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instants philosophie

Paramètres du réel

31 Octobre 2015, 09:54am

Publié par pascal doyelle

C’est alors la pure et brutale verticalité qui s’est dressée de toute sa hauteur et s’est imposée traversant l’humain.

La pensée, ce que de ce côté-çi nous nommons la pensée, par commodité étant entendu qu’ailleurs la pensée est toute aussi active, doit être caractérisée comme suit ; au lieu d’organiser le passage vers l’absolu au-delà, hors du monde, autre que le donné là, la pensée est ce qui admet une fois pour toute que l’absolu est très précisément « là », ici même, ici et maintenant, et que l’on peut en tenir une cohérence, constatable et rigoureusement désignée.

Au lieu que la pensée selon l’absolu veut définir les chemins spiritualisés qui élèveront l’âme jusqu’à rejoindre « ce qui est » hors de notre champ, la pensée selon le Un (qui le tient entièrement ici même) veut désarticuler notre arc de cercle qui tombe « là », dans le réel. Et analysant cet-être que nous sommes, recréer sa structure et ce faisant, puisque c’est ici même que cela se creuse, non seulement observe et décrit, mais crée, produit son architecture, puisque si elle suit l’arc qui tombe vers le réel, elle s’y ajoute et crée l’architecture de cette structure ; de descendre l’absolu vers le « là » et selon le Un, oblige à le créer, et il faut alors admettre que ramener l’absolu comme Un signifie que le Un est non complet et qu’il est, lui, le Un, ce qui, purement formel, obtient de lui-même qu’il se change, se modifie, se structure en plus, s’organise du dedans (pourtant sans dedans), et que la structure s’architecture.

Ou donc ; non pas que le un soit incomplet mais sa nature même est formelle (soit l’arc de conscience vers le réel, et le réel n’est rien d’autre que le présent, et le présent est cela-même qui, en qui et par qui tout le reste se réfléchit ; la réflexivité qu’est cet-être (l’arc de conscience) s’instancie dans la réflexivité qu’est, intégralement, le réel, entrainant toutes les réalités à la suite.

On a recherché, d’autres cultures, avec une extrême rigueur et des pensées ardues les répercutions de l’absolu ici bas ; son instruction, ce qu’il pouvait nous enseigner et tout ceci avec quantité d’effets, dont le dernier régime connu fut celui du Un judaïque (et originellement peut-être l’hindouisme), le Un du Dieu-Autre, purement autre et purement élevé, au sens d’abstrait, ce qui veut dire libre au sens de dépouillé de toute détermination donnée, de tout vécu, de tout monde (au point de créer un peuple par sa parole, son intentionnalisation même, peuple sans terre, sans territoire, sans enracinement dans une localisation).

Ceci étant acquis, il fallut non pas du tout passer à un autre régime, mais continuer la recherche de l’absolu en en modifiant le registre ; au lieu de poursuivre l’absolu dans l’extérieure présence absence, il fallut le décider comme étant ici et maintenant ; on a donc assisté et admis et subi et voulu et décidé la découpe de notre être ici même, en présence, au présent, effectivement existant, et ce via, outre mille pensées qui surgirent autour de la méditerranée, deux grands axes ; le grec et le christique (ou par ailleurs l’islam, qui joue non pas du corps sujet individué crucifié mais de la communauté et tente, voudrait, espère opérer une réflexivité interne de la communauté sur elle-même, de la présence, de l’accessibilité de la communauté).

Les grecs et le christique s’obligent à enclencher dans l’actualité l’articulation de notre être et ce quel que soit par ailleurs les mille et un systèmes philosophiques d’une part et les versions plus ou moins orthodoxes des églises ; peu importe parce que ce qui tente de se transmettre (que l’on caractérise comme découverte/invention de la structure de réflexivité ou comme révélation pour le croyant) est une élaboration qui s’est extraite elle-même de toute détermination (de tout monde donné humain, hors de tous les langages, de toutes les immédiatetés, etc, y compris hors de son propre monde, grec ou juif ou gréco romain ou méditerranéen), une élaboration fondée sur sa propre pro-expérimentation de structure, acquérant son caractère formel pur et simple et brut.

De sorte que les acquisitions structurelles grecques, christiques ou chrétiennes ou arabes (détour de la pensée grecque et néoplatonicienne par et dans les philosophes arabes, qui surajoutent de formidables réinstructions de l’attention à exister) seront reprises, exportées continuellement puisque ce qui joue, alors, ce ne sont pas des systèmes ou des idées mais une structure qui suit sa propre ligne d’extraction de tout monde, de tout langage, et doit créer son cheminement dans et par le réel lui-même ; toute la réflexivité est accumulatrice en ceci que c’est, au moins depuis les grecs, la même structure qui épuise les pensées, les pensées étant à chaque fois des machines intentionnalisatrices dont la fonction est de trier, d’organiser, mais avant tout de produire, de créer des intentionnalités vers le monde (la politique), le donné (l’idéel et la science, la connaissance), le vécu (et le psychique et l’individuel, le christique et la naissance-mort), et le corps (et toutes ses éthiques de distinctions et de différenciations, du christianisme à Nietzsche, de Montaigne à Artaud). Et structure qui veut créer les prédispositions, la pré-disposition même de l’arc de conscience, d’attention, vers le réel, vers le présent ; de s’en prendre à l’actuelle point de présence (qui se réduplique partout et antérieurement à tout).

Et de créer ce dont elle est la description ; la structure elle-même, autrement dit comment notre être s’articule au réel, au réel donné « là », au présent et comment user de cette attention à exister qui nous pousse à un tel point de rupture ?

C’est dans l’arc de conscience vers le réel donné là, que nous sommes absolument formellement attentifs, que la révélation ou l’ex-stase se produisent. Aussi fallut-il élaborer des machines mentales qui piègent et qui créent cet arc vers le « là », extrêmement exigu, exigeant ; ça ne fut pas de découvrir l’objectivité, mais l’exposition, et la description de cette exposition, qui sera pourtant dite cohérente en ceci que si l’on pense cette articulation la dite pensée (ou l’esthétique ou l’éthique profonde ou la politique ou l’idéel) devront correspondre à l’hyper expérience de cette structure.

Or Descartes nous montre que cette structure n’est pas notre-être mais cet-être, donné « là », sur le monde, sur l’étendue (et l’étendue s’impose alors comme étant l’être, lui-même, dont notre présence est l’exister ; l’exister s’ajoute à l’être). Que cette pointe articulée au réel, l’attentionnalisme archi-grec, hyper-christique, méta-cartésien (et suivants), pro activiste des pensées de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc), valent comme cheminement, comme créé, comme avancement, comme prolongation de l’instanciation, là où nous sommes, de notre exister.

Depuis que nous sommes sortis des mondes particuliers, de la logique qui laisse prévaloir le contenu (le soleil ou la profusion de la nature, ou le divin représentable, appartenant à un groupe, dans un langage, dans une immédiateté localisée, etc), il fallut élaborer l’archi-tecture de l’intentionnalisation ; puiser dans le présent l’expérience nouvelle et le renouvellement de l’attentionnalité qu’est notre conscience, qui s’est révélée comme « cette-conscience-autre ». On a cru un temps que cette réflexivité (de cet-être vers lui-même dans le « là » du donné, l’être ou le réel ou l’exister ou le présent) pouvait passer comme réflexion (du donné sur lui-même, de la nature humaine sur elle-même ou sur la nature tout court). Mais en réalité c’est un être-Autre qui nous a poussés, conduits, amenés et dont nous sommes les symptômes.

Et comme cet être-Autre est le Bord du monde, du donné, du vécu, du corps, c’est entièrement tout le donné qui est soulevé. On n’a pas tort de comprendre qu’il s’agisse là de raison, de naturalité et du moi et de l‘humain, mais l’arc est bien plus ample que ces figurations, et c’est pour cela qu’ils sont nés respectivement de la pensée, de dieu-le christ et du sujet, et pour cela que contre l’interprétation réaliste « raisonnable » des configurations dans les figurations aplaties et adaptées au monde donné vécu, se sont levés les proactivismes nietzschéens, heideggériens, sartriens et lacaniens ; parce que l’arc de l’attention à l’exister ne s’arrête pas au acquisitions, il soulève bien plus lointainement que le seul donné humanisé et psychologisé.

Cela veut dire que pour chacun il est une architecture bien plus extraordinaire que le simple vécu du moi-que-l’on-est (et dont toute l’intégralité de l’humanisme en cours voudrait nous convaincre, dont il est si intimement persuadé et toute l’intégration dont il est capable) et que par ailleurs la réflexivité elle-même (n’étant pas la réflexion) se visualise bien plus amplement et comme révolution interne à la structure de l’attention.

Pour s’apercevoir de la structure, il lui faut épuiser tout le monde possible, toute la représentation, (et tout le moi) jusqu’à ce que s’opère le Retournement. Il se peut qu’elle n’y parvienne pas. Toutes les structures dans la ou les réalités (s’il est plusieurs univers) ne se décident pas nécessairement à exister, auquel cas elles s’effondrent ; il est de la nature des structures de dépendre de leur décision.

Lorsque l’on finalise la structure par de pauvres mises en demeure (des finalisations intra mondaines et non arcboutées sur le Bord du monde), on épuise réellement et effectivement le monde. On prolonge et durcit la ligne de mort et reste dans l’incapacité de se créer un horizon (non nécessitariste) par-dessus celle-ci.

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Modifier l'attention à exister

28 Octobre 2015, 09:59am

Publié par pascal doyelle

D’un point de vue général on dira donc que l’on découvre/invente l’être, étant entendu que l’être désigne le réel et que celui-ci ne peut pas être reporté dans un discours, mais qu’il n’est accédé que par une conscience ; une conscience posée « là » sur le réel, qu’aucun discours, aucun contenu ne recouvre.

On a pu, évidemment, produire des discours partiels sur des objets localisés, mais aucun ne recouvre la totalité du réel. Sauf la philosophie et en ceci ; qu’elle n’introduit pas au Tout, mais au Un. Le Un étant ce qui découpe le réel (et notamment le découpe en réalités distinctes).

L’arc qu’engage la philosophie est celui de la réflexivité ; du Un sur lui-même, ce qui veut dire non pas "un" comme chosifié mais comme diffracté, il est un rapport non un être, un exister et non une détermination ; non de la réflexion (le report du donné vers lui-même, qui vaut mais ne vaut que objet par objet, localement) mais la réflexivité. La réflexivité crée sa propre dimension et comme cette dimension n’a aucune représentation disponible dans le monde, le donné, les contenus, les représentations d’une part et comme elle est l’arc vers le réel, elle usera des signes afin de se signifier, de signifier son rien, sa forme, sa structure ; et l’accrochage absolu (parce que formel, cad vide et purement structurel) s’instruit par l’instant et le présent brut ; ici et maintenant est appelée la cohérence ; soit donc la cohérence du retour vers l’activité de conscience, d’attention qui doit dans la re-présentation qu’elle opère sur sa position, sur son exister ici même, qui doit retrouver ce qu’elle perçoit, au sens le plus immédiat et instantané (selon le donné et le là du donné), et comme ça n'est pas, ça doit exister, autrement dit être créé (les grecs, les chrétiens, etc, créent le cheminement lui-même, qui n'est pas dans quelque monde humain, quelque langage que ce soit, puisque c'est l'activation du structurel qui recherche son expérience, empirie donnée dans le "là").

