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instants philosophie

Champ d’élaboration du réel

26 Janvier 2019, 14:06pm

Publié par pascal doyelle

Attention, intention, intentionnalité. Intentionnel métaphysique et intentionnel ontologique.

Il s’agit donc, tout généralement, de prendre les positions extrêmes, voire extrémistes, et de les considérer telles quelles, et pour argent comptant, étant entendu qu’alors il sera nécessaire de réinterpréter non pas leurs finalités mais leurs moyens ; dieu, la pensée, le sujet et l’altérité ; on ne décidera pas si il faut croire en dieu ou que le sujet obtient une vision de l’altérité (de l’horreur de l’existence par ex), mais on suivra toutes les descriptions, qui sont des expérimentations, admettant que le christ ou les chrétiens, les musulmans ou Mahomet, Descartes ou Kant, les révolutionnaires ou les réactionnaires, Nietzsche ou Lacan ne sont pas plus stupides et aveugles que quiconque et qu’ainsi ils disent, ils expriment ce qu’ils voient.

On a donc dieu et la nation (juive ou musulmane, ce qui est logique si l’on comprend que dieu signifie l’intentionnalité existant avant toute réalité, et donc faisant appel à chacun dans son intention et formant une nation ; ça n’est pas un monde donné là, dont on serait naturellement maya ou égyptien par essence), l’être et la pensée et le monde unique universel (grec), le christique, le corps et le sujet et la révolution (de Descartes à Lacan, il y a révolution parce qu’il y a un sujet et des sujets), l’altérité (les sciences, les théories dites « idéologiques », la densité de la médiation, via la médiatisation énormissime du 20éme, médiatisation qui nous permet d’accéder à notre corps, au corps de notre moi, et constitue donc une médiation, un moyen-de).

Depuis que la révolution a posé le cadre général de toute humanisation, sur la base de l’universalisation, chacun se retrouve avec son corps et son vécu, et le monde tel que donné là. Ce qui nous donne Sartre et Lacan comme descripteurs de cette expérience absolue, cad formelle, de chaque-conscience-posée-sur-le-donné-là (le monde, l’existence, le vécu, le corps, etc). Et un description formelle de l’attention, de l’intention et de l’intentionnalité ; Sartre pense, examine, analyse l’externe de cet arc de conscience (autrui, le monde, les choses, les autres, l’historicité, etc), et Lacan analysant au plus précisément possible l’articulation de l’arc sur et dans et par un corps, qui produit un in-conscient, puisque ni Sartre ni Lacan ne présentent l’arc de conscience comme un contenu (un moi opposé au non-moi par ex), et donc l’in-conscient ne s’oppose pas à l’arc de conscience  (la forme sans contenu) mais juste le conscience/l’inconscient ; ce qui est tout différent et ouvre la voie au corps ; de là qu’il y ait une autre-surface du corps (créé par l‘intentionnalité qui revient du monde, des autres, etc, vers ce-corps-çi), surface sur laquelle il s’écrit et il s’écrit par des signes, ce qui veut dire des intentionnalisations (un signe est un rapport et l’arc de conscience, qui n’a pas de contenu attitré, est un rapport, le rapport qui fait-retour entre cervelle/réel).  

Chacun est apparemment assigné par son identité ; selon le monde humanisé habituel vous êtes censé être celui que vous êtes ; mais auparavant, dans l’alliance avec dieu ou dans la foi en jésus ou dans la conversion dans la pensée universelle, ou la distance soudaine existentielle et réflexive, votre activité, votre décision, votre intention étaient exigées et ce afin que vous deveniez un autre que vous n’êtes pas (dieu demande au monde de devenir et non pas d’être cycliquement ou éternellement ce qu’il est), mais si vous n’êtes que « celui-ci que vous êtes », il semble logiquement de croire que durant votre vie se déroulera votre identité, que dans le monde, parmi les autres vous réaliserez votre « destinée » ; de là les résurgences magiques ou occultes ou illusoires, de même que les rêveries et les imaginations, qui se tirent finalement du monde, lorsque ça n’est pas des autres.

À l’inverse dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité brisent net cet être-là, ce pataugeant être-là, qui tourne, tourne en rond. Si il ne vous arrive rien, ne vous plaignez pas, c’est de votre faute ; vous n’avez pas suivi l’Exigence du réel. Ils lancèrent la brutale verticalité. Mais au moins, soudainement, des révélations en nombre.

Au lieu de cela, les longues plaintes et les désespoirs de ceux qui pleurent de n’être que cela, un corps-langage ou un moi-autrui ou une cervelle-pulsionnelle ou une vie-appauvrie ; plus rien de décidé et de voulu, l’incapacité de se tenir et de s’y tenir ; il ne reste plus que l’empire des signes et des pulsions. Et de plus c’est bien ce que haïssent les contemporains, qu’on leur dise qu’ils doivent se transcender. C’est pour eux une insulte à leur pseudo ontologie, réaliste, prétendument, naturaliste, rationaliste, un donné-là en lequel ils placent la plus grande vérité, dans une essence individuelle personnalisée, dont en vérité ils ne voient pas le bout, puisqu’elle se divise dans le vécu et le monde et le corps, et une transcendance reçut  comme une insulte envers ce qu’ils considèrent comme leur identité, leur désir le plus personnel et personnalisant (selon les milliers de pseudo-signes que leur procure l’idéologie de l’économie comme idéologie du corps, du pulsionnel, surgissement vitaliste d’une pseudo-vérité donnée là).

Ils ont raison en ceci que l’on se devait d’obtenir un corps et une vie séparément individuée, et individuelle, reconnue par la société humaine mais cette obtention d’une distinction de chacun et par tous et de tous, afin qu’elle soit outrepassée, qu’elle soit outrepassée par son propre développement. De même le bonheur, mais afin que l’on puisse s’atteler à quelque chose de plus fondamental (au lieu de laisser perdurer l’empire aveugle des nécessités, du nécessitarisme économique, qui prolétarise et esclavagise tout ce qui est ; par l’économie on laisse perdurer la nécessité, alors que technologiquement on s’est émancipé depuis longtemps des raretés).  On a laissé se développer et s’imposer et s’installer la pseudo réalité d’un nécessitarisme qui permît que perdure l’empire de l’enchainement des choses, des objets et des êtres au mal, à la pauvre petite intentionnalité vulgaire, prétentieuse, piteuse, les minables tactiques des egos caricaturaux, d’une espèce vivante abominée et lâche.  

L’arc de conscience planté dans les mois, les torture, certes ; puisque c’est un arc il sort de la cervelle, tombe dans le monde et revient chargé, en créant une autre-surface du corps, qui portera les signes, mais plutôt que de livrer l’arc de conscience au corps, cad de plier les intentionnalités vers la satisfaction (devenue satisfaction rêvée, imaginée, du fait de l’autre-surface), la satisfaction du corps (aboutissant à d‘invraisemblables réalisation de pulsions toutes plus idiotes les unes que les autres), il ne vient que rarement à l’esprit de ces arcs que la structure de leur conscience devait, aurait du, pouvait, était en mesure de s’arcbouter sur l’architecture du réel et non pas plonger, s’immerger dans la masse et l’épaisseur du monde ; on a désigné comme aiguille de vérité la satisfaction (du corps, de quoi d’autre ?) alors que l’aiguille de structure signifiait l’in-satisfaction ;  rien de ce qui est dans le monde, ne peut atteindre la structure (et donc également la satisfaire, c’est autre chose autrement qui la maintient dans l’insatisfaction réelle, qui seule vaut la peine) sauf si elle croit au monde, au monde comme horizon ultime. Or le monde est au-dedans de l’horizon, mais non pas que l’horizon appartienne au monde ; comme l’horizon n’apparait pas (mais recule indéfiniment) on en fait une limite du monde donné alors qu’il est le Bord ouvert sur l’autre dimension.

Et quoi que l’on fasse, pense, imagine, désire ou décide, c’est de ce Bord. Nous sommes astreint à l’exigence, structurellement, dans le champ de perception même (qui est tout ce qui nous arrive, absolument tout, sur, vers, par l’autre-surface du corps, qui rompt l’unité du vivant que nous sommes par ailleurs) et on ne peut pas y échapper ; on ne peut que le représenter ou plus exactement le signifier ; on le signifie, de manière générale, mais on le représente de manière particulière à chaque fois ; on ne peut que prendre une partie de monde (du vécu ou du corps) et porter cette partie comme sens de l’exigence, sauf que dans la représentation il est possible de signifier, de sur-représenter si l’on veut, de représenter puissance deux ; signifier c’est comprendre que ça n’est pas ce qui est représenté comme contenu qui vaut, mais que ce contenu lui-même n’est que signes et qui dit signes dit signes pour quelque’Un ; une esthétique, une narration, une éthique, une politique, un idéel (une conscience) ne valent que pour quelque’Un.

En somme Rimbaud, auquel on ne comprend rien, veut créer des arcs de conscience et c’est pour cela qu’il est difficile, et qu’il éprouve lui-même la quantité d’intentionnalisations que son œuvre exige et qu’il démultiplie la focalisation des mots, des phrases, des significations, et amène ainsi toute l’historicité dont il se souvient ; récupérant en même temps l’histoire humaine en son moment propre, et rassemblant toute sa propre expérimentation, dont on voit bien qu’elle est construite, qu’elle est, par lui (qui ne cesse de se remémorer et de nous imposer sa propre autoréférence, sous la forme « c’est moi qui ») par lui seul voulue, décidée, projetée, cartographiée. Et c’est cette positon impossible qu’il veut injecter dans le lecteur ; il donne la position à partir de laquelle il, quiconque, perçoit, remémore, réorganise, re projette.

Mais il est quantité d’œuvres qui paraissent faciles ou lisibles, qui ne le sont pas en vérité, mais très complexes et suprêmement qui font-retour et exigent de vous que vous torsadiez votre faisceau de conscience, votre perception, votre conscience (attention, intention, intentionnalité), votre corps ;
le christique demande que votre corps soit Autre, il le montre
et de même il est impossible de penser, philosophiquement, sans penser effectivement, sinon on reste au-dehors, et penser ne s’effectue que dans le point de l’être, de l’idée du Bien, de la pensée de la pensée ou du Un, pour la raison qu’étant entendu que la pensée invente l’intentionnalité possible, il faut réunir tous les faisceaux en une visée qui rend possible toutes les intentionnalités secondes (les idées qui font voir le monde en systèmes qui font voir les idées) et ce en un mode ordonné et non pas désordonné ou ayant hors de soi sa propriété, par ex on ne peut pas dire « la matière est  ce qui est », parce que « matière » est un donné déterminé dont on n’a aucune idée, sinon dans un discours séparé et extérieur ; les grecs déploient la pensée comme faisceau intentionnalisateur qui autorise de distinguer toutes les intentionnalités possibles à propos du monde, unique et universel, donné là, c’est en cela qu’il faut diviniser la pensée puisque, par elle seule, un individu entre en concurrence avec le langage et la représentation commune et est à même d’élaborer son expérimentation universelle, et elle est universelle non afin qu’il, l’individu, se confonde avec la généralité, mais parce que via l’universel l’individu se permet de construire solidement et toujours en déployant son  intentionnalité ; l’expérimentation individuelle, est celle structurelle qui est plus grande que l’universelle ; parce qu’elle la contient et que l’inverse n’est pas vrai ; il n’y a aucun universel qui contienne la possibilité de structure ; l’universel garantit au sujet qu’il est structure, mais l’articulation du sujet est bien plus vaste.

