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instants philosophie

le moi fait son cinéma

31 Mai 2007, 17:39pm

Publié par zward

Le moi est d’invention récente. Il existait de l’individualité, nécessairement, et à partir de là de Grands Sujets, version romantique ou moderne (Rimbaud), mais il n’existait pas une personnalisation générale, demandée par tout un chacun, et généralisée, en laquelle s’engouffre les productions et les machines sociales, et marchandes. Il faut voir que cette personnalisation a décuplée la production consommation … de tout, de tout ce qui peut être produit et consommé.

Mais aussi vécu.

Cela se réalise en et à partir de l’autodéfinition historique du Sujet, de sa reconnaissance de plus en plus effective par l’État. De plus en plus, lorsque l’économie, la technologie réaffirment comme leurs débouchés propres, l’ensemble de la réalisation humaine.

On passe du roman et de la littérature des Sujets, au cinéma et à la musique, mass-médiatiques, puis à la diversification énorme de ces médias : jusqu’à créer des groupes, des ensembles, des courants, des vécus de plus en plus particularisés et/ou particuliers (cad reçus et/ou assumés, voulus comme tels).

Il est donc une richesse de l’empire des mois. Autant qu’il existe une médiatisation, une dispersion, une pluralité canalisée, mais l’ensemble supporte admirablement la diversité…

Aussi toute solution de problèmes, quels qu’ils soient, qui ne prendrait pas en compte, impératif, les réalités des vécus, est radicalement hors de l’histoire.

De même, tout solutionnement facile est écarté de fait : si solutions il y a, c’est vers plus de complexités. Puisque fondamentalement le non respect des vécus équivaudrait à l’abandon pour chacun de son unité de vie : ce qui est insoutenable.

Le passage à un moi organisé, c’est ce qui constitue notre culture depuis cinquante ans, voir plus, cad depuis la création du cinéma : un moi générique commence de se montrer. Et le film est le raccourci d’une vie : mais non pas comme le roman, parce que d’une vie « visible » filmée, tandis que le roman n’obtenait pas cette simplicité et confondait en prolongements référencés, et non pas en « objectivités », en pures perceptions.

Le cinéma crée une dimension réelle ; cad des séries d’objectivités du moi, du moi dans un monde (indéfini, mais plein d’objets et de trajets surtout)  : il est montré dans son mouvement, dans ses aller-retours, dans la linéarité non linéaire de ses histoires.

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ayant la réalité pour fin

29 Mai 2007, 21:54pm

Publié par zward

Lorsque le langage est créé, il ne peut l’être que d’un seul.

À l’intérieur du langage commun, qui est, là, donné, comme le sont les choses, et qui, comme tel, est profondément insatisfaisant.

À l’intérieur du langage donné, un seul crée le langage réel.

Le langage créé ne peut l’être dit que d’un seul, puisqu’il n’appartient plus à la communauté. N’appartient plus à la communauté des hommes. C’est autre chose qui s’interpose, qui devient immanquable, irrévocable.

Puisque alors, les choses existent en soi.

Cad hors de tout langage qui les décrit, et de toute manipulation de notre part. De la manipulation immédiate de laquelle se produisent les sociétés humaines. Il ne s’agira plus de produire l’activité d’abord dans la continuité du monde, mais essentiellement de produire l’activité à partir de la continuité de l’esprit.

Pour que les choses existent en soi, il faut que le langage existe en soi : développer, hors du langage connu, un langage qui crée ses concepts. Indépendamment.

Alors tout est un codage, une construction, mais le langage second est celui qui va vouloir récupérer la réalité au travers d’un second calcul, d’un calcul différé sur le dos du langage premier communément admis.

L’Être ne fût jamais dit ; sauf d’un seul. À chaque fois.

Puisque un seul a accès à la réalité comme horizon investi, motivé, activé.

Le langage commun lui, se préserve d’abord lui-même. Dans un égocentrisme de pouvoirs.

