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instants philosophie

Cercle de la raison et point d’existence

28 Janvier 2023, 08:56am

Publié par pascal doyelle

Que la raison se morde la queue, étonnera peu. Elle forme un cercle et entend retrouver son point de départ ayant accompli le tour complet de la réalité, et effectuant sa totale transparence.

Ce qui s’est développé, entre la métaphysique grecque et jusqu’à Descartes ; puisque la théologie intégrait dieu dans un discours, reprenant alors l’intégralité de la pensée, ce qui est plutôt surprenant, comme on a déjà vu ; pourquoi le dieu un unique permet-il d’absorber cette pensée, née dans le polythéisme et l’épopée et la science et les mathématiques ? On a vu qu’il s’agit dans le dieu monothéiste, dans la pensée universelle, dans le sujet christique puis cartésien, d’une seule et même structure ; l’articulation qu’est la conscience, comme champ intentionnel ; l’intention unique (elle est formelle et ne peut être distinguée, puisqu’alors c’est elle qui distingue), la pluri-intentionnalité (chaque idée est une intentionnalisation qui sup-pose le monde donné « là », l’être), l’intentionnalité individuelle (externe, le christique, et puis interne, Descartes, pour ensuite que s’approfondisse ce champ structurel individué intentionnel.

C’est pour cela qu’il faut prendre un horizon de plus grande ampleur, et non pas se limiter à la formalité d’un discours parfait, clos, auto-référentiel.

L’arc de conscience se plante instantanément au cœur de ce qui est ; le présent. Son actualité coïncide absolument, formellement avec le présent lui-même (une conscience existant « en présence de soi » est toujours actuelle, de là que Spinoza se sente éternel et que Kant admet la logique d’un devenir in-fini, tout rapport étant autre et supérieur à ses contenus, sinon il n’en supporterait aucune et disparaîtrait dans ses internationalisations).

Et ce non pas pour abolir la raison, mais justement afin de montrer que celle-ci, tout à fait valide, participe d’un ensemble réflexif bien plus large. Et tout autant ontologique ou métaphysique.

À partir de Descartes de toute manière la philosophie a déjà étendu son rayon et Kant, Hegel, Husserl, et suivant jusque Lacan investiguent dans tous les sens possibles ce « lieu » découvert ou exposé à tout le moins par Descartes.

Rappelons qu’il ne s’agit donc pas de renier la pensée, la raison, l’esprit, l’universel, mais d’ouvrir toute l’ampleur de la réflexivité ; soit non pas l’auto-réflexivité seulement du discours qui s’assure de sa cohérence intérieure, mais la réflexivité, le retour-sur cet être (de même que dieu est retour sur l’intention un, que la pensée est le retour sur la production des contenus de conscience (à quelles conditions, en vue de quoi, etc afin que l’intentionnalité parvienne à se mesurer, contrôler et finalement puisse se créer adéquatement), que le christique et Descartes reviennent sur cet être-autre (qui n’est donc pas un être) que nous sommes (nous ne sommes pas ce dont nous avons conscience, et ayant conscience de nous-même, nous sommes, existons cette conscience et non pas ce « nous-même », aussi la conscience est référée ailleurs et autrement, d’un point-autre-que-soi ; ce que l’on exprime comme « rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » n’est pas une identité mais le rapport lui-même », son activité.

Non pas renier donc, mais étendre la réflexivité ; la réflexivité est déjà lancée depuis, au moins depuis Descartes(et à titre de marqueur et non qu’il l’ait inventé évidemment). Et les analyses déployées quasi parfaites, dans la rigueur et la précision (Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan, pour les plus avancés, mais également Bergson et Nietzsche et Heidegger ).

Heidegger ne nomme pas pour rien cet être-le-là. Au sens où notre « être » n’est pas le nôtre (et donc pour lui n’est pas un sujet). Et que l’Estre se révèle dans ce rabat (comme un livre). Ici cet être-le-là est un sujet … sauf que ça n’est pas un sujet « humain », mais une structure-sujet (qui comporte, porte, assume et assure que ce soit un je mais qui désigne au lointain une structure étrange, autre, énigmatique ou effarante.

Il faut ainsi s’attendre à ce que cet être qui n’est pas un être (voir Sartre) mais un mouvement s’ouvre comme ou sur une structure tout à fait hyper réelle (qu’il soit, ce rapport, fonctionnel ou dimensionnel, ou si l’on préfère qu’il soit le pivot du monde ou la verticalité antérieure et postérieure au monde, à tout ce qui « est » (déterminé), tel le présent comme puissance, potentialité exclusive.

 

L’arc de conscience, le sujet pour Descartes et Kant, la négativité pour Hegel, le champ intentionnel pour les autres, le signifiant ou la coupure que le signifiant crée, impose au corps-vivant (qui n’y comprend rien, ni pulsionnellement, ni émotionnellement, bref rien du tout), cet arc, ce creux, ce trou dans la réalité, cette rupture, ce gouffre on l’a nommé, au plus près, comme rapport ; un rapport en lui-même n’est rien

(rien de déterminé, sinon il ne serait pas un tel rapport ; rappelons que l’arc de conscience est le seul réel que l’on expérimente qui n’a pas d’identité, déterminée, puisque l’arc est ce rapport qui est à lui-même sa propre cible ; il dit « je » ou dieu ou la pensée ou le sujet ou le réel, pour signifier son indétermination en tant qu’activité brute et pure, pure de tout autre déterminité, puisque sinon il ne se rapporterait pas, ni à lui-même, ni aux contenus ; si il a des contenus c’est qu’il est un je, qui, lui, n’est aucun contenu ; de là que la psychanalyse ne parvient pas à atteindre une origine ; le signifiant premier est inaccessible et produit constamment des signifiants seconds, de même le langage).

L’inquiétude du rapport est évidemment sa tension ; puisqu’il est rapport c’est-à-dire mouvement, il n’existe que de ce mouvement ; le moi tente bien de boucher le trou intentionnel par une multitude d’objets (ou autrefois de si grands objets, dieu, l’être, le Un, l’humanité, etc), mais peine perdue.

Lorsque l’arc de conscience est si proche de ce corps (toute communauté, collectif, idéal ou même idéologie se sont retirées) alors livré à lui seul sans aucune notion, image, relationnel, pour lui venir en secours, ou lui tenir la main, cet arc se heurte soudainement au « réel » tel que donné ‘là’ et il le nomme par son nom ; l’existence. L’existence est contingence et ce moi (qui voudrait former cercle avec non pas forcément lui-même, mais avec tout contenu, de telle sorte que son idée ou image ou intention ou volonté ou décision correspondent avec la réalité, la vie, le corps, la satisfaction, etc) est jeté là dans le monde donné et n’y comprend absolument plus rien du tout. Tout l’abandonne, aussi bien l’historicité (et la société idéale, communiste ou libérale) que sa propre vie vécue.

