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instants philosophie

Les deux volontés (le moi et le sujet)

28 Mars 2012, 09:56am

Publié par zwardoz

Il apparait que d’une manière ou l’autre bien que structurée par sa volonté classique, de volonté rationnelle, froide, extérieure, objective, structurée par son statut (de citoyen en son idéal de contraintes de sujet), le moi, le moi-même tente d’échapper à son devenir. Il lui substitue une destinée, toute personnelle, qui est censée faire Sens.

Mais la volonté objective rationnelle du sujet (celle qui part de rien-du-tout, du pur sujet vide, neutre, qui « se veut » et élabore une unification sans antériorité) ne cible pas le Sens ou l’incorporation ou le bonheur ou la satisfaction plénière. Elle vise, cette volonté formelle, à se réaliser et ceci de A à Z en partant de rien. Et son bonheur est la réalisation, le rendre réel, ce qui veut dire absolument actif, son être structurel.

Le moi-même ne part pas de rien-du-tout : il part de son corps comme conglomérat inexplicable, ce qui veut dire comme étant déjà une identité. Il est déjà « quelqu’un ». il est déjà quelqu’un et sa personnalité est cela même qui lui ouvre ou lui ferme les portes des autres, des autres personnalités qui se traduisent toutes dans un système humain d’échanges. Tout ceci s’effectuant comme un monde qui fonctionne selon ses entrées et ses sorties effectivement déterminées et qui s’éloignent de plus en plus de la volonté abstraite classique en formulant une identité bien concrète qui contrairement au sujet pur, est déjà chargée de sa réalité. Un corps, une affectivité, un langage ou une partie du langage, une histoire, rassemblés en une identité ; un-tel ou une-telle, cette personnalité là, donnée.

Qu’elle soit donnée signifie que se référant à soi, cette personnalité abandonnera son unité à un « là » ; son propre récit. Ce qui est très correct. Sauf que ça n’est pas tout. le sujet pur continue d’affirmer que notre être n’appartient pas ; qu’il s’appartient peut-être à lui-même, mais comme il est insituable, il ne s’appartient pas de la même façon que l’on dira qu’une volonté sait ce qu’elle veut. Pour la raison qu’une volonté libre classique précise « se veut » et qu’elle ouvre par là qu’elle n’est pas, ni ne sait ce qu’elle veut.

Or cependant bien qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut, elle saisit son être.

La question est donc de savoir si le sujet est doué d’un être (à part de n’importe quelle identité) ou si étant moi-même, je ne suis que ce ramassé de donnés « là », dont j’ai, j’aurais à me débrouiller comme clef qui ouvrent ou ferment certains fonctionnements ou le fonctionnement même dans un ordre donné. Clef qui pourrait être éventuellement rebricolée en vue d’une adéquation au même donné.

Le sujet pur est donc de ne se tenir de rien (qui soit donné) en se reportant sur cet être (vide et insituable) et en proposant que cet être vide soit à lui-même formel, structurel ; ce qui veut dire ayant preuve et valeur qu’il « est » d’une certaine manière. On ne peut donc pas interroger cet être spécifique (comme inexistant) sans aborder e que c’est que cette sorte d’être spécifique.

Ce qui vient à départager l’être tel que donné comme monde, déterminations, réalités, et l’être tel que pensé, imaginé, conçut habituellement comme stabilité solide compacte dont le principe serait la pensabilité et comme n’apparaissant que dans l’intellectualité de l’idée grecque, du concept hégélien ou de la notion scolastique, ou encore de l’Etre comme tout et un en cette totalité, comme close.

La structure active, cartésienne, expulse radicalement qu’il y ait une pensée ; il n’est plus que des « pensabilités » dont l’unité ne sera jamais en quelque contenu de conscience que ce soit, puisque l’unité en est « que toute pensabilité se tient dans l’horizon d’une intention ». Ou si l’on veut d’une attention. Ce qui est considérablement plus précis et évasif à la fois.

Précis puisque cela indique le retour husserlien à l’attention comme intentionnalité et évasive puisque tant que n’est pas compris l’exigence, l’urgence que l’être impose et sa structure propre, il serait hasardeux de penser l’être de l’homme quant à lui-même (s’exposant alors aux dérives d’intuitionnalité bergsonienne, d’énergie ou de force nietzschéenne, de détermination psychanalytique ou des sciences humaines), sans que soit préservé qu’effectivement notre être en propre tient par lui-même comme Un (alors même que l’on ignore ce que c’est que cet Un).

