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instants philosophie

En résumé, le devenir

28 Avril 2024, 13:32pm

Publié par pascal doyelle

 

1- Dieu 

Il se produit une absolue intrusion dans le monde ; dieu, le un tout-autre, absolument formel puisqu’il est purement une intention, et donc unique, étant entendu qu’il n’est aucune composition en lui et qu’il ne peut se distinguer d’un “autre dieu”, ça n’aurait aucun sens ; il est ‘l'intention qui prédomine et antérieure à tout le reste ; aussi est-il le créateur (de tout ce qui est, puisque lui n’est pas, il existe). 

Que l’on admet qu’il s’agisse de révélation ou que l’on préfère que dieu signifie le rapport de conscience, le symbolise, représente ce rapport, qui en ce cas serait produit par la nature ou la réalité, soit comme arc de conscience de fait, soit comme implémenté par le signifiant, le langage. Peu importe.

En tant qu'intention, dieu crée à partir et par et pour cette intention une nation, une nation de volontés, de prêtres, de saints (de justes, ce qui veut dire qui pratique l'égalité des intentions, des rapports). Le judaïsme, tout comme l’islam, le christianisme et l'Église, la révolution et la France. 

L'absolue intrusion, c’est la suspension de toute détermination, de tout monde dit sacré, et le divin rendu un et séparé, en tant que pure intention.

2-  La pensée 

Il se produit la pensée, qui s’instaure comme réseau d’intentionnalisations, autrement dit d’idées (et de systèmes d’idées). Ce qui ouvre la capacité de créer un nombre non clos de rapports ; de rapports entre perceptions et représentations de perceptions, en tant que ces rapports seront partagés ; puisqu’il est dans la nature même d’un rapport d’être transporté de l’un à l’autre individu, tels quels, tels qu’ils sont en tant que rapports. Aussi est-ce du dedans même de la représentation qu’est inscrite la transparence. 

C'est évidemment la clarté du rapport qui est attendue ; aussi les mathématiques, platoniciennes, paraissent le summum de l’organisation idéelle, cad intentionnelle au sens de conforme à l’ordre des rapports établis en conscience (avec la compréhension du rapport qu’est l’art de conscience qui com-prend ce qu’il pense) et puisque le nombre est le rapport à soi de toute unité. Mais cela entraîne pour la pensée de devoir se comporter en système ; tout élément énoncé doit être explicité par les autres éléments énoncés et la « réflexivité », à ce moment, se concentre, idéalement, en cette autorégulation du systématique ; s'il manque un élément, le cercle de compréhension est pris en défaut et court le risque que le système ne tienne pas puisqu’il comportera au moins un élément étranger non identifié ou faussement placé.

Le réseau de la pensée doit être pensé, et ce par une conscience qui active les rapports-contenus sur l’horizon du même monde ; puisque cette fois, on n’est plus situé par, en monde ordonné particulier, mais jeté sur le là du monde effectivement universel et unique ; ce qui se nomme l'être, bien que l’on ne sache pas dans le régime de la “pensée” si l’être est idéel ou réel. 

3 - Le sujet christique puis cartésien

Survient ce qui était évidemment inattendu ; mais dieu ou la pensée sont eux-mêmes absolument stupéfiants dans leurs surgissements ; qui deviennent ensuite parfaitement évidents et tenus tels. Et c’est le sujet qui apparaît ;
en tant que christique (il fallait bien dieu pour que le sujet naisse effectivement dans cette existence, mais la pensée était elle-même qualifiée de divine, par les grecs). Ce que le christique instancie, impose, c’est le-corps ; le corps, très simplement, de chacun. Et l’on suit la vie telle que vécue du christ Jésus ; qui incarne l’Intention toute-autre, mais ici-bas et en un corps, ce qui n’est pas du tout évident, si l’on y réfléchit ; qu’est-ce donc que le divin (cad l’unité séparée de tout ce qui est, au lieu que le sacré est une part réservée de ce monde, là où (ou bien quand) il se renouvelle) qu’est-ce donc si dieu peut exister en tant que corps ? 

On a vu que pour nous ici ce qui s’ouvre absolument, cad formellement, c’est le champ intentionnel, qui rend possible les signes, les signifiants et les langages ; la “conscience” est le rapport à (soi) dans lequel rapport le “soi” est le rapport lui-même (qui se dit je , sujet , intentionnalité) ; le champ intentionnel n’est pas, ici, un champ impersonnel mais un champ absolument singulier et un à chaque fois ; il ne peut pas être ramené ou réduit à l’universalité ; c’est au contraire parce qu’il est un, parce qu’il forme “un” qu’il cause l’universel ; étant donné qu’il forme un en tant que rapport (et il ne peut exister de “un” que du rapport, sinon on a affaire à du composé, et donc non-un) ; seul le rapport est un et l’universel n’est rien que le dépliement du un, du rapport (que ce soit en math ou en philo, ou en quoi que ce soit, y compris les langages, qui sont des signes, des rapports).

Aussi chacun acquiert-il une vie vécue en elle-même, mais pour et par le détour du christique ; puisque ce regard vous confère l’intentionnalité qui vous instruit sujet. certes sujet via le christ lui-même (qui donc est avant tout opérateur, absolu et formel, d’égalité, attendant Descartes pour que cette “conscience de soi” devienne libre et déclarée telle). 

La « communauté » qui se crée alors n’est plus une communauté naturelle ou mondaine (comme les mayas ou les égyptiens), mais les juifs n’étaient pas eux-mêmes « naturellement » donnés là ; sans territoire et créés par et dans la parole de dieu, et seulement acquérant une terre après l’exode. La communauté est dite alors “en esprit” ; en tant que reconnaissance par chacun de chacu. Ce qui s’enroule immédiatement de ce que l’accès au soi-même de chacun passe par l’égalité de tous. 