La formulation consiste donc à créer un discours qui se retourne dans la conscience qui le lit, l’exécute, le re-produit et percevoir si oui ou non ce discours prototype fait-exister en vous la conscience active adéquate. Le discours prototype est celui qui courre sous les énoncés ; sous la pensée kantienne courre la structure du sujet reprise de Descartes et avancée sur la surface du réel d’une part et de la réalité d’autre part ; cela simule l’articulation entre la forme et le contenu, l’interne du bord de la réalité et l’externe du bord du monde ; et c’est cette articulation qui doit être retrouvé par quelque conscience qui s’introduit dans le circuit onto-existentiel ; en assumant de modifier la conscience qu’il a, de placer et déplacer son attention.

Alors que dans la réflexion l’objet change, mais la conscience demeure identique ; on peut encore être un Moi dans l’activité scientifique, ou dans le droit, on n’est plus tout à fait un Moi dans la philosophie, on est un sujet, soit donc la structure impossible qui tente de se remonter, de se re-parcourir par le dedans sans dedans, sans représentation mais qui suit les lignes que Plotin, Descartes, Kant ou Nietzsche ont relevées.

Modifier le rythme de l’attention c’est pénétrer dans le sacro saint ; on se situe alors à la limite même de ce qui est, qui nous soit accessible ; il ne s’agit en aucune manière, a priori, de réaliser une sorte de révélation, mais de vérifier sur son propre agissement structurel, sur sa propre intentionnalisation que le graphe de Descartes ou de Nietzsche correspond à l’aperception instantanée que l’on existe au moment même de son activité ; c’est physiologiquement que la pensée modifie le corps mais pas seulement le corps physiologique, mais le corps tel qu’il se place sur le donné (objet du désir de l'autre corps, c'est ce qui travaille à même), dans la réalité et sur le réel, au milieu des déterminations (affectant, modifiant donc le traitement de l’information) et à la surface du réel, sur le plan uni, uniforme, unanime du là ; le là existe partout où le « là » est effectivement ; en chaque présent-point. L'unanimité de chaque point n'aplanit pas, chaque point révèle et pousse à exister.

Les grecs modifient l’attention d’exister, comme le christique, le cartésien, etc. Si l’on ne parvient pas à remonter la mécanique dont nous sommes issus, on répétera les mêmes structurations ; ce qui existe, ce qui s’active, ou non, et s’active comme ceci ou comme cela, est la pointe extrême arcboutée sur le réel (qui n'a aucune référence), et cette articulation dépend d’elle-même ; de ce qu’elle envisage vers le donné, dont on a dit qu’il comporte à la fois le donné là (le monde, les choses, la détermination, la réalité) et le « là » du donné (le réel, le fait d’exister, le point, le présent). Et qui n'est écrit nulle part, et n'est pas plus déjà écrit dans le moi ; le sujet (impossible) dans le moi crée et recrée sans cesse par son attention activée au réel.

Lorsque les grecs commencent de penser (de penser que le un est ici et qu’il doit être désarticulé afin d’assumer le un) ils créent la machinerie qui opère un tri des intentionnalisations (la pensée), mais ces intentionnalisations il faut d’abord les créer (elles ne se trouvent pas dans le langage, puisqu’elles réfèrent à une expérience ici même du donné, du monde, du vécu et du corps (qui s’amplifiera avec le christique)). Rappelons que la différence entre cette pensée et la pensée ailleurs consiste à ramener ici même l’absolu en le transformant vers le Un ; insécablement ici et maintenant, puisque de fait nous sommes, nous existons, donc le Un est ici, et pas ailleurs, ce qui implique donc que la modification qui aura lieu ici et maintenant de la conscience que l’on a, on l’est. Et cela aura épaisseur ontologique, jouant notre « âme » en somme, qu’elle se réalise ou pas face à elle-même ; qu’aurons-nous éprouvé, ressenti dans ce corps, décidé dans ce vécu, imaginé ou perçu dans le court laps de temps (plutôt que de supposer notre être dans l’absolu, étant entendu que l’une voie ne retire pas la seconde)?

Pour cela il faut avancer dans la technologie effective de l’auto définition que se donne la structure de conscience en considérant ceci qu’elle se différencie d’elle-même en s’incluant ou excluant de la présence du donné là, du monde, des choses, du corps, du vécu, etc (de la perception, du langage, ou en modifiant l’intentionnalisation, toutes les passations qui furent effectivement reconstruites ou créées par la pensée selon la présence du Un, de la découpe).

Ce sont ces expérimentations prototypiques de conscience (qui a contrario de la conscience qui cible l’absolu hors ou ailleurs qu’en ce monde, ex-siste cette sortie de la structure dans le donné même, à la fois le donné là du monde et le « là » du donné) qui sont consignées dans les descriptions, techniques voir touffues, de la philosophie ; et comme c’est une structure telle quelle qui s’est extraite du système « monde particulier » qui courût jusqu’alors, il en est rendu compte dans la philosophie (qui est la discipline qui se charge du chiasme, du décalage, de la distance, de l’altérité du un) mais elle bat son plein tout aussi bien en éthiques qu’en politiques, qu’en esthétiques ou idéels (les maths pour les grecs), et tout autant en humanisation qu’en personnalisation (celle des grecs mais qui ne trouvait pas sa description, celle des chrétiens qui reprennent le corps-vécu, celle des mois qui s’inventent par-dessus la révolution universaliste-humaniste).

De cela on peut comprendre que la philosophie qui s’attache à comprendre «ce qui est arrivé à l’humain » (la sortie des mondes particuliers), à la fois décrit et accélère, les deux, le mécanisme ; elle en rend compte mais possède elle aussi sa réserve, son impossibilité de « tout dire » ; puisqu’elle renvoie la compréhension non dans l’explicitation intégrale d’un discours exposé et exposant mais dans l’activité de conscience de chacun, du lecteur.

Néanmoins, la technologie même de description va pousser aussi loin que possible la compréhension de l’activisme de conscience ; puisque la compréhension est précisément, et n’est que, ce retour sur « notre être » (transformé par Descartes en cet-être, posé sur le « là » du donné) ; il est dans l’impératif de se décortiquer ; d’exposer avec logique et rigueur sa tenue, son comportement intentionnel, son activisme de conscience.

De ceci les circonvolutions très étranges de la pensée, de la philosophie ; les suppositions représentent ou tentent de représenter ce qui ne peut pas s’imaginer, se concevoir, se percevoir ; puisqu’il s’agit des passations non représentables entre cet-être (la conscience-de, le rapport-à) et ce présent (qui contient toutes les déterminations mais n’en est aucune). Les configurations (pensée; christique, sujet) ou figurations (raison, naturalité, moi et humanisme), la transfiguration esthétique du corps-perception, d’une part ou antérieurement en d’autres mondes la refiguration qui s’impose lorsque l’on positionne l’absolu au-delà (il vient nécessairement non pas du donné ou du là, mais de la transcendance intégrale) ; mais tous doivent permettre de se saisir ou d’être saisi par l’articulation dont la structure ne peut pas être dite, mais qui doit se dupliquer en chaque conscience.

Comme ça ne se représente pas, et que pourtant il existe une telle structure de conscience, il faut en passer par deux stratégies ; d’une part la réflexivité même, la pensée comme délimitation, exploration, création de concept (cad de machines, outils) qui ouvrent la dimension (décrite très pointilleusement par la philosophie), et d’autre part l’acculturation ; ce à quoi elle aboutit est le moi, la personnalisation, ayant au préalable acquis l’universalisation, l’humaniste humanisation (qui est fondée sur l’universel, mais s’emploie immédiatement par la raison inscrite oui, mais chacun pour soi-même ; en tant que raisonnable, universel, chacun se retrouve apte à juger, décider, autonome et libre, et non pas assujetti à une « raison » étatique, scientifique, technologique, morale, etc).

Le réalisme raison-naturalité-moi n’avait pas tort de vérifier comme la réflexion est le retour vers le donné, en supprimant la possibilité de la réflexivité (Kant, qui la rétablit par ailleurs, dans le structurel), mais si l’on ne parvient pas à atteindre à nouveau la réflexivité (en re-prenant les configurations ; la pensée, dieu le christ, le sujet, ou comme il s’en dégageât devant le réalisme la pensée de l’altérité, Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc), on ne sera pas en mesure à partir du réalisme de remonter dans le structurel ; le structurel ne s’attrape pas via le monde, le donné, le vécu, le corps.

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Le mouvement qui bouge

25 Octobre 2015, 15:02pm

Publié par pascal doyelle

Dès lors se pose la question ; pourquoi désirons-nous un point fixe en tout ce qui se meut ? Parce que nous sommes nous-même cette fixité du point.

Ce qui existe en tant que "conscience" , existe comme rapport à (soi). Comme rapport et donc il faut mettre entre parenthèses le dit soi, parce qu’il n’est pas ; il existe ; il existe comme rapport au rapport qu’il est.

Ce qui existe comme rapport, est, de fait et immanquablement, son propre point.

Donc ce rapport se-sait ; il ne sait même que cela ; tout autre contenu est passager. Il est menteur si l’on veut. Mais menteur en une manière bien stricte ; le mensonge sera toujours parlant, signifiant, redésignant le monde, le donné, le corps, et se désignant lui-même, la structure du point qu’il est.

Ce qui est rapport à (soi) est rapport à (soi) comme et tant que rapport. rien d'autre. de même que toutes les réalités ne sont que le seul et unique présent, unique réel instancié.

Le se-savoir est absolument (au sens propre) vide (au sens propre aussi). Il ne connait rien, de là qu’il puisse connaitre quantité de liaisons, de rapports différents, mais il ne se confiera en aucun contenu (il croira seulement qu'il se fige en tel contenu, tel signe, telle identité).

Et donc il faut le dire, ce rapport, ce se-savoir vide mais formel, et le dire autrement que selon telle ou telle détermination, et c’est pour cela que la philosophie est incompréhensible.

Parce que ce qui se montre ce ne sont pas les contenus ni l’argumentation, la rationalité, mais ce qui se montre c’est la rationalité comme mise en forme (la rationalité est prise dans une cohérence plus grande) ; il faut que « cela » passe d’une conscience à une autre, que cela passe de cette conscience à elle-même, que l’attention, l’attentionnalité soit suspendue et reprise, de telle sorte que ce ne sont pas seulement la cohérence des contenus qui est en jeu, c’est la forme de votre conscience, de votre attention, de votre attention à être, ce qui veut dire (puisque cette compréhension ne suppose rien au-delà ou ailleurs) attention à exister ; à actualiser ce que la fine structure de l’attention peut.

