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instants philosophie

De l'intellectualité (comme unique horizon)

28 Février 2011, 21:46pm

Publié par zwardoz

Mais la philosophie ne déroule pas seulement ce que l’intentionnalité peut, elle tente de décrire ce qu’elle est. L’esthétique ou le littéraire manifestent expressément ; dans l’expression, et ce faisant tirent l’intention là où elle ne sait pas. Dans les franchissements de mondes, mais aussi dans et vers le monde-même. L’être au monde, puisqu’il ne peut se déverrouiller que dans l’expression (sinon notre regard ne situe rien), ne fut jamais éprouvé par un sujet nu, sans parole symboliquement orchestrée et ordonnée au-dedans d’un groupe et organisée de ce dedans du groupe (occupant l’épreuve de la vérité de par lui-même).

La livraison d’un sujet au monde est sensiblement la déraison même ; il regrette si infiniment que la parole qui l’occupe n’ait plus aucun sens ; qu’elle ne soit plus reprise par et dans le partage symbolique ; pas même le partage symbolique imaginé (celui d’une communauté de foi, qui se substituait au partage réelle entre tous d’une tribu de visu). Puisque se dresse la densité du monde, la matérialité du corps, l’envie des choses, et que face à cette présence constante, l’imaginaire n’y suffit plus et s’efface, alors que la parole symbolique bien que n’étant plus qu’un lointain souvenir, impose encore son être de fait, en tant que le langage est toujours et à jamais l’entente.

Aussi littérature et esthétiques se rendent en une complexité sans égale ; une intellectualité. Seule l’intellectualité fait mine de parole et se communique à soi et entre les quelques soi qui y comprennent, se communique une expression de l’insoutenable.

A rebours de cette intellectualité nécessaire du libre pur des sujets, aguerris et maintenant la vérité dans et contre tout ce qui est du monde, mais aussi donc, dans ce même monde ; et sans rien en négliger, à rebours s’extrapole les mois ; les mois qui subissent tous les contrecoups du défaut symbolique, mais aussi du manque imaginaire. Il ne leur reste que leur corps ; et à défaut d’imaginaire leurs fantasmes bricolés. Les mois sont rigoureusement esseulés dans ce qui leur semble un marasme, une déliquescence, des effondrements du monde, soupçonnant le cataclysme des mondes eux-mêmes, annihilant la richesse des mondes comme écueils du navire humain s’y brisant absurdement partout.

Pour un moi, qui n’a pas entamé son sujet à être, aucune parole ne retentit plus où que cela soit ; elle renvoie, dans ce silence, au corps défenestré ; aux symptômes et aux paroles enfermées dans un « corps » ; il est la seule consistance qui soit parce qu’il est la seule consistance perceptible et que l’on ne croit plus aux mots qui sortent de la bouche et encore moins qui surgissent de l’esprit ; tout cela est annulé et remplacé par un être-là, ce seul corps.

Le moi ayant ourdi son sujet commence par contre de comprendre que la parole est partout reprise par qui la sait ; qu’en somme la parole ne peut plus exister symboliquement ni plus même imaginairement, mais par contre qu’elle est, et absolument, intellectivement déployée comme jamais.

Or un moi ne peut pas se savoir intellectivement ; pas sans effort ; et il ne voit pas le sens, l’orientation d’un tel effort (qu’il limite à tel domaine spécialisé d’experts, une professionnalisation), parce que le seul sens, orientation, de ce qui est, qui lui tienne, consiste en son corps donné, là, formidable inertie qui ne mène, n’a de sens définitif que la mort. Il est piégé ; soit ses fantasmes bricolés (qui n’ont ni queue, ni tête, propre et figuré) soit ce corps de mort indéfinie.

Autrement dit, il n’est aucun moyen de s’en sortir, vivant, en un tel monde, dépenaillé et dont seulement l’intellectualité peut instaurer le règne tout à fait autre.

La parole, partagée (symbolique au sens propre), annéantie, mais aussi l’imaginaire symbolique (en lequel la parole s’adressait en un Sens désiré), annulé par le monde présent produisent l’apogée du fantasme bricolé, qui ne signifie rien, et ne reste plus, humainement, que l’intellectualité qui y puisse créer.

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le bord limite du réel

27 Février 2011, 15:58pm

Publié par zwardoz

La contention de l’intentionnalité se situe si peu dans le monde, mais à la lisière de ce qui est, que l’on n’en connait pas le fin mot ; or pourtant c’est cette clôture reportée dans le lointain qui devrait nous revenir en face, et permettre de décider de l’être ; aussi est-ce sur l’horizon intentionnel le plus distant que tout se joue. Cela signifie que le savoir intentionnel est dans la plus grande nécessité de se millimètrer ; c’est dans la finesse de sa structure qu’il existe ; puisqu’il ne peut atteindre à une certitude hors de son horizon lequel ne se clôt jamais.

