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instants philosophie

Le point externe du réel

26 Mai 2018, 08:27am

Publié par pascal doyelle

On s’est laissé glissé sur la pente ; on a imposé la conscience de (soi) et on a cru à un « soi » et donc au bonheur et à la réjouissance, et effectivement on a obtenu tout cela ; on se plaint mais on est heureux. Mais ça n’est pas « ça » ; ça n’est pas ce que l’on veut, on ignore ce que l’on veut puisque notre être n’est pas de l’ordre de la volonté (qui réfère au conscient) mais de l’ordre de l’intentionnalité (qui signifie la structure) ; ce qui ne signifie nullement que ce soit inférieur au conscient et à la volonté ; les contenus qui passent dans la conscience ne sont pas la conscience elle-même ; elle est une forme, un vide, que rien ne peut combler, emplir, satisfaire.

(Et de ce fait on dévore tout ce que l’on trouve. Le mécanisme qui n’est pas régulé dévore tout ce qui est. Ça va dévorer la planète et les gens.)

C’est que l’on devait réguler justement ce vide interne et élaborer l’architecture autour du vide formel ; il est formel ça n’est pas pour rien, c’est pour qu’il se stratifie et se positionne, se tienne en perspective. Mais on a cru en la réalité que le vide produisait, la réalité créée en son centre ; au moi-même, à la vie heureuse, au corps ; on a nommé cela l’idéal humain, l’idéologie et le progrès et l’économie. Et tout cela est vrai et réel, mais ça ne suffit pas : c’est autre chose. L’économie est l’idéologie, la représentation du corps ; du corps comme fondement, base de toutes les volitions, désirs, images ; tout y retourne. Mais on n’est pas son corps, en aucune manière, et donc il fallait créer une dimension qui repère et signifie cet en-plus du corps ; qui permette plutôt que de plier toutes les intentionnalités, les perceptions vers le corps, vers le bas, qui permette donc que ces intentionnalités soient supportées, admises et élevées vers la forme, la conscience et sa forme de vide ; ici ou là on s’en rend compte et on peut l’éprouver, mais comme cette dimension n’est pas du tout ordonnée, et donc pas complexifiée du tout, ce sont juste quelques éclairs, éclaircies de temps à autre.

Elle n’est pas ordonnée sauf que toute l’occidentalisation, la structuration qui a lieu depuis la méditerranée, consiste justement à organiser l’éclair de structure. 

On a rejeté que cette envolée, cette élévation soit substantielle et en elle-même ; on a voulu remplacer l’élévation substantielle par la Volonté (nietzschéenne) ou l’Etre (heideggérien), ou par Marx ou Freud ou quelque idéologie objectiviste ou mondaine. Mais c’était encore recopier un contenu par un autre contenu (tout aussi abstrait et construit, et en vérité encore plus imaginaire sinon de par sa position assumée d’altérité ; le réel n’est pas « humain », pas selon l’humanisme du 18éme, tout comme la pensée n’est pas humaine ou dieu non plus). Sauf Sartre et Lacan qui orientent vers la forme-même ; la forme de structure. 

On peut être heureux, évidemment personne ne souhaite le malheur, mais on doit se rendre compte que « ça ne suffit pas » (c’est de toute manière ce qui arrivera ou arrive structurellement). Qu’il fallait donc passer le cap, des satisfactions, et viser autre chose et autrement ; aucun des contenus de conscience ne peut emplir la conscience ; sinon elle ne serait pas. Et le corps n’est pas le fondement de l’intentionnalité, bien que tout incline à l’abaissement.

Mais si rien ne lui correspond, à quoi se réfère-t-elle ? On peut dire « à rien », elle est juste là pour faire tourner les réalités, à savoir les réalisations humaines ; elle permet d’acquérir et de renvoyer plus rapidement les informations ; substituant aux mémorisations massives (celles de la cervelle) une mémorisation ultra rapide et infiniment souple, puisqu’elle n’est rien, rien qu’une forme, elle n’a pas besoin de déménager cent mémoires pour se mouvoir ; il lui suffit de quelques signes pour déconstruire et reconstruire ou imaginer et inventer des choses réelles.

Mais si elle ne correspond à rien dans le monde (et donc dans le vécu et le corps), et même si elle n’indique rien (au-delà du monde), elle existe néanmoins comme telle, comme forme et c’est au minimum cette architecture de forme qu’il faudrait penser (comme Kant par ex, mais Nietzsche ou Heidegger, Sartre ou Lacan ne recherchent rien d ‘autre que l’architecture du vide formel, que l’on nomme imaginairement ce vide Volonté ou Etre ou que l’on analyse bien plus cartésiennement ce vide comme conscience sartrienne ou corps lacanien).

C’est cette architecture qui était amenée à notre attention par dieu, la pensée, le christique, le sujet (et ensuite donc l’altérité de N H S et Lacan, entre autres). Elle élaborait un diaporama précis qui permettait de montrer le surplus, le « ce qui ne rentre pas dans le monde ». Et nous ne sommes pas du monde puisque sinon on n’en  aurait pas conscience ; nous serions dedans et que l’on en est conscience veut dire « nous sommes à l’externe du monde ». Quel est le point d’appui qui rend possible que l’on n’y soit pas ?

Il faut comprendre que si l’on ne re-présente pas le circuit de structure de conscience, il se présentera à nous dans et comme réalité, ce qui sera absurde et pour el dire dramatique ; dans la réalité il sera inégal par rapport à lui-même, il n’engendrera que confusion et confusion radicale ; à la racine (quoi que l’on pense, décide, imagine, désire, touche ce ne sera qu’incompréhensible). Ceci étant, lorsqu’il se re-présente ça ne sera pas afin d’en être satisfait ; il existe en tant que « ne correspondant à rien qui soit ». C’est l’insatisfaction même qui doit être orchestrée comme telle, comme insatisfaction formelle radicale.

Inutile de rechercher une unité qui serait donné là, dans le monde, le corps ni selon un accord quelconque entre l’intellect et le corps, l’image et le miroir, le cœur et la vie. Ça n’arrivera pas. Même intégralement satisfaits (et nous n’en sommes pas loin, historiquement, malgré les plaintes sempiternelles de ceux qui ne s’en rendent pas compte) il reste ceci ; que notre être n’est pas un être mais un rapport, une structure qui est construite sur le réel donné « là », dans la perception (qui lui permet de passer outre les atomes et l’adn et crée un autre champ de réel), et que prenant appui sur le donné-là et puisqu’il est un tel rapport il s’offre une latitude, une liberté qui non seulement statue, juge sur ce qui est énoncé ou manifesté mais qui également peut bel et bien jusqu’à choisir, élire, opèrer un tri dans la perception même ; on ne perçoit pas mécaniquement, on perçoit en créant une trame et cette trame dépend du sens, de l’orientation ; de l’orientation des signes ; or les signes furent produits afin, par et selon un faisceau qui puisse aisément mouvoir les choses sans soulever les choses réelles effectivement ;  c’est une opération extrêmement complexe et qui rend possible quantité de bifurcations en interne de l’opération elle-même, dans la perception même.

(rien d‘étonnant, si l’on peut dire, qu’alors dans la perception se glisse ce que l’on a désigné comme inconscient et qu’il n’y ait un inconscient que pour et par une structure qui est de-conscience ; l’arc qui rebondit du donné là vers la personnalité, la pensée ou la représentation a créé la perception elle-même ; avant le conscient, qui est seulement l’énonciation d’un tri opéré dans la perception, laquelle n’est pas automatique mais déjà une articulation parce que tout est articulé ; le présent est l’articulation « non là » qu’est le réel même, comme acte et actualité et activisme radical).

Il ressort de cette construction, de cette constructivité (qui n’est nullement artificielle, la perception n’est pas un épiphénomène, le champ perceptif est en lui-même en plus et autre que l’adn et l’atome, qui codent leurs masses, la mémorisation que sont les choses et les êtres) que l’on peut orienter le sens, non pas idéaliste ou idéel, mais le sens en tant que direction ; direction dont la clef s’incarne, est incorporation ; où situons-nous notre être ? Est-ce dans le corps ou ses effets ou est-ce dans une autre transmission ?  

C’est bien en ceci que la psychanalyse n’apparait pas sans raison ; la direction du corps est structurelle dans le champ du réel ; c’est l’annulation de la suprématie du contenu, du conscient, et on a cru qu’il s’agissait d’un abandon ; mais la nouvelle stratégie qui (aurait pu) s’est mise en place c’est celle intuitionnée par Sartre ; non pas selon la mauvaise foi (Sartre ne sait pas comment organiser la nouvelle forme intentionnelle qu’il présente) mais l’arc de conscience ; en tant non pas qu’il rebondirait sur un en-soi inerte, mais en tant que le donné « là » du monde est le présent et est déjà une forme ; le présent rend possible qu’il existe cette diffraction intentionnelle ; ce qui veut dire la diffraction sans laquelle aucune intentionnalité ne serait possible.