Et ainsi le procédé « philosophie » veut modifier votre attention, soit donc ce qui entre et qui sort dans votre cervelle, mais pareillement et surtout et suréminent ce qui change votre statut de corps. Que l'on peut entendre comme tricot de corps ; l’apparescence de votre corps au sens de « sa position sur le monde ». Cette surface de votre corps que vous donne, vous offre, vous fournit l’idée, l’image, les esthétiques ; les esthétiques sont ce qui recouvre votre corps, en lui donnant une autre perception, une autre dimension et dimension s’applique absolument à « corps » ; ce qui doit être évoqué ici est formellement et rigoureusement la spiritualisation du corps, comme il était dit jadis, ou si l’on veut la sublimation. Un processus, un procédé totalement complexe et autre, un maelstrom étourdissant. On n'y est plus soi-même, on est Autre.

On comprend bien que cette surface du corps contre la surface du donné, là, réel, engage plus que totalement notre réalité ; plus que totalement parce que la dite surface se passe par-dessus notre corps ; elle est en plus, elle est la dimensionnalité en plus (de la cervelle par ex, ou du langage ou des autres ou donc en plus du moi que l’on est, et pourtant on n’est que ce moi et il n’est que des mois, sauf qu’ils existent, et que la dimension est justement « là », dans le présent qui ne dit rien, qui attire, qui tire vers).

On assiste donc, esthétiquement, à la transfiguration du corps, ce qui veut dire de l’attention à exister, de la forme de votre conscience, du circuit de votre intentionnalisation du présent ; en tant qu’il condense et concentre, en tant qu’il disperse et s’étend sur la surface, la surface du réel. La transfiguration est la modification du corps requise par l’esthétique, la poétique. on a inventé l’esthétique, afin de transfigurer les corps, ou de se situer dans le point d'attirance hors de la cervelle, dans le "là" du réel, afin de se re/percevoir à partir du "là", du présent indéfiniment réel.

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Le Un qui mord à même le réel

24 Octobre 2015, 09:33am

Publié par pascal doyelle

Nous ne sommes pas nous-même. L’absolu ou le un. Les trajets du moi.

Dans la déliquescence commune, très banale, on ne voit pas bien ce qui pourrait en ressortir ; l’abandon complet de l’universalisation au profit de l’invention dernière venue ; la personnalisation et son effet la privatisation ; met à bas, abolit tout développement concerté du devenir humain ; l’universalisation devait assurer la passation des contenus et de telle sorte que via les contenus, les déterminations, les intentionnalisations puissent se construire en et par chaque conscience l’aperçu intellectif, intelligent, réfléchi par lequel gouverner, au vu et au su de chacun, les finalités inscrites, écrites, explicites.

Or ce qui remplaçât l’universalisation, soit donc l’individualisme délirant, n’est pas l’individualité cohérente ; mais une représentation psychique absurde tenant en ceci ; que la réflexivité humaine qui devait créer l’architecture intentionnelle, s’est pliée aux finalités du monde et qu’il n’existait plus de ce fait d’espace, de temps, de dépliements susceptibles d’être alloués au retour sur soi de l’individualité cohérente.

Il est évident que dans les conditions qui leur sont faites, les mois sont dans l’incapacité de dénouer quelque cohérence que ce soit, puisqu’elle n’est pas, dans l’humain, connue en cet état déplorable du monde, et dans l’incapacité de se construire eux-mêmes comme cohérents. En somme la cohérence a complètement déserté la réalité, et celle-ci est retombée au niveau du monde donné bêtement là, de cet état généralisé du donné qui se délimite par la ligne de mort.

Rappelons que la ligne de mort est ce qui donne le sens brutal, l’orientation du monde lorsque le monde, le vécu, les corps ne sont pas relevés par la réflexivité ; en tout conflit on cherchera à massacrer autrui, en toute organisation on voudra l’exploiter, toute conscience du moi s’effondrera dans le bricolage indéfini. Tant que cette ligne ne sera pas remplacée par l’horizon du réel, celui qui transforme la réflexion en réflexivité, le sens du monde demeurera inchangé, et la porte ne s’ouvrira pas.

Bien sur il y eut quantité d’occurrences dans l’historicité afin que le réel puisse accéder à la réalité ; religions, mystiques, dieu, pensée, sujet, révolution ; tout ceci visait à se substituer à la ligne de mort. Le réalisme, celui de la raison, naturalité et celui de l’humanisme et du moi, croient que cette ligne s’effacera toute seule, de par elle-même, qu’elle se dissoudra dans la réflexion ; lorsque la réflexion aura mis au jour la nature humaine et la nature tout court, la bonté naturelle de la réalité se déversera.

Or manifestement il n’est pas de sens dans le monde donné, de sens tel qu’il puisse déplacer les lignes, les lignes de dégradations qui ordonnent l’humain. Cela seul qui soit en mesure de passer outre le monde, le donné, le vécu, est le réel. Ce qui dans la réalité est dissimulé. Et il n’est rien de dissimulé dans la réalité sinon le bord de la réalité.

Et donc le bord n’appartient pas à la réalité.

La ligne de mort est ce qui nous contraint ; elle n’est pas seulement ce qui sera imposé aux autres, et malgré des détours bien intentionnés qui reviendra puisque collé à même le monde, elle est ce qui oriente nos images, nos désirs, nos pensées, notre intention de vivre. Le problème est que toutes ces finalisations qui tombent dans le monde, et que rien ne relève, n’a pour les contrarier rien d’autre que le réel, ce qui veut dire le bord, la limite interne et externe (puisque de ce point de vue il n’est pas l’épaisseur d’une feuille qui sépare l’externe et l’interne, bien qu’ils soient distincts) ; et que cette limite du monde n’a aucune représentation dans le donné monde vécu. Ni dans le corps.

C’est sur (soi) qu’il faudra prendre, tirer du rien, soutenir à partir du formel l’horizon susceptible de remplacer la ligne de mort. Comme « ça n’existe pas », et que rien dans le monde ne prouve ni de décrit ce qui « in-existe » formellement, il faut pour chaque conscience qu’elle fasse surgir de sa structure ce qui lui confère l’effroyable ou extraordinaire distance qu’elle est.

Que nous ne soyons pas ce que nous sommes, c’est la pensée de Sartre ni plus ni moins (qui durcit les découvertes antérieures, essentiellement en ramenant la distance interne jusqu’au plus proche d’un corps existant ici et maintenant, qui a affaire à l’ici et maintenant, aux autres, aux choses, à sa propre densité effroyable). La non coïncidence.

Et si l’on suit l’idée, le principe que jamais la philosophie, la pensée, la réflexivité ne dévie de sa logique, il faut reprendre littéralement et en tout sens ce qui fut énoncé par quelque explorateur, créateur que ce soit.

Si il est une telle « logique » c’est que ce qui fut inventé-découvert (la réflexivité ou pour la philosophie la réflexion sur cet être nouveau que fut la réflexivité extraite autour de la méditerranée de tout monde particulier), ce qui fut découvert est une structure et non une idée ou un système (sinon le système formel des conditions de notre exister) et que cette structure agit et réagit selon son activisme de structure ; aussi engendre-t-elle les pensées qui lui suffisent, qui lui permettent d’avancer selon son exister.

Une pensée étant un rapport, c’est le rapport comme ce qui excède absolument (étant formelle) au donné monde réalité corps, c’est ce rapport qui se montre ou affleure dans la réalité.

Le tout étant de créer, comme dit, le système formel, celui qui est antérieur à toutes les vérités ou énonciations et qui décrit la position de notre être sur la réalité ; soit donc l’exposition de l’articulation au réel, le réel étant dans le donné là - le « là » du donné, et cette position décalée, cette distanciation de la non coïncidence, mais qui vient soudainement remonter dans la structure même de conscience lorsqu’elle constate que le présent est dans la réalité la réflexivité de l’être, au point de formuler que l’exister est ce qui est, et le reste est le dépôt de l’actualisation.

La pensée au sens propre et unique, est de trouver l’articulation que l’on situe soit au-delà (auquel cas on se décide pour l’absolu et toutes ses versions, interprétations) soit ici même le Un ; auquel cas on poursuit l’atteinte décidée depuis les grecs qui consiste à intégrer l’ici même, le réel, le « ce qui se passe ici et maintenant », et à interrompre l’humanisation selon la synthèse pour l’humanisation analytique ; celle qui décortique notre activité de pointe, la pointe de conscience, la pointe qu’est la conscience qui veut que dans le présent (de cohérence) se manifeste tout ce qui est. La pensée est soit ce qui assure que vous accèderez à l’absolu au-delà, soit que vous assumerez le un ici même ; ce qui veut dire le réaliserez.

Par la pensée dans les deux cas on s’en prend soit à l’absolu soit au un ; et ce sont deux positions dans l’exister qui ne se contredisent pas ; elles partent simplement d’un principe de vue distinct (et dans les deux cas est admis que l’on touche à la racine ou à la source ou à l’originel lui-même ; puisqu’il n’est aucune raison de ne pas supposer, admettre que si l’absolu ou le un existent, ils sont infiniment proches de notre exister même… le contraire serait plutôt absurde, et ce quel que soit cet absolu ou ce un ; le réel, quel que soit son acception, est écoulé d’une seule fois).

Cependant comme la pensée selon le un de « ce qui est » ici même, étant insécable, est tout entièrement « là », et en lequel principe le un ou dieu ou l’esprit ou la pensée ou le sujet ou l’altérité sont les opérateurs de division indéfinie, accumulant les distinctions, puisque le un amené ici même travaille tout le donné et se travaille lui-même en remodelant sans cesse sa propre distinction ; il n’échappe pas à la divisibilité, il est la forme qui se change elle-même.

Si dans la pensée de l’absolu il faut tendre à se refigurer (refiguration)dans l’absolu au-delà, alors qu’à l’autre bout de version, selon le Un, il faut pousser à la modification de notre être et approuver la multiplicité de la réalité et l’altérité du Un (soit dans les configurations pensée-dieu-le christ-le sujet-l'altérité, soit dans les figurations raison-naturalité-moi) ; puisque de fait et d’évidence le Un a rendu cette réalité là indéfiniment diversifiée et radicalement autre, c’est que le Un a pour office d’engendrer de l’altérité et de la diversité. Si la pensée de l’absolu doit trouver toutes les raisons de l’unité (et les pensées de l’absolu créent de vertigineuses argumentations intérieures à l’absolu ou son atteinte), la pensée selon le un doit découvrir toutes les raisons de l’altérité et envahit le monde, le donné, le vécu, soit donc la politique et la gestion ou l’organisationnel des corps, la perception et le corps et l’esthétique, l’éthique et son corps spécifique, etc.

