Le libre dynamique
Il est vraie que théoriquement, cad dans l'esprit et pour l'esprit, la liberté est infinie, comme volonté , et est ainsi sa propre certitude.
C'est sur cette certitude qu'elle se développe ; en quoi se savoir libre, par ex dans son statut social, est essentiel (un serf limite de fait sa liberté à son statut inférieur, pas un citoyen), mais aussi individuellement et psychologiquement. On n'est pas spontanément libre ou plutôt notre adaptabilité est restreinte, à la spontanéité , si elle se sait pas psychologiquement ; par ex ne sait pas qu'il existe des techniques pour passer outre des limitations psy données, reçues, imposées par le passé ou sa structure psychologique personnelle , ou sans recourir à des techniques , le simple fait de « rencontres » , dans le monde, développe la réflexivité libre d’une personnalité. Ainsi les individus « bien nés » socialement, sont immédiatement baignés dans une étendue plus vaste d’adaptabilité sociale potentielle ; cad que leurs possibles sont plus nombreux. Même si , théoriquement , il n’est aucune différence entre telle ou telle personne.
Mais il est donc faux de dire que les limites limitent la liberté ; la liberté n'existe que parce qu'elle est le projet de dépasser ces limites ; une liberté sans limites serait une volonté aveugle (dans la mesure où on peut imaginer cela). Le dépassement des limites n’est pas le Mal ; comme une ambiance pseudo romantique a pu le laisser entendre (et quoi que notre libre puisse s’éprouver de cette manière ; que ce soit la destruction de Lautréamont ou la folie de Rimbaud ou le déchainement de Nietzsche, ou critique ; Dostoïevski, Caligula de Camus ou Le diable et le bon dieu).
Le libre peu évidemment se révolter contre tout (y compris ce qui le supporte, cad le Moi, duquel il peut n’avoir rien à faire), mais il lui faut néanmoins se déployer. La dynamique du libre n’est bien sur pas d’amoindrir ; il est ce qui veut et désire le plus de possibles et de possible qui puisse être. Aussi s’écarte-t-il dans son essence de toute destruction, et veut, s’entend comme construction.
Or il est clairement établi que la construction possible du libre n’est JAMAIS donnée (inutile de chercher un accommodement quelconque, ça n’existe pas encore en telle situation) … que toutes les constructions acquises sont déjà pour toute personne en sa liberté, dépassée (consciemment ou pas, dans le pratico inerte, par ou ce vers quoi ça risque de retomber toujours). Et donc le libre est toujours à inventer ; certes on peut être libre de ceci ou de cela, personnellement ou dans une organisation ; mais il est une hiérarchisation du libre qui en tant qu’il coordonne contient la totalité de l’ensemble humain du moment. Cad que nos actions, au bout du compte, n’ont de sens (pour notre être libre) que débouchant sur une réalité organisée et peut-on dire objective (au sens d’esprit objectif par rapport à l’esprit subjectif, qui ne disparait pas, mais joue dans sa cour à lui, en propre, ce qui ne le disqualifie pas).
Ce qui a un sens pour le libre, c’est l’invention (de solutions), et la soif du résultat (lequel, si il est assuré, contient un potentiel plus important que le solutionnement précédent et qui finissait par étouffer et s’étouffer lui-même et étouffait tout autour de lui-même).
Le libre est donc en un sens fonction d’autre chose ; cad d’une toujours méta organisation ; mais cela n’est pas le résoudre comme libre dans un donné, là, mais dans cette méta, il se découvre essentiellement plus de possibles pour le libre lui-même, exponentiellement.