Évidemment lorsque cet arc, individuel, strictement individuel, devient un « moi », cad un ensemble psychologique et psychique (conscient et inconscient) unifié, cette tension cherche désespérément à formaliser le cercle de son attention (qui prend tous les contenus, puisque c’est un rapport, non déterminé et donc absolument ouvert à toutes les influences, le corps, le monde, les autres, le langage, etc) ; et cette unité il en rêve, elle hante ses déplacements d’attention. Identifié psychanalytiquement comme jouissance (satisfaction non seulement rêvée mais hallucinée et à jamais inaccessible, située à la racine de la division, qu’opère le signifiant, dans un corps vivant, qui n’y comprend rien, et qui alimente toutes les pulsions et ensuite tous les désirs, élaborés, et tous les sentiments, y compris la sublimation ; plus on parvient à une sublimation (des pulsions) élevée, plus la jouissance est conjointe à cette élaboration ; de même plus on se vit comme un moi, plus celui-ci doit puiser dans et par cette jouissance (ceci est pure spéculation).

Il n’est aucune raison de penser que l’on ait abandonné le cercle de compréhension ; il s’est seulement agrandi. Ou dit autrement la pensée ne désigne pas seulement un discours auto-normé ; elle applique l’explicitation à tous ses différents ‘objets’.

Qui ne sont pas des objets et n’entrent pas du tout dans la capacité d’un discours objectif ; l’objet effectif de la pensée est l’infini, ce qui veut dire l’indéterminé. Ce qui dans son rapport ne contient rien (et ainsi contient tous les rapports possibles) ; et ce qui pense ce ne sont pas les idées mais les significations. On comprend une idée via d’autres idées, cad d’autres rapports (et les signes ne sont rien d’autre que des rapports, les mathématiques ou les nombres ne sont eux-mêmes que les signes du un, le rapport à lui-même de n’importe quel objet, qui forme « un »). et ces idées sont prises dans un ensemble que l’on nommera Signifiant.

L’ensemble signifiant est ce sujet qui pense les données, le monde, les perceptions, les langages, etc, parce qu’il lui est possible de placer toutes ces idées (et signes) sur un horizon (par ex une science dispose de son horizon propre, et se définit par la limite de cet horizon ; en conséquence de quoi il n’est aucune science qui rassemble tous les horizons objectifs). Et poussant jusqu’au bout cette considération il s’agit de ce sujet-ci, le seul qui soit réel, posé sur le monde, sur la réalité, qui n’adhère pas à cette réalité (puisqu’il est un rapport et donc exclut tout le reste du rapport qu’il est), et dispose là au-devant l’horizon-même, dénommé  « réel » ; notion indéterminée (pur positionnement intentionnel, mais que le cercle de conscience n’est pas, qui est, cet horizon, autre que tout) qui prit donc la formulation de dieu, de l’être (du bien, de la pensée de la pensée, du un), du sujet et du réel. Quatre positionnements qui organisent les ensembles signifiants.

Ou plus exactement qui permettent aux consciences de lier les ensembles signifiants dans l’ensemble du Signifiant.

Le Signifiant veut dire que la réalité est articulée et c’est cette articulation (au sens de jointure, de pli) qui est désignée (signifiée) par dieu, la pensée, le sujet et le réel. La décrire comme objet ne permet pas de saisir ce mouvement d’articulation. Aussi tout « objet » (désigné dans et par un discours, il n’y a aucun objet auquel on aurait accès immédiatement ou de par lui-même) est-il un fantasme, le fantasme d’un sujet (pour Lacan la métaphysique, à quoi il identifiait, de manière erronée, la philosophie, cette métaphysique est une hontologie, un « être » signifiant qui croit à son signifié, mais n’existe en vérité que le signifiant).

Le point d’existence c’est ce qui est signifié (par des signifiants et non des concepts, et même se situant la plupart du temps au sommet ou tout au bout des philosophies, des systèmes, ou à leur origine, mais sur le Bord donc de la pensée, la pensée du discours formaté métaphysiquement) et ce signifié est, littéralement, pour tout moi, tout « moi-même », ce-corps (ce corps vivant), ce-crops forme en somme l’horizon natif (il est le « signifié » impossible pour la psychanalyse, en tant que premier signifiant qui les origine tous et qui ne peut pas être pris dans un réseau de signifiant… puisque ce-corps n’est pas lui-même un signifiant… il ne peut entrer en composition avec les autres, et procure la tâche aveugle de tout le réseau). Aussi les déboires des réseaux signifiants (par lesquels on (se) représente, à soi, aux autres, etc), ces déboires se formulent comme des perceptions, des morceaux de réalité, des en-dessous, des impossibilités, ou donc comme la jouissance (hallucinatoire) absolument terrible (à l’approche de laquelle lors d’un cauchemar on se réveille, ce qui veut que l’on s’endort, puisque l’on fuit la proximité de l’horreur).

De même l’extension infinie du signifiant (de l’arc de conscience comme rapport de tous les rapports, le champ de tous les champs) aboutit à dieu, à la pensée et la formulation universelle (démontrant par là même que tout signe est-déjà universel, puisqu’il établit ou même crée des liens), le christique-cartésien du sujet, et enfin du réel (ce à quoi se heurte absolument, formellement enfin les mois, livrés à eux-seuls, face au réel donné « là » existentiel, ou donc à la mort, leur déréliction ou solitude absolue, formelle et donc encore plus absolue qu’absolue pour ainsi dire).

Nous sommes donc parvenus, depuis 3500 ans (dieu, pour fixer une date, sans plus) à rendre manifeste notre être, le formel, en tant que rapport pur et brut et en soi « simple » (puisqu’il n’est pas une détermination, une composition, une complexité mais les commande toutes). L’arc de conscience n’est pas un mot ou une réalité, mais comme l’expose Descartes un fait unilatéral qui n’a aucune commune mesure avec quoi que ce soit (qui appartienne au monde, au corps, aux rêves, etc). Et c’est dans le creux de la pure Possibilité que nous nous sommes avancés (le possible étant le principe du réel même) ; dieu signale la pure intention formelle, l’être ou le sujet ou le réel de même, le formel tel qu’accessible, et accédé (ce qui ne préjuge pas de la dimension formelle, puisque le seul le formel devient ; le déterminé disparaît).

Notre être, cependant, ne se délimite pas à la coupure dans ce corps vivant qu’impose le signifiant, qui est un rapport, cad un mouvement qui se quitte, qui n’est pas les contenus, qui les signifie et use des signes et donc réorganise la perception. Et donc l’action ou la décision ou ce qui devient la représentation (et la transmission au groupe, unifié, mais aussi aux autres, distingués, et enfin se transmet à soi-même, devant organiser cela qui organise, sinon ce champ intentionnel serait dans l’impossibilité de se diriger dans le monde, le donné, la vie, le corps), la représentation puissance deux ; cad qui est activée, littéralement, par l’engagement de chacun ; à la société humaine communautaire (avec quantité de variantes évidemment) se substitue une seconde possibilité ; soit donc l’introduction de l’individu dans l’organisationnel humain ; ce qui aboutit à la révolution qui énonce clairement le passage ; liberté, de chacun, égalité, de tous, et fraternité, cad, en tout, solidarité et surtout coordination qui passe de un à un ; de là qu’il y ait eu acculturation généralisée et individuée depuis la méditerranée, que chacun « pense » au sens large, et ensuite se coordonne ; il n’existe plus une pensée commune partagée mais une articulation ;

et bien sûr, des articulations et encore plus lorsque le pouvoir se « décentralise » par la révolution et l’État citoyen, et la société civile et la mass et puis micro médiatisation puis éventuellement médiation, de chacun à tous, de tous à chacun et de chacun … à chacun, puisqu’il ne faut pas oublier que le rapport à « soi » est un rapport à (soi), ce qui veut dire non à une identité (le moi) mais à une capacité, qui les inclut toutes. Si se multiplient les articulations, alors les moyens de parler, de vivre, de s’organiser, de créer des projets doivent se démultiplier. La quantité de possibles s’est trouvée considérablement augmentée, puisque la structure originelle a créé les rapports formels inédits.