 

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langage créé

26 Mai 2007, 14:18pm

Publié par zward

En tant que ce langage est créé ; il n’est pas un développement du « même » langage que celui qui le précédait : l’action de celui qui pense le modifie dans son apparaître, cad quasi entièrement. Une autre structure prend place qui échappe à l’historicité ; et comme telle, elle scelle l’historicité ; elle en absorbe toute la densité. Puisque elle seule, cette création dans le langage au-delà du langage, est réelle. Quelque chose prend d’assaut le langage, et cesse de lui obéir, d’obéir au mélange

Pas en tant que ce langage se poursuit immédiatement dans une mythologie, ou une imagination, ou donc un mélange de soi et du donné, (mélange où l’on se sait éternel, mais dans lequel le « savoir » n’obtient pas en lui-même une unité explicite : c’est cet explicite qui promeut la vérité comme non-réponse et développement de systèmes de pures questions) mais en tant qu’il est créé comme concepts mais aussi assujettit au sujet, ici et maintenant. À la compréhension exacte. Ici et maintenant qui se répercutera en tout ici et maintenant, désignant le même monde, le même homme, non celui dont on sait (ceci ou cela) mais dont on ne sait tant que l’on ne sait pas ce dontil est capable… ce qui est, c’est ce qui devient, mais ce qui devient , c’est ce qui est : ce que l’on crée, c’est l’ontologie, l’épaisseur d’être propre au sujet, cette densité qui n’a pas de nom, ni de mot, cette pointe qui dépasse toujours là où ça n’est pas encore.

Détaché du sujet qui de ce fait existe comme opérateur absolu d’un langage relatif.

Mais relatif à quoi ?

À la surveillance du sujet. Donc le langage est créé (autrement que ce qu’il est), mais en même temps configure un sujet extrême. Qui articule cette création à ce qu’il voit et sait là où il est, et non là où il s’imagine.

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post-hégélianisme, pas si facile !

22 Mai 2007, 21:30pm

Publié par zward

De même que la philo occupait la pointe extrême du discours possible, cad celui homogène et cohérent, et par conséquent la pointe de toute diction : de toute expression de l’être. De même la philo va reprendre la course une fois le discours absolument et complètement épuisé.

Mais elle va être en mesure cette fois de voir au-delà du mur du discours.

Elle va assumer l’objectivité du monde (théories politiques, libéralismes, marxismes, socialismes) : lorsque l’effecteur du discours humain n’est plus le discours lui-même,(l’esprit), le centre de toute parole peut emprunter n’importe quel centre qu’il dénichera : qu’il sera de par sa nature contraint de composer en raison (qu’il déclarera scientifique en particulier)  : sa nature de sujet lui insupporte qu’il puisse ne rien comprendre à ce qu’il dit. Il est dés lors cloué là où il est. mais là où il est , est stratégique.

Or il se trouve que constamment à l’étroit dans sa nature de sujet générique (réalisé via hegel) , le sujet (historique, né de et par l’épuisement du discours donc), peut croire manipuler un discours absolu… un discours para-philosophique, ou un discours para-religieux, ou un discours mystique, un objet magique (oriental) ou encore un discours "absolument vrai" selon la scientificité (marxisme ou sociologismes).
Il croit que de passer outre le mur du discours, l'autorise d'une réalité : celle qu'il voit de sa position stratégique. Il va enfler un discours "seconde manière", à l'identique de celui qui réalise tout discours (cad celui de hegel), mais qui n'y atteint plus.

Il ne lui apparaît pas qu’un tel discours est totalement illusoire, et que de toute manière il n’y trouverait en rien satisfaction : parce que satisfaction il n’y a pas. Pas selon cette manière là.

Mais plus exactement, il n’est ni ne peut exister un discours-objet (d’un sujet historique) qui soit tout et un. Un tel discours n’a existé qu’une seule fois : celui de Hegel. Il n’y en aura pas d’autre, parce qu'à ce moment là, le langage était l’essence de sa préoccupation ; de le développer entièrement  en tant que ce langage est créé.

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bienvenue dans le monde réel (le Net et les rencontres )

20 Mai 2007, 11:15am

Publié par zward

Composantes : passage de l’économie affective de la rareté à l’économie affective de l’abondance.

Nécessité d’exprimer objectivement ce qui revient naturellement à l’intériorité.

Changement de paradigme : l’ancienne formule de la relation définitive (qui relevait d’impératifs naturels (couple, enfants), sociaux (famille, couple intégré et reconnu), psychologiques (stabilité, continuité, sécurité affective, contrat tacite).

