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instants philosophie

Intention de dieu

24 Juin 2023, 13:04pm

Publié par pascal doyelle

Exposons de but en blanc la circonvolution de dieu. Il est clair que l’on ne pense pas, ce faisant, épuiser la nature de dieu.

- Il apparaît, bien sûr, que ce dont on se sert, ici, pour re-saisir l’intervention ou l’intercession (le christique) de dieu, c’est du concept derapportqui permet d’universaliser par la bande quantité de réalités, d’essences, de notions, de projets, etc. On insiste sur ce point puisque l’on admet le Possible comme concept fondateur de tout ce qui est (et non pas l’être ou une variante) ; et comme le possible est la notion active, de même il n’existe pas de rapport qui ne se meut point, pour ainsi dire. Ainsi les mathématiques développent le rapport en tant que nombre, qui est le rapport à (soi) de quelque réel que ce soit ; formant un « un » et entrant en toutes les sortes de rapports, cad de calculs. De même le langage qui lie un signe et une perception (ou un signe et un signe et une perception, extérieure ou intérieure). Le Possible n’est pas un être-qui-devient, mais c’est le possible lui-même qui devient ; suivant la distinction du réel plus grand que lui-même ; la finalité aboutissant constamment à rendre possibles encore plus de possibles. Un être vivant est relativement indépendant du monde ; il se meut, une pierre ne se meut pas. Etc. Tout est donc mouvement et devenirs. La structure de conscience et son champ intentionnel de signes (et donc de rapports) et peut-être dieu sont ce qui, pour nous, constitue la plus grande possibilité connue, intuitionnable, imaginable ou pensable ; rappelons qu’il y a signes, cad langages, parce que la conscience est ce rapport à (soi) dans lequel rapport le dit « soi » est le rapport lui-même (et non une identité, seconde). Dieu, la pensée universelle, le sujet ou le réel ont pour but de saisir, flasher le dit mouvement, et donc en même temps qu’ils sont énoncés, les quatre accélèrent ou intensifient ou augmentent ou concrétisent le dit mouvement.

- Perspective non théiste ; sous-entendant que rien nulle part jamais ne s’est effectué au hasard ; ce que l’on peut remplacer par ; que tout s’est effectué par nécessité interne épuisant au fur et à mesure les possibles, jusqu’à, évidemment, l’obtention d’une réalité à peu près stable, susceptible, ayant éliminé le désordre, de s’élaborer sur elle-même, chaque nouvelle réalité successive s’ajoutant à une mise en ordre précédente ; il est clair que cette « nécessité » n’est nullement un ordre extérieur, mais le tissage des rapports que sont chacune des choses et chacun des êtres ; tout rapport est en lui-même activement et non pas passivement ; dit autrement, un être, ou une chose, n’est pas agi par les causes de son être, mais lui-même, cet être ou cette chose s’ajoutent à son donné ; une abeille est l’invention de l’ensemble des rapports « abeille » ; de même uranium est l’invention d’une organisation en plus, toujours en plus, qui n’était pas auparavant ; la réalité est toujours singularité.

Dieu

Il sait tout et se tient tout au bout de toute la réalisation du monde.

Il a donc prévu la désobéissance d’Adam. Ce qu’il veut (autant que l’on peut en saisir, mais on ne va pas le répéter constamment) c’est ajouter à ce qui est déjà ; à savoir ajouter à lui-même et aux anges et quoi ce soit du même genre, ce qui signifie « du genre parfait » ; dieu est parfait, les anges sont parfaits (esprits intégraux et absolument réalisés) ; et donc ce qui s’ajoute à la perfection c’est cet être imparfait, l’être humain, ou si l’on préfère ; au divin dieu ajoute la liberté.

Laquelle n’est pas en elle-même déterminée, et donc déjà égarée ou égarante ou déjà toujours en manque, en faute, en erreur, en folie et en délires divers et variés. Remarquons tout de suite ; si l’on parie sur un être libre, il est impossible (ça n’a pas de sens) de le situer dans un monde parfait et totalement ordonné. Donc on obtiendra un monde relativement ordonné et relativement désordonné. Et il n’est pas étonnant dès lors que nos ancêtres (hypothétique ou symboliques) désobéissent ; manifestant ainsi leur inadéquation, conforme à leur nature libre ; le paradis aurait pu durer 500 milliards d’années, rien de nouveau n’en serait ressorti.