Toute station intentionnelle est donc une identification, qui n’aura plus qu’à être dépassée. Le moi personnaliste, l’humain comme tel, la vérité ou n’importe quelle connaissance, tel ou tel corps de réalités, tel peuple ou cette culture, sont battus par les vents.

Or il est un savoir élaboré à partir de ce rien qui entraine tous les mouvements, lequel savoir est philosophique et ne se lit qu’entre les lignes, et n’est pas exposé distinctement, mais en chaque occurrence de construction (métaphysique, qui prend comme règle le discours et la cohérence) soudainement s’ouvre l’intention (ontologique, concernant l’être exact que la cohérence fait apparaitre dans les signes et par quoi cet être, cette structure « de signes » existe et devient selon sa dimension propre, hors des signes eux-mêmes, et donc de tout le reste, puisque les signes sont alors la dernière borne du monde) ouvre l’intention qui porte et déporte toute identité, fut-elle conceptuelle, ou d’objectivité quelconque, sur l’horizon inhumain, purement fonctionnel, dont on a réservé le nom de l’être, étant entendu que l’être n’est pas un tout pensable, mais le « qui est là », au-devant, se donnant comme l’en-deçà du monde, sur quoi ce monde est posé. La surface vide, formelle, presque spatiale et temporelle, mais dont le temps et l’espace eux-mêmes sont les effets. Soit ; la présence « qu’il y a ».

Certes on retrouve en esthétique et littératures (ce qui n’est pas identique aux esthétiques), parfois une entière et sinon exacte du moins parfaitement existante et illustrative de ce que l’intentionnalité est ; en ce qu’elle peut. En ce qu’elle peut performer dans un monde ; puisque de Rimbaud à Proust en passant par Mallarmé et Artaud, de Céline l’existentiel à la déconstruction Dickienne, on voit bien que partout c’est l’être de philosophie qui est en cause ; en quoi sa consiste le réel, le sujet, le signe, la mondanéité du monde, en quelle épaisseur et partout, en quoi existe l’intentionnalité de fixer ceci du regard, de désirer cela de son corps, de juger du vécu, de porter attention à quoi que ce soit , en quoi l’intentionnalité consiste-t-elle et comment la manœuvrer ?

 

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Zemmour (son secret)

20 Février 2011, 01:28am

Publié par zwardoz

Zemmour est toujours assuré d’avoir raison. Pourquoi ?

Non qu’il soit d’une intelligence si confondante, ou qu’il détienne la vérité définitive sur quoi que ce soit, mais parce qu’il se place constamment dans la perspective d’un hégélianisme global. Autrement dit dans la perspective d’une raison d’État laïque républicain .... et bien français ; et en partie avec pertinence. L’État français est presque l’incarnation sur terre de la pensée philosophique hégélienne.

Le prix à payer est immédiatement corrélatif ; un État est toujours celui d’un peuple particulier (que Zemmour considère comme plus que particulier ; comme étant l’Etat nait de l’esprit d’un peuple spécifique, élu si l’on veut, inspiré le cas échéant). Aussi croit-il dur comme fer que l’État, français, vient non seulement de la forme étatique parvenue à son essence, presque à son aboutissement historique,(du moins pour le moment), mais aussi de tout l’esprit qui lui donne naissance, qui l’impose dans l’histoire d’un peuple du fait de sa chrétienté, de son 18émisme, euh pardon de son 19émisme (puisque Zemmour privilégie Bonaparte plutôt que le siècle libertin et que l'éclairement des lumières lui sied bien peu), de son patriarcat ou on ne sait quoi encore qu'il puise allégrement dans son propre passé (ça lui fait chaud au coeur).

 

Aussi sous la forme de l’État universel des droits et devoirs, de la constitution, embarque-t-il un passéisme assez déraisonnable ; sa vieille France est celle qu’il légitime en tout de ce qu’elle incarnerait l’universel (en cela il est tout à fait raisonnable au sens fort, et donc ne peut être contredit, dans son idée en tout cas), mais ce faisant, il ne s’en aperçoit pas, mais il traine toutes casseroles possibles qui furent et sont encore les nôtres. Lesquelles casseroles cette fois, n’ont rien à faire avec l’universalité à proprement parler.