Parce que dans l’ancien système – celui du conscient – le conscient annulait qu’il y ait diffraction, il se fixait dans son super contenu (la pensée en soi ou ensuite cette réduction de la pensée que prétendait la raison) ; tout assuré et précipité qu’il était de (se) concevoir comme (contenu) ; le contenu constituait le réel, prétendument ; au point qu’aucune attention ne se référait à l’activité d’intentionnaliser ; sauf à partir de Hegel (puisque Kant permettait que soit envisageable, visualisable ou au moins soupçonnable qu’existe une structure antérieure à tout contenu, que Kant supposait encore lui-même comme « en soi » non accessible et inaccessibilité qui rendait possible la liberté soit dit en passant ;

en quoi donc il était extrêmement difficile et il reste hasardeux de présupposer un être antérieur à l’être … et donc, il serait plus logique de présupposer une structure antérieure à l’être ; qu’alors l’être devrait se comprendre comme contenu lui-même dans une forme plus grande et même Autre (que l’être). Ce que tentèrent de visualiser Nietzsche et Heidegger (outre Kierkegaard qui réfère à dieu, à l’infini), tandis que Sartre enfin et Lacan envisage réellement cette structure comme structure. Puisque cessant de repérer par le contenu mais tout au contraire signifiant le corps structurel lui-même (ce à quoi utilise Sartre le regard de l’autre et Lacan l’Inconscient).

Ainsi il n’est absolument pas vrai que la différence de l’homme, de l’humain se cantonnerait à l’intellect ou au langage ou l’outil ou ce que l’on voudra d’encore plus déterminé ; ce sont seulement des effets. Lorsque les grecs connaissent la « pensée » ils ne désignent pas ce que plus tard on nommera la « raison » ; pour les grecs la pensée se pense elle-même ; ils entourent dans « pensée » ce qui se distinguera plus tard ; à commencer par Descartes qui suppose un sujet qui origine la pensée (de là qu’il ne le réfère qu’à l’infinité-dieu, et qu’il précise « la volonté », autrement dit l’intentionnalité), supposition reprise par Kant, Hegel et Husserl (etc). C’est par là dans la pensée que l’être, l’idée ou le un signifient plus et engagent bien plus loin que simplement une « raison » toute extérieure et abstraite. Dans la pensée grecque ça n’est pas la pensée qui se met à notre niveau (comme raison) c’est nous qui nous avançons jusqu’à la pensée ; pour les grecs la pensée est l’horizon indépassable et donc l’horizon qui nous pense, forcément. Et Kant pourra bien enfin ramener la pensée à l’entendement, ce sera pour commencer d’élaborer la structure antérieure ; le sujet dit transcendantal.

L’acte de conscience était caché dans la pensée ou caché en dieu ; mais il ne faut pas l’entendre comme « ce qui est caché dans la pensée ou dieu est révélé par l’acte de conscience » ; puisque l’on ignore ce qu’est l’acte de conscience ; autrement dit on peut objectivement (et en l’occurrence hyper objectivement) délimiter l’arc mais au sens de préciser qu’il s’agit de situer « là où cela pense » ou encore « là où cela est divin » ; autrement dit depuis Descartes, Kant, Hegel, Husserl on est amené à se focaliser sur l’articulation qui rend possible la pensée ou dieu ; et cela ira en s’élargissant. Mais comme on ne peut pas exprimer ce qu’est l’arc, on ne peut pas dire « voila qui réduit la pensée ou dieu à une structure », puisque cette structure est elle-même autre et manifestation comme altérité (on ne peut en affirmer ni infirmer dieu, la pensée, le christique et le sujet ou l’altérité dénommée, Volonté ou Etre ; on se « contente » de l’altérité analysée, par Sartre et Lacan). On n’a pas retranché l’acte de conscience de la pensée ou de dieu, on a ajouté la dimension antérieure (à possiblement dieu ou la pensée, on ne sait rien de cela, mais on connait de plus en plus précisément l’articulation, le décalage ici même).

Comme on ignore ce qu’est le dit décalage (et il est rapport, et donc mouvement et n’étant absolument pas réalisé jusqu’ici) et on remobilise donc toutes les possibilités déjà inventées ou découvertes ; dieu, la pensée, le sujet, l’altérité. Toutes orientations chargées de manifester, énoncer, signifier cette structure (sans qu’aucune n’éteigne l’arc lui-même) ;

Dit autrement ; il ne s’agit pas de contredire ce qui fut avancé ici et là, ou partout, lorsque l’on s’empresse de répondre sur la nature du décalage ontologique que nous sommes (de fait, nous sommes autres que le monde et donc chacun est autre que son vécu), mais il s’agit de mener l’analyse de cette articulation, de son altérité (dont ensuite on pourra si l’on veut se porter vers dieu ou la pensée, articulation qui mène peut-être vers dieu ou la pensée ou un autre réel mais que l’occidentalisation se contente d’observer, à vif, puisque cette articulation n’existe qu’en activisme, preuve que le réel est cet agissement) et de pousser cette analyse au plus loin ; par quoi l’on s’aperçoit que c’est effectivement cette analyse qui fut lancée depuis la méditerranée (lorsque nous sommes sortis de tout monde clos et cyclique et communautaire).

Et c’est alors que l’on peut considérer que jamais personne (de suffisamment rigoureux ou cohérent) ne s’est égaré ou n’a déliré, ni à partir de quelque absolu que ce soit fut-il le plus éloigné en apparence), ni selon telle ou telle compréhension actualisée (ce par quoi se signale le monothéisme, les grecs, le sujet ou l’objectivité ou l’hyper objectivité depuis deux siècles) ; de toutes les positions aucune ne fut portée pour rien (c’est le contraire qui serait étonnant ; il serait étonnant que tout ne soit que délire ou illusion ; comme si une intentionnalité fortement architecturée d’il y a 3000 ans où qu’elle soit sur la planète, était plus stupide que la nôtre actuelle ; un tel jugement a priori est absurde ; l’inverse étant qu’il y eut toujours recherche d’une Cohérence).

On prétend donc ici que certes l’analyse fut conduite depuis le début depuis la méditerranée (pour ce qui nous intéresse ici) et qu’il s’agit de l’analyse du même décalage ; il n’y en a qu’un ; il n’y a pas deux manières d’être cette conscience ; il n’existe qu’une seule forme de conscience et croire que cette conscience est relative à tel ou tel contenu est tout simplement absurde, et si il existe une forme, unique, de conscience alors c’est la description de cette forme qui est en cause.  

Il est apparent alors que la description de la forme qui entoure toutes les pensées, toutes les représentations, toutes les images et toutes les perceptions est autrement fondamentale que n’importe quelle analyse de quelque contenu que ce soit (et que par ailleurs toute description interne à cette forme tombera tôt ou tard sur la forme elle-même ; ce qui arrive à chaque fois). Lorsque l’on intellective la pensée, ce dont on s’approche, via le un par ex, plotinien, c’est la structure même du réel. De même que l’être distingue le réel des réalités ou les idées les intentionnalités du langage commun. Et comme on a vu : si la conscience est un arc qui sort de la cervelle (vers le monde donné là, et vers le « là » de tout donné du monde) alors sont embarqués non seulement le conscient, les idées, les systèmes mais toute perception, toute émotion, tout affect (de même que langage, représentations et mondes humains).

Et l’extension de l’arc c’est ce qui est montré par Sartre ; l’activisme de conscience n’est plus limité à la raison ou la pensée, ni ne se réfère à dieu ou au christique, mais depuis Descartes est activité ici et maintenant ; et dès la base du corps, entre la plante des pieds et le sol. C’est en cela que langage et signes, représentations et personnalisations, n’existent que d’être instanciés par le court-circuit qu’est l’arc de conscience ; il n’y a rien qui soit un « langage », un « monde humain », une personnalité » sans avoir été créé par la tension de mise en conscience qui consiste à activer puis créer puis sans cesse transformer tous ces systèmes ; les transformer à condition que soit mise en avant la structure nue et formelle (sous la forme de dieu, de la pensée, du sujet ou de l’altérité).

C’est qu’il faut introduire l’arc circonflexe. L’arc circonflexe est le point extrême à partir duquel commence (commence) de se modifier l’ensemble des intentionnalités. L’arc circonflexe est le point inatteignable. De même que pour les grecs la pensée était l’horizon même (celui à partir duquel on pouvait commencer de distinguer de nouvelles intentionnalités, les idées et les systèmes d’idées), pareillement le christique crée instantanément l’éclair du point absolument Autre qui regarde (et crée par son regard du un-tout-seul, votre âme). Ou de même historiquement se focalise le sujet comme citoyen et non seulement ça n’est pas rien mais c’est à vrai dire, tout. Kant ne s’y est pas trompé. En vérité personne ne s’en est trompé ; mais comme c’est d’une forme dont il s’agit il devenait extrêmement difficile de définir, dans le monde, le vécu et le corps et la société humaine ce dont il s’agissait par cette forme, cette structure ; aussi a-t-on brodé, historiquement, sur la réalité et le monde devenu accessible à partir du sujet (ou du citoyen). On n’a pas vu que le réel historique, la structure, ne pouvait absolument se traduire dans le monde, dans l’humanisation en cours et on a cru ensuite que la personnalisation, s’ajoutant à l’humanisation universelle, réaliserait encore plus la réalité ; et tout cela est vrai mais non suffisant.

Tout est, en un sens, vrai et réel, mais la forme-même échappe puisque c’est elle qui dispose tout là au-devant. Et c’est la tentative de (se) saisir de (soi), de cette structure par elle-même (alors qu’elle est non déterminée) que l’on voudrait marteler, par le christique, le sujet, la pensée, la poésie, la perception, la représentation, et tout ce que l’on voudra. Et que le moi lui-même essaie de contrôler on repérant son corps, sa perception, son inconscient n’est justement que cette repérage effectué de telle sorte qu’il (non) apparaisse ; parce que si il apparaissait il serait dans le monde.

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Exposition de la dimension

19 Mai 2018, 08:02am

Publié par pascal doyelle

Tous pensèrent le divin et au sommet des pyramides humaines, de mise en forme culturelle, se devant de se situer eux-mêmes comme groupe dans le monde, les univers, furent-ils « clos », de chacun des peuples ne pouvaient pas ne pas penser le divin. De tout cela on ne sait plus rien du tout.

