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instants philosophie

Des mondes clos à l'univers indéfini

22 Janvier 2014, 10:34am

Publié par pascal doyelle

La philosophie surgit donc dans le même mouvement qui commence de se découvrir en esthétique, politique, éthique, humanisation qui se tourne vers et en un « humanisme », voir même chez les grecs en une personnalisation. L’ensemble de ce qui nous occupe encore est déjà présent au tout début.

Puisque tout le monde humain tend alors à sortir des mondes immédiats, des mondes particuliers, du groupe-langage-immédiat en son cercle qui se parle, s’échange, en interne, et qui tient pour certain ce qui apparait tel quel, ce qui se dit et s’échange entre soi, et cherche, chaque monde culture particulière, à synthétiser ce qu’il perçoit, parle, organise en tant que groupe vivant de la même parole. On voit par exemple que les décalages se produisent et ce ne sera plus la parole sinon la parole mais divine qui manifestera la réalité, de même que le Texte divin est la parole vivante rendue extérieurement au groupe et non plus vécue à même comme monde, perceptions, fleurs, collines, ciel, lune ou soleil.

S’il n’est plus de groupe-langage-immédiat (perçu) qui tienne de la vérité, il faut l’inventer. La réflexivité est ce qui va donner une nouvelle compréhension du monde, qui cessant d’être particulier s’impose comme universel et unique (qui contient tous les mondes, tous les corps, toutes les choses).

Mais ceci se réalise en au moins deux étapes ; d’une part les grecs qui inventent l’universalité et d’autre part les chrétiens et affiliés (les monothéismes soit de la loi juive extérieure, ou de la communauté islamique ou donc du devenir soi selon le christ). S’en suivra la modernité qui radicalise (parfois envers et contre les religions, peu importe), cela même qui est en jeu par les grecs et par la foi (en un devenir conscience ; une conscience externe juive, une conscience communautaire islamique, une conscience interne chrétienne). Et cela même qui est en jeu est l’accès à notre être propre tel quel, tel qu’il est : à notre être dépouillé de monde cerclé.

Il n’est dans tous ces états (réflexifs, grecs et religions) rien de profondément séparé ; tous participent du même mouvement de distinction de notre être, du monde unique, du centre absolu et radical (mais autre que le monde donné et autre que la parole échangée) de ce qui est, de l’ensemble de tout ce qui se manifeste comme monde. Mais au sortir des mondes particuliers qui formaient leur propre cercle chacun, on ne sait pas du tout comment s’y prendre ; on ne sait pas penser, organiser, parler, se comporter, représenter, etc. Rien n’est écrit a priori et le monde-unique ne se supporte pas comme un monde particulier, d’un donné vécu-parlé-échangé en un groupe qui fait office pour lui-même de vérité (chacun confortant le même trésor du langage parlant le monde et agissant comme groupe cerclé).

Dans l’invention de ce qui peut être, à partir de la séparation, on ne sait pas comment procéder ; on sait parler et échanger mais on ne sait pas comment organiser cette parole et ces échanges puisqu’il n’est plus de « groupe commun » immédiatement sensible, et que donc il faut reconstruire pas à pas ; en conscience (divisée) et non plus en synthèse. C’est donc un monde unique profondément marqué de toute part en la division, la séparation, et l’impossible réunification ; ça ne peut se réunifier qu’en seconde marque, en plus, et une réunion qui soit à la mesure du monde devenu unique et total, universel donc.

Il est clair que l’on n’y parvient d’un claquement de doigt ; il est clair que le regret d’un monde particulier et d’une communauté « naturelle » (bien qu’aucune communauté humaine ne soit naturelle et que toute même particulière et close, ce qui est rare, est intensément réflexive ; sauf que ces réflexivité sont dites synthétiques et si elles montent très haut et profondément, elles ne circonviennent pas le monde global, elles plongent en elles-mêmes, et il y existe de l’esthétique, de la politique, des vérités, des personnes et de l’humanisme mais qui reposent sur la Parole partagée du groupe seul), que le regret d’une communauté spontanée est encore d’autant plus présent que tout langage est une telle parole vivante partagée entre soi.

Cependant chacun est dès lors déjeté, dévolu en et par un monde unique et en et parmi les autres, séparé de tous et de tout. De là que le monde humain universel unqiue est empli de contradictions et de heurts et de violences ; chaque être est réflexivement et donc autre que tout ; mais tous participent de la même articulation nouvelle. L’humanisation existe donc en second part, en re-construction (et non plus immédiatement dans « son » monde). Tout ce qui advient ensuite sera de démêler les chemins possibles de réflexivité ; religions ou modernité ou contemporanéité.

Religions esthétiques, politiques, éthiques, humanisations en variations, personnalisations qui se pointent constamment (de st augustin à Artaud si l’on veut ) gardent peut-être le regret d’une vérité commune ou d’une parole pleine ou d’une vie manifeste, mais en réalité tous les cheminements sont divisés et dans la division, puisqu’il s’agit toujours de re-construire à neuf et visiblement et de se décider à être ceci ou cela, mais sans la certitude d’être dans « la vérité « ; ce qui signifie positivement que toute vérité est tentée, poursuivie, abandonnée ou reprise, continuée.

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