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instants philosophie

Le firmament de l’arc de conscience

20 Août 2023, 18:01pm

Publié par pascal doyelle

Rappelons que l’on ne perçoit pas l’horizon, on perçoit à partir de l’horizon ; ce qui veut dire que l’on institue un rapport qui permet d’instituer des rapports, dont celui-ci que l’on se perçoit comme étant dans le monde ; un animal perçoit le donné, le milieu mais ne se perçoit pas ; il vous reconnaît, évidemment mais ne se reconnaît pas, il est au centre, il est un vivant, autonome dans son milieu, et ayant son propre sens intérieur, son unité éprouvée mais non pas représentée.

Or cependant ça n’est pas représentation qui nous constitue comme conscience, mais l’arc de conscience qui rend possible qu’il y ait une représentation ; la conscience ne réside pas dans le langage ou quelque représentation, mais a malgré tout besoin du signe, en général et sans tenir à aucun en particulier (sinon cette conscience serait enclose dans telle ou telle détermination, ce qui est absurde puisqu’elle passe justement d’une signification à une autre ; ce qui lui est possible puisque le signifiant majeur ou plutôt le signifiant unique est celui-ci ; la conscience (se) signifie et comme ce signifiant unique est le rapport de conscience lui-même, cad littéralement qui « n’est rien », alors il se substitue en tous les signifiants possibles, effectifs ou créés ; son caractère fondamentalement formel autorise toutes les substitutions, signifiants, signes, et permet les signifiants de tel ou tel groupe mais également les signes individués (que chacun peut re-trouver à son tour dans telle ou telle œuvre, esthétique, littérature, mais aussi mathématique ou science, etc).

De ceci, de la performance absolue de l’arc de conscience comme rapport de tous les rapports possibles (son caractère formel signifie également qu’il est substituable à tout, qu’il est « dieu » ou l’image de dieu ou encore une autre formulation innommée encore)

on suppose donc le caractère formel de tout ce qui « est » ; soit donc le présent (ou plus exactement l’exister plus grand que l’être, l’indéterminé ou l’in-fini plus grand que toute finitude, etc), qui déroule la totalité de toutes les réalités, choses ou êtres.

Que l’arc de conscience soit formellement unique et exclusif, veut dire qu’il comporte, contient, est originellement plus universel que l’universalité ; l’universalité est, en comparaison de ce rapport, une « universalisation », cad un procédé ou un processus, qui déploie, développe l’arc de conscience. C’est au même sens que l’on dit ; le réel est nécessairement un « sujet », puisqu’un sujet seul peut assumer qu’il ne « soit » pas, qu’il ne soit pas ceci ou cela, mais le devenir même. Un sujet, en effet, n’est pas le début ni le terme, mais le mouvement même. À quoi on a identifier absolument le réel en tant que Possible (et raison pour laquelle le réel est plus grand que lui-même, ou second niveau, que le Possible est toujours-déjà-encore possible ; « je suis celui qui est en cours d’exister »).

Et donc en tant que conscience vous n’êtes pas au centre, mais décentré.

Ce décentrement, cad ce rapport qui prend des rapports, doit être nommer ; dieu, la pensée, le sujet ou le réel (et leurs variantes) ; qui sont des positions purement formelles ; comme « je suis celui qui sera », « celui qui est en cours d’existence » ou l’être est, le non-être n’est pas, ou je suis la vérité le chemin et la vie, ou « je pense donc je suis », ou enfin, ce qui réalise, réal-ise, tout « la révolution », installant chacun, chaque un, dans la formule, tout à fait générale, de liberté-égalité-fraternité.

Pour comprendre tous ces mouvements (de conscience), il faut donc saisir ce que « rapport » signifie. Une conscience est un « arc » de conscience puisque c’est un champ intentionnel, créé et qui rend possible, étant formel, tous les champs intentionnels que l’on voudra (ou que l’on pourra) ; que ce champ se réfère au groupe ou ensuite à l’arc individuel de conscience (obligeant alors le groupe à s’upgrader, en une sorte de seconde acculturation, ou acculturation au second degré ; en ceci qu’alors chacun est ouvert sur le donné là, le monde, la vie vécue, et sa propre mort, la perception, et qui permet de déployer aussi bien la science que les esthétiques, etc, éthiques et politiques, qui n’appartiennent plus au groupe, ou à la collectivité ou communauté. Les sciences par ex ne sont, littéralement, perceptibles, dans le monde donné là, que par les individualités. De même les esthétiques ou les littératures.