Le pari consiste dont en cette possibilité de renouvellement ; un être libre renouvelle totalement le sens, l’orientation de la création ; il lui faudra devenir, se modifier, ou transformer son monde ou décider et surtout inventer son existence. Ce que ni dieu ni les anges ne sont susceptibles de proposer.

Que l’on ait pu concevoir ce mouvement d’une ampleur absolue comme une faute et un péché, paraît un peu ou suffisamment étrange. Mais n’oublions pas ceci que le plan, la planification d’ensemble a consisté pour dieu, à éduquer cette humanité et ce en employant les moyens adéquats de telle ou telle époque. Aussi faut-il immédiatement remarquer que le ton change, pour ainsi dire, avec le christique (qui se présente comme dieu lui-même et qui de ceci vient considérablement et même absolument transformer ce que par « dieu » on peut entendre, ne serait-ce que dès lors il est trois dieux, trois personnes en une seule nature).

Le christique remplace la Loi par l’intention ; vous ne serez pas jugé par la Loi mais par votre intention ; par la Loi vous êtes toujours coupables (outre qu’elle provoque en nous la déviance, la dérive, la désobéissance, le désir et l’interdit, etc, ce que pointe totalement et clairement Saint Paul), mais par l’intention, pourvu que vous y acquiesciez, vous êtes sauvés ; d’autant que (jésus) annonce « je suis venu pour sauver et non pour juger », et sauver non les justes, mais les pécheurs.

Le principe est que l’intention (que vous ex-sistez, individuellement forcément et non plus selon tel ou tel groupe ) l’intention qui est absolument et formellement un rapport, est en elle-même toujours constamment (le long d’une vie) et continuellement (en chaque point de ce vécu) renouvelable et modifiable (ou globalement ; vous saurez l’intention qui vous a conduit tout au long, vous le saurez mais seulement ensuite, parce qu’une intention n’est pas une idée claire, mais une phénoménologie, dont les tenants et les aboutissants ne sont pas du tout évident ; que l’on soit libres ne veut pas dire que l’on connaisse tout ; sinon nous serions assignés à un ordre, un universel fixe, etc, ou à une nature déterminée ; or précisément notre destination est d’inventer, de créer le possible lui-même ; les conditions de possibilité en nous (en tous, universellement, et en chacun, individuellement ; soit les grecs et le christique).

De créer l’espace-temps interne de ce champ intentionnel de conscience.

Revenons sur le péché ; pour ce faire il faut user d’un concept suffisant qui permette de circonscrire le réel en cause. Le péché est le mauvais rapport, le rapport qui abaisse et nous fait tomber vers le bas. Il est autant de rapports vers le bas que vers le haut ; les premiers laissent le corps rechercher une satisfaction, les seconds tentent d’élaborer l’attirance selon l’élévation ; selon le christique, la pensée grecque, le sujet ou le réel. Les rapports happés par la satisfaction s’éteignent, ou s’épuisent plus vraisemblablement, par et dans des résultats immédiats, les choses elles-mêmes, les psychologies ou le seul relationnel (qui fonctionnellement est un miroir, ou plus exactement un concours d’images, une rivalité, et au final la joie du plus fort).

Inversement le christique est venu afin de nous élever. Il nous élève selon et par une quantité pharamineuse de moyens qui sont tous absolument et intégralement essentiels, même si parfois très difficilement compréhensibles ; une liste à vrai dire infinie, parce que chacune des possibilités d’orientation de notre regard, de notre intention est engagée et que chacune nous soumet à une compréhension, une difficulté de saisie, et même se constitue bien au-delà de l’entendement, de ce que Kant par ex nomme entendement. Puisque ce qui est mis en scène c’est notre intention ; que veut-on vraiment, comment et pour quoi ?

