet, quel les que soient ses prolongations par-dessus ; donc même si il est ailleurs, le ici qu’il manifeste ou qui le manifeste, le présente pleinement, reste à savoir d’une part si il existe, et à comprendre d’autre part comment il existe.

C’est ce à quoi s’usent les grecs et la pensée antique, comprendre l’actualisation de ce qui, forcément (étant Un et à disposition), déjà toujours Actualité (pure, totale, éternelle, pleine de toutes les réalités et tous les êtres et ce distinctivement, puisque le Un outre qu’il est absolument effectivement ici même, est également intégralement distinctif, et promeut toutes les différenciations et de plus oblige à penser complètement, de sorte qu’aucun élément ne soit omis et que tous les éléments soient convoqués, d’où le systématisme nécessaire qui permet d’exprimer intégralement la conscience que l’on en prend et donc toute-la-conscience que l’on est, supposé, être).

Cette pensée qui apparait est aussi le christique qui surgit comme un diable et impose unilatéralement sa persuasion totale, complète ; à savoir ; que tout un, toute conscience vaut également toute autre et il n’est aucune différence entre deux consciences, excepté une seule, celle du christ, qui, pourtant, est exceptée parce que c’est par celle-là que toutes les autres sont égales ; et qui sont égales et donc parfaites ; la question de cette perfection est très précisément ce que la conversion réclamée exige et ce par quoi on en est pardonné totalement, de fait, et c’est en cette impossibilité même que l’on est parfaitement cet arc de conscience que l’on est… de même la crucifixion du Corps est absolument fondamentale ; c’est par cette mort intérieure que parait l’interne structure qui explose tout contenu et permet à chacun de se renouveler incessamment (sous condition de se convertir constamment, la structure étant non épuisable, et en attendant Descartes et la suspension ontologique de toute conscience de (soi), et il s’engendrera alors quantité de sujets impossibles et non plus un-seul).

Retournement du monde et renouvellement du corps

Pour cela on doit dire que les grecs se retournement sur notre être et l’exposent dans toutes ses intentionnalisations (idées et systèmes d’idées) possibles ; penser comme les grecs c’est démultiplier l’intentionnalisation à partir du langage commun, et imposant à ce langage une expérience qui est la perception donnée-là-actuellement, pour chacun, qui s’ouvre ainsi à la différenciation de tout et dans tous les sens ; la pensée s’offre donc comme l’ouverture de tout l’ensemble des intentionnalisations, soit comme une exploration de toutes les consciences prises possibles à propos du monde donné « là » (le « là » étant dénommé originellement comme étant l’être, et les systèmes comme des variations à partir de ce Point).

De même le christ s’impose comme le seul Point effectivement Existant ; et ça n’est pas un hasard, rien n’est au hasard, parce que l’on est dans les deux cas, sur le Bord du monde, de la réalité ; on ne peut pas remonter antérieurement parce que ce Bord est la limite interne de tout cet externe qu’est le monde, donné là (le Bord est le « là » du donné là, et s’engager par le « là », grec ou christique, c’est embarquer le donné lui-même ; la position du « là » crée qu’il y ait un « monde » et un « corps »).

Rien n’est au hasard puisque l’on existe à partir de la méditerranée sur le Bord du monde et que le dos au mur on ne peut que « déduire logiquement l’exister » ; l’exister pur et brut ; par déduire logiquement il ne s’agit pas, encore, déjà, d’une logique mais on a sorti, extrait de tout monde humain clos, immédiat, le mécanisme de base qui se cachait dans le langage, le groupe, le monde particulier, à savoir l’arc de conscience ; qui se donne comme pensée pour les grecs (les variations intentionnalisatrices qui prennent forme de systèmes d’idées, idée étant rapport et rapport actuel) et comme individué, réflexivement Existant, pour le christique ; le christique fait des petits ; des quantités astronomiques de petits, il est la lumière (le chemin, la vérité et la vie) de toutes les structures de sujet qui suivront ; il en marque l’exigence, et ne crée pas une « morale » qui est une caricature de la position radicale et ontologique, de cette dimension littérale du réel dans un renouvellement constant, tout comme les grecs sont le retournement, à tous les sens, du monde donné là.

Il est une seule pensée et un seul christique (on ne prend pas position de croyance ici, chacun la sienne, mais de l’importance ontologique d’une découverte, invention, création, ou révélation si on admet le divin, ce qui n’est pas du tout notre problème, le notre est l’invention de ces technologies « mentales » sur- et hyper-actives) parce qu’il est une seule structure, posée une par une, qu’est chaque une-conscience ; ce qui n’enlève absolument rien de son unicité (l’unicité de chaque arc de conscience est beaucoup plus creusé encore que de seulement dépendre d’un composé d’éléments du monde ; les éléments d’une vie passent, mais l’arc demeure) ; toutes parfaitement identiques et toutes séparées ; ce qui est une folie absurde et radicale, et permet d’envisager le sens même de ce qui est tel que cela est ; ce qui veut dire comme pur Exister ; interroge très étrangement, bizarrement la nature de « ce qui est », de « ce qui existe réellement » ; littéralement il n’existe que des points de conscience une par une et ce dans l’unique point du réel.

Le surgissement des grecs et du christique (mais donc de toute la méditerranée, en toutes ses écoles et ses sectes, ses gnoses et ses « expériences » sidérantes, ses institutions et ses sociétés, romaines, juives, ses monothéismes et ses historicités réalistes, ses esthétiques et ses récits toujours recentrés dans le monde ici même et l’arc de conscience de notre exister dans un tel monde déchainé, aux multiples mélanges rendant tout groupe fermé impossible) bouleverse intégralement en ceci que la racine est atteinte et qu’en-deçà de cette source il n’est rien ; on a atteint l’antériorité, ontologique, qui précède toutes les réalités.

Et ce non seulement comme activisme de chaque conscience mais de fait, dans l’hyper supra objectivité qu’ici même et maintenant il est un présent absolument actif qui engendre ; de là que l’acte de conscience de (soi) comme conscience (sans rien, comme forme et structure) engendre tous les systèmes (et esthétiques, éthiques, politiques, idéels, connaissances et savoir de sa forme transcendantale, explorée cent fois de Platon à Lacan, épouillant son être comme exister qui se-sait), de là, donc, que l’acte de conscience introduit tout moi à son sujet structurel (impossible et justement pour cela sujet, sinon il n’aurait pas lieu ; que ce sujet soit la pensée (qui vient augmenter considérablement la différenciation du monde donné là), le christique (et de chacun pris un par un et « sauvé », extirpé, d’un Point au-delà de la naissance-mort), le sujet (toujours régulièrement cartésien), et Autre (la réflexivité qui à partir du sujet acquis se permet de percevoir l’étrangeté du donné « là », nietzschéen ou heideggérien ou sartrien ou lacanien).

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