Saisir le « rapport » c’est comprendre qu’il n’appartient à rien de ce qu’il met en rapport ; il n’est aucun des contenus de conscience ; n’étant aucun des contenus déterminés, ce rapport est donc autre (que ceux-ci) et est nommé « conscience ». en ceci qu’il est conscience d’abord et avant tout du rapport qu’il est, il se signifie mais, derechef, n’entre jamais dans cette signification en tant que tel et reste toujours à l’extérieur ; il peut croire qu’il est un-tel ou tel groupe ou tel contenu, mais en vérité il est le regard qui fait surgir cette perception, cette œuvre, cette révolution, ce moi. C’est parce que les déterminations entrent dans le champ intentionnel de signes qu’elles seront organisées, réorganisées, transmises, recréées, etc.

Le champ intentionnel est meuble, autant qu’il est perméable, poreux, puisque les contenus des signifiants ce sont les perceptions (ou les émotions ou les élaborations considérables qui s’en suivent, les mises en forme culturelles, les langages par ex, et ensuite dans ces mises en forme ces synthèses-analyses que deviennent les individualités, lorsque l’on passe d’une acculturation communautaire à l’acculturation individualisée, le cercle de conscience, en fait la spirale de conscience, s’étend (au monde donné là, aux vécus, aux corps, aux relationnels, etc) et s’approfondit, cad prend conscience de soi comme conscience, de soi comme rapport des rapports et du caractère absolument formel du réel.

On ne parviendra jamais, donc, à saisir objectivement, selon l’objectivité du discours métaphysique (qui permit d’admettre le « savoir » comme constitutif, puisqu’auparavant le groupe, et son langage, commun, exotérique ou ésotérique, s’imposait comme véridicité, connue et reconnue par le groupe et non dans la coupure qu’installe l’individu percevant requérant une pensée ordonnée, un réseau intentionnel, d’idées donc, et réinstallables, pour ainsi dire, en chacun, sous condition qu’il pense, évidemment). Et ainsi le linéament qu’il faut suivre c’est le pli, le dépli ou repli ou la torsion de l’arc de conscience ; l’initiateur étant Descartes, puis Kant, puis Hegel, Husserl, Sartre et Lacan, en son genre, à savoir le linéament qui dessine pour et en un moi qu’il soit coupé : coupé par devers, l’inconscient, qui joint le corps donné là inerte et donc détenu par un signifiant qui ne le saisit jamais, et coupé par devant, vers l’universel pur, dieu, le sujet, la pensée, l’effort esthétique poétique, ou ce que l’on voudra qui élève, qui décolle le moi du signifiant rendant possible toute la profusion libératrice du possible.

En revanche de quoi, toute la représentation commune du monde des mois, lentement depuis deux siècles, puis dans l’explosion des années soixante, pousse chacun à s’identifier à « qui il est », à son image, laquelle ne cesse de se répéter. En somme seul le sujet avance, parce qu’il se meut des signifiants qui ne sont pas, nulle part, et qui, même repêchés au travers de toute l’historicité (dieu, la pensée, le sujet ou le réel) et même recousus à nouveau, existent, vivent.

Puisque le rapport ne s’épuise pas, étant donnée sa condition formelle, laquelle n’est nullement abstraite (comme peut l’être une idée) mais absolument concrète et dont la concrétude est précisément ne tenant à rien de composé (et de périssable, déjà en décomposition, le vivant à proprement parler ne tient que sur sa pointe ultime et déjà il commence de dépérir, aussi était-il infiniment stupéfiant que le dieu soit le-vivant, comme maintenant la pointe périssable devenue éternellement vivante),

le rapport donc est ainsi précisément la-vie, le plus grand rapport possible à toute chose et à tout être.

En quoi étant perception, puis perception étendue et enfin perception acccélérée par les signes et l’activité signifiante prenant conscience d’elle-même, puis encore sup-posant son unité, elle finit par la reconnaître comme rapport, mouvement, possible et devenir du devenir lui-même, devenir du possible, possible toujours plus ouvert mais également plus rigoureux, puisque se prenant lui-même comme structure en construction ou architecture structurelle.

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