Et puisque le un se trame de fait et par principe dans la réalité et le réel (il est insécable ici même), c’est notre exister en propre qui en crée les différenciations, qui se produit lui-même du dedans de l’attention, dans la précision de l’activité de conscience et ce en tous sens disponibles ; c’est la pointe de notre réalité qui n’appartient à rien sinon à ses effets dans le réel. D’où son activisme politique, esthétique, éthique, idéel, son humanisation accélérée et son creusement de personnalisation ; en chaque moi explose, expose la structure.

Non pas qu’il crée seulement les universalisations, la raison, l’extériorité ou la naturalité, il crée d’abord et depuis longtemps les différenciations internes en chaque corps ; en chaque corps travaillé par le Un, par le formel et ça n’est rien d’autre que l’immense acculturation qui s’incruste dans mais surtout de l’individué ; esthétiques, éthiques, poétiques, politiques, idéels et le retournement de la pensée de l’altérité ; Nietzsche et Heidegger, Sartre et Lacan, Rimbaud et Céline, Lovecraft et Ph. K. Dick et tout autant les stupéfiantes, étranges aventures rocambolesques des mois au travers de leur culture mass et micro médiatisée ; médiatisations se dit alors autrement ; comme médiation. Passage, passation entre soi et (soi).

Ce que l’on a acquis c’est d’abord l’acculturation ; grecque, chrétienne, renaissante, cartésienne, idéaliste, puis en parallèle le réalisme du donné, raison-naturalité-moi et apparemment inversement les extensions des sujets puis des mois ; les grands sujets créateurs, dont Nietzsche effectue la pensée, la pensée réellement en acte et qui a déjà eu lieu au moment même lorsqu’il la crée, et les mois aux étranges déhanchements que nous connaissons, puisque nous sommes ces mois.

Mais puisque la réflexivité produite initialement par les grecs s’attache à « cela même qui agit », à savoir l’attention, littéralement l’attention à ce qui est, la dite réflexivité ne s’arrête pas à ce seul devenir ; elle a déjà déployé son aile sur toute sorte de pensée, où qu’elle soit et quelle qu’elle fut, accumulant extensivement et intensément jusqu’à ce qui pourrait paraitre son opposé, faussement, les pensées de et selon l’absolu plutôt que du Un, parce qu’entre les deux versions il n’est pas de contradiction. la réflexivité qui a démarré autour de la méditerranée, s'offre à toutes les quêtes de tous les peuples et tous les temps. La réflexivité recherche dans les mondes humains tout ce qui fut élaboré, travaillé, extrait ou accroché au firmament.

L’articulation que le un explore est ici même, mais rien ne prédit ce que cela peut être, ni jusqu’où cela existe. On ne sait pas ce que « présent » signifie.

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Et les mois continuent leurs jeux lugubres

20 Octobre 2015, 15:18pm

Publié par pascal doyelle

Le moi n’a pas de visage, il croit exorbiter sa personne, son identité, comme une ultime fin, une fin en soi, et pour entretenir cette obscurité il se déploie dans la lumière artificielle d’une conscience évasive, imprécise, irrésolue. Ce que Heidegger caractérisait comme l’impropre.

C’est qu’il fixait une plus grande possibilité à chaque conscience et comme il percevait l’inanité du devenir monde, dispersé et gaspillé au travers de milliards de mois, tous acharnés à polir leur personnalisation, il voulut animer la pauvreté de la personnalisation par un grand projet ; tout à fait délirant.

C’est que l’on ne peut pas répudier le moi, qui est une acquisition interne à l’humanisation et ce serait ne pas saisir la puissance sous-jacente qui permet à terme de remodeler la densité du corps (et cela ne se peut que du dedans de ce corps, soit donc par la modification de la structure de chaque conscience, par elle-même ; sinon la modification ne parviendrait pas à sa réalisation).

Or pourtant les mois, livrés à leurs passions, la bassesse, la facilité, la soumission, n’en finissent pas de retarder le moment de transformation ; encore un petit peu de jouissance, s’il vous plait.

Il est clair que le principe du moi, séparé du principe du réel, de la structure, est de se confier à son corps, donné là (et non pas remodelé par le structurel) ; évidemment il s’agit d’un corps entièrement construit, imaginé, scénarisé, parlé et comme tel dans le viseur des autres et de l’autre en général. Un corps construit et mille fois imagé à nouveau, et c’est à cela que sert la mass et puis la micro médiatisation (qui est à double tranchant ; médiatisation qui facilite l’imagerie et médiation qui permet d’avancer dans le structurel) ; recomposer continuellement l’image qui va recouvrir la pensée, la réflexivité, le structurel. Evitant que l’image se transforme en idée.

Et les mois, dans leur organisation intérieure, ne demandent que cela ; que ça ne se réfléchisse pas. Le Vide. Encore que l’on aime bien que ce Vide soit un néant, mais précisément aussi vide soit-il, il l’est formellement, et donc exige.

Comme dans un moi la structure ne peut pas se tenir elle-même (le moi désire et donc selon un autre mode que le réflexif ; selon une extériorité, dans la confusion entre son corps et son objet) tous les efforts du moi l’enfonceront ; dans le marasme du recyclage de son identité. En somme le moi demande à son identité une performance structurelle qui n’existe que par la réflexivité ; mais lorsque cette performance par la structure se réalise, elle change intégralement la nature du moi.

Le changement est explicitement que la fonction « conscience » qui ne s’utilisait qu’en tant que moyen, s’avère en fait, en fait existentiel, cela-même qui existe. Et qu’il n’existe rien d’autre.

On peut et on doit continuer de penser universellement la réalité humaine, mais la modification (de la structure) ne peut s’opérer que du dedans (sans dedans, sinon ce ne serait pas amusant, et ne correspondrait pas au mode structurel de l’activisme de conscience, qui dit « conscience » dit « une par une », ce qui implique qu’elle se change de sa structure en propre).

La deuxième difficulté (outre que les consciences se convainquent du dedans sans dedans) vient de ce que la réflexivité est une architecture ; elle ne peut pas abandonner l’universel ; il faut maintenir l’universalisation absolument ; et c’est seulement un recouvrement, un désir d’oubli des exigences de l’universel qui nous pousse à privilégier la personnalisation à outrance, et formidablement à produire, littéralement produire industriellement, la dite mitigée personnalisation ; qui est effectivement dédoublée, scindée, splittée et cela s’incruste néfastement dans son corps.

Néfastement parce que la part tournée vers le structurel est aussi peu saisissable qu’est totalement concrètement immédiate la détermination et toutes les finalités qui retombent dans et vers le corps donné là.

Que la conscience structurelle soit autre chose que le corps veut dire pour le moi que cela s’en prendra au corps et le déchiquettera du dedans insaisissable. C’est de l’insaisissabilité de la structure de conscience (qui n’apparait dans aucun des contenus et laquelle articulation la philosophie, la pensée, mais aussi toutes les réflexivités surent explorer) que le moi devient fou ou se dégrade ou bien plus banalement se replie dans une intériorité qui tend à l’inexistence. On lui avait dit qu’il serait lui-même.

On a multiplié à l’infini les preuves et lui a mille fois démontré par jour qu’il était un moi. Ceci recouvrant la potentialité structurelle. Ce qui succombe dans cette imagination déchainée c’est évidemment d’abord l’universel ; un moi, qui se tient du libre, fait-un avec lui-même et donc se passe aisément, en apparence, de l’universel. Or on a vu que la réflexivité (soit donc le processus entier qui s’est rendu réel depuis les grecs et les chrétiens) maintient (dialectiquement) toute la réflexivité, toute l’architecture ; elle ne peut pas annuler l’universel ou la pensée, ou le sujet ou le méta réflexif, etc. sinon l’ensemble retombe ; il s’effondre, en passant de la structure qui se superpose aux contenus à ces contenus eux-mêmes ; elle cherchait à concrétiser sa forme mais elle s’est prise dans le donné et donc a cru en son corps, comme fondement donné là (et non pas créé ou recréé) et comme décoction imaginaire sur laquelle vienne se greffer les pseudopodes artificiels.

L’autre versant des choses et des êtres, la médiation qui se trame néanmoins derrière la médiatisation, le spectacle, est le relèvement, le soulèvement de la perception (rendue « spirituelle », ce qui veut dire intellective et non pas abandonnée aux pulsions ou à la construction bricolée qu’est le moi), du relationnel, du droit, de l’image humaine en général (prise dans le jugement dit « dernier »), de la sexuation, de l’obligation d’en revenir à l’universel réel (plutôt que de se livrer aux privatisations), du partage de la richesse et de la communauté des ressources.

Parce que le corps dans la masse des déterminations et dans l’impossibilité de fixer le structurel, est seul stable et effectivement là et que le principe du réalisme reste que le donné explique le donné (la réflexivité est transversée en réflexion ; la réflexion est de la nature humaine supposée vers la nature humaine donnée là, alors que la réflexivité ajoute une dimension). Mais au travers du corps se maintient la ligne de mort ; selon laquelle le sens du monde n’est rien d’autre que le massacre et l’exploitation ; soit donc le maintien des corps dans le nécessitarisme.

Aussi dans la représentation, dans la mass et micro médiatisation (ou médiation pour le double positif) est-ce le même nécessitarisme qui s’impose. Le soulèvement ne serait possible que si la justification par la contrainte s’abolissait et que l’on se décide de ne plus obéir au réalisme naturaliste. Puisque de fait l’humain ne s’ordonne pas autour de la naturalité, mais autour du structurel, sauf que le premier recouvre le second, l’utilise en un sens inversé.

Mais il existe par ailleurs, par devers, par delà le moi, le sujet qui pointe, qui affleure, qui recherche, qui se clacule et ce avec et par et au travers de la personnalisation ; le sujet plus singulier et plus autre que le moi, le sujet comme point réel ici même ; tous identiques, tous distincts.

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Le Je purement réel dans un univers non-sensé

17 Octobre 2015, 08:57am

Publié par pascal doyelle

La brutalité de l’univers

Ce qui est, l’univers ou les éventuels multiples univers, n’a pas de sens en lui-même ; la réalité est le devenir de l’indéfiniment Autre, et pour qu’u réel existe il faut qu’il soit empli et même constitué d’altérités ; ce qui visiblement ne signifie pas « n’importe quoi ». si il n’existait que du n’importe quoi, ce serait tellement indescriptible d’une part mais surtout inorganisé que ça ne cesserait de s’effondrer continuellement jusqu’à la dissolution (et peut-être existe-t-il quantité d’univers indistincts). Quoi qu’il en soit le dés-ordre que nous observons et qui constitue la réalité est apparemment au minimum un ordre dit statistique ; en somme l’énergie part dans tous les sens, mais les éléments qui la constitue ou qui en découleront s’ordonnent non pas selon un Ordre qui aurait un Sens, mais comme une partie lancée qui forcément mobilise quelques éléments ( seraient-ils extrêmement complexes pour notre pensée) lesquels plus ou moins et selon s’organisent relativement en certaines couches de réalités à peu près stables, et c’est le nombre statistique qui les combine et leur permet de durer ; l’ordre dans le statistique est ce qui dure dans le temps, étant organisé a minima. Le tout donne quand même l’impression d’une sorte de bricolage, probablement bien plus souvent raté et dispersé et se dissolvant à plus ou moins long terme, plutôt que d’un ordre ou un sens expressément disposé.