Pour la raison que l’on ne se vit plus dans un groupe collectif, dans une communauté mais de plain pied dans le monde donné là (par les grecs) et selon un vécu, une vie bien à soi-même, et encore plus individuelle depuis les années soixante du 20éme siècle (pour ceux qui se demandent ce qu’il s’est passé au milieu du 20éme, partout dans les pays développés, c’est l’affirmation  de la personnalisation comme réflexivité dans la réflexivité que constituait déjà l’historicité universaliste, universalisée, de la révolution, de l’Etat, de la technologie, et qui a consisté donc à imposer en plus de l’humanisation la personnalisation, la démocratisation en larges pans de la personnalisation ; en somme le spleen de Baudelaire devient la dépression de tous, de tous et chacun des mois.

Tous pensèrent le divin, autant qu’il nous est possible, mais le divin en tant qu’il justifie, explique le cycle du monde tel que donné là très particulièrement en chaque monde ; on est maya parce que l’on nait maya, sinon on n’y comprend rien. Par contre on peut penser quelque que soit son peuple selon les grecs, ou selon les mathématiques, de même que l’on va exister individuellement par le christique, du corps de chacun, un par un, que ce soit dans la révolution de l’individualité libre comme position universalisée, soit donc comme Règle, ou par la personnalisation accélérée par la pop culture et l’autre-acculturation du 20éme. Et on en est très content parce qu’alors plutôt que de subir l’universel humanisme (dont le communisme touchait à la caricature ; remplaçant le désir de chacun par le besoin générique et se rendant incapable de la réalité des sujets) on peut se jnouer de tout et laisser libre cours à son individualisation extrême.

Il se trouve donc que l’occidentalisation (toute la méditerranée en fait, y compris tous les Moyen-Orients) ne caractérise plus le divin par le cyclique mais par l’interventionnisme ; dieu est tellement Autre et Un qu’il ne peut pas laisser le monde en l’état et nous charge de le transformer ; juifs, musulmans, chrétiens ; il ne s’agit plus d’assurer le cycle et le bien tel que donné là, il faudra le porter et le produire dans le monde, la société humaine, le vécu de chacun et de tous. Comme dieu est autre que toute détermination (qui relève du monde) lorsqu’il parle, signifie, désigne ce sera, ne reprenant aucune signification du monde donné, il modifiera la réalité, la société humaine, le corps.

Ce point-autre a créé un creux, dans la réalité, et somme toute dieu manifeste l’intentionnalité et se signifie de cette intentionnalisation désormais ouverte ; qui peut tout mais à condition de ne pas se nier elle-même, et devant rester indéterminée, sans mélange due au monde. Et en vérité elle ne peut pas se nier elle-même … ce qui veut dire que toutes les effigies, les figurations qui croiront la représenter comme telle ou telle en seront pour leurs frais et déjà pris dans la structure mise au jour serviront de symptômes, de signifiants, d’effets enroulés dans (déjà) la cause première ; il n’y a pas d’intériorité, ou d’essence, des choses ni des êtres, des mois humains ; il n’y a rien qui s’oppose à l’arc formel tendu par le point-autre ; et ce point-autre, dieu à l’origine, puis l’être (l’idée et le un), puis le sujet et l’altérité peut être dit : le réel. C’est pour cela qu’il revient sous divers signes ; et qu’il se manifeste par son exigence. Puisque c’est un mouvement.

Un mouvement dans le mouvement. Lequel est traité pensera-t-on comme un point fixe « dieu », l’être, le sujet, mais si l’on passe outre la bêtise de l’interprétation rationaliste humaniste naturaliste et prétendument réaliste (cad qui n’a de rationalité, d’humaniste, de naturaliste et de réel que le nom, au profit d’une idéologie généralisée qui interprète tout cela), ni dieu, ni l’être, le sujet ou le réel ne sont définis comme figés ; en rien.

L’idéologie en question fut bien utile, mais juste et rien que « utile » ; utile pour tirer d’une configuration structurelle du monde et de l’humain et du sujet, pour en tirer tout le maximum de possibilités ; mais absolument fausse en elle-même est cette idéologie. Elle se trompe sur tout. Elle désinterprète totalement tout ce qu’elle touche parce qu’elle veut simplifier l’action sur le monde et le vécu ; c’est son but ; faire la révolution, imposer la science puis la technologie, l’individualisme et l’intéressement au monde, etc. Comme la structure qui s’impose historiquement est vraie et formelle, elle rend réalisable quantité de possibilités dans le monde, dans les vies vécues une par une, les corps, les sciences, etc.

Comme on a abandonné toutes les configurations antérieures, dieu, la pensée, le sujet, il ne nous reste que le rien ; ce qui veut dire le formel ; c’est pour cela que les sujets prendront la forme existentielle ou celle de l’altérité ; ils sont devenus, coupés de tout, Autres que tout. Ils sont Volonté ou Etre ou Existence ou Inconscient ; ils sont déjetés dans la plus complète étrangeté. Et s’ils se perçoivent selon la science c’est tout aussi absurde ; l’univers est, au moins, gigantesque voire au plus infini et même qu’il existerait des tas d’univers ; ou encore on doit se concevoir intégralement conditionnés par des systèmes, mille milliards de systèmes de langage ou d’inconscients. Etc.

Sauf qu’en plus on Voit tout cela. Du point pivot qui fut enclenché et planté dans le sol même du réel par Descartes ; Descartes situe à la fois le sujet et le sujet planté sur l’étendue. Et du haut de ce point on perçoit tout le reste, on aperçoit même dans la dimension du sujet dieu par-dessus et captant son regard, infinie de volonté bien plus que d’intellect (on est passé par-dessus la pensée puisque Descartes origine la pensée dans une structure de sujet ; c’est le sujet, cette structure, qui est premier ; à partir de Descartes on ne pense plus seulement on réfléchit et on réfléchit tel plan sur tel autre plan ; restera à définir quel et quel, Kant par ex ou Hegel ou Husserl ou Sartre de l’ensoi au pour-soi). Quand bien même mille milliards de systèmes nous conditionneraient, ce qui est évident, le petit reste en plus qui n’y est pas, c’est lui qui Voit. Et donc dans le devant de la perception c’est lui qui décide ; il existe une conscience parce qu’elle est un rapport à (soi) (en tant que rapport et non en tant qu’identité, rendant possible que toutes sortes de rapports prennent place et qu’il s’en invente indéfiniment), et cette conscience est un arc (incomplet donc) qui se lance sur le réel, donné là,  et revient en signifiant ; le signe est le signe d’un rapport ; on rapporte telle perception à telle autre et de complexité en complexités. Il est évident en effet (ou ça l’est devenu, a posteriori) que lancer un rapport (cad la possibilité d’un rapport qui donc se rapporte à lui-même) c’est rendre possible quantité de rapports ; si le rapport initial était déterminé il ne sortirait pas lui-même et serait non un rapport mais une relation. Que l’on ait voulu transformer le rapport en une relation (en lui appliquant un nom, un mot, une essence, etc) est de par le fait absurde ; dieu par ex ou la pensée (l’être, l’idée, le un) ne sont pas des relations mais des rapports ; qui rendent possibles quantité de rapports.

« Rapport » est donc « cela qui devait arriver ». en ceci que si toutes les réalités sont des relations, déterminées, avec un plus pour le vivant qui est déjà à lui-même son propre mouvement, il devait arriver qu’il existe un être qui ne soit pas ou plus ou pas seulement un être, mais un exister ; ce que l’on nomme tel est la propriété de cet-être qui est le rapport qu’il a Et donc qui n’est pas. Et qui s’autorise alors comme de juste, d’hypostasier, d’extrapoler la structure de son exister qui n’est plus un être ; soit on extrait cet exister soit on implique que cet exister était « déjà » prévisible dans la réalité. Autrement dit soit on suppose dieu (ce qui ne saurait être ni affirmer ni infirmer, mais objet de croyance uniquement), soit on suppose que la structure de la réalité est "divine" ; ou donc qu’elle est un Rapport à soi (ou le soi est le réel lui-même comme rapport et non un soi consistant ; c'est le mouvement qui se modifie, et non un mouvement-pour quelque chose quelconque ; toute chose est quelconque par rapport au mouvement). Dans les deux cas on part du principe ou du fait qu’effectivement il existe, réellement, un décalage, un hiatus, une rupture du donné ; il existe au moins un être (qui n’est plus un être) qui perçoit d’en –dehors.

Le problème est que si on suppose cet en-dehors, alors cet en-dehors devient le fondamental… parce que ça ne se rencontre nulle-part ailleurs et que ce qui détonne est en-plus, et l'en-plus est le réel de tout le reste. Il existe un présent par lequel tout passe et tout arrive. Sitôt que l’on comprend que l’arc de conscience est un rapport on saisit qu’il est incomplet, sinon il ne serait pas un rapport mais une identité. Se pose alors la question ; pourquoi existe-t-il  « nécessairement » un être en plus, un être Autre dans la réalité ? Parce que toute réalité est déterminée sauf cet-être qui est un ex-sister ; il existe nécessairement un être libre.