C’est bien en ceci que l’universel ne parvient pas à penser l’esthétique ou l’éthique ou la politique en se tenant exclusivement sous l’universel ; la révolution n’instaure pas la raison, mais la capacité de chacun à utiliser son jugement, ce qui est tout à fait différent et bien plus vaste. Observons que l’éthique n’est pas la morale et que l’esthétique n’est pas le jugement (si ils rentrent tous deux sous la coupe de l’universel, « ne fais pas à autrui » et l’universel perceptif existent, mais ça n’est pas ce qui est en jeu, ce sont des conditions mais non pas épuisent l’éthique et l’esthétique) ; le christique par ex en entamant le retour du moi sur le corps crée le sujet (certes créé par le sujet-christ qui le regarde et duquel il tient son intentionnalité nouvelle, et renouvelée), et il crée le sujet sur toute l’étendue du vécu et du corps, de la naissance à la mort perçus d’un point-autre ; rendant possible tout ce qui suivra ; et qui continuera d’inventer dans la structure de l’intention (et donc de l’intentionnalisation possible). De même qu’il est impossible de penser la matérialité des choses par l’universel ; la pensée grecque est bornée par son principe même ; à savoir que la pensée nait de la pensée ; elle est « ce par quoi » tout apparait mais elle-même ne sort que de sa propre logique. Il faut envisager que l’éthique par ex n’est pas réductible à la morale, mais qu’en aucun cas elle ne saurait renier celle-ci ; une éthique qui assassine tombe dans le monde, et non pas crée une possibilité en plus.

(Or la dite logique est explosée ; on voit bien que la réalité nait de et par sa multiplicité, et on se demande comment penser celle-ci. Mais tant que l’on demeurera dans la temporalité, il faudra assujettir la pensée à la causalité et rien ne peut rompre alors que la multiplicité règne en maitresse absolue. Excepté le présent. Si il ya un présent c’est que la réalité n’est pas complète. Et donc la causalité ne peut pas fonctionner.)

C’est pour cela qu’il existe un sujet. Rappelons qu’il n’est que des mois, des déterminations, sauf le sujet qui, lui, existe et se tient sur, de et par le présent, sur le Bord donc, et c’est ce sujet, cet arc de conscience, qui crée le champ perceptif ; il y a un champ de perception parce qu’il y a une intentionnalité, et cette intentionnalité produit des signes, en groupe d’abord, il y a longtemps (inventant la mise en forme culturelle), et puis individuellement ensuite (créant l’acculturation de tous et de chacun, individué par la pensée et le christique) selon les diverses modalités que l’on a rencontré (dieu, la pensée, le sujet, l’altérité, rappelons qu’il se peut que ce soit des révélations ou alors qu’ils soient des hyper-fonctions du réel attirées dans et par le présent de l’actualisation … ou les deux) ; tout est détermination sauf l’arc de conscience. Et ce qui est bien ennuyant pour tous les rationalismes ou objectivismes, c’est qu’il n’existe des signes que par et pour un champ et un champ que par une intentionnalité, toujours en-plus et non réductible à la causalité mais relatif au seul absolu : le présent. Qui attire et étire la réalité.

Parce que les signes (quand bien même s’organisent-ils en systèmes, puisque sans systèmes pas de perduration, pas de mémorisations, le champ est en-plus des mémorisations, ça n’est ni l’adn ni le langage, et c’est le champ que libèrent les grecs et le christique) les signes n’existant que pour un arc de conscience, cet arc est situé sur l’horizon, l’horizon du monde, cad le réel. Horizon du monde que l’on a nommé de cent manières mais qui revient à ceci ; l’exister.

Dont on ne sait pas ce qu’il est, puisqu’il est en cours, il est le présent. Et si il n’est pas du tout évident c’est justement parce qu’il prélude au monde (et au vécu et au corps, dans le champ perceptif le vécu et le corps re-commencent, ne cessent pas de commencer, de se renouveler), il prélude en ceci qu’il s’agit de la forme, toujours antérieure, à toutes les réalités ; le champ perceptif consiste précisément à prendre accès sur la forme qu’est le présent et à remonter, dans la structure du présent lui-même, cad de l’acte ; cet arc est un acte dans l’acte qu’est le présent. Et prenant conscience de soi comme conscience (d’abord comme intention de dieu, puis comme production activiste d’intentionnalités comme idées et systèmes, puis comme corps et individualité, enfin comme réel antérieur aux réalités), il élabore cette architecture du présent, c’est-à-dire de l’activisme formel ; lequel s’implante dans l’exister pur et brut.

C’est cette implantation dans la structure du réel que décrivent dieu, la pensée, le sujet (du christique jusqu’à Lacan), l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, et Freud, Marx, les sciences, les idéologies à la suite de la révolution, etc). Que l’on ne rassemble plus suffisamment de puissance (mentale) pour continuer la trajectoire de structure et que l’on s’enferme et s’enferre dans la clôture « réaliste » (tout est donné tel que là, le donné explique le donné et nos désirs correspondent, avec accommodation, aux choses ou aux objets, aucune travail, aucune réflexivité sur soi-même n’a d’importance ontologique, puisque dans le réalisme l’ontologie n’est pas, et que pour le réaliste le donné seul explique le donné, il n’y a ni sujet ni présent mais seulement le passé et la causalité).

Que l’on traite, depuis déjà deux siècles, les ontologies comme des absurdités, des illusions, des superstructures est en soi idiot ; ce qu’il faut admettre c’est que l’expérimentation ne s’opère jamais au hasard et pour rien ; il n’y a rien qui existe pour rien. Platon ou le christ, Descartes ou Nietzsche ont raison, sont dans le vrai lui-même, cad dans le réel ; leur activisme est hyper précis ; il signifie. Il signifie en tant que le réel oriente l’arc vers la structure architecturale du présent qui est cela même qui attire tout ce qui est, toutes les déterminations. La mise en structure qu’est la forme (qui est le réel de la réalité) c’est le présent dans son activisme.

Or donc si l’universel n’est pas le terme, alors c’est que l’arc de conscience est le terme. Et comme de juste esthétique ou éthique ou politique ou idéel ou philosophie ou poétique (puis humanisation, puis personnalisation et dans cette personnalisation les mass et micro médiations) aboutissent à rendre possible que tout arc prenne le plus extrêmement possible conscience de son activité, de son activité structurelle.

Autrement dit la compréhension (qui était très justement identifiée à l’universel) a pour réel effet terminal que chaque arc devienne cette compréhension ; que chaque arc soit précisément cet universel en acte – mais alors c’est « acte » qui compte et pas seulement « universel », l’acte est plus grand. Et dès lors la question se pose : à quoi aboutit, à son tour, cet arc de conscience ?

Ce qui implique qu’il faille organiser cet arc de conscience afin qu’il parvienne à intégrer non pas tel ou tel savoir, mais l’ensemble du réseau des faisceaux intentionnels. On ne pense pas la vérité, on l’existe et le programme consiste à percevoir les réseaux intentionnels qui définissent la structure du réel, cad la structure telle qu’activable, actualisable dans et par le présent. On l’existe et il n’existe que si on le pense, cad si on l’architecture (et l’architexture sur le corps).

Ce qui s’oppose presque intégralement à la logique monolithique du moi, de la personnalisation (le sujet n’est pas la personne, ni la personne humaine, qui sont des effets) ; ce qui est fonction dans le moi (l’attention et le faisceau intentionnel) devient « le sujet de structure » ou la structure active même ; l’invasion divine ou le basculement dans l’universel ou le regard christique ou la rupture cartésienne du doute-cogito-infini-étendue-corps (ou la suspension phénoménologique ou la volonté-autre de Nietzsche ou l’être-autre de H, ou l’organigramme hyper complexe du « moi » selon Lacan) c’est ce qui signifie cette ré-articulation ; que maniant le faisceau intentionnel parce que cessant d’en croire, d’en être l’effet, cessant de croire qu’il s’agit de la conscience « de » Pierre (où serait-il ?) alors que Pierre est un effet de l’arc - cessant de prendre le contenu pour la forme - la réalité pour le réel - l’idée pour l’intentionnel signifiant : l’idée sert à percevoir, à augmenter la perception, comme le christique sert à se percevoir de la naissance à la mort d’un point-autre.  

Toute l’entreprise consiste à serrer au plus prés la structure. Et c’est cette structure dont on a montré qu’elle avançait dans le réel, et qu’effectivement on est amené à discerner ; ce qu’il faut comprendre comme : c’est chaque sujet lui-même qui expérimente qu’il doit se discerner lui-même, qu’il doit discerner ce qui en lui discerne. Non pas d’accélérer seulement les contenus de conscience, mais accélérer l’attention, l’intention et l’intentionnalité ; l’attention se porte sur le donné, l’intention sur le monde et l’intentionnalité sur le corps (et le vécu).

On sait que l’esthétique ou le poétique exigent une attention extrêmement soutenue. On sait que l’intention morale, éthique ou politique doit elle-même se travailler (dont l’exemple absolu, cad formel, insiste comme liberté-égalité-fraternité). On sait que l’intentionnalité creuse tellement profondément dans le vécu (que veut-on vraiment ? et qu’est-ce que « vouloir » ?) qu’elle taraude l’os même des corps ; puisqu’alors il s’agit de savoir si l’on confie notre intentionnalité dans la base vivante de la satisfaction ou si l’on est capable de supporter l’insatisfaction et de référer l’intentionnalité à sa propre rigueur (kantienne, nietzschéenne, sartrienne, et au final lacanienne, mais tout aussi bien l’invraisemblable suspension de l’attention cartésienne ou enfin l’impossible regard christique qui vous renouvelle, vous recrée sans discontinuer). 

Il apparait donc que ce qui se joue, à plein, selon dieu, la pensée, le christique et l’altérité c’est justement ce triple dimensionnement de l’arc de conscience.
À quoi doit-on faire attention ?
Comment organiser le jeu intentionnel (avec soi-même, en éthique, et avec soi-même et les autres, en morale et politique) ?
Que veut-on vraiment (ontologiquement) ?

Ce qui est ainsi interrogé et donc travaillé et donc remodelé, ça n’est pas une fonction adjacente ou une technologie secondaire ; c’est la racine de structure de toutes les fonctionnalités (de la perception à la mémorisation, de l’imagination à la représentation, de la pensée à l’information) ; parce que si effectivement il existe déjà des informations qui passent « naturellement » dans la perception, pour nous, pour l’être humain, cette perception naturelle est-déjà prise dans un autre-système qui est un système-Autre, qui n’est qu’en tant que rapport(s) et donc qui ex-siste et non pas « est » ; l’être est dans la forme « exister, et non pas l’inverse ; dans le champ perceptif qui se crée intentionnellement ; c’est pour cela que nous ne sommes pas « ce corps » et que nous avons un corps, qu’il y a un « monde » pour nous (et pas seulement un donné là du vivant qui perçoit la proximité), et que nous avons conscience de la naissance et de la mort que nous présageons.

Pour schématiser ; un vivant perçoit mais ne se perçoit pas. Il ne se perçoit pas parce qu’il ne signe, ne signifie pas l’horizon réel. Se signifier sur l’horizon réel c’est se situer soi dans un plusgrandque-soi ; on se perçoit du point de vue de l’horizon (le monde, le vécu naissance-mort, le corps ou techniquement dieu, l’être, le sujet, l’altérité sur laquelle est posé le sujet). Que nous puissions nous interpréter, nous signifier, nous situer sur le réel, veut dire que l’intentionnalité est vide ; elle ne tient pas à tel ou tel contenu, mais effectue un re-tour (et ce re-tour peut s’emprunter de dieu, du réel, du corps, d’autrui, etc). C’est donc la description et les implications de cette distance d’altérité (dieu, la pensée, le sujet, l’altérité) qui constitue la structure même de ce qui se nomme « pensée ».