Ou donc ; si il est ici ou là un minimum d’organisation ou de sens, c’est par effet de nombre.

Cela veut dire évidement que l’ordre peut apparaitre et se maintenir (par définition, l’ordre perdure), mais cela signifie surtout que le réel devenir est le jeté de possibilités tout à fait indifférent et autre et que cette altérité gigantesque est le « sens » (insensé pour nous) de tout le bricolage. Cette indifférence aboutit néanmoins à des sortes d’êtres spécifiques ; ceux qui ont avec eux-mêmes, un rapport.

Une chose est une identité ; mais les êtres spécifiques ont un rapport à (eux-mêmes). Le rapport à (soi) est l’unité du dit rapport ; ou donc ; le rapport à (soi) ne contient pas de (soi) ; c’est le rapport (puisqu’il se rapporte) qui est le dit « soi ».

Si l’on est un moi, par exemple, le dit « moi » n’est pas le contenu du rapport ; mais en est l’effet (ou un des effets). L’humain n’est pas le contenu de « conscience », mais « conscience » est le rapport lui-même ; puisqu’il apparait que ce qui a un rapport à (soi) dénomme spécifiquement ce que « conscience » veut dire (ou donc elle ne veut dire rien que cela ; le rapport ; lorsque le rapport du début n’est pas le report de la fin ; dans le « je suis conscience de moi », le je qui énonce n’est pas le moi de la fin, le moi est juste et rien que le représentant momentané du je du début qui lui n’apparait jamais, qui recule indéfiniment).

On a cru que la pensée, dieu ou l’esprit ou l’universel ou la vérité ou enfin la nature humaine et dans la nature humaine le moi de chacun, la personnalisation, était le Sens du rapport ; mais tout cela ce sont des effets ; des représentations et de plus en plus précises et incrustées dans la réalité (on ne se conçoit plus comme unité dans groupe humain, mais un par un, un par soi, c’est le moi qui récupère toute l’identité).

Ceci étant cela ne signifie pas que l’on n’existe pas comme Un. Parce que l’unité de rapport que chacun est, est bien plus formidablement Une que n’importe quelle identité personnelle ; le moi demeurera le moi, bricolé, qu’il est, nanti de son vécu, de son inconscient, tout cela étant livré au hasard, et souvent au n’importe quoi, sur le type de la rencontre, du traumatisme ou de la stupidité, mais le Un du rapport que chacun existe peut cabrioler en quelque sens ou non sens ou orientation ou désorientation qu’il veut, qu’il souhaite, qu’il désire, qu’il construit , qu’il crée ou creuse.

C’st pour cela que l’on a créé la Dimension ; les éthiques (qui ne sont pas et en aucune manière les morales), les esthétiques, les politiques, les idéels, les représentations inventives, les humanisations et les personnalisations ; et donc les mois eux-mêmes qui s’aventurent si aisément dans des zones étranges et autres, dangereuses et absurdes et sauvages, pour leur Grand Bien ou leur horrible malheur.

On ne place pas au-devant le moi, ou le sujet ; on place au-devant le rapport qu’est tout être qui a rapport à (soi), dont le (soi) est sous la formulation du moi simplement une représentation, mais sous lequel couve le Un indivis de la forme vide, nue, sans rien, et sidéralement Autre que tout.

Parce qu’un être dont l’être est le rapport lui-même, expose, exhibe ce qui se tient le plus Autre qui puisse être ; son altérité ne tient pas à telle ou telle différence ou détermination ; c’est sans raison qu’il se tient Autre que lui-même. C’est sans raison, sans détermination que notre conscience ne se confond avec aucune autre ; chacune est purement et brutalement Une. Or pourtant entre deux consciences il n’est aucune différence ; toutes sont absolument semblables (le formel sans composition peut exister absolument, rien ne peut le relativiser à quoi que ce soit, et ce d’autant qu’il est non pas tel ou tel contenu dans le rapport mais est le rapport même). Et parfaitement ce que chacune est ; le rapport n’étant pas composé, est parfaitement et intégralement « tout ce qu’il est », c’est-à-dire « rien » si l’on veut, mais en fait une structure existant réellement.

Ce serait se tromper lourdement (outre que ce serait une absurdité) que de se laisser piéger dans les sortes de « rien », de « néant » ; ça n’est pas parce qu’elle n’apparait pas dans la détermination que notre structure, notre être, n’existe pas.

Et on a vu qu’élaborant cette structure c’est tout le présent dressé à la vertical, en tant qu’exister pur et simple et brut, qui s’ajoute à tout ce qui est donné-là, à tout l’être, et verticalité qui fait l’objet même de la réflexivité qu’instruit la philosophie, c’est-à-dire la discipline qui se charge de suivre le Bord du monde, de la réalité, la transcendance radicalement incluse dans l’immanence la plus complète. Cette verticalité s'est créée comme une architecture ; le Bord du monde n'existe pas dans le monde, il doit, il ne peut que se déplier, se créer en-plus. Le Un est donc ce qui se produit comme instantanéité.

Ou donc, l’immanence, intégrale, réfléchit, et sa réflexivité propre est le présent seul.

La pensée partout ailleurs voulut approcher l’absolu tout là-haut, accroché au-delà, mais la pensée dite occidentale est celle qui ajoute une approche de plus (qui ne contredit ni n’approuve ce qui est hors de son rayon du Un) ; trouver ici même le décalage de notre être d’avec lui-même (ce qu’il est très évidemment). Entre les deux versions il n’y a pas à « choisir » (cela n’aurait aucun sens, sinon pour le réalisme, la raison plate, la raison en 2D, le naturalisme obligé et le moi psychologisé ou l’humain sociologisé) ; on ignore ce que le décalage que le Je sans contenu, le Je énonciateur (qui n’est aucun des énoncés, pas plus les siens que ceux des objectivités qui veulent le coaguler), que la conscience maintient en plus et hors du conscient.

En élaborant l’anfractuosité ontologique (la distance entre nous et nous-même, nous et le réel, le réel et lui-même, en se plongeant dans l’altérité en somme), on a posé à la fois le donné là, la réalité, le monde et le « là » du donné, le réel, l’exister (anciennement l’être, qui se formulait comme limite de la pensée) ; et lorsque l’on explore notre être on ne tombe pas du tout dans la subjectivité, mais explose l’ontologique articulation effectivement liée au réel intégralement Autre. Platon ou Descartes ou Nietzsche nous présentent-ils une subjectivité ou décrivent-ils le plus extrêmement possible notre être en acte ?

L’arc de conscience réflexe qui sort de la cervelle vers le réel donné « là » a ouvert la dimension en plus qui n’était précédée de rien, sinon de ceci ; elle s’arcboute au présent pur et brut. Se plonge dans et ressort de l’immense brutalité du réel in-sensé.

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Le non-temps

15 Octobre 2015, 08:19am

Publié par pascal doyelle

Le Un (soit donc que le réel soit insécablement entièrement là) s’est ainsi déroulé très bizarrement, si l’on tient encore le Un pour une sorte d’unification monolithique ; mais le Un est le couteau, la lame, la vague déferlante, la rumeur sourde déchirant tout selon l’indéfinie procession des uns (étant formel et sans contenu, le un, le présent, l'exister peut indéfiniment se multiplier). Un ne signifie pas l’objet « un » mais l’opérateur qui délimite toute réalité et dont on peut dire ; il réfléchit.

La réflexivité du Un dans la réalité est le présent ; et en ceci que tout subit la loi d’unicité stricte. Le Un étant purement formel (le présent ou le point sont formellement existant) il est indéfiniment démultiplié. Au sens où « ça n’a pas de fin ».

Que cela n’ait pas de fin, signifie ceci ; c’est au-dedans des uns qu’intégralement le Un se renouvelle (par le Bord du monde ou le Bord de la ou des réalités). De même que l’être est tout le dépôt, les mémoires incessamment accumulées, et que l’exister est l’en-plus de tout l’être ; l’exister est à jamais en plus de tout le reste. Le Un, l'exister s'ajoute indéfiniment en lui-même. Sans doute peut-on considérer tout l’être (tout ce qui est déjà, et dont soit dit en passant il ne demeure que des résultats), mais d’un autre point de vue il n’existe à proprement parler que l’exister ; il n’existe que le seul présent.

La question est, à la fin (la dernière question) : jusqu’où avance-t-il ? Si l’exister est le présent (et l’être reflue dans ce présent), le présent est la dimension même (de tout ce qui est, fut, sera).

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Créer le Bord du monde

14 Octobre 2015, 08:00am

Publié par pascal doyelle

La philosophie est alors le bord du monde tel que ce bord s’active et se rend vers lui-même. Ayant abandonné qu’il puisse exister une Synthèse de tout le donné, ce qui s’effectuait en chacun des mondes particuliers, nous nous trouvions dans l’obligation structurelle de créer la dimension ; sur le monde donné là entièrement horizontal, il y eut d’inventé la dimension verticale, ce qui ne doit pas, ne peut se comprendre autrement qu’en tant que Bord (transcendant) de ce monde (immanent), mais de telle sorte que la dite transcendance est-encore de ce monde même ; sinon ça n’aurait pas de sens.

Gardons la possibilité que le Bord du monde soit seul effectivement réel… Qu’il n’y ait en tout et pour tout qu’un tel Bord, dressé verticalement par-dessus tous les mondes (ou tous les univers si l’on préfère, toutes les sortes de réalités diverses et variées que l’Exister puisse installer).

Revenons sur le dit Bord, et considérons que sortant de tout monde particulier, nous sommes dans l’obligation, interne et propre à la structure de conscience (débarrassée de tous les contenus, non en ce qu’elle les exclut mais en ceci qu’elle s’aperçoit que c’est elle qui les produit, qui les crée) ; ou donc, grecque, que c’est la pensée qui pense et qu’elle pense actuellement, elle transforme l’absolu tout là-haut en et vers cet ici-même, et ce qui est ici-même n’est plus l’absolu, mais le Un ; le Un est insécablement lui-même et de toute évidence nous existons, donc le Un est radicalement proche, ou « plus proche que tout », nécessairement.