Dès lors, si on ne peut pas coller une identité à ce rapport (sous peine de le perdre et de le rendre impossible),  et si on veut continuer d’extrapoler sur dieu, la pensée, le sujet, l’altérité (ce qui veut dire garder une logique ontologique sur le décalage, plutôt que de le bêtement considérer comme état de chose donné là), alors il faut commencer de supposer dieu, la pensée, le sujet, l’altérité (ou équivalent) selon cette logique étrange qui admet la réalité comme non là, ce qui veut dire comme rapport et donc comme mouvement, qui signifie présent ; non pas au sens où ce qui se réalisera ce sera l’aboutissement du mouvement (aboutissant à un être-tout, figé, fixé, inerte, ou simplement complet, satisfaisant, satisfait, heureux) mais au sens où ce qui devient c’est le mouvement lui-même. Et ce qui sera, ce sera un hyper mouvement … 

Ce qui revient à dire que l'altérité est la logique qui crée du Un et que le Un est la distinctivité  en tant que constitutive ; en tant que mouvement et rapport. 

C’est bien en ceci que du christique on peut continuer ; le christique voulut instancier le divin comme un rapport ; ce qui veut dire ; le divin devient dans la mesure où nous devenons. C’est la nature même, sa qualité, sa qualification, sa capacité qui est en cause ; on ne sait pas ce que veut ou ce que peut la structure, le rapport ; si elle était une identité il serait éventuellement possible de la penser, mais elle est outre, au-delà de la détermination et si des déterminations la traduisent elle se signifie au travers ; et c’est cette signifiance que l’on doit recueillir ;  et elle ne se recueille en aucun texte ou discours ou science ou connaissance. Si cela se passe, si cela arrive, c’est dans, par et selon l’arc de conscience celui-même ; tout peut l’y aider, (l’éthique, la politique, les esthétiques, les idéels et discours, etc) mais ce sera afin qu’existe, dans cet arc, le réel, qui veut dire l'actualisation du réel (puisque le réel est l'actualité de structure). On dira « par et selon l’arc » mais non pas « pour » l’arc de conscience ; il est un rapport et non une identité et ainsi il fait jouer le réel sur le réel, mais non pas lui-même sur lui-même. « Lui-même » n’a pas de sens selon le réel ; selon le réel il signifie, il porte et n’est pas. Et donc c’est bien en ce mouvement d’altérité que ce rapport trouve son "être", en tant que structure et qu'il est le plus distinct et distinctif. Or ça n’est pas une plaisanterie : l’altérité est réellement et durement Autre.

Ça n’est pas une autre image dans le miroir, c’est un Autre miroir. C’est bien par ceci que la pensée, le christique, le sujet, et l’altérité (celle ontologique qui voulut s’imaginer par Nietzsche et Heidegger et s’analyser par Sartre et Lacan), par ceci donc que l’on est loin, très loin de saisir ce qui est en question. On croit comprendre mais en vérité on en est à cent lieues, parce que la forme de la réalité, soit donc le réel, est hors champ de tout ce qui dans la réalité se présente et qu’alors on ramène, par mille et une hypocrisies, mais aussi erreurs, l’Autre miroir à une image déterminée et donc déjà intégrée et intégrante dans le même-monde habituellement platement donné et tout ce qui est donné, de ce qu’il est déjà repéré, est déjà humanisé et donc faux ; faux au sens qu’il ne s’agira jamais qu’une approche plus ou moins lointaine.

Ce qui change c’est que l’on va créer des réalités qui auront force de structure. Le statut de citoyen est une création de structure et renvoie chacun à lui-même (et aux autres en tant que chacun ; ni homme ni femme, ni riche ni pauvre, ni esclave ni homme libre ; liberté égalité fraternité traduisent le christique). Pareillement les esthétiques, éthiques et idéels imposent que l’on perçoit  et que par « percevoir » on ne saisit pas seulement la perception d’un objet-signe mais que cette perception soit intellective et qu'une oeuvre soit réflexivement ou si l'on préfère réflection, reflet qui renvoie au Miroir impossible ; on perçoit afin de comprendre, de situer et de se situer et de situer les autres ; il y a une médiation, ce qu’autrefois on nommait la pensée (les grecs créent la pensée pour outrepasser le langage commun et la vision commune des réalités, du vécu et faire appel ainsi à l’auto-expérience individuée de perception qui augmente les distinctions, perçues, vécues, hors du champ du groupe clos sur lui-même).

Le déploiement et le développement de la médiation rend possible que la structure, qui ne tient pas dans le monde, le donné, le vécu et le corps, puisse se soutenir dans la réalité ; que donc le réel (qui entoure le monde et le corps, soit la forme du présent et de l’arc de conscience prenne pied dans la réalité. Mais elle se soutient dans la réalité en ceci que les méta-réalités en question, les réal-isations soient portées par et pour des sujets ; esthétiques, éthiques et politiques et idéels renvoient à et par des sujets. Si l’on veut imposer une esthétique universelle outre que cela n’a aucun sens, c’est ce que le nazisme ou le communisme projetèrent pour le monde ; ou ce que telle ou telle religion ou, en moindre mesure, tel ou tel rationalisme ou idéologie, comme l’économisme ultra libéral, tendent à imposer. La médiation, le règne de la médiativité signifie le renvoi à chaqu’un en lui-même.

Sous-entendu ; du Un on ne voit pas le bout. Puisque c’est à partir de ce Bout que l’on perçoit, ressent, pense, imagine, image, décide, veut, intentionnalise. Tout ce que l’on supposera du Bout se tiendra à vrai dire au-devant du Bout (du corps, du moi, du vécu, de l’existence) et si on en peut pas s’empêcher de signifier cette extrémité, il ne faut jamais perdre l’idée, le principe que l’on ne s’en saisira jamais et que peut-être, avec de la chance ou de la jugeote, on en sera saisi.

Et ceci est fondamental ; que le Bout de notre existence se tienne du Bord de la réalité, que la forme entoure la réalité et le vécu et le corps est la Supposition, univoque mais insaisissable ; et c’est seulement de la supposer même obscurément que l’on en est saisi.  

Ce que l’on va lancer dans la réalité, dans le vécu et l’éprouvé, c’est le surinvestissement (autrement dit ce que l’on signifiait par « amour », sur-capacité de (se) projeter et (se) est entre parenthèses puisque précisément on existe en plus de ce moi ou d'un point quelconque, un corps ou une identité, existe en plus en cette sorte de sujet sur-étrange, le sur-divin, celui de Rimbaud ou de Nietzsche par exemple, qui sont au fondement christique, au moins historique pour ceux qui ne croient pas. Il est sur-étrange et sur-divin puisqu’il existe de et à partir et vraisemblablement pour le Bord, pour l’extrémité et par l’extrémisme.

Rappelons que le Bord du monde, le Bout de l’existence de chacun (celui insituable), le présent et l’arc donc sont la forme du réel qui entoure les réalités. Autrement dit nous sommes sans cesse à la limite de passer dans la perception de structure du réel ; celui qui regarde toute la réalité, tous les vécus, tous les corps. Presque que d’y passer, mais sans jamais franchir. Puisque c’est de là que l’on perçoit (vraiment).

Et on perçoit vraiment de ce point extrême et externe en sorte que toutes les autres perceptions en sont dénivelées. 

C’est ainsi que le sujet lacanien, le sujet inconscient perçoit lui aussi d’un point retiré, retranché. Que Rimbaud écrit à partir de l’extrémité et il écrit parce qu’il perçoit ; ça n’est en aucun cas et en aucune manière limité à l’écriture (qui s’utilise comme moyen, les signes disposent du regard mais c’est le regard qui aligne les signes) ; l’arc de conscience est hors norme et hors manifestation, et sous condition de son orientation et désorientation (il doit quitter le monde, le vécu et le corps, puisqu’il n’y existe pas) il peut commencer d’user de toute manifestation.

Il faut bien saisir que le Bord, qui est inaccessible et que l’on ne peut que supposer, ce qui veut dire sup-poser, étant hors déterminations dès qu’il se meut entraine et pousse au-devant telle réalité, telle réalisation ; c’est pour cela que prenant le moi, son propre moi, son vécu, le Bord du réel les tord, les distord. On n’invoque pas en vain la puissance de structure ; dont on a dit que « puissance » signifie potentialité, Possibilité. Non telle ou telle possibilité (qui serait du monde ou du vécu) mais la possibilité ontologique même ; identifier cela même qui origine, ce qui existe antérieurement ; c’est de toute manière ce que la pensée, la réflexivité (étendue aux mystico-logiques de toute espèce) mais aussi le point esthétique ou éthique ou politique veulent actualiser, acter ; ce qui consiste donc à non pas s’évader du monde, du vécu et du moi et du corps, mais à les assumer jusqu’au plus grand effort et récupération et remémoration mobilisables.

Et non seulement les mémorisations (en quoi consistent les réalités, les réalisations ; les choses sont des mémorisations de présents réalisés) mais également ramener à ce point le maximum des positions, des positions ontologiques, perceptives, intellectives accessibles, celles ayant accès au réel, à la forme qui entoure les réalités, les vécus et les corps. Cela même qui se cherche au travers de dieu, de la pensée, du sujet et de l’altérité, soit donc au travers des ré-articulations ontologiques de structure.

Il ne s’agit donc pas d’une partie du monde ou du vécu que l’on élèverait en comparaison des autres parties du monde, mais du point qui se dégage et avance sur le Bord. Et ça n’est pas non plus une faculté spéciale, l’intellect ou la sensibilité, l’imagination ou la volonté, mais bien « cela » qui existe antérieurement à toutes les facultés spéciales et que se nomme intentionnalisation, intentionnalisation comme processus (et non comme tel ou tel contenu, ce que croyait encore Husserl, Sartre détourne l’idéelle conscience vers cette conscience-en-et-par-un-corps, perçu de l’externe, des autres, sans intériorité, et Lacan surenchérit non d’une intériorité mais d’une structure interne, absolument charpenté sur le corps) et intentionnalisation qui consiste en la forme du corps, de sur-perception qui crée des intentionnalités qui sont des rapports et ne reposent pas du tout sur les intentionnalités mais sur la forme de l’intentionnalisation (tout comme le christique signifie qu’il faut croire-en et que la foi, l’intention vaut en et par elle-même sans obligation de résultats, ni d’œuvres, d’autant qu’elle nous vient d’au-devant, de l’Autre).