Rappelons que la pensée, occidentale, se différencie de la pensée, ailleurs, en ceci que l’occidentale veut analyser ici et maintenant l’articulation, et non pas supposer ou imaginer ou éloigner l’absolu comme absolu, ce qui entraine, pour l’occidentale, une péréquation, une répartition, un renouvellement structurel tout à fait net et distinct entre transcendance et immanence ; tout est transcendance et l’immanence ou les immanences sont internes à la surface du réel un et unique.

Contrairement à ce que l’on préjuge habituellement la métaphysique puis l‘ontologie cartésienne ne consistent pas du tout à réunir dans le Un, mais à saisir le mouvement qui à partir du Un produit les réalités, et les décrochages stricts que sont les arcs de conscience ; c’est bien pour cela que, occidentalement, le sujet ne va pas se fondre dans l’unité, mais créer des uns, des sujets, des uns intentionnels. L’explosion du Un est précisément cela même qui se voit selon dieu, la pensée, le sujet et l’altérité.   

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Le souffle, l’empire des signes

19 Janvier 2019, 13:03pm

Publié par pascal doyelle

Si l’on n’a pas d’âme c’est de notre faute. C’est de se prendre pour une chose ou un objet ou une image ou un discours. 
Des milliers de signes, cad de directions, d’orientations comme de désorientations (du faisceau directionnel qu’est un arc de conscience, cette tension qui sort de la cervelle, ce qui veut dire du corps, vers le monde, le donné et re-vient, vers la surface de ce corps) 
sont disponibles, et pour chacun à disposition, et bien peu sont utilisés et encore moins sont utilisés adéquatement. Il s’agit simplement de prendre au sérieux toutes les expérimentations (il n’y a dans l’existence que des expérimentations, que voulez-vous qu’il y ait d’autre ? Même les folies et les dépressions ne sont pas sans causes de structure). Et sans le cadre général de chaque existence, sans configurations qui permettent d’élaborer des stratégies, on n’obtient que des tactiques, et toutes les tactiques aboutissent au monde, et tous les mois et les sociétés succombent et n’en finissent pas de s’effondrer. 
Récupérer l’ensemble des expérimentations nous les avons désignées comme étant dieu et la nation (juive ou musulmane), la pensée et l’universel et le monde unique donné là, le christique et le corps obtenant le sujet (cartésienne et suivant), l’altérité (du retour de l’ontologie Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, entre cent autres, les sciences et le donné déterminé, les théories comme le marxisme ou le freudisme, etc, qui placent le réel dans la réalité tout à fait non-humaine (et non divine ou réflexive ou structurelle). 
Rappelons qu’il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire (à Dieu, au Christ, en Bouddha ou Allah, en l’esprit hégélien, ou en l’inconscient lacanien, à la prochaine révolution), mais de prendre tel quel tout ce qui se donne, se suppose, se rend réel ou irréellement (on a compris que même l’irréel est signifiant là où il apparait, tout n’apparait n’importe où n’importe comment, a contrario si la psychanalyse nait à tel moment ça n’est pas pour rien, qu’elle soit elle-même symptôme). Au sens où de toute manière et quoi que l’on pense, nous n’existons que d’un décalage, un hiatus : nous ne sommes pas ceci ou cela, mais nous sommes un mouvement qui passe et par lequel nous avons un corps, une vie, qu’il y a là-devant un monde et sachant bien qu’un jour nous mourrons. Donc, de où percevons-nous ? C’est ce à quoi veulent répondre dieu, la pensée, le sujet, l’altérité. 
Cette distance nous est plus qu’interne parce que nous ne sommes (Pierre Dupond ou Paul Durand) que dans le champ de cette distance ; la distance est ce en quoi, en qui sont les identités (ou les choses, perçues, ou les objets, théorisés ou représentés) ; Pierre Dupond est ainsi une construction, de même ce corps ou ce monde humain, tous entièrement fabriqués, fabriqués par les intentionnalisations ; ceci définit donc notre existence comme indéfiniment reculée de telle sorte que jamais le point qui regarde n’apparait dans ses miroitements ; jamais le miroir n’est l’image, aucun ensemble d’images ne représente ce point qui regarde. Et donc il faut comprendre dieu, l’être, le sujet ou l'altérité comme des possibilités de manifestations du miroir lui-même dans la mesure où dieu, l‘être, le sujet, l’altérité ne sont situés que dans et par ce regard ; ils n’apparaissent nulle part sauf en modifiant la structure même du regard.
C’est pour cela qu’il faut se convertir (à dieu, l’universel grec ou le sujet et la révolution, étant entendu que l’altérité la quatrième roue du carrosse est l’immense horizon tel que « là »), penser, décider, éprouver, activement, sinon on en reste à une perception tout à fait extérieure qui pense devoir traduire dieu, l’être, le sujet ou l’altérité en choses ou en objets, choses données là, ou objet de discours, puisqu’aucune chose ni aucun objet ne viennent tels quels vers nous mais uniquement traduits dans un discours, tandis que dieu, l’être, le sujet ou l‘altérité sont effecteurs d’intentionnalisation, et ce sont dieu, l'universel, le sujet et l'altérité que l'on éprouve ; il faut s’exporter hors de soi, alors que la chose ou l’objet sont seulement perçus de l’extérieur sans que le faisceau intentionnel s’en transforme, il suffit de rester le moi que l’on est. 
Si on ne parvient pas à discerner le point-autre (par lequel tout apparait) on sera livrer au monde donné là, ce qui veut dire que l’on continuera de mélanger la structure et le donné, la forme et le contenu, l’arc de conscience et le corps ; on désirera dans la chose ce qui revient à la structure ; soit on instancie l’arc de conscience dans sa dimension (et alors on peut formuler une stratégie) soit on imagine la puissance de l’arc dans tel objet ou telle identité (et on succombe, puisque l’on croit que l’on est, alors que l’on ex-siste). Soit on crée une stratégie adéquate au structurel arc de conscience, soit on subsume cet arc dans telle partie du monde, du vécu ou du corps et alors on se défigure. Mais dans l’autre sens, structurel, on n’a plus du tout de visage ou plutôt on ne sait plus quel est notre visage, figuration, représentation, et c’est cela dieu, la pensée, le sujet et l’altérité (comme dans la nausée ou dans le procès, le 20éme ayant approché au plus près la décentration, la déflagration qui sépare la conscience de ce dont elle a conscience, puisque le sujets sont, au 20éme, nus et sans rien, ils n’ont même plus la possibilité de l’universelle ou de la révolution comme horizon, et donc l’horizon donné là, horrible, remonte comme altérité brute). 
Que notre visage commence de varier. Ce sont ces variations que l’on recherche (dans le tomber-amoureux du moi ou les images mass médiatiques ou le regard christique ou selon les grandes stratégies de la tradition qu’elle soit occidentale ou autres). La structure étant ; que ça n’est pas un visage, c’est autrement et bien plus complexe.
Si on ne change pas l’intentionnalité que l’on est et qui croit qui imagine qu’elle « est » précisément, dont elle ne reçoit aucun effet réel sinon celui de l’imaginer (d’imaginer l’être, ou de croire que les gens dans la publicité sont « heureux », sans que l’on puisse éprouver ce bonheur), on ne devient pas cette intentionnalité qui ex-siste et qui comprend qu’il n’y a aucun « être » qui prélude à l’exister ; que l’exister est la dernière limite et que cette limite est actualisée ici même et maintenant, toujours elle est la brèche elle-même. Se convertir au christ, suspendre son intentionnalité cartésiennement ou transformer le faisceau étroit en universalisation grecque et penser selon l’universel opèrent cette transformation interne du faisceau de conscience ; mais aussi se briser devant l’évidence du « ça existe » sartrien ou l’a-humanité du monde comme univers gigantesque.
Tous ces mouvements transforment l’acte de conscience, et l’établissent certes dans sa déconnexion d’avec le donné, le monde, le corps, le vécu, la perception, le langage, le groupe, et apparemment pour rien, pour une abstraction ou une illusion (dieu, la pensée, le sujet, l’altérité), mais c’est bien là notre nature, notre réel même ; que nous ne soyons pas ce corps ou ce monde ; mais ce point par lequel (et pour lequel) on perçoit, décide, désire, imagine, pense (puisque ce sont des constructions). Parce que tout cela ce sont ses effets, les effets de l’acte de conscience ; notre être réel n’est pas un ceci ou un cela, mais une intentionnalité, une intentionnalité non accrochée aux contenus ; il n’y a un corps, un vécu, un donné perçu, un monde (et donc tous les mondes humains) que par l’activité intentionnelle ; le passage de « par l’acte de conscience » à « pour l’acte de conscience » entend, de fait, signifier que cette conscience n’est pas seulement fonctionnelle (qu’elle serait seulement fonction des contenus, de perceptions, de présentation  ou de langage, etc, ce serait la conscience de Pierre, ce qui est absurde) non seulement fonctionnelle mais dimensionnelle ; c’est parce que le réel est intentionnel qu’il y a pour nous des réalités (c'est parce qu'il est une conscience que Pierre est).  
Autrement il faudrait supposer que c’est la pensée qui se sait, que l’acte de conscience est inclus  dans son contenu ; de ce qu’il n’y a conscience que conscience de quelque chose, ne veut pas dire que ce quelque chose possède la conscience, mais qu’il y a quelque chose parce que conscience. 
C’est pour cela qu’il existe cette utilisation de la croyance ; la croyance vise à instituer le point de vue par lequel tout apparait (non pas que les choses ou les êtres ne soient pas, évidemment, mais tels qu’ils apparaissent pour nous, pour qui il existe un monde, un corps, etc) et de désigner ce point, comme dimensionnel, permet bien sur d’entrer dans une stratégie. Mais comme il est LE point, alors c’est lui qui re-vient et il est une stratégie générale qui se déploie vers, par et dans les intentionnalisations ; cad qu’il nous permet de tout situer, y compris nous-même. On ne peut pas se séparer de la vérité, ce qui veut dire du point réel qui perçoit. 
On a donc nécessairement dresser la carte du point lui-même ; dieu, la pensée, le sujet et l’altérité formulent le point et son « lieu » et sa logique. On n’a pas inventé des « trucs » mais créer des repères. Instituer la croyance c’est en appeler à une Grande Stratégie ; la preuve en est que ce sont ces croyances qui ont rendu possible l’historicité (et tout ce qui se trouve dedans). 
Sans le christique pas de corps, sans la pensée pas d’universel et pas de perception, sans dieu pas d’intention fondamentale (ou l’intentionnel comme fondation de tout et qui est, comme intention, Autre que tout), sans le sujet pas de révolution. Sans l’altérité pas de monde déployé, avec tous ces mois et ces vécus, ses réalisations et ses possibilités concrètes (appelons que l’altérité c’est non seulement l’existence et le réel (ou la surhumanité nietzschéenne ou l’inhumanité heideggérienne ou le sujet inconscient lacanien), c’est aussi les sciences et le monde comme donné là, tout à fait autre et requérant mille millions d’intentions pour le représenter, ou le vivre ; les échanges par ex, qui étaient cloitrés dans tel ou tel monde humain, sont libéralisés ; on échange pour échanger, et le « capitalisme » est la liberté des échanges non contraints par un système-monde, rituel, cyclique, communautaire, de même que l’esthétique se libère de la religion ou l’éthique du groupe ; ce qui était comprimé dans le monde-groupe particulier est explosé dans la possibilité brute).
De récupérer les grandes stratégies ouvre structurellement l’arc de conscience qui regarde alors son moi comme un donné là (sans jamais y parvenir, puisque seul le moi est, l'arc est et n'est que le Bord), mais surtout qui comprend bien à quel degré de sérieux nous sommes embarqués ; on ne s’est jamais trompé ; on ne s’est jamais égaré (les délires mentaux sont toujours relatifs et pauvres et tombent dans le monde, excite l’obsession ou fragmente l’attention, par des objets ridicules ou pulsionnels) ; on ne s’est jamais égaré sitôt acquise une certaine architecture ; en somme lorsque l’on a admis et intégré sa propre tradition et que l’on attend de pousser plus avant encore ; en l’occurrence la tradition occidentale, et alors seulement on peut admettre que l’hindouisme ou le zen effectuent eux aussi la structure, et offrent encore une autre approche du même-réel ; puisque l’occidentalité vient à la jointure de notre être et décrit cette articulation, ce  décalage, sans préjuger, au final, de ce qu’il peut être, puisque ce même-réel est un rapport encore non accompli, en cours d’exploration, et qu’il est lui-même cette exploration ; on peut admettre intellectuellement et ontologiquement qu’il y ait plusieurs variations potentielles sur le réel ; on doit admettre cette pluralité des ontologies puisqu’il ne s’agit plus d‘un « être » (ou un non-être dans d’autres pensées) mais d’un rapport et que ce rapport personne ne sait ce qu’il est ; pas même le rapport lui-même.
On a supposé, dans un autre texte, que même à la « fin des temps », le Un ne connait pas encore toutes ses possibilités ; il y travaille instamment et l’ensemble de tout ce qui est, existe en re-tour, en opérant un re-tour vers lui-même. Autrement dit si rapport il y a, il ne peut pas cesser d’être un rapport. C’est bien en ceci que le réel est un activisme et que c’est cet activisme qu’il faut penser, (ou élaborer l'insatisfaction constitutive et non pas rêver d'une pseudo-satisfaction) qui est l’objet, le sur-objet de (ce que l’on nomme) la pensée. La pensée en un sens spécifique : la pensée ne vise pas (pas seulement) à l’établissement d’un discours préformé, mais à décrire le réel dans son opération ; et donc le discours (organisé) doit décrire l’articulation qu’est le réel, puisque toute notre tradition que le réel se meut. Décrie en cohérence l'articulation qui est pur et brut mouvement. De même que le présent est la réflexivité en cours du réel, de même l’arc de conscience. Le réel peut être défini comme la réflexivité assourdissante. Le re-tour sur « soi » qui mène encore toujours plus loin. 
Et c’est ce à quoi, ce lointain, nous sommes assignés ; que chacun, en quelque sorte, ait à tenir au plus loin l’architecture du réel. Que l’arc de conscience produise de l’architecture (qui pour lui est aussi de l'archi-texture du corps) ; par l’esthétique ou la politique, les ontologies ou les connaissances qui provoquent, impliquent supposent qu’il y ait arc-boutement de chacun (sinon tous ces domaines sont inaccessibles, et on reste ce moi qui croit n’être qu’un corps-langage, désir-objet, conscient-inconscient, et autres trucs, trucages, redescentes).   
Si on l’observe, le positionnement d’un discours préformé est très limité dans le temps historique ; il n’est en vérité que grec, puisqu’ensuite il doit déjà intégrer dieu et le christique, et qu’ensuite encore il s’agit d’admettre le sujet et donc le « lieu » en lequel il y a des sujets (l’étendue cartésienne ou les possibilités de Leibniz ou l’être-substances de Spinoza ou le nouménal-phénoménal de Kant ou l’historicité de Hegel), et enfin de se jeter dans le donné là du monde et de l’existence, comme réel horizon. L’articulation, et le discours qui en rend compte, est ainsi extrêmement plus étendue que simplement la théorie close et irréelle, abstraite ; cette théorie n’a tout simplement jamais eu lieu, mais est une caricature de ceux qui voulurent remplacer la pensée (de notre-être/dans-l’être, en tant quee torsion,  discernement, distinction activiste) par une idéologie ou une science ou une raison se tenant de l’être plat, transformant tout en objet et ce dans la tenue d’un vague sujet, abstrait, qui n’a plus du tout la rigueur ou la hauteur du cartésien et qui enrôle abusivement le kantien dans leur platitude (Kant entendait complèter la métaphysique par le transcendantal, la méta pensée du sujet, à la suite de Descartes) ; ne parvenant jamais à dépasser l’état du moi. 
Face à l’énorme qualité de réflexivité (depuis Descartes qui origine la pensée « ici ») c’est le discours scientifique qui va récupérer le discours objectif (ce que n’était pas le discours métaphysique, qui instanciait notre-être/dans-l’être, via le Bien, la pensée de la pensée, le Un entre autre), et la scientificité propage le discours « sans sujet », comme si le sujet n’existait pas (ce qui fonctionne très bien quand l’objet d’étude est limitatif, mais non pas pour juger de l’ensemble, et on ne peut pas ne pas juger l’ensemble, aussi les discours « objectifs » tendent-ils à nier que liberté ou sujet ou conscience il y a, et même lorsque Nietzsche ou Heidegger nient cette liberté, ils la remplacent par un substitut, la Volonté ou l’Etre, sujets dissimulés qui ne parvient pas à la clarté de Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre ou Lacan).
Et qu’il n’y ait pas suffisamment de place dans l’église pour le christique, cad le surdivin, le dieu en plus du dieu unique, et c’est la révolution française. La structure qui pointe est destinée à se manifester dans le monde (grec) et le vécu (universel) et le corps (individuel et originellement christique). Liberté et égalité et donc fraternité. Et d’un plus grand sujet encore, ce qui veut dire d’une conscience de soi bien plus charpentée, bien plus élaboré ce qui ne se peut sans un corps élaboré, une surface-autre du corps, que mettront en jeu les mass et micro médiations qui viendront ; la difficulté étant que le sujet en s’élaborant ne doit pas reproduire l’image dans le miroir, et que cette destination requiert une grande stratégie par laquelle on n’est plus ou cesse de moins en moins d’être dupe de soi-même, on ne se voit plus en aucune image. On doit élaborer le structurel.  
Et ça n’est pas remplacer le moi par un universel, l’universel n’est qu’une partie de l’historicité ; ce qui est universel réellement, c’est la distribution en « sujets », chacun un par un, et ce un par un n’est nullement un subjectivisme ; en vérité pour un arc de conscience qui est une structure réel dans, vers, par le réel, il n’est jamais de subjectivisme ; tout est déjà dans cet universel fondamental qu’est le structurel ; structurel est la désignation  « encore plus universel » ; c’est à ce niveau là que le je doit séparer son moi (son image) du miroir (qui n’apparait jamais, mais est toujours supposé). Et le sujet est entre les deux ; il ne peut pas être le miroir, mais il n’est jamais l’image. C’est bien ce que signifie dieu et l'intentionnel, la pensée et l’être, le sujet et le re-tour, le nouveau tour, l’altérité et le présent ; la possibilité impossible, parce que le réel est plus grand que lui-même et que « ce qui vient » est invraisemblablement Autre (de même que l’on ne pouvait imaginer dieu ou l’être ou le sujet ou l’altérité, il fallait les éprouver structurellement et les signifier). 
C’est pour cette raison que l’on se tenait originellement d’un regard Autre, celui du christique ; pas moyen de louvoyer d’une part (on ne peut pas être son prorpe regard) et d’autre part renouvellement incessant de l’intentionnalisation, le pardon toujours possible, le pardon cela signifie que rien dans le monde donné, le vécu ou le corps ne marque sur l’arc de conscience, pourvu qu’il y croit (et si il n’y croit pas il succombe dans le monde, se prend pour une partie du monde, et il croit en une chose du monde et que l’image est le miroir).
L’empire des signes c’est donc l’ensemble de tous les signes que l’on peut continuer de supposer qui indique le sens du possible, de la possibilité même étant entendu que « possibilité » signifie « le réel », ce qui non seulement touche mais introduit à la densité même de structure du réel ; dit autrement c’est là que tout se juge, au sens christique du jugement (dernier en l’occurrence) et au sens technique, technologique, de jugement kantien ou cartésien, ou sartrien (etc, décidant de « ce qui est la possibilité même, de tout l’ex-sister) ; du possible tel qu’ici et maintenant et ici même ; le sens du possible dans son acte de présent lui-même ; on se tient toujours au Bord du monde, du vécu ou du corps, ça n’est absolument une illusion.
 