La seconde partie viendra de descartes mais évidemment dans tous les cas, chacun se savait libre avant le christique ou descartes (spartacus par ex), sauf que ça n’est pas la question ; par ces signifiant snouveaux c’est dieu et l’intention, la pensée et l'universel, le sujet d'égalité et de liberté qui, nommés, entrent dans la représentation et démultiplient, pour le dire rapidement, tous les effets dont ils deviennent les causes (et comme ce sont des causes infinies, cad structurelles, ils instruisent une indéfinité d’effets). 

4 – Le réel, ou donc d’abord la réalisation

Puisque le sujet est acquis, alors il possède à lui même et à lui seul dieu, la pensée et le sujet christique ; pourvu qu’il comprenne que sa liberté ne peut pas ignorer l'égalité (cad le christique) sous peine de se dévaloriser, de se recroqueviller, ou si l’on préfère en perdant l'égalité il réduit et considérablement les raports dont le rapport qu’il est pour lui-même serait capable ; ou encore sa liberté tendrait à tomber dans le monde immédiat, et il s’emplirait de choses, d’objets, de théories, d’images, de facilités… ce qui est effectivement arrivé dans la version anglo-saxonne du sujet (livrant l’historicité aux empires, selon la ,spatialité, anglais ou américain, de même que l’Urss, dans la version de l'égalité exclusive). 

Ayant acquis le sujet (et donc à sa disposition la pensée universelle, les sciences par ex, mais aussi le droit et l'État, etc), on pourra déployer la totalité des intentionnalisations possibles ; de toutes les créations à toutes les technologies, à tous les objets, industries, entreprises, toute l’économie, tous les mass et micro médias qui suivront. tout ce qui est (humain) sera réalisé. 

Dit autrement ; l’introduction de l'individualité (de ses possibilités, de tous ses rapports possibles ; on ne s’organise pas et encore moins ne crée pas de la même manière dans une royauté ou dans une démocratie, avant ou après 1789) permet que ces individualités s’ordonnent et soient capables de pousser plus avant une auto-organisation généralisée ; la démocratie a autorisé la démultiplication des décisions, des projets, des créations, des sciences, des intentionnalisations de manière générale. Il est impératif de fait que ces individualités s’organisent elles-mêmes, sinon elles ne s’articulent pas elles-mêmes, et elles resteraient incapables de tisser des relations, des rapports suffisants avec les autres, les choses, les objets, les images et les imaginaires, bref tout ce que l'on veut. C'est pour cela qu’il est tout aussi impératif qu’autrui soit figuré absolument dans la représentation, et que donc antérieurement encore cette représentation soit tenue pour chacun comme totalement constitutive ; de là qu’il s’agisse initialement de littérature et spécifiquement de ce dépassement inespéré, inattendu de celle de l’antiquité par celle du moyen-âge, qui impose dans le récit lui-même d'abord qu’il soit un récit (un roman donc) et le roman dit courtois, imaginant dans sa trajectoire même une société courtoise. 

Il fut donc découvert dans la réalité et le vécu et le relationnel humain, une unité, en droite file de la logique du christique, un point de repère radical et appartenant à cette vie vécue et autre que dieu, à savoir; l’autre conscience (sous l’apparition initiale mais généralisée de la relation homme et femme). Dès lors, une société humaine nouvelle est lancée, qui en un sens est secrètement réaliste et païenne, de là qu'elle puise sa féerie dans le monde celte, le folklore, le légendaire et qui comprend très bien que ce monde qu’elle crée originellement est un carrefour fondamental, qui réunifie ici et maintenant une humanisation originale.  

Ce qui eut lieu ; l’incroyable devenir qui sût tirer des avancées formelles une humanisation et une humanisation personnalisée, pénétrant jusqu'au cœur de chacun, en son corps vécu lui-même. Ce qui se nomme un “moi”. Dernière réal-isation du spectre humain du champ du possible.

 

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Le corps augmenté

20 Avril 2024, 10:27am

Publié par pascal doyelle

 

L’extension du corps, soit donc le résultat qu' implique l'investissement dans un corps vivant de l'autre-surface, celle des signes, signifie ainsi que ce corps, jusqu’alors seulement vivant, perçoit plus.

Et il perçoit considérablement plus. D’autant que si jadis il était limité par le trésor collectif, communautaire du langage de chaque monde séparé (maya, égyptien, etc), depuis que le judaïsme lance le dieu un unique formel et tout-autre (cad l’intention purement formelle, le premier rapport, qui crée tous les rapports suivants) et depuis que les grecs inventent au-devant le monde donné-là (le monde unique en dessous de tous les autres mondes humains séparés) et depuis que le christique impose que chacun soit infiniment lui-même, puisque chacun est le rapport-à-(soi), et le corps de chacun symbolisé par le-corps-du-christ, alors l’intentionnel, le monde universel, le sujet se sont effectivement produits tels quels dans l’historicité de la réalité (et il y a historicité de par ces trois là), 

Alors l'historicité connaît un démarrage fulgurant qui implique que chaque conscience non pas soit elle-même, mais le devienne. Le temps devient la substance même du devenir, puisque s’entame le Possible.

(comme illustration parlante de ce devenir des rapports possibles, dieu, pensée, sujet, réel, pensons à l’extension potentielle du nombre, les mathématiques ; les nombre est et n’est rien que le rapport à soi de n’importe quelle unité, toute réalité peut théoriquement être comptée) 

Raison pour laquelle furent et surent se créer des littératures et des esthétiques. En vérité, l’ensemble de toute la représentation (outre la nécessité d'organisation interne de tout monde humain) aboutit à étendre la perception. Sinon, serait-ce pour contempler le Beau ou le Vrai ? Bien plutôt afin que le réel soit. Et le réel est l’ensemble de tous les devenirs, lesquels ne-sont-pas-connus. Si le devenir existe, c’est parce qu’il, le devenir, ne connaît pas ce qu’il peut (le réel est plus grand que lui-même, sinon à quoi servirait-il ?)