La nouvelle formule de relation relative … puisque les personnes sont en concurrence, il n’est rien d’assurer en soi, pas de contrat tacite affectif, pas d’exclusivisme (au sens où telle personne élue n’est pas définitivement élue a priori ; il existe moins ce tampon qui permettait un temps de latence plus important au sein de l’ancienne formule affective). Et puisqu’il est plus aisé de rencontrer et plus rapidement, il n’est plus ou moins d’angoisse d’abandon : on sait que de rencontrer à nouveau quelqu’un n’est plus un problème en soi. Que la pression d’une solitude d’attente (attente de rencontres nouvelles accessibles) n’impose plus les séries de compromis : que nos personnalités ne sont peut-être plus capables de supporter (absence de réalisme ? défaut de construction de soi ? principe de plaisir ? exigence irréaliste ?).

Le compromis n’est pas en soi compromission : mais apprentissage, et composition, cad augmentation de l’être. Que signifie-t-il que nous soyons difficilement « pliables » ? Que nos personnalités sont attachées à autre chose qu’à l’autre … ? Cad que nous ne pouvons nous détacher de nous-mêmes (cad de nos objets, nos habitudes sont aussi des « objets », notre temps, notre espace, etc).

Et que l’autre n’est pas ou plus « en qui » notre être existe, (qui autorise à cet autre de nous modifier) ; puisqu’il était l’essentiel, il ne pouvait nous modifier qu’en notre Bien… jusqu’alors …

Parce que ce principe est très délicat … et il se peut qu’il y ait une observance critique relevée depuis… Et que ça n’est pas forcément pour notre bien que l’autre soit ce autour de qui (ou de quoi) tourne notre être …

Chantage affectif interne. D’autant qu’il ne faut pas se le cacher : il existait auparavant un chantage très réel. À savoir : lequel des deux, d’un couple, supportera le plus ? Non que cela soit constant, mais que cela soit plus ou moins, tout en étant toujours présent néanmoins. Chantage à la pression : point de rupture supportable par l’autre. Risquera-t-il (t-elle) de rompre si je le (la) pousse aux limites ?

Ad : où sont les limites de l’autre … ce qui peut aussi se traduire ainsi : jusqu’où tient-il (t-elle) à moi ?

Ou : sacrifie-t-il son être pour mon être ? Ou enfin : ce couple, là, celui-ci, puis-je croire qu’il (qu’elle) pourra se sacrifier ou se perdre pour maintenir le dit couple ?

En quoi l’on voit, outre les compositions plus ou moins caractérielles et/ou perverses, que le Couple est encore conçu comme : ce sur quoi l faut pouvoir compter … cad dans la perspective de la fondation (solide) d’un « foyer ».

En quoi nous n’y sommes plus … cad que l’on advient au Net dans la perspective d’une longue fondation : tandis que tout incline au relatif.

Notamment ceci : qu’il y est un destin qui réunit « ceux qui s’aiment » … ce en quoi chacun est prêt à croire, que l’on imagine spontanément.

Ad : ma personnalité est destinée à une telle ou un tel.

On voit que cela fonctionne dans un monde (humain) dans lequel la personne est un problème réglé. Qui permet de passer à autre chose : un couple, une famille, une famille incluse dans les deux autres familles, une identité socialisée « lisse » qui offre une base stable pour les enfants potentiels, etc.

Personnalisation.Or il est bien évident que nos personnalités sont de plus en plus travaillées … susceptibles de choix et de multiplicités. Qu’elles sont à elles-mêmes non plus un état de fait déjà-réglé, mais une problématique et que cela nous épate ... cad nous intéresse…

Dés lors difficile de se choisir définitivement selon et pour et par un (ou une) autre …

Non peut-être par égotisme … mais parce que aussi (et autant sinon plus) la personnalisation, l’intérêt pour soi, cad non pour son ego, pour son image, mais pour son, ses vécus, pour la substance même de ce que l’on vit …la personnalisation donc est en devenir …

Et remarquons que cela touche d’autant plus les femmes : parce qu’elles furent les plus restreintes en termes de possibilités de soi … (par le Couple, l’Enfant, la Famille, la socialisation, voir l’infantilisation, etc).