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La forme du réel, persistance de tout

13 Janvier 2019, 09:39am

Publié par pascal doyelle

Persistance de toute la structure, dans ses plis, l’épreuve des limites. Mise au Bord du monde, du vécu et du corps.

Ça n’est que qu’il faille croire en dieu, l’être, le sujet ou l’altérité, c’est qu’il y a quelque chose comme ça qui se tient au bout de la réalité et que ce qui se tient au bout des réalités vient vers nous en tant que présent ou en tant que cette-conscience-ci, qui est la mienne et qui pourtant vient vers moi. Je ne suis pas celui qui « se-voit ». De même que le réel, cad en l’occurrence le présent, splitte la réalité et que c’est de par ce splittage qu’il y a réalité, de même le je qui vient-vers nous-même est cela qui nous coupe en deux. Mais on ignore l’autre part et « ce qui vient d’en avant », dans le présent, de l’avenir vers l’actualité.

Dieu, l’être, le sujet, l’altérité sont des approches (dotées de toutes leurs variantes), des approches du réel qui vient vers nous. Il faut user de ces approches pour commencer, et sans préjuger de l’arc de séparation. Tous les développements et toutes les expérimentations de l’occidentalisation qui s’immisce dans l’interstice, dans le hiatus qu’est l’arc de conscience dans l’arc du présent, consiste précisément à délimiter cette fracture, non pas la fracture qui se produit dans la réalité mais la rupture qui seule existe et en laquelle se produisent toutes les réalités, et ces arcs de conscience. L’articulation n’est celle de quelque chose qui pré-existerait, mais tous les quelques choses sont dans l’articulation qui, elle, seule, existe. C’est ce qu’est le présent.  

On a donc dit qu’il fallait croire à tout. A toutes les positions élevées, à toutes les positions qui peuvent se valider par votre jugement de structure et qui puisse faire assentiment de tous ou d’une majorité et qui se retienne historiquement, et sans que jamais vous ne soyez certains, vous devenez votre seul jugement, parce que de toute manière c’est ce qui se passe. L’historicité est l’expérience en cours. Elle est l’expérimentation elle-même, et qui concerne tout et chacun et toutes les possibilités accessibles. Et il vous revient de mesurer l’adéquation ou l’inadéquation, ayant appris cependant ceci que votre jugement est assigné à la fin de tous les temps, ou ce qui revient au même votre jugement est instancié afin de vous rendre ici même capable ou non de votre possibilité (on y reviendra).