C’est donc une autre surface qui est démontrée par tout ceci ; ni parties du monde, quelles qu’elles soient, ni faculté telle ou telle, mais ce qui doit se dénommer comme dimension ; la dimension dite structurelle (de l’arc de conscience intentionnalisateur ou du présent comme acte et actual-isation).

Et on entend par telle partie du monde qui permettrait de comprendre les autres, ou toutes les autres, aussi bien ce que l’on nomme raison ou idée ou théorie ou mathématiques ou ce que l’on voudra. Il existe donc un point externe et la pensée de/sur ce point est localisée très exactement et bien qu’elle ne le sache qu’à demi, par la philosophie ; parce que la philosophie part justement du point Autre ; l’être, l’idée des idées, le un ou le dieu unique et autre ou le christique et son regard ou le sujet (Descartes Kant ou Hegel) ou l’analytique de cette structure (Husserl, Sartre, Lacan ou Nietzsche Heidegger qui en extrapolent l’altéritérisation ; la Volonté et l’Etre manifestent l’inhumanité et le hors monde).

Si la philosophie s’y avance c’est bien parce que sa finalité, de structure et non de contenu, n’est pas limitée à la pensée (ou que par pensée il faut entendre bien plus que l’interprétation rationaliste, ce à quoi du reste la philosophie nous a habitué ; jamais aucune philosophie ne s’est contentée d’une description rationnalisante et objectiviste).

Et bien qu’elle ne le sache qu’à demi ça n’a pas empêché la philosophie d’en dresser l’architecture ; qui n’est lisible qu’ici et d’en faire la théorie, la visibilité ; visibilité de ce qui n’a ni apparence ni apparaitre et qui en se constitue que des plis et replis de ce mouvement, de ce pli arc-ticulé au présent (qui est lui-même un mouvement et rien que). Ce qui veut dire que depuis que la philosophie pointe le réel (comme être, idée ou un, comme dieu ou comme christique ou sujet ou comme altérité ontologique de N et H ou analytique de Sartre et Lacan), on y est. On a atteint, déjà, le réel, et c’est le réel, la forme qui entoure la réalité que l’on déploie.

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L’historicité explicite

12 Mai 2018, 08:12am

Publié par pascal doyelle

Il y eut donc des configurations qui en maintenant ouverte la structure (de l’arc de conscience arcbouté vers, sur le réel et emportant ainsi les réalités situées dans ce champ réel), des configurations qui permirent que s’inventent toute l’humanisation qui eut lieu depuis la méditerranée (depuis 3000 ans, du dieu un tout-autre, et y compris le Moyen-Orient). 
Les configurations de dieu (le un tout-autre, ce qu’il faut lire comme Autre que tout et donc un ; sous entendu « il va créer du un » et comme ça ne suffit pas pour le Un, il va exiger encore plus de un ; dieu va nous demander de continuer le créé, et même l’exiger), 
de la pensée (l’être, l’idée et le un), 
du christique (un tout-seul, absolument seul ; qui comprend qu’il ne peut pas exiger le un, mais qu’il lui est possible de par son infinie liberté de nous rendre capable du un, et ce un par un, et de tout par-donner) 
et du sujet (Descartes, un par un), 
de l’altérité 
– du monde ; science, Marx, Freud, etc, 
– et du non-sujet (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, qui est quand même un sujet, au sens qu’il est le réel sujet structurel, sans contenu, formel, vide). 
Toute la pensée de l’altérité se tient du sujet, cartésien, rendu à son simple regard qui déroule au-devant la réalité ; il enquête sur lui-même (sa structure, Kant par ex ou Husserl, son passé, son devenir Hegel, il s’analyse par Sartre et Lacan et se décortique de pied en cap) et il réenroule le monde, les causalités, les réalités et toutes les objectivités à partir du point-sujet rendu abstrait. 

Soit donc l'augmentation de la perception (grecs), l'intensité de l'existence (christique), l'accélération du sujet (Descartes et suivants), le regard tout à fait exetrne jeté sur tout ce qui est et existe (y compris notre être, que Sartre et Lacan analysent structurellement). 

Ce qui se traduit dans l’historicité se concentre comme révolution ; liberté, égalité, fraternité. Dont on voit bien qu’aucune société de parvient à mener bien loin l’efficacité ; de sorte que, a contrario, toute société finit dans le marasme et l’immédiateté, n’ayant pas su maintenir la structure du réel, et se laissant envahir par les réalités (ou les désirs comme finalités appesanties vers le bas ; autrement dit le capitalisme n’est pas un système, mais l’envahissement d’un cadre structurel, celui de la révolution, par toutes les immédiatetés du monde, du vécu et du corps telles que précisément ce cadre, étant réel, les rendît réalisables ; le cadre tient mais envahi, noyé, immergé par le monde, le vécu et les corps, le tout étant dépourvu de colonne vertébrale courre à son effondrement ; intérieur, depuis longtemps, et extérieur et définitif, qui s’annonce : la réalité, la planète en l’occurrence, mais aussi les corps, ne peuvent pas supporter la puissance de la structure de conscience activée).
Autrement dit il fut élaboré l’architecture capable de la structure de conscience activée autour de la méditerranée, mais la suite de cette architecture n’a absolument pas du tout trouvé le chemin et s’est perdu dans les sables du monde, du vécu et du corps. 
Tandis qu’auparavant on produisait un monde de représentations – formé en un système de monde, chaque fois différent, maya, égyptien, etc – la découverte de la structure permit d’aboutir au monde donné là (grec) et au corps de chacun (christique) jusqu’à l’historicité révolutionnaire qui installe la structure comme cadre général de l’humanisation et de la personnalisation. 
La structure n’est pas dans un monde, et donc lorsqu’elle pointe son nez dans le donné, par les grecs et le christique, c’est non pas un monde entre autres mondes qui se crée mais le regard qui transperce et perçoit le donné tel que là ; l’amour du monde grec et l’amour christique de chaque corps ou âme, une par une ; rappelons que ce qui se nomme « amour » c’est la loi que le réel est plus grand que lui-même. Ces deux sorties signifient que la structure est effectivement réelle, et qu’elle est effectivement active sur le Bord et que étant sur le Bord elle a affaire objectivement et hyper objectivement aux réalités et au réel, sa structure, et que puisqu’elle est ce Bord elle n’est pas (comme tout ce qui est en tant que monde, vécu ou corps) mais elle ex-siste et fondamentalement active et n’étant que activisme pur et brut elle est la révolution ; la révolution incessante qui secoue l’humain depuis la méditerranée.
Ethiques, esthétiques, poétiques, récits et narrations, politiques et idéels (connaissances), tout cela se tient au-devant de nous puisque nous existons sur le Bord. la vérité par exemple se contient en tant que principe et non en tant que contenu et donc crée des contenus de toute sorte ; la vérité comme principe produit des rapports continuellement et ces rapports sont contenus dans le rapport originel ;  il est impossible de figer ces mouvements dans des définitions ; si « conscience » pouvait se définir elle serait une chose déterminée et ne serait pas conscience-de ; étant un rapport elle existe comme rapport et échappe donc à tous les rapports que celui-ci peut produire. 
Sans doute l’objet, d’étude, ou l’idée,  apparaissent comme fixes ; mais ils se tiennent en eux-mêmes parce que se manifestant dans l’intentionnalité ; c’est elle qui confère la fixité ; de même que le moi est un signe sous lequel on range les significations afférentes ; ça ne veut pas dire que tout s’effiloche dans le flux mais que le flux est une structure seule stable ; en tant que mouvement. Pareillement le moi n’est pas faux ou non étant, mais pris dans un mouvement, un rapport plus réel que ce moi ; au sens donc où, généralement, l’être est mais cet être est pris dans l’exister et c’est l’exister qui fait-être l’être ; et ce non au sens où l’exister doit porter un être qui sera, lui, réellement réel, mais au sens où par l’être l’exister agrandit ce que l’on peut nommer son cercle. 
Autrement dit via l’être, les choses, les déterminations, les rapports se crée un point de plus en plus réel et déployé ; il faut imaginer une pointe qui se démultiplie en réalités qui se déploie en structures de plus en plus précises, précisées, découpées, distinctes en un mot. 
Et donc c’est le mouvement que pense la pensée, philosophique mais aussi de tout domaine investi (religion, esthétique, éthique, politique, etc).  
Ce faisant on était en mesure d’entrer dans la structure de conscience ; chacun n’existant que par cette structure et chacun étant seul habilité à y pourvoir (rien d’extérieur ne pouvait organiser le dedans de la structure puisque cette structure ne possède aucun dedans, sinon celui perçu par chacun ; on se décide à tomber amoureux mais c’est au sens où l’on existe et crée la possibilité structurelle de ce désir ; on ne peut pas en décider extérieurement, on en décide parce qu’on l’existe et on l’existe parce qu’on le voit, ou plus exactement parce que l’on en est vu ; il n’y a rien ni personne d’extérieur au tomber-amoureux, parce que l’exister lui-même est son externe en propre et comme il est « le réel », il n’y a donc rien qui lui soit autre, mais cela veut dire que toute l’altérité est dedans, dedans cet externe, donc n’est pas dedans… Si on en décidait extérieurement ce serait une partie et qui serait déterminée, et n’inventerait rien. Et si il s’agissait seulement de causalités, de même ; le tomber-amoureux vient en-plus et c’est à partir de lui que l’on Voit, rétrospectivement, et non pas selon le passé qui causerait l’avenir. A partir de lui, cela veut dire à partir de ce qui n’est pas mais existe et donc ex-siste ; c’est bien pour cela que la « conscience » est un arc, une tension, vide, formelle, qui re-vient du donné vers la cervelle.