Toute la philosophie part donc du principe que tout est intégralement ici même ; sauf que l’on ne sait pas ce qui est « là », ni ce que c'est que le "là". Par ailleurs a transmutation de la pensée en raison aboutit à créer une épistémè tout à fait réduite ; ce qui est, c’est le donné ; ce qui veut dire la détermination. Tout le reste est rejeté, alors qu’évidemment il est au moins un être qui est en plus ; le sujet qui manipule cette détermination (et chacun en tant qu'il n'est pas sa vie, son corps, sa représentation ni présentation). Mais qui plus est il existe le présent. Le présent ne rentre dans rien du tout, puisque c’est le présent qui contient tout le reste ; par rapport au présent tout est un dépôt, une mémorisation quasi morte ; aussi gigantesque soit-elle (mais si le présent est le seul réel, il n’est rien d ‘autre que le présent, et tout est en comparaison un donné délaissé).

Ce que durant toute l’historicité on a nommé l’éternité, la pensée en tant que divine (puisque seule elle permet d’augmenter, pour les grecs, considérablement notre être, de passer outre non seulement le donné là immédiat, mais aussi le langage et le groupe, l’individuel limité et le localisé), ce que l’on a nommé dieu ou le christ, et toute la dimension Autre qu’ouvre qu’il y ait un Point de vue externe à tout le vécu (comprenant par là tout ce qui a lieu dans un vécu, cervelle ou monde compris), ce que l’on a nommé esprit ou rassemblement de toutes les possibilités de pensée et de conscience (Hegel bien sur), ou que l’on a incrusté dans tel ou tel opérateur du Un (la Volonté, le désir, l’inconscient, bref toutes les altérités, interprétables comme telles), tout cela manifeste l’unique immense dimension hétérogène.

Elle n’appartient à rien, sinon à elle-même ; il se peut qu’elle soit dieu ou volonté ou désir ou ce que l’on voudra. Dans toutes ses descriptions la philosophie essaie de cerner ce en quoi l’articulation, ici même, tient ; et de fait et évidemment il faut appréhender chacune des descriptions en ce qu’elle apporte telle ou telle caractéristique dont on peut en son exister propre retrouver les constatations.

Il faut clairement utiliser les explorations du donné là (philosophique ou du donné tout court des sciences, de la raison) mais aussi les potentialités ouvertes sur le bord, dans le « là » du donné (de l’être, de tout donné, de tous les donnés, antérieur à tous les mondes), toutes les anfractuosités ouvertes par chacun des équilibristes sur le Bord (qu’ils soient grands sujets ou les mois, Rimbaud ou quiconque, Descartes ou chaucn), et dont rien ne rend compte sinon la description qui en est faite.

Comme la philosophie est la discipline qui se charge d’exprimer, de représenter ce qui est arrivé à l’humain (à savoir le passage de mondes de synthèse, un par un, chacun pour lui-même, au monde donné et donné « là », unique et donc universel), par-delà les contenus énoncés c’est l’activisme, qui y préside, qui constitue la trame ; ce qui se nomme architecture ; architecture de la pensée grecque qui élabore toute la possibilité du Retour sur le monde donné là à partir du là (de n’importe quel donné) et expose toute l’intentionnalisation possible, mais aussi architecture à partir du christique (nommé tel pour le désengager de n’importe quelle église) qui ouvre la dimension-autre (posant le Point externe qui permet de se saisir de tout vécu, de tout ce qui est au monde, le point non-né, ou né par l’esprit comme l’interprétera Hegel plus tard).

Supposer une telle structure (qui débarque dans l’humain et révolutionne tout monde vers le seul qui soit donné « là ») revient d’une part à réunifier tous les mondes humains (en caricaturant il est une version qui pose l’absolu là-haut ou ailleurs ou tout-autre, et une version qui veut trouver ici même l’articulation du Un, qui est sur la piste de l’anfractuosité, du décalage, de la non coïncidence en nous), et d’autre part de suivre la ligne de division ; lorsque les grecs nomment l’Etre ou le Un, les chrétiens le christ ou dieu ici même, Descartes la suspension du sujet ou Nietzsche l’auto affirmation de l’altérité, tous divisent le donné, la réalité, entre d’une part le monde et l’exister.

Ce qui signifie que nommant le Un on divise, qu’invoquant le christ on divise, appelant le sujet on divise. Le christique crée des quantités de consciences (qui certes sont toutes tournées vers le christ mais le christ justement nous renvoie, nous retourne), le Un crée quantité de pensées (il n’est pas attaché à telle ou telle pensée, ce qui serait vraiment contreproductif, et effectivement il y eut quantité de systèmes, de machines intentionnalisatrices), le sujet engendre quantifié de sujets, et ce sont bien des sujets impossibles (Rimbaud est fabuleusement impossible, et pourtant il a eu lieu) ; qui ne parviennent pas à remonter la structure, à reprendre par les contenus de conscience, les identités, les réalités, à reprendre cette structure de conscience (puisqu’elle ne peut pas remonter jusqu’à son surgissement radical et nu dans la cervelle).

Puisque c’est à une structure réelle et active que l’on a affaire, elle n’est nullement différente si elle est hindouiste ou grecque ou nietzschéenne ou cartésienne ; c’est toujours la Même. Il n’est pas cinquante manières d’être notre être, d’être « cet-être » (tel que depuis Descartes on peut le désigner ; il est posé « là », sur le monde, sur l’étendue). Il n’y a aucune contradiction entre l’organiser comme Brahma ou Bouddha ou Allah ou Dieu juif ou christ ou infini cartésien ou volonté nietzschéenne ; non parce qu’il faut tout mêler, mais parce qu’il faut tous les distinguer (en chercher à chaque occurrence les raisons, les distinctions, les opérations, les finalisations, ad il s’agit de s’en offrir les différenciations et non de tout réunir abstraitement). Et que la philosophie se concentre en propre sur le moment ou le lieu de décalage (ou de calage a contrario) que joue notre être donné là, et, disent les grecs, notre être articulé au « là » lui-même.

Autrement dit on croit comprendre l’occident en amenant sur le devant son unification dite abstraite et lourde, alors que visiblement l’occident s’est jeté à corps perdu dans les distinctions et les divisions ; annulant même la Vérité (contrairement à ce qui s’emploie à toute force dans les dénégateurs), puisque le principe de la vérité engendrera quantité de vérités on n’ a plus besoin d’un contenu qui resserrerait la structure puisque c’est la structure qui est mise au jour, extraite, isolé et non plus ce qu’elle produit ; il n’y a plus des mondes, tous séparés, mais un monde donné là ; il n’est plus de groupe et de parole communautaire puisqu’il est des individualités une par une, etc).

C’est uniquement ensuite, bien plus tard, ayant acquis la révolution, la séparation individuée, la liberté, le moi et l’humanisation, que l’on a voulu annuler, détruire, et mésinterpréter les grecs et le christique et le sujet, etc, non parce que l’on entendait délivrer le monde de ces architectures, mais parce que l’on regrettait que ces architectures rendent impossibles les mondes clos ; le monde clos heideggérien ou nietzschéen ou marxiste ou rationaliste qui tous se replient sur la Vérité d’un contenu ; que ce contenu se nomme raison en remplacement de pensée, ou naturalisme contre dieu ou moi contre le sujet, la fonction revient au même ; on insupporte la division, la distinction, la différenciation radicale que les architectures créèrent dans le donné, le monde, le vécu, le corps. Nietzsche, Heidegger et Marx et Freud succombent dans leurs avancées mêmes (qui sont vraiment des avancées par ailleurs), et se fourvoient en croyant que telle ou telle vérité, tel ou tel contenu s’imposerait extérieurement à la structure de conscience.

En somme les contenus qu’ils découvrent ne remplissent pas la structure ; l’universel humain de Marx se perd dans un pseudo contenu scientiste, la volonté nietzschéenne appliquée et tenue hors de l’individualité n’offre aucune politique et aucun humanisme tenable, pas plus que l’appel et l’engouement heideggérien, et le repli de Sartre sur le communisme tombe à plat. Il faut le dire ; aussi proactifs de l’altérité soient-ils, ils accumulent les absurdités.

Mais pareillement de n’avoir pas continué la révolution, de l’avoir paralysée, gelée sur place, le libéralisme se disperse dans un état du monde absolument caricatural ; son idéal, celui là même qu’il voulait rendre-réel, littéralement, plie sous son propre poids délirant. Les mois deviennent fous si aisément.

La ruse structurelle (comme la ruse hégélienne, c’est la même)

Or pourtant et bien que nos héros et révolutionnaires ne chérissent rien tant que la résolution de tout en une universalisation, une unification, une horizontalité, la structure est toujours forcément active depuis que les grecs l’activèrent, et quand bien même nous regretterions les temps bénis lorsque nous faisions corps avec le langage, le langage avec le monde, le monde avec le groupe, etc, c’est d’arrache pied que la structure travaille, œuvre et perfore les contenus ; aucun contenu ne tient et tous les contenus sont les effets de ce déploiement dimensionnel ; la vérité est tout à fait valide mais moyen d’une forme de conscience, raison, science et droit subissent le devenir de l’incrustation de chaque verticalité de conscience, une par une (la fameuse liberté, égalité, fraternité, par ex), le désir même que suppose le marketing et diverses formulations scientistes, n’est qu’un symptôme indéfiniment (et répétitivement, très répétitivement) réinstallé (afin de maintenir les mois comme constructions dynamiques qui dévorent le monde, ou les autres, ou le corps, ou leur corps, etc).

de sorte que bien que se réfugiant ou se visualisant dans un regret de la Vérité (aussi pleine d'Altérités soit-elle), ces la structure qui use de l'Etre, de la Volonté, du Langage ou de la science, afin de découper plus encore la réalité prise dans l'arc du réel.

On notait la ruse hégélienne, c’est la même ; mais la philosophie bien qu’explorant et partant en quantité de directions, ne se trompe jamais ; elle file droit sur sa cible, comme la flèche lancée depuis 25 siècles.

L’être réflexif qui fut embrayé alors est une structure ; elle agit ou réagit en tant que structure ; si l’on se perd à croire qu’il est question d’idées ou de systèmes, on n’y comprend rien du tout ; mais étant structure elle cartographie son lieu ontologique, et ceci de A à Z, et pour les corps des pieds à la tête. Et si il s’agissait d’un contenu ou d’un super contenu, d’une « Vérité » (serait-elle universelle ou serait-elle de raison ou de science, ce que l’on pourrait attendre encore longtemps, l’équation mathématique qui nous expliquerait qu’un présent réel il y a, non pas comment il est, parce que cela peut se trouver et mille fois, mais quelle est sa fonction) il devrait se dérouler et par exemple il faudrait être marxiste ou nietzschéen ou chrétien ou ceci-cela, mais il n’est nul besoin de s’en tenir à quelque doctrine que ce soit ; la structure est parfaitement nue, vide et absolument formelle (seul ce qui est formel est absolu, le reste, cad tout, est du bricolage).