Mais si l’on conserve l’universalité seule il est une expérience du réel qui intuitionnellement nous saisit, et nous a déjà saisis ; intuitionnellement parce qu’intentionnellement, et étant cette conscience là on ne peut pas ne pas organiser l’intentionnalité qui seule nous fait apparaitre au-devant que nous avons un corps que nous ne sommes pas, qu’il y a un monde et que nous en sommes séparés, qu’il y a un vécu ou un groupe et que nous sommes en plus de ce groupe et de ce vécu ; nous sommes autres, de fait ; on veut dire que le réel doit être expérimenté et si une construction intentionnelle ne suffit pas à répondre aux réalités, alors elle est reniée, remisée, mémorisée quelque part sur des signes, au cas où et l’ensemble est un hyper méga computer non pas de données mais d’intentionnalités vivantes (ce qui est intentionnalisé n’est disponible qu’intentionnellement) ; pareillement on tient aux principes (constitutionnels par ex ou de la logique) parce qu’ils se produisent, se fabriquent à partir d’une transparence intentionnelle, serait-elle minimale, pourvu qu’elle implique, implique l’implicite vers l’explicitation possible (ce qu’une proposition non principielle et définie ne peut instancier ; elle se définit trop et n’est plus qu’une partie de monde, un morceau de vécu, un bout de corps).

Une explicitation ;  de sorte que l’on a cru fondamentalement que l’être se déployait en idées, en intentionnalités distinctives qui nous permettent de percevoir le monde donné autrement que selon le groupe et acquérant à chacun la capacité de penser, littéralement, et finalement les idées, outre l’Idée des idées (cad leur Ordre, leur organisation selon le bien, selon la clarté et la distinction), outre la pensée de la pensée, que ces idées donc aboutissaient au Un ; obéissaient au Un mais sitôt atteint cet Un il y eut un choc, profond, le découvrant comme spécifiquement formel ; plotinien. Le Un est au final, dira-t-on, l’altérité, la distinctivité ; cela même qui rend possible qu’il y ait « réalités ».

Outre cette forme on en peut déduire que le Un est un simple rapport, mais étant découvert comme le rapport même, cela signifie que toute la réalité est issue de la qualité expresse de cet Un en tant que rapport ; que donc il y aura altérité, altérité au fondement de tout ; ce qui implique qu’il y aura une réalité ; il y aura une étendue de réalités qui perfectionneront l’unité, non pas l’unification, la réconciliation, mais l’unité en tant que fonction distinctive ; et logiquement, selon la logique ontologique, l’ensemble du mouvement se caractérise par la proposition, absurde, « le réel est plus grand que lui-même » et on ne sait pas où il s’arrêtera et rien ni personne, ni donc le Un lui-même ne sait jusqu’où il portera le « réel » qu’il est, parce que tout comme chacun il ex-siste ce réel. Il faut se saisir ou être saisi de la logique de la nature du réel conçu comme « sujet » ; il est libre au sens où il se produit, comme énergie ou matérialités ou comme naturalité ou vivants, ou comme société humaine et personnalisations, mais il se produit toujours à la limite de lui-même (le vivant apparait soudainement, et impose son règne, l’arc de conscience se produit dans le vivant, l’acculturation se crée dans la mise en forme culturelle). La structure de la réalité (qui se pousse à la distinction) se concrétise sur le Bord, aux limites extrêmes de possibilités survient une impossibilité.

Si elle se concrétise toujours sur le Bord, c’est que le réel se crée constamment (en tant que tel, cad indépendamment des réalités, en plus des réalités, les entrainant toutes) et qu’il se cherche ou plus exactement qu’il essaie d’éprouver toujours au plus loin ce qu’il peut être ; on se-voit-soudainement du point-tout-à-fait-autre (ce qui arrive dans la conversion, à la pensée, au christique, au sujet, à l’altérité, comme par ex l’existence du 20émé siècle ou la révolution) ; et la finalité des finalités tient en ceci que l’on est, soi-même, appelé à avancer dans le structurel. Jusqu’où le structurel peut se mouvoir, jusqu’où étendre la structure même du réel. Il revient à chacun de poursuivre l’étirement du possible que réalise, rend réel la structure de l’exister ; seul ce qui est de structure demeure, le reste tombe dans le monde (et vers le néant, qui rappelons-le existe).

Et par « éprouver » il faut entendre ; qui prend intégralement toute l’expérimentation. Le mouvement, de structure, c’est celui de se retourner sur soi et de n’y rien percevoir ; sinon le déchet, les pauvres résultats sans intérêt, les vécus, les faibles réalités. Et de parier sur le possible. Que ce soit l’angoisse, existentielle ou psychologique et relationnelle ou psychique et intérieure, ou que ce soit l’idéal, serait-il la volonté, l’activisme (en tous les sens), l’hystérique création ou l’invention ou la création ou la conversion et le renouvellement de la vie.   

Ce renouvellement de structure on s’en est gaussé mille fois ; de ce qu’il ne pouvait en aucune manière atteindre à l’épaisseur de la réalité, de ce corps, de cette humanisation, de ce substrat, génétique, économique, etc ; que l’on ne pouvait pas « décider » ce que l’on était, que les bonnes volontés n’y suffisaient évidemment pas. Que les injonctions morales n’atteignaient pas la réalité, el corps, les envies, les pulsions, ni l’organisation des sociétés. Que tout l’ensemble n’était par ex qu’une des séries de forces, de causes, de donnés déterminés. Or pourtant c’est cette émergence incongrue, inattendue, qui a créé l’historicité, cette complexe, si complexe expérimentation de tout le possible. Parce que l’être et l’universel, grecs, le christique et le sujet prennent pied dans le donné « là », au-devant, et de cet immense et déréglé retour de l’intentionnalité, crée.

Parce qu’il faut bien tirer les choses au clair, dans la clarté même. Ça n’est pas dans le monde et les choses, les arbres et les animaux que nous sommes allés chercher dieu, l’être, le sujet, l’altérité et l’exister ; ça nous est venu. Nous est venu comme rapports incongrus et si étrangement distincts. Et c’est alors seulement à partir de ces points tout à fait extrêmes que l’on a re-commencé, commencé comme si ça n’en «était seulement que le début. Et qu’alors nous sommes passés des mondes culturels (les mondes humains différents, ayant inventé le langage et les échanges), à une puissance deux de la réalité, en l’enroulant cette réalité, dans une forme ; une forme tirée d’elle-même ; sortis de tout monde humain préformé, on a instantanément saisi ou été saisi de la forme ; dieu, l’être ou le sujet n’appartiennent pas au monde, sans qu’il soit pensable en quelque manière de les définir comme « autre monde » ou « autre détermination », mais par contre il devient possible de les lire comme formes ; comme Bordures du monde, du donné, de la perception, du corps (le monde affecté à la politique, le donné à la science, la perception à l’esthétique et le corps à l’éthique, entre cent autres lectures possibles, qui seront à distinguer).

Que « aimez-vous les uns les autres » s’interprète comme « élevez-vous les uns les autres comme je vous ai élevé » veut dire liberté-égalité-fraternité. C’est le même mouvement.

Et si on ne trouve pas dans le monde donné, causal, les compréhensions requises pour les formes de Bordures, c’est que dieu, l’être, le sujet sont des rapports ; des rapports que, observant très attentivement la réalité, on a pu tirer de nos expériences les plus extrémistes.

Rappelons que dieu, l’être et le sujet sont des mouvements de déploiement de l’intentionnalité ; par dieu, l’être et le sujet on développe ce qui était recouvert dans les mondes humains, ce qui était fonction, simple fonction de et dans ces mondes, et qui de fonction utilisée se révèle possibilité en soi ; il y avait le langage, il y eut la pensée ; il y avait la communauté, il y eut l’alliance ; il y avait des corps, il y eut des sujets. Ce que l’on nommait idées, ce sont des intentionnalisations qui, échappant au règne du groupe et du langage, a du se créer ses propres mots, et ces mots qui dessinent dans la réalité des perceptions non attendues dans le groupe, sont des intentionnalisations ; qui requiert non seulement un groupe, et un langage, mais l’effort de chacun en tant que sans cet effort individué les dites perceptions n’apparaissent pas, ce qui se signe comme sur-intentionnalisation grecque, de même qu’il y eut une hyper intentionnalisation selon dieu, qui a pu créer la nation juive, et qu’il y eut une méta intentionnalité individuelle, christique, qui permit que chacun se perçoit d’un point-autre, d’après et en dehors de sa mort et de son corps, et c’est ce par quoi chacun a pu obtenir précisément un « corps », qui auparavant appartenait, appartenait aux rôles (homme-femme, libre-esclave-riche-pauvre, etc et c’est bien en ceci que le christique est le libérateur). Il y eut esthétiques et éthiques, récits et poétiques parce qu’il y eut démultiplication de signes dont l’effecteur était l’individualité et non plus le groupe.

Et cette émergence généralisée de la forme sur tout monde donné, tout groupe humain, au-delà des nations se tenait le Seigneur de la création, le libérateur de l’intentionnalité de chacun, la vision du monde unique universel, grec, c’est ce qui permit l’élaboration d’une architecture de second degré, puissance deux, de ré-anthropologisation par-dessus la limitation qu’imposait les mondes humains un par un tous séparés.

Il se trouve qu’ayant imposé sa règle, par la révolution, essentiellement, propageant la liberté comme fut partagée la connaissance, chacun et les sociétés furent embarqués dans l’impératif mise en forme concrète de la réalité ; jusqu’au délire d’un homme nouveau (marxiste, fasciste, idéal, mais aussi publicitaire, ultra libéral) ; tandis que par ailleurs philosophies et théories (scientifiques ou non) remarquaient bien qu’il devenait difficile de pénétrer la réalité dense et concrète ; que l’on ne pouvait pas convertir la matérialité ou la biophysique comme on avait pu renouveler l’historicité un temps et rendre possible ce regard neuf, qui se définirait bientôt comme naturaliste, réaliste, rationaliste, matérialiste, et de notre âme (supposée) traduite comme désir ou langage ou corps ou génétique ou forces productives ou inconscient.  Bref on tente de remplir le décalage ontologique (qui ne s’explique pas de cet ordre là, qui est ce à partir de quoi on explique le reste) en le remplissant, ce hiatus, de toute représentation qui nous permettrait éventuellement d’y comprendre quelque chose.

Or chose il n’est pas ; il est, ce décalage, structure. Et il est structure parce que la forme du réel est intégralement, en tant que racine, en tant que source, une structure. Le présent est la structure non pas du réel (comme il était autre quant à lui) mais la structure comme réel (il n’est rien d’autre que le présent, et pour cela « il existe » ou il ex-siste, il sort de). Le présent est le réel, ça n’est pas le réel qui est présent, c’est le présent, cad l’articulation ou le mouvement ou le rapport, qui est le réel lui-même ; de là que de fait, le fait est absolument massif et irréductible, le réel est un mouvement.

Et donc toutes les réalités au-dedans de ce mouvement, sont des mouvements. Et la question qui se pose c’est celle de savoir vers quoi se meut-il ?

Est-il destiné à sombrer dans le néant ? Pourquoi pas ? Est-il pensable que la totalité de cet univers aussi lointain soit-il, ou de tous les univers, si il y a lieu, aboutisse au final à leur dissolution dans le néant ? Oui c’est pensable, mais est-ce sensé, est-ce logique qu’une quantité sans doute infinie d’énergie et une masse indéfinie de matière et une complexité grandissante et de toute évidence la propension à créer des êtres vivants (quelle que soit l’essence potentielle de la sorte de vie), est-il logique que toute cette possibilité, colossale, aboutisse à « rien du tout » ?  

Tout cela ressemble quand même fortement à un défaut d’interprétation, qui consisterait à imaginer que la destination, finale, puisse ressembler au donné tel que là, au monde connu, à une sorte de sur-univers ou sur-réalité qui doublerait celle-ci. A quoi servirait-il que la destination finale soit la doublure de cette réalité telle qu’ici et maintenant repérable ? Si cette destination de tout le donné est effectivement ce vers quoi le mouvement se dirige, c’est qu’il s’y inventera dans ce donné ou qu’il s’y déploie ce qui précisément n’est pas réalisé ici même.