Que donc la demande même des femmes (particulièrement mais pas spécifiquement) et des hommes est double : d’une part retrouver une sécurité (qui indique sur une voie certaine), d’autre part un devenir personnel (qui incline vers une incertitude énorme de toute relation).

Personnalisation libéralisée (qui tient à ses objets), demande de sécurité qui retentit d’une ancienne formulation (personnalisation réglée).

La menace de la rupture d’avec l’ancienne formulation est un danger ressenti comme très profond, (puisque cette rupture casse et jette dans la déréliction ce qui précédemment était considéré et marqué comme socialement et humainement une identité).

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philosophie de la profondeur abyssale

14 Mai 2007, 19:41pm

Publié par zward

Le tout serait de replacer Kant et Hegel dans le mouvement général de la philosophie.

Kant introduit la réflexivité (déjà largement présente chez Descartes, mais autrement), et il déplace considérablement le problème du discours (entendement ou raison et infini) au sujet qui produit "du" discours ; philo ou sciences ou esthétique.

Ce qui est une situation difficile voir impossible pour la philo ; déjà Descartes était une impossibilité manifeste.

Si les discours sont rabattus en un seul ensemble, il faut que la philo en vienne à penser cet ensemble de discours en une fois :

Par ce coup-là, la philo reprend son antériorité : elle précède déjà toute expression. (Droit, esthétique, sciences mais là il s'est trompé, etc) autant de domaines que Kant commençait de systématiser.

La simple réflexivité de Kant (« simple ») est devenue l'énorme devenir réflexif hégélien. Le sujet impossible, la négativité de la conscience.

Mais en retour, suite à l’épuisement intégral de la pensée du Discours des discours, le sujet libéré se penche et décortique à la fois le monde, donnant naissance à la matérialité du monde, celle que toute pensée redondante (cad auto développée) , ne peut qu’ignorer (sciences et sciences humaines, matérialisme et psychologie), du monde indéfini, et emporte le sujet dans un auto décorticage : une aspiration interne dans le gouffre.

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le libre intégré

14 Mai 2007, 19:16pm

Publié par zward

Le libre ne consiste pas à choisir entre deux possibilités, ou pas principalement, mais à inventer les solutions nouvelles, ou à redistribuer les problèmes.

L’argument du libre arbitre est une abstraction

Parce que le libre consiste à non pas inventer immédiatement dans l'instant une solution, (pas plus qu'à choisir, simplement), mais à préparer le terrain, tous les terrains, et ce par la capacité de renouer avec un équilibre ouvert,

le libre n'est pas (seulement, sauf expérience décisive) une "faculté», mais un déploiement complexe : d'un individu ayant à sa disposition un grand nombre de possibilités (personnelles, relationnelles, intellectuelles ou "manuelles", culturelles, etc)

l'idée d'un libre immédiat est (toujours) possible, mais ne peut être penser ainsi qu'ontologiquement (et parfois dans les faits ; de pure décision saugrenue ou intuitive, qui ouvre un possible entraperçu) et non pas au niveau d'un humanisme.

Parce qu'il n'est pas une faculté mais une complexité, il est évident que socialement, il est immanquablement le plus grand recouvrement possible des réalités, par les sujets.

 

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irréalité

13 Mai 2007, 09:19am

Publié par zward

En un sens la philo vise à simplifier le problème : une sorte de coup d’Etat.

Ça prend le pouvoir.

Et effectivement au travers des siècles, c’est cela qui a pris le pouvoir. Qui est l’essence même du pouvoir ; sauf que ça ne le sait pas bien. Ça croit encore que ça réside dans la « politique ».

Alors évidement, le politique est en soi la reconnaissance directe d’une partie de la réalité : le politique se substitue à un ordre précédent absolument terrible et ignoble.  Mais hors de soi, le politique est aussi une partialité et une fausseté : c’est que l’on n’a pas encore inventé ce qui lui succédera. Aussi tout est poussé pour que ça ne vienne pas au monde. En soi le politique forme une limitation, autant qu’il est une libération par rapport à ce qui le précédait.

(Il ne s’agit en rien, jamais, de revenir en arrière).

Prise de pouvoir ….