On a vu, ou à tout le moins dit, que le possible est ce qui oriente la réalité, jusqu’à ce que évidemment tout (tout le possible possible) soit réalisé. De sorte que tout le néant est, strictement pour le coup, réalisé (mais il n’a rien à prouver ni créer, et il est tout un, et en lui-même infini) et qu'à la toute fin du temps, de la possibilité de l’exister, tout l’être est devenu réel ; soit la finalité est la réalisation possible du possible. 

De ce qu’il faut exprimer, cela veut dire que dans l’apparaitre du présent, comme actualité et donc comme activité, vient à paraître le possible, cad ce qui peut être. Ou inversement, nous apparaît cela qu’expose la poétique, la littérature, les esthétiques, et en leur mode les sciences, mais également il dépend de chacun qu’à partir de son moi, il se dispose au je, et qu’il puisse entendre sa subjectivité en ses possibilités absolument hyper objectives ; c’est ce qu’a voulu Baudelaire. 

Le champ de correspondances, dont on se demandait bien ce qu’il prétendait (sinon une facilité banale du poème en général), peut enfin être développé comme résonnances ; résonance, autrement dit correspondances, ou plus précisément échos qui doivent être prononcés afin que, nous revenant, il se draine l'ensemble ou les plus grands ensembles possibles de rapports que tout au lointain, serait-ce la mort ou la décomposition du monde, tels qu’ils reviendront à l’écoute. Et ajoutons que les étendus rapports tissés par la poésie qui affronte tout ce qui est, tout ce qui est donné, mort et déchéance, horreurs et jouissances, délires et vapeurs, vertiges et gouffres, s’imposent comme étant la poétique même, laquelle s’impose, donc, comme absolument objective. En quoi consiste cette objectivité absolue telle qu’elle s’impose à tout moi qui lorsqu’il lit se transforme en son je, son je impossible ; celui qui voit par devant, tout le temps, tout l’espace, celui qui voit à partir du possible qui sera et réunira toute l’indéfinie multiplicité des vies, l’indescriptible pluralité des mondes, l’irréconciliée réalité qui peut seulement se Voir depuis la fin de tous les temps. 

C'est que dans l'actualité de l'écriture ou de la lecture, ce corps perçoit, perçoit d’autant plus qu'infiniment est écrite la lecture, est lue l'écriture. De sorte que les signes s'intègrent en ce corps, puisque ce corps est recouvert des signes ; il est l’autre-surface du corps ; coupé en deux de haut en bas, de A à Z, et ce, sans reste aucun. Sauf l’inconscient. Il y a un inconscient parce que le-corps, celui donné là, ne peut pas se transposer dans les signifiants (qui sont tous et chacun tissés de tous les autres signifiants). L’unité tendue en l’inconscient se nomme le moi. L’unité, impossible, du sujet se dit comme je. 

Si il est un inconscient qui remonte à partir de la rupture du corps vivant que l’on est, il existe également un inconscient mais dynamique (du reste, l'inconscient interne est lui aussi insaisissable ; la ligne des signifiants se remodèle incessamment) ; puisqu’aucun signifiant ne contient la rupture du corps, sinon d’inconscient il n’existe pas, et qu’ainsi le défilement des signifiants se branche sur et par la dite rupture, qui alors donc ne cesse de tisser ; soit le collectif ou la communauté brode le retour du sacré (et sempiternellement, puisque cyclique) ; soit l’individu ne cesse de désirer, comme on dit, mais plus exactement de signifier (de là qu’il y eut quantité d’esthétiques, littérature, poétique, etc, et éthiques et politiques). 

depuis la survenue du moi dans l’historicité (depuis les années soixante en tant que déclaration du droit formel de tout moi d'être lui-même, individuellement, en somme et grosso modo), celui-ci se couvre de signes, d’images, d’objets évidemment, et de toute une panoplie de communications, de recherche d’autrui, de soi, bref de tout, essayant, bien vaillamment de retrouver ou de ne pas perdre une spontanéité ; sans laquelle il s'égare, sans la répétition indéfinie de signes ou d’objets il annule son intention, entre en dépression (ou diverses folies, relatives ou graves, ou addictions, bref, ce que l’on voudra) ; il supprime son exister même. 

Autrefois, il pouvait dès l’abord passer outre lui-même et se perce-voir via dieu, la pensée, le christique, la liberté ou l’humanité et la révolution, etc ; mais livré à son moi, à lui-même, il doit ouvrir en lui le désir de vivre, d’animer une vie vécue. Apparemment, soit il réussit, soit il manque sa vie et cela dépend de lui-même, mais nativement, il a obtenu la possibilité de s’orienter. Évidemment, on ne conçoit pas ici, nullement et en aucun cas, que l’on puisse “se perdre”, manquer ou faillir. De même pas plus que le moi puisse se suffire (à la mode nietzschéenne ou baudelairienne, entre autres) et qu’il se satisfasse des signes ou objets ou images (Baudelaire et le miroir : vivre et mourir devant le miroir, ceci dit non par auto satisfaction mais, baudelairiennement, dans la fonction cruelle de la description), développement personnel et bonheur assagie ou hystérique, etc, toutes les “solutions” que s’est inventé le moi pour se sortir de sa profonde et constitutive limitation. 

(il s’est tellement objectivé, rationnalisé, socialisé, psychologisé, aliéné comme on disait jadis, qu’il ne - peut - plus rien excéder, intensifier ; il hait la philosophie, la métaphysique, la religion, le divin et même l’universel, puisque la rationalisation est devenue une maniaquerie et non plus l’ampleur de la pensée).