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Psychologie politique

14 Mars 2012, 19:00pm

Publié par zwardoz

Entre la volonté classique et la volonté libre, il est un gouffre. Le fondement de la volonté classique demeure la connaissance ou l’humanisme et le partage de tout l’universel, comme culture, comme acculturation de chacun qui se reconnait identique universellement. Le fondement de la volonté libre est un être-là, donné, et par là s’engouffre tout le désordre.

Le problème est que ce désordre est bien réel, de même que la fondation intérieure de cette volonté est ce corps effectivement là. Que la volonté libre, encadrée par l’universel, mais qui régresse ou risque de régresser comme seule forme vide, se tienne au fondement d’un corps, ramène la réflexion dans les finalités immédiates. Et ce sont celles-là qu’il faut gérer. Qu’il ait des moi-mêmes et non des sujets, est donc absolument valide ; n’existe d’humanisation que celle des moi-mêmes, ou ayant pour point de départ ces unités dernières.

Le décrochage est tout à fait extrême entre la volonté classique et la volonté libre ; cette dernière se connait libre et est à elle-même la vérité. Tout et n’importe quoi peut s’immiscer dans son vouloir, et l’occuper en plein.

La volonté classique était une échappée et hors des nécessités ; son contenu obéissait à des contraintes qui l’écartait de se remplir de n’importe quel réalité, finalité, et l’universel tentait de construire des fins approchables et créées.

Le moi ou la volonté libre ou le simplement là, soi, ne peut pas ne pas garder sa forme universelle (sinon il cesserait de dire « je », de s’interfacer dans la réalité, humaine, comme autonome), mais en même temps il ne débouche que sur le monde, là, donné, nanti de son seul vécu. Et d’une volonté classiquement déduite, (de ses contenus abstraits) qui ne lui sont pas d’un secours affectant au sein de la réalité immédiate.

Il inventât donc son être : le moi a inventé durant un siècle son être, sa structure au sein de la réalité. Ça l’a occupé énormément ; une partie énorme de la production fut d’inventer un moi pour chacun, de permettre à chacun d’acquérir les différenciations qui puissent lui permettre de se découper, de se distinguer. Dans toutes les personnalisations, (et donc les libérations, de race, de culture, de sexe, de us et coutumes, de révoltes, etc), il est un processus de distinctions ; par lequel chacun peut parvenir à se saisir de soi. L’adolescent s’invente, la femme s’invente, l’homme s’invente, l’individualité s’invente ; un siècle d’inventions que la raison classique et son sujet, grandiloquent, en comparaison mais non pas en lui-même, n’y suffisent pas.

Mais ce processus de différenciation est singulièrement insuffisant ; parce que si la volonté libre (qui est à elle-même vérité) s’est émancipée de la volonté classique (il est très difficile de passer d’une sonorité rock à un opéra, des récits en images aux littératures antérieures, de l’exposition individualiste à l’ambition universelle qui pensait antérieurement à la révolution unique et qui se pensait selon l’être humain universel), elle n’en garde pas moins, cette volonté libre individuée, la forme de sujet, classique, abstrait, encadrement universel, et n’aurait de possibilité que l’expression, le devenir-culturel de soi, l’écriture de soi, et non pas l’image ou la représentation constante dans les miroirs mass médiatiques, dans le miroir des autres ou d’un autre. 

 

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Le corps et la politique universelle

10 Mars 2012, 09:29am

Publié par zwardoz

Le corps et la politique universelle

L’humain s’extrait donc du langage qui se formait comme monde particulier (qui prenait ce qui arrivait comme vérité puisque réalités là données, bien effectivement). Il lui vient que la vérité sur existe au monde donné là, immédiat, et qu’il est possible de produire le vrai à partir du langage seul, ou des nombres, et cela se traduit par une augmentation radicale du monde donné là particulier, vers le monde unique, le monde en-deçà de tous les mondes humains.

Il apparait ensuite que cette vérité est elle-même voulue ; elle n’est que par et selon un sujet. Lequel sujet tente de distinguer s’il est volonté ou intellect.