Chacun doit alors puiser dans sa propre propension, propension à exister, ce qui cause divers problèmes et solutions ou absences de solutions ou suppression de la question, par la dépression par ex

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L’absolument vivant

21 Janvier 2023, 10:11am

Publié par pascal doyelle

On nomme absolument vivant cela qui ne s’éteint pas dans le devenir et se formule dans la plus immédiate ou même instantanée évidence qui soit ; le présent.

Le présent nous précède et tout ce qui est est accroché à sa puissance. Le présent est la potentialité qui déroule la totalité ce qui fut, est, sera.

On a vu que l’on tient, ici, la forme de ce qui est comme plus grande que n’importe quelle réalité donnée. Toute réalité apparaît puis disparaît ; rien de ce qui est déterminé ne dure, sauf le présent, précisément indéterminé. Comme il était dit jadis tout ce qui est, est fini, et pourtant seul l’in-fini nous intéresse vraiment.

On a vu que ce que nous prenons pour l’infini c’est justement le rapport qu’est notre être ; à savoir cette conscience, cet arc de conscience qui étant en soi-même le rapport à soi, se donne, se prête, se suppose ou s’imagine comme non-fini ; puisque nous sommes en mesure de faire rapport avec-nous-même, nous nous apparaissons éternels.

Ça ne serait donc qu’une illusion, un effet adjacent du fait de conscience, qui est un mini-système (le plus petit et immédiat possible) qui vient en secours du vivant, en court-circuitant l’adn, et en établissant, dans le monde donné là, une autre-mémoire ; une mémorisation accélérée qui d’abord s’est implantée et déployée dans les groupes humains, et ensuite, ces groupes grandissant et s’organisant, implantée en et par chaque individu ; il faut donc alors que les dits groupes humains, ces communautés puissance deux, soient en mesure de supporter l’augmentation de ses unités de réflexion (on ne pense plus tous ensemble dans un langage-culture-parole-etc, mais chacun augmente potentiellement la réflexion de tous par son invention propre, personnelle, son exploration, son projet, etc).

Répétons ; une civilisation doit être parvenue à ou suffisamment certaine d’elle-même, de son niveau organisationnel pour supporter l’introduction de l’individualité dans la « communauté ». et donc cet organisationnel doit être programmé, pour ainsi dire, afin de porter ces individualités.

Ces programmations se désignent comme dieu, la pensée et l’universel, le sujet et enfin le réel.

Et ce dans une gradation, une progression mais qui s’élabore dans la même structure ; puisque dieu est l’intention, la pensée le réseau intentionnel, le sujet est le je (en tant que rapport à (soi), le réel est l’actualisation de toutes les intentions dans le « là », mystérieux, du monde, du donné, de la vie vécue, et du corps.

Une progression qui amène l’arc de conscience là où il est, là où il existe.

Et qui du je passe au moi, à cette représentation personnelle (qui nourrit un développement considérable du monde humain, dont l’axe n’est plus même l’universel et l’humanisation (à chacun selon ses besoins) mais bien la personnalisation (chacun rêve ses désirs).

L’arc de conscience est un rapport, c’est même le rapport le plus abouti que l’on connaisse, expérimente, ou que l’on puisse signifier, et il passe au long du temps du rassemblement d’un groupe humain à partir de l’Intention pure (et formelle) dieu, à l’inscription en et par ce corps vivant coupé en deux par, dit-on, le signifiant, qui pour sa part est lui-même effet de rapport (un signe est une intentionnalité qui se marque, d’un trait lui permettant de se distinguer d’autres traits, etc) ; et signe qui étant non pas un « mot » (sorte de magnétisme magique chosifié) mais un rapport est, ce mot, instantanément universel.

Mais il naît de la division du corps vivant par le signifiant lequel est créé de l’arc de conscience (il n’est pas dans la capacité du signifiant de produire « une conscience »), et l’arc sépare donc ce vivant de lui-même, non sans néanmoins tenter de recoudre ce corps ; dans la satisfaction hallucinée, l’hyper satisfaction (ce qu’ignore les vivants, les animaux), et que Lacan nomme la jouissance. La jouissance pour l’humain est l’horriblement vivant, mais c’est aussi ce qui ancre la structure de conscience. C'est ainsi que Lacan tient fort à ce sujet-inconscient.

La structure de conscience est l’absolument vivant.

Tout mouvement de conscience est au minimum universalisation ; et donc ce que l’on a nommé des siècles durant la pensée, l’esprit, le langage, etc, est un rapport de conscience et l’universel est pris-dans bien plus grand ; la désignation qu’opère l’arc de conscience à partir de l’antériorité formelle qui lui permet de signifier à chaque fois des horizons ; cad des lignes de fuite à partir desquelles positionner les signes (si un horizon devient un signe, c’est qu’il est pris dans un autre ou nouvel horizon). Dit autrement le moindre signe (qui lie des signifiants à des données, ou à des signifiants qui représentent des données ou à un moi qui représente un corps, etc) le moindre signe est déjà universalisation.

Aussi chacun, chaque moi (cette acquisition récente, en ceci qu’elle est entrée dans le champ humanisé depuis peu, et même depuis lourdement les années soixante, lourdement si l’on peut dire parce que le tissage gigantesque de chaque conscience devient de la dentelle, et donc d’autant plus complexe et ainsi fragile ; il est difficile d’être un moi perfectionné, aussi les mois se soutiennent-ils d’une multitude de mises en scène… mass et micro médias) chaque moi alors se tient tout proche de l’arc ; ou donc chaque moi est à partir de son je. Un moi a du déjà et avant tout se saisir, se projeter, se visualiser ou viser comme « je », et ce sous telle ou telle formulation ; la plus habituelle pour un moi-même étant autrui, et donc le tomber-amoureux, entre autres, mais aussi bien la révolution ou la religion ou la poésie, etc, pourvu que l’arc puisse se tendre, ce qui veut dire … se saisir d’un autre-point. Cette vision d’un autre-point (dont l’architecture peut passer par dieu, la pensée, le christique le sujet, le réel le projet et sa réalisation) crée l’arc lui-même ; étant un rapport il n’est pas (ceci ou cela) mais le mouvement (vers ceci ou cela) ; il est, en même temps qu’universel instantanément, né d’un plus grand que lui ; cad d’un rapport encore-plus-étendu, ce sur la piste de quoi nous insistons. Une conscience est un arc, ce qui veut dire une tension, électrique si l’on veut, et contrôle (très relativement) les entrées et sorties de la mémorisation.

Très relativement (c’est un mini système de rien du tout), mais peu importe parce qu’ici ce qui compte ça n’est pas ce qui se répète ou est causé ou appartient à un système massif, mais ce qui dénote ; ce qui dénote différencie la réalité d’elle-même et ainsi le possible, et donc la Possibilité, entre dans le monde, dans le donné là, dans l’organisationnel humain, dans la vie vécue, dans le corps même.