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Et tout est externe et pour Sartre le moi est au-dehors, de même Lacan situe l’intériorité dans une autre sorte de sujet. La finalité de cet externe est lui-même non pas une sorte de super-méga interne, mais un exister encore-plus externe ; autrement dit on aboutit au Bord, sur ce Bord que l’on augmente et intensifie (grecs et christique), que l’on accélère (Descartes et suivants) et que l’on exporte comme tel ; comme externe. Et donc comme et selon les pensées de l’altérité (Freud, Marx, les sciences, et les redimensionnements de l’ontologique que sont Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan). Ce qui non pas va anéantir l’idée ou la vision de dieu ou de la pensée ou du sujet, mais ce qui permet (sans affirmer dieu, la pensée ou le sujet) de préciser à quelles conditions le réel est structurel (et que ici même ou ici et maintenant on explore le décalage qui peut-être, sait-on jamais, conduit vers dieu, la pensée, le sujet ou tout autre considération supra réelle, dont, ici, on n’a pas idée du tout). Si tout est externe veut dire : il y a une réalité. Mais on perçoit qu’il existe une réalité à partir du Bord. Et de plus et par ailleurs dans cette réalité quelque chose d’encore plus Réel ex-siste, sort-de. La question du statut de ce qui dans la réalité apparait est évidemment le cœur de tout. On y reviendra. 
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Si Lacan anéantit l’intériorité, ce serait plutôt qu’il la relativise ; une intériorité qui est toujours une identité supposée (cad imaginée ou imaginaire) existe effectivement et réellement, sauf qu’elle est elle-même symptôme et effet, et ceci d’un sujet réel ; pour Lacan c’est le sujet-inconscient. Il existe effectivement un sujet réel en acte qui se tient de l’inconscient et dont le conscient est tout relatif. Il est clair que l’on ne peut en rester là, à admettre un « sujet inconscient », et que l’on sera amené à positionner ce sujet-là (qui existe effectivement).
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Il s’agissait ainsi d’élaborer l’architecture du dedans de structure ; ce que réussirent Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan ; du dedans au sens de « sa position sur le réel  et son positionnement, son orientation, son degré d’inflexion sur ce réel » ; il s’agit du dedans de la structure (pas du dedans du moi, du « sujet » substantiel, de l’universel, de la pensée, etc, et cette structure c’est celle examinée par Sartre et Lacan). De la mise en jeu, en forme, en dimension de la structure qui est le Bord du corps, du vécu, du donné, du monde. 
Et ce qui est vécu, par les mois, c’est la totalité, et c’est l’ensemble de toute la manifestation telle qu’elle se déroule à l’extérieur du regard, de l’intentionnel qui est exposée ; des mass médiatisations à la psychanalyse, des musées et immenses collections d’images, de couleurs, de signes, de sons à toute espèce d’affect éprouvé, vécu ; tout est au-dehors, devant le regard formel nu et sans rien. De même que Hegel expose instantanément la totalité des deux phénoménologies ; tout l’itinéraire de la conscience et tout le savoir dialectique de la négativité. Tout l’être, toute la réalité et tous les devenirs, les possibles réalisés dans le donné sont effectivement, dans la réalité même, rendus réels ; de sorte que nous sommes situés à la limite même du Bord. 
Ayant épuisé la totalité des réalisations, il reste la forme même de toute réalité ; soit donc la structure, tout aussi bien celle de chacun, en tant que moi, que la forme du monde humain ; on a instancié le cadre universel général mais nous avons seulement développé l’humanisation intérieure à ce cadre général, quitte à tout infléchir vers le bas et délaissant les grandes finalités, succombant aux limitées tactiques  ; laissant en friche que le cadre général (installé par les révolutions, toujours la Même) devienne structurel. Le structurel qui donc rétrograde … Il se perd dans un monde qu’on lui prétend donné, naturel, réaliste, et qui se referme comme un piège. On a infléchi toutes les intentionnalités sans maintenir la structure réelle et encore moins avons-nous sur-développé cette structure ; croyant que la pensée est la raison, le sujet le moi et dieu ou le divin la naturalité ou la réalité telle que là ; or nous ne sommes pas à la maternelle, c’est du réel même dont il est question ; ce par quoi et pour quoi il est impératif d’ex-sister, pas seulement être là bêtement.  
Parce que la Stratégie, la Grande stratégie, celle de dieu, la pensée, le christique et sujet, de l’altérité conduisaient une immense ambition ; que cette métaphysique et puis cette ontologie de la structure du réel, non pas de la réalité ou des réalités mais du réel en tant que tel (antérieurement à quoi il n’est rien, et présent dont on ignore absolument « où » il va certes mais parce que l’on ne sait pas « où » est le présent ; ce en quoi tout existe nous l’ignorons) que cette Grande stratégie n’aboutisse qu’à cette humanisation et puis cette personnalisation est un scandale. 
 

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Le champ de la perception

5 Mai 2018, 08:32am

Publié par pascal doyelle

On est donc sorti de tout monde humain clos et cyclique et parlant, entre soi, pour aboutir dans, sur le monde donné là et nécessitant des pensées universelles, d’une part et on a acquis, chacun, son corps, en propre, par le corps unique du christique (qui se duplique en et pour chacun en se convertissant, ou donc plus tard, bien plus tard, en acquérant le statut de sujet par le révolution généralisée du 18éme et suivants).

Il fallut, pour vouloir penser et se-savoir soi (comme individuel), un investissement absolu, à chaque fois (dieu, le christique, la pensée, le sujet, la révolution). Puisque chaque point est un point de basculement ; d’une position à, en une autre. Lesquels basculement sont immédiatement suivis d’effets ; puisque dieu, la pensée (l’être, l’idée, le un), le christique ou sujet et l’altérité se situent non pas hors du monde, du vécu ou du corps mais sur le Bord et que, par définition, le Bord est celui de ce monde, ce vécu et ce corps. Donc cette extraction et propension à partir de rien, du Bord, donne immédiatement une quantité d’effets époustouflants ; de là que l’occidentalisation est continuelles révolutions, de tout, puisque l’on est à chaque fois à la racine même (antérieurement à quoi il n’est rien ; tout est au-devant).

Un investissement absolu puisque ce qu’il faut atteindre n’est pas dans le monde, le vécu, mais sur le Bord et qu’il faut pour ce faire passer outre ; admettre en soi-même une intentionnalisation traversant. Celle qui traverse les désirs, images, décisions, projets ; bref que ce soit une intentionnalité impossible. Lorsque la révolution n’avait pas eu lieu il était possible de tenir l’horizon révolutionnaire, l’humanisme, la liberté, etc, comme possibilité de structure. Une fois acquise, chacun se retrouve nu et sans rien ;

Que nous soyons assujettis ne signifie pas qu’une loi extérieure nous soit imposée ; ce par quoi nous le sommes, assujettis, c’est précisément que nous soyons libres et que c’est cette liberté qui est la loi  (condamner à être libre, Sartre : ça n’est pas pour rien, ni au hasard). On ne peut pas échapper à la liberté structurelle, puisqu’elle est structurelle et que, rappelons-le, c’est parce qu’elle nait de et par l’apparaitre (et non la composition atomique ou Adn) que cette liberté prend appui sur la réalité ; que donc il y a un vivant qui perçoit et dans cette perception, pense. Ou imagine ou veut ou décide ou projette ou ce que l’on voudra.

Si il n’existait que l’adn ou l’atomique, nous ne serions pas libres ; mais il existe ce champ, là au-devant, qui se constitue de la perception et donc ne renvoie qu’à cette structure qui produit des signes et les signes (aussi résistants soient les systèmes du langage) sont des rapports et ce qui est en ces rapport est lui-même un rapport, cad un mouvement, une tension ; par laquelle et pour laquelle il existe des systèmes de signes ; et ce rapport pour lequel il existe des rapports, étant un mouvement, doit être un pur et brut mouvement ; si ce rapport ne se destinait pas vers l’horizon, réel et indéterminé du monde tel quel, « d’un réel il y a », il ne posséderait pas la capacité de faire rouler tous les autres rapports ; autrement dit si il n’existe pas de Rapport absolu, ce qui signifie formel,  il n’existerait aucun rapport. Puisqu’il est dans la nature, la structure du rapport que de potentiellement extirper ou créer n’importe quel rapport (sans quoi aucun n’est possible). La Possibilité est donc inscrite dans la structure même puisqu’elle est la structure même.

La nature de ce rapport premier est donc cela même qui est en cause ; et c’est bien ceci qui se remarque par dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité. Soit donc les juifs, les grecs, le christique et nous autres (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc).  

Les trois thèmes de la pensée étant l’être, l’idée, le un. Sitôt que s’impose Descartes toute la pensée réintègre la phénoménologie ; les idées sont des intentionnalisations à propos de la réalité, du réel et de notre position en ceux-ci ; notre être est en retrait du monde, mais on ignore en quel « lieu » (puisque tous les lieux sont dans le monde : Kant). Mais alors il est aussi en retrait de tout le vécu ; ce qui arrivera à tout l’existentiel, profondément angoissé de se tenir d’un autre-lieu. Et comme nous sommes situés de l’autre côté, Nietzsche et Heidegger sont bien persuadés d’en être saisis, inspirés, grands prêtres de l’altérité pure et brute ; puisque Kant nous a montré précisément que l’on perçoit d’un point situé ailleurs et que même on y fait plus que « percevoir » ; on y existe.