Mais s’éloignant de l’intellectualité, il se sait par contre immédiatement comme volonté, chacun le sait intimement. Non pas sans effort, mais étant cet effort même (ce qui suppose quantité de réflexivités internes, que chacun peut bien prendre pour réflexions intérieures ou mondaines ou subjectives ou matérielles). Il se décide donc, incarné absolument comme libre (a priori et se sachant tel d’un savoir étrange), se décide pour le monde, le donné, le corps, le vécu. C’est en cela qu’il cherchera la vérité et en partie effectivement ; c’est d’un vécu qui se nomme « moi-même » que seul peut exister une humanisation. Cela même que les empires hiérarchiques (cad les mafias non universelles, non démocratiques) veulent assujettir ou réduire ou contraindre ou objectiver salement.

Mais par ailleurs la volonté en chacun est bien plus que seulement « vouloir » psychologique ou idéaliste. Elle est déjà elle-même universelle ; et non pas universelle comme relevant de la raison et de la connaissance de la raison telle que pensée durant quelques siècles précédents, mais l’universel existant réellement et actif. Puisque l’universel abstrait est acquis comme historicité en marche depuis la révolution (la seule et unique qui ait réussi), et abstraction qui se traduit, s’existe comme « tout un chacun libre » dans le même monde unique.

Il faudrait donc penser ce que volonté signifie en tant qu’universelle active, et non plus faire-valoir passif d’un savoir d’un connaitre rationnel (répertorié comme idéaliste ou comme scientiste). La volonté comme telle existante. 

La psychanalyse

Est la plus complète et profonde révélation qui se puisse être en ce qu’elle pousse décisivement à penser la volonté selon de tous autres limites que celles imprécises de la rationalité classique, d’universalité abstraite et en tant que précisément toute volonté est absolument immergée dans l’immédiateté, dans le monde donné là vécu, par chacun.

Les deux volontés

Le libre et la volonté classiquement se concluent du savoir idéalement conçu comme être de l’homme. Chacun ayant en partage l’universalité dans un monde régulé par la raison. Libre et volonté n’ont de réalité que par le contenu électif de la connaissance.

Il est donc arrivé que libre et volonté se sont admis comme étant en eux-mêmes leur propre forme une (et pour chacun unique) ; déployant non pas une bigarrure subjective ou contingente ou fantasmée, ou la simple incertitude du libre même, mais déployant l’universel comme actif, ce qui veut dire, la structure hors de contenus, de tout contenu.

Il est que chacun agit alors et décide en cherchant non pas seulement la résolution de sa problématique donnée (subjective ou contingente ou illusoire) mais en résolvant sa constitution même d’être universel actif, et de libre vouloir dans le monde unique valable partout et pour tous. 

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De la volonté pas ringarde

8 Mars 2012, 17:20pm

Publié par zwardoz

Tombée dans le monde, la volonté est bien en peine de rassembler son être ; elle entre dans la séparation intégrale de tout. Ce dont on n’aura pas idée excepté en produisant cette description de la volonté comme intention, intentionnalité ; la volonté est résumée soudain à ce fin, minuscule faisceau d’attention. Attention à ceci ou cela.

En soi, l’attentionnalité est purement fonctionnelle ; mais il se révèle que c‘est uniquement par son point d’application que tout ce qui peut advenir est autorisé. La libération de la volonté pure, de la volonté en son être même est le dessein même du philosophique, de l’universel, de la vérité ; la pointe effilée de la pyramide renversée. Le point sur lequel tout repose en tant que possible, ou non.

Que la masse de quantité de réalités que nous fourguons puisse se remettre de cette simple pointe, cela incline à justement se demander ; qu’est-ce qui la motive, mobilise ? Qu’est-ce qui peut nous transvaser de nos identités, en cet être fonctionnel et qui ne pèse rien ?

Et bien nous ne le pouvons pas ; nous ne pouvons pas exister en notre être, il est trop exigu et n’est pas malléable comme un objet ou un contenu ou comme de désirer ceci ou de décider cela. Il est avant notre conscience qui se gargarise de tel contenu, et y croit. Mais il est avant notre conscience parce que celle-ci existe avant elle-même ; elle est toujours en état de mouvement précédant.

Elle ne se saisit pas elle-même et cela lui manque. C’est le manque radical qui ne trouvera remède en rien ; il faudra qu’elle s’y fasse, mais cependant en se permettant de penser cet être-manquant et de le comprendre comme non pas manque négatif mais performance décisive, et tellement que l’on n’en sera jamais maitre mais esclave ; c’est notre joli lot, parce que cet être là qui ne s’appartient pas même, de ce fait n’appartient à rien ni à personne, aucun monde humain, ni aucun univers. On y existe en tousces mondes et vers n'importe quel univers. 