Quant à la nature exacte de la destination, de ce à quoi cela ressemble, on n’en peut obtenir une intuition qu’en se tenant de ce qui se présente « là » à l’extrême limite du donné. Si la réalité est dans une forme et que cette forme est plus étendue que le donné qui est là, et d’une autre nature que ce donné, et qui se produit de ce donné vers sa destination, sa forme alors c’est en se tenant sur le bout du bord (de la réalité) que l’on en apprendra quelque chose, quelque chose réelle, et cela réaffirmera ce que l’on présuppose tout à fait logiquement ; que c’est de là que l’on perçoit.   

Il est quand même un processus tout à fait stupéfiant des positions de bordure ; que l’on ait atteint l’être, l’idée du bien, la pensée de la pensée, le un, dieu, le christique, le sujet, l’altérité et ceci dans la disposition de les prendre au sérieux , parce qu’il n’est aucune raison, sinon idéologique, de ne pas prendre au sérieux les bords de la réalité et la contiguïté entre l’arc de conscience et le réel (ceux qui en croient même pas à la conscience ne savent absolument pas du tout ce qu’ils racontent, et restent et resteront, si ça leur chante, prisonnier d’une indiscernabilité qui les fait prendre des vessies pour des lanternes ; autrement dit que les fameuses raisons et causalités ne sont apparues que très tardivement et dans un espace aménagé déjà par précisément toute l’acquisition intentionnalisatrice qui la précède et que cette « idéologie » (au grand sens du mot) consiste à vouloir appliquée ici même et maintenant l’intentionnalité au monde (politique), au donné (perception, esthétique et science), au vécu (liberté et narration par laquelle il est une existence humaine individuelle), au corps (images et miroir) ; que l’on soit tombé amoureux fou de cette descente de l’intentionnalisation dans le monde donné là vécu et incorporée, c’est le résultat de tout le processus antérieur et en aucune manière cette retrouvaille dans le monde n’aurait du se séparer de toute l’architecture antérieure historique ;

mais l’engouement aidant on a tenté de remplacer l’architecture par une activité, une activité totalement légitime mais qui n’atteignant le degré d’investissement de l’arc intentionnel (de dieu, de l’être, du sujet, de l’altérité pure et brute) ne parvient pas, cet interprétation mondanéïste de l’arc de conscience, ne parvient pas à situer et atteindre le réel dans son activisme (et par contre réalise intégralement toute l’activité, technologique, scientifique, politique, imaginaire, sauf la structurelle motion intentionnelle pure, ce que Kant repère par le nouménal au fond ; on travaille sur le réel même, pas à côté, toujours, parce qu’en dehors il n’y a rien ; on comprend vraiment « ce qui a lieu »).

La précision de l’interrogation de « ce qui a lieu » se tient strictement dans l’activisme même ; on veut dire que penser l’être, c’est penser, réellement, l’être ; on peut dériver par-ci par là, mais la structure reconcentre le faisceau de l’intentionnalité, tout comme le christique relocalise l’intention ; laquelle est « morale » si l’on veut mais qui s’avance bien plus loin que de simple moralité ; il s’agit de savoir « ce que l’on veut vraiment », au sens de « ce que l’on intentionnalise » (intentionnalité qui est bien en-deçà des « volontés »). Il faut cesser de croire que l’on parle d’autre chose que de la structure, que l’on parle d’une réalité qui doublerait la réalité (critique habituelle du rationalisme réaliste naturaliste) ; on parle de l’intentionnel parce, que ce dont on use c’est de l’intentionnalité même, de sa structure, de sa structure technique ; l’arc de conscience est la technologie inventée par la réalité pour atteindre l’acte de réel, une technologie ontologique.

Et ça n’est pas parce que cette technique se concrétise par des idées (qui sont, rappel, des intentionnalisations spécifiques ou particulières) qu’elles ne sont pas et qu’elles demeurent abstraites ou idéelles ou imaginaires ; toute idée est une perception et a effet réel.  Le champ que l’intentionnalité suractive (depuis la méditerranée qui a compris qu’elle créait les représentations, les signes et démultiplie soudainement toutes sortes de systèmes et n’est plus limité à un monde) est un champ de perception et avance fort loin dans la réalité et se-sachant, faisant retour sur sa structure (puisqu’elle sait qu’elle crée des représentations et des signes), avance dans le réel (qu’elle doit alors positionner, comme être, dieu, sujet, altérité). C’est l’articulation ontologique même, qu’il y ait un tel champ ouvert et ouvert formellement (les déterminités, les images ou les signes passent via et par la forme qui demeure identiquement la même, en quoi la structure de la détermination n’est pas semblable à ce qui est déterminé, tout comme le présent est autre que « ce qui est présent »). Si elle sait que cette fois c’est elle qui crée les signes, il lui vient de fait qu’elle intuitionne ou commence d’intuitionner la structure même créatrice de signes ; cette structure vient-à-la-perception.

Elle se voit comme dieu, l’être, le sujet, l’altérité. Et les formes ne sont pas éteintes.

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La mondialisation et la violence

10 Janvier 2019, 11:02am

Publié par pascal doyelle

Evidemment il ne s’agira pas de la violence guerrière, quoi que (disons que le nombre de morts est en décru depuis la seconde guerre mondiale, qui était, effectivement, un monde de nationalismes, mais entendons alors non pas de nationalismes politiques, mais de nationalismes économiques ; l’économie poussait les Etats à la guerre, frontale ou coloniale). Il s’agira donc de la violence économique qui parait et est effectivement moins gravissime que celle du début du 20éme, de toutes celles connues, et on a pu parler d’une fin de l’histoire, mais qui n’en reste pas moins une violence.

En ce sens que
En ce sens que l’épopée de la mondialisation touche à son terme ; elle ne parviendra pas à imposer un seul régime économique généralisé sur toute la planète qui devait, théoriquement, réaliser l’unité de l’espèce humaine sous la bienveillance du commerce mondial, ses cohortes de bons salariés correctement payés afin que se déroule la machinerie économique dans toute son ampleur, embarquant les technologies, les communications, les échanges, la montée globale de tous les pays et de toutes les classes pauvres vers une énorme classe moyenne. 
Ce qui s’est passé a montré, tout vertement, que le système libéral chargé d’assurer ce brillant avenir, s’est révélé tout simplement tel qu’en sa nature ; à savoir qu’il ne se réalise pas en élevant le niveau de tous, mais en accaparant la richesse et en prolétarisant tous les peuples.

Les 200% d’élévation généralisée à tous qui étaient promis, se dévoilent comme les 400% pour quelques-uns et 15% pour les autres ; le compte n’y est absolument pas ; et cette prolétarisation n’a pas seulement démoli les autres pays (qui devaient idéalement convertir leur économie de subsistance en économie moderne technique et capitalistique, cad ayant capacité à investir dans leur territoire) mais a commencé depuis 30 ans à prolétariser tous les peuples, toutes les classes sociales et plutôt que de se stabiliser sur une classe moyenne gigantesque, globalisée, on a abouti à une classe supérieure (non pas les 1% qui possède 80%, mais les 15 ou 20% du haut), une classe supérieure mondialisée qui ignore (et méprise) tous les autres, qui a organisé par les mille flux d’échanges, et qui vit dans son monde et qui croit que son monde est celui réel. 
Et méprise parce qu’il ne suffit pas d’ignorer seulement ; l’ignorance de cette sorte est l’aveuglement volontaire, et lorsque l’on est obligé de regarder ce que l’on a jusqu’alors ignoré, on va commencer de le mépriser, et on va préférer des idéaux inaccessibles, éloignés, de pays à l’autre bout du monde, plutôt que d’agir autour de soi. On se gargarise encore d’enrichir les pays pauvres, ce qui est vrai en partie, mais lorsque ces derniers produisent 50, on leur en laisse 3 ou 5, et on récupère 45 ou 47 ; et on se gorge d’une pseudo bonne conscience qui affaiblit, puis détruit les économies nationales et locales (certes déjà considérablement colonisées de mille manières et en elles-mêmes pauvres et privées des sciènes et des techniques et des sécurités sociales, à l’époque). 
La question n’est pas ; oui regardez on les a aidés et élevés, parce que c’est vrai, mais c’est vrai petitement, on leur a accordé 15 % du bénéfice (dont 13% au bon souhait des « élites » des pays pauvres, laissant 2% aux salariés) et en empochant 75% 
soit en retour sur investissement (impliquant la mondialisation de l’investissement, cad la financiarisation), soit tout simplement en achetant comme consommateurs moins chers et ce qui est absolument trompeur puisque nous avons cru que notre niveau de vie augmentait, alors qu’il ne s’agissait que de la surexploitation des pays pauvres et de la prolétarisation de toute la planète.

Et non seulement les investisseurs gagnaient sur le dos des pays éloignés mais de plus ils gagnaient en ne nous augmentant plus, puisque la baisse de tous les coûts de production s’appesantissait sur toute la planète et que de plus la productivité, technologique, était multipliée par 20 (dont on n’a pas réellement vu l’impact, sinon que, oui, nous avons consommé plus mais la consommation alimente le système généralisé, au prix de détériorer la véritable qualité de vie, et au prix d’une hyper croissance délirante et qui va détruire toute la planète).Stagnation des pouvoirs d'achat. 
Il se trouve donc que dorénavant la totalité de l’architecture du monde est organisée autour et par la financiarisation absurde de tout. C’est cela qui constitue et maintient la mondialisation et tout dépend de cette mondialisation. On ne produit plus sur place ce que l’on doit consommer. Tous les pays sont des systèmes ouverts qui dépendent de l’ensemble du système (qui devait ordonner le monde humain au bénéfice de tous, présupposant on ne sait pourquoi qu’un développement infini pouvait être supporté par la planète).

Il était envisageable qu’au tout début ce ne soit pas une mondialisation économique qui pouvait stabiliser les pays mais une organisation politique de cette mondialisation ; auquel cas développement économique, oui, mais dans les rennes et les limites des Etats entre eux et permettant bien sûr une moindre croissance (et non une hyper croissance que l’on considère comme allant de soi, ce qui est absurde), mais une croissance maitrisable. Ce qui revient à dire que de même qu'autrefois on ne contrôlait pas les rois et les empereurs, et qu’il fallut les rendre à la raison (la nôtre, celle des peuples et des individus), de même nous aurions du prendre les rennes de l’économie et ne pas la laisse gambader à perdre haleine et déraisonnablement. 
Rien de tout ce développement que l’on doit nommer hyper croissance n’a été contrôlé, et nos désirs ont été transformés en pulsions, infantilisées, et donc notre personnalité même en fut atteinte. 
Le système-méga écrase tout aussi bien les pays, les Etats, les peuples que les individualités. Alimentant ces méga-machines d’autopromotion (publicitaire mais aussi dans tous domaines), de visualisation, de rêves de ce que nous croyons être (et que nous en sommes pas, de sorte que les psychologies tournent folles). Transformant l'économie en anti-économie destructrice.
Annuler la mondialisation, annuler la financiarisation, c’est abolir toute l’organisation du monde humain et rien ne se fera sans drame, voire tragédie, désorganiser l'organisé, fut-il injuste et fou, est un danger absolu, d'autant que nous n'y adhérerons pas volontairement et par stratégie mais que nous subirons, dans la panique ; c’est retirer les piliers qui soutiennent l’ensemble de toutes les industries techniques, de communication, de services, de rêve. Tout est accroché à la seule promesse que les investissements,demain, rapporteront plus mais aussi créeront un monde encore plus fluide et empli d’échanges. Mais si les ressources manquent, si les ressources qui sont le pilier central qui supporte tous les autres s’effritent, que se passera-t-il ? On ne pourra pas remplacer l’eau ou le pétrole ou suppléé à la canicule par des climatiseurs. On ne pourra pas relancer les anciennes économies totalement détruites par les apports techniques ou financiers et destinées à l’exportation et non au local, ni même au national.Et comme la financiarisation (corollaire obligé de la mondialisation des productions) s'est énormisée, elle est sur le point de s'effondrer ; elle ne peut pas remplir les promesses sonnantes de ses investissements (passons sur la spéculation qui gonfle arbitrairement les échanges de capitaux).