Absolument vivant ce que l’on a généralement nommé comme « infini », puisque le rapport (tenu tel qu’en lui seul) ne cesse pas ; au lieu que les choses détiennent les rapports, en vérité c’est l’inverse. De fait une chose n’est guère saisissable ; elle se décomposent en éléments et ces éléments sont eux-mêmes des rapports. De sorte que, comme c’est tellement visible, tout est mouvement et tout est mouvements parce qu’alors les choses étant des rapports deviennent ; ce qui veut dire que le rapport implique qu’ils, les rapports, se tissent et que leur nature, leurs essences (dans toutes leurs diversités) s’auto-constituent. Ou encore, si l’on est croyant, dieu ne crée pas des « choses » inertes ou en soi, mais des rapports vivants, des liens ; ce qui hausse considérablement le niveau… puisqu’alors on ne peut pas dire qu’il crée une machine intelligente, parce que si elle est intelligente elle n’est pas une machine, mais l’ensemble est une activité d’activités ; on ne connaît pas encore les liens indissociables qui intriquent un arc de conscience et son corps.

Quel est l’effet sur un corps, vivant, de cette autre-surface, écrite de signes, et qui ne perçoit qu’elle-même et perçoit au travers d’elle-même en tant que moyen (de sorte que le corps, le vivant est repoussé du côté non conscient) ; mon-corps n’existe que via le champ intentionnel (serait-il perçu d’un autre, sociétalement, d’autrui, psychologiquement, de l’Autre, qu’est le signifiant, et ce psychiquement) ; à quel point ce corps est-il atteint et modifié.

D’une part cette distance est repérée, cartographiée par la psychanalyse, et d’autre part sa possibilité (et donc non pas son « être ») se tient au-devant, en-avant.

L’arc de conscience se plante instantanément au cœur de ce qui est ; le présent. Son actualité coïncide absolument, formellement avec le présent lui-même (une conscience existant « en présence de soi » est toujours actuelle, de là que Spinoza se sente éternel et que Kant admet la logique d’un devenir in-fini, tout rapport étant autre et supérieur à ses contenus, sinon il n’en supporterait aucune et disparaîtrait dans ses internationalisations).

Si notre être est un mouvement (ce qui lui permet de varier de tous les contenus liés et déliés par ce rapport) il s’éprouve comme une possibilité infinie mais alors il faut penser et catégoriser et élaborer cad créer ce mouvement en tant que mouvement (et non selon tel ou tel résultat toujours limité), et comme une compossibilité, de tous les domaines phénoménaux et tout autant phénoménologiques (relatifs à notre activité). Comment augmenter l’infini ? Mais c’est le caractère formel de notre être qui doit s’étendre ; l’infini est un qualificatif, le formel est seul un réel, et qui plus est la structure-réel, et elle seule peut devenir, puisque les choses et les êtres donnés sont composés, et non pas formels, et qu’ainsi ils disparaissent, tous, mais non pas la forme.

Si notre être est mouvement il n’est accessible (et sous d’extra-ordinaires conditions et insufflant de difficiles affects) que de s’y engager. Or dans le même temps on y est, de fait, toujours engagé, mais seulement est-ce avec ou contre nous-même ? Avec ou contre le réel ?

Tout moi (cette construction à partir du sujet structurel, l’arc de soi, dans lequel la possibilité est bien plus grande que le dit « moi », à quoi voulait nous confronter Sartre… soit dit en passant), tout moi donc sait bien qu’il se vit bien en dessous de sa possibilité ; il faut qu’il s’hallucine constamment pour l’oublier, et que par ailleurs il renie continuellement dieu, la pensée et l’universel, le sujet, la révolution ou le réel.

Puisque originellement nous sommes nés de la jouissance hallucinée et donc dans, de l’irréel, vers laquelle nous risquons bel et bien de glisser, d’un signifiant à l’autre, si rien n’est tenu, si l’arc ne s’ancre pas à l’autre bout, non en son origine mais vers la Possibilité, la possibilité des articulations.

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Exigence interne

14 Janvier 2023, 11:32am

Publié par pascal doyelle

Sait-on ce que l’on veut ?

On rassemble donc tout entièrement dans la notion de « rapport » qu’il y ait un réel, un sujet, la pensée, dieu (et leurs variations), et accessoirement tout ce que l’on sait de l’indétermination formelle antérieure à tout.

Cette notion de rapport est bien pratique.

Inutile, ou utile, de dire qu’elle se représente magnifiquement par la Trinité et la relation, constitutive, des trois personnes… le Père n’tant père que vis-à-vis du Fils et réciproquement et le Saint-esprit effectuant le Lien, le Lien tout court ou tout général ; le Lien-entre-tout-et-tous. Puisque nous participons via le Saint esprit à la vie divine, au divin, à la pensée, substance, au Un, ce que l’on voudra. Rappelons que le Saint-esprit est envoyé par le Fils, une fois celui-ci glorifié, ce qui veut dire sorti du monde ; « lorsque je serai monté, je vous enverrai le paraclet, l’esprit et la compréhension ». Le divin, le Fils ne pouvait pas rester dans le monde ; pourquoi ?

Et ceci qu’on l’on y croit ou pas, insistons ; il s’agit avant tout et a priori d’une logique d’historicité qui implante un réel qui devient.

Pourquoi le divin Fils ne pouvait pas rester ici dans ce monde ?

Parce que ce qu’il lance, dans l’historicité, et donc dans l’humanisation, ce sont des rapports, et que tout rapport vaut par et pour lui-même, sinon ça n’est pas un rapport. Pour chacun, pour tous via chacun et réciproquement, et l’indépendance de ces rapports est précisément la poussée même de toute l’historicité (par ex les échanges deviendront tôt ou tard libres … mais de même l’acculturation passera par Montaigne jusque Rousseau et la révolution, etc)

Et comme tel l’esprit (au sens tout à fait large mais singulier, ce qui veut dire individué) va se déployer en et par chaque un. Chacun va être l’auteur de son propre rapport, en commençant par quantité de petits rapports, évidemment, mais cependant sans perdre de vue le rapport exclusif, unique, général, qu’en tant que je, il existe ; et il ne peut pas le perdre ce rapport unique (de tous les petits rapports qui emplissent chaque vie vécue), puisque ce rapport n’est pas une idée, noyée dans toutes les images et phrases et mots, mais est l’arc même antérieur à toutes les idées ; ce rapport existe comme tel.

Or donc ce rapport, que l’on est, existe de son apparition. C’est au moment où il apparaît (sur la scène du monde, de la réalité, du réel) que, au présent de son apparition, ce je existe. Il dépend structurellement de lui-même qu’il soit un tel je.

Sartre ne posait pas pour rien la question de la mauvaise foi (à savoir que l’on fait semblant de ne pas savoir, pour éviter notre existence, au point que la mauvaise foi est constitutive ; on ne fait que se détourner, au deux sens détourner les yeux et détourner le cours de la vie, laquelle est grosso modo subie, on n’a rien demandé) ; on ne peut pas dire, exprimer, voir, décider, imaginer « cela que l’on est » ; si on existe en tant que rapport, ce rapport toujours va s’exclure de ce qu’il prononce, de ce qu’il perçoit ; il voit, mais ne se voit pas ; en conséquence de quoi il se suppose (il suppose qu’il y a quelqu’un qui existe, un je). C’est très bizarre de nier qu’il y ait un je, en prétextant qu’on ne le perçoit pas, puisque, quand même, c’est de la certitude de ce je que débute Descartes et qu’il relance toute la philosophie (passant de la métaphysique des idées à ce sujet qui a, entre autres, des idées).