Coup d’Etat.

Parce que la philo convainc. C’est son boulot.

Ce qu’elle met à jour, étant non seulement vrai mais surtout réel, finit toujours par l’emporter. Quoi que l’esprit humain soit absolument réticent à toute perturbation. Comme il confond la scène intérieure avec la réalité, modifier l’intérieure lui revient comme un boomerang à modifier le monde … ce qu’il ne peut supporter. Ça le paralyse numériquement d’efforts…

Camus avait raison ; les grecs sont du côté du monde,( et que dire de Nietzsche ). De ressentir le monde si intensément vrai … aiguise leur soif ontologique. Ce faisant, le pouvoir décisif est né.

La conviction l’emporte, parce que s’il n’existait que du Vrai, ce serait aisément oubliable : mais le monde est là pour nous rappeler que le vrai est réel.

On pourrait croire qu’il s’agit là d’une évidence… mais non seulement ce ne fût jamais le cas, avant les grecs, mais identiquement pour nous, nous n’acceptons qu’une toute petite partie de la réalité. Nous sommes loin du compte. Et le compte travaille selon sa quantité, que nous l’acceptions ou pas. Nous sommes pris dans un décompte que nous sentons bien se presser autour, dans et par notre existence, mais qu’il nous est impossible de dénombrer.

Croire que tout est déjà réalisé est l’impasse sur laquelle est construit tout moi. Parce que pour se construire, il part dans l’évidence d’un donné-une-fois-pour-toute. S’il devait recompter à chaque fois le monde, il n’en viendrait jamais se décider. Aussi institue-t-il son monde comme étant le monde. Ce qu’il n’est pas. Mais de même il n’a pas accès au langage du monde ; cad celui qui est abouti en telle humanisation.

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l'affirmation philosophique -2

11 Mai 2007, 22:15pm

Publié par zward

La vérité est que tout est sur un seul plan : et que l'accès à ce seul plan (complexe, tordu, distordu, pluriel, intelligent, immédiat, etc.) est de la "connaître" elle, la vérité qui n’est pas encore, au sens fort, cad scientifique ou d’abord et avant tout philosophique.
Et non de le reprendre dans une pensée imaginative.

Rien de mal à cette pensée imaginative, ca peut même être passionnant. Mais il ne faut pas confondre la raison et la pensée (pour faire court) : on peut penser des milliers d’idées, mais on ne peut pas raisonner n'importe comment, ni penser un concept au hasard.

Raisonner, résonne. Ce qui mérite d’être précisé.

Ça résonne où ?

Le fait est que ça doit résonner ici même.

Dans la raisonnance, c’est l’Ici Même qui compte. Parce que c’est en cet Ici que ça doit créer de l’être : en ceci qu’il faut qu’il soit manipulable. Et qu’il y ait des résultats.

Si résultats il y a, c’est que le processus est enclenché à bon escient.

Là où cela se voit, ça n’est pas en un être imaginaire. En un double sur la seconde scène ; celle où l’on se rêve ; celle qui permettrait aussi de rêver le monde entier à partir de ce double.

Non. Ce qui se voit, se mesure. Et ce qui mesure, c’est le langage et essentiellement le tracé exact du sujet dans le discours de ce langage.

Ce par quoi le discours se mord et se retrouve, c’est le sujet. Le sujet est ce qui, dans le discours, l’inverse et le contraint.

Il retourne le discours parce que le sujet est plus grand que le discours : il n’y est pas contenu. Mais il n’y est pas contenu parce que le sujet est du côté du monde. Du côté de ce qui est, vraiment. Pas du côté de ce qui est imaginairement. Si il se laisse happer par l’imaginaire, c’est toute la fausseté qui revient envahir, et annule et l’espace et le temps et les choses ignobles et fastueuses mais littéralement inimaginables… pour être selon les choses, il faut les connaître au sens exact.

Le sujet sait qu’il n’est pas dans le langage, mais il se croyait avant la philosophie du « bon côté »…

Celui du possible étendu à partir de notre être seul et qui embrayait sur cet être, et enflait hors mesure. Il est depuis un possible restreint, mais efficace.

Car il se trouve que l’autre position nous dit tout l’inverse : que le sujet se tient du côté de ce qui est, et seulement du côté de ce qui est.