On peut donc dire que Zemmour n’est qu’à demi philosophe ou alors qu’il n’a pas bien compris de quoi, philosophiquement, il est question lorsque de l’État on prononce l’essence. Que l’État vienne à s’incarner dans un peuple, via son esprit, ne comporte pas que cet État soit indissociable de cet esprit ; puisqu’il est, quand même, de l’essence de l’universel d’imposer son indépendance bien réelle, bien structurelle ; l’universel en un État dépasse déjà son incarnation.

Par exemple ; on peut tout à fait exiger d’un État qu’il subordonne sa lettre aux droits nouveaux pourvu que ces droits relèvent non pas de l’Etat mais de ce qui existe encore bien en-dessous de sa racine, ou bien au-delà de son possible propre ; qui relèvent ces droits, de la démocratie, qui, elle, est véritablement l’essence même de l’État, qui est, elle, profondément politique ; au sens où Politique définit l’État en tant que relatif à l’universel et non pas uniquement à l’esprit d’un peuple, quel qu’il soit.

L’enfermement dans l’esprit du peuple caractérise à la fois la validité, mais aussi la profonde fausseté ou plus exactement l’erreur de Zemmour. La confusion s’établissant de ce qu’il ne distingue pas la politique politicienne de la politique en son essence (ce qui aboutit au réalisme « zemmourien » ; la disjonction complète de la morale et du politique ; attitude qui est incomplète, inachevée, incompréhensible, absurde), puisqu’il ne distingue pas l’universel réalisé de l’universel en son essence (philosophique et non pas idéologique ; par quoi se limite avec cohérence Zemmour : de philosophe du paf, il redevient idéologue, bien qu'il lutte contre, comme un forcené).

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L'envers Soi

12 Février 2011, 00:02am

Publié par zwardoz

Envers et contre tout ce qui prétend clouer l’être de l’homme en quelque lieu, la philosophie décolle la pulpe.

Ce qui est en jeu, techniquement, dans le concept philosophique, c’est la maitrise tentée, tentée, de l’intentionnalité. Ce qui se décrit soi-même comme réflexion et construction cohérente de concepts, d’idées, articulées, formant un, ou plus exactement, des systèmes, peut se lire inversement comme la logique d’une intention qui se permet de contrôler l’être de l’homme en tant qu’il fait-attention à.

Etant entendu que ce qui entre et sort de notre conscience, peut ou non être maitriser, peu ou prou. L’étendue de cette maitrise est discutable et certes n’est pas caricaturale ; il n’est pas question d’une « volonté » forteresse impénétrable de notre esprit ; la logique d’appropriation est philosophiquement beaucoup plus vaste et extrêmement contradictoire, de fait et structurellement (et non pas une contradiction objective et de disponibilité ; en sorte que notre être est intensément contradictoire, puisqu’il investit entièrement ses contraires, ses oppositions, ses dialectiques). Aussi depuis que la philosophie s’est élevée, contre tout, les contradictions débordent. Aucune simplification dans la compréhension cartésienne, dans l’intentionnalité sartrienne, dans la volonté nietzschéenne. Mais tout le contraire.

Si malgré tout une forte concentration imprègne, s’impose philosophiquement, ça n’est pas de terrassement des contraires, mais à l’inverse afin que l’unité forte révèle les altérités autant qu’il est possible. L’unité forte permet, puisqu’elle étend sa concentration très précisément, à ne pas annuler l’altérité mais ouvre le concept. C’est une pauvreté sans nom que de se contenter de lecture superficielle qui privilégierait la caricature aux descriptions minutieuses de ce contre quoi l’unité fonctionne ; ou plus loin encore, de ce hors de quoi, dans sa contradiction interne, l’unité forte se décloisonne ; le nouménal kantien, par ex ; son ennemi intérieur. Luttant par devant et par derrière, la philosophie, crée la suspension du jugement, de l’acquiescement, de, donc, l’être immédiat.

Or il n’existe que de l’immédiat ; sauf sans l’annulation de l’unité donnée, au profit d’une unité conquise continûment. Ce qui renouvelle, continûment, le temps. Le temps fait office de distance de l’exigence envers elle-même, au-dedans, comme envers les perceptions, désirs, habitudes, mémoires, au dehors. Lovée dans le temps, (mais en un sens très précis), la philosophie expulse toute l’altérité ; qui tient dès lors debout toute seule. Les réalités s’élèvent de cela. Se dressent. L’expulsion est un « fait que cela soit », face à toi. Confronté.  

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Où ça le libre existe-t-il !?!

3 Février 2011, 20:16pm

Publié par zwardoz

La stricte définition de l’être de l’homme comme intentionnalité le supprime de fait du registre de l’être-même. Puisque l’intentionnalité prend appui sur l’extériorité. La rupture sartrienne s’en illustre.