Attendant cela, les pauvres petits mois, ceux créés par le 20éme siècle, eux, continuent de se vouloir comme des choses, ou plutôt des objets qu’ils imaginent parfois être des choses, des pour-soi qui se veulent en-soi, ou l’inverse, allez savoir. Et c’est le début de leur drames au petits moi-mêmes ; qui se tiennent d’une personnalisation. Débutent leurs aveuglements de miroirs qui ne saisissent que les images alors qu’ils adoreraient tellement se connaitre comme miroir. Ils s‘imaginent l’un dans l’autre saisir ce miroir qu’il, qu’elle, qu’ils sont, ded reconnaissance subjective en grande approbation collective. Point nenni, que dalle, rien du tout ! Ça retombe, comme un soufflet qu’on aurait soufflé dedans, mais époumonés. Quelle sale vie vraiment ! 

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Des manques (psychologiques et politiques) abominables

3 Mars 2012, 12:58pm

Publié par zwardoz

L’universel fait rupture dans le monde, la mondanéïté humaine qui tendrait à se replier d’elle-même dans une auto compréhension, dans le langage en tant que système qui se réfère à soi, qui clôt le donné, n’introduit plus d’hétérogénéité, inclut sa propre systématicité, et qui donc se retrouve également en chacun en tant que chacun use du langage et demeure en communication directe avec la clôture systématique ; sauf que chacun existant par l’universel, le droit, l’Etat, et au fondement la Constitution, est brisé. Est ouvert sur le donné, le vécu, les autres, le texte et l’œuvre.

Or d’une manière générale, la rupture, la séparation de tous par l’universel qui encadre et dépose chacun dans son ici-même (soit donc la liberté), c’est ce qui travaille la réalité ; travail laborieux, torture continuelle. Mais si cela travaille, c’est que l’universel et la séparation œuvre. Produit, oui, mais aussi invente. Invente les réalités. Ce qui veut dire que le travail de chacun (sur ce qu’il rencontre, dans le vécu, le donné et le monde, soit donc le relationnel et le « psychologique », les sciences et les technologies, la politique et l’économisme, toutes tendances confondues), que le travail de chacun façonne, crée : il œuvre.

Inversement et oublieux de l’universel, le donné, le vécu, le monde retourne dans une synthèse passive ; le politique dégénère en mafia, en regroupement absolument aveugle hormis son flux intérieur immédiat (réduisant tout à ses petits intérêts et incapable de ne serait-ce que comprendre qu’il puisse exister de vrais en grands intérêts, qui en réalité contiennent eux-mêmes les petits intéressements et les augmentent moyennant quelques réductions de  l’égocentrisme de ces petits intérêts de groupe).

Mais aussi il est un gouffre individuel qui annule que chacun ait un encadrement universel (de citoyen, d’être en acculturation constante à destination universelle et non de repli ou de consommation basse, de salarié ayant activement intérêt à sa propre dimension non inféodée, et finalement, en tout, de sujet de son vécu). Abandonnant les finalités adéquates à sa structure (de sujet) l’individualité ne croit plus en sa destination universelle, qui pour lui ne signifie rien du tout, bien que, qu’il le veuille ou non, ça le travaille. Ça le travaille partout et en tous sens.

Il est pareillement un manque déplorable de réflexion … scientifique. Scientifique parce que l’on peut considérer qu’il n’existe réellement aucune prospective économique valable, valide, et si il est des sciences économiques, qui n’analysent pas plus loin que l’état de fait, l’état donné, là, du monde, il n’est pas de pensée qui s’en prenne à la quantité énorme de présupposés et aucune pensée qui remette sur le tapis les notions même de base ; or ce sont ces notions qui incluent l’ensemble de tous nos problèmes, injustices, désastres et absurdités. Et que dire des mélanges pharmacologiques … ? Que dire de l’impact marginal des instituts de surveillance des produits consommés (alors qu’ils devraient s’institutionnaliser et indépendamment de tout pouvoir) ? Que dire du peu d’indépendance et du peu de moyens de la recherche (alors que la recherche est plus que fondamentale et détient tout notre avenir possible, en comparaison de quoi les ressources, les investissements sont gaspillés en pure perte).  