Dans un monde ordonné, comme tendaient à l’être les mondes humains autour de la méditerranée (et partout ailleurs du reste), la liberté, votre intention pèse peu ; à moins de s’imposer comme héros ou césar ou esthète ; mais en ces cas leur valeur était relative à leur projet très distinctif ; la sagesse elle-même était une conformité à un ordre.

Rappelons donc ; dieu est le un tout-autre, puisqu’il est l’intention, qui est formelle et donc unique (elle n’est comparable à rien, et tient toute la détermination au-devant de soi), et ainsi tout-autre puisqu’il n’est rien de déterminé ; sa distinction est interne, en tant que rapport il se distingue de lui-même (il est le Grand Rapport qui créera tous les petits rapports, anges, choses ou êtres ou donc consciences, qui sont elles-mêmes des rapports, créant des langages, des systèmes de signes, de rapports, y compris les nombres). Le christique vient à point (cad dans l’empire romain, et la pax romana du droit et de l’État) qui instancie le rapport ou l’intention en et par chacun et donc par chaque un.

Ce qui ne s’est jamais vu, nulle part. Mouvement qui embarque l’ensemble de toutes les expériences possibles saisissables par et pour les consciences individuelles (et non plus seulement par et pour les groupes humains qui jusqu’alors faisaient office de véridicité ; dès lors la vérité s’impose comme règle, qui était jusqu’alors identique au groupe, et chacun est estimé relativement à lui-même, ou en l’occurrence relativement à dieu, pris un par un).

En engageant le christique et la vie vécue (et la mort de chacun), mais aussi en lançant la rasions, par quoi il est exigé à chacun de penser, ce sont l’ensemble de champs originellement individuels qui s’ouvrent, historiquement (de même par ex que l’esthétique n’est plus ritualisée mais devient une discipline, un domaine intentionnel à part entière, et donc créateur artiste par créateur artiste et s’augmente ainsi la charge civilisationnelle singulière et totale à la fois). Certes la pensée cible l’universel, mais cet universel n’est accessible que si chacun pense, et est donc absolument lié à ce que l’on a désigné comme étant le plus universel, la forme la plus universellement partagée ; la conscience (et non la pensée, qui est seulement un effet).

Vous ne serez plus jugé par la Loi mais par votre intention, et ainsi vous ne serez plus jugé (mais pardonné en votre intention pourvu que), mais on ne rentre pas là-dedans ici.

À partir du christique l’individualité est appelée en tant que telle, par son signifiant, et appliquée à tous et ce indépendamment de quelque qualification, aptitude (position sociale, sexe, race, peuple, groupe humain, etc) que ce soit. Ce qui veut dire que la distance rend possible l’accès à soi. Et encore plus étrangement et fondamentalement l’accès à l’intention comme telle ; de sorte que du dieu unique un tout-autre à l’inscription, que dire, l’identité entre ce corps et cette conscience, cette nouvelle intention il s’agit du développement d’une seule perspective, qui est la perspective exclusive et, par ailleurs, absolument formelle.

On peut se contenter des organisations d’églises, diverses et variées, et originellement catholique ; il n’y a rien à redire, sauf que depuis quelques siècles cette providence supposée est quelque peu dépassée par l’historicité. On prétend ici que l’historicité, cad le temps, ne peut pas se comprendre par la fixité et l’immobilisme ; on trouve absurde les péroraisons n’admettant pas la révolution, l’État, le droit, la liberté et les libertés (lors même quelques dérives ou exagérations, souvent évidentes), tout aussi bien les sciences, naturelles ou humaines, y compris la psychanalyse du plus bel effet de manches. Ou dit autrement si effectivement il y eut historicité et réalisation de l’humanisme puis le personnalisme, ça n’est pas pour rien, ni sans raison.

On peut tout à fait réintégrer ce redimensionnement, qui se déploie durant plusieurs siècles, dans le christique lui-même ; puisqu’au final il s’agissait de lancer pour chacun que chacun ex-siste. Que chacun sorte, naisse, apparaisse à ses propres yeux et que cette apparition, cette manifestations pense bien à ne pas s’égarer hors du rapport unique absolu et formel qu’impose le christique ; à savoir qu’étant chacun un rapport devenu, il s’existe d’un rapport encore-plus-grand.