Il est à peu près clair que l’intentionnalité ne contient en elle-même pas de vérité. Il faudrait supposer que le contenu intentionnel agripperait de par soi la réalité des immédiatetés du monde, telles que perçues, telles que vécues. Si donc il peut exister une logique intentionnelle des contenus, de sorte que tel contenu peut être construit ou reconstruit, et manifester une cohérence, ce sera uniquement comme effet de soi ; un vécu se produisant lui-même selon des modalités qu’il comprend, qu’il signifie.

Ce faisant étant entièrement rejetée du côté du monde, l’intention se limite atrocement. Mais cette restriction est l’acquisition de son être propre, de sa plus fine jusqu’alors connaissance de soi. Tant qu’elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas, n’était pas strictement délimitée son unité de structure.

A rebours de cette vacuité éphémère de l’intentionnalité, comme être de l’homme, on déplacera tout le sujet dans l’ensemble de ce qui nous supporte ; l’homme est l’ensemble psycho-socio-naturel de ce qui est effectivement produit par l’homme ou de ce qui cause l’humain. Passons sur la « naturalité », qui offre une avenue aux idéologies. La version étendue de la naturalité serait d’accorder au donné toute la force de produire l’humain, en sorte que notre conscience prise serait de simple ou complexe enregistrement de ce qui a lieu. Ce qui arrive est premier, ce dont nous prenons connaissance (et nous ne prenons pas acte de tout ce qui arrive), ou que nous justifions, adviendrait après coup.

La question en tout ceci n’est pas tant que nous soyons ou pas déterminés, (on n’y peut répondre sinon par pétition de principe), mais quel discours en décide … ?

Si quelque discours que ce soit prétend enclore l’être de l’homme dans une description, il ne doit pas seulement prouver ce qu’il dit (encore faut-il qu’il prouve que sa démonstration s’applique toujours et imperturbablement, ce qui est impossible), il doit de plus présenter que lui, et lui seul, dévoile la vérité sur la réalité, et que sa prétention est justifiée. Il est clair qu’aucun discours n’est supérieur, en droit et en théorie, à l’assertion de l’être libre de chacun. Ce serait une décision, injustifiable, que d’imposer la vérité d’un discours, dont on ne peut que lui rendre l’honneur d’être lui-même, en tant que discours, issu d’une liberté, d’un être-libre.

Une position philosophique, ou psychanalytique, qui réduirait le libre à sa mesure, amoindrirait intégralement la possibilité que ce soit à des individus libres que l’on s’adresse ; et se couperait à vrai dire l’herbe sous le pied. Le marxisme est une hérésie, qui croit penser objectivement l’être de l’homme, (sous prétexte d’une naturalité historique, par ex). Mais aussi l’économisme ; qui restreint la sphère individuelle au calcul de l’intérêt ; ce qui parait universel, mais faussement ; il limite et ferme autant de portes qu’il en ouvre (ce en sont pas les mêmes).

De cela, autant en revenir à la démocratie, qui elle, au moins, tente d’avancer sur ses deux pieds ; pour tout dire, elle avance de tous les enjambées disponibles, indépendamment des idéomanies restrictives. La démocratie est en effet ; ce dont il n’y a pas d’idéologies. Ou du moins elle tend à y aboutir ; à forcer toute avancée à se réfléchir, à tendre tous les miroirs de coordinations possibles. L’économie, l’Etat, la société civile, le bénévolat, la culture, les mass médias, les vécus, la sexualité de chacun ; tout est en diversité et pluralités. L’Etat, au sens constitutionnel, (et non pas tel Etat particulier), ou donc l’essence de l’Etat, (au ciel éternel des vérités), est de rendre possible les dîtes coordinations.

Aucun ne peut prétendre donc à détenir la vérité, parce qu’aucun n’est la réalité. La philosophie du reste, contrairement à ce qu’on lui prétend, ou ce qu’elle-même fanfaronne, doit son prestige à l’immense et désordonnée ambiance contradictoire et désordonnée, sans que portant elle cède d’un iota sur son unité. Toutes les thèses, finalement, jouent dans le même pré carré ; et impose l’idée formelle que aussi importantes ces thèses soient-elles, ce qui compte existe par-dessus et en plus ; soit ; le devenir cohérent de ce que l’on dit, indépendamment de « cela ou ceci que l’on dit ».

Ce qu’impose la philosophie, c’est la forme impérative de l’être et non pas qu’il soit tel ou tel. Ce qui correspond dans la réalité, au libre, et politiquement à la démocratie-même. Et donc finalement philosophiquement à l’intentionnel comme être de l’homme ; non pas malgré sa restriction et son infinitésimalité, mais à cause de cette vacuité d’être, qui seul en impose (à tout le reste).

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