Mais cela veut dire que l’on est effectivement passé, à partir du sujet cartésien, qui se rend compte qu’il est en-plus, passé dans et selon cet en-plus ; c’est le rayon d’action de l’attention qui s’est agrandi ; sur le point de basculer sur l’autre versant de la réalité, soit donc le réel ; ce que désigne Kant par le nouménal, la base, le point par lequel on intentionnalise. Il ne s’agit pas à proprement parler déjà d’une logique mais d’un point acquis dans l’exploration du donné « là », qui depuis l’être grec et le point absolu de dieu, puis par le point-autre du christique (qui expose tout le vécu et tout le corps, donc tout et plus que tout pour ainsi dire), et de ce point acquis on perçoit selon et au travers des descriptions à partir de cette ontologie ; l’ontologie du sujet existant-là ; et qui se retourne sur son être, et cette réflexivité est plus grande que la précédente réflexivité qui consistait à élaborer un système en retour sur lui-même (de telle sorte qu’aucune intentionnalité ne soit lâchée sans relation à d’autres, qui l’éclairent).

Réflexivité prît donc deux accentuations ; soit l’ambition du système, qui voulut coordonner toutes les intentionnalisations de telle sorte que l’on ne puisse plus perdre le chemin ; soit la possibilité, inattendue, de faire retour sur cet être-qui-pense et donc de ne plus précisément penser mais d’analyser un être réel actif et comme dit Descartes « présent en tant, au moins, qu’il est présent à lui-même ».  Dans les deux cas il s’agit d’exposer la réalité (le monde, grec) et / ou le réel (le sujet, l’altérité) et de se positionner antérieurement à tout. Antérieurement au monde (et qu’il soit démontable) et antérieurement à son propre être.

Or cette position s’est révélée possible. Possible parce que cet être n’est pas un être déterminé (auquel cas il faudrait élaborer les notions qui perdraient de se saisir des déterminations, alors que le sujet suppose qu’il soit un regard sans détermination qui les accueille ou les crée toutes), et que n’étant pas déterminé il est sans doute impossible de le dire, mais il est devenu effectif qu’il soit montré, désigné du doigt et que chacun soit la désignation (du doigt) par lui-même (ce que Descartes rend réel et accessible à tout un chacun).  

On a vu que ce que l’on peut nommer stratégie ne se décide pas nécessairement ceci ou cela (quantité de ceci et cela rentre dans tel ou tel système, déjà mémorisé), mais sont l’orientation structurelle de la conscience, de l’intentionnalité ;

C e qui réfère à une structure qui ne se dit pas (n’est pas contenue dans l’énoncé) mais qui est saisie par le sujet même et ce par quoi il se constitue un sujet ; si on ne retient rien de Descartes, on identifiera ce sujet à toute sorte de ceci ou cela, mais plus au sujet ; le sujet n’a été énoncé qu’une seule fois, comme sujet vide (soit par le christique qui est le seul unique sujet hors champ et hors monde, et en plus de tout corps et de tout vécu, soit comme cartésien, et ses suites explorant la dite structure ; Kant, Hegel, Husserl, et de Nietzsche à Lacan).

Cela implique ceci : que l’on puisse accéder à la modification de la forme qu’est l’acte de conscience et ce, donc, pour au moins une raison que cet être soit entièrement ici même réel et accessible ; autrement dit que l’être ici-même est en lui-même une cohérence ; que la cohérence soit absolument manifestable ici et maintenant. Modifiant l’acte de conscience ce qui se rend réel c’est sa position sur le réel ; la plus évidente est celle de l’existentiel ; mais également par ex Nietzsche exprime l’altérité de la volonté par rapport à elle-même et implique la question ; qu’est-ce qui veut si ça n’est pas le moi ? C’est le sujet. Imposant par là de non pas redéfinir le sujet cartésien mais de redéfinir ce que habituellement le rationalisme humaniste universaliste réaliste naturaliste entendait par le « sujet cartésien » (cela veut dire que ce rationalisme ne comprenait pas du tout ce que Descartes montrait là-au-devant dans le texte).

C’est cette altérité du sujet (comme structure et non comme substance et encore moins comme identité, et encore moins comme moi humain), la perception et l’élaboration de cette structure qui est toute l’entreprise philosophique depuis Descartes (non seulement Kant, Hegel Husserl mais aussi Schopenhauer, Kierkegaard, et finalement Nietzsche, H, Sartre et Lacan ; par ailleurs la prise extérieure de notre être par la science ou par Freud ou Marx relève également de l’altérité, altérité que le sujet, le sujet cartésien, permet d’envisager ; c’est de sa position totalement Autre que l’on s’y envisage). L’expérience est évidemment extraordinairement étendue puisque nous sommes à la racine ; de même que la pensée, grecque (qui dessine l’ensemble des intentionnalités possibles dans un monde par dessus le langage commun et attirant à elle tant de nouvelles expériences, perceptions) ouvre instantanément toutes les idées possibles ; il y aura ensuite tous les retours (sur le sujet, cette structure sur le monde autre que le monde) et tous les re-tours (les nouveaux tours) du je dans la réalité puis le réel même.

Et si l’arc de conscience est situé dans la perception, et créant des signes (forcément en systèmes puisque ce qui n’est pas en système s’oublie et ne dure pas ; l’ordre, des choses comme des signes, c’est « ce qui dure » sans se disperser)  c’est qu’étant à la racine il faut donc positionner la racine dans le « là » du réel, dans l’apparaitre même ; on peut considérer les quantas et les atomes, les molécules et l’adn comme étant la réalité, il se fait qu’il s’y crée un champ de perception (arcbouté sur et par le vivant, le vivant, son autonomie, sa non partition, ce par quoi un vivant est un avec lui-même et donc ex-siste dans le monde) et que ce milieu puis cet horizon rend possible ce qu’autrefois on nommait l’esprit ; en croyant (bien faire de) désigner par là une « entité » mais dont il se révèle qu’il s’agit de plus surprenant encore ; que cet esprit est en fait une structure ; l’esprit prendrait des tonnes de temps pour se mouvoir, un arc de conscience, une structure intentionnelle n’étant rien sinon formellement, s’avère de toute souplesse et simplicité dans le mouvement.

Rendant donc tous les systèmes de signes ou de perceptions perméables ; une conscience s’utilise afin de court-circuiter n’importe quelle mémoire. Le fait majeur est donc l’existence d’un champ qui rend totalement actuel et qui veut rendre réel, actualiser, et qui s’en prend directement à la structure du réel laquelle est strictement le présent seul. Ce qui est tout à fait extraordinaire et extrême. Que la scène majeure du traitement de l’information nouvelle manière (qui n’est ni codée dans les atomes, ni encodée dans l’adn) soit la perception et l’actualité on se demande si ça ne signifie pas tout. Tout le possible lui-même. L’atome et l’adn aboutissent à cela. Sont-ils installés à cette fin ? Et à quoi serviraient-ils autrement ? Si c’est un goulet est-il d’étranglement, ou la porte réelle effectivement ouverte sur l’orientation même de ce qui est, en tant que le réel est, entièrement, une telle porte découpée dans la réalité ? S’il n’est pas d’étranglement qu’est-ce que cela signifie ?  

Parce que l’on a vu que la réalité est créée dans ce décalage qu’ex-siste le présent ; il y a articulation en tant qu’arc de conscience parce que cet arc est instancié comme mouvement dans le mouvement. Ce qui parait évident, le présent et l’acte de conscience, est le moins évident qui soit.

L’exister

L’exister est ici pour nous seulement le présent, mais rien ne dit qu’il n’y ait pas d’autres sortes de « présent » (on peut imaginer des compositions, de monde, de déterminations, un homme-cheval, mais pas des structures, et à peine percevoir la nôtre, celle qui s’existe, et dont nous obtenons, forcément puisque nous l’ex-sistons, obtenons une intuition, une intuition formelle, Descartes, Kant, Sartre s’y tiennent au plus près, de même que l’altérité se suppose comme Volonté de Nietzsche et Etre de Heidegger).

Peu importe que nous ne puissions pas discerner les variations possibles de l’exister, ailleurs, autrement (si tant est qu’il existe diverses formes de « présent », il se peut que ce présent soit très simplement le seul présent qui se puisse et qu’il ne désigne pas du tout une dimension mais seulement un Bord ; c’est afin de déplier, éventuellement, cette forme du présent qu’on le suppose comme dimension) ; la forme « présent », celle qui est pour-nous, contient de fait intégralement le vrai entièrement, puisque c’est réel et que le réel ne se divise pas ; aucune part du réel n’est séparable dans le réel même. La forme qui est « ici » est la même partout.

Evidemment on ne sait pas ce qui existe ici et maintenant, on commence seulement d’y avancer et ce en s’y engageant ; ça ne peut pas venir (à nous) sans que nous y soyons et y soyons entièrement (c’est pour cela qu’il existe de fait une éthique ontologique, un ontos, et ce, à la fois avec et sans surprise, selon le modèle kantien ; puisque l’ontos est le Bord, il ne passe pas dans le monde, et pourtant c’est de là, du Bord, du noumène que nous nous tenons ; sans ce Bord nous ne serions pas autre que le monde donné vécu et autre que le corps ; il n’existerait pas de monde ni de vécu pour-nous puisqu’il n’existerait pas de « pour-nous », ce qui ne signifie pas que l’on puisse concevoir ni même supposer un « moi », une substance ; or on a vu que Descartes ne suppose une substance que de très loin et pour faire genre, pour ainsi dire ; parce que la substance « pensée » chez Descartes est très bizarre).