Le christique impose l’égalité (de tous les chacuns) et ce dans la vue d’un-seul, le christ-dieu ; fils du père, signifiant, verbe de l’intention, volonté première et omniverselle pour ainsi dire ; ce qui signifie que l’intention première est exclusivement formelle, et donc forcément unique et tout autant universelle ou encore qu’elle est le Rapport avant tous les rapports et qui crée qu’il y ait une infinité de rapports créés ; les choses ne sont pas des choses inertes mais des activités, des rapports qui se structurent de leur mouvement en propre, et distinct ; aucun rapport est inactif et indistinct, sinon il serait incapable de mener le rapport ou l’ensemble des rapports qui le définissent.

L’apparition du christique en-un-corps n’est évidemment pas indifférent ou un accident mais signifie tout. Absolument tout. Signifie l’ensemble de tous les rapports possibles (et en élévation) susceptibles de naître d’une-conscience-en-un-corps. Un corps vivant. Aussi le christique se nomme-t-il le Vivant, la révélation du dieu Vivant, en un corps

Corps vivant, tout vivant investissant son propre corps comme distinct de son milieu, et l’humain ajoutant cette distance dans la distance, à savoir ; que non seulement il perçoit, mais il (se) perçoit et de telle manière qu’il n’est pas le signe qui le distingue ; il n’est pas Pierre ou Jeanne, mais la conscience de Pierre ou de Jeanne ; un rapport, une conscience, ne peut pas être son contenu ; il est toujours autre que son contenu. Et envoie bien au-delà du réalisé et prend en charge cela même que l’on veut cernier, discerner ; la possibilité.

Que l’on mesure bien l’étrangeté du dit rapport, cad de la « conscience » ; elle ne réside pas dans quelque contenu que ce soit … elle les produit, assignant les signes et les perceptions ; mais elle n’est, elle-même, en aucun. Où est-elle ?

Et on l’aura compris non pas la possibilité vers le bas (et son extinction dans l’immédiateté du donné de la satisfaction, hypothétique ou hallucinée, ce que la psychanalyse désigne comme « jouissance » et qui est seulement imaginaire), mais vers le haut et admettant la réalité, le réel ou le principe du réel ; puisque si le fantasme se répète (et se dégrade), le réel permet de constamment ajouter au réel, offrant une extériorité (à la conscience) sur laquelle elle peut s’appuyer et progresser, devenir, soit donc créer (le fantasme n’invente que faiblement, voire répète). La rasions elle-même naît à cette fin (admettre la réalité du monde), pareillement le christique (admettre autrui) ; et donc le christique impose l’égalité des consciences. À quoi s’ajoutera cette création cartésienne de la conscience-de-soi ; au sens où il exprime, manifeste cette possibilité en chacun, qui certes n’attendait pas que René la représente mais qui, la représentant, l’institue et l’accélère, permettant que la structure de conscience, de chacun de ce fait, entre telle quelle dans la représentation générale et non seulement soit élaborée de sa propre dénomination, mais qu’elle puisse pousser l’ensemble de tous les rapports, de toutes les intentionnalités, de tout le relationnel, etc, et que cette attention soutenue envers l’attention elle-même (cad la conscience envers la conscience) nous amène jusqu’à Lacan.

C’est la même règle qui s’applique à tout ; puisque notre être est un champ intentionnel, ce qui s’y produit, ce qui y est nommé implique la modification de notre être (qui donc n’est pas un « être déterminé » et n’entre pas dans une « essence »). Et ce qui se crée, ce ne sont pas (seulement) de nouveaux objets, concepts, images, etc ; mais des structures (intentionnelles) nouvelles ; rapport à l’Intention première (et donc autre que tout), rapports des rapports entre eux (les idées ou les mathématiques) développés pour eux-mêmes, rapport de soi à soi via autrui (l’égalité et donc l’unité de chaque un et de tous les autres en tant que chaque-uns), rapport à soi se présentant face à soi (liberté) sans rien d’autre (conscience de soi, cartésienne, et ce jusque Sartre-Lacan).

Chacun peut prendre le court-circuit divin, christique (ou universel ou individuel) pour un apprentissage, non-théiste, ou une révélation, c’est comme l’on veut.

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