Le miroir galopant.(galopin).
On sait bien que les femmes usent des émotions tout autrement.
Tout ce qui suit est largement caricatural, mais il le faut bien pour discerner les modèles, ensuite on pourra bien nuancer, mais la loi des grands nombres est bel et bien réelle.
Alors que cet homme va déposer les armes au commencement d’une relation amoureuse, et se fier idéalement à celle qu’il rencontre, le décorticage va seulement débuter pour la femme, qui passera au crible la relation dans ses moindres détails. Ce qu’on ne dit pas aux hommes. Ce que les femmes savent d’évidence spontanément. On leur a présenté une méfiance fondamentale telle une stratégie très réaliste, certes, mais aussi il existe pour elles une distance qui est la considération de l’autre, tel qu’il est, et non tel qu’elles l’imaginent, le rêvent, l’attendent.
La femme est supposée, par contre, idéale. De fait. Elle est imagée comme une unité parfaite et répondant à l’intérêt de cet homme. Qui aura ainsi la fâcheuse tendance à ne pas percevoir quoi que ce soit de la réalité, vécue, de la relation telle qu’effectivement détaillée. Sur les détails, il passera au-dessus, entre l’ignorance pure et simple et l’agacement dénégateur.
Elle répondra à l’intérêt de cet homme ; qui peuvent être multiples, ces intérêts, cad réellement attendus comme des réalisations épanouissantes, comme on dit. Mais comme l’homme se tiendra plus ou moins dans et via l’universel d’un idéal, il aura très notablement l’habitude de n’attendre vouloir réaliser que des rôles, extrêmement stéréotypés, qui s’entrechoqueront contre les attentes beaucoup plus précises de la femme. Qui sont ponctuelles. Très ciblées sur la personne elle-même, ou très attentives…, et non pas sur l’abstraction d’un rôle, généraliste.
Il est ainsi une ordonnance glacée, comme extérieure, pour l’homme, qui vit ce qui « doit l’être », a priori. Et il est une personnalisation très complexe, voir compliquée, pour la femme, qui aiment les signes expressifs lesquels remarquent son être.
Entre une universalité de rôles non concrète, et une attente indéfinie qui n’aboutit pas en soi.
Une sorte donc de régularisation de l’être (qui prend « sa » place, ni plus ni moins, et chaque rôle se distribue ainsi, en une espèce de mise en ordre général), d’un côté.
Et une attente de révélation(s), d’accentuation et de satisfactions personnelles de l’autre. De ce fait, la femme aime les signes parce qu’il la personnalise… Comme si elle en manquait, et en désirait la manifestation. D’être considérée comme une personne. Comme si elle n’était pas un « être humain puis une femme », mais était « une femme puis, éventuellement (…), un être humain ».
Que la femme ait à se considérer comme sujet, cela parait bien évident. Mais l’on n’est pas sujet, sans taire une partie de l’intériorité. D’autant que l’intériorité doit être découplée de l’extériorité. Et que l’extériorité, c’est là que l’on meurt.
De même, il vaut mieux, si l’on est homme, attacher beaucoup d’attention aux signes, aux micro signes. Mais l’accès aux signes, ça n’est pas du tout dans leur extériorité… (auquel cas ils ne sont que détachés) … mais c’est dans leur retentissement intérieur. Ce à quoi précisément nous ne sommes pas autorisés.