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Du langage au corps (via l'universel politique intégré)

1 Mars 2012, 18:44pm

Publié par zwardoz

La grande rupture fut ainsi le renouvellement de tout par l’universel extrait du langage même.

Par l’universel le langage cesse de conduire l’intention, et cette intention commence de vouloir maitriser, contrôler son devenir.

Si habituellement on situe l’apparition de la volonté, nommément, en et par Descartes, il faut remonter jusqu’aux grecs pour découvrir que dans la main mise sur le langage, via le Discours charpenté, haché, découpé, réordonné, ce qui se joue déjà c’est la concentration de notre être en quelques points, qui brisent le déroulé du langage, qui annule le groupe (développement du politique), qui coupe l’individu (éthique et morale), qui singularise l’œuvre (esthétique d’un point de vue strict), qui extériorise qu’il y ait un « monde » (et un seul en dessous de tous les mondes humains).

Nous y sommes encore. Quoi que ayant cessé de se penser selon un Discours, on en soit depuis Descartes (à l’expression parfaite, mais non exclusive ; il expose ce qui se joue par ailleurs diversement) à originer le discours en un sujet.

Mais il faut attendre le 20éme pour que ce sujet s’extrait lui-même froidement de son être ; et ce via Sartre et Lacan. Nietzsche inaugurant que plus rien ne relie le sujet à quoi que ce soit sinon le pur et simple surgissement de l’être, de ce qui est, comme étant « là », intégralement tout ce qu’il peut être (le recherchant).

Auparavant on accommode ; et ce faisant on invente toutes les formulations que le discours (grec puis scolastique ou chrétien) n’était pas en mesure de fournir (qui était attaché et développait l’idée dans le langage, la notion dans la théologie). Une pensée active qui se tient dans le moyen terme entre le discours universel fixe, (mais non pas figé puisqu’il a inventé scolastiquement tout ce qui pouvait l’être) et le sujet (qui viendra par Sartre et Lacan) ; entre le discours (formellement idéal au cœur du langage pensé adéquatement) et le sujet (qui est-là comme structure vide  sartrienne ou structure pleine lacanienne, ou évidée, ça dépend comme il est pris), se déploie le grand aménagement qui cristallise l’universel (du discours) comme universalité partagée entre tous les sujets humanistes. Kant ou Hegel, Marx ou les sciences humaines, les socialismes utopiques ou les pensées libérales, etc.

La matière même qui devait emplir l’universel lui échappe puisque l’universel (de l’Etat, du droit, de la morale, du sens de sa réalisation universelle lui-même, de la culture dite ensuite classique, dont la mécompréhension de la dimension cartésienne infiniment ouverte, de la pensabilité en général qui autorise diverses pensées hétérogènes, et non plus un seul discours de par soi, etc) l’universel se révèle un cadre vide, sans rien intérieurement et l’intériorité se fait attendre que les révoltes, désespoirs, explorations, etc tentent de meubler.

Il se remplit donc de ce qu’il trouve, là, de l’historicité hégélienne, de la perception pensable de Kant, de la marche du monde marxiste, des sciences, et des écrits, des Œuvres ; des œuvres en tant qu’elles succèdent, dans la révélation de la vérité, au langage, à la Parole (des groupes et communautés restreintes), du Texte (des religions d’ordre symbolique), et donc de l’œuvre en tant qu’Ecrit. L’écrit succède au Texte, divin, en ce qu’il est censé réalisé en chacun et par chacun son humanisme ; cet humanisme qui se devait d’être la substance même de l’universel réalisé (en Etat et droit humains) et constituer pour chacun le cœur de son être vivant.

Tel ne fut pas le cas. Parce que ce qui est s’est substitué à l’écrit, à l’œuvre, fut pour tous et chacun son image ; l’image et son corps. Chacun fut bien emprunté d’être un corps ; un corps dans un monde. Et cela suffît à briser tout net que le cœur de chacun soit l’œuvre ou l’écrit. Et le corps devint le texte lui-même.

On retrouve par là qu’il y eut une psychanalyse et un inconscient. Pour chacun. Une sorte d’écriture.

On dira ; pourquoi ne pas écrire (ou peindre ou composer, etc) plutôt que d’écrire « cela » comme « corps » ? 

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