Et Sartre débarque avec la mauvaise foi. La foi mauvaise.

On a dit déjà que la morale sartrienne est exigeante, et dure. Ici on retrouve la distinction christique de la Loi et de la foi. Le christianisme ne demande pas, plus de se soumettre à la loi. Le christ nous arrive bien (révélation ou historicité brute, on choisit) comme imposant la foi au-dessus de la loi ; ou donc l’intention plutôt que la faute (ou l’erreur ou l’égarement ou l’imbécilité, ou la connerie pour Lacan ; on ne cesse pas de déconner, parce que le rapport qui existe formellement ne peut pas passer dans la réalité, le monde, la vie vécue, le relationnel ou le corps, ne peut pas s’exprimer ni se décider (de la manière consciente que l’on sait, la conscience, intentionnelle, n’est pas le conscient).

Peu importe l’absence de rigueur, pourvu que vous assuriez l’intention ; ce qui est une impossibilité manifeste (il fallait que ce soit le Fils, cad dieu, puisque le rapport, l’arc de conscience est en lui-même infini, sinon peut-être le seul réel infini qui soit).

De là que le christ, tout autant, aboli le pur et l’impur, les sempiternels règlements, les règles découlant de la loi ; tous sont égaux et tous sont également purs ou impurs (nous ne sommes plus dans le même registre, et donc plus dans la même communauté humaine, ce qui es évidemment absolument fondamental, même si ensuite les églises retomberont dans des réglementations, plus ou moins, jusqu’à ce que l’ordre sociétal lui-même soit réimposé comme structurel, idéalement, de liberté, égalité et fraternité).

Bref.

Sartre est beaucoup plus exigeant selon la réalité et le monde et la vie vécue et l’histoire, parce qu’il se réfère encore à l’universel (qu’il prendra comme marxisme, qui quoi qu’il soit est encore du monde, de la détermination, et donc vous jugera selon le monde). Le champ intentionnel n’est pas monolithique et le conscient n’est pas une forteresse dans le champ ; le conscient est lui-même orienté (comme signe, de même que l’on peut penser, calculer les infinis en les ramenant aux uns, qui entre dans un calcul) par l’arc de conscience arc-bouté au monde, au donné là, à l’horizon du réel ou aux horizons divers et variés ; tel autrui par ex, ou tel concept ou tel domaine, la poésie ou le droit (il y a des mots afin de délimiter des domaines dans les champs).

Lacan impliquant au terme de soi une éthique, de la vérité ; sur ce que l’on veut vraiment. Ce qui ne désigne pas une vérité importé dans le je, mais la longue trame de l’arc de conscience qui continue ou trouve le moyen de continuer son désir, ses désirs, en cessant de tourner en rond par ex, et continue de broder sur la déchirure (déchirure du corps vivant, qui n’y peut mais, causée par le signifiant, cad le rapport qu’un signifiant).

Évidemment il devient alors possible, potentiel si l’on peut dire, d’élever ce désir comme élaboration de plus en plus haute et singulière ; rappelons ; Arthur est-il moins Arthur que de s’être voulu Rimbaud ? Non (même si il a tenu trois ou quatre ans à l’extrême de lui-même).

Mais en un sens seulement, parce le christique mène une exigence peut-être faussement « cool » mais en tous les cas infinie, et qui engage donc tout le possible ; ce qui eut lieu, puisque l’individualité s’est vue attribuée le temps lui-même ; et au fond on ne sait pas, personne ne sait qu’elle est cette Intention. Qui ne se limite pas du tout à la « morale » (et ne s’illimite pas à la salvation, pour ainsi dire ; étant la formulation définitive du rapport, elle s’introduit dans tous les rapports,remodelant la pensée grecque ou le droit romain, la communauté ou l’historicité, etc).

Rimbaud veut-il vraiment la poésie ? On sait bien que oui et qu’on l’ignore, à la fois ; il s’est renié, probablement, on ne sait pas ; ou peut-être exprimé tout l’exprimable en lui. On ne peut pas penser une intention structurelle (sinon d’être le Fils) En quelque intention avance-t-on réellement jusqu’au bout, jusqu’au Bout du Bord ?

Il est inutile de se masquer les yeux ; depuis le début, depuis le christique (qui inaugure notre civilisation, notre acculturation générale et particulière et singulière) c’est la question, absolue, cad structurelle, formelle, qui est posée. Que veut-on vraiment ? Et comment distinguer ce que l’on peut vouloir, éventuellement, si on s’y met, à quel degré d’investissement ? Ou christiquement quelle est votre véritable Intention, l’intention de votre existence ?

Il est clair que la philosophie sous couvert de l’universel ou de la connaissance, tient intégralement en ce point définitif ; comment distinguer ?

Le bien, certes, mais aussi le vrai ou le beau (ou le spécifiquement signifiant, histoire de ne pas perdre son temps avec des idioties, par ex).

Depuis que la structure de conscience est passée au devant, de la scène, et que donc elle ne dispose plus de contenus spontanément, naturellement ou humainement évidents (comme en telle ou telle communauté soudée, forcément soudée, question de survie, de transmission rigoureuse), cet arc de conscience, à nu (dieu est la nudité même de l’arc de conscience, pure Intention, pure intention … de tout le reste, y compris de ces petites intentions en tant qu’individus, indivisibles, étant formels et non pas composés comme des parties de monde) cet arc nu ne peut pas ne pas se poser la question de ce qu’il distingue (dans le monde, dans le relationnel humain, dans la signification du devenir, cad du temps, dans la division de l’espace, la nation par ex ou les mathématiques) ; puisque dès lors, nu, il doit distinguer activement et continuellement et explicitement (ce qui veut dire en prenant conscience effective de distinctions, de rapports, explicites, manifestés, exprimés et exprimés face aux autres consciences ; l’accord entre tous faisant l’objet d’une concertation, laquelle n’est pas seulement rendue possible par les petites parties de monde, les échange par ex, mais parce que l’on peut, à tout le moins, se mettre d’accord sur le cadre universel et structurel ; ce qu’exprime et imprime la révolution ; qui considère le formel avant tout contenu, le formel qui prédétermine tout le reste, et qui, donc, ne « détermine » rien mais origine, et en l’occurrence origine, une fois encore, l’historicité.

Dès que l’on entre dans le déterminé, on se perd. Si notre être est le besoin (communiste) ou le désir (libéral), on se perd. C’est bien pour cela que le christique est hors-monde ; comment en aurait-il pu être autrement ? Mais dieu, la pensée, le sujet et le réel sont hors-monde.

Qu’il soit la révélation ou qu’il fut élaboré par nos consciences au fur et à mesure de l’expérimentation existentielle lancée puis s’amplifiant, étendant son rayon, on ne sait. Nos conscience s’arc-boutant au Bord et revenant sur sa capacité, n’en croyant pas leurs yeux, puisque le rapport ne rentre pas dans le monde, il se situe au Bout.

Et c’est de là que l’on perçoit, au bout de tout champ intentionnel.