Limitation qui le juge proportionnellement à l'étendue de son intentionnalité ; croit-il vraiment qu’il puisse exister ou que quoi que ce soit puisse exister dans le grand possible ? Autrement dit, une « réalité », la réalité même est-elle concevable, admissible autrement que via et par la plus grande possibilité possible ? Et qu’est-ce qui peut assurer et assumer le dit possible, sinon ce qui existe « en rapport », se tenant en avant et en plus de soi-même, et donc déjà astreint à l’hyper objectivité ? 

Ce qui veut dire que dans le moi, dans la vie vécue, on incruste ici, absolument, qu’il y a un sujet. Une structure absolument réelle. Le moi, dans ce piège historique immanquable, ne peut plus, ne sait plus admettre un arc de structure plus grand que lui, considérant qu’un tel sur-devenir nierait son être, et devenu incapable de comprendre qu’Arthur aurait pu rester Arthur, sauf qu’il est devenu Rimbaud.
Cela a-t-il amoindri son être ? (et bien que cela lui fut tellement difficile qu’il a dû renoncer, lui qui entendait tout le possible (et tout le passé), autant que Baudelaire écoutait toute la pluralité des horreurs et des extases du présent ; en quoi le devenir “sujet” n’est nullement une facilité ni une perfection acquise mais une lutte absolue). 

Plus généralement on dira donc que le réel (le “réel) n’est évidemment pas la chose ou l’être déterminé (auquel cas tout cela s’effondrera, disparaitra, et cessant d’être plus rien n’existera, ce qui est identique à une réalité non seulement absurde mais idiote),
mais le “réel” est la forme avançante (raison pour laquelle il existe un présent ; afin que le possible advienne) et si l’activité du réel est le devenir, alors son principe est le possible (et non un  ordre déjà réalisé on ne sait où) ; mais si le principe est le possible alors il n’est qu’un seul résultat admissible et digne ou au niveau du principe ; et ce résultat est le possible lui-même ; le possible réalise le plus grand possible possible. 

De même que toute œuvre (esthétique, poétique, politique, etc) a pour finalité d’augmenter la liberté de tous et de chacun ; de même que la philosophie apprend à penser et non telle doctrine, pareillement les esthétiques apprennent à percevoir (le monde, la réalité, la phénoménalisation reçoit par telle et telle œuvre une extension in-définie, une extensivité à chaque occurrence par toutes les œuvres ; rappelons que par « œuvres » on entend aussi bien les esthétiques que les éthiques, etc). 

Ce que l’on a traduit ici comme ce corps recouvert de signes, comme autre surface du corps donné là vivant, et ajoutant cette perception, via les signes, les signifiants. Dont les horizons s’imposent ainsi comme dieu, la pensée universelle, le sujet (christique et cartésien), le réel. Ce qui se signale comme Rapport (le rapport distinguant explicitement le signe comme tel).  Comme on verra. 

Que le “réel” soit un “rapport” nous le rend quasi adéquat et compréhensible ; ça n’est pas un “être” mystérieux, dont la consistance nous subjugue certes, mais nous perd, nous exclut. Le rapport implicitement signifie en et par la structure de notre “être” (qui n’est pas un être mais un exister, un possible, un intentionnel ; et c'est cet activisme extrême qu'il faut penser). 

 

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Arcane - 3

9 Avril 2024, 10:33am

Publié par pascal doyelle

Arcane des derniers siècles
Raison de Spinoza
Le-corps

Le sujet est donc le rapport qui a rapport à lui-même. raison pour laquelle un langage est possible. Puisque le signifié n’est pas attaché, à quoi que ce soit, et (se) désigne, il peut ainsi se téléporter en quoi que ce soit ; le signifié du rapport est un signifiant et non un signifié, mais un signifiant ; le signifiant se signifie lui-même et donc est substituable. Il n’est pas un “quelque chose” mais un signe ; qu’il y ait signe veut dire qu’il y a conscience. On ignore ce que “conscience” eut dire ; on observe seulement que la structure du dit sujet est active par dessus le temps ou la détermination des phénomènes, des choses, des réalités ; la caractéristique du sujet est qu’il existe avant d’exister ou, ce qui revient au même, qu’il peut re-devenir. Il redevient, puisque sa base est remodelé par l’exprimé ; autant dire qu’il n’est pas une “base” définie, un ensemble d’idées innées par ex ou un système des systèmes ou une trame d'essences, mais seulement le processus lui-même, le processus et le procédé qu’est  “avoir conscience de”. Le processus avoir-conscience-de est le rapport qui existe avant (et après) lui-même. En somme, tout est en mouvement et existe comme mouvements (puisque les choses et les êtres sont leur propre activité), mais la “conscience” est ce rapport qui redouble son activité ; qui n’est pas l’activité en tant que détermination, mais l’activité en tant que “qui se sait”. Entendant par savoir non une connaissance mais un (se)-signifier. et activité qui peut signifier parce qu’elle (se) signifie et que cette forme vide seule lui permet de permuter tout contenu. 

Ce que Sartre présentait comme champ intentionnel impersonnel ; dont le moi était une localisation. ce qui lui permettait d’ouvrir sur l’universel immédiatement. Ici, puisque l’on identifie le champ intentionnel comme sujet, on basculera l’universel en tant que sujet ; étant étendu que le sujet est désigné comme rapport et que l’essence, la base, la structure de l’universel se constitue originellement comme rapport ; ce qui se voit d’autant plus avec le nombre, qui ne décrit rien de plus, rien de moins que le rapport à soi de n’importe quel soi, de n’importe quelle unité (laquelle est dénombrable ou calculable). 