Non qu’il faille refuser la technique ou l’économie mais mesurer et contrôler tout ce bazar qui a cru, un temps, que sa puissance était en mesure de se substituer à toute la réalité humaine, individuelle et naturelle. C’est faux, c’est absurde, c’est un fantasme de monde, un fantasme de l’histoire elle-même. La mise en forme qui eut lieu n’a pas consisté à nous « faciliter la vie » seulement et simplement, mais à nourrir un ventre béant, abyssal, de pure vie rêvée dont les images nous furent insufflées durant des décennies et que nous avons adorées, au point de ne plus tenir réellement qu’à ces fantasmes, et ces fantasmes qui nous absorbent, nous sommes incapables de nous en priver, même lors que notre existence est en danger, en danger de mort, de disparition, d’effacement. 
On sacrifierait tout plutôt que d’anéantir le fantasme de vie rêvée, le fantasme pulsionnel qui a pris la place de notre regard même.
La mondialisation ne valide pas une économie plus ou moins saine et durable (au sens économique et encore moins au sens écologique) mais une hyper-croissance qui est sortie de la réalité, et ne vit et ne véhicule que sur le mensonge, celui d’un avenir possible (il n’y en a pas pour une telle engeance délirante) et celui d’un mirage de vie illusoire débridée, notre psychologie même est surexploitée (les maladies mentales se démultiplient, OMS). Et ceci sans refuser du tout qu’un développement profitable eut été possible, mais en constatant que c’est seulement l’imaginaire le plus bas de plafond qui prît le dessus. 
Si mondialisation il devait avoir lieu, elle se devait d’être politique, et c’est la politique sous la forme de la nation qui va revenir. Et ça ne se passera pas forcément bien. Mais si l’Etat et la nation font leur retour c’est que l’Etat et la nation vous seront le dernier recours face à ce qui vient.
(diagramme du rapport Meadows Club de Rome, en pointillé les prévisions, en gras les faits réels, tout est vérifié au fur et à mesure des années)

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De l’inconsistance et du seul mouvement

5 Janvier 2019, 17:03pm

Publié par pascal doyelle

On a donc remarqué qu’effectivement il n’est dans le monde, ou en quoi que ce soit, aucune stabilité définitive, et que tout se meut. De là on en a conclu que seul le présent est réel, qu’il constitue le Bord de tout ce qui est, fut, sera et qu’alors il, le présent, se dresse comme architecture de toute la réalité. Comme tel, comme présent, il est structurel. Et c’est cette structure qui devient. 
Il n’est rien dans la réalité qui puisse dépasser la forme, vide, que le présent instancie. Les réalités sont les images ou les miroirs du pli unique qu'est le présent. 

Et le réel lui-même, cette évidence « qu’il y a », le fait d’exister, est plus grand que toutes les réalités. Les réalités sont les déplis du pli unique. Qui est un mouvement, le présent, un rapport qui comme tel engendre des rapports (ce qui est composé ou consistant ne peut pas se dupliquer, ce qui est rapport inconsistant, non seulement peut, mais se duplique immédiatement, il est déjà rapport, donc le réel est un rapport). La structure du réel est intégralement positive et en-avant, et donc exigeante et dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité sont des exigences pures et dures ; la structure du réel est non pas causée mais attirée en-avant ; le rapport mène structurellement de la distinctivité en toutes les distinctions. C’est pour cela qu’il existe un présent.


La finalité est d’obtenir le Rapport le plus formel et le plus distinct qui soit ; ce qui implique à rebours toutes les réalités dans toutes les distinctions, on ne peut pas séparer les distinctions (les réalités) de la distinctivité (du réel) : la forme de tous les contenus (qui ne sont donc des contenus consistants que dans l'inconsistance qu'ex-siste le mouvement).

La nature de ce Rapport absolu et terminal (celui qui conclut tous les rapports, toutes les réalités, les univers, les mondes, les choses, les êtres) est inconnu ; puisqu’il est un rapport, un mouvement, sa nature même est de se mouvoir ; le réel est plus grand que lui-même. Et sera toujours plus grand que lui-même en laissant sur place l’être (cad la détermination, les réalités) ; tout ce qui est pris dans l’être cesse ; ce qui insiste c’est la forme, cad la continuelle antériorité de la structure (le présent ou pour ce que l’on en peut expérimenter, l’arc de conscience). 
Si l’on continue de croire en l’image de soi, on ne comprend pas qu’en fait on ne se perçoit qu’à partir de la forme ; non pas comme image qui contiendrait notre identité, mais comme miroir (qui donc relève de sa propre dimension) ; il y a une identité, un corps et un passé et vécu et imaginaire, et inconscient, et conscient et raison et pensées, mais tout cela est non consistant ; c’est l’inconsistance qui existe, et c’est précisément de penser l’inconsistance (comme une structure d’un autre genre) qui caractérise la philosophie (dieu et la nation (juive ou musulmane) l’être et l’universel, le sujet et la révolution, l’altérité et l’exister).

 

L’occidentalité est la description du hiatus (qui se retrouve évidemment partout dans toutes les mises en formes culturelles dispersées au travers du monde et dans toutes les acculturations successives qui se constituèrent depuis la méditerranée et l’abandon des mondes pour le monde donné là et le corps de chacun ou le rassemblement universel, initialement celui des juifs), et sur ce hiatus on a élaboré toutes les possibilités de compréhension d’une part (soit actifs, dans tous les mondes qui précèdent la méditerranée, soit rétroactifs qui analysent le début, l’antériorité et ne perçoivent pas directement une organisation mais mettent en jeu cette organisation ; dieu met en jeu le sens du monde, le sens du monde n’est pas donné avec le monde tel que là, il est en-plus, soit donc la nation, comme invention ; juifs, islam, christianisme, grecs, etc)

et d’autre part ce faisant on a déployé, développé, déplié la forme, la forme de structure ; être, dieu, sujet, altérité sont les formes de la structure (et ils sont inimaginables avant qu’ils n’adviennent parce que leur structure n’est pas visible dans le monde, la détermination, les signes, etc). 
Sur cette description du hiatus (que nous ne sommes pas ce que nous sommes mais la conscience prise de tel ceci ou cela, la forme quels que soient les contenus) on peut élaborer et toutes les civilisations ont élaboré ; soit vers le devant en projetant un monde admis comme vrai, soit, dans la suspension de la vérité consistante remise à zéro, en retenant cette projection et interrogeant sa fabrication (les grecs ; comment construire un monde, cad un système, dieu, comment savoir « ce qu’il veut » à propos du monde, qu’il a créé mais que l’on doit aboutir, nous, comme nation, puis comme sujet dans un corps, christique, puis comme sujet et révolution). 

Reprenant la fabrication de tout monde (quel qu’il soit), on s’attache alors à analyser « comment se créent les mondes », à analyser le hiatus (nous ne sommes pas cela que nous sommes c’est pour cette raison que nous avons un corps, un vécu, une société humaine, etc). (Dieu, pensée, corps christique, sujet, révolution, etc recommencent la mondanéité du monde, de la perception (toute esthétique, toute œuvre est un recommencement).
L’occidentalité fixe le mouvement et évidemment « ça n’est jamais ça ». Mais ce faisant, et à condition de faire, d’inventer, de créer, de bouleverser le donné, le monde, le vécu, le corps, la société humaine, l’esthétique, les éthiques, etc, et ce faisant donc on répertorie, on cartographie les déplacements ; être, dieu, sujet, altérité fonctionnent comme ces repérages ; ça dessine.  Et les déplacements ici même de se préciser et de se décider constamment. C’est bien pour cela qu’il existe une éthique propre à la structure.  
S’élever et ne jamais retomber. 


Il faut donc croire en tout, en toutes et chacune des positions ; toutes les positions possibles dont aucune n’épuise la forme, puisque la forme n’est pas déterminée et que ce que l’on définit (comme dieu, immanence ou transcendance, matérialité ou détermination, sujet ou corps, etc) est seulement signifié ; le signifiant renvoie au réel et le réel n’est pas la réalité, mais la forme des réalités ; soit donc le présent. Si toutes les positions sont de ce point de vue, qui est le seul réel, équivalentes, ça ne se fait pas sans discernement ; c’est le but. Discerner continue la distinctivité (de même que les grecs découvrent qu’il est possible d’intentionnaliser par des idées toute cette réalité qui n’était pas contenue dans le monde et le langage communs, d’inventer du langage dans le langage de telle sorte que cette invention soit relative à la perception, l’expérience de chacun tourné vers l’expression intentionnalisatrice).
 

Autrement dit on peut croire en tout ceci ou cela, en étant bien conscient que « ça n’est pas ça ». C’est plus grand. Beaucoup plus grand. Le réel est plus grand que lui-même. Et si le réel est inconsistance, cad mouvement, ce que tout montre et tout démontre, alors il existe en tant que rapport et n’en finit pas (ou donc, si l’on veut, si il se possédait lui-même il serait limité et donc ne serait pas un rapport, et alors aucun rapport, aucune réalité n’existerait).

Le réel lui-même ne « sait » pas « ce que » il est ; il n’y a qu’au bout que l’on commencera de savoir. Etant entendu que même « au bout » puisque le réel est pur activisme, mouvement formel, il se décidera encore comme çi ou comme ça au sens où il s’inventera encore… ce qui veut dire qu’encore il retentira à nouveau au sein de tous les mondes et se préviendra lui-même : il enverra et n’a jamais cessé d’envoyer ses émissaires dans les flashs rétroactifs.

Le ré-enroulement de l’Acte
 Autrement dit il est un présent non seulement parce que le Un de la fin de tout se crée, au fur et à mesure et change de visage au fur et à mesure des décisions,  mais il est un présent parce qu’à la fin des fins le Même Présent se re-Voit. Il est tel un processeur qui se réimprime de ce qu’il se produit, mais donc faut-il qu’initialement il se produise, qu’il puisse se ré-enrouler.  
Pour lui le re (le re-tour, le re-voir) est toujours le premier Voir, le re-tour est le premier Tour ; c’est bien en ceci que tout, absolument tout, est articulé. Si le présent est Articulation, alors toutes les réalités, qui sont les êtres dans l’exister, sont prises elles-mêmes dans l’unique et immense re-tour. 


Rappelons ceci ; puisque la structure est à ras de la réalité (elle précède toute réalité, étant le présent), son moindre mouvement soulève le monde ; c’est bien ainsi que depuis la sortie des mondes particuliers, clos, autocentrés (très complexes et intelligents puisqu’ils ont inventé la mise en forme culturelle humaine, langage, représentation mythes, etc), et dès que la forme est apparue à elle-même sans monde et sans représentation (comme activisme de la pensée ou du sujet, christique, ou anciennement de la nation, juive ou musulmane, ajoutant à la mise en forme culturelle déjà acquise, une acculturation de second niveau, de seconde puissance), elle a commencé de bouleverser sans cesse les réalités, le monde, les corps, les perceptions, etc.