Puisque d’une part ce qui existe en tant que rapport est un se-savoir contigu à sa propre existence,
et que d’autre part étant rapport il existe en tant que, forcément,
en vue de plus-grand-que-lui-même ; un rapport est toujours, parce que structurellement, plus grand que lui-même. Il indique que le réel ne se limite pas à la réalisation déterminée, et que la structure du réel est non finie et donc que le réel ne relève pas de l’essence déterminée.

Quant à Sartre, le champ intentionnel admis comme champ impersonnel (afin de ne pas le déterminer, ni par le conscient, ni par l’inconscient et le garder comme libre, il est libre par soustraction en somme, on n’y trouve pas même de « moi »)

trouve de ceci ses limites.

Il faut parier inversement ; le champ intentionnel est personnel, ou bien mieux le champ intentionnel n’existe que d’un sujet, d’un je structurel (parce qu’un rapport est toujours en lui-même singulier ; s’il ne se tient pas de son mouvement, il n’existe évidemment pas),

et sa liberté n’est pas soustractive mais additionnée… à elle-même.

(c’est pour cela qu’elle ne renie pas ce qui fut jusqu’alors, mais le récupère, le reprend, le porte plus loin, assumant la contradiction ontologique absolue, cad formelle).

Sartre ne place pas un sujet parce que, pour lui, cela équivaudrait à déterminer la conscience (ce qu’il ne veut pas à juste titre), et que par ailleurs il dispose d’une notion close de ce qui est déterminé ; ce sont des « totalisations » qui s’impriment dans le champ intentionnel. S’il positionnait un sujet, structurel s’entend, il comprendrait ceci que le sujet n’est pas là, donné, mais en plus et par-dessus ; ou dit autrement on peut se déterminer (en quelque totalisation que ce soit), il y aura toujours « la conscience en plus », parce que l’arc est premier et dernier, alpha et oméga (de tout).

Pareillement, il admet la conscience comme néantisation, et ne voit pas que l’arc de conscience dissout le monde ou le vécu (ou reste en capacité d’opérer cette liberté pure parce que brute), non parce que constant et imperturbablement lui-même, bloc ou forteresse, mais justement parce qu’il n’est jamais ce qu’il est et qu’il est en plus ; le rapport est toujours autre et en plus de tous ses contenus et absorbe les données, les datas, les perceptions (du vivant ou de telle humanisation, de son passé ou de ses pulsions) ; il est absolument et intégralement perméable, poreux, puisque de toute manière il n’est pas ‘du monde’ et donc demeure intouché et intouchable (ce qui lui cause des angoisses et des difficultés). Que la conscience soit par-dessus et en plus, veut dire qu’elle est cet arc arc-bouté au présent, qui donc peut tellement souvent créer des horizons, quand ça lui prend.

Si aucune détermination n’éteint le feu de l’arc de conscience, on peut bien se fondre dans ds totalisations et cependant surnager ; parce que l’on est fait pour cela ; que l’arc soit toujours attentif au tigre à dents de sabre ou au mammouth déboulant dans la plaine (elle a été « inventée » pour cette raison, pour répondre aux urgences et mémoriser autrement que via l’adn du seul vivant).

Si l’arc de conscience était à ce point, sartrien, piégé dans ses totalisations ou purement rien et négatif, on ne verrait plus sa grande capacité de créer l’horizon (que dès lors on subirait sans être en mesure de le prendre sur soi ; or Rimbaud par ex prend sur lui toute la poésie, et ça ne s’explique pas, parce que c’est lui qui a Vu, et que l’on est à la peine de ce qu’il a Vu, mais lui-même est à la peine de sa Vision, de sa Perception, littéralement, de ce monde qu’il Voit, que son arc brut perçoit). En somme la « pensée de soi » (ou lorsque Sartre pense Flaudert, par ex ou de tout discours extérieur) réclame le poids du passé, mais l’arc de conscience est articulé au réel afin d’y répondre, dans le présent tel quel.

En effet, dans le mouvement absolu formel du champ immédiat intentionnel via le conscient et l’inconscient, et jusqu’aux positionnements que sont dieu, la pensée, le sujet et le réel (qui ne se font pas sans je, qui ne se font pas sans moi, ça n’aurait aucun sens et forment un seul tissage dont les rayures dessinent le réel au sens de mouvement du réel, mouvement continué, le réel n’existant que comme mouvement)

le rapport de conscience (en quoi consiste celle-ci)

- vient du Bord du monde (le présent qui vient d’en-avant)

- du Bout de la vie vécue, étendue bien au-delà d’elle-même (puisqu’elle se-voit)

- et s’impose En-plus, en plus du temps :

mouvement et continuel ajout, surajout et toujours encore-plus, à nouveau (le rapport ne peut pas - ne peut pas - s’épuiser)

Le réel n’est pas de conformité à un ordre, mais re/création à nouveau, à neuf

et re/création continuée donc d’une super-méta-méga cohérence (puisqu’elle se travaille, s’œuvre toujours à nouveau et à neuf, le possible est ce qui devient, autrement dit il s’étend, le réel est plus grand que lui-même, et ainsi rien n’échappe à la re-création continuée, le possible ne cesse pas puisqu’il est la structure même).

C’est pour cela que le je n’est pas originellement « subjectivisme », mais produit subjectivités et objectivités, et tout le reste. L’arc originel, antérieur, est en-avant ; c’est cela l’inversion du temps (qui existe comme, et en tant que présent, hein plus étendu que le présent commun).

Le subjectivisme est à la fois la plus formidable invention des deux derniers siècles, et le piège qui constamment détermine les mois (et dont le communisme et surtout le libéralisme se sont emparés comme production et consommation d’objets et d’images), et sans lesquels, pourtant, aucun je n’est réalisable, accessible (de même que mass et micro médiatisation étaient destinés à une mass et micro médiation, de soi à soi, de soi à autrui, de soi vers tous les autres et inversement, offrant somme toute une image sensible et émotionnelle, au lieu de seulement une idée abstraite) ;

et ce alors même qu’inversement nos « ancêtres » n’avaient de cesse d’élever instamment leur je à eux jusqu’à et à partir de dieu, de la pensée, du sujet (christique et cartésien), et enfin du réel (Kierkegaard, Nietzsche et Heidegger, Sartre et les existentialistes).

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Sartre l’extériorité, Lacan l’intériorité

7 Janvier 2023, 11:39am

Publié par pascal doyelle

Sartre l’extériorité du moi, Lacan l’intériorité du moi. De sorte que nous voici jetés au dehors. 

Sauf que l’un comme l’autre, l’époque oblige (l’une du marxisme, l’autre du structuralisme et pas pour rien) projettent le moi, l’humanité, la personnalisation sur l’extériorité du monde donné là, du corps vivant, de la sociétalité, de l’économie, de l’historicité, et de l’inconscient. Etc.

Etc parce que ce mouvement, général, global, relève de ce que l’on a nommé concrétisation. Étant donné que le je, le sujet, depuis Descartes (Descartes comme représentatif excellemment, puisqu’explicitement, de tous les sujets qui purent apparaître, avant ou ensuite, et manifeste ce je, Descartes qui, ce faisant, permet l’accélération, puisque le dit je entre dans le champ de la représentation, tout comme Pascal Blaise, nomme pour la première fois le « moi », le « moi de monsieur Descartes »)

que le je donc, exprimé, la liberté et l’action et la décision exposées, cherche impérativement, impérieusement à s’exprimer dans le monde, la vie, l’objectivité et la subjectivité et que donc on va concrétiser par la connaissance, les sciences, les mathématiques, ou la révolution ou les internationalisations individuelles.

