L'être-libre au coeur du monde
L’attention comme structure
La situation de chacun est donc d’être cloué, là, en tant qu’identité mais ayant une fonctionnalité spécifique (ayant cause comme essence même de l’être dit humain), laquelle fonction est et n’est que l’intentionnalité seule. L’intentionnalité par laquelle on « prend conscience de » n’importe quel ceci ou cela.
Cette intentionnalité est et n’est qu’un retour-sur ; elle ne se maintient pas en et par soi seule. Elle existe, ex-siste de toute affluence de déterminations qui occupent le corps, la cervelle, la perception, les images de soi ou des autres, le langage, tout ce que l’on voudra.
Notre être au sens strict n’est qu’une telle structure ; elle ne recèle rien, ne signifie rien en elle-même, et fragile et presque inutilisable, fine pointe excentrique, elle ruse pour se maintenir. Notre être est une structure formelle et se disperse le sens, qu’elle intentionnalise, les contenus de raison, idéelle, ou d’intuition, vécues, ressenties ou perçues, tout s’incruste en majorité dans le monde, le donné, le vécu, en dehors de cette structure ; la détermination y agit de ses envies propres, ou manipulant la conscience que l’on en a qui est déclinée en simple fonction, fonctionnalité, miroir qui engraine les signes et les perceptions, les désirs et les objets, tout ce qui vient, arrive. Qui joue sans doute un rôle d’enregistrement et probablement modulaire.
Cependant il est à peu près clair que cette simple fonction ne peut ne pas repérer, ici et là, qu’elle agit. Elle agit de par soi et selon son rythme propre, qui consiste à reprendre ou prendre par défaut ou exporter soudainement son être propre de pure structure. Et des structuralités agissantes dans le monde, malgré et au travers et par la détermination en général et en particulier, on peut retenir la vérité et la liberté.
Vérité et liberté
La vérité est le déploiement rationnel qui veut, et intentionnellement (cad consciemment et volontairement), rien laisser au hasard ou aux nécessités, aux contingences ou aux contraintes ; elle établit un plan d’égalité, d’équivalences, qui lui garantit ceci ; l’autonomie et l’égalité d’être du libre-même.
En quoi donc la valeur de la vérité est de tenir absolument au libre qu’elle découvre comme étant son origine, sa cause originelle.
La circonvolution qui permit à chacun de s’instituer comme libre parait dériver bien loin de l’égalité de vue, de l’équivalence généralisée ; mais c’est que ce libre ne s’applique pas au même objet. Ce libre s’inaugure par Descartes (selon la méthode attentionnelle du doute-cogito-infini et étendue) et selon Kant ; comme transcendantale morale, en fait une éthique (cad non pas une construction intellectuelle, mais comme une stratégie qui tente d’envahir la totalité ; le monde, le donné, le vécu, via la grande politique idéale, l’épistémè et le morale proprement dite et les finalités, les finalités agissantes, qui peuvent être perçues et vécues).
Lorsque chacun est institué (selon le droit, la culture, l’identité psychologique, etc) comme Un, à l’horizontalité de la raison universelle, anciennement et réalisée depuis, il substitue apparemment la libéralité (du monde, du corps, du bonheur, etc) à la vérité. Mais c‘est l’inverse ; le libre poursuit dans la matérialité même, dans la détermination du monde donné vécu, l’égalité et l’équivalence ; le libre poursuit dans l’épaisseur (inconnue) du monde son forage, son excavation, il creuse dans la résistance même.