C’est cette structure nue qu’a prise en chasse la philosophie. Elle scanne et peuple la forme non déterminée qui précède toutes les déterminations ; elle peuple, augmente le bord du monde de tours et retours, de formulations vides mais archi ou hyper actives ou pro (l'être ou dieu ou la volonté) et de formes. Le présent est une telle non-détermination. La conscience est une telle non détermination (sinon elle serait incapable de parcourir les déterminations en tous sens, ni d’inventer cent mille variations d’une intentionnalité).

Si la dite structure qui s’extrait de tout monde particulier et donc de tout contenu, ayant à développer l’architecture de cette structure, et de cartographier sa dimension, existe selon son mode propre, nous furent dans l’obligation de déployer une description adéquate de cet être réel, aussi réel que n’importe quoi mais qui visiblement n’appartient pas au monde ; et comme on ne peut le supposer transcendant au sens d‘absolu (au-delà) sinon les éléments nous manqueraient, il faut ainsi le placer comme Bord de ce monde ; de même que la conscience est le bord de ses contenus ; intouché, intouchable et revenant constamment nue et sans rien, arc réflexe se produisant dans la cervelle et arcbouté au réel (qui « contient » les réalités, il les contient comme un Bord non comme un contenant, ce qui risquerait fort de déplacer le problème, ce contenant se simulant comme un super-contenu, tandis que Bord veut dire : forme).

Les descriptions qui firent feu de tout bois usent de toutes sortes de représentations qui puissent signifier cette structure (mais aucune ne lui correspond ; pensée, dieu, sujet, matière, volonté, etc) bien que certaines soient plus proches de ceci ; qu’elles conservent la formule formelle, pour ainsi dire, vide et sans rien. Dieu est une telle formule vide et inconcevablement puissante (d’où ses diverses utilisations philosophiques), mais pour les proactivistes il fallait inventer des représentations capables de montrer l’Altérité (du Un) partout agissante ; l’Etre heideggérien et la volonté nietzschéenne, la structure sartrienne (le « je » devient une formule) et la para-description du moi lacanienne.

Les représentations, ces installations de la volonté puis de l’Etre n’y sont pas pour rien ; l’Etre est le retournement, la Volonté est l’antériorité de cet-être (que nous sommes) par rapport à notre être ; que nous sommes également ; « ça veut » en ceci que l’intentionnalité est antérieure à l’intentionnalisé, alors que pour tout moi, tout conscient ce sont les contenus qui valent, aussi est-ce une tout à fait réelle transmutation des valeurs ; les valeurs affectées à la volonté antérieure ne sont pas les mêmes que les valeurs assignées au conscient, à l’énoncé ; Nietzsche opère et continue la même métamorphose que Kant, qui tente d’atteindre la description structurelle (qu’il nomme transcendantale, visant à valider que nous ne sommes pas les contenus, mais que les contenus, aussi élevés soient-ils, sont pris-dans une architecture formelle).

La contradiction consiste en ceci que les valeurs de la volonté antérieures ne doivent pas contredire les valeurs du conscient ; parce que ce qui est acquis selon la réflexivité, et qui aboutit à l’universalité, doit être conservé par les performances postérieures créées tout autant par et selon la réflexivité, qui est bien plus étendue que le conscient ; la conscience n'est pas le conscient mais "ce qui est avant" (ce en quoi s'engage Sartre et son négatif Lacan). La philosophie, la pensée dresse intégralement la verticalité de la dimension formelle ; depuis le début. Et si pour acquérir certaines caractéristiques cette réflexivité (subissant et admettant dans sa chair la loi du Un, cad de l’Altérité pure et brute) doit se nier elle-même, elle s’y oblige parce que c’est précisément sa nature ; d’ajouter du Un, de la dimension, de l'Autre.

Les mêmes étranges valeurs antérieures sont recherchées par Heidegger ou Sartre ou Lacan. Ce qui se travaille (la dimension en plus, celle qui est toujours en-plus, étant de l’exister même ; l'exister est en plus de l'être) doit s’obtenir sans que rien dans le monde, le donné ou le vécu ne lui signale sa structure ; et doit créer, de ce qui se nomme créer à même le structurel, créer et déplier ou amplifier le Bord du monde.

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Structure du réel

10 Octobre 2015, 09:13am

Publié par pascal doyelle

La pensée antérieurement à la philosophie s’est attaché à l’absolu (et prît une forme synthétique fondamentale, se produisant dans tous ses détails et sa richesse par la structuration de tout ce qui, l’absolu étant supposé ou admis « là-haut », il nous était accessible de déployer toute les caractérisations d’une telle Distance) , en aucune manière il ne peut s’agir de nier, renier, abolir quelque formulation de la pensée que ce soit ; les pensées de l’absolu développe hyper objectivement tout le pensable à propos d’une présupposition, d’un intuitionnisme argumenté et infiniment élaboré.

Ça n’est pas cela qui est en cause ; les grecs initient de se saisir dans le ici-même, la dite distance, le décalage, et si l’on peut nommer cela la dimension, c’est que contrairement à l’élévation vers l’absolu hors du donné là, la dimension s’ouvre ici et maintenant.

C’est donc imposé de tout le poids de l’ontologique que cela s’introduit, dans le monde par les grecs et dans le vécu par le christique, et qu’effectivement tel que cela se dénomme ; se nomme cette ouverture comme ontologique ou métaphysique ou l’inscrivant comme la divine pensée, ou christiquement comme la pensée divine, c’est réellement que l’absolu s’est transformé vers le Un ; le poids, la diffraction, la puissance, la potentialité même de « ce qui est », qu’il soit absolu ou qu’il soit selon le Un, sont effectivement en présence ; ce qui signifie « si l’on veut se réaliser, se rendre réel, avant de mourir, il faut en passer par là, il faut actualiser ce qui est seulement replier sur le Bord du monde ».

Peu importe donc les absolus que l’on a pu explorer auparavant, ça recommence ici même autour de la méditerranée. Et sans peur. Doué de l’âme du guerrier qui ne lâchera rien. Les grecs, les chrétiens, Descartes ou Nietzsche ne lâcheront rien. La rage.

Mais ce qui va s’instrumenter sera donc les technologies adéquates. Il existait une technologie selon l’absolu au-delà, il existera ainsi une ou des technologies selon l’ici même. Technologies qui permettent d’avancer dans la structure même qui se déplace sur elle-même comme Bord du monde. Plotin est un tel déplacement, Descartes ou Lacan, et puisque ce dont il s’agit n’est pas un domaine séparément, comme serait l’éthique ou l’esthétique ou le mystique, mais est la Même exacte structure à chaque occurrence domaniale appelée, le déplacement s’inscrit tout autant comme Rimbaud ou Chopin ; c’est à chaque fois intégralement que la structure s’active et pose un Point là au-devant, forcément dans le monde, forcément comme d’une part être et d’autre part exister, qui réenroulant l’exister recompose l’être.

Si l’on active la structure de conscience ici même, elle se prend dans le seul présent (puisqu’il n’est plus d’absolu là-haut qui soit postulé), et tout autant recherche le monde, le donné tel que là que la structure du réel, telle qu’un seul présent actuellement existant (et il n’en est qu’un à chaque fois) ; l’acte de structure est à la racine lié au présent, ce qui veut dire que la pensée se relie à l’exister, à la surprise de l’exister, et veut le surprendre là où il se produit ; la raison d’être des grecs est littéralement entendue comme telle ; ce qui « produit » les choses. C’est en cela que l’on substitue à la conscience de l’absolu, l’actuellement intentionnalisé ; puisant dans la constatation du visible. Les hindouistes raisonnent tout autant que l’occidental, mais les éléments qui s’incluent dans le raisonnement philosophique sont répertoriés ici dans le monde, et c’est donc une position ontologique spécifique qui définit l’orientation du raisonnement ; c’est parce que l’occident repose sur instanciation, actuelle et ici même, qu’il ramène les éléments du donné là vers le donné là ; la question est donc l’étendue, l’ampleur du donné là.

Pour les grecs le donné là (le monde, les choses, les idées) et le là du donné (l’être, l’idée des idées, le Un) sont enroulés l’un par l’autre (littéralement « par », ce qui veut dire séparément ; le Un suscite les réalités, le Un est opérateur non pas d’union mais peut-être de réunion venant après la séparation, et dans tous les cas d’ analytique des distinctions), tandis que plus tard se sépareront l’être, le donné là, la pensée, et la structure (Descartes sépare la pensée de son origine structurelle, Kant et Hegel et Husserl et Sartre continuent la même opération, au propre ; la découpe).

Il est clair qu’il ne faut pas opposer l’être, l’essence, les distinctions, les différences d’un côté et l’exister, la structure, l’activisme de l’autre ; c’est parce que l’exister produit des distinctions qu’il embarque le monde, jusqu’à ceci ; ce qui compte premièrement c’est l’exister même (le présent pur et brut) et secondement (et tout à fait et réellement en ce cas) la pensée ; c’est parce que la pensée est, occidentalement, la prise en pinces du Bord du monde, que tout y passe et se tenant sur le Bord d’une part elle déplie ce Bord et d’autre part secoue le monde, les choses, une par une. C’est une assumation ontologique qui parcourt le devenir.

Si le Un est opérateur des différences, et porte infiniment plus loin toutes les différences, c’est non en tant qu’idée (le « un »), auquel cas il serait une idée en plus des autres, mais parce que le Un oblige à s’y inclure, oblige à s’inclure lui-même et que nous y soyons engagés ; ce qui attire instantanément que l’ici et maintenant réalise, rend réel, actualise, et soit le temps complet comme la dispersion sur l’étendue ; il n’en est qu’un seul et comme ça n’est pas une « idée » collée là sur le donné, cela veut dire que cette « idée » qui n’en est pas une, qu’elle réfléchit. Le Un ou le Même est ce qui désarticule et décolle le contenu (de conscience) de lui-même (aucune synthèse ne sera plus accessible, puisque la forme est le réel, ou pour les grecs l’a-temporalité de l’idée).

L’idée du Un se réfléchit ; le réel est en lui-même re-doublé, réflexif ; en ce que le présent est avant-tout, ou que l’exister est en plus de l’être. Elle est tordue et la torsion est au-dedans ; le Un est Un non en excluant le donné là, mais en l’adoptant ; c’est donc l’équation d’un monde empli de ruptures mais néanmoins Un, qui est en jeu réel (et non les caricatures que l’on voulut prêter aux grecs, chrétiens, Descartes, etc). Qu’il y ait torsion signifie qu’il existe un présent, et si il existe un présent il n’existe que ce présent ; cela seul qui est, est.

Ce que l’on prenait pour le résultat, assez indifférent ou négligé, soit donc le présent (qui résulterait des causes), est formellement la cause même ; à condition évidemment que l’on quitte l’explication selon la détermination et que l’on passe vers ce que réellement est l’ontologie ; et la raison d’être de toutes les raisons d’être (d’être ceci ou cela).