Parce qu’il faut prendre au sérieux et surtout littéralement que c’est à partir du Bord (du monde, du vécu, du donné, du corps) que nous intentionnalisons ; on ne peut pas s’en saisir ; on en est saisi (sous la formulation de dieu, de la pensée, du sujet ou de l’altérité). On ne peut pas, donc pour reprendre, avancer avec le réel sans avancer tout entièrement… à partir du Bord. du Bord veut dire ; sans qu’aucune partie ne soit exclue, de telle sorte que tout, absolument tout le déterminé, soit posé ou supposé « là » au devant ; et donc à partir du sujet, compte tenu que ce sujet est le Bord.

Il n’est pas un « sujet » substantiel ou déterminé et pas même déterminé comme universel ou universalité ou abstrait, etc. Il s’agit du sujet transcendantal kantien, de la volonté nietzschéenne (qui se donne à elle-même instantanément comme Autre), de l’être-le-là de H, et à vrai dire dès le début du sujet cartésien (le doute et le malin génie ne sont pas seulement des hypothèses mais expulse tout ce que l’on est et perçoit au-devant). C’est cette mise en forme (ontologique) du sujet (comme structure) qui est analysée par Sartre et Lacan au plus près de la réalité et du réel.

Que l’être (universel, comme pensée, comme esprit, comme ce que l’on voudra) n’est pas, cela revient à dire que le sujet, lui, existe, et s’il existe alors dans son mouvement (il ne peut pas être pensé comme un universel mais comme un Un formellement) il s’instancie comme plus objectif que l’objectivité, que l’universalité ; universalité, esthétique, éthique, politique relèvent chacun de leur domaine d’application, application du sujet qui crée sa possibilité. Mais alors, de ce fait, ça n’est pas seulement sa possibilité ; c’est une possibilité effectivement écrite, inscrite. Et si le sujet est une structure réelle alors sa possibilité est une trajectoire objective ; ce par quoi le réel se continue, en tant que Réel.  Si le sujet existe comme structure et que celle-ci est réelle, alors le chemin qu’elle crée n’est pas un chemin (prescrit destinalement ou universellement) ni une exploration (d’un donné déjà là) mais une possibilité qui se réalise, se rend réelle. Que ce chemin se dessine universellement et que vraiment la matière ou l’énergie soient connues ne signifie pas que ces cheminements soient les seuls possibles ; il en est peut-être d’autres qui puissent être découverts ; et de fait à chaque découverte objective il y en eut d’autres que les précédentes, qui agrandirent la possibilité même (et en même temps les possibilités s’ouvrent au-devant); de sorte qu’il faut entendre possibilités universelles ou esthétiques ou éthiques ou politiques comme des déroulements en eux-mêmes objectifs, hyper objectifs ou structurels. Ce qui veut dire créés.

Le créé est ce qui n’a jamais eu lieu et n’est pas attendu. C’est en fonction du Créé que le surdivin se rend réel. Et si il est un divin il se précise comme le Créé continuellement en instance, ce qui laisse supposer qu’il re-vient vers le donné… Il revient vers le donné en ce sens qu’il inter-vient dans la réalité, afin de continuer la forme même du Créé. Ou donc : pour chacun il dépend de ce que l’on va décider.  

Or il est évident que l’on ne décide pas sous la forme de la décision consciente … ça se décide bien autrement et bien antérieurement à tout le conscient. Mais on a vu que le conscient est seulement une élaboration seconde mais non pas une élaboration sur la base de l’immédiat ; il n’est pas à proprement parler d’immédiat ; tout est construit, humainement et ensuite personnellement ; culturellement et ensuite acculturellement ; universellement selon la révolution et ensuite individuellement (afin que des mois naissent des sujets, comme de dieu ou de la pensée ou du christique naquirent des sujets, puisque la forme « sujet » n’est pas accolée à un « moi » mais bien que le moi s’origine lui-même, comme tout le reste, dans la forme « sujet »).

On ne se décide et on est décidé ; c’est ce que confère le christique ou la pensée ou le sujet ou l’altérité ; et le christique est en cela remarquable entre tous, puisque l’on sait bien que l’on ne peut pas se décider (à partir du conscient et de la détermination serait-elle universelle) de ce que l’on est ou sera. Ni la détermination dite universelle puisque celle-ci ne tient que selon l’être, l’idée ou le un, cad selon un arc en tension qui se relance instantanément (dans l’instantanéité non de sa fixité mais de sa diffraction qu’opère cette tension ; l’être, l’idée, le un, dieu, le christique, le sujet, l’altérité sont Autres). Si on ne peut pas se décider, il faut être vu, perçu, accédé de l’externe ; non de l’extérieur (cad d’une partie du monde) mais d’un externe, d’une structure externe ; de même que l’on sup-pose un psychanalyste qui « entend », pareillement le christique ou la vérité (de la pensée) ou l’intention (de dieu) est appelée ; non pas l’intention d’un autre quelconque, parce qu’alors sa conscience, son intentionnalisation est juste égale à la vôtre, mais une intention-plus-grande (puisque la logique du réel est d’être plus grand que lui-même).

Tant que l’on ne parvient pas à être-saisi et que l’on croit qu’il suffira d’une gestion ou d’un paramétrage extérieurs, on n’aboutira qu’à l’artificialité d’une intentionnalité qui n’est en aucune manière remontée dans l’intentionnalité même, ce qui veut dire remontée dans et par la structure ; (on demeurera un gadget, un soi-même comme second, déduit, imaginé, pensé, décidé de l’extérieur, de celui qui se prend pour l’image dans le miroir, parce qu’il sait qu’il est impossible que le miroir soit l’image et que donc le miroir est inaccessible ; c’est cette impossibilité qui est pour tant le Bord, cad ce par quoi on perçoit).

De sorte qu’il faut toujours sup-poser le Bord. Et le supposer c’est ce que signifie « penser » ; ou croire dans les autres civilisations ; étant entendu que l’initiation au sens de l’occidentalisation (du monde) est précisément cette technicité propre de la « pensée », non pas comme discours étal, objectif et là-au-devant, mais comme discours, structuralité qui fait retour sur. De là qu’il faille supposer l’être, dieu, la vérité, la volonté ou la Volonté ; le sujet tel que détouré par Descartes ou Kant est en lui-même une structure et non un « moi ».

On pourrait dire que le moi est soit une synthèse déterminée du divers (un corps langage subjectif) soit un sujet ayant un corps, ce qui est absolument distinct. Parce qu’alors s’ouvre pour chaque moi la possibilité de son sujet et il peut se supposer dans l’ensemble de toutes les réalisations de sujet qui eurent lieu depuis au moins 30 siècles.   Supposer parce que les positions de structure ne relèvent ni de la pensée au sens plat, ni de l’imagination, mais veulent préciser l’articulation (comme le sujet cartésien sur l’étendue ou le sujet transcendantal entourant le monde donné selon la perception-entendement, la Volonté venant du grand dehors ou l’Etre finalité invraisemblable, et inhumaine, etc). C’est la différence stratégique selon les grecs ou selon le christique.

Pour les grecs il faut mériter d’être ; c’est par l’effort que l’on tendra à la pensée qui seule ouvre (effectivement) les yeux (en lançant les idées qui sont des intentionnalités qui permettent de distinguer ou de créer dans le monde des différenciations, réelles, existant vraiment dans les choses ou qui se produisent d’être dites, montrées, définies). Pour le christique chacun est déjà sauvé, est déjà infini et la stratégie consiste à créer structurellement à partir de la structure native ; le plus méprisé de tous fut crucifié et c’est lui qui sauvera les autres, tous les autres. Selon ce que l’on décidera et même plus encore parce qu’on décide toujours à propos de tel ou tel déterminé, or ici il s’agit de vouloir, d’aimer selon l’intention ; le christ vous tendra la main et vous sauvera et il mesurera votre intention, la sincérité de votre intention (qui donc ne peut pas être pensée ou calculée extérieurement) ; le regard, l’intention qui tend la main et qui donc crée votre intention ne réclame rien que cette effarante possibilité de vous extraire de votre être immédiat ; vous crée en plus, de tout le reste.

L’architecture stratégique christique est évidemment la plus éloignée et la plus Autre et réclame donc l’ensemble de toutes les catégories, mentales, vécues, éprouvées, les affects et l’ensemble de tout le relationnel et des échanges qu’elle (prè) suppose mais qui ne sont actés que . Il ne s’agit pas de vivre et puis de penser, et de recevoir la perception de son accession à la pensée, mais d’actualiser le point-autre, absolument express, qui remplace la vie donnée là par la perception augmentée des grecs qui étend le champ et par la perception accélérée du christique qui intensifie que l’on ex-siste, sort de soi pour ex-sister, et montre que si l’on existe c’est d’un point réel externe. Ce qui s’élabore strictement comme structure (et non comme contenu). Descartes impose que ce point-autre soit effectivement réel ; il était appelé par l’Autre absolu (cad formel), celui tout-seul qui-ne-meurt-pas, et il devient l’articulation même qui agit, l’agissement, la non immédiateté, l’altérité distincte ici même (dans le monde) et ici et maintenant (dans le présent du cogito, du retour sur soi, du re-tour, du nouveau tour à nouveau joué).

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