Et ainsi Marx ou Freud ou sociologie ou sciences physiques, etc, se développent dans tous les sens possibles, portées par la multitude de libertés acquises en tant que conscience-de-soi. Qui ne disposent que d’un seul champ d’activités ; le monde donné là et la vie vécue de chacun. (qui s’auto acquiert par la révolution, préparée par évidemment les siècles d’acculturation).

Dans tous les champs d’objectivisation (sciences etc) mais aussi de subjectivisation, il convient de tenir bon la vérité, à savoir que le je (ou le réel) n’appartient ni à l’un ni à l’autre, puisqu’objectivités et subjectivités n’apparaissent que dans le champ du je, lequel est celui de la liberté (qui ne s’entend humainement, historiquement mais aussi personnellement) que d’autrui, mais vaut d’autant plus (par cette égalité de tous et de chacun) en tant que singulier et au rayon d’activité de liberté d’autant plus ample et qui appelle sa, ses réalisations, toutes ses réalisations.

Aussi la vie vécue de chacun devient son « essence », de par son existence. Il devait bien advenir un jour, un moment, un instant qu’il soit révélé… quoi ? On ne sait, sinon la vérité.

Parce que si « ce qui est » (génériquement parlant) est le réel, cad le présent (qui déroule tout ce qui est), alors la forme (le présent, l’arc de conscience, l’universel, le sujet, dieu) est cela même qui tient toutes les réalités et tous les réels ; la réalité (qui sera toute entière disparaissante, puisque les déterminations sont limitées ou finies comme dit autrefois, décèdent, si l’on veut) aboutit à cette formule de rapport (celle que l’on sait) ; à savoir le rapport à (soi), dans lequel le « soi » est le rapport et non une identité.

Le je se signale essentiellement de ceci que la liberté (qui est son propre rapport tel qu’il se montre à lui-même) assume à elle seule tout ce qui précède ; dieu, la pensée, le christique, l’acculturation gigantesque autour de la méditerranée et en Europe (et ailleurs) ; elle les assume mais ne les remplace pas ; structurellement parlant rien ne remplace ni dieu, ni la pensée, ni le sujet, ni le réel. Ils manifestent chacun la même structure, cad le rapport ou si l’on préfère la capacité du rapport (à chaque fois le plus grand possible, aussi apparaît-il vide ou formel ou indéterminé).

De cette logique de structure (l’arc de conscience est à lui-même le rapport même), chacun croit être en mesure de tirer de soi seul la capacité, la possibilité.

Or c’est un rapport, ce qui veut dire qu’il est, au moins, double, et que l’autre côté, l’autre bout est ce vers quoi le rapport se dirige. Mais quel est l’autre bout ? Avant ou après ? On l’ignore structurellement. On peut cibler dieu, mais est-il en avant ou en tant que cause formelle ? Que le début et la fin soit insituables permet à vrai dire de définir l’arc de conscience comme mouvement et consistant en ce mouvement même ; ce qui exprime littéralement l’être de dieu, de la pensée, de la conscience et donc du réel. Quelle est la nature de ce mouvement ? L’être en tant que ces positions ne sont pas « de l’être » justement et nous sommes ainsi sur la piste, le chemin de ce qui excède (en quoi le réel ne peut que consister, puisqu’il doit, se doit d’être plus grand que lui-même et se supposer au plus extrême ; chaque présent engage au plus extrême).

Que chaque liberté ne comprenne pas que son être est un mouvement (et donc qu’il échappe au cycle de la satisfaction ou de l’insatisfaction), revient à chacun en tant que libre et susceptible de saisir « qu’il est saisi ». or qu’elle soit saisie paraît a priori absurde à la liberté… qui se croit maîtresse exclusive, par définition. Ça n’est pas du tout ce que l’on comprend ici par liberté ; liberté se dit de ce qui tient les rapports possibles, et s’offre toujours à une plus grande stratégie, et une plus grande stratégie que la sienne seule (auquel ce n’est qu’une petite tactique et non une stratégie). Ainsi la liberté est-elle dieu, la pensée universelle, le sujet et le réel.

Évidemment la « liberté » comme arbitraire et subjectivismes indique seulement les immédiatetés, et ne parvient pas à tenir le tissage de liens, de relations et de rapports, puisque désignant seulement les choses données et s’éteignant avec ces choses déjà disparaissantes. Les stratégies seules demeurent (et sont ce en quoi notre arc de conscience habite).

Pourquoi ? Parce qu’elle promet des rapports possibles, et que ces positions tiennent leur promesse. Et elles tiennent leur promesse parce qu’elles manifestent non pas un contenu (leur « promesses » qui se réaliseraient par invocation magique) mais une structure dont on dit, ici, qu’elle est La structure ; il n’y en a qu’une ; l’arc de conscience, qui est absolument commun à tous les peuples, tous les cultures, toutes les réalisations humaines.

Ou donc ; ça n’est pas un dispositif qui varierait d’un continent à l’autre, d’une langue à l’autre, et qui n’auraient de commun qu’un circuit de variétés, mais bien une seule et même structure, pareillement entre deux individus ; une seule et même activité de conscience, laquelle est strictement neutre et formelle, et dont l’activation se reconnaît elle-même ; l’intention comme dieu, l’intentionnalisation comme idées et systèmes d’idées, le point externe à toute vie qui devient vécue (christique), l’intégration de l’intention dans son propre champ (le christ est en-dehors, Descartes est en-dedans, présent à soi), de ce point du je à son heurt absolu au donné ‘là’ du réel et à l’empire de toutes ses intentionnalités, ses projets.

Rappelons ; il n’y a qu’une forme de conscience, mais à chaque fois chaque conscience est singulière ou si l’on préfère, elle est son rapport (une conscience se rapporte à soi puisqu’elle doit entrer dans son champ de perception qui est un champ d’intentionnalisation, elle se voit pour voir, elle tient à distance les réalités (et les découpes avec des signes) puisqu’elle est autre-que-soi (ce soi étant non une identité mais le rapport lui-même, le rapport est le soi). Ce qui ne retire rien à son unité formelle personnelle, individuée, singulière ; il n’est aucune manière d’objectiver cette unité, puisque c’est dans son champ (de rapports) que l’on produit les rapports descriptifs, explicatifs, expressifs, organisationnels (de société humaine ou de groupe), etc. Un discours qui tiendrait tout seul en suspension on ne sait où, n’a pas de réalité ni de sens.

Donc le sujet contient aussi bien l’objectivité que la subjectivité ; nous sommes passés antérieurement à la pensée, l’humanisation ou la personnalisation, la mise en forme culturelle (des sociétés particulières) ou l’acculturation (de la société humaine universelle qui coure depuis 3500 ans, nation juive, société grecque, empire romain, empire, royauté puis révolution et État français).