Le présent, l’exister est tout étal et pure surface là au-devant, chaque point est l’assumation. Lorsque les grecs ramènent ici-même l’absolu habituellement situé là-haut, ils admettent que le réel est lui-même absolument, et non au sens où le monde est l’absolu mais au sens où l’absolu est effectivement ici. Son poids tout entièrement.

Autrement dit le présent est le sens, tel quel, de « ce qui est ». Ou si l’on veut le prendre autrement, le présent est ce Sens Insensé parce qu’un présent il y a (et qui autrement, si il ne portait pas précisément l’entièrereté du réel, n’en aurait aucun, aucun Sens, pas même ce Sens Insensé, sinon d’être le « là » stupide de la constatation par la raison, le naturalisme, le moi, rétrécis). Ou encore le réel loin d’être un simple « là », est en lui-même retors et articulé, et ce ressort est le présent ; articulé non seulement parce que notre structure est en elle-même intégralement articulation (autrement dit elle n’est que mouvement à partir du réel, retour à partir du réel) mais parce que le réel est lui-même un re-doublement ; le présent ; et que notre être est l’articulation dans et par l’articulation qu’est le réel comme présent.

Le présent n’est pas créé de notre être (hypothèse qui court phénoménologiquement, qui croit encore préserver l’intériorité ou un contenu ou un Sens) mais l’inverse ; notre être est créé du présent. C’est sur et par l’exister que nous naissons.

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L’exister (comme présent brut) est le réel

7 Octobre 2015, 08:06am

Publié par pascal doyelle

On se trompe si l’on croit que la philosophie, c’est-à-dire la pensée, a pour finalité de composer un discours qui rende compte, sous l’apparaitre d’une connaissance, de « ce qui est ». La philosophie est l’activation de ce qui n’ a pas de nom, et que l’on traite ici comme « conscience » mais qui doit être lu plus généralement comme étant « le rapport à (soi) » ; étant entendu que le (soi) est entre parenthèses puisque l’on ne sait pas ce qu’est ce Rapport ; on nomme « conscience » ce qui diffère de ce qui n’a pas de rapport à soi ; qui est donc une chose d’une part ou d’autre part un être vivant, ayant un rapport, tout à fait réel et absolument non identique aux choses, ayant un rapport à son milieu ; un animal vous connait. C’est évident.

Il vous connait et vous reconnait ; c’est une honte infâme ce qui leur est imposé. Mais ça n’est pas un rapport à (soi), et la preuve en est que nous parvenons effroyablement difficilement à assumer un tel rapport à (soi)… ça n’est pas du tout simple et « naturel » puisque précisément ce rapport à (soi) est de se tenir, sans raison, Autre-que-soi ; il n’est aucune composition dans ce rapport et pourtant il se distingue absurdement de lui-même. Il n’est aucune distinction sinon l’acte lui-même de « se poser ». Ce qui rend notre exister absolument incompréhensible.

Mais donc, il est vrai que la connaissance est effet de l’articulation suréminente qui eut lieu lorsque les grecs décidèrent de vouloir ici même l’absolu ; le Un est ici et maintenant (et non pas ailleurs) mais cela veut dire que le Un est effectivement ici et maintenant, qu’il explose littéralement la réalité par en-dedans ; que d’une part ce qui est, est parfaitement et intégralement « là », et que d’autre part le Un est ce qui crée, produit, engendre l’Altérité partout existante. Que la réalité est insufflée du Un, ou que l’exister constituera toujours le fond de la réalité ; ce que l’on nomme le réel est le pur présent, le simple point diffractant toute la détermination. Et ce qui vient d’abord « là au-devant » c’est le fait brut de l’effectif exister.

Il n’est pas de connaissance de la réalité ponctuelle, du donné, parce que d’une part l’universalité est relative à une conscience qui universalise (cad qui tisse des rapports et que les rapports sont des liens entre des contenus) et d’autre part plus loin parce que le donné, la réalité est prise dans le « là » lui-même, l’exister, et que ce « là » est unique.

Technologie du Point d’existence

Il n’est pas seulement unique en chaque point ; il est unique dans et par tous les points. Tous les points du réel ne sont qu’un seul point. Étant donné que comme ce point unique est formel (non composé en quoi que ce soit, il est le présent et rien que), cette forme peut explicitement se déployer en une indéfinité de points ; ce que l’on interroge ça ne consiste pas en une nature composée, mais c’est le fait-même de l’exister qui est proposé.

Remarquons ceci ; on a défini le présent comme étant cela seul qui existe, et en tant que tel il faut admettre comme fait-même que le réel, ce qui est vraiment, est « en cours ». Que le principe de ce qui est réel est d’exister en instance de devenir ; on ne peut en aucune manière prédéfinir « ce que cela sera » et il n’est aucun point de vue externe à l’exister (parce que l’exister est le seul point de vue existant réellement).

Autrement dit nous voici sur le seul présent, dont chacun est, immédiatement en un sens et instantanément en un autre sens, l’actuelle présence, et ce seul présent est ce qui splitte totalement, jusqu’à la racine, ce qui est. Ou donc l’être, soit le dépôt de l’exister, peut bien s’entasser autant qu’il veut, l’exister est toujours en plus et radicalement autre, radicalement parce que l’exister est la Racine même de tout ce qui est, fut, sera.

Le présent, soit ce qui accompagne chacun partout constamment sans qu’aucune discontinuité ne soit perceptible en aucun sens que ce soit, ni ne soit distinguable de quelque manière possible, le présent est l’arc instantané qui produit, crée, réalise tout ce qui est.

Il est clair qu’il ne faut pas entendre « crée tout ce qui est », l’être, selon la composition, mais selon la forme (ce qui doit être inventorié encore). La non substantialité de ce qui est, de l’être, sa faiblesse et son passage, viennent de ce qu’il se tient de la forme seule (l’exister).

En une perspective donc il n’est rien que le présent et cela seulement ; il est instantanément actuel en tout. Ou plus exactement il est l’actuel pur qui résout tout ce qui est, en une fois. Littéralement étant indistinguable de lui-même (et de quoi que ce soit) il n’est qu’un seul présent.

Il est un seul instant unique qui déploie toute sa performance dans toutes les réalisations (cad dans toutes les réalités, que ce soit cet univers ou éventuellement tous les univers, toutes les réalités) ; depuis le début de ce monde, de toutes ces galaxies il n’est qu’un seul et même Instant unique ; cet instant-çi est le même instant que lors du big bang (ou quoi que ce soit qui en tienne lieu).

De même cet instant çi est ce point-çi ; tous les points de l’espace sont un seul et même point unique. Rappelons qu’étant purement formel (le fait d’exister pur et simple) il supporte naturellement et logiquement toute dispersion et toute multiplicité ; il est même antérieur à toute multiplicité (qui ne se valide que d’être nommée, distinguable ; l’exister est rigoureusement indistinguable, y compris de lui-même).

Lorsque les grecs se décident à instancier ici même l’absolu, c’est toute la puissance du Un, de l’exister unique, qui s’embraie à notre être et commence de le démonter. Puisque l’on n’invoque pas le Un sans effets …

Et ce faisant démonte tout ce qui est ; en une seule fois puisque le réel est tout aussi bien toute cette réalité (on ne peut plus se sustenter de l’absolu tout là-haut ; si le un est ici, il est bel et bien effectivement l’altérité qui séquencie le monde, et tous les mondes et qui commence de tout distinguer de la pensée possible ici et maintenant ; un raisonnement ne tient que si tous les éléments sont intégralement et complètement convoqués ici même dans la visibilité, la cohérence du réel est supposé dans la cohérence de la pensée, qui elle-même aura pour effet la raison, et tout ce que l’on voudra adjointer). Sauf que la dite cohérence n'est pas celle de l'Ordre ou du Sens... elle n'est pas ce que l'on attendait, espérait, désirait.

Il ne s’agit pas de dire que le présent dans sa petitesse est cette ridicule ponctitude vide, mais que le présent dans sa petitesse immensément métamorphosable est lui-même le déploiement de tout le reste, de tout ce qui comme monde ou mondes, réalités ou choses, êtres ou pensées ou langages, ou corps, que le présent dans sa petitesse est l’engendrement radical qui existe antérieurement à tout et que de fait tout ce qui existe est réductible au seul présent lui-même, d’un certain point de vue, qui est évidemment le seul. On peut même ajouter que le présent parce qu’infiniment petit est le réel, non mesurable, non composable, non distinguable.

Et par conséquent totalement (puisqu’il n’a pas d’épaisseur), totalement Autre.

Il n’est rien de plus Autre, et abominable, que le présent comme Exister (ou plutôt l’exister comme présent, mais c’est équivalent, c’est le Même).

On dira que l’on ne peut pas le penser, c’est l’objection qui revient toujours ; or pourtant on n’a jamais pensé que cela. C’est à partir de « cela », cette horreur radicale (ou cette merveille insoupçonnée pour les grecs), que l’on a commencé de penser ; c’est d’activer cette pure et simple et brute évidence que « cela est » (autrement dit l’exister est) qu’il leur est venu de déployer totalement (et comment ; puisque cet un est la Racine même, l’antériorité de toute détermination, en tant que les grecs, qui s’instancient comme pensée, cad archi intentionnalisation, ne distinguent pas l’antériorité et la postériorité, de l’exister et de l’être, comme par exemple dieu simulera l’antériorité de la décision de tout créer et sa conséquence le monde et les hommes).

De lier soudainement l’articulation même (que le rapport à nous-même est arc bouté sur « ce qui est effectivement ») que le Un commence de tout découper, jusqu’à plus soif.

Il est donc un lien radical entre notre être et l’être, entre l’activisme de conscience et le réel, entre le rapport (que chacun est-avec soi, cad le rapport que chacun est avec le rapport qu’il est, forcément puisque ce rapport se-sait, par définition et exister même) et l’exister. Les grecs n’avaient pas tort de postuler instantanément (la structure de conscience, réflexive, se prenant elle-même pour cible se-sait, sa certitude inentamable, et se communique immédiatement son exister ; de cela on ne peut rien dire sauf que ça déploie tout le renouvellement continué de son se-savoir formel, renouvellement qui sera explicitement le fait christique, le christique ça renouvelle intégralement) de postuler l’indivision de notre être et de l’être, de la conscience arc réflexe de la cervelle arcbouté au réel même.

Mais il est net que cette indivision est une division absolue ; que c’est parce que notre être est un, formellement, qu’il lui est possible d’envisager le réel ; que donc la division ou l’altérité est intégralement ce qui agit.

Par ailleurs lorsque l’on dit que le réel est l’altérité, on veut dire que par-dessous toutes les différences données du monde et toutes les distinctions en pensée, il est une discipline intrinsèque au réel ; il ne se répète jamais. Il est en chaque point absolument Un. Ce qui signe la folie interne au réel, au présent, à chaque point de l’espace. Le réel est sa propre rupture constante.

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