Ce qui est possible, ça n’est plus ce dont on rêve, mais c’est ce que l’on peut réaliser effectivement.

La philosophie a définitivement brisé les chaînes de ce qui n’est pas : de l’irréalité, qui nous tient esclaves de notre être. La philosophie est très précisément ce qui crée l’être réel de l’homme. Elle n’a pas seulement affirmé l’être, comme Là et uniquement Ici ; elle a rompu l’irréel ; ce qu’il faut prendre à la lettre et de fait.

Elle fait barrage contre tout ce qui précède historiquement et ontologiquement. À partir de là, dit-elle, c’est le règne de ce qui est, pour de bon. Et non plus de ce que l’on aimerait que cela soit. Non plus du hasard de notre idéomanie d’illusions, de peurs et de désirs. On a tout inventé de ce côté-là, jusqu’à plus soif. Et ce qui infeste le moi, alors même que l’individualité est, est encore de l’ordre de l’irréel…

Le problème étant que notre être réel est incessamment recouvert de son double sur la double scène, celle qui voudrait et qui impose qu’il existât une unité « quelque part ».  

Il n’y a pas d’unité. Le sujet est l’unité. Cad est l’affrontement.

Et il n’y a pas d’affrontement doucereux, mais la seule violence ontologique efficace.

(Pour cette raison la violence physique et la déchéance des conditions, imposée par toutes les sociétés, est une indignité fondamentale. La violence ontologique est la seule qui soit nôtre : celle de l’être de l’homme contre tout le reste, excepté l’homme.)

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l'affirmation philosophique

8 Mai 2007, 21:50pm

Publié par zward

Le choc du sujet casse irrémédiablement le Discours.

Mais il n’en a pas fini avec lui-même : d’être brisé par le sujet, ça indique surtout ceci : il faut s’y reprendre autrement. Il est possible de reprendre le discours selon une autre ligne ; très précise.

Jusqu’alors le discours menait au-delà de lui-même ; au Un. Mais l’on sait maintenant que s’il mène au-delà du sujet, alors il ne peut pas se clore, et donc perd fondamentalement de sa transparence : tous les éléments ne sont pas ramenés à leur compréhension, et dans l’hypothèse du Un, il en est un, par principe, qui échappera. Et le sujet n’en est plus à attendre une transparence reculée au-delà. La précision s’appuie d’autant plus avec Leibniz et Spinoza. Le sujet est empli de sa propre logique interne : il ne peut plus rien laisser échapper. S’il laisse au-dehors un élément, c’est que cet élément n’est pas de ce monde.

Depuis le début la philosophie n’a pas failli : elle parle pour et par ce monde-ci.

Ce sont toutes les pensées qui partent de ce monde, s’en éloignent, qui tiennent la raison pour peu ou pour rien. Depuis le début ce qui est pensé, est, ce qui n’est pas pensé, n’est pas. Ce qui est pensé, est : cad que le « est » est ici et maintenant, ou alors l’être n’est pas. Or il est. Pour cette raison le Un philosophique n’a rien à voir ontologiquement avec quelque Un que ce soit. Parce que le Un qui est ici et maintenant on le suppose, et on ne le sait pas : on ne le sait d’aucune intuition. Sauf celle qui n’aura de valeur que de nourrir le discours… (Puisqu’il est bien marqué que la philo regorge de « uns » : ils sont utilisés).

Ainsi s’impose un processus de pure compréhension ; n’existe que le compris. 
Pour le reste des autres paroles, on ne sait pas ce que l’on dit, et surtout on part de l’acceptation que du non-compris est relativement acceptable : or la philo ne peut pas accepter cela : elle est dans son processus, indépendamment des résistances des philosophes eux-mêmes, non dépendante et affirmative absolument ; ce qui est, est ici.
Cela n’annule pas les autres sortes de paroles : toutes sont valables en tant que telles. Mais toutes doivent dorénavant se situer par rapport au discours cohérent et indépendant, non hétérogène, et affirmatif (d’un être ici et maintenant).

Où l’on voit donc que le sujet casse, mais amène une précision brutale, durable et hors de tout doute, dans sa nécessité interne qui constitue son indépendance.

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