Sartre et Lacan, l’un comme l’autre, héritage de Descartes, de l’esprit français, de l’esprit qui réside en France (soyons clair, il fallait bien que cela arrive, par les juifs, en Grèce ou en France, aussi bien celui de la révolution, seule et unique, puisque de révolution il n’en est qu’une possible, plus ses variantes, et qui spécifiquement lie la liberté, anglo-saxonne par ex, et l’égalité, l’égalité formulant la régulation seule possible de la liberté de chacun, et de ce fait upgradant, élevant la liberté à son règne très exact ; les libertés alors s’activent compte-tenu et intégrant l’altérité, autrui, et ne peut plus seulement exprimer sa « subjectivité » ou son arbitraire, mais possédant en propre l’universel qu’implique l’égalité, autrement dit on n’écrit plus, on ne s’exprime plus, on ne parle plus, on ne décide plus uniquement à partir de la liberté mais de la formule liberté-égalité).

Et donc nous voici par Sartre et Lacan projetés tout entier (il n’y a pas de reste) sur l’extériorité ; étant entendu que l’identité du moi est dépecée par Lacan, qui va bien plus loin que Freud, et donc se voit dans l’engouement d’étendre à la philosophie, histoire, religion, langage, etc, la structure de l’inconscient.

On prétend ici que si tout est lié, c’est que la conscience de Sartre et le sujet inconscient de Lacan n’existent que du pli, en quoi consiste l’arc de conscience qui produit un champ intentionnel, lequel implique le signifiant ; le signe qui découpe la réalité (le monde et l’organise, politiquement par ex, le donné et la connaissance, le vécu et le corps, depuis le christique, qui est fait pour cela ou qui nous imprime sur cette voie absolue parce que formelle). Ainsi découpant la réalité celle-ci existe pour nous ; c’est parce que séparés que nous avons un corps, une vie, le monde, le donné, le temps, etc.

 

Mais l’un comme l’autre, reniant le sujet (qu’ils jugent, à tort, idéaliste ou irréel ou illusoire) jettent tout le moi, tout le je (constamment ramené au conscient) dans cette extériorité donnée là, et c’est pour cela que Lacan par son « intériorité » est un psychanalyste ou sur-psychanalyste (delà qu’il ait essaimé partout et rassemblé au-delà du champ psychanalytique, et interrogé quantité de philosophies et religions), par son « intériorité » donc explore l’empreinte du moi ou l’empreinte, réelle, dont se tire (en courant) le moi.

Il s’en tire en courant, en interposant les « désirs » (les pulsions mais élaborées et réinvesties par l’arc de conscience, par et dans le champ intentionnel, qui n’est pas le champ conscient)

les désirs contre la « jouissance » (cad la satisfaction hallucinée du corps en tant que vivant, mais jouissance dont évidemment aucun animal ne subit la puissance ; pour qu’elle soit hallucinée il faut que le plaisir s’intentionnalise, se rêve, se surdétermine, ou donc s’imagine ;

lorsque le moi rencontre des difficultés avec ses désirs, de toute sorte, il est attiré du côté de la jouissance (qui menace et parfois paralyse le moi, en dépression, et provoque une proximité d’avec le réel, cad d’avec la séparation opérée par le signifiant, lui-même à proximité de l’hallucinante jouissance, approcher de la jouissance afin de sublimer le désir, c’est la grande difficulté qui rend possible le je dans le moi ; autant dire que c’est d’une grande difficulté ; de petits désirs communs ou immédiats ou satisfaits à peu de frais, ne mènent pas loin).

Cette inscription dans le moi (outre l’attirance fatale qui peut en résulter, on ne compte plus les poètes ou écrivains qui se perdent en cours de route) de l’élaboration veut dire ceci ; le désir vient des pulsions et les pulsions sont hallucinées et ce qui est halluciné c’est le corps ; ou donc la Séparation dont on parle est celle qui coupe le corps vivant en deux, ce qu’il ne supporte pas du tout, et génère une « illusion de soi », sauf que cette illusion devient réelle, effective et opérante…

Puisque si ce corps s’hallucine c’est non en raison du langage, par ex, mais de l’arc de conscience (il est impossible de déduire ou dériver l’arc de conscience à partir du langage, ou comme auparavant de la « pensée », comme si « conscience » naissait, on ne sait comment de la pensée). Pris dans l’arc de conscience le corps vivant hallucine, c’est invincible mais parvenu à un équilibre, conservant à la fois la jouissance (terrible et immobile et inexprimable et incoercible) et la réalité (via les désirs qui approchent_distancient l’objet, qu’une psychanalyse tente de décoincer, de dénouer, desserrer afin que le moi puisse désirer un peu autrement ou un peu plus).

Et cette élaboration, si elle est requise pour nos mois modernes (qui doivent organiser leur être, extrêmement contraints de par leur richesse même, impliquant un minimum de cohérence, d’expression, de décision, et donc de désirs et d’objets), cette élaboration se retrouve également à l’autre bout du moi ; à savoir que dieu, la pensée, le sujet ou le réel doivent, devraient être son ‘soucis’.

Or le moi préfère, apparemment, réguler son être via les objets (de désir)… et ce faisant acculer en quelque sorte la jouissance (terrible), ce qui ne manque pas, à rebours et par toute puissance de la jouissance (qui est irréelle, hallucination) qui ne manque pas d’incruster l’angoisse toujours plus profondément, ce qui pousse à encore plus d’objets (ou d’images, etc) vainement désirés ; déceptifs, voire dépressifs puisque le manque (de désirs) vient à manquer (supprimant l’intentionnalité à la source même).

C’est donc que le moi veut annuler la séparation (dans la con-fusion de l’objet réel-irréel, rêvé, ; imaginé, et donc, aussi, produit industriellement dans la société du désir libérale, au contraire de la société des besoins communiste), tandis que dieu, la pensée, le sujet, le réel élaborent, tissent, organisent la séparation, ordonnent le mouvement comme mouvement.

Rappelons ; ce positionnement restrictif, second du moi ne renie pas les tactiques du moi (ou de l’humanisation, ou de la personnalisation, non seulement il faut bien vivre, mais surtout vivre au mieux, et en un maximum de liberté et égalité et de justice, sinon dans la nécessité on ne peut pas penser, réfléchir, exister, on survit) on ne renie pas les tactiques du moi mais sous condition de tenir dans et par et pour une stratégie englobant les tactiques limitées (au point que nos mois sont perclus de petitesses éreintantes, qui se multiplient dans toute l’immédiateté, qui envahissent et étouffent le je dans le moi tandis qu’il s’ébat dans ses richesses, qui ne font en elles-mêmes aucun doute, sinon d »puiser les ressources disponibles et de sacrifier au fantasme). Beaucoup de mois supplémentent leur vie par une existence, la révolution ou la poésie (ou aussi la religion ou la spiritualité ou la pensée), mais dans tous les cas un approfondissement existentiel et donc approfondissement ontologique ; supplémentent au point de presque basculer dans le point existentiel qui dans leur soudaine actualité, qui leur vient on ne sait de où, permet de soupçonner ou d’intuitionner ou même de voir, de percevoir (qu’est-ce que les esthétiques ou les littératures) qu’en cette actualisation se joue vraiment « ce qui existe », puisqu’alors ces mois devenus des je, ne serait-ce que par instants, ex-sistent d’un possible illuminant le monde et la vie vécue.

Ils se soutiennent évidemment de ceci qu’ils ne sont pas seuls, et qu’au minimum « il y en eut d’autres ».

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