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instants philosophie

Ce que devient l'humain

5 Novembre 2013, 12:16pm

Publié par pascal doyelle

Dans une vision d’ensemble il apparait donc que la survenue de la philosophie se produit d’une généralisation de la réflexivité (qui n’est donc pas en soi la réflexivité de la raison et qui est plus étendue que ce par quoi la philosophie se définit ; de ceci que la philosophie réfléchit « la réflexivité » qui se produit en d’autres domaines et s’étend partout). La preuve en est que le christianisme est une de ces réflexivités qui dépasse largement ce que par philosophie on entend. De même l’art, l’esthétique, la politique, l’éthique, le souci de soi, la personnalisation, etc. On pourrait comprendre que la quantité d’informations est telle à ce moment qu’éclate les mondes particuliers, et qu’est nécessitée de réfléchir afin d’ordonner cet afflux, par ex.

Devant la révolution que pousse à être selon la réflexivité et l’accélération de ce mouvement que provoque la philosophie (en plus d’inventer ici et là de la réflexivité en propre, qui tente de coordonner mais aussi d’inventer ces possibilités), il se construit une pensée seconde ; une humanisation au carré, puissance deux.

L’idée de l’Etre purement formelle, est le repère d’une réflexion qui ne dit pas « ceci est la vérité », mais refuse aussi qu’il n’y ait pas de vérité ; elle lance donc « il y a de la vérité » , mais on ne sait pas quelle elle est, dixit Socrate soit dit en passant. Ce que définit donc la philosophie sont au minimum les conditions de toute vérité, de tout énoncé (il n’existe, réellement, que ce qui est définissable par un énoncé, actuellement produit et constatable, et donc reproductible par tout autre) ; ce qui signifie que la philosophie ne tient pas essentiellement à tel ou tel énoncé mais est la mise entre parenthèse, la suspension du désir du vrai ; le déracinement quant à la croyance (dans l’énoncé cohérent on est égal ou équivalent à « ce qui est énoncé », on le com/prend, aucun élément n’est impensé, idéalement et en principe, céder sur ce Principe du fait qu’il est difficile de tout déduire ou composer, serait absurde) expulse donc chacun hors de toute vérité définie et restreinte mais crée l’espace-temps (pour ainsi dire) de l’élévation à la considération des conditions.

Par conditions il ne faut pas seulement entendre ; ce qui prélude à ceci ou cela ; non seulement les contraintes qui permettent de remplir adéquatement l’idée, vide, de l’être, mais aussi cette disposition même ; autrement dit ce qui va être vécu c’est l’accès à la vérité, non définie. De même ce qui sera vécu ou se révélera tel est la liberté en soi, indépendamment des choix ou inventions qui suivront.

Ceci pour bien marquer que le principe Vérité, (sans vérité affirmée en soi), est vécu, parce que ce principe permet, autorise, admet, provoque quantité de vérités … de même le libre pur est vécu parce qu’il inaugure toutes les explorations individuées. De fait il y eut ensuite d’innombrables vérités découvertes ou inventées et ensuite encore d’intégrales et exigeantes libertés expérimentales. De passer à l’humanisation au carré, puissance deux, ça provoque. Tout court.

Il ne faut pas rêver ; la réflexivité qui atteint l’humanisation, qui transforme les humanisations diverses en une seule (des mondes particuliers au monde unique universel, au-delà des langages, groupes, mondes, etc), n’est pas « facile » ; elle est au contraire une difficulté et lorsque cette exigence d’universelle devient vers et par le libre en soi, l’exigence s’abat sur chacun ; chacun est en état de réflexivité avancée pour ainsi dire.

La réflexivité avancée est à ce point intense, que l’humanisation qui se fondait sur l’universel, la raison, etc, ne suffit plus ; de l’humanisation on passe à la personnalisation ; chacun se crée soi réflexivement (il ne s’agit donc pas d’une subjectivisation seulement, bien qu’elle soit absolument requise, pour être « soi », mais pas seulement non plus d’une universalisation objective ; c’est autre chose que le subjectif/objectif qui se joue, la puissance deux donc). Toute personnalisation est absolument un centre actif de réflexivité ; les interprétations psychologisantes ou socialisantes ou anthropologiques ne suffisent pas à penser cet « objet » invraisemblable, la philosophie (dont la maitrise est le réflexif tel qu’il advient à l’humain) est requise ; seul son « objet » propre en rend ou peut en rendre compte.

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