On suppose donc au contraire que ce champ n’existe comme tel que de se-montrer à lui-même ; qu’il se prenne pour une représentation humaine communautaire (le monde maya par ex) ou une saisie religieuse ou en tant que pensée, raison, savoir ou en tant que ce moi-même ; et dans la mesure où ce qui agit c’est le un. Et c’est le un, étant entendu que le rapport cela seul qui existe (le reste est, selon l’être et non l’exister) ; il existe parce qu’il navigue ; il se meut d’avant en arrière et autant dire d’arrière en avant. Il n’est pas, n’est plus dans le temps ; aussi “conçoit-il” l’éternité, en ceci non qu’il la connaît (selon la connaissance et la raison ou la métaphysique)  mais en ce qu’il la(se) signifie. Il n’est pas comme l’adn, qui est écrit et qui revient à lui-même, quasi ou même absolument identique ; ce qui est réécrit, par le rapport qui crée des signifiants, paraît tel que tout neuf et tout un, comme si ayant toujours existé tel. 

C’est la différence entre les choses et les êtres qui sont des mémorisations (des déterminations devenues) et les consciences qui sont des mémorisations immédiates, tenues par le présent, l’actualisation, qui opèrent sur l’actualité et notent et surtout dénotent “ce qui arrive." Dieu, la pensée, le sujet ou le réel, ce sont les quatre manières de saisir que l’on ne reçoit pas l’ordre du monde, du donné, de ce qui est, de la communauté tels quels et tout faits. L’ordre est créé et tant qu’à faire il sera créé à partir et pour la liberté (et qui plus est la liberté-l'égalité de la révolution française). Il s’agit, littéralement et dans tous les sens, de l'ordre du libre-même ; celui-là seul qui peut durer, puisqu’il en va de la liberté de chacun qu’il perdure. Mais le comprennent-ils ?? Puisqu’effectivement le libre ne peut substituer dans qu’il, lui, le libre, le veuille. 

Ce qui veut dire que l’on entend, comprend n’être rien (du verbe être déterminé), afin que le mouvement soit. Sous-entendu que le l’être conçu, est en vérité imaginé ; il n’existe pas de concept de l’être qui serait conceptuel, cad pensable en universalisations ; une telle ontologie est une hontologie, elle se trompe, elle se ment, elle sacrifie à l’illusoire jouissance, au fantasme de l’être, de la complétude (ce dont raffole l’industrieuse techno-économie, l’objet, fabriqué en série, est pour le moi ce que l’être était pour la métaphysique ; ce dont veulent nous déciller Descartes, Spinoza ou Leibniz, Kant, Hegel, etc. Ou donc ils veulent amener le rapport à notre disposition, et ce non pas notre disposition subjective (et donc livrée au désir, à l’imaginaire, au pulsionnel dirait Freud, au fantasme Lacan) mais élever notre rapport subjectif en sa forme non seulement objective (qui est un autre attachement inerte) mais hyper objective (par quoi la philosophie acquiert sa capacité en propre, sinon elle serait “science”). 

C’est bien ce qui change, et du tout au tout, entre la métaphysique théologique et celle de Spinoza ou de Hegel en son genre ; ceci puisque Descartes montre (et cette monstration est telle quelle une démonstration) que “le rapport” est situé très précisément ici même et maintenant (dans le maintenant du je, tout comme il se logeait dans le maintenant du “penser” grec, on n’apprend pas la pensée on apprend à penser) ; aussi Spinoza nous révèle-t-il qu’un certain rapport entre en nous et nous porte, nous soulève. Il est clair que “raison” n’a plus le même sens que dans la théologie métaphysique ; “croire pour penser, penser pour croire” dit St Thomas d’Aquin, mais donc “croire” ; ça n’est pas le rapport même qui s’active en nous (ce qui pose très abstraitement la question de la nature de la pensée dans la théologie) ; ici cette fois la pensée est le réel en tant qu’actif en nous (par quoi on voit bien qu’une activité, élevée, chassera l’activité seconde voire secondaire ou faible ou morne ; de là que l’on puisse parler d’intensité, deleuzienne ; puisque l’intensité est actualisée dans un corps, et dès lors en son affect, sa perception, son imaginaire, bref tout ce que le sujet se proposera, notamment après la révolution, par laquelle chacun est exposé en sa, ses possibilités, possibilités qui sont, de fait et implicitement, réelles, réalisables, sinon ce ne serait pas des possibilités). 

Et dès lors, on a accès au mouvement-même ; dieu, la pensée, le sujet, le réel. Et depuis que du sujet on se tient (du rapport qui se-sait comme rapport, quel que soit son nom), alors il s’agit de comprendre ce qui nous arrive lorsque l’on active le dit rapport. c’est ce à quoi s’emploient tous les sujets déclarés tels (il suffit de (se) le déclarer pour l’être ; notre être dépend, évidemment, de l’avoir, sinon nous ne serions pas libres, mais un être déterminé). 

C’est ainsi et seulement ainsi que l’on peut penser, saisir que dieu se communique lui-même tel quel ; que nous sommes à sa ressemblance ; évidemment nous ne contenons rien de dieu, aucune réalité, détermination, mais bien son mouvement (dieu qui ne peut pas être déterminé, et ainsi le cibler comme “infini” c’est user d’une pseudo idée, dont on a dit le réel ; en tant que mouvement ; son rapport qui est applicable à n’importe quelle réalité, contenu, détermination ; il est le Rapport (cad qu’il existe avant et après et pendant n’importe quel contenu et qui prit la peine de créer non seulement les anges qui sont parfaits, mais ces êtres imparfaits, afin que, libres, il créent la liberté en son règne ; il leur demande “faites que la liberté porte votre intention”). 

Se pose alors, quand même, la question ; dieu ou l’universel ou le sujet ou le réel ne peuvent être rien de déterminé ; ce qui est déterminé passe, disparait, et même n’existe a priori que dans la distinction (de déterminations donc) ; dieu non. Il revient donc à l’indéterminé. et que rencontre-t-on d’indéterminé sinon l’arc de conscience et le présent. 