De là qu’il y ait eu révolutions sur révolutions. Humanisations qui cette fois est l’acculturation (l’absence de mondes particuliers et l’évidence d’un seul et unique monde donné là), laquelle acculturation n’est plus mise en forme culturelle (c’est déjà acquis) mais est réflexivité ; compréhension qu’en réalité on ne « reçoit » pas tel monde, telle vérité, mais que l’on fabrique, crée, invente des mondes, des acculturations, des personnalisations même et ce qui se dit alors comme « on invente ou découvre des idées, des systèmes d’idées » qui ne sont plus des mondes ; qui pour s’auto-organisés devaient se concevoir comme seul-monde, hors possible et liberté ; on naissait maya, mais ne naissant plus maya on ne sait plus ce que c’est, on est alors ce-corps (christique) dans ce-monde-unique (grec) formulant des systèmes ou des esthétiques ou éthiques, et prenant sur soi que l’on ait un-corps (aidé nativement par le regard de sujet-autre, qui crée mon âme de ce qu’il me perçoit, jusqu’à ce que Descartes intègre ce regard et formule la structure sujet ici même).
Etant entendu que l’occidentalisation est l’examen de la dite Articulation qui est neutre et vide mais vide parce que formelle (et non pas en aucune manière vide-néant, ça n’a rien à voir).  

Ce qui revient à la dénommer comme fonctionnelle ; elle est la fonction du ressort interne de cette immense surface qu’est le réel ; encore faut-il préciser que cette conception est-elle tout à fait relative ; c’est ce que l’on peut apprendre ici même, dans cet univers-çi ou cette partie d’univers ; on ignore tout à fait les possibilités de la structure ; de même qu’il était inimaginable que cela puisse prendre la formulation de l’être (les idées, la pensée de la pensée, le Un) ou du sujet (christique ou cartésien) ou de l’altérité. 
On dira qu’il est absurde de prétendre que tout soit vrai… Mais ce serait encore s’imaginer (imaginer) que le concept (de quelque ceci ou cela) puisse être adéquat à la forme qu’est le réel ou l’arc de conscience ; qui permet de faire défiler tous les concepts et images que ce soit, comment ne l’a-t-on pas remarqué jusqu’ici ? et qui n’est donc pas lui-même un de ses (propre) contenus ; il serait absurde que le contenu soit son contenu ou qu’il puisse exister un grand-contenu qui les contiendrait tous ; c’est une forme qui assume les contenus, qui sont ses déplis, ses distinctions. 
On croit en pensant telle idée, qu’elle consiste ; mais rien ne consiste. Les mathématiques elles-mêmes ne consistent pas ; le un, numérique, n’est rien que le rapport, à soi, de quelque objet. Le dit rapport est parfaitement vide et formel, et ne signifie rien de plus que ce rapport. Et puisque le sujet est le rapport, alors il faut trouver la formulation de cette forme ; ce qui est absolument possible puisque l’être ou le sujet ou l’altérité manifestent ce retournement. Elles sont en mesure de l’assurer puisque non pas pensés mais signifiés par un sujet qui précisément n’est rien que rapport et donc rapports. La pensée est prise dans plus grand qui est la signifiance rendue possible par l’intentionnalisation ; je pense donc je suis est incompréhensible mais admis significativement par tous et chacun ; faisant référence à un activisme instancié en chacun (qui précède pensée et langage et signe etc)

 Totalement inimaginables sont ces positions de structure, puisqu’il faut attendre que telle structure intentionnelle vienne à tel ou un tel,  et non représentables, puisqu’on ne va les percevoir que du sujet tel qu’il les signifie, ce qui implique que l’on se positionne sur l’horizon réel (de là que l’horizon est toujours effectivement nommé ; l’être, le corps, l’étendue, le nouménal, la Volonté, l’Etre, etc) et qui ne peuvent qu’être signifiés, signifiés parce qu’un sujet existe et que lui seul possède la forme, l’arc adéquat qui reçoit cette signifiance pure et brute et formelle, puisqu’elle puise à même la structure du réel, à savoir que le monde ou le corps ont un Bord. C’est parce qu’il est un corps vivant arcbouté en arc de conscience dans l’arc du présent qu’il y a un signe.  Et il est un corps vivant, ce sujet, puisqu’il opère la distinctivité requise qui explose l’altérité (et son indéfinie séparabilité) qui rend possible des unités (formelles) dans l’unité formelle du présent.

Et c’est cette brutalité qui au cours du temps, de la continuité du Même présent parvient à se distinguer. Si l’on se contente de ne juger du christique ou de l’être ou du sujet ou de l’altérité ontologique comme d’illusions non concrètes, on ne comprend pas que structurellement il y eu révolution(s) et l’on continue de croire benoitement que la réalité n’est que pensable objectivement au rythme des pauvres objets et des pauvres concepts et encore ne sont-ils que des concepts rabougris, des concepts issus de la raisonnabilité, du naturalisme et du prétendu réalisme (qui n’est pas fichu d’expliquer pourquoi il existe, au moins, un être qui n’est pas un être mais une conscience, cad une structure non déterminée, ce qui existe comme rapport-à-soi n’est pas déterminé, ça n’est pas un soi qui a rapport à soi, mais le rapport qui est son propre rapport à « soi »). 
Cette pauvreté insigne du rationalisme, ne saisit pas que ce qu’il nomme « pensée » n’est pas la pensée mais juste l’imagination que « de la pensée il y a ». Ou ce qui revient au même ; la « matière » est une pure imagination lourde d’une prétendue consistance de la « matière » ; puisque l’on n’a aucun accès direct à la matière ou quelque réalité compacte mais seulement au travers d’un discours auquel on supplée par une imagination que l’on affecte du poids du corps, et que par ailleurs « matière » ou « énergie » que sont-ils sinon des mouvements ? Ce qui veut dire pris dans le présent qui les pousse en avant.


C’est donc ne pas voir que l’être et l’universel, dieu et la nation ou  le christique et le corps ou le sujet et la révolution ou l’exister et l’altérité (soit donc le réel comme évidence, et évidente surface en avant de toutes les autres qui sont des pliures dans la surface (toujours) première), que toutes les étapes sont les non pas effets de la cause mais la cause elle-même qui se crée en-avant ; c’est ce que veut dire « le réel est plus grand que lui-même » ; ce qui vient en plus n’était pas contenu dans le donné mais dans la forme du donné ; la forme se réfléchit et en tant que miroir elle crée, via des images (ou des mots, etc), des miroirs ; les effets de ces miroirs sont des réalités ; mais ils n’ont de « substance » que pris dans les flux de miroirs, de déplis.  
Etant supposé que c’est dans la réflection même qu’ils se créent, comme miroirs, via les images, les mots, les signes ; via ce qui transmet des rapports.

Devenir cartésien de l’inconsistance

Et l’être n’est que supposé et juste et seulement imaginé entre les deux signes du rapport ; il n’y a rien qui « est ». Ce qui « est » en fait existe et c’est cet exister qui est cartographié. Son déplacement. Et il ne cesse de se déplacer à partir du moment où, comme autour de la méditerranée, on a cessé d’y croire pour le faire exister ; les grecs s’aperçoivent qu’il nous est possible de créer des signes (en plus des signes du groupe) et les juifs comprennent qu’il leur faut faire-nation (rassembler ce qui était épars) et les sujets saisissent qu’ils veulent la révolution. Ce qui pour tout corps veut dire qu’il y aura une origine-autre du corps (le corps n’est ni homme, ni femme, ni esclave ni libre, ni riche ni pauvre, mais tout à fait autrement) ; il sera suscité, ce corps-autre, par un regard puisqu’il doit se conférer à lui-même son unité potentielle nullement réalisée et qui n’est pas. 
Mais lorsque Descartes, ayant intériorisé ce regard, le christique, intériorisé de manière inimaginable (cad qui invente une nouvelle forme insoupçonnable) lorsqu’il se positionne de par soi, comment opère-t-il ? Sans doute admet-il se tenir de dieu (de l’infini qui n’est pas une « idée » ou plutôt qui est l’essence même de toute idée), mais il se positionne sur l’étendue, sur l’étendue du monde  et ce dans un corps-donné ; dont il est l’autre. Il est autre que lui-même et devient ce regard qui jusqu’alors se situait au-devant ; tout est alors,  existentiellement (la méthode de Descartes en est emplie) : ce qui prendra la forme du monde kantien, de l’historicité hégélienne, de l’Etre de Heidegger, de l’existence, du corps lui-même, de retour, de Lacan. La structure peut ainsi, puisque déjetée sur le côté, dans l’altérité du regard qu’elle jette sur elle-même, de son « lieu », nouménal, se rassembler dans tous ses états, kantiens, dans ce qui lui parait maintenant des états, autant d’attitudes et de positions qu’elle occupait précédemment, hégéliennement. Soit sur le monde, Kant, soit dans l’historicité, puis selon la matérialité ou l’économie ou enfin dans cette transversion énigmatique nietzschéenne d’une Volonté mais qui serait « autre », ou encore selon l’être mais cette fois tel que « là », un « là » plus éloigné que l’étendue cartésienne (et donc imaginé).

Ou enfin selon l’existence, vécue et ensuite selon le corps lacanien, et par-dessous selon l’exister ; le « là » lui-même mais formel, et enfin selon la nature même de l’exister ; le présent. 

Tout ceci nous jetterait dans l’incompréhension, puisqu’il n’est plus d’unité qui ramènerait au conscient un donné là, traduit en idées, système, finalité ; sauf à suivre les linéaments du mouvement.

Et c’était bien ce qui avait lieu si l’on se plongeait selon dieu, le christique, la pensée ou le sujet abyssal ; en un sens Nietzsche et Heidegger veulent transmettre l’abîme du sujet, puisqu’ils comprennent Descartes, à tort, comme explicitant la conscience alors que Descartes ouvre indéfiniment l’arc de conscience ; de sorte que ce qui les gênerait ce serait plutôt l’indéfinitude du sujet cartésien, mais comme il est impossible de se passer de l’indéterminé, N et H préfèrent imaginer un « sujet-autre » nommément autre (volonté ou être) alors que le sujet cartésien est déjà à lui-même son autre et son autre le plus infiniment éloigné ; y ajouter c’est redescendre, c’est vouloir à tout prix fixer dans le monde ce sujet de structure, et le trouver dans des dérives possibles d’énergétique ou de vitalisme ontologique abscons ou dans le peuple et le langage illusionné, voire racialisé, puisque l’on n’y sait plus où est la réalité ayant abandonné le réel qui ne se prête que via le structurel). 
Il n’est plus d’unité qui soit de l’ordre du conscient (aussi de Nietzsche à Lacan, et y compris Sartre, on a raison de regarder transversalement) puisqu’il s’agit depuis longtemps de l’arc intentionnel. Plus d’unité sauf à y repérer que c’est le réel, l’expérience instantanée du réel, instantanée qui opère toujours un retour immense, un immense re-tour (l’instant est le présent qui engendre tout et ne s’aborde pas sans l’ensemble des détours de structure, N et H croient trouver une autre solution et nient toutes les autres, mais Descartes ou le christ ou St Thomas ou Plotin re-prennent, avec eux, ceux qui les précèdent, N et H auront beau se chercher des précédents en réinterprétant une origine mythique) le réel qui remonte vers nous et passe au travers des dénominations, (qui ne sont plus des idées, de toute manière Hegel les a toutes mangées et digérées) ; lesquelles renvoient au sujet, cad à la structure en forme de sujet (lequel est totalement mystérieux, sauf que nous l’existons, c’est de là que nous percevons, pensons, imaginons, intentionnalisons en un mot). 

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