Continuer de se concevoir ou représenter (ou désirer) selon tel ou tel contenu, est déjà un péché, une erreur, une malfaçon, une perte, un oubli, une absence,une absurdité, un rien du tout ; le glissement vers le rien, celui qui disparaît, qui est avalé dans le temps, et ne demeure pas dans le présent. Qui ne croit pas donc que le présent dure. qui ne saisit pas que l'exister ici même et maintenant est la Possibilité de tout ce qui peut exister. Et ni croyant pas, qui ne s’en rend pas, plus digne. 

Il déchoit. Et Il ne cesse de tomber indéfiniment étiré, puisque la forme, sa conscience, cette structure, ne peut pas vraiment disparaître, mais se décomposera indéfiniment ; rien de déterminé, dans le monde ou un vécu, ne peut rompre l’articulation (à moins qu’elle se termine elle-même ou cesse d’exister). Il fera toujours semblant de se prendre pour, mais souffrira peut-être beaucoup de son illusion. Et en ce sens, nous n’avons pas le choix, mais pas le choix de l’intégrale positivité du réel tel qu’il va, s’avançant. 

Il ne peut pas se perdre, mais se prendre les pieds dans le tapis oui. Puisqu’il est déjà installé dans et en tant qu 'inconscient, cad cette part à deux faces qui est le signifiant impossible dont le corps serait le signifié, mais un signifié qui ne peut pas passer dans le signifiant. Puisque n’importe quel mot renvoie aux autres mots, mais le corps non. Le corps ne peut pas être en tant que représenté, puisqu'il est en tant que “moi-même-ce-corps”. Ce creusement du signifiant est l'impossibilité de tout symboliser (sur laquelle impossibilité se grefferont les difficultés et autres traumatismes, délires, y compris la jouissance hallucinatoire qui n'existe pas mais se rêve éternellement, pour ainsi dire, tirant du rapport qu’est l’arc de conscience cette éternité). OU donc comme le corps est Autre, alors tout ce qui est, existe, dans le monde, donné là, donné “là”, est Autre… Et si l’on peut ignorer l’altérité au dehors, des choses ou des êtres ou d’autrui, on ne peut pas ignorer l’altérité du corps que l’on est, que l’on “a” ; que l’on a sans l’être, ce qui est absolument inexplicable, insaisissable. 

Et pourtant on l’ignore, on fait comme si et on traite le-corps comme un signe, ou l’enroule de signes, l’entoure de mimiques, de parades, de dandysmes, qui soit semblable aux images, cad aux désirs. La lourdeur invraisemblable du-corps est absente. L’ensoi de Sartre, l’épaisseur, c’est celle du corps. le désir nous fait seulement croire qu’il l’anime. Mais cette inertie, profonde, finit par engloutir jusqu’au rêve éternel de l’hallucinatoire jouissance, qui nous tient en vie, en tant l'inconscient. 

Or le-corps n’en est pas moins une surface. Certes l’autre surface des signes, mais déjà en tant que corps physiologique, vivant, il est intégralement, comme tout ce qui est (comme tout ce qui est), la projection sur le présent et déjà se précipite vers le possible. On n’a pas une lecture causale (du passé vers le présent temporel) mais une vision à partir du possible, de l’à-venir. 

C’est cette surface qui fait-voir ; non seulement elle s’imprègne et absorbe toute la perception du vivant, de l’animal, mais elle avance beaucoup plus loin dans l'épaisseur qu’est l'articulation du réel ; surface du présent hyper étendu.

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Arcane 2

1 Avril 2024, 11:20am

Publié par pascal doyelle

 

Et on a vu que sans doute il n’est aucun autre moyen de désigner le possible, excellemment, que par “le sujet”. Pourquoi le “sujet” ? Parce que le possible n’est pas le possible de quelque chose qui une fois réaliser, s’éteindrait ; de même que l’on s’aperçoit bien que le présent absorbe tout, que la passé n’est plus, que tout s'effondre constamment, et se pose la question ; qu’en reste-t-il ? Si la réalité est détenue par l’être, et le quelque chose, et donc la pensée, alors tout cesse sitôt paru. Or le “sujet” est celui qui existe avant que d’exister. Il n’est pas encore, que déjà il se prévoit (et a de fortes chances qu’il ne se ressemble pas, et que très souvent son intention première est modifiée ; or pourtant il reste lui-même. 

D’où vient notre sentiment d'éternité ? Sinon du double reflet qu’offre l’arc de conscience. Mais il faut s’entendre ; jamais l’arc ne ressemble au “je” ou à quelque désignation ; il n’y a pas d’être antérieurement au reflet mais le champ seul ; il est à proprement parler que le reflet et qui va se reflétant d’un reflet à l’autre ; or pourtant il existe un champ intentionnel et se nommant, se désignant le “je “ il cible véritablement le nouménal, il voudrait qu’apparaisse le non apparaissant ;  le champ intentionnel n’en finit pas de se nommer comme ci ou comme ça, inaccédé à chaque fois (sinon il serait soudainement épuisé dans telle dénomination, on serait tout à fait Pierre ou Jeanne, ce qui est absurde) ; ce report (dans le dit rapport qu’est la structure de conscience) appelle un “être impossible”, dont on a fini par prendre la piste, par Descartes Kant Hegel, Husserl, Sartre et Lacan (et d’autres entre temps à leurs manières propres, l’être-le-là de Heidegger par ex, la “volonté-énergie” de Nietzsche, etc). cette impossibilité de définir et tenir est, littéralement et dans tous les sens, l’infini. il ne cesse pas pourtant se nommant sans cesse, il survit à quelque énonciation ; c’est en le forçant qu’on l’identifie à la pensée, la raison ou l’humain ou le moi, ou quelque réalité que ce soit. 

Descartes est bien proche lorsqu’il définit l’être de l’homme par la volonté, qui est la véritable ressemblance en nous de dieu ; de vouloir indéfiniment est cela même qui nous donné l’idée de l’infini. ce que l’on a vu comme intentionnalité, ensuite, par Hegel, Husserl, Sartre ; de ce que notre être veut, désire, imagine, et intensément (en quoi est ancré l’inconscient, à savoir la “jouissance”, la sorte de complétude hallucinée, qui n’existe pas, n’existera jamais et relève de l’imagination du corps jouissant, insituable et mouvant le corps, de là que la psychanalyse soit aussi essentielle, qui suit la piste de ce déroulement en chacun) et veut et désire et rêve une jouissance impossible (en quoi, pour chacun, ce que Lacan nomme le “réel” c’est le réel inconscient qui ne peut pas être représenté, représenté par un signifiant et engage à la répétition ; la suite des signifiants revient sans cesse à son ancrage dans le corps, vivant, mais impossible). 

Où l’on voit qu’il est impossible et absurde de tenter de définir l’être de l’homme par une identité, mais bel et bien par un champ ; le champ intentionnel ; qui courre donc de la “jouissance” (inscription du signifiant en un corps vivant splitté, divisé) à ces quatre possibilités que sont dieu, l’être ou l’universel, le sujet et le réel.

que c’est en apparaissant sous telle ou telle désignation, tout à fait seconde voire secondaire, que le champ parvient à se désigner (se désigner et non se nommer, ce qui le ferait tomber dans le monde, ainsi Pierre qui croit qu’il est Pierre et seulement Pierre, s’illusionne, aussi fou que celui que se prend pour Napoléon, somme toute). Et ce non pour indiquer qu’il n’est personne aux commandes (comme le conçoit Sartre, presque jusqu’à la fin) mais que le champ qui se désigne peut se permettre de passer pour Pierre, parce qu’il crée, au devant de soi, l'articulation intentionnelle qui, essayant de se signifier, emploie dieu, la pensée, le sujet et le réel (ou l’œuvre ou la révolution ou la liberté et égalité, et tout autant le possible de Pierre, cela qui excède le moi, dont le moi, somme toute, est juste la porte et non le devenir ; pour lequel mouvement Pierre acquiert, peu ou prou, une existence). 

Identifier notre être comme un être ou dieu comme une idée ou le réel comme une objectivité ou la pensée comme tel ou tel système, ce sont des hérésies. Seul le mouvement qui ne peut pas se nommer et qui n’entre en aucun signifiant, existe ; et ce mouvement qui n’est aucun signifiant, pourtant se signifie puisque chaque je saisit intuitivement cet éclair ; et plus certainement que de le saisir, d’en être saisi. Ce qui seul existe, c’est le rapport ; dont nous obtenons à tout le moins, les quatre représentations ou plus exactement présentations que sont dieu, la pensée, le sujet et le réel ; que l’on ne peut pas penser (objectivement) mais par contre signifier. 

L'entièreté de ce champ est cela qui fut élaboré au travers des siècles d'expérimentation, y compris d'expérimentation collective ; et comme ce qui est mis en jeu est la structure de conscience, elle se propage ; comme nation, juive ou musulmane ou chrétienne, comme pensée et raison et science et droit ou Etat ; comme réalisation de toute l’intentionnalité et de toutes les intentionnalisations, comme nombre indéfini de réalisation de toutes les intentionnalisations dans le monde, le vécu, le corps, le relationnel, les objets, images et tout ce que ‘lon voudra. Les individus n’échangent pas un quelque chose, qui serait livré à l’aléatoire, mais échangent des rapports ; la littérature, les esthétiques sont avant tout des règles de rapports ; par lesquelles on se souvient, instantanément, qu’autrui parle en nous et que nous sommes tissés de la relation, du lien, et que celui-ci, dépassant les religions (qui restent communes et souvent communautaires), ce lien entre autrui qui parle en moi nul autre que moi-même, et autrui qui me prévoit, en sommes témoins. 

On a vu que le christique engage chacun sur sa propre existence, mais de se tenir dans la Vue du christ (ce qui implique initialement et originellement : envers et pour autrui). Ici, par la littérature, par les esthétiques, chacun est entretenu de et par chacun ; le rapport qu’est autrui s'engage en chacun via ces interfaces, absolument monumentales et radicalement subtiles et précises que sont poésies, esthétiques, romans, essais, et ainsi de suite (dans l’antiquité il fallait manifester, ou exhiber, la puissance ou les dieux ou les forces métaphysiques, mais non pas la petitesse et la faiblesse ; or seules la faiblesse et la petitesse permet de représenter les existences, les images, imaginations, affects) ; face à face et sur cette face très étrange, qui est interne et se-voit elle-même. On a vu que Descartes avance dans l’historicité de (se) prononcer “je” au-devant de tous, et que chacun se prononce lui-même lors même qu’il lit “je pense, je suis”. Nul doute qu’il ne s’agit pas de la “pensée” mais bien de l’arc de conscience de chacun qui tout à coup se tend et donc in-finiment. 

J’existe avant et après le “je” et quel que soit cette dénomination ; ou ainsi le je se prononce désignant quelque chose ou être que ce soit ; puisque le je est le champ intentionnel lui-même. Réfléchissons bien que le “champ intentionnel” qui est absolument d’une totale hyper objectivité (puisque tout signifiant parait par lui), est cela même qui (se) dit “je”. Certes les mathématiques paraissent véritablement objectives, mais cette conscience n’est-elle à tout le moins pas capable de supporter, de porter et même d’inventer les dites mathématiques ; elle se tient donc bien en avant, au-delà, en plus et tout autrement puissante que toutes les mathématiques que l’on voudra.  

Le sujet , il lui semble qu’il échappe au devenir, puisque lors même qu’il devient, se modifie et que son “moi” se transforme, c’est toujours le “je” qui se dit en tant que “je”. Ce qui est stupéfiant, mais qu’est-ce qui demeure au travers des transformations ? La forme. cad l’arc de conscience.  Mais quel est-il ? Quelle est la forme qui dure ?

Mais donc le sens du possible est le possible lui-même ; l’essence du réel est le possible veut dire que le possible est ou doit être encore toujours plus possible ; ainsi la liberté rend possible encore plus de liberté (reste à entendre ce que par liberté on doit comprendre ; ça n’est pas, d’évidence, d’accumuler des objets ou de la possession, qui enferment cette liberté). De Vinci qui crée ce tableau donne à voir ; il donne à voir, ce qui rejaillit absolument en tout contemplateur. 

C’est à ce principe que l’on affecte qu’il y ait un devenir. Si le Un ou l’ordre ou l’idée existaient tels qu’en soi, tout serait achevé. Or visiblement ce qui existe c’est le devenir. On se dit qu’il ya un devenir afin que quelque chose (ou comme on dit « quelque réel ») se réalise, autrement dit naisse. Pour qu’un réel, nouveau, surgisse, il faut qu’il naisse ; pourquoi faut-il qu’il naisse , Parce que nouveau il est inattendu, il est une invention, il ne peut pas venir on ne sait de où, d’un double monde, d’un sur-ordre). Remarquons en passant que s' il naît c’est qu’il est à lui-même son propre principe, cad son activité ou comme dit qu’il est un « rapport » qui ne peut pas se dériver d’autre chose que de son activité en propre. Aussi chaque chose tout être et a fortiori tout arc de conscience dépendent de leur devenir qui est le devenir de leur rapport actif, qui devient se modifie dans l’actualité du champ de perception, dans le visible. 

Dans le visible afin que se-percevant il l’utilise comme base continuellement remise et reprise ; ou dit autrement si le principe du réel est le possible, alors il est création (ou auto création donc) et cela ne se peut pas sans reprise du possible, continuement.

Ou dit autrement encore, le réel existe en tant que _Créer_  
Que ce mouvement soit relatif à dieu, à un auto déploiement du possible ou à quelque structure interne pour le moment insaisissable. 

Et toute réalité est une mémorisation (une chose est un devenir mémorisé) ; l’ensemble est de porter la plus haute et complexe et élevée mémorisation. Soit donc le devenir intégrale, parfait infiniment renouvelé et qui s’enrichit sans cesse de se réaliser, ou si l’on préfère de se percevoir. 

C’est pour cela que le devenir humain d’abord atteint l’unité de l’Intention et ensuite déploie toutes les possibilités de l’intention ; mais les intentions étant déposées là, sur le monde, alors il leur revient d’élaborer leur devenir ; un devenir extérieur ou subi ou imposé ou qui ne reviendrait pas à la spontanée élaboration ne serait pas réel mais tournerait sans fin dans la répétition. ou donc la mémorisation telle qu’inerte. Il fallait donc que se produise l’historicité (et non plus le retour du même monde, de chacun des mêmes mondes, un par un).   

Au lieu que nous supposons, et attendons, la mémorisation constamment active. Ce qui veut dire : la conscience. Qui nous donne un entr’aperçu de la réalisation intégrale de tout le possible. 

Ce qui veut dire que le devenir intégral est celui qui contient l’ensemble de toutes les possibilités, et qui continue d’élaborer. ou dit autrement si le ciel ou l’au-delà ou la fin de tous les temps existent alors il s’agira de continuellement créer et re_créer le possible (et non de se reposer dans la béatitude, l’inertie, la satisfaction) ; ou encore dieu consiste en la re-Création continuelle et continuée ; la perfection n’est pas un état vague, doucereux, mais est la perfectibilité constante. 

Si l'on suit les dérives habituelles on pourrait croire que la réalisation du possible ce serait un désir encore plus grand, un encore plus grand nombre d'objets, une puissance toujours plus éclatante et imposante, une accumulation de pouvoir (sur la nature ou les êtres). 

La boîte, l'emboîtement espace-temps limite singulièrement nos possibilités ; il ne faut pas espérer survivre à l’univers, pas plus que de traverser les étendues gigantesques, ou rencontrer une civilisation extraterrestre. trop d’espace, trop de temps. Le laps de temps de l’humanité est excessivement réduit et même en comparaison des dinosaures (160 millions d’années). 

Le possible c'est donc autre chose que l'accumulation et la puissance. faudrait-il conquérir tout cet univers quasi infini pour obtenir le sens de ce qui existe ? Évidemment non.  

On pense au destin, à la destination christique, qui manifeste on ne plus durement comme le sens, la signification réelle et seule significative de l'existence, est déplacé, dé-placé, hors monde, hors vie (qui de toute manière s’effondre inexorablement), hors ce corps-ci  ; hors vie, mais en tant que ce sens est en-plus de la vie, du monde, de cette naissance-mort. à savoir que chacun naît de l'autre conscience, de même que l’on naît du christ, dans cette croyance, et cet accès à autrui (plutôt qu'à la hiérarchisation de l'antiquité) est tenue du christ ; puisque seul dieu peut valider l'effectivité de ce devenir via autrui. Mais ce qui se désigne comme “autrui” signifie, encore plus loin, qu’il s’agit du rapport. Puisque notre être est en tant que rapport, ce dont nous dépendons c’est d’un mouvement et donc du “mouvement” en tant que tel. Que l’on soit, depuis lors, en-plus de la naissance-mort, comme cela est étrange. On ne se satisfera, véritablement, de rien de ce que l’on trouvera entre cette naissance et cette mort ; c’est l’interstice de l’arc de conscience (qui crée le signifiant et fait tout paraître, fait apparaître l’existence même) cet interstice qui doit s'élaborer, et non pas se tenir à quelque contenu ou quelque réalité ou quelque extériorité que ce soit. Cette élaboration, qui s’est expérimentée (ou qui fut révélée, comme on veut) en tant que dieu, pensée